DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.
REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !
Lexa était en colère.
Cela faisait maintenant sept jours qu'elle avait retrouvé Clarke.
Avec le soutien de plusieurs de ses hommes, qui l'avaient aidé à pister Anya jusqu'à son vieux Bunker de chasse, elle avait découvert que cette dernière, son ancien mentor et ce qui se rapprochait le plus d'une amie, l'un de ses plus proches conseillers et meilleurs généraux, lui avait menti pendant des semaines sans le moindre scrupule.
En lui cachant avoir retrouvé la fille du ciel.
En aidant la femme qu'elle aimait à fuir loin de tout.
Loin d'elle.
En profitant de la vulnérabilité et de la fragilité de cette dernière pour s'en rapprocher.
En parvenant à la séduire.
En la serrant dans ses bras et en l'embrassant sous ses yeux.
En partageant avec elle une proximité et des moments qu'elle n'avait pas eu le temps de partager.
En lui volant des moments avec elle qu'elle aurait aimé être la seule à connaître.
Cela faisait donc désormais près d'une semaine que la skaikru était entre les murs de Polis.
Mais Lexa n'avait pas encore réussi à avoir une conversation digne de ce nom avec elle.
Et ça la frustrait terriblement.
Elle avait l'impression qu'un fossé infranchissable s'était creusé entre elles.
Elle ne savait plus comment s'y prendre pour approcher la jeune femme sans que celle-ci ne se mette systématiquement sur la défensive.
Et ça avait le don de la mettre sur les nerfs.
Ses responsabilités d'Heda, qui lui laissaient très peu de temps libre et la vidaient de son énergie, n'aidaient certes pas.
Elle avait néanmoins fait des efforts en essayant de se rendre disponible, de se montrer patiente et de prendre sur elle.
Elle avait tenté à plusieurs reprises d'initier un échange en invitant la fille du ciel à partager un moment avec elle.
Mais cette dernière avait systématiquement refusé, déclinant chacune de ses invitations.
Pour autant, Lexa ne s'était pas découragée.
Elle avait essayé de forcer le dialogue en se présentant directement à la porte de ses appartements et en essayant de susciter une réaction de sa part.
Mais la Fille du Ciel ne semblait visiblement pas prête à mettre ses rancœurs de côté.
Elle avait, toutes les fois sans exception, refusé de lui adresser le moindre mot.
La blonde s'était en effet emmuré dans un silence de plomb, se contentant d'écouter le peu de mots que la native avait été capable de prononcer face à son attitude peu engageante.
Toutefois, la cérémonie approchait désormais à grands pas.
Elle devait avoir lieu dans quelques heures.
Et la Commandante n'était toujours pas certaine des intentions de la Skaikru.
Et alors que les incidents se multipliaient et les tensions s'accroissaient avec la Nation des Glaces, cela commençait à sérieusement l'angoisser.
Elle perdait peu à peu patience et espoir de débloquer la situation.
La guerrière avait néanmoins pris la décision de tenter une dernière fois d'avoir une conversation avec la skaikru, pour essayer de découvrir si elle pouvait compter sur elle ou s'il allait falloir qu'elle revoit ses plans à la dernière minute.
Si ça ne fonctionnait pas, elle devrait prendre une décision difficile mais nécessaire pour assurer la sécurité de Clarke malgré elle.
Elle s'était donc rendue en début d'après-midi devant la chambre occupée par la Skaiprisa avec une boule au ventre.
Elle avait eu besoin de quelques secondes, pour trouver le courage de s'annoncer, en toquant contre le battant de la porte qui en masquait l'entrée.
Puis il lui en avait fallu tout autant, si ce n'est plus, pour oser pénétrer dans la pièce.
Comme elle s'y était préparée, elle avait été accueillie par une jeune femme toujours aussi hostile que les fois précédentes.
Mais comme toutes les autres fois, elle ne se démonta pas et tenta une fois de plus d'engager la conversion avec elle.
- Clarke, je t'ai laissé tranquille pendant une semaine. Mais maintenant, j'ai besoin de savoir si tu comptes tenir tes engagements ou non. Nous recevons les représentants de ton peuple ce soir. Si tu t'inclines devant moi pendant la cérémonie, ils seront en sécurité et Anya retrouvera la liberté.
