DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.
REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !
Les conversations et les rires partagés entre les convives présents dans la salle du banquet du château d'Azgeda semblaient lointains à Anya.
Ils étaient comme étouffés par le tumulte des ses pensées.
Elle avait cessé depuis longtemps d'observer Clarke et Lexa à la dérobée.
Assise à côté de Raven, c'était désormais cette dernière qu'elle regardait, en se demandant comment il était possible qu'elle n'ait pas remarqué avant tous ces petits détails chez elle qui étaient pourtant tout ce qu'elle recherchait chez ses partenaires...
Et qui provoquaient aujourd'hui en elle un tourbillon d'émotions inattendues qui menaçaient de la submerger.
La jeune femme était belle, naturelle, forte, indépendante, intelligente.
Mais aussi incroyablement bornée, sauvage, blessée et vulnérable.
Bon sang !
Il fallait absolument qu'elle se calme !
Car si elle ne pouvait pas nier l'attirance qu'elle se découvrait ressentir pour cette dernière, elle savait aussi qu'elle devait lutter contre.
Elle ne voulait rien précipiter entre elles car les circonstances étaient loin d'être idéales.
Sa rupture avec la Princesse du Ciel était encore récente et toujours douloureuse.
De fait, malgré ses efforts pour l'oublier lors de son court séjour chez les Floukru, elle avait toujours des sentiments pour elle.
Elle n'avait jamais aimé quelqu'un aussi fort avant elle.
Et elle ne s'était, de surcroît, jamais livrée et abandonnée comme elle l'avait fait avec Clarke.
Tout ça pour finir par être repoussée.
Et elle n'était clairement pas prêtre à revivre ça.
Même si elle avait du mal à se l'avouer, elle avait terriblement peur de souffrir.
Et elle avait également peur de faire souffrir quelqu'un qui ne le méritait pas.
Elle devait donc tout faire pour ne pas se laisser emporter par ses émotions.
Elle devait lutter pour essayer de garder le contrôle.
Lorsque la jeune femme lui avait demandé, un peu plus tôt dans la soirée, de l'aide pour appliquer l'onguent sur sa jambe blessée après le banquet :
Elle s'était retrouvée tiraillée entre l'envie de passer plus de temps avec elle, d'apprendre à mieux la connaître et la peur de ne pas être capable de résister à son attirance et au subtil jeu de séduction que la jeune femme semblait vouloir installer entre elles.
Elle avait donc longuement hésité avant d'accepter la voix rendue légèrement tremblante par l'émotion difficilement contenue, en se promettant de tout faire pour garder le contrôle même si elle savait bien que ça n'aurait rien d'évident.
En effet, leurs regards s'étaient croisés et perdus l'un dans l'autre à plusieurs reprises au cours du repas.
Le monde autour d'elle avait alors semblé disparaître jusqu'à ce qu'Anya finisse par se rappeler à l'ordre et rompe le contact visuel, s'obligeant à se concentrer sur les autres.
Elle aiderait Raven avec sa blessure, qu'elle ne voulait pas laisser souffrir seule, tant qu'elle ne serait pas guérie.
Mais elle le ferait en gardant ses distances.
CLEXA - CLEXA - CLEXA
Raven faisait semblant d'être absorbée par les conversations entre ses amis.
Mais en réalité, dans ses pensées, il n'y avait qu'Anya.
Et ça, depuis la veille au soir.
Depuis le moment où la guerrière l'avait aidé à soigner sa jambe blessée.
Elle s'était rendue compte, tout au long de la journée qui avait suivi, et qu'elle avait passé à ses côtés et ceux de Luna, Roan, Octavia et Lincoln, que ses yeux et son attention étaient inévitablement attirés par elle.
L'air entre elles, dès qu'elles se retrouvaient isolées, devenait électrique.
Raven était déchirée entre un désir impossible et la crainte.
Désir pour la femme assise près d'elle.
Crainte de ce qui pourrait se passer si elle cédait à ce dernier.
Elle n'avait pas envie de revivre ce qu'elle avait expérimenté par le passé avec Finn.
Elle ne voulait pas se donner et s'investir dans une relation pour finir par être trahie et remplacée par une autre.
Et en même temps elle n'imaginait pas et ne voulait pas d'une relation sans attache.
