DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.
REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !
Un merci tout particulier à Constazz, Edas44, Seve04 : c'est à chaque fois un plaisir de lire vos retours. J'espère que ce chapitre vous plaira autant que les autres !
La peur occupait une bonne partie de l'esprit de Lexa, tandis qu'elle arpentait les couloirs du château de feu la Reine Nia en direction de l'infirmerie.
Luna avait bien tenté de la rassurer sur l'état de santé de Clarke…
Mais la guerrière ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le pire :
C'était plus fort qu'elle !
Elle ne serait pas totalement rassurée avant d'avoir vu de ses propres yeux que la jeune femme était bel et bien vivante et indemne.
Après quelques minutes de marche, elle aperçut enfin la porte du dispensaire.
S'arrêtant à seulement quelques pas de cette dernière, elle prit une grande respiration pour se donner du courage.
La Skaiprisa était solide et elle se remettrait rapidement de ses blessures, tenta-t-elle de se convaincre alors qu'une partie de son esprit ne pouvait s'empêcher de continuer de douter.
Après d'interminables secondes, elle posa finalement une main légèrement tremblante sur la poignée et pénétra dans la pièce faiblement éclairée après s'être composée une expression la plus neutre possible.
Elle y fut accueillie par plusieurs soigneurs ainsi qu'Anya qui se trouvait assise au chevet de Clarke.
Dès que celle-ci l'aperçut, elle lâcha la main de la blonde, qu'elle tenait entre les siennes, et se leva avant de s'éloigner du lit.
Puis, elle lui offrit un fin sourire avant de l'inviter d'un bref mouvement de tête à s'avancer pour venir prendre sa place auprès de la skaikru.
- Comment elle va ? Demanda la brune en arrivant à la hauteur de son ancien mentor.
Sa voix était légèrement mal assurée malgré tous ses efforts pour contrôler ses émotions.
- D'après les soigneurs, elle a eu beaucoup de chance que tu sois arrivée à temps. Quelques minutes plus tard et ils n'auraient rien pu faire pour la sauver. Ses constantes vitales sont bonnes. Mais ils préfèrent la garder sous surveillance encore quelques jours pour voir comment elle récupère avant de nous donner l'autorisation de repartir pour Polis.
La commandante hocha doucement la tête, lui adressant un regard reconnaissant.
- Je vais vous laisser maintenant, déclara Anya. Fais moi appeler si tu as besoin que je te remplace, ajouta-t-elle avant de quitter la pièce avec un léger pincement au coeur.
S'éloigner de Clarke alors qu'elle éprouvait toujours un fort attachement à son égard, et qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de se ronger les sangs pour elle, lui était profondément douloureux.
Mais ses sentiments n'étaient malheureusement pas partagés, le cœur de la jeune femme ayant été ravi par sa rivale et ancienne seconde qui n'était nulle que Lexa.
Elle savait bien qu'elle n'était pas la première personne que la skaikru voudrait voir auprès d'elle à son réveil.
Alors, ce fut avec une pointe d'amertume qu'elle céda sa place à l'heureuse élue.
Une fois seule, Lexa prit une profonde inspiration avant de s'avancer vers Clarke.
Quand elle posa les yeux sur elle, la pâleur de son visage lui coupa le souffle pendant l'espace de quelques brèves secondes.
Mais à y regarder de plus près, elle remarqua que la jeune femme semblait paisible dans le sommeil et fut imperceptiblement soulagée.
Sans la quitter des yeux, elle se laissa lentement tomber sur la chaise occupée par Anya quelques instants plus tôt avant d'attraper à son tour une main de la blonde entre les siennes et de la porter à ses lèvres.
Elle y déposa un baiser furtif, avant de clore les paupières afin d'empêcher les larmes qu'elle sentait venir de couler.
Elle était partagée entre un profond soulagement et une intense culpabilité.
Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir fautive et responsable de l'état de la jeune femme.
Comment avait-elle pu se montrer aveugle au point de ne pas voir la menace qui pesait sur elle ?
Pourquoi n'était-elle pas restée auprès d'elle le soir de son enlèvement ?
Pourquoi avait-il fallu qu'elle prenne lâchement la fuite ?
Et si elle était restée, les choses se seraient-elles déroulées autrement ?
Les reproches se mirent peu à peu à envahir le moindre recoin de ses pensées.