Après un long silence, la skaikru avait relevé vers elle un regard dur.
- Et si j'ai changé d'avis et que je refuse, qu'est-ce qui se passera ? S'était-elle enquis sèchement.
À l'entente de la question, le visage de Lexa s'était assombri.
- Si tu refuses, nos coutumes m'imposent de t'arracher tes pouvoirs en te prenant la vie dans le cadre d'un combat singulier, avait-t-elle dévoilé sans détours. Mais, malgré tout ce que tu peux penser, je n'ai pas la moindre envie de te faire du mal... Alors si tu as vraiment changé d'avis et que ton intention de refuser est sérieuse, tu es libre de partir pendant qu'il en est encore temps, avait-elle ajouté la voix rendue légèrement tremblante par l'émotion, appréhendant l'idée que la fille du ciel décide de partir et lui échappe de nouveau. Je ferais croire aux membres de mon Conseil que tu as trompé la vigilance de mes gardes et je pourrais te faire gagner un peu de temps, pour que tu trouves un endroit sûr où te cacher et mes hommes ne pourront pas te trouver.
Mais à son plus grand soulagement, la blonde n'avait pas pris la décision de partir.
- Je tiendrais mes engagements, avait finalement déclaré la jeune femme après de longues minutes de silence. Je te prêterais allégeance et je m'engagerai à mettre les pouvoirs de Wanheda à ton service. Mais si tu me trahis une fois de plus et que tu ne relâches pas Anya je...
- Je tiendrais ma promesse, la coupa la brune, tantôt soulagée, tantôt contrariée que le sort de la rousse revête autant d'importance aux yeux de la blonde.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
Tandis que la salle du trône se remplissait, les délégations des différents clans commençant à arriver, la nuit enveloppa Polis de son sombre manteau.
A mesure que le jour décroissait, les tensions entre les ambassadeurs, les généraux et autres représentants des différents clans réunis dans la pièce s'accroissait.
Plusieurs d'entre eux se pressaient les uns contre les autres et se bousculaient, espérant assister à la cérémonie depuis le premier rang.
Debout devant son trône, Lexa était, elle aussi, anxieuse.
Vêtue d'une robe Trikru traditionnelle, elle se sentait extrêmement vulnérable dans cette tenue qui mettait en valeur sa féminité, accentuée par un masque de peinture noir plus léger que celui qu'elle portait habituellement au combat.
À travers de discrets exercices de respiration, elle tentait de garder son calme et de ne pas se laisser submerger par l'appréhension.
Elle craignait que Clarke, qu'elle n'avait pas revu depuis plusieurs heures, ait de nouveau changé d'avis.
Ou qu'un incident ne vienne troubler le bon déroulement de la cérémonie, dont l'issue allait être déterminante pour le restant de son règne.
Elle fut interrompue dans le cheminement de ses pensées par l'arrivée de Titus.
- Wanheda ! Annonça ce dernier d'une voix puissante, qui fit taire tous les murmures qui s'élevaient dans la pièce.
Les portes se rouvrirent derrière lui après quelques secondes, laissant apparaître la fille du ciel, qui fit une entrée qui ne laissa personne indifférent.
Elle aussi portait une robe traditionnelle.
Ses yeux étaient encadrés par un masque de peinture qui empruntait la couleur du ciel.
Et ses cheveux étaient coiffés à la façon native.
Elle était belle.
À damner un saint.
Lexa frémit imperceptiblement et déglutit avec peine, une tension diffuse mais pas désagréable naissant dans le creux de son ventre.
Et elle dû faire preuve d'un sang froid exceptionnel et faire appel à toute son expérience dans l'art des faux-semblants pour ne pas laisser transparaître la moindre émotion aux yeux des siens.
Et conserver un air qu'elle voulait impassible.
Seul son regard, un peu plus brillant que d'habitude, la trahissait.
Regard qui ne passa évidemment pas inaperçu aux yeux de Titus dont le visage s'assombrit, et qui serra les poings si fort que ses phalanges blanchirent, tandis que Clarke progressait vers une Lexa qu'il savait subjuguée.
