DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.

REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires ! Et en particulier à Constazz, Edas44, Seve04 toujours au rendez-vous. Énorme cœur sur vous 3


Tandis que le jour se levait doucement sur le Royaume d'Azgeda, les premiers rayons du soleil s'infiltraient dans le château, en chassant progressivement les ombres de la nuit.

Peu à peu, les murs de l'imposante bâtisse se mirent à résonner sous l'échos de la vie qui s'éveillait et reprenait progressivement son cours.

Dans une des chambres, Anya, l'ancienne cheffe des Trikru, générale et conseillère de Lexa émergeait doucement, l'esprit encore embrumé par le sommeil et hanté tantôt par des images de Raven, l'intelligente et audacieuse mécanicienne, tantôt par celles des moments fugaces qu'elle avait partagé avec Clarke lors de sa fuite.

Tandis qu'elle s'extirpait péniblement du lit, afin de se préparer pour la nouvelle journée qui commençait : elle força ses pensées à se concentrer sur ce qu'elle faisait et à arrêter de dériver vers les deux jeunes femmes qui la tourmentait.

Elle s'appliqua ainsi à arranger soigneusement les draps de son lit, avant de faire un brin de toilette et de s'habiller.

Après quoi, elle décida de quitter sa chambre pour se diriger vers la salle du banquet, avec l'intention d'y prendre son premier repas de la journée car son ventre criait bruyamment famine.

Lorsqu'elle y arriva, elle découvrit que la pièce était encore vide à cette heure-ci, à l'exception de quelques domestiques qui s'appliquaient à dresser la table pour le petit déjeuner.

Anya alla s'y asseoir, laissant d'abord ses yeux balayer le bois de la table avant d'aller errer sur les décorations et fresques murales qui ornaient les murs de la pièce et racontaient l'histoire du peuple Azgeda.

Puis, sans qu'elle ne puisse les en empêcher, ses pensées revinrent une fois de plus à Raven.

Décidément, la skaikru commençait à devenir une véritable obsession se dit la native, amère.

De fait, elle se demandait comment se comporter avec la jeune femme.

Devait-elle continuer à jouer le jeu dangereux dans lequel elle s'était lancée à savoir : aider la jeune femme à guérir et à prendre soin de sa blessure au risque que ça finisse par déraper entre elles au vue de leur attirance manifestement réciproque ?

Ou était-il préférable qu'elle arrête tout tant qu'il était encore temps ?

Elle n'eut pas le temps de trouver une réponse à cette question, car son attention fut captée par la concernée qui apparut à l'entrée de la salle.

Cette dernière semblait incertaine, jetant des regards un peu partout autour d'elle, avant de repérer Anya.

Lorsque leurs yeux se croisèrent, la native put lire les émotions complexes qui s'y bousculaient jusqu'à ce que leur bref échange soit interrompu par l'arrivée de Roan, le Roi d'Azgeda.

Celui-ci, trouvant Raven plantée à l'entrée de la pièce lui prit le bras pour la guider jusqu'à la table, l'invitant à s'installer en face d'Anya avant d'aller s'asseoir à la place qui lui était réservé.

Il fut suivi de près par Luna cheffe du Flukru, Octavia, Lincoln et Abby, la mère de Clarke et ancienne Chancelière.

Ils étaient tous tantôt des leaders, tantôt des combattants à leur manière, portant le poids de leurs peuples respectifs sur les épaules.

Tandis qu'ils s'installaient autour de la table, la salle se remplit rapidement de conversations qui dissipèrent la gêne et la tension manifeste qui s'était installée entre Anya et Raven qui se faisaient face.

CLEXA - CLEXA - CLEA

Alors que la vie reprenait lentement son cours dans le château d'Azgeda, une chambre située au bout d'un couloir isolé, était encore plongée dans l'obscurité.

