100ème chapitre... Ca me fait un peu bizarre... Quand j'ai commencé à écrire cette fic, je savais déjà bien mes lignes directrice et ma fin, mais je n'avais aucune idée de la place que ça prendrait de raconter tout ca, et absolument aucune envie d'y réfléchir ou de le calculer : Je voulais juste me sortir tout ca de la tête. Ceci dit, je n'aurais pas parié sur la centaine de chapitre. Loin de là, même...
Guest : Je serais curieuse de savoir comment tu imagines leurs réactions :D
Oznela : Avec plaisir :D Concernant le miel de tilleul, je te crois volontiers XD J'ai demandé à chatgpt de me conseiller des miels qui font dormir, puis de me parler du gout de chacun, et il m'a dit que le tilleul était "doux et délicat" On va dire que le vieux a les mêmes papilles gustatives qu'une ia XD !
yuishifuji : Oui, Drago est devenu le petit chouchou de tout le personnel, en fait XD Harry n'a qu'a bien se tenir : bientot, tout le monde va vouloir venir papouiller son prisonnier XD
Quand Drago se réveilla, le lendemain matin, il prit à peine le temps de se passer un coup d'eau sur le visage avant de se rendre dans la salle de repos des gardiens. Il eut la chance d'y trouver plusieurs Surveillants sur lesquels il n'y avait pas trop à redire et leur affirma que Monsieur Potter avait donné de nouvelles directives qui nécessitaient leur assistance. Il embarqua Johnson et Everglade, et tâcha d'anticiper tout ce dont pourraient avoir besoin les invités de Potter à leur réveil : Vêtements et sous-vêtements de rechange, serviettes de toilette, brosses à dent, petites bouteilles d'eau individuelles…
Il se procura également une petite manchette en cuir semblable à celles qui ornaient les avant-bras de nombre de Surveillant pour y ranger sa baguette. Pour lui, il n'y eut pas de chainette enchantée pour être incassable. C'était logique, et il ne s'en formalisa pas. Il parvint a accrocher l'accessoire au dessus de son poignet mutilé. L'opération fût toutefois compliquée, et il décida de ne plus l'enlever sans une excellente raison.
Il doutait que le petit déjeuné ait été prévu, et il dressa une liste pour Everglade, sans oublier le citron, les clous de girofle, et le miel de tilleul pour Monsieur Temrah, et demanda à ce que ce dernier s'occupe d'enchanter deux ou trois chariots pour amener les ingrédients au buffet de la patinoire.
Retourner aux cuisines pour s'en charger lui-même aurait été envisageable… Il y avait cependant une possibilité qu'il perde à nouveau ses moyens, et en plus de la honte et de la souffrance, ceci aurait risqué d'inquiéter Potter qui avait suffisamment de problèmes à régler.
Il était capable d'alléger son fardeau en se contentant d'être présent et de lui changer les idées.
C'était une idée saugrenue et un peu humiliante, mais tout compte fait, moins dérangeante que la prostitution.
Une fois que le problème de l'accueil des visiteurs fut réglé, il se rendit dans les appartements du Directeur d'où il embarqua son porte-document, ses plumes, un stock des différents papiers nécessaires, la cire à cacheter de Potter… Il vérifia le nouveau courrier qu'avaient apporté les albatros en se faisant la réflexion que leur impassibilité à l'égard des pouvoirs des Détraqueurs pouvait être une bénédiction comme une malédiction. Il colla sur les portes des Major des post-it leur indiquant qu'il se chargerait aujourd'hui d'assister à leur entrevue quotidienne à la place du Directeur, et enfin, il embarqua une tenue complète de rechange pour Potter.
Sur la table, le tas informe de documents que celui-ci avait rassemblé semblait le narguer.
Il retourna à la patinoire et s'installa sur un coin de table pour se mettre au travail.