La fille du ciel, elle aussi submergée par les émotions à la vue de la brune et du regard qu'elle posait sur elle, essayait tant bien que mal de garder son calme.
Une fois arrivée à quelques pas du trône, elle plongea ses deux saphirs dans les émeraudes de Lexa et s'agenouilla devant elle.
Puis, elle baissa la tête en signe de soumission, avant de prendre la parole.
- En tant que Wanheda, Skaiprisa et Bandrona Kom Skaikru, je prête allégeance à Leksa Kom Trikru, Heda, Commandante Suprême de la Coalition, déclara-t-elle. Je m'engage, sans réserves, à mettre mes pouvoirs à son service. Et je demande humblement, au nom du Skaikru, à intégrer la Coalition, pour devenir le Treizième Clan.
Une rumeur parcourut l'assistance, soudain agitée, mais Titus y mit fin en invitant Marcus Kane, qui avait accepté à la demande d'Abby de réendosser le rôle de Chancelier, à venir s'agenouiller aux côtés Clarke.
Il confirma la volonté du Skaikru de rejoindre la Coalition et de s'engager à servir loyalement le Commandant.
Alors Titus s'empara d'une tige de fer incandescente qu'il tendit à Lexa qui marqua le bras de l'homme, qui grimaça, imprima le symbole de la Coalition dans sa chair.
- C'est dans la paix et dans l'harmonie, que nous accueillons le peuple Skaikru au sein de la Coalition...
Mais Lexa n'eut pas le temps de poursuivre, interrompue par l'arrivée fracassante de Bellamy, armé jusqu'aux dents, rapidement suivi de sa sœur et de Pike.
- Bellamy, l'interpella Clarke. Qu'est-ce que tu fais là ? S'inquiéta-t-elle.
- Le sommet et cette cérémonie sont un piège ! Expliqua-t-il. On doit partir, maintenant !
- Comment ça ? Qu'est-ce qui se passe ? Demanda la blonde à Lexa, d'un ton accusateur.
- Je l'ignore, avoua la brune.
- C'est la Nation des Glaces, accusa le brun.
- Ces accusations sont une honte, s'indigna l'Ambassadeur Azgeda. La Nation des Glaces n'a pas interrompu ce sommet par la force en débarquant armée en plein milieu de la cérémonie, violant ainsi nos lois. C'est l'œuvre des skaikrus !
- C'est nous qui avons raison ! S'entêta le jeune Blake. Les deux gardes que vous avez laissés en arrière sont morts ! Lança-t-il à Kane et Abby. Il faut qu'on parte. Maintenant !
- Comment avez-vous obtenu ces informations ? Se renseigna Lexa, qui essayait de comprendre ce qui se passait.
- Où est passée Echo ? Demanda soudain Octavia.
- Que se passe-t-il ? Elle est où ? La chercha Bellamy.
- On s'est peut-être trompé, suggéra la petite soeur qui commençait à croire qu'Echo leur avait peut-être menti.
- Je ne comprends pas, déclara Bellamy.
- Dépose tes armes, lui ordonna Marcus.
Mais ils furent brusquement interrompus par l'appel de Raven au Talkie Walkie.
- Bellamy, Bellamy, réponds ! L'appela-t-elle, paniquée. Les natifs ont attaqué le Mount Weather, annonça-t-elle.
- Qu'est-ce que tu racontes ? L'encouragea à poursuivre le garçon.
- Tout le monde est mort, sanglota la jeune mécanicienne. Ils ont tout fait exploser... Il ne reste que Sinclair et moi... On a rien pu faire... Je suis désolée... Je suis désolée...
- Vous n'auriez jamais dû ramener votre peuple au Mount Weather, proclama alors l'Ambassadeur de la Nation des Glaces à l'adresse de Bellamy, Kane et Clarke. La Nation des Glaces a fait ce que Lexa n'a pas eu le courage de faire !
La guerrière s'avança vers lui d'un pas vif, le visage déformé par la rage.
- Ce qui vient de se passer est une déclaration de guerre ! Rugit-elle. Arrêtez la délégation de la Nation des Glaces ! Ordonna-t-elle à ses soldats.
