Oznela : Tu as oublié mi mignon voyons :D
Rooooooh, tu es trop empathique avec ce Détraqueur : on dirait Drago :3
Guest : réponse aujourd'hui, je suppose ? :D
Du coup, si vous voulez retracer la fabuleuse enquête de Drago (qui n'a jamais enquêté du tout, en fait : il s'est contenté de tomber par hasard sur des indices et de les ignorer) : Drago découvrait que Mullan avait une amoureuse chapitre 27. Chapitre 55, il voit la selkie version humaine pour la première fois. Chapitre 77-78, il entend sa voix, mais il ne fait pas le rapprochement, complètement hypnotisé. Mullan intervient avant qu'il ne soit dévoré. Chapitre 86, la Selkie prononce la même phrase que celle qu'elle avait dit à Mullan chapitre 27, et c'est là qu'il percute, tipère... Il lui arrive tout un tas de trucs du genre Carrows, épouvantards et détraqueurs, et il n'en parle à personne, comme d'hab. Chapitre 99, Mullan devine qu'il sait quelque chose, mais c'est sous-entendu. Chapitre 109, c'est le retour de la Selkie qui décide de se faire un nouveau copain.
Clôture de l'acte selkiesque :D
Drago et la Major étaient assis côte à côte sur un rocher, et observaient la Selkie qui chantait et dansait.
Selon ses termes.
En réalité, la Mélodie qui s'élevait se sa poitrine n'avait rien d'une chanson : Les notes graves, plaintives, rappelant les cris d'une baleine, montaient et se superposaient les unes aux autres, comme si des centaines de voix discutaient et se répondaient. Quant à sa danse, son corps se mouvait effectivement : Plongée jusqu'aux cuisses dans l'eau, elle levait parfois les bras, et sa chair se déplaçait sur son corps comme si celui-ci était fait de pâte à modeler légère et qu'un courant d'air le sculptait à sa convenance.
Ce n'était pas vraiment beau, ni laid. Simplement hypnotique.
« Depuis combien de temps sais-tu ? » demanda Mullan, au bout d'un moment, d'une voix basse pour ne pas gêner sa compagne.
« Que vous aviez une amante ? Quasiment depuis le jour où j'ai commencé à travailler pour lui. La porte de vos appartements était ouverte, et j'ai entendu une conversation. Mais que c'était elle ? Je ne l'ai deviné que bien plus tard. Le jour où nous avions prévu que vous me fassiez visiter le château.
– Pourquoi n'en as-tu parlé à personne ?
– J'avais peur… » marmonna Drago en guise de réponse.
Il ignorait ce qui l'avait effrayé alors : Que la Selkie le fasse disparaître s'il divulguait son secret ? Que Mullan le torture à nouveau ? Qu'on ne le croie pas ?
Qui pourrait croire, en effet, que la sublime créature qui hantait les flots aurait jeté son dévolu sur cette femme disgracieuse et mal aimable ?
Il l'observa, à la dérobée : Son corps massif, musclé, ses épaules larges, sa mâchoire épaisse, ses bras poilus, ses cheveux courts et ternes… Tout aussi androgyne que lui, dans un style complètement opposé au sien. Ce n'était en réalité pas étonnant que Lucile l'ait choisie, elle qui le trouvait trop maigre et froussard. Mullan semblait une force de la nature, une roche solide.
« Pourquoi… reprit-il en cherchant ses mots, pourquoi ne l'avez-vous pas interrogée à propos du Détraqueur ? Moi, je… Je n'y ai pas pensé, elle m'intimidait trop, mais… vous ?
– Pour quelle raison aurais-je fait ça ? Sauver des humains ? »
Elle planta brutalement son regard dans le sien en posant sa question, et Drago eut un mouvement de recul.
« Non, Malfoy. Ni elle ni moi n'en avons quoi que ce soit à faire de vos vies misérables.
– Vous n'êtes pas humaine ?
– De moins en moins. » Elle observa à nouveau la danse de sa compagne et reprit, au bout d'un moment : « Tu as de la chance, Malfoy, vraiment. Il est rare que les Selkies aiment plus de deux fois dans leur vie. Une fois pour naître, et une fois pour donner naissance à une nouvelle Selkie. Quand elle aura trouvé le peau qui m'appartient, je pourrais enfin véritablement la rejoindre. »
Drago se demanda vaguement si le corps de la Major se transformerait alors pour correspondre davantage aux canons esthétiques, mais il en doutait. Il semblait étrangement plus probable que les goûts des hommes évoluent pour se conformer à cette nouvelle créature.
La Selkie interrompit le cours de ses pensées :
« Mais ne t'en fais pas, Malfoy-Drago-Malfoy : Je ne t'oublierai pas. Je viendrai manger ton corps, quand tu seras mort ! »
Drago ricana nerveusement, et la Mullan lui adressa un regard amusé.
« Rassure-toi : Moi, je n'y toucherai pas », affirma-t-elle tranquillement.