Elle savait que c'était stupide car elle ne pouvait rien changer au passé…
Mais c'était malheureusement plus fort qu'elle.
A défaut d'avoir été auprès d'elle au moment où il l'aurait fallu afin de la protéger…
Elle prit alors la ferme résolution de rester à son chevet jusqu'à ce qu'elle se réveille.
Même si cela devait durer des jours.
Peu importe le temps que ça prendrait, elle ne bougerait pas.
Elle ne regagnerait pas Polis sans elle : c'était hors de question.
Elle voulait être la première personne sur qui Clarke poserait les yeux lorsqu'elle reviendrait à elle.
Elle voulait être la première personne à lui parler.
Elle voulait être la première à s'excuser.
Elle voulait être la première à la rassurer.
Elle voulait aussi lui faire savoir à quel point elle l'aimait et elle était désolée de ne pas avoir vu, ni compris que c'était réciproque.
Elle voulait s'excuser de l'avoir cru toujours en couple avec Anya et de l'avoir traité avec froideur pendant des jours.
Et lui dire que tout était fini : qu'elle était enfin en sécurité et qu'elle ne laisserait désormais plus rien de fâcheux lui arriver.
Elle voulait lui annoncer qu'elle avait pris la décision de ne plus se voiler la face et de ne plus chercher à étouffer les sentiments qu'elle nourrissait à son égard.
Car elle avait enfin compris qu'il n'en ressortait rien de bon.
Et que l'amour n'était une faiblesse que quand on le niait, ou qu'on le partageait avec la mauvaise personne.
Elle n'avait plus envie de lutter contre ses sentiments.
Et elle était convaincue que Clarke était la bonne personne.
Car ce qu'elle ressentait pour elle, elle ne l'avait encore jamais éprouvé pour personne.
Pas même pour Costia, qu'elle avait passionnément aimé.
Alors elle était fermement décidée à ne plus être seulement Heda.
Elle voulait laisser un peu de place à la jeune femme, plus fragile et vulnérable que ne le laissait croire les apparences, qui se cachait derrière.
Elle avait des devoirs envers son peuple et la flamme et elle entendait bien ne pas faillir et continuer à les honorer comme elle l'avait toujours fait jusqu'à présent.
Mais elle était également résolue à laisser un peu plus d'espace à celle qu'elle était sous l'armure et la cape pourpre derrière lesquelles elle se drapait bien trop souvent.
Elle se sentait prête à accueillir pleinement cette deuxième chance de connaître le bonheur que lui offrait la vie à travers la personne de Clarke.
Elle ne pouvait pas la laisser lui échapper.
La simple idée de perdre la jeune femme lui coupait le souffle, lui tordait l'estomac et lui broyait le cœur.
Elle avait compris qu'en continuant à refouler ses sentiments elle ne faisait que se mentir à elle même.
Et que ce n'était pas une bonne chose…
Ni pour la Skaiprisa qu'elle faisait souffrir, ni pour elle, ni pour son peuple, ni pour la flamme.
Ce fut sur cette dernière pensée que Lexa finit par s'assoupir, la main de Clarke toujours entre les siennes.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
La silhouette familière de Lexa au dessus d'elle.
Sa voix, qu'elle aurait pu reconnaître entre mille.
- Clarke, Clarke, regarde moi. Il ne faut pas t'endormir !
Puis tout à coup un trou noir.
Le vide abyssal.
Un froid glacial.
Des cris.
Des pleurs.
De l'agitation.
Puis plus rien.
Seulement le noir.
Et le silence.
Un silence terriblement pesant.
Assourdissant.
Et tout à un coup un flash.
Le visage du jeune Whitman.
Son regard fou.
Le couteau qu'il tirait de sa ceinture.
Puis la douleur.
Insoutenable.
Le cœur battant à tout rompre, Clarke se réveilla en sursaut et trempée de sueur, le corps secoué de tremblements incontrôlables.
Le choc du réveil l'avait faite se redresser d'un bond sur son lit, les yeux exorbités, essoufflée et totalement paniquée.
Elle était terrorisée et désorientée, ne sachant absolument pas où elle se trouvait.
Ses souvenirs étaient confus.
Était-elle toujours dans sa geôle ?
Était-elle toujours la captive de cet affreux Whiteman Junior ?