Quand Potter émergeât de la petite maisonnette qu'il s'était choisie, il n'était ni le premier, ni le dernier à le faire, et bien que Drago se doutât que ceci n'avait pas été calculé, il apprécia ce timing.
Il attendit que Potter se soit servi son café et ait salué les personnes présentes avant de lui adresser un signe de tête qu'il fut capable d'interpréter correctement : Potter vint le rejoindre en croquant dans un toast et ricana : « Quoi encore ? »
Drago lui tendit les lettres qu'il avait déjà rédigées et expliqua doucement :
« J'imagine que Shacklebolt n'a pas été mis au courant que tu avais invité une délégation étrangère sur l'île, et je ne savais pas trop sur quel ton tu comptais lui annoncer. J'ai rédigé plusieurs demandes d'autorisation en misant soit sur l'urgence de la situation, soit sur l'informalité de la visite, soit en appuyant vos divergences politiques sur le sujet pour faire croire à un acte militant. Je te laisse signer celle de ton choix. »
Potter s'empara des courriers et les parcourut des yeux en mâchant joyeusement.
Il y avait plusieurs autres documents urgents ou importants à signer, et Potter s'exécuta en semblant un peu soulagé de ne pas avoir eu à s'en soucier.
« J'ai annulé tes rendez-vous de la journée et prévenu ceux de demain qu'un report était à craindre.
– Tout ça sera réglé aujourd'hui, Malfoy » affirma Potter avec un sourire bravache.
Potter se trompa.
Lourdement.
La matinée fut consacrée à l'élaboration d'un plan d'attaque. Il aurait été plus simple et logique de laisser le Survivant décider de la marche à suivre, mais nombreux étaient ceux à vouloir améliorer les choses, dénigrer les idées des autres, ou affirmer sans vergogne qu'une autre solution, plus logique, était à envisager, et bien qu'ils n'aient pour leur part rien à proposer.
Il repensait sans arrêt à l'ordre parfait qui avait régné chez les Mangemorts, et que ne venait troubler que la folie exubérante de sa tante.
Enfin, au final, le camp Mangemort avait perdu, alors peut-être était-il mal placé pour juger. Peut-être était-il un épouvantable chef de Guerre, incapable de se rendre compte ou de comprendre la stratégie de Potter.
Drago écoutait tous ces débats d'une oreille distraite en travaillant sur une petite table d'appoint qu'il s'était installé dans le Hangar où ces réunions avaient lieu. Finalement, les Majors lui avaient envoyé, un par un, les Surveillants Brigadiers pour faire le point sur chaque corridor.
A la mi-journée, les Maléfistiniens retournèrent dans leur carrosse, et les autres retournèrent manger dans la patinoire où Drago avait organisé un nouveau convoi de nourriture. Potter en profita pour prendre une pause on ne sait où, et Drago put montrer toute l'étendue de sa condescendance en répondant à ceux qui venaient l'interroger : « Avez-vous envisagé le fait qu'il puisse arriver à Celui-qui-a-vaincu de se rendre, parfois, aux latrines ? »
La rumeur se propagea rapidement que Drago Malfoy n'avait pas changé de caractère, si ce n'est de visage, et on cessa de l'importuner.
En début d'après-midi, le plan était enfin accepté par tous, et prêt à être mis à l'épreuve. On envoya les meilleurs pilotes de balai ratisser la mer avec des Patronus boucliers, le but étant de diriger le Détraqueur vers l'île où l'attendrait le gros des troupes…
Plusieurs heures s'écoulèrent sans résultat.
D'autres techniques furent proposées et testées : Kenaran et la Dottoranda Bonello excellaient dans l'exercice de multiplier leurs Patronus, et une nuée de libellules et d'hermines plongèrent dans la mer pour explorer toutes les directions. Pas plus de réussite. On proposa de construire de nouveaux boucliers, en forme de X pour pouvoir séparer la zone de recherche en quatre fractions à fouiller de fond en comble, l'une après l'autre… Le simple fait de bâtir des murs si longs était une difficulté.