Le chant de Lucile, qui n'avait pas cessé quand elle avait pris la parole, éclata soudain quand elle se mit à rire. Elle sortit de l'eau et vint s'accroupir devant sa compagne qu'elle fixa avec tant d'adoration dans les yeux que c'en était effrayant.
« Morrigan est jalouse, expliqua-t-elle à Drago sans le regarder. Elle trouve que je passe trop de temps avec toi… Mais vous êtes si fragiles, il faut bien que je profite de ta présence, tant que tu es encore en vie. Elle n'accepte pas l'idée que je profite aussi de toi quand tu seras mort. »
Drago ricana de nouveau.
« Je peux comprendre son point de vue. Surtout si tu présentes les choses comme ça. »
La Selkie ne parut pas l'entendre : Tout son univers semblait se tenir devant elle. Ses yeux noirs ne cillaient pas, et une conversation muette se jouait entre les deux femmes.
Un bruit de porte qui claque se fit entendre, et une silhouette sortit du château.
Drago reconnut immédiatement le Lumos large et puissant du Survivant. Celui-ci leva sa baguette pour éclairer les lieux. Il regarda un moment le Détraqueur dans sa cage en fronçant les sourcils, puis tourna la tête dans leur direction. Ses yeux croisèrent ceux de Drago sans s'y attarder. Le charme de dissimulation de la Selkie fonctionnant toujours, et Drago entendit son fredonnement résonner plus fort. Harry Potter s'approcha avec un air intrigué sur le visage, brandissant sa baguette haut au-dessus de sa tête, mais il passa à quelques mètres d'eux sans les voir. Il devait pourtant ressentir la présence de la clochette d'or dans sa poche.
Drago l'observa un instant, puis se tourna vers la Selkie qui scrutait le Sorcier avec une expression méfiante.
« Je dois y aller. Il s'inquiète pour moi. Merci encore, Lshl'. Les vies d'humains, c'est comme la peau : Ce n'est peut-être pas grand-chose pour toi, mais pour moi, ça compte beaucoup.
– Ça se prononce Lshl'. A la prochaine, Malfoy-Drago-Malfoy. »
Drago se leva et s'éloigna des deux femmes. Comme toujours, il eut la sensation que ses oreilles se débouchaient d'un coup quand il quitta la zone du charme de dissimulation. Il se retourna alors sur lui-même pour observer les lieux, mais ne vit qu'un amas de rochers noirs et de cailloux, sans rien de particulier.
« Putain ! Tu m'as fait peur ! » éclata alors une voix dans son dos.
Drago étouffa un sourire. Il devait en effet être effrayant, à apparaître de nulle part et vêtu de la sorte. L'idée d'être capable de surprendre le Survivant avait toutefois quelque chose de comique.
« Désolé, Potter. J'étais avec la Selkie. Tu me cherchais ?
– Oui. Enfin, non. Enfin, si, pataugea misérablement Potter. Je veux dire, je ne t'espionnais pas, je maintiens que tu as le droit d'aller où tu veux, ça me regarde pas, mais je… »
Drago laissa une chance à Potter de finir sa phrase, mais aucun mot ne suivit.
« Viens, proposa-t-il alors. Il parait que la lune est douce, ce soir. »
La conversation qu'ils allaient avoir ne regardait personne d'autre qu'eux. Il voulait s'éloigner des oreilles indiscrètes des deux amantes.
Ils marchèrent un moment en silence avant que Drago ne déclare :
« Tu as le droit de savoir où je suis et où je vais. Je suis toujours censé être un prisonnier. C'est moi qui ne devrais pas avoir le droit de sortir comme ça à ma guise. »
Potter ne répondit pas aussi le silence revint-il, troublé uniquement par le bruit des vagues. Ils arrivèrent devant le petit cimetière où Drago s'arrêta, observant les ombres mouvantes que créait la baguette de Potter devant les pierres tombales.
Longtemps, Drago s'était imaginé que son corps finirait ici. Ce n'était plus le cas, désormais. Il quitterait cette île, d'une façon ou d'une autre. Soit il viendrait au bout de sa condamnation, soit il mourrait avant, mais dans tous les cas, il serait alors extrait de la terre pour être dévoré et rejoindre l'océan. L'idée avait quelque chose de reposant.
Il sentit toutefois ses yeux le picoter.
Au bout d'un moment, Potter osa enfin s'exprimer de nouveau. Il produisit d'abord un reniflement bref, puis supposa :
« Si tu as finalement décidé de me parler, j'imagine que c'est parce que tu as pris ta décision. »
Drago ferma les yeux serra les mâchoires pour ne pas pleurer. Il se haïssait de ne pas avoir le courage de dire les choses lui-même, de ne même pas être capable de lui accorder cette honnêteté-là.
« Et puisque tu dis rien, c'est surement que c'est fini entre nous. »
Drago ne répondit pas, ce qui équivalait à un aveu. Le silence revint, interminable.