Pas avec Anya.
Quand elle lui avait demandé un peu plus tôt de l'aider à appliquer l'onguent sur sa blessure après le repas, en laissant entendre qu'il pourrait y avoir plus à la fois pour lui changer les idées et prendre la température, elle n'avait pas pu s'empêcher de ressentir une vague d'excitation à l'idée de partager de nouveau un moment quasi intime avec elle.
Mais en même temps, ça l'avait rendu terriblement nerveuse car elle sentait une certaine réticence de la part de la guerrière.
Elle savait qu'elle était probablement toujours attachée à Clarke, comme elle même l'avait été à Finn.
Pour autant elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que la guerrière pouvait penser d'elle ? Ce qu'elle ressentait pour elle ? Si elle aussi sentait cette même attirance et tension, presque palpables, entre elles ?
Elle avait mis tellement de temps à lui répondre, qu'elle avait même cru pendant un instant, qu'elle allait refuser de l'aider.
Mais quand elle avait finalement accepté, le soulagement qu'elle avait ressenti avait été presque immédiat.
Elle avait hâte de se retrouver seule avec elle.
Elle voulait comprendre ce que tout ce que cela signifiait entre elles et où cela allait bien pouvoir les mener.
Même s'il était clair que quelque chose retenait Anya, qui avait dressé comme une barrière invisible entre elles.
Elle croyait parfois déceler le désir dans les regards intenses et presque pénétrants qu'elles échangeaient, avant qu'elle ne rompe le contact visuel, réinstaurant une distance entre elles.
Une part d'elle en était frustrée tandis que l'autre était respectueuse de l'indécision d'Anya qu'elle n'avait pas envie de pousser dans ses retranchements et à qui elle avait envie de laisser du temps.
Cette part raisonnable d'elle ne voulait rien précipiter et savait qu'elle devait être patiente si elle voulait obtenir des réponses à ses questions et découvrir ce qui se jouait vraiment entre elles.
Car si l'attirance qu'elle ressentait pour Anya n'était pas que passagère et pas seulement physique...
Si son corps et son corps la choisissaient et la voulaient vraiment...
Elle désirait qu'Anya la choisisse et la veuille également.
Elle refusait d'être considérée et traitée comme un second choix.
Elle ne voulait pas représenter pour la native un vulgaire lot de consolation.
Elle avait donc pris la résolution de se contenter de la chaleur de sa présence, du son de sa voix, de ses regards, de ses sourires et de son aide tant qu'elle ne serait pas certaine de ce qu'elle ressentait et voulait vraiment ni de ce qu'Anya éprouvait, si elle décidait d'abaisser un jour les barrières qu'elle érigeait entre elles.
CLEXA - CLEXA - CLEXA
Clarke observait, émue, ses amis skaikrus et natifs s'amuser et rire ensemble.
Elle avait dernièrement traversé des épreuves difficiles :
La folie et la mort de Finn.
La conclusion d'une alliance avec les natifs.
Un premier rapprochement avec Lexa.
La trahison et l'abandon de cette dernière face au Mount Weather.
Son propre désespoir et sa fuite après avoir été forcée de commettre l'irréparable pour sauver les siens.
Sa courte et intense relation suivie de sa rupture avec Anya.
Son retour à Polis et sa relation tumultueuse avec Lexa qu'elle avait mis du temps à pardonner.
Leur bref rapprochement physique juste avant son enlèvement.
La torture.
De sérieuses blessures qui l'avaient amenées à voir la mort de très près.
Elle revenait de loin.
Elle avait l'impression d'avoir vécu plusieurs vie en l'espace de seulement quelques mois.
Elle avait traversé des mondes de souffrance, des océans de doutes et des montagnes d'indécisions pour arriver à cet instant.
Et elle était maintenant assise là, près de Lexa et de sa mère, fatiguée mais heureuse de voir que tout ce qu'elle avait fait n'était peut-être pas vain, et que l'unité était bel et bien possible entre les clans.
Octavia et Lincoln, Raven et Anya qui semblaient timidement se rapprocher, Roan et Luna qui partageait une forte amitié, et elle et Lexa en étaient la preuve.
Elle sut à ce moment là que malgré sa fatigue et sa douleur, elle endosserait une dernière fois son rôle de leader, pour aider son peuple à déchoir Pike et à élire un dirigeant plus humain.