- Il faut rentrer ! Indiqua Abby à l'attention de Marcus. Après le Mount Weather, Arkadia pourrait être leur prochaine cible.
- Je suis d'accord, approuva le Chancelier.
- Rentrez, commanda Lexa. Préparez votre armée. Nous nous vengerons ensemble.
- Je vais les escorter, proposa Indra. J'espère que tu as poursuivi ta formation, car tu en auras besoin, lança-t-elle à Octavia.
- Clarke, on doit partir immédiatement, signifia Bellamy à la jeune femme.
- Non, s'interposa le Commandant. On a besoin d'un ambassadeur du Treizième Clan à Polis. Clarke doit rester.
- On n'est pas en sécurité ici, fit remarquer le garçon.
- Sous ma protection, Clarke n'a rien à craindre, le contredit Lexa.
- Je dois rester, convint la jeune femme qui devait s'assurer que la brune tienne la promesse qu'elle lui avait faite de libérer Anya.
- Clarke..., tenta de la dissuader sa mère sur un ton réprobateur.
- Maman, je dois m'assurer qu'elle tiendra sa parole cette fois, exposa la blonde.
- Commandant, nous devons réunir le Conseil de Guerre immédiatement, les interrompit Titus.
- J'arrive, indiqua Clarke avant d'embrasser sa mère.
- Ils nous ont laissés pour morts, lui rappela Bellamy le regard chargé de reproches. Elle fera toujours passer son peuple en premier. Tu devrais rentrer à la maison, parmi les tiens.
- Je suis désolée, je ne peux pas, refusa la fille du ciel.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
Après le Conseil de Guerre, Lexa avait exigé qu'on la laisse seule dans la salle du Trône, en compagnie de Clarke.
Elle avait troqué sa robe contre son éternelle armure, son épaulette et sa cape.
Elle avait ré-endossé son costume d'Heda, dans lequel elle se sentait bien plus à l'aise et confiante en elle.
- Je ne peux pas m'empêcher de me demander... Comment les natifs connaissaient le code secret pour déclencher l'autodéstruction du Bunker ? Questionna la Princesse du Ciel, suspicieuse.
- On le découvrira bientôt Clarke, tenta de la calmer la brune. Merci d'être restée.
- Je suis restée parce que c'était la bonne chose à faire pour mon peule, déclara la blonde qui ne voulait surtout pas que la guerrière s'imagine que c'était pour elle.
- Notre peuple, rectifia Lexa d'une voix douce.
- Si tu me trahis encore, commença à la mettre en garde Clarke.
- Sois tranquille, s'empressa de la rassurer la brune. Plus jamais, souffla-t-elle avant de s'agenouiller sous le regard clairement surpris de la blonde. Je te jure fidélité, Klark Kom Skaikru, articula la brune en plongeant son regard dans celui de la Skaiprisa. Tes besoins seront traités comme les miens. Et il ne sera fait aucune différence entre ton peuple, qui est désormais mon peuple, et les autres.
Les yeux rendus brillants par l'émotion et la gorge nouée, malgré son ressentiment et ses doutes persistants, Clarke ne put s'empêcher de tendre une main à la brune pour l'inviter et l'aider à se relever.
Une fois celle-ci debout, la blonde se mit à trembler légèrement en raison de la soudaine proximité entre leurs deux corps qui se frôlaient presque.
Elle sentit ses émotions et sentiments refoulés refaire surface malgré elle et prêts à exploser, ainsi qu'un désir insidieux naître au creux de son bas ventre, y répandant une douce chaleur.
Lexa, fascinée par les lèvres de Clarke, les yeux assombris par une envie incontrôlable de l'embrasser, raffermit sa prise sur la main de cette dernière qu'elle n'avait pas lâchée et la rapprocha encore un peu plus d'elle.
Clarke dû faire appel à toutes ses ressources pour avoir la force de détourner légèrement la tête, de sorte que la bouche tentatrice de la guerrière vienne se poser sur sa joue.
Après ce que cette dernière lui avait fait endurer, elle ne pouvait pas la pardonner si facilement.
Avant d'envisager de tirer un trait sur le passé et de considérer la possibilité d'un nouveau rapprochement entre elles, la skaikru voulait avoir la certitude que jamais plus la native ne trahirait sa confiance.
