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16/ Spooky Xénomorphe
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In the nightmares, no one can hear you scream...
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"Allongés par terre,
Tous les deux flottant dans les airs,
Le ciel crachant des étoiles,
Un endroit triste et sale."
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Ligne Temporelle : Inconnue.
Endroit : Miélan, Gers - France.
Je connaissais son rêve.
Je savais son but dans la vie.
Je voyais ses peines et ses espérances derrière ses profonds yeux bleus. Ses yeux azur qui regardaient le ciel avec espoir, admirant les millions d'étoiles dans les galaxies infinies. Le même amour de l'espace que Perceval, avec cette naïveté similaire qui le rendait si attachant.
Oui, l'Agent Fox Mulder rêvait de rencontrer des extraterrestres.
Son souhait allait se changer en cauchemar.
Parce que vous êtes dans l'un des miens...
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"Nous tomberons comme des pluies,
Des nuages nous tomberons ici,
Qui pourrait bien séparer,
Qui pourrait bien faire la paix."
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Un grand merci à mes Troubles de Stress Post-Traumatique de me ramener au milieu du petit village de Miélan, perdu en pleine campagne Gersoise. Cette fois-ci, je n'étais pas prisonnière de l'ancien appartement de ma mère, mais je résidais dans la maison familiale de ma grand-mère.
J'ignorais complétement la Ligne Temporelle dans laquelle je me trouvais. Je savais seulement que j'avais le même âge que Mulder. Enfin, j'ai 34 ans en 2024, le même âge que Mulder en 1995. Je sais, les voyages dans le Temps font mal à la tête, surtout si comme moi, vous êtes dyscalculique.
Ce jour-là, dans la maison familiale, il n'y avait que Fox, ma sœur Helya et moi-même. Il était tard, donc mon chéri et moi dormions dans le même lit deux places. J'étais du côté gauche, allongée sur mon côté droit, en face de ma table de nuit. Je regardais une vidéo sur mon téléphone, lorsque j'ai aperçu un petit insecte translucide crapahuter sur la housse bleu ciel du matelas. La petite créature ne mesurait même pas un centimètre de haut, elle marchait sur deux pattes et avait une tête similaire aux crânes de cristal de Mitchell-Hedges, avec une boîte crânienne allongée vers l'arrière. Sa démarche me faisait penser à celle d'une Mante Religieuse.
J'ai simplement souri en soufflant sur la bestiole pour la faire tomber sur ma table de nuit, sans la tuer. Ma table de nuit sur laquelle se trouvait une lampe éteinte, une pomme rouge et une pile de livres à lire.
Mulder remua à côté de moi, j'en ai profité pour éteindre mon téléphone, me retourner pour m'enfouir dans ses bras, puis dormir...
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"Nous sommes toujours tout seuls,
À combien de temps encore,
Ce n'est pas notre monde,
On pourrait attendre encore,
Ce n'est pas notre monde."
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Je n'ai rien remarqué de suite.
Je me suis levée, épuisée de fatigue à cause de mes cauchemars, je me suis faufilée sous la douche. Puis, j'ai enfilé une longue robe bleue, ma chaîne en argent avec mon médaillon en forme de blason et son "M" gothique en son centre. J'ai noué mes Converses blanches, puis Mulder est entré dans la salle de bain au moment où j'avais terminé. Il sourit, puis me vola un baiser avant de s'habiller à son tour. Comme il n'était pas en service, il boutonna une simple chemise blanche par-dessus son torse musclé. Helya toqua à notre porte et je suis sortie de la salle de bain pour lui ouvrir. Il faisait gris dehors, notre météo préférée, avec la pluie qui menaçait de tomber à tout moment. Nous avions des activités de prévu pour la journée, mais nos plans changèrent lorsque ma sœur repéra le cocon.
Cette scène me faisait penser à celle dans le film "Gremlins", lorsque la dizaine de Mogwai mangent après minuit et que le lendemain matin le pauvre Billy découvre des horribles cocons vert fluo sur le sol de sa chambre.
J'avais la même chose sur ma table de nuit.