Elle ne le laisserait pas détruire les ponts qu'elle avait réussi construire entre les natifs et les skaikrus au prix de douloureux sacrifices.
C'était une décision qui lui coûtait beaucoup, mais elle s'opposerait à lui au péril de sa vie si cela était nécessaire pour permettre à ceux qu'elle aimait de vivre dans la paix et l'harmonie.
Elle le ferait pour Lexa, pour sa mère et pour ses amis.
Ils en valaient la peine.
Mais elle ne le ferait savoir que plus tard aux intéressés.
Avant ça, elle avait quelque chose de plus important à faire.
Son regard dériva vers sa compagne.
Le Commandant.
Heda.
Lexa.
Elle regarda la main de cette dernière posée sur sa jambe et frissonna.
Clarke avait furieusement envie d'elle, de son contact, de son amour.
Elle désirait partager un moment d'intimité avec la femme qu'elle aimait, loin de l'infirmerie, loin des regards indiscrets, des problèmes passés et de ceux qui se profilaient à l'horizon.
Elle voulait se perdre dans les bras de la guerrière , ne serait-ce que l'espace d'une nuit, avant de devoir affronter Pike et ses soutiens.
CLEXA - CLEXA - CLEXA
Tandis que le banquet se déroulait dans une ambiance festive, Lexa restait en retrait.
Elle observait Clarke avec tendresse.
Chaque respiration, chaque battement de cœur, chaque sourire qu'elle percevait de sa part était un véritable soulagement et apaisait son cœur encore meurtri et son esprit encore tourmenté d'avoir cru être arrivée trop tard et la perdre pour toujours, à peine quelques jours plus tôt.
Les lueurs des bougies se reflétaient dans les boucles blondes de la fille du ciel, intensifiant la beauté qu'elle lui trouvait.
Mais malgré ça et bien que l'atmosphère de la salle soit bon enfant, détendue, remplie de joie, la jeune guerrière ne pouvait s'empêcher de ressentir une douce tristesse en contemplant la jeune femme.
Parce qu'elle savait.
Elle savait que leur temps ensemble était compté, et que leurs responsabilités se rappelleraient très bientôt à elles.
Elle savait que malgré leur amour et leur désir de ne plus se séparer, leurs devoirs envers leurs peuples les y obligerait au moins temporairement.
Mais avant ça, Lexa voulait la serrer contre elle : sentir la chaleur de son corps nu contre le sien, partager un moment d'intimité loin des regards indiscrets et des contraintes.
C'était un désir brûlant, qui ne cessait de grandir en elle.
Et elle savait qu'il était réciproque.
Elle le voyait dans la façon que Clarke avait de la regarder quand elle pensait que Lexa ne la regardait pas.
Malgré la nécessité qu'il lui fallait de retourner bientôt à Polis et la possibilité que Clarke reparte de son côté à Camp Jaha, elle était déterminée à trouver une solution pour qu'elles ne soient pas forcées de rester trop longtemps loin l'une de l'autre.
Car elle le savait : elle ne le supporterait pas.
Cela risquait de la rendre folle.
Mais pour l'instant, elle voulait profiter de la présence de Clarke à ses côtés et de chaque seconde qui leur restait à passer ensemble.
Elle savait que chaque moment comptait, et elle ne voulait en perdre aucun.
CLEXA - CLEXA - CLEXA
Le banquet touchait presque à sa fin.
Anya et Raven étaient toujours assises l'une près de l'autre.
L'atmosphère entre elles était tendue, chargée d'électricité.
Anya observait Raven du coin de l'œil, consciente de chaque mouvement qu'elle faisait d'autant plus que leurs jambes se touchaient sous la table.
Elle pouvait sentir la chaleur de son corps à travers le tissu de son pantalon.
C'était une chaleur qui semblait se répandre dans le sien et faisait battre son cœur à un rythme effréné.
L'intensité du désir qu'elle ressentait la prenait vraiment au dépourvu.
C'était une impression étrange, à la fois exaltante et terrifiante.
Elle avait peur de ce qu'elle ressentait et de ce que ça pouvait signifier.
Il fallait à tout prix qu'elle parvienne à se contrôler.
Elle ne devait pas craquer ce soir, sous aucun prétexte.