« J'ai jamais eu la moindre chance, pas vrai ? » reprit Potter, et les épaules de Drago se mirent à tressauter sous les sanglots contenus. « Dès le premier jour, dès que j'ai ouvert la bouche, j'ai tout gâché entre nous. Je pensais pouvoir me rattraper, mais c'était trop tard. Ça a été trop tard dès le début.
– Je suis désolé, Potter, parvint enfin à articuler Drago. Moi aussi je pensais pouvoir oublier tout ça, mais… »
Mais il n'en était pas capable. Il n'avait ni la force ni la volonté suffisante.
Il était même incapable d'assumer seul sa décision, alors ils se tourna vers Potter et désigna le château d'un geste large. « Tout le monde le voit bien. Toi et moi, ce n'est pas possible. On est une blague pour la plupart ! Une mauvaise idée pour les autres ! Une insulte pour ceux qui restent.
– Mais on s'en fout de ce que tout le monde pense. C'est même toi qui le disais. Ils savent pas ce qu'on ressent. Ils savent pas à quel point c'est fort entre nous ! »
– Moi non plus, je ne sais pas ce que je ressens.
– Tu m'aimes. »
Drago rit brièvement malgré les larmes qui lui brouillaient la vue.
« Ça ne fonctionne pas comme ça. L'amour n'est pas censé ressembler à ça. On n'est pas censé de poser ce genre de question. C'est censé être beau, et simple, et évident.
– Ça l'est pour moi. »
Quand Drago avait menacé de retourner au corridor 3, une seule larme s'était échappé des yeux du Survivant. Cette nuit-là, ses joues ruisselaient. Et pourtant, ses yeux à lui ne fuyaient pas. Drago secoua la tête, et reporta son attention sur les tombes.
«On se fait souffrir mutuellement. Ce n'est bon ni pour toi, ni pour moi.
– C'est le fait que tu me quittes qui me fait souffrir, pas notre relation.
– Je t'en prie, n'insiste pas encore une fois.
– J'insiste pas, je te dis juste la vérité… marmonna Potter. De toute façon, ça fait depuis lundi que je le sais, je me suis fait à l'idée.
– C'était vraiment censé être juste une pause.
– Je te l'ai dit, les pauses ça ne fonctionne jamais.
– Pourquoi as-tu accepté, dans ce cas ?
– J'espérais que tu tiennes au moins une semaine. Je me disais que si j'avais le temps de revoir ma psy, ça débloquerait peut-être quelque-chose. Tu sais, il existe des trucs, genre thérapies de couple : Je pensais qu'on pourrait essayer quelque-chose comme ça. »
Drago ricana malgré les larmes.
« Tu n'abandonnes jamais, pas vrai ?
– Si. Si, là, j'ai pas trop le choix. Même moi, je me rends compte que je serais un forceur, si j'abandonnais pas… »
La lumière s'éteignit quand Potter rangea sa baguette dans sa poche arrière, et l'obscurité se joignit au silence. C'était à ça que ressemblait probablement la mort, songea Drago. C'est à ça que ressemble la Non-Vie du Détraqueur. Depuis des siècles.
Il sentit une main lui effleurer le dos, et sans réfléchir, parce qu'il savait qu'il tomberait s'il ne s'agrippait pas à quelque chose, il lança ses bras autour du cou de Potter pour se serrer contre lui. Ils sanglotèrent bêtement et longtemps, enlacés l'un à l'autre.
Quand Potter recula le visage, lui caressa les joues comme il le faisait toujours, Drago ne pouvait même pas distinguer son visage dans la nuit. Il avança tout de même les lèvres, et ils parvinrent à échanger un baiser pitoyable, maladroit, morveux. Ils ricanèrent ensuite tous deux en chœur, conscients que leur toute dernière embrassade était loin de rendre hommage à toutes celles qui avaient précédé.
Dorénavant, il n'y aurait plus jamais aucun baiser entre eux. Il n'y aurait plus de poème, et ils ne feraient plus jamais l'amour sans se toucher, simplement en étant allongés l'un contre l'autre. Ils ne feraient plus l'amour tout court. Ils ne baiseraient plus jamais. Ils ne se cacheraient jamais dans un village moldu pour élever des gamins imaginaires et manger ensemble. Ils n'iraient pas en vacances, et Drago ne monterait jamais dans une voiture. Il ne verrait jamais à quoi ressemble un costume de facteur en vrai.
Potter posa son front contre celui de Drago, renifla, et après quelques secondes, grommela :
« J'abandonne, mais ça change rien à mes sentiments, Drago. Je t'aime. J'abandonne parce que je t'aime. »
Drago ferma les yeux et posa à son tout ses mains sur les joues de celui qu'il avait failli aimer.
Il voulait encore profiter de cette proximité,
juste quelques secondes,
juste quelques minutes,
avant de le quitter à jamais…