Au bout d'un moment, on douta à nouveau de l'idée d'un Détraqueur aquatique. Potter dut encore se prêter à l'exercice de la Légimancie extériorisée pour montrer le tout premier combat qu'il avait effectué contre la chose.
Encore une fois, Drago s'était conduit comme un crétin en hurlant dans le vide et en volant dans tous les sens comme une mouche ivre. Il garda vaillamment la tête haute et le visage inexpressif, et on ne l'embêta pas.
Il avait déménagé son matériel de travail sur la plage pour rester à la disponibilité de qui en avait besoin.
La nuit était clairement tombée quand ils abandonnèrent enfin les recherches. Cette fois-ci, les locataires du carrosse ne proposèrent pas à ceux du château de partager leur repas, à l'exception de Monsieur Potter qui fut invité à poursuivre la discussion avec le Professore Kenaran.
L'enthousiasme était bien redescendu par rapport à la veille.
Au milieu de la nuit, encore une fois, Potter vint le rejoindre. Il s'installa à califourchon sur ses cuisses et enfouit son visage soupirant dans le cou de Drago qui lui caressa doucement les cheveux.
Au bout d'un long moment, il marmonna :
« Ça me saoule. »
Drago passa ses bras autour de sa nuque pour mieux l'enlacer et lui chuchota des mots d'encouragement en regrettant de ne pouvoir faire plus :
« Ça va aller… Vous allez trouver une solution. Vous avez déjà bien avancé… »
Etc. De temps en temps, il lui apposait un baiser sur le front ou caressait un sourcil avec douceur.
« Dis-moi ce que t'as fait, toi, aujourd'hui », demanda finalement Potter.
Drago sourit. Il avait découvert l'histoire en début d'après-midi, avec une nouvelle arrivée de courrier, et avait conservé précieusement l'anecdote en songeant au fait que, peut-être, comme la veille, Harry Potter aurait besoin de se changer les idées.
« J'ai appris que ce n'est pas toi qui avais choisi son nom à Momo-Sorbet. Il s'appelait déjà comme ça du temps de Monsieur Temrah. Il n'aime pas la glace : Il essayait désespérément de te donner un indice pour que tu devines enfin.
– Me dis pas que c'est le vieux qui l'a appelé comme ça ? demanda Potter en se redressant et en le fixant avec incrédulité.
– Il l'a recueilli après une tempête alors qu'il était aussi minuscule et gelé qu'une grosse boule de glace au chocolat », confirma Drago en savourant l'invraisemblance de l'histoire.
Bien plus tard, quand Potter quitta son lit pour rejoindre le sien, son esprit semblait apaisé.
Le lendemain, on perdit encore un temps considérable en discussions pour faire le point sur les évènements de la veille ou pour exposer les formidables idées que chacun avait eu pendant la nuit.
Des nouveaux boucliers furent dressés pour cloisonner les zones de recherche, et encore une fois, des explorations furent menées par les Sorciers en balai…
Le Détraqueur apparut alors qu'ils fouillaient la troisième fraction du territoire. Malheureusement, le combat fut bref : La créature surgit des flots, percuta le balai de Weiss, l'un des Aurors, qui tomba à l'eau, et elle eut presque le temps de lui donner un baiser avant que les Patronus de cerf et de chien de Potter et Weasley ne la forcent à changer de direction. Le fragile bouclier neuf se déchira comme un lambeau de soie quand le Détraqueur le traversa sans même ralentir. Toujours plus rapide, il percuta le dôme extérieur deux ou trois fois avant de plonger de nouveau à l'eau.
Sur la plage, les rares à avoir eu le réflexe de saisir leur balai ou d'enfourcher leur monture n'eurent pas le temps d'aller aider.
Dans la mer, les Sorciers furent obligés de porter secours à Weiss et de revenir sur l'île. L'homme était pâle comme un os, tremblant et glacé. Il fut aussitôt conduit à l'infirmerie.