Avant d'envisager le moindre rapprochement avec Raven il fallait qu'elle soit sûr de ce qu'elle ressentait : qu'elle tire définitivement un trait sur Clarke et qu'elle soit vraiment prête à ouvrir son cœur pour quelqu'un d'autre.
Car elle ne voulait pas se servir de la jeune mécanicienne comme d'une relation pansement.
Elle ne voulait pas se rapprocher d'elle juste pour guérir sans être sûr de vouloir continuer avec elle une fois qu'elle irait mieux.
Elle ne voulait pas la faire souffrir, secoua-t-elle la tête en se levant de son siège.
Le moment pour elles était venu de partir.
Elle avait besoin de sortir d'ici et d'essayer de calmer le tumulte de ses pensées.
Alors, après avoir pris congé auprès de leurs amis, elle aida Raven à se lever lui offrant un soutien nécessaire mais aussi un contact physique bienvenu.
Car elle n'allait pas la laisser planter là.
Elle s'était engagée à l'aider et elle le ferait.
Elles quittèrent donc la salle ensemble.
Le bruit de la fête se réduisait derrière elles, à mesure que la native guidait la skaikru à travers les couloirs, la soutenant car sa jambe blessée la faisait fortement boiter.
Leurs ombres dansaient sur les murs de pierre à la lueur vacillante des torches, créant une atmosphère presque irréelle.
La tension entre elles était palpable.
Arrivées à la porte de la chambre de Raven, Anya s'arrêta, son cœur battant la chamade.
Les mots semblaient s'être volatilisés, laissant place à un silence pesant.
Raven, d'une voix douce, brisa finalement ce dernier.
- Toujours d'accord pour... m'aider à appliquer l'onguent sur ma jambe ?demanda-t-elle en posant son regard sur Anya.
Cette dernière hocha la tête, acceptant silencieusement.
Elle suivit Raven dans la chambre.
Après quoi, elle l'aida à s'asseoir sur le lit avant d'attraper le pot d'onguent.
Dès qu'elle l'ouvrit, le parfum de ce dernier emplit l'air.
Les regards qu'elles s'échangeaient à la dérobée étaient chargés d'émotions non exprimées.
Anya s'agenouilla devant Raven, prenant précautionneusement sa jambe blessée entre ses mains.
Elle releva délicatement le tissu qui recouvrait la peau meurtrie.
Lorsque ses doigts effleurèrent la peau de Raven, elle frissonna.
Elle dû déployer toute son énergie pour éviter de croiser le regard de la dune femme et se concentrer sur la peau abîmée de sa jambe.
Anya commença à appliquer l'onguent avec douceur, dosant ses gestes avec précision pour ne pas la blesser davantage.
Chaque mouvement de ses doigts semblait électrifier l'air entre elles, leur respiration devenant de plus en plus saccadée.
Pourtant, elles ne cédèrent pas à cette tension, se retenant de justesse.
Elles étaient toutes deux douloureusement conscientes de la ligne que, pour des raisons différentes, elles ne devaient pas franchir.
Pas ce soir.
Mais cela ne rendait pas le moment moins intense pour autant.
Quand Anya eut fini, elle recula lentement et se leva.
Leurs regards se croisèrent à nouveau, mais cette fois, aucune d'elles ne le détourna.
Elles restèrent ainsi, figées dans ce moment de silence, jusqu'à ce qu'Anya prenne une profonde inspiration et rompe finalement le contact visuel.
- Tu devrais te reposer maintenant, souffla-t-elle, sa voix tremblant légèrement.
Raven hocha simplement la tête en réponse, un sourire doux et reconnaissant sur les lèvres.
- Merci, Anya…
La native répondit par un bref hochement de tête avant de tourner les talons et de quitter la chambre.
Une fois que la porte se referma derrière elle, elle se laissa glisser contre le mur du couloir, laissant échapper un soupir de soulagement et de frustration mêlés.
Ce soir, elle avait flirté avec le danger, mais avait réussi à garder le contrôle.
Elles s'était rappelée à la raison.
Mais, au fond d'elle-même, elle ne pouvait s'empêcher de se demander combien de temps encore elle parviendrait à résister.
Et ce qui adviendrait si jamais elle venait à succomber.