L'atmosphère y était paisible, remplie de la douce torpeur de l'amour partagé et de la tranquillité qui s'en suivait bien souvent.

Clarke et Lexa revenaient doucement à elles, encore étroitement enlacées, leurs corps étant toujours aussi proches l'un de l'autre qu'au cours de leurs brûlantes étreintes nocturnes.

Les rayons du soleil qui se faufilaient à travers les rideaux tirés des fenêtres, jouaient sur la peau nue des deux femmes, soulignant chaque courbe, caressant chaque cicatrice, marque des épreuves que chacune d'entre elles avait eu à affronter.

Clarke fut la première à ouvrir les yeux, ses iris bleus s'imprégnant de la luminosité ambiante.

Elle se redressa sur ses coudes, pour observer Lexa encore endormie.

Le visage de la Commandante, si souvent froid, impénétrable et imperturbable était détendu.

La jeune femme avait l'air paisible.

Clarke en profita pour caresser doucement le tatouage qui ornait un de ses bras et qui, elle en était sûre, racontait une histoire que la brune ne lui avait pas encore dévoilée.

Cette dernière émergea à son tour lentement du sommeil, aidée par les caresses de Clarke sur son bras.

Un sourire doux se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle se blottissait un peu plus contre la blonde.

Il y avait quelque chose d'intensément satisfaisant dans ce simple contact, dans ce moment d'intimité partagée qui, elle en avait conscience, ne durerait pas car la réalité allait bientôt les rattraper.

Le poids de leurs responsabilités respectives les rappelaient à l'ordre.

Si bien qu'après quelques minutes supplémentaires à profiter de la chaleur des bras l'une de l'autre, elles se détachèrent et se levèrent à regret, se préparant pour la nouvelle journée qu'il leur fallait affronter.

Lorsqu'elles furent enfin prêtes, les deux femmes quittèrent la chambre et rejoignirent ensemble la salle du banquet, leurs pas résonnant dans les couloirs encore calmes du château.

Alors qu'elle pénétraient dans la pièce animée par les conversations et les rires des personnes déjà présentes, les regards se tournèrent vers elles et un frisson d'anticipation parcourut l'assemblée.

A la vue du visage fermé de Lexa tous comprirent que la fête et la courte trêve qui leur avait été accordée ces derniers jours était sur le point de se terminer : que des décisions difficiles avaient été prises et allaient bientôt leur être annoncées.

CLEXA - CLEXA - CLEXA

Les conversations s'élevaient et se mêlaient dans la salle du banquet, y créant une cacophonie harmonieuse.

Les parfums du pain frais et du café fort apporté par les domestiques emplissaient la pièce.

Roan et Luna échangeaient des anecdotes sur leurs voyages et leurs peuples respectifs.

Octavia et Lincoln, assis côte à côte, partageaient leur petit déjeuner en silence.

Abby qui avait, pour sa part, fini de manger, observait sa fille d'un air inquiet.

Et Anya et Raven ne pouvaient s'empêcher de se voler des regards et de s'échanger des sourires timides.

Et tandis que la vie se déroulait autour d'elle, Lexa observait silencieusement la tasse de café brûlante qui fumait devant elle.

Elle savait qu'elle allait bientôt devoir interrompre cette délicieuse parenthèse qu'ils avaient tous partagés ces derniers jours.

En tant que porteuse de la flamme, elle se devait d'être la voix de la raison et de les rappeler tous à leurs devoirs.

Après de longues minutes à trouver des excuses pour repousser le moment, elle finit par se lever, résignée.

Toutes les personnes dans la pièce se turent instantanément, comprenant l'importance du moment.

Les yeux vert de Heda balayèrent rapidement l'assemblée avant qu'elle ne prenne la parole, d'une voix ferme.

- Il est temps que l'on parle de notre retour, commença-t-elle calmement. Nous avons passé trop de temps loin de Polis et d'Arkadia. Nous avions besoin de ce temps, nécessaire pour nous reposer, guérir et nous retrouver après des épreuves difficiles pour tout le monde. Mais nos peuples respectifs ont besoin de nous.