Potter était hors de lui quand il débarqua à nouveau sur l'île :
« Ça ne marchera jamais ! Pas avec des murs aussi fragiles ! Il faut des magies emmêlées ! »
Malheureusement, la distance séparant le vieux dôme magique et le nouveau était telle que seuls quelques-uns des Sorciers présents étaient capables d'un tel exploit. Potter pouvait mêler sa magie à celle de Kenaran, de Granger et de Mulan, mais aucun de ces trois-là n'était assez proche des autres pour créer un maillage solide avec un autre partenaire.
Deux murs furent tout de même dressés avant qu'il ne devienne évident que le Survivant avait besoin d'une pause.
Une bruine fine s'était mise à tomber, et on décida qu'il était l'heure de manger pour tout le monde.
L'après-midi, deux nouveaux murs furent construits, puis un cinquième en fin de soirée, Granger et Potter ayant récupéré suffisamment de force.
Kenaran envoya ses libellules dans chacune des portions, mais elles furent incapables de plonger assez profondément pour trouver le Détraqueur.
« Et jusqu'à quelle profondeur descendent vos barrières, Monsieur Potter ? demanda-t-il finalement.
– Pas assez profondément non plus, admit Potter avec mauvaise humeur. Mais au moins, ça le ralentira.
– Nous perdrions beaucoup moins de temps si l'un d'entre nous pouvait deviner où il se terre, n'est-ce pas ? »
Plusieurs témoins de la discussion s'étonnèrent qu'il énonce aussi sérieusement une telle évidence.
Drago, qui ne se trouvait pas loin, devina à l'intonation qu'on parlait de lui.
Il s'isola, ferma les yeux, se concentra, fit appel à toute sa volonté, pour essayer de rétablir un lien entre lui et le Détraqueur, ou au moins à se mettre à sa place un instant… Aucune inspiration ne lui vint. Son esprit n'était pas assez perturbé, sa volonté de savoir n'était pas assez forte.
Le soir venu, les amis de Potter improvisèrent une espèce de match de Quidditch à pied et sur la glace en utilisant un Souafle unique qu'ils frappèrent avec des battes, comme un Cognard amorphe. Ils appelèrent ce jeu du hockey sur glace, et Potter sembla tant s'y amuser et s'y détendre que Drago doutât qu'il vienne le rejoindre une fois la nuit tombée. Il vint, pourtant, en se plaignant de ne pas avoir eu le temps de le voir de la journée.
« Bien sûr qu'on s'est vus. Tu as signé les bons de commande, tu te souviens ?
– Tu sais très bien ce que je veux dire », ronchonna Potter qui avait posé la tête sur son ventre.
Le quatrième jour, le Détraqueur attaqua franchement.
La bruine tombait toujours, et sur la plage, deux tonnelles avaient été dressées :
Celle du Maléfistinat, de velours imperméable blanc tressé de fils d'argent, élégante et raffinée s'élevait au-dessus de poteaux d'ivoire finement ciselé.
Drago, sachant que pas un seul des Surveillants ou de Potter ne pouvait rivaliser avec cette beauté demanda à Runcorn de créer un abri aussi simple que possible, avec un tissu noir ou gris sur une structure de métal pour protéger Monsieur Temrah de la pluie. L'ouvrage obtenu évoquait le sérieux et l'urgence, et pouvait faire passer les fioritures de l'ouvrage Malefistinien pour une extravagance inappropriée.
L'équipe de manœuvres aériennes était partie, et sur l'île, tout le monde ou presque s'était réfugié sous les abris. Seuls les enfants s'amusaient à courir derrière les albatros pour les faire s'envoler.