CLEXA - CLEXA - CLEXA
Lorsque le banquet toucha à sa fin et après qu'Anya et Raven aient quitté la salle, Clarke se pencha vers Lexa pour lui glisser quelques mots à l'oreille.
- Je ne veux pas retourner à l'infirmerie ce soir, lui confia-t-elle dans un murmure.
Puis elle s'écarta légèrement pour plonger ses yeux bleus dans les deux émeraudes de sa compagne.
Ils brillaient d'une lueur déterminée, faisant clairement comprendre à la terrienne qu'elle désirait exactement la même chose qu'elle :
Un moment rien qu'à elles.
Un léger sourire étira alors les lèvres de Lexa.
Elle acquiesça.
Leurs obligations respectives pouvaient définitivement attendre encore peu.
Ce soir elles n'étaient plus Heda ou Wanheda mais simplement Lexa et Clarke.
Deux âmes sœurs qui cherchaient à se retrouver et se reconnecter après de nombreuses épreuves qui avaient bien failli les séparer pour toujours.
Elle attrapa donc la main de sa compagne et l'aide à se relever avant de quitter la salle, laissant derrière elles Roan, Luna, Lincoln, Octavia et Abby qui discutaient toujours.
Le couloir qui conduisait à la chambre qui avait été attribuée à Lexa était plongé dans une douce pénombre et un silence seulement troublé par le bruit de leurs pas.
Tandis que chacun d'eux les rapprochaient d'un moment que toutes deux appelaient de tout leur être, Lexa sentait son cœur tambouriner à tout rompre dans sa poitrine.
Elle avait hâte de partager avec Clarke une vraie nuit qui, espérait-elle, ne serait troublée par rien ni personne.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
La porte se ferma derrière Anya, laissant Raven seule dans la chambre plongée dans l'obscurité.
Le silence qui avait régné entre elles ne s'était pas dissipé avec le départ de la native.
La jeune femme était restée assise sur son lit, sa jambe blessée toujours étendue devant elle.
Elle pouvait encore sentir la chaleur des mains de la guerrière sur sa peau.
L'effleurement délicat de ses doigts.
La caresse presque tendre de son toucher.
Un frisson secoua la jeune femme, qui ferma les yeux pour essayer de chasser les images et les sensations persistantes.
Elle ne pouvait pas nier l'attirance qu'elle ressentait pour la native ni le désir qui s'était insinué entre elles.
Cela était à la fois excitant et terrifiant car elle ne savait pas si elle était prête à s'engager dans quelque chose qui la dépassait et qu'elle n'avait pas du tout prévu.
Si Anya lui laissait des portes ouvertes, était-elle vraiment prête à aller plus loin avec elle ?
Et si oui, jusqu'où ?
Raven soupira bruyamment.
Elle s'allongea sur le lit et ferma les yeux.
Elle était épuisée, la douleur de sa jambe redevenue tolérable grâce à Anya, mais elle savait qu'elle ne parviendrait pas à trouver le sommeil dans ces conditions.
Pas avec autant de pensées et de questions qui se bousculaient dans son esprit.
Elle n'arrivait pas à penser à autre chose que la native.
Elle ne parvenait pas à penser à autre chose que la façon dont elle l'avait regardée.
Elle n'arrivait pas à penser à autre chose que la façon dont elle l'avait touchée.
À la façon dont sa voix avait tremblé lorsqu'elle lui avait souhaité de se reposer.
À la façon dont son cœur s'était emballé à chaque fois que leurs yeux s'étaient croisés.
Raven était loin d'être naïve.
Elle savait très bien au fond d'elle ce que cela signifiait.
Car elle l'avait déjà ressenti une fois.
Pour Finn.
Mais pas de façon aussi soudaine.
Pas de façon aussi déconcertante.
Pas de façon aussi intense.
C'était nouveau pour elle.
C'était effrayant.
Mais aussi excitant.
Pour la première fois depuis longtemps, Raven se sentait vivante et désirée.
Et cela valait bien toutes les craintes et incertitudes du monde.
Doucement, elle se redressa pour venir passa sa main sur sa jambe.
Là où Anya avait appliqué l'onguent.
Avec une douceur qui la surprenait encore.
Sentant le désir toujours présent en elle, elle se laissa aller à imaginer la main de la native à la place de la sienne.