Il y eut un moment de silence, avant que Lexa ne se tourne vers Abby, ses yeux verts brillants d'une détermination tranquille.

- Abby, l'interpella Lexa. Tu as vu de tes propres yeux ce qui se passe à Arkadia avec Pike au pouvoir. Pour prendre pleinement la mesure de la situation, nous avons besoin que tu nous racontes : que tu témoignes.

L'ancienne chancelière acquiesça et se leva, ses yeux accrochant brièvement ceux de sa fille, Clarke, avant de balayer l'assemblée.

Sa voix tremblait légèrement, lorsqu'elle prit la parole, le souvenir de ce qu'elle avait vu et vécu sous le commandement de Pike étant suffisant pour faire vaciller sa contenance habituelle.

- Pike... Pike est un homme déterminé, qui croit fortement en ce qu'il fait, même lorsqu'il a tort. Il pense que ce qu'il projette de faire - écraser tous les natifs qui se dresseront sur son passage - protège notre peuple... Que c'est nécessaire pour notre survie, déclara-t-elle, les mots laissant un goût amer dans sa bouche. Mais ce qu'il fait c'est tout sauf cela... Il nous mène tout droit vers une guerre sans fin que personne ne pourra gagner et dont nous ressortirons tous perdants.

Elle prit une profonde respiration avant de continuer, ses yeux se tournant à nouveau vers Clarke.

- Clarke, je sais que c'est beaucoup te demander... Mais nous avons vraiment besoin de toi. Tu es la seule qui peut ramener notre peuple à la raison et le convaincre de destituer Pike.

Tous les regards se tournèrent alors vers Clarke.

Tandis qu'elle se levait, son visage pâlissait à vue d'œil, ses frêles épaules s'affaissant sous le poids des responsabilités qu'on lui demandait de ré-endosser.

Lexa, qui était debout à côté d'elle, posa une main rassurante sur son bras, en signe de soutien.

Clarke se sentit soudain très petite sous le regard de ses amis.

Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine.

Elle n'y arriverait pas, pensa-t-elle pendant une seconde, avant que ses yeux bleus ne rencontrent ceux de Lexa.

La chaleur émanant de la main toujours posée sur son bras lui donna du courage.

La voix de Clarke trembla légèrement quand elle prit la parole, son cœur et son corps, l'implorant de refuser et de rester avec Lexa qu'elle venait à peine de retrouver.

- Je le ferais, déclara-t-elle finalement contre toute attente. Je t'accompagnerai au campement des skaikrus et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener notre peuple à la raison et déchoir PIke.

Une clameur d'approbation parcourut la salle mais Clarke ne l'entendit pas.

La seule chose qu'elle entendait était les battements assourdissants de son propre cœur et tout ce qu'elle pouvait sentir était la douleur aiguë provoquée sacrifice qu'elle était en train de faire.

En se rassoyant lentement, elle chercha du réconfort dans celui de sa compagne : un regard qui promettait qu'elles se retrouveraient.

Mais Lexa, à son plus grand regret, fut contrainte de détourner le regard de Clarke pour faire de nouveau face à l'assemblée.

Un lourd silence avait enveloppé la pièce, comme si chaque personne présente retenait son souffle, attendant avec appréhension la suite des évènements.

Avec un effort colossal, la guerrière rassembla son courage et se remit à parler.

- De mon côté, je dois retourner à Polis. Des questions urgentes nécessitent ma présence, annonça-t-elle. Je dois décider du sort de Titus. Après ce qu'il a fait, il est nécessaire que justice soit rendue.

Elle jeta un bref mais significatif regard à Clarke, qui avait souffert des agissements de son gardien de la flamme, et à qui elle se devait de rendre justice.