Ma pomme était moisie, étalée en une glue marronnasse sur mon meuble, et en son centre se trouvait une chrysalide sirupeuse, avec des fils semblables à ceux des araignées, qui s'étiraient sur toute la surface du bois. Une couleur verte phosphorescente émanait du cocon, comme pour les Gremlins.
Cependant... Il y avait une chose PIRE encore que la vue de ce cocon verdâtre sur ma table de nuit...
C'était que ledit cocon se trouvait...
... Vide.
Vide ?
Oui, en analysant correctement la chrysalide, Helya et moi comprîmes qu'aucune bestiole ne trouvait à l'intérieur. Donc, la bestiole en question était ailleurs...
... Dans la maison...
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"Alors reviens,
Pour des milliers d'années,
Alors reviens,
Ce n'est pas notre monde."
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Helya et moi avions briefé Mulder et je leur ai décrit le petit insecte que j'avais vu la veille au soir. Ce même insecte étrange qui venait de muter, de toute évidence.
Juste au cas où, Fox a agi de la même façon qu'à la fin de l'épisode 12 "War of the Coprophages" de la saison 3 de "X-Files", où il attrape un énorme livre pour écraser un cafard dégueulasse sur son bureau. Il fit la même chose ici, il attrapa un de mes livres, le plus gros, pour le jeter sur le cocon ouvert en deux. Des jets gluants aspergèrent le reste de ma table de nuit.
Durant l'heure suivante, nous avons fouillé chaque coin et recoin de la maison pour y chercher la créature. Éventuellement, ma sœur tenta :
- Peut-être qu'elle est retournée à l'état sauvage ?
J'étouffai un rire :
- Nan... Lorsque je découvre une énorme araignée dans la maison et que la seconde d'après elle disparaît, ce n'est pas pour rejoindre l'extérieur, mais pour mieux attaquer par surprise plus tard.
Intrigué, Fox me demanda :
- À quoi exactement ressemblait à l'insecte ?
J'ai tout décrit dans les moindres détails, mais cela ne nous aida pas vraiment, puisque la bestiole n'était pas une espèce Terrestre.
Ça, je l'ai compris plus tard.
En début d'après-midi, le ciel était toujours aussi sombre et gris, donnant un côté apocalyptique attendu dans un de mes cauchemars, lorsqu'une odeur nauséabonde nous incommoda.
Cette fois-ci, il ne nous a pas fallu longtemps pour trouver l'origine de l'effluve putride. Au bout du couloir se trouvait une petite porte en bois qui menait au garage de la maison et lorsque Mulder a tourné la poignée pour pénétrer dans l'antre, nous avons reculé par réflexe à cause des haut-le-cœur.
Le garage était plongé dans une semi-obscurité uniquement éclairée par du liquide poisseux vert fluorescent, des toiles gluantes collaient aux murs et au centre de la salle se tenait...
... Un Xénomorphe.
La créature ébène nous toisait de haut, son énorme crâne en arrière, son exosquelette saillant et un liquide visqueux la recouvrant.
Mulder referma la porte, la claqua violemment et la ferma à clef.
Je tiquai :
- Vous avez vu ce qu'il y a sur le sol ?
- Le sol ? reprit Mulder, tenant le battant fermé. Le sol ! Non ! J'étais bien trop occupé à regarder ses 350 dents acérées !
Je tremblais :
- Il y a des œufs et des cocons sur le sol. Cette créature est hermaphrodite.
- Comme les dinosaures de Jurassic Park ? questionna Fox.
- "Life finds a way"... Et ce Xénomorphe se reproduit rapidement.
Helya sursauta et Mulder me jeta un regard intrigué :
- Xénomorphe ?
- C'est son nom. Souris, Mulder, tu viens de rencontrer un extraterrestre...
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"So run from the light,
The desperate dream of days,
Under the big black sun,
We will slip away."
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L'orage éclata dans l'après-midi, une pluie chaude tomba du ciel noir, pendant que Mulder, Helya et moi quittâmes la maison. Nous ne pouvions pas rester sur place, mais la tempête avait coupé l'électricité et les lignes téléphoniques. Lorsque mon chéri s'est glissé derrière le volant de notre seule voiture, nous nous sommes rendu compte que le moteur avait été rongé par des dents pointues.