Avait-elle seulement rêvé de Lexa ou était-elle vraiment venue à son secours ?
Elle laissa courir son regard autour d'elle, pour tenter de comprendre où elle était.
Mais la pièce était plongée dans la pénombre, ce qui n'arrangea rien à l'état de la jeune femme.
Le cœur martelant douloureusement son thorax et la respiration difficile, elle s'extirpa maladroitement de son lit.
La douleur la fit grimacer, mais elle força pour se mettre debout.
Elle n'avait qu'un seul objectif en tête : fuir pour sauver sa vie.
Une fois sur pieds, elle se sentit cependant immédiatement prise de vertiges.
Il lui fallut patienter d'interminables secondes avant d'être capable de faire un pas en avant, les bras tendus droit devant elle.
Elle n'irait pas bien loin à ce rythme et dans ces conditions pensa-t-elle sombrement.
Mais c'est alors qu'un flash du cauchemar dont elle était sortie un peu plus tôt la frappa.
Elle crut de nouveau voir apparaître devant elle le jeune Whitman son couteau à la main et son regard fou braqué droit sur elle.
Elle recula alors vivement et buta contre le rebord de son lit, avant de glisser au sol, et de se mettre à hurler.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
Les hurlements provenant de l'infirmerie, glacèrent le sang de Lexa qui discutait à voix basse dans le couloir avec Anya, Luna et Roan.
Son instinct prenant les commandes, elle coupa court à leur conversation et se mit à courir vers la porte qui en masquait l'entrée un peu loin.
Dévorée par l'angoisse, elle entra en trombe dans la pièce faiblement éclairée et vit Clarke par terre, qui hurlait à plein poumons et était visiblement terrorisée par un ennemi invisible.
Sans réfléchir, elle se précipita alors vers cette dernière, s'accroupît et l'attira contre elle dans une étreinte protectrice.
La blonde, toujours confuse, se mit à se débattre violemment pour essayer de se dégager.
Elle avait la respiration hachée et des ruisseaux de larmes barraient ses joues pâles.
Elle faisait une crise de panique, comprit Lexa, affectée de la voir dans cet état et qui du poser un genoux à terre pour ne pas perdre l'équilibre.
- Clarke, Clarke, l'appela la brune en continuant à la serrer contre elle. C'est moi : Lexa… C'est moi… Ce n'est que moi… Calme toi… C'est fini… Respire ! Tu es en sécurité… Je suis là…Tu n'as plus rien à craindre…
Malgré les paroles rassurantes de la Trikru, la fille du ciel mit du temps à se calmer et à retrouver un semblant de lucidité.
Lexa inspirait et expirait profondément tout en continuant à la maintenir fermement contre elle, pour la pousser à en faire de même.
S'accrochant à la voix familière et apaisante de la native, la respiration de Clarke se cala progressivement sur le rythme de celle de Lexa.
Elle parvint peu à peu à s'extirper des désagréables souvenirs qui hantaient ses pensées pour finir par revenir à la réalité.
Et elle cessa enfin de se débattre.
- C'est bien. Voilà, comme ça. Respire, Clarke… Tout va bien. Tu es en sécurité : je suis là, répéta la Cheffe de Guerre.
Après de longues minutes, la blonde finit par relever ses yeux bleus humides vers sa compagne, avant de répondre à son étreinte.
Partagée entre la honte de s'être montrée si vulnérable et le soulagement de retrouver la native, elle enfoui son visage dans le creux de son cou tout en s'agrippant convulsivement à ses vêtements pour l'empêcher de lui échapper comme elle l'avait fait la dernière fois qu'elles avaient partagé un moment ensemble.
Elle ne voulait plus la lâcher, plus qu'elle parte loin d'elle : jamais !
Après avoir cru la perdre, à la suite de sa trahison devant le Mount Weather, puis avoir frôlé la mort entre les mains du jeune Whiteman sans avoir eu le temps de lui accorder son pardon et de lui dévoiler ses sentiments…
C'était tout bonnement hors de question.
Tandis qu'elle sentait le corps de Clarke se relâcher et se presser plus fortement contre le sien, la tension qui avait envahie la brune un peu plus tôt commença doucement à redescendre.
Après de longues minutes, elle finit par se lever sans prononcer un mot, entraînant la blonde qu'elle tenait toujours tout contre elle à en faire de même.