- De plus, poursuivit-elle, il est impératif de nommer un nouveau gardien de la flamme. Il faut que sous ma direction, le Conseil désigne quelqu'un de confiance, qui respecte la flamme et les traditions qui lui sont associées : quelqu'un qui saura la protéger et protéger son porteur.

Ses yeux se posèrent un instant sur Roan et elle ajouta.

- Et il est grand temps que je reprenne mes responsabilités pour assurer la paix et la prospérités de nos clans. Je ne peux pas me permettre de les négliger plus longtemps que je ne l'ai déjà fait.

Ses mots étaient fermes, son air résolus, mais ceux qui comme Anya et Luna la connaissaient bien pouvaient voir au-delà du masque impassible et percevoir la douleur au fond de ses yeux verts.

Une fois de plus, leur amie était prête à sacrifier son bonheur personnel et celui de la femme qu'elle aimait pour le bien de son peuple.

Mais elles savaient toutes deux qu'au fond d'elle, elle se sentait certainement déchirée.

Un instant de silence s'abattit une nouvelle fois sur l'assemblée alors que Lexa reportait son attention sur Anya.

- Anya, commença-t-elle. Je voudrais que tu m'accompagnes à Polis.

Surprise par cette demande en raison de leur relation tumultueuse ces derniers temps, Anya resta immobile, son regard scrutant celui de Lexa.

- Il est grand temps de te réintégrer officiellement dans ton rôle de cheffe du Trikru, d'Ambassadrice et de Générale. Tes compétences et ta connaissances des coutumes sont plus que jamais nécessaires pour maintenir l'équilibre entre nos clans. J'ai besoin de toi, Anya.

La rousse acquiesça.

Elle se sentait à la fois honorée par la confiance que lui témoignait Lexa, reconnaissant sa valeur en tant qu'Ambassadrice et Générale.

Elle était excitée à l'idée de reprendre ce rôle qui lui avait manqué, de l'aider à prendre des décisions importantes et de contribuer à façonner l'avenir de leur peuple.

Mais en même temps, son coeur se serrait à l'idée la séparation imminente avec des êtres chers.

Son regard se posa un instant sur Raven, qui avait l'air inquiet et contrarié.

Une vague de tendresse submergea Anya à la vue de ce spectacle que la jeune femme lui offrait, à l'idée qu'elle s'inquiétait peut-être pour elle et était fâchée à l'idée d'être éloignée d'elle.

Raven, avec son intelligence remarquable et sa ténacité sans failles avait réveillé en elle des sentiments qu'elle avait cru ne plus jamais être capable d'éprouver pour personne après la déception vécue avec Clarke : une puissante attirance, à la fois physique et émotionnelle.

L'idée de s'éloigner d'elle et de la laisser seule avec sa blessure et ses douleurs éveillait une sourde inquiétude et une pointe de tristesse en elle.

Et puis, il y avait aussi Clarke.

Clarke, qu'elle avait aimée passionnément.

Déraisonnablement.

Et qui restait une présence constante dans son coeur.

Bien que leur relation ait changé et qu'elle ait accepté ce changement, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir ce besoin profond de la protéger et d'être là pour elle.

Elle était toujours sincèrement attachée à elle, un ultime vestige d'amour à l'égard de la jeune femme toujours présent dans son cœur et refusant pour l'instant de s'éteindre.

Malgré l'inquiétude et la tristesse, elle se leva lentement acquiesçant silencieusement.

Lorsqu'elle se rassit, ses yeux rencontrèrent ceux de Raven puis ceux de Clarke, promettant silencieusement qu'elles se reverraient.

Son cœur était lourd mais déterminé.

Elle endurerait la séparation pour le bien de son peuple.

CLEXA - CLEXA - CLEXA

Quand Lexa exprima son souhait d'avoir Anya à ses côtés à Polis, Raven sentit une boule d'angoisse se former dans son estomac.