Et se mit à reproduire les mêmes mouvements.
Ses doigts dessinaient des cercles doux et lents sur sa jambe, s'attardant sur les endroits où la douleur avait été la plus forte.
Puis elle ferma les yeux, se laissant emporter par son imagination qui transformait son toucher en celui d'Anya.
Puis sa main se déplaça, glissant lentement le long de sa jambe, de sa taille, de son ventre avant de descendre là où le désir s'était éveillé.
Là, elle hésita quelques seconde.
Après quoi, sa main se remit à bouger.
Elle garda les yeux fermés, et concentra ses pensées sur les sensations qui montaient en elle.
Et sur l'image d'Anya.
Sur le souvenir de son regard.
Sur celui de sa voix.
De son toucher.
À mesure que ses mouvements devenaient plus sûrs, rendant chaque sensation plus intense, sa respiration s'accélérait.
Elle ne se précipita pas pour autant, prenant le temps de savourer chaque frisson, chaque soupir, se laissant guider par son imagination à travers cette exploration sensuelle.
Enfin, quand la tension dans son bas ventre et entre ses jambes finit par atteindre son paroxysme, elle se laissa aller, laissant son souffle s'échapper dans un soupir de contentement.
Après avoir fini elle demeura étendue sur son lit, savourant les derniers échos du plaisir qui pulsait encore en elle.
En repensant à Anya, à ce qui était en train de se passer entre elles et pourraient advenir, elle sourit.
Pour l'instant, rien n'était fait.
Elle savait que si elle voulait que leur relation évolue dans le sens qu'elle désirait, il faudrait qu'elle lui laisse du temps.
Le temps de guérir de Clarke.
Le temps de panser ses blessures.
Le temps de savoir ce qu'elle voulait.
Mais elle se sentait prête à embrasser cette incertitude pour découvrir ce qui pouvait se cacher derrière cette attirance inattendue.
CLEXA • CLEXA • CLEXA
La porte de la chambre se referma derrière Lexa et Clarke.
L'ambiance était tamisée, la pièce étant éclairée seulement par quelques bougies qui étaient disposées à des endroits stratégiques.
Elles projetaient des ombres mouvantes sur les murs de pierre et les visages des deux femmes qui se faisaient face.
Lexa était restée dos à la porte, son regard vert dirigé tout droit vers Clarke qu'elle fixait avec intensité.
Cette dernière se tenait un peu plus loin, près du lit, ses yeux bleus brillants d'un désir évident qu'elle ne cherchait pas à dissimuler.
Leurs regards s'accrochèrent l'un à l'autre.
Puis, après plusieurs secondes qui semblèrent durer une éternité, la native avança lentement vers la fille du ciel.
Clarke pouvait sentir la chaleur qui émanait du corps de sa compagne tandis que cette dernière se rapprochait d'elle.
Lexa s'arrêta à seulement quelques centimètres de la fille du ciel.
Puis, elle leva doucement la main, effleurant sa joue du bout des doigts.
Ce simple contact provoqua des frissons dans tout le corps de la blonde, qui ferma les yeux pour profiter de la sensation.
Lorsqu'elle les rouvrit, elle vit que Lexa la regardait intensément, comme si elle essayait de lire en elle et de percer les mystères qui se cachaient derrière ses yeux bleus.
Sous ce regard, elle se sentait à la fois terriblement vulnérable et en même temps en sécurité.
C'est la première fois que quelqu'un avait autant de pouvoir sur elle :
Celui de faire d'elle la femme la plus heureuse du monde et en même temps celui de la briser.
Mais elle n'eut pas le loisir d'aller plus loin dans ses réflexions car la guerrière se pencha vers elle, ses lèvres s'approchant dangereusement des siennes et venant les effleurer dans une caresse à peine perceptible.
Ce simple contact suffit à faire frémir la blonde qui laissa échapper un petit soupir, ses yeux mi-clos toujours toujours fixés dans les deux émeraudes de sa partenaire.
Et puis, Lexa se pencha un peu plus capturant finalement les lèvres de Clarke dans un baiser passionné.
Le monde sembla alors s'arrêter de tourner pour les deux femmes, laissant la place à une symphonie d'émotions et de sensations qui ne demandaient qu'à être explorées, encore et encore.