Soudain, le Détraqueur surgit des flots, à quelques brasses seulement de la plage, et fonça sur un enfant qui tomba à la renverse sous l'effet de la surprise. Heureusement, le monstre fut stoppé dans son élan par le dôme de protection qui résonna d'une note claire. Il attaqua encore trois fois avant de faire demi-tour et de plonger à nouveau.
L'action avait duré le temps de quelques secondes, et l'enfant se mit à pleurer alors que le Détraqueur avait déjà disparu et Kenaran envoyé son armée de libellules fouiller la fraction de cercle correspondante à l'attaque. Une loutre argentée suivit aussitôt, puis un phoque, une hermine, un ours, trois chiens, deux chats, un pigeon…
La mer s'illumina, et le spectacle aurait pu être grandiose s'il n'avait pas été rythmé par le son de l'enfant qui pleurait et des explorateurs qui revenaient en hurlant pour comprendre ce qui venait de se passer.
Fleur Delacour fut la seule à penser à aller consoler le gosse. Ou en tout cas, songea Drago en observant le gamin ouvrir grand les yeux et les bras devant la beauté de sa sauveuse, la seule à agir réellement.
Sur la surface transparente du dôme, l'espèce de sang noir et épais qui appartenait au Détraqueur avait laissé une trace suintante qui moussait légèrement. Quand Potter comprit que la substance rongeait la magie, il laissa s'échapper, malgré lui, sa puissance magique : La plage se couvrit de glace et la bruine se transforma en brouillard glacé et piquant. On ne voyait plus à dix mètres. On décida d'une nouvelle pause, et Potter en profita pour disparaître de nouveau on ne savait où.
Drago se rendit à l'infirmerie où il demanda à Nguyen s'il lui était possible de refaire le bandage de sa main. Potter n'avait plus de temps à y accorder, et ses propres essais pour envelopper le membre dans les bandelettes avec une seule main et sans regarder étaient loin d'être efficaces.
L'infirmier s'exécuta en soupirant, mais lui affirma qu'à ce stade de guérison, il pouvait tout aussi bien laisser la chose « prendre l'air. » Drago hocha sagement la tête en se promettant de ne rien en faire. Le nouveau bandage, au lieu d'enserrer ses doigts ensemble comme dans une moufle, séparait chaque appendice de son voisin.
« Pourrais-je profiter de votre présence ici pour vous demander de nourrir à nouveau Monsieur Carrow ? Le polynectar n'a pas fonctionné comme je l'avais espéré. »
Drago hocha de nouveau la tête et recommença à donner la becquée à l'homme, qui semblait encore plus éteint et faible qu'à son habitude.
Une heure plus tard environ, Potter débarquait à l'infirmerie où il se précipita aussitôt vers lui.
« Qu'est-ce que tu fiches ?! s'exclama-t-il de mauvaise humeur. A ton avis, à quoi j'ai pensé quand j'ai compris que ta clochette était ici ?! »
Drago s'immobilisa au milieu d'une cuillère de compote, et Carrow garda la bouche béante, silencieux, le regard dans le vide.
« Je suis désolé de t'avoir inquiété, Potter. Est-ce que tu veux me donner une liste des endroits où j'ai le droit d'aller ? »
L'interpelé hésita un moment avant de faire apparaître une chaise et de s'y affaler.
« Ça m'énerve, se justifia-t-il. J'étais en train de me dire qu'au pire, je pouvais dégager tout le monde, et qu'on serait au moins protégés par le nouveau dôme, mais maintenant qu'il attaque de lui-même, et qu'on sait qu'il est capable d'y percer des ouvertures… »
Drago ne répondit pas immédiatement : Il reprit son nourrissage patient du détenu…
« Désolé. Bien sûr tu peux aller où tu veux, reprit Potter. Je préfèrerais que tu me préviennes, mais je ne t'en ai pas trop donné la possibilité, pas vrai ? Ça m'a stressé de perdre mes moyens devant autant de gens. J'aurais pu blesser quelqu'un, et… » Il termina son discours d'un soupir.