Le regard déterminé d'Anya ne fit qu'amplifier le sentiment d'incertitude qui l'envahissait.

Elle s'était récemment découverte être attirée physiquement par la guerrière.

Mais ce qui avait commencé comme une simple attirance, s'était très rapidement transformé en quelque chose de plus profond et complexe.

Anya était un mystère qui la captivait et qu'elle avait envie de résoudre.

Depuis son arrivée sur terre, elle n'avait fait que survivre :

Survivre à la trahison de l'homme qu'elle aimait, à la déception, aux batailles contre les natifs, à sa blessure, à la douleur.

Même entourée de ses amis, elle s'était toujours sentie très seule.

Mais avec Anya, ces derniers jours, pour la première fois depuis longtemps, elle avait eu l'impression et l'espoir qu'il pourrait y avoir un jour quelqu'un à ces côtés : quelqu'un qui se souciait d'elle, qui prenait soin d'elle, la respectait et la comprenait.

Et la perspective de perdre cela, même temporairement l'effrayait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre.

Elle était terrifiée par la perspective de se retrouver à nouveau seule avec elle-même, ses démons, ses blessures, sa douleur.

Son esprit, toujours enclin à résoudre des problèmes, cherchait frénétiquement une solution : un moyen pour éviter cette séparation mais rien ne vint.

Elle savait qu'elle ne pouvait pas demander à Anya d'ignorer ses responsabilités envers son peuple, juste parce qu'elle avait peur de se retrouver à nouveau seule.

Alors elle resta silencieuse, un sourire triste se dessinant sur son visage.

Elle ressentait une douleur sourde dans la poitrine, un sentiment de perte imminente.

Mais elle devait être assez porte pour supporter la situation.

Elle devait endurer, comme elle l'avait toujours fait.

CLEXA - CLEXA - CLEX

Abby regardait avec une pointe de culpabilité et une douleur palpable Clarke et Raven, qu'elle considérait comme une deuxième fille.

Elle voyait la tristesse peinte sur leurs visages, l'acceptation forcée de la séparation avec des êtres chers, l'incompréhension de la brutalité de ce monde qui les forçait toutes les deux à sacrifier leur bonheur au nom du bien commun.

Abby connaissait bien ce sentiment, pour l'avoir elle-même éprouvé.

Et si elle ne pouvait pour l'instant pas alléger le fardeau de sa fille, qui avait été forcée à grandir trop vite et qui portait le poids du monde sur ses épaules, une idée prit forme dans son esprit.

C'était comme si une petite lueur d'espoir avait surgi au milieu de l'obscurité.

Elle pouvait peut-être faire quelque chose pour Raven : une jeune femme intelligente, courageuse et résiliente.

Et si elle remplaçait Clarke dans son rôle d'Ambassadeur ?

Elle pouvait, sans mal, imaginer la jeune mécanicienne siégeant au conseil, défendant les droits du Skaikru avec une énergie et une détermination inébranlable.

Ensuite, elle se tourna vers Lexa.

Cette dernière avait montré à plusieurs reprises qu'elle était ouverte au changement, prête à voir au-delà des préjugés et à travailler en bonne intelligence avec les skaikrus pour instaurer une paix durable entre leur de peuple.

Abby pensa alors que peut-être, elle accepterait de permettre à Raven d'occuper temporairement une telle position.

En plus de ça, l'ancienne chancelière pensait aux compétences de la jeune femme en ingénierie et à la manière dont elle avait conçu à plusieurs reprises des solutions créatives et innovantes pour les sortir de situations hautement problématiques.

L'idée que Raven pourrait mettre à profit ses compétences pour améliorer la vie à Polis, le confort et la sécurité des natifs, s'imposait à son esprit avec une clarté croissante.

Cela pourrait marquer le premier échange qui précéderait de nombreux autres entre leurs peuples lorsqu'enfin, Pike aurait été déchu.