Et, pleine de doutes, elle était encore loin de l'avoir acquise.
Alors, après quelques minutes passées le corps pressé contre celui de l'autre femme qui avait le visage enfoui dans le creux de son cou et s'enivrait de son odeur, elle la repoussa gentiment mais fermement.
- Maintenant tu dois tenir ta promesse, souffla la blonde. Et libérer Anya, exigea-t-elle ramenant ainsi la brune à la réalité.
Un furtif éclair de tristesse passa dans les yeux verts, au rappel brutal que la femme qu'elle aimait et désirait n'était pas sienne mais celle d'une autre.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
Quelques minutes plus tard, les deux femmes progressaient silencieusement dans les cachots et stoppèrent leur marche devant la cellule d'Anya.
Lexa ordonna aux gardes qui se dressaient devant celle-ci de déverrouiller les grilles qui en interdisait l'accès et de les laisser passer.
D'un geste de la main, elle invita Clarke à pénétrer à l'intérieur et la suivit.
Tandis que la blonde alla s'accroupir auprès de la rousse assise à même le sol dans un coin de la geôle, la brune resta en retrait, observant et endurant silencieusement l'échange entre les deux femmes.
- Clarke, je t'attendais, dévoila Anya, sincèrement heureuse de retrouver la fille du ciel après une semaine sans nouvelles.
En entendant le ton de sa voix, la skaikru frissonna.
Elle regrettait par avance d'avoir à la faire souffrir mais elle n'avait pas le choix.
Elle ne pouvait pas faire marche arrière, au risque de rendre les choses plus difficiles pour toutes les deux.
- Anya, souffla Clarke tandis que des larmes se mirent à rouler le long de ses joues pâles sans qu'elle ne puisse les retenir.
Même si elle n'était pas gênée de pleurer face à la rousse, son premier réflexe fut de se dérober à son regard en enfouissant son visage entre ses bras.
Alors la captive se redressa, passant un bras autour des épaules de la jeune femme.
Avant de chercher à comprendre ce qui bouleversait cette dernière et d'essayer de la réconforter, elle releva ses yeux chocolat vers ceux de la Cheffe de Guerre qui les observait, la priant silencieusement de leur laisser un peu d'intimité.
Ce fut le cœur serré et meurtri par la douloureuse morsure de la jalousie que la brune quitta la pièce.
Elle demeura cependant non loin de l'entrée, de façon à pouvoir observer discrètement les deux femmes et capter des bribes de leur conversation.
La rousse, plus pâle que d'ordinaire, reporta son attention sur la fille du ciel.
Elle se releva et l'entraîna à en faire de même, avant de l'attirer contre elle.
Elle déposa un baiser furtif au coin des lèvres de la jeune femme, avant de l'entourer de ses bras puissants.
- Clarke, tu m'as manqué...
Les yeux brouillés de larmes, la jeune femme essaya, sans grande conviction, de se dégager de l'étreinte de la native qui la maintint fermement contre elle.
- Attend Anya, bredouilla-t-elle. Je dois te dire quelque chose.
- Je t'écoute Skaiprisa, l'encouragea-t-elle à poursuivre en lui adressant un léger sourire.
La blonde frémit.
Ce qu'elle avait à lui dire était terriblement difficile.
Comment allait-elle bien pouvoir réussir à trouver les mots justes pour ne pas la blesser, sans pour autant lui laisser de faux espoirs ?
Après leur captivité au Mount Weather, elle avait découvert une toute autre Anya que celle qu'elle avait connu auparavant.
Elle avait été surprise de découvrir que, contrairement à ce que laissant penser les apparences, elle était d'une incroyable gentillesse, prévenante, protectrice tout en étant capable de se montrer douce et vulnérable au gré des circonstances.
Anya rassemblait toutes les qualités qu'elle appréciait chez une femme.
Elle avait adoré les moments qu'elles avaient partagé ensemble.
Elle avait senti qu'à son contact, la native avait réussi à laisser la place à la femme qui se cachait derrière la guerrière et la Cheffe de Clan fière et intransigeante.
Elles avaient partagé des moments intimes, que Clarke était proprement incapable d'oublier.