Le Xénomorphe nous empêchait de partir.
Shiiiiiiiiiiiiiiiit...
Mulder sauta du véhicule inutilisable le premier, puis ouvrit la portière de mon côté pour m'en sortir rapidement. Il glissa sa main dans la mienne, puis fit sortir Helya. Ensemble, nous nous sommes mis à courir dans les jardins spongieux à cause de la pluie. Nous glissâmes parfois sur les flaques pour arriver jusqu'au grillage. Mulder nous aida à passer par-dessus pour fuir hors des routes principales, au cas où le Xénomorphe déciderait de prendre le chemin le plus évident.
Bien sûr, comme Fox n'était pas en service, il n'avait pas son arme avec lui. Et ça, c'était aussi effrayant que l'aberration extraterrestre qui nous pourchassait.
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"And now we're lost alone,
I can wait a thousand years,
It's not my world,
I can dry a thousand tears."
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En sautant par-dessus une haie, Helya glissa et tomba en arrière. Dans la brume de la tempête, mes yeux repérèrent une énorme forme noire aussi belliqueuse qu'affreuse. L'Alien était trop proche de nous.
Trop proche de ma sœur.
Je n'ai pas réfléchi bien longtemps, j'ai quitté le sommet de la clôture mouillée pour tomber à côté d'Helya, allongée sur le sol couvert d'eau. Sa jambe gauche se trouvait dans un sale état, probablement foulée, ou pire.
- MULDER ! hurlais-je.
Mon chéri n'avait pas attendu pour sauter en face de moi et relever ma sœur en la portant dans ses bras.
Un cri guttural et immonde retentit derrière nous. Le brouillard nous empêchait de correctement apercevoir le monstre.
Je ne savais pas vraiment si c'était une bonne chose, ou une mauvaise...
En tout cas, Fox soutenait Helya pendant que je les aidais à remonter sur la haie. Une fois de l'autre côté, chez les voisins, nous avons continué de courir aussi rapidement que possible. Les trombes d'eau qui inondaient le quartier alourdissaient aussi nos vêtements, rendant notre progression plus difficile encore.
À bout de souffle, nos cœurs au bord de l'infarctus, nous nous sommes tous les trois allongés de tout notre long, sur le dos, au sommet d'une haie plus haute que les autres. Les buissons n'avaient rien de confortables, mais nous étions en sécurité.
Enfin, nous le pensions...
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"It's not our world,
Oh, come back,
Save us here,
Oh, oh come back,
This is not our world."
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La pluie tombait sur nous, comme si le ciel lui-même pleurait sur nos âmes, par terreur de ce qu'il venait de cracher sur Terre : Les Xénomorphes.
Mulder tenait fermement ma main comme pour se raccrocher à quelque chose. Ma sœur, les yeux clos, se trouvait à côté de nous. Nous essayions d'écouter les sons autour de nous, cherchant à l'oreille la location approximative de l'Alien. Mais, avec le bruit du tonnerre, l'orage qui grondait au loin et le vacarme des trombes d'eau, impossible de savoir où était la bestiole.
Mon cœur tapait si fort dans ma poitrine que je pensais qu'il allait exploser d'un instant à l'autre.
Puis, une ombre se déplaça rapidement dans le coin de mon œil droit.
Une silhouette immense.
Après ça, tout est devenu noir.
Dans mes cauchemars, où personne ne m'entend crier...
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"À combien de temps encore,
This is not our world,
On pourrait attendre encore,
This is not our world,
Ce n'est pas notre monde."
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Drogheda - Ireland.
18 Juillet 2024 :
Sans surprise, je me suis réveillée en sursaut, vers 5h50 du matin.
Épuisée et perdue, je suis restée au lit jusqu'à 6h15, ensuite, je me suis levée.
J'ai terminé mon carnet N°29, je voulais écrire mon cauchemar dedans, mais j'ai toujours envie de tout brûler, alors j'ai narré ça ici, à l'ordinateur pour vous en faire profiter.
Après tout, pourquoi devrais-je être la seule à souffrir ?
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Chanson : "This Is Not Our World (Ce n'est pas notre monde)" par Moby & Nicola Sirkis (Indochine).
18.07.2024
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