Abby savait qu'elle allait devoir aborder le sujet avec délicatesse et qu'elle devrait articuler sa proposition avec soin pour ne pas se heurter à un refus.

Mais elle sentait aussi qu'il était important de le faire, pour le bien de Raven, à qui Anya faisait du bien, et celui de tous.

Et peut-être que cela pourrait permettre à la jeune femme de trouver un peu de bonheur dans ce monde qui s'était montré si souvent cruel envers elle.

Alors Abby se leva, déterminée à défendre sa position.

Tous les yeux se tournèrent vers elle, interloqués.

Sa voix brisa le silence qui s'était installée dans la salle.

- Lexa, commença-t-elle en s'adressant directement à la Commandante, dont l'expression resta impassible. J'ai une proposition à vous faire.

La brune, sa curiosité ayant été piquée, se redressa sur sa chaise, à l'écoute.

- Raven Reyes, continua Abby en jetant un regard en direction de Raven qui sembla surprise d'être soudain le centre de l'attention. Elle est intelligente, courageuse, et douée avec la technologie. Elle a prouvé à maintes reprises sa capacité à s'adapter et à surmonter les difficultés.

Elle marqua une courte pause, son regard plongé dans celui de Lexa, avant de continuer.

- Je propose que Raven vous accompagne à Polis pour assumer le rôle d'Ambassadrice Skaikru, pendant l'absence de Clarke. Non seulement elle serait en mesure de défendre les intérêts de notre peuple. Mais en plus, avec ses compétences en mécanique et ingénierie, elle pourrait également apporter et développer des solutions technologiques pour améliorer la vie à Polis.

Abby prit une profonde inspiration avant de conclure.

- Et puis cela permettrait également à Clarke de se concentrer pleinement sur les problèmes à Arkadia, sans avoir à se soucier de ses responsabilités d'Ambassadrice. Une fois la situation avec Pike résolue, elle pourra reprendre ses fonctions.

Un long silence suivie la proposition d'Abby.

Tandis que Lexa considérait cette dernière, ses yeux verts se fixèrent sur Raven, analysant la jeune femme.

Bien qu'elle n'aient pas eu d'interactions directes avec elle, elle connaissait le rôle déterminant que ses inventions avaient joué dans la bataille contre le Mount Weather.

Elle pesa longuement le pour et le contre avant d'hocher lentement la tête.

- J'accepte, déclara Lexa. Raven Reyes sera la nouvelle Ambassadrice Skaikru à Polis jusqu'à ce que Clarke soit en mesure de reprendre ses fonctions.

La brune se tourna alors vers la jeune mécanicienne.

- Raven, es-tu d'accord ?

Toute l'attention se tourna alors vers Raven, tout le monde attendant une réponse de sa port.

L'ambassadrice Skaikru ?

Elle ?

C'était une énorme responsabilité qui exigeait qu'elle fasse beaucoup plus que juste réparer et bricoler des choses.

Elle regarda Anya, qui avait les yeux fixés sur elle, un mélange d'inquiétude et d'espoir se dessinant sur le visage.

Puis, elle tourna le regard vers Clarke qui lui offrit un sourire encourageant.

Raven déglutit avant de reporter son attention sur Lexa.

Une part d'elle était incertaine, apeurée par l'ampleur de la tâche qui l'attendait.

Mais l'autre refusa de laisser la peur la dominer.

- Je suis d'accord, accepta-t-elle finalement d'une voix claire et ferme. Je ferais de mon mieux pour assumer le rôle d'Ambassadrice et contribuer à l'amélioration des conditions de vie à Polis.

Un murmure d'approbation parcourut l'assemblée.

Après quoi, Lexa se tourna vers Lincoln et Luna.

- Lincoln, Luna, les interpella-t-elle. J'ai une requête à vous faire.

Tous deux se redressèrent en entendant leur noms, leurs regards rivés sur la Commandante.