Elle pouvait difficilement nier que la rousse l'attirait.
Sans ça, elle n'aurait jamais pu faire l'amour avec elle.
Car oui, elle n'avait pas seulement couché avec elle.
Elle s'était totalement mise à nue face à elle et n'avait pas triché en s'abandonnant dans ses bras.
Elle ne regrettait pas et ne regretterait jamais ce qui s'était passé entre elles, mais pour le bien d'Anya ça ne pouvait pas continuer.
Clarke avait toujours des sentiments pour Lexa.
Et elle ne savait pas si ces derniers s'éteindraient un jour.
Par conséquent, elle refusait de laisser la native s'investir plus longtemps et s'enfermer dans une relation avec une partenaire qui en aimait une autre.
- Anya... On a passé des moments incroyables et merveilleux ensemble... Des moments que je n'aurais jamais pu imaginer... Mais les circonstances... Dans d'autres circonstances... Si les choses avaient été différentes... Je suis sûre qu'on aurait pu vivre une belle histoire...
La rousse se raidit subitement et s'écarta légèrement de la blonde, les sourcils froncés.
- Dans d'autres circonstances ? L'interrogea-t-elle d'une voix blanche, se demandant pourquoi elle la rejetait soudainement après avoir été à l'initiative de ce rapprochement entre elles seulement quelques jours plus tôt.
Ne venait-elle pas, en plus, de lui dire qu'elle avait aimé les moments qu'elles avaient passé ensemble.
- Pourquoi ? Est-ce que j'ai fait quelques choses qui t'a déplu ? La questionna la rousse, accablée par la douleur. Je veux dire... Clarke... Moi j'ai tout aimé de toi...
Le cœur de la blonde se mit à tambouriner douloureusement dans sa poitrine. Elle ne savait pas quoi lui répondre.
- Ce n'est pas ça, balbutia-t-elle, confuse. J'ai aimé tout ce qui s'est passé entre nous, lui confia-t-elle en rougissant légèrement.
Anya approcha sa bouche de l'oreille de la blonde et vint effleurer sa joue du bout des doigts.
- J'ai aimé te faire l'amour, Clarke, murmura-t-elle. Je t'aime, finit-elle par lui avouer.
La skaikru se raidit soudainement face à l'aveu de la trikru.
Elle sentit un froid parcourir tout son corps.
Elle ferma les yeux en secouant légèrement la tête, désolée de ne pouvoir lui répondre ce qu'elle espérait entendre.
Ce n'était pas possible.
Elle l'avait deviné pendant leur étreinte.
Elle avait ressenti un plaisir indéniable entre ses bras.
Mais pas ce feu, cette tempête qui emporte tout sur son passage qu'elle avait ressenti avec Lexa.
Elle en avait pleinement pris conscience en revoyant cette dernière.
- Clarke, j'ai besoin de savoir ce que tu ressens pour moi, demanda anxieusement la native.
- Anya... Je t'aime bien...
Le cœur de la trikru se serra douloureusement à ce dernier mot.
- Mais tu ne m'aimes pas, conclut-elle, la voix secouée de tremblements.
- Je suis désolée...
- Est-ce que... Est-ce que c'est à cause de... ? Demanda-t-elle en dirigeant son regard vers la porte de sa cellule, incapable de prononcer le
nom qui lui brûlait les lèvres.
- Je...
- Tu l'aimes ? Insista la rousse les poings serrés et les mâchoires durement crispées.
Clarke fut incapable de prononcer le moindre mot.
Mais le regard qu'elle adressa à la native ne laissa aucune place au doute.
Cette dernière déglutit avec peine.
Elle prit une grande respiration avant de prendre la parole.
- Si tu penses pouvoir réussir à être heureuse avec elle, dans ce cas je veux bien essayer de me tenir à l'écart. Je ne t'embêterais pas, consentit-elle. Je ne ferai pas obstacle à votre relation si tu désires vivre quelque chose de sérieux avec elle et qu'elle ne te fait pas souffrir. Mais s'il-te-plaît, ne me demande pas de ne plus t'aimer ou de ne pas espérer. C'est impossible... Je ne renoncerai jamais à toi. Si elle te rend malheureuse je...