Elle l'aida à remonter sur son lit, puis s'y glissa avec elle, avant de l'inviter silencieusement à venir se caler dans ses bras...
Ce que cette dernière fit sans se faire prier.
- Lexa… Où est-ce qu'on est ? Finit-elle par demander, après quelques secondes.
- Toujours au château d'Azgeda, lui apprit la brune. Whitman est mort. Mais tu étais vraiment trop mal en point pour qu'on puisse repartir pour Polis… Alors nous sommes restés pour que tu puisses te reposer avant que nous prenions la route.
La blonde hocha doucement la tête.
- Je vais mieux, déclara-t-elle faiblement pour essayer de rassurer la brune, tandis qu'apaisée par les battements de cœur de cette dernière, elle sentait le sommeil la gagner.
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Le cœur serré et la gorge nouée par l'inquiétude, Anya pénétra prudemment dans l'infirmerie.
Elle y trouva Clarke et Lexa au sol.
La blonde sanglotait dans les bras de la brune qui l'étreignait avec force.
Elle déglutit avec peine, avant de faire silencieusement marche arrière pour quitter la pièce et de refermer soigneusement la porte derrière elle.
Elle informa Luna et Roan qui se tenaient légèrement en retrait que Lexa maîtrisait la situation et n'avait pas besoin d'eux.
Tous les trois prirent donc la direction de la Salle du Trône où ils devaient se préparer à accueillir la mère et les amis proches de Clarke.
Anya avait envoyé un messager un peu plus tôt, afin de les informer des récentes mésaventures de la Princesse du Ciel.
En réponse, les représentants du peuple Skaikru avaient envoyé un éclaireur pour les prévenir de l'arrivée imminente sur place de plusieurs d'entre eux.
Une fois arrivée dans la salle du trône, Anya alla sans aucune grâce se laisser tomber sur une chaise et Luna en fit de même.
Le nouveau Roi alla quant à lui prendre place sur le trône qui était désormais le sien.
Tous trois demeurèrent silencieux, profitant de ce court moment de répit avant de devoir affronter les gens du ciel.
Ils ne savaient pas dans quel état d'esprit seraient ces derniers.
Ils se préparaient donc en leur for intérieur à tous les scénarios possibles et plus particulièrement au pire.
Ils se conditionnaient mentalement pour être prêts à affronter leur déception, leur colère, leurs cris, leurs larmes, leurs reproches.
Pour ne pas s'être montré suffisamment à la hauteur.
Pour n'avoir pas su protéger Clarke aussi bien qu'ils l'auraient voulu et l'avaient promis.
Pour être arrivés in extremis, à seulement quelques minutes près avant qu'il ne soit trop tard.
Ils se préparaient également à défendre l'honneur de leur Commandante face aux griefs qui allaient immanquablement lui être faits.
Et à rappeler à tous ceux qui
s'en prendraient à elle, qu'elle avait mis sa propre vie en péril pour porter secours à la Skaiprisa.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
Le natif qui gardait les portes du château d'Azgeda, leur adressa un regard glacial mais ne fit rien pour les arrêter.
Alors les trois skaikrus, Lincoln et leur escorte pénétrèrent dans l'imposant édifice, et avancèrent dans les couloirs qui conduisaient à la Salle du Trône.
L'esprit et le cœur d'Abby commençaient à s'emballer.
Elle était en colère et avait envie d'en découdre avec tout ceux qui avaient échoué à protéger sa fille.
Et plus particulièrement avec Lexa, qu'elle n'avait pas encore pardonnée, après ce qui s'était passé au Mount Weather.
Et en qui elle n'avait absolument pas confiance.
Elle était accompagnée de Raven, Octavia et Lincoln.
Elle avait souhaité que la jeune mécanicienne vienne avec eux afin de lui changer les idées.
Et de pouvoir la garder à l'œil.
Sa jambe, qui la faisait souffrir, assombrissait son humeur.
Et elle craignait qu'en son absence cette dernière ne se fasse du mal en abusant de ses antidouleurs ou pire.
Marcus aurait bien voulu les accompagner.
Mais elle lui avait demandé de rester à Arkadia pour surveiller les agissements de Pike, qui avait récemment été élu nouveau chancelier et en qui elle n'avait pas la moindre confiance.