Clarke sentit une vague de chaleur la submerger tandis que les mains de Lexa se déplaçaient lentement, glissant le long de ses bras nus avant de venir se poser délicatement sur ses hanches.
D'une douce pression sur ces dernières, et sans cesser de l'embrasser, la brune la fit reculer et la guida vers le lit, leurs corps se déplaçant comme dans une danse lente et sensuelle.
A chaque pas, la tension, loin de se dissiper s'intensifiait entre elles.
Chaque regard, chaque toucher, chaque baiser attisait encore un peu plus si c'était possible le désir brûlant qu'elles ressentaient l'une pour l'autre.
Finalement, les jambes de Clarke butèrent contre le lit avant qu'elle ne s'y laisse doucement tomber, accompagnée par la native, qu'elle ne quitta pas des yeux.
Son regard était rempli de la même envie que celle qui animait Clarke et faisait battre son cœur si fort si fort qu'elle pensait qu'il allait finir par s'échapper de sa poitrine.
Après quelques secondes perdue dans son regard, Lexa vint de nouveau capturer les lèvres de la blonde dans un baiser brûlant.
Dans le même temps, elle glissa les mains sous son t-shirt provoquant des frissons partout sur son passage.
Elle sentait la blonde trembler sous elle, une réaction qui ne faisait qu'accroître son désir tandis que leurs bouches se dévoraient avec passion.
Les mains de Lexa se déplacèrent doucement vers le bas, dégrafant la boucle du pantalon de sa compagne.
La respiration de Clarke se fit plus saccadée, la sensation des mains de Lexa sous ses vêtements provoquant des frissons dans tout son corps.
Puis lorsqu'elle déboutonna son pantalon, elle suréleva ses hanches pour l'aider à le lui retirer.
Leurs regards étaient accrochés l'un à l'autre, comme si elles essayaient de s'ancrer dans la réalité de ce moment et d'en graver le moindre détail dans leur mémoire respective tandis que le tissu glissa le long des jambes de Clarke, la laissant en sous-vêtements.
Lexa remonta à sa hauteur, la contemplant comme si elle était la huitième merveille du monde.
Clarke se sentait fondre sous ce regard, chaque fibre de son être réagissant à la moindre attention que lui portait la guerrière.
Entre ses bras elle se sentait aimée, désirée et, plus que tout à la maison.
Lexa laissa ses mains glisser plus haut, jusqu'à atteindre le bord du t-shirt de Clarke.
Leurs regards se croisèrent à nouveau, une question muette suspendue entre elles.
Clarke répondit en acquiesçant doucement, donnant à Lexa la permission de continuer.
Avec une douceur infinie, Lexa commença alors à soulever le t-shirt de Clarke, révélant la peau pâle qui se trouvait en dessous et qui était marquée par les blessures laissées par les coups de couteau de Whitman junior, désormais recouvertes de pansements compressifs pour maintenir les points de suture en place.
Finalement, le haut de Clarke glissa de ses épaules et tomba sur le lit, laissant la blonde en sous-vêtements devant Lexa.
La guerrière, émue par la confiance que lui accordait la jeune femme, vint poser délicatement ses mains sur le ventre de cette dernière, savourant la chaleur de sa peau.
Elle parcourut des yeux le corps de sa compagne.
C'est la première fois qu'elle revoyait ses blessures, témoins silencieux des douloureuses épreuves qu'elle avait dû affronter, depuis qu'elle l'avait secourue.
Une vague d'émotion la submergea alors.
Elle était partagée entre une froide colère envers l'agresseur de Clarke et elle même, et le soulagement d'être arrivée à temps et de pouvoir embrasser et serrer la jeune femme contre elle.
Clarke, gênée par son corps abîmé, détourna le visage.
Mais Lexa la força à la regarder.
- Tu es belle, souffla-t-elle faisant rougir la blonde.
À ses yeux, ces blessures ne faisaient que renforcer la beauté de la jeune femme qui n'étaient pas simplement belle mais aussi incroyablement courageuse et forte.
Beaucoup plus qu'elle ne l'était elle-même.
Sur cette pensée, Lexa laissa courir ses doigts le long du ventre de Clarke, frôlant les bandages sans les toucher vraiment.
Les yeux de la blonde se fermèrent sous ce contact, un gémissement s'échappant de ses lèvres entrouvertes.