- Je vais vous demander de suivre Abby, Clarke et Octavia à Camp Jaha.

L'expression de Luna se transforma en un mélange de surprise d'être impliquée dans les évènements qui se dessinaient et de compréhension.

Lexa avait besoin qu'une personne de confiance veille discrètement sur Clarke.

Lincoln acquiesça silencieusement.

- Nous veillerons à leur sécurité Lexa, promit la Flukru.

Abby qui avait écouté attentivement les dernières directives de la cheffe de guerre, prit la parole.

- Pour quand est prévu le départ ?

La guerrière se tourna vers elle.

- Notre départ à Raven, Anya et moi est prévu pour tout à l'heure. Le vôtre également... Elle hésita un instant, jetant un coup d'oeil à Clarke. ... sous réserve que l'état de Clarke le permette bien entendu.

Le regard que posait la brune sur la Skaiprisa en disait long sur l'intensité des sentiments qu'elle éprouvait pour elle.

Clarke, comprenant l'implication des paroles de sa compagne, hocha la tête, déterminée.

- Ça va aller, déclara-t-elle résolue. Je serai, comme tout le monde, prête à partir tout à l'heure.

Enfin, Lexa se tourna vers Roan.

- J'ai besoin que tu restes ici et que tu consolides ta position en tant que nouveau Roi d'Azgeda. Je souhaite que tu fasses emprisonner et exécuter tous les traitres à la coalition et que tu constitues une armée de soldats fidèles.

L'homme hocha la tête.

Et Lexa se rassit.

Chaque personne présente dans la salle semblait lentement réaliser que le répit temporaire qui leur avait était offert entre les conflits et les batailles, touchait bel et bien à sa fin.

La pièce se remplit alors d'un drôle de mélange de résignation et de tristesse.

Les regards des uns étaient tantôt fixés sur le grain du bois de la table devant eux, celui des autres sur les motifs des fresques et tapisseries qui ornaient les murs : tout sauf les yeux des autres, pour dissimuler les émotions qui menaçaient de les envahir.

Puis, à mesure que les secondes passaient, la tension collective s'évanouit et quelque chose d'autre émergea :

Un sentiment d'urgence.

Il fallait savourer ce qu'il restait du présent.

Les dernières heures qu'ils avaient à passer ensemble étaient précieuses, car personne ne pouvait prédire avec certitude quand leurs chemins se recroiseraient de nouveau et surtout dans quelles conditions.

Alors lentement, les discussions reprirent.

Tout le monde cherchait à renouer le fil des conversations interrompues.

Et à profiter de ces derniers heures pour graver des souvenirs et dire au revoir.

CLEXA - CLEXA - CLEXA

Clarke n'allait pas rentrer avec elle à Polis.

Avec chaque seconde qui s'écoulait, Lexa sentait la réalité de cette séparation imminente avec la femme qu'elle aimait la frapper avec une intensité accrue.

La peur et l'angoisse rongeaient son cœur.

Elle jeta alors un regard du côté de la fille du ciel qui, malgré son épuisement et ses blessures non encore refermées, était prête à se battre pour les siens une fois de plus.

Clarke était sa lumière dans l'obscurité.

Elle était sa force quand tout semblait perdu.

Se séparer d'elle allait la rendre faible.

Mais elle n'avait pas le choix.

Elle devait la laisser partir, elle le savait.

Elle avait conscience des ravages que pouvaient causer un règne trop long de Pike.

Mais l'idée de ne pas être là pour la protéger, prendre soin d'elle, l'aider à guérir lui était insupportable.

Clarke, qui avait remarqué l'inquiétude peinte sur le visage de la guerrière s'approcha d'elle, posant une main réconfortante sur son bras.

- Lexa, souffla-t-elle, ses yeux bleus fixant les siens. Je vais bien. Nous avons des batailles à mener, chacune de notre côté. Mais on se retrouvera : c'est une certitude.