Il nourrissait une haine viscérale et irrationnelle envers les natifs.
Et il pouvait à tout moment ruiner tous les efforts qu'ils avaient faits jusque là pour aboutir à un semblant de paix avec eux.
Il fallait qu'elle en informe Lexa.
Mais seulement après avoir vu sa fille et s'être assurée qu'elle allait bien.
Elle voulait passer un moment seule avec elle pour essayer de la convaincre de revenir parmi les siens.
Elle était en effet convaincue que seule sa fille pourrait réussir à évincer l'homme à l'esprit belliqueux qui avait pris la tête de leur camp avant qu'il ne fasse trop de dégâts.
Ça lui faisait mal de l'admettre, mais sa fille était un leader naturel qui avait un sens politique aiguisé.
Et elle saurait peut-être trouver la solution pour sortir son peuple de l'impasse dans laquelle il se trouvait, là où Marcus et elle avait lamentablement échoué.
Mais pour ça encore fallait-il qu'elle accepte de la suivre jusqu'à Arkadia, et que la jeune Commandante du peuple natif ne s'y oppose pas.
Et elle le savait, ça n'allait pas être une mince affaire.
Elle avait bien compris que la brune était très - trop ? - attachée à sa fille.
Et qu'elle ferait probablement obstacle à son retour parmi les siens afin de la garder auprès d'elle.
Elle savait aussi que la réciproque était sûrement valable.
Elle avait cru percevoir quelques signes indiquant que la guerrière ne laissait pas sa fille indifférente.
Mais elle espérait parvenir à lui faire entendre raison.
Lorsque le groupe de skaikrus arriva enfin dans la Salle du Trône, Roan, Luna et Anya se levèrent pour les accueillir.
Alors que les trois terriens s'apprêtaient à leur souhaiter la bienvenue,
Abby les interrompit.
- Où est ma fille ?! Leur demanda-t-elle sèchement. Je veux voir ma fille.
Alors Anya, qui la connaissait le mieux, s'avança vers elle.
- Elle se repose à l'infirmerie Abby. Lexa est auprès d'elle. Vous pourrez, vous aussi, la voir très bientôt.
Tandis que la plus âgée s'apprêtait à répliquer qu'elle voulait la voir sans attendre, elle sentit une légère pression sur son bras.
Elle tourna brièvement la tête et constata qu'il s'agissait de Raven.
- Abby, laissons le temps à Clarke de reprendre un peu de forces avant d'aller lui rendre visite, vous voulez bien ? Le voyage a été long et éprouvant pour tout le monde, déclara-t-elle en désignant sa jambe blessée. Alors Anya pourrait peut-être nous montrer où nous allons dormir ce soir ? Comme ça on pourrait y déposer nos affaires et nous reposer un petit moment avant de nous rendre à son chevet ? Pas vrai Anya ? Interrogea-t-elle la native.
La jeune mécanicienne, sentant la mère de Clarke sous tension, était intervenue avant que les choses ne dégénèrent.
La rousse, soulagée par son intervention, lui adressa un regard reconnaissant et un fin sourire avant de hocher la tête.
- Oui, Raven a raison. Je vais vous montrer votre chambre et vous laisser le temps de récupérer. Puis ensuite je vous conduirais à l'infirmerie.
Abby, contrariée, souffla bruyamment et adressa un regard courroucé à la guerrière avant de capituler.
Et d'emboîter le pas du petit groupe qui était parti devant elle.
Anya guida les skaikrus à travers les nombreuses galeries du château.
Tandis que le groupe progressait d'un pas rapide dans les couloirs, la rousse tourna brièvement la tête vers Raven qui marchait non loin d'elle.
Et elle se rendit que celle-ci boitait fortement, en traînant péniblement son sac derrière elle.
Elle hésita un moment avant de lui proposer son aide.
Elle savait que la jeune femme était fière et têtue comme une mule, et la refuserait probablement.
Mais après avoir surpris la jeune femme grimacer de douleur à plusieurs reprises, il lui fut impossible de se contenir.
D'une poigne ferme, elle attrapa le bras de la brune pour l'arrêter.
- Allez, donne moi ton sac, lui demanda-t-elle.
Surprise d'être stoppée ainsi dans sa marche, celle-ci s'appuya un peu trop lourdement sur sa jambe blessée et manqua de peu de tomber.