« Ne t'inquiète pas de ça, Potter. On a tous conscience des efforts que tu fais. Carrow, avale, ordonna-t-il doucement en ôtant la cuillère.
– Justement, ça inquiète les gens de me voir faire des efforts. Je devrais pas en avoir besoin. Je devrais assurer.
– Ces gens sont insignifiants, Potter. Arrête de te préoccuper de ce qu'ils pensent de toi. Carrow. Ouvre la bouche. »
Aucune réponse ne vint, aussi Drago, après une nouvelle cuillerée, jeta un regard interrogatif à son interlocuteur qui avait retrouvé son sourire moqueur et sincère.
« J'aime bien te voir reprendre du poil de la bête… C'est un peu effrayant, mais c'est aussi pas mal excitant.
– Ce n'est pas le but, Potter ! répliqua Drago en se sentant rougir. Carrow ! Ouvre la bouche. Seulement, tu as ramené des étrangers sur l'île, et on a un devoir de représentativité. Je me suis suffisamment tourné en ridicule pour quelques temps, je pense. Carrow, ferme la bouche. Avale.
– Ils n'étaient pas encore là quand tu m'as giflé.
– Je t'ai présenté mes excuses pour ça, grogna Drago. Carrow. Ouvre.
– Ouais… Je regrette presque de te l'avoir demandé… Quand je te vois ordonner d'avaler comme ça, je me dis…
– La ferme, Potter ! » siffla Drago en jetant un regard effrayé autour d'eux pour vérifier qu'aucune oreille indiscrète n'était présente et fut à peine soulagé de constater que les rideaux avaient été refermés autour d'eux.
Le responsable de son angoisse se vautra en arrière confortablement et leva une jambe pour glisser son pied entre les genoux de Drago qui sursauta.
« Est-ce que ça t'exciterait de me frapper, de m'insulter, et de m'ordonner de… »
Une voix s'éleva dans l'infirmerie et l'interrompit :
« Harry ? s'inquiéta la voix de Granger. Est-ce que tu es là ? Monsieur Runcorn m'a dit que… »
Potter poussa un soupir et se releva.
« Cette conversation n'est pas finie, Malfoy », déclara-t-il en cachant la bosse de son pantalon dans les plis de sa cape.
La seule réponse qu'il obtint fut un regard noir et il sortit en écartant largement le rideau vert.
« Je suis là, Hermione ! J'avais un truc à voir avec Malfoy. Un de nos prisonniers qui devrait être transféré à Sainte Mangouste, mais…
– Potter ! » Drago se leva à son tour et rejoignit le duo de Sorciers dans la longue salle aux brancards. « Concernant Carrow, ce n'est pas une bonne idée de le déplacer dans un nouvel endroit inconnu pour lui. Je vais m'en occuper avec Nguyen, d'accord ?
– Comme vous voulez, répliqua Potter en lui adressant un nouveau sourire moqueur.
– Et… Et concernant Kenaran… Tu… Je peux… Je suis d'accord pour le laisser utiliser sa légimancie. Si c'est vraiment nécessaire. Je ne veux juste pas qu'il montre ça à tout le monde. »
Chapitre un peu long où il ne se passe pas grand chose... Mais j'ai été gentille, je ne l'ai pas séparé en deux :D !
Funfact not funny : A l'origine, Momo-Sorbet, c'est le nom du Boursouflet de mon personnage de jdr Harry Potter... Et son hibou s'appelle Mimi-Pouic-Pouic. Elle choisit ses animaux de compagnie en fonction de leur mignonitude, ce qui ne donne pas des bestioles bien malignes ou utiles pour le scénar... Sauf quand il s'agit de marquer les esprits.
(Par contre, Vif-Eclair, c'est vraiment une invention pour cette fic. Je me suis vraiment cassée la tête pour avoir un nom bien immature mais qui pourrait sonner classe pour un jeune collégien qui ne réfléchit pas trop XD)