Cela fit sourire la guerrière qui aimait la façon dont la Skaiprisa réagissait sous ses caresses.
Puis elle remonta lentement, jusqu'à atteindre le bord de son soutien-gorge.
Elle hésita un instant, son regard se levant pour chercher celui de Clarke.
Une fois de plus, il y avait une question silencieuse dans ses yeux.
Elle lui demandait la permission d'aller plus loin.
Elle ne voulait pas se montrer aussi brutale qu'elle l'avait été lors de leur dernière étreinte, ne prenant même pas le temps de s'assurer que sa compagne voulait bien la même chose qu'elle.
Clarke ouvrit les yeux et lui offrit un sourire doux, avant d'hocher brièvement la tête lui donnant ainsi son feu vert.
C'était tout ce dont Lexa avait besoin pour continuer : il ne lui en fallait pas plus.
Elle dégrafa alors d'un geste expert le sous-vêtement de sa campagne, et le lui retira, la laissant ainsi complètement exposée à son regard.
Elle dévora goulûment la blonde des yeux qu'elle trouvait parfaite, avant de s'abaisser pour venir effleurer la poitrine de la jeune femme de ses lèvres, provoquant un frisson chez cette dernière.
La guerrière parcourut chaque centimètre de sa peau, laissant une Clarke haletante et tremblante sous elle.
Clarke, qui n'en pouvait plus, glissa ses doigts dans les cheveux de Lexa, la tirant doucement pour la faire remonter à hauteur de son visage.
La réponse de la brune fut instantanée, ses lèvres venant capturer celles de la blonde dans un baiser passionné, tandis que leurs corps se pressaient l'un contre l'autre.
Puis, elle laissa glisser sa main plus bas, ses doigts venant effleurer le dernier rempart de tissu qui couvrait le corps de la fille du ciel.
Encore une fois elle chercha la permission dans leur regard de Clarke, avant de lui retirer son dernier vêtement qu'elle fit glisser lentement le long de ses jambes avant de l'envoyer s'écraser sur le sol.
Elle se débarrassa rapidement des siens avant de presser son corps nu contre celui de la jeune femme, la chaleur et la passion entre elles atteignant leur paroxysme.
Et alors que leurs lèvres se cherchaient et se trouvèrent de nouveau, Lexa laissa sa main se promener sur le corps de la blonde jusqu'à atteindre son intimité.
La native prit une profonde inspiration, son cœur martelant douloureusement son thorax.
Elle chercha une dernière fois dans le regard de sa compagne l'autorisation d'aller plus loin.
Il suffisait d'un mot de sa part pour qu'elle arrête tout.
Mais elle reçut un signe de tête positif.
Alors lentement, elle glissa dans la chaleur de Clarke.
Cette dernière frémit et laissa échapper un soupir lascif.
Lexa, guidée par le désir brûlant qui pulsait dans ses veines et les réactions de sa compagne commença à faire de lents va et vient.
Les mains de Clarke se crispaient sur les draps tandis qu'elle sentait le plaisir monter en elle par vagues menaçant de la submerger.
Les mouvements de la guerrière s'accélèrent progressivement, au rythme des gémissements de Clarke qui s'intensifiaient et se rapprochaient.
Quelques minutes plus tard, tandis qu'elle criait son plaisir, le corps de Clarke se cambra finalement sous celui de Lexa, ses muscles se contractant fortement autour des doigts de cette dernière, avant de retomber sur les draps haletante et comblée, un sourire satisfait éclairant son visage.
Lexa de son côté, la respiration haletante, observait la jeune femme qui tentait de retrouver son souffle, fascinée par le spectacle qui s'offrait à elle.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
Dieu qu'elle aimait cette femme. Elle lui appartenait. Elle la voulait pour elle seule, pour toujours. Elle ne la laisserait plus jamais lui échapper. Et elle ne céderait sa place à personne, jamais.
Elles refirent l'amour plusieurs fois cette nuit là, échangeant peu de mots, pensant toutes les deux qu'elles auraient le temps de se dire ce qu'elles ressentaient l'une pour l'autre plus tard.
Mais le temps était un ennemi impitoyable, un adversaire qui ne cédait jamais et qui à chaque instant qui passait, les rapprochait un peu plus de leurs responsabilités respectives.