Mais Anya la retint d'une poigne ferme.
Cet instant de faiblesse fut trop dur à supporter pour la fière mécanicienne, qui repoussa violemment la native dès qu'elle parvint à retrouver son équilibre.
La rousse recula alors légèrement en levant les mains en signe d'apaisement.
- Tu avais l'air d'avoir mal, je voulais juste t'aider…
- C'est gentil mais je ne suis pas en sucre, claqua durement Raven.
La rousse leva les yeux au ciel et fit mine de repartir, avant de se retourner et d'attraper le sac qu'elle lui arracha presque des mains.
- Rend moi ce sac Anya, exigea la brune qui était hors d'elle.
- Hors de question, refusa la rousse. Avance, commanda-t-elle sévèrement sous les regards mi-interloqués mi-amusés d'Octavia, Lincoln et Abby qui se tenait légèrement en retrait et observaient la scène.
Elle était au moins aussi têtue que la skaikru, pour ne pas dire plus.
Cette dernière ne réussirait pas à la faire céder.
- Tu ne paies rien pour attendre, grogna la brune exaspérée avant de se remettre en marche.
Elle lui était reconnaissante de lui avoir proposé et imposé son aide, car sa jambe la faisait horriblement souffrir.
Même si elle essayait de prendre sur elle et de ne pas le montrer, la douleur irradiait dans son mollet et remontait jusque dans sa cuisse, devenant de plus en plus forte à chaque pas.
Mais elle lui en voulait en même temps de lui avoir jeté ainsi son handicap - qu'elle avait tant de mal à accepter - à la figure.
Et plus que ça, elle s'en voulait à elle !
Car elle avait honte de ne pas parvenir à retrouver toute la mobilité qu'elle avait perdue après tout ce temps.
Elle s'en voulait de toujours avoir besoin d'antidouleurs pour pouvoir passer des journées et nuits à peu près correctes.
Elle détestait se sentir à ce point diminuée et dépendante de substances chimiques ou de l'aide de tiers.
Alors qu'elle adorait se sentir utile et rendre service : elle avait l'impression que sa blessure faisait d'elle un boulet pour les autres et anéantissait tous les efforts qu'elle déployait par ailleurs pour les aider.
Pour finir, elle détestait qu'on la prenne en pitié comme venait tout juste de le faire la Trikru.
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Après avoir conduit les trois skaikrus et Lincoln jusqu'à leur chambre, Anya s'était éclipsée pour se rendre à l'infirmerie afin de prévenir Lexa de leur arrivée.
Mais aussi dans le but de lui faire part du souhait d'Abby de voir Clarke le plus rapidement possible.
La Commandante, qui tenait la jeune femme profondément endormie entre ses bras, la pria de bien vouloir informer cette dernière qu'elle devrait attendre encore un peu avant de pouvoir voir sa fille.
Et de la faire patienter comme elle pouvait.
La rousse accepta, mais avant de partir elle s'arrêta dans le dégagement qui tenait lieu de bureau pour les soigneurs.
Elle interpella l'un d'entre eux d'un signe de la main.
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous général ? Se renseigna le petit homme qui s'avança vers elle.
- Vous n'auriez pas quelque chose pour soulager la douleur ?
- Quel type de douleur ? S'enquit le soigneur.
- Le genre de douleur qui fait suite à une blessure par arme à feu, à la jambe… Et qui est accentuée par la marche et la station debout prolongée.
L'homme réfléchit un instant, avant d'acquiescer.
- J'ai quelque chose qui pourrait peut-être fait l'affaire, déclara-t-il. Patientez un instant.
Le natif disparut derrière une porte à l'autre bout de la pièce et en ressorti quelques minutes plus tard les mains pleines.
Arrivée à sa hauteur, il lui présenta d'abord un onguent à appliquer directement sur la jambe blessée au moins une fois par jour.
Puis une besace contenant des herbes à faire infuser dans de l'eau portée à ébullition et à boire avant d'effectuer un effort inhabituel ou prolongé.
La guerrière prit mentalement note de toutes les instructions de l'homme avant de le remercier et de quitter la pièce.
Après quoi, elle prit la direction des dortoirs en se demandant comment elle allait bien pouvoir s'y prendre pour contenir l'impatience du Docteur Griffin.