Il y avait une telle détermination dans la voix de Clarke que la guerrière se sentit légèrement rassurée et hocha la tête.

Clarke lui sourit.

Elle se battrait jusqu'à son dernier souffle pour tenir sa promesse et retrouver Lexa.

- Lexa, reprit Clarke la voix légèrement tremblante. J'ai accepté pour nous. Pour notre avenir. Je ne veux pas que notre relation soit une éternelle danse sur le fil du rasoir, toujours en équilibre précaire à cause des conflits entre nos peuples. Je ne veux pas que la menace constante d'une guerre pèse sur nous, obscurcissant chaque moment que nous passons ensemble. Je veux que nous ayons une chance de vivre en paix, de construire quelque chose de réel. Je veux pouvoir revenir à Polis, à toi, sans avoir à regarder constamment par-dessus mon épaule, en me demandant de qui viendra la prochaine attaque.

Clarke prit la main de Lexa dans la sienne, la serrant fortement.

- Je ferais tout ce qu'il faut pour renverser et Pike et restaurer l'équilibre. Pour toi. Pour nous.

Chaque mot de la blonde résonnait dans l'esprit de la guerrière.

Elle regarda Clakre, le coeur débordant d'admiration et d'amour pour cette jeune femme qui malgré ses blessures et sa fatigue était prête à se battre pour construire un avenir durable pour leurs peuples respectifs mais aussi leur relation.

Elle ne pouvait que respecter et soutenir cette décision puisqu'au final, c'était aussi son combat.

Le combat pour un avenir paisible, où elle pourraient être ensembles, libres de s'aimer.

- Clarke, commença Lexa, ses yeux verts transperçant ceux de la blonde. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour régler rapidement les problèmes à Polis. Et une fois que tout sera enfin en ordre, je viendrais te prêter main forte à Arkadia. Pas parce que je doute de toi ou de ta capacité à résoudre la situation, loin de là. Mais je viendrais, poursuivit la brune, parce que je ne veux pas te laisser te battre seule. Pas cette fois.

Clarke sentit une vague d'amour la submerger alors qu'elle réalité que ce qui s'était passé à Mount Weather était bel et bien derrière elles.

Et que cette fois Lexa était prête à la soutenir et à se battre à ses côtés.

CLEXA - CLEXA - CLEXA

Alors que le murmure des discussions reprenait lentement dans la salle, Octavia et Lincoln échangèrent un regard, leurs doigts s'enlaçant discrètement sous la table.

Un silence lourd flottait entre eux, ponctué seulement par les regards qu'ils s'échangeaient remplis de soulagement mais aussi d'une pointe de culpabilité.

Ils avaient la chance d'être ensemble.

Contre toute attente, malgré leurs différences, les difficultés, les conflits et les combats qui semblaient perpétuellement menacer leur relation, ils avaient survécu.

Lincoln sentit son coeur se serrer dans sa poitrine, alors qu'il laissait son regard se promener sur le visage de la femme qu'il aimait.

Il pouvait lire clairement le soulagement dans les yeux d'Octavia, ce qui lui fit comprendre à quel point la perspective d'une séparation avait pesé sur elle.

Cette révélation lui fit l'effet d'un violent coup de poing dans l'estomac, lui rappelant à quel point ils avaient de la chance.

De l'autre côté de la table, Clarke et Lexa ne la partageaient pas.

Les deux amantes étaient condamnées à se dire au revoir.

Et le natif ne pouvait s'empêcher de culpabiliser face à son bonheur qui lui semblait tout à coup égoïste.

Ils pouvaient rester ensemble, mais à quel prix ?

Octavia sentit la main du natif se serrer autour de la sienne.

Elle lui offrit un sourire tendre, qui promettait de chérir chaque moment qu'ils avaient à passer ensemble, bien consciente que cela ne serait pas la réalité de toutes les personnes présentes dans la pièce.