Mais la rousse, les larmes aux yeux, fut incapable d'aller au bout de sa phrase.
Elle s'éloigna vivement de la blonde et se dirigea précipitamment vers la sortie.
Elle passa devant Lexa et les gardes, qui n'esquissèrent aucun geste pour l'arrêter, la laissant simplement partir.
Et elle se hâta vers l'extérieur de la Tour de Polis, cherchant à mettre le plus de distance possible entre elle et la Skaiprisa, et laissant cette dernière, bouleversée, dans les cachots.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
La position de Lexa dans le couloir lui permettait d'observer discrètement le couple à l'intérieur de la cellule, sans que ce dernier ne se rende compte qu'il était épié.
Les deux femmes semblaient avoir une conversation animée.
Mais elles ne se disputaient pas.
Non ce n'est pas ça que la Commandante percevait.
C'était autre chose.
Clarke se mit à pleurer.
Elle vit Anya attirer la blonde contre elle, déposer un baiser un coin de ses lèvres.
Dans les phrases entrecoupées de silences et de sanglots de la blonde, la brune parvint à discerner quelques mots : « des moments que je n'aurais jamais pu imaginer ... j'ai aimé tout ce qu'il s'est passé ... t'aime ... ».
Et c'en fut trop pour elle !
Elle dû détourner le regard.
Jamais elle n'aurait pu imaginer que la jeune femme nourrissait de véritables sentiments amoureux pour son général.
C'était impossible !
Cette nouvelle eut raison d'elle et elle dû reculer et prendre appui contre le mur pour ne pas vaciller.
Elle se sentit soudain nauséeuse.
Elle pensait sincèrement que c'était elle que la blonde aimait, et ce malgré sa trahison au Mount Weather.
Elle avait cru percevoir certains signes mais elle s'était visiblement lourdement trompée.
Les images de tous les moments qu'elles avaient passé ensemble, de la cage de Paonao, à leur étreinte passionnée sous la tente, se succédèrent dans son esprit.
Lexa se retenait toujours au mur pour ne pas tomber et vint appuyer son front contre la pierre froide pour tenter de reprendre le contrôle de ses émotions et de ses pensées.
Pour un moment éphémère avec elle, elle avait transgressé tous ses principes, les enseignements de Titus et les commandements de la Flamme.
Et elle avait risqué son coeur, qui était désormais en miettes.
Lorsqu'Anya quitta la cellule et prit la direction de la sortie, Lexa ne lui adressa pas un mot.
Son ancien mentor lui avait tout pris et elle n'eut pas la force de l'affronter une nouvelle fois.
Elle n'avait plus rien à lui dire.
Après de longues minutes, elle se redressa avec peine et prit la direction de ses appartements sans même un regard pour Clarke, qui était restée à l'intérieur de la cellule.
Une fois chez elle, elle ne prit même pas la peine de se départir de sa cape et de son épaulette, se laissant lourdement tomber dans son canapé, avant de se prendre la tête entre les mains.
Comment avait-elle pu, au juste, en arriver là ?
Comment avait-elle pu s'éprendre d'une femme qui lui faisait perdre toute raison, mais qui en aimait une autre ?
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Anya quitta Polis à pieds avec la volonté de mettre le plus de distance possible entre elle, Clarke et Lexa.
Ce ne fut qu'après plusieurs heures de marche qu'elle décida de se poser quelques minutes pour réfléchir à ce qu'elle allait faire.
Elle n'avait pas la force ni le courage de retourner à TonDC.
Elle ne savait pas si elle allait pouvoir reprendre ses fonctions de Chef de Clan et être réintégrée au sein de l'armée de la Coalition et du Conseil de Lexa.
Mais elle n'en avait cure.
Elle avait besoin de trouver un endroit où elle pourrait se laisser aller à la tristesse qui l'accablait en toute tranquillité et sécurité.
D'un endroit où elle ne ferait pas l'objet de jugements.
Et où elle n'aurait à obéir à personne.
Ni aucune décision à prendre pour personne.
Ni qui que ce soit à protéger.
Et tout à coup, l'image de Luna s'imposa dans son esprit.
Et elle décida de se retirer pour quelques jours chez les Floukru.
