Chapitre vingt et un : La plus belle nuit de sa vie

Edward ferma son cahier de travail en soupirant et se frotta les yeux. Il n'avait pas vu passer les heures et c'était toujours ça de pris. La technique de se noyer dans le travail marchait quand même pas mal. Ça ne lui permettrait pas de faire disparaître la créature brûlante qui vivait encore dans ses entrailles mais ça avait au moins permis de l'endormir un peu. Il soupira et se prépara à rentrer chez lui. Il était en train de fermer son bureau quand il entendit des pas rapides dans les escaliers. Curieux, il se tourna vers la porte et fut surpris de voir arriver une Serena essoufflée, échevelée et visiblement euphorique, dans sa tenue de combat. Elle sourit encore plus largement et accouru vers lui pour l'attirer d'autorité dans son bureau, le tirant par le col en s'écriant :

- Il faut repenser à ce qu'il se passe à la base !

- Hein ?

Sidéré, il se laissa attirer et la regarda allumer les lumières et chercher différents papiers dans son bordel. Elle avait l'air à demi folle :

- Le cercle de transmutation ! Il faut revenir au cercle de transmutation ! C'est l'essence même du problème !

- Tu parles des boucliers ? S'étonna Edward

- Quoi d'autre !

Elle tremblait légèrement et passa une main dans ses cheveux. Après une grande inspiration, elle clarifia sa pensée :

- Le cercle, c'est ce qui permet la transmutation. Il permet à l'énergie de circuler et de la diriger vers les formules qui représentent ce que l'alchimiste veut accomplir !

- Ben, je sais, merci ! T'es vraiment en train de m'expliquer la leçon numéro 1 de l'alchimie, à moi ? S'étonna Edward

- On essaie toujours de réaliser les cercles les plus parfaits possibles. Les plus précis, les plus élégants. C'est ce qui représente qui nous sommes en tant qu'alchimiste, nos signatures même !

- Si on veut mais qu'est ce que tu veux dire par là ?

- Alors qu'au fond, Ed, on a pas besoin de cercle. Ni toi ni moi ! On dit qu'on forme un cercle avec nos mains mais c'est une vision de l'esprit. Les formules sont dans notre tête et l'énergie vient toujours du sol. Mais on a pas besoin du cercle, encore moins d'un cercle parfait !

- De quoi tu…

- Écoute moi deux minutes. Imagine qu'on crée un cercle incomplet. Suffisamment abouti pour convoquer et faire circuler l'énergie. Mais pas suffisamment au point pour diriger l'énergie vers les formules… Qu'est ce que ça donnerait ?

Edward fronça les sourcils et passa à son tour une main dans ses cheveux. Il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire. C'était tout aussi absurde que de vouloir volontairement fabriquer une gourde qui fuyait ou une maison sans toit.

- Imaginons qu'on fasse ça. On fabriquerait juste un cercle où l'énergie circulerait sans fin et sans but. On convoque l'énergie pour une raison. Si le cercle n'emmène pas l'énergie vers les formules, je vois pas l'intérêt…

- L'énergie resterait dans le cercle. Ça serait son seul objectif. Tourner dans le cercle. Que se passerait-il si quelqu'un ou quelque chose venait interrompre la circulation du flux ? Même momentanément ?

- Et bien… J'imagine que… Ça créerait un paradoxe en quelque sorte. Et donc, un rebond.

Serena hocha la tête avec enthousiasme, ce qui acheva de plonger Edward dans la perplexité. Les rebonds, c'était la bête noire de tous les alchimistes. L'échec de la transmutation qui pouvait en plus le mettre en danger…

- Exactement ! Si la vocation du cercle est de faire circuler l'énergie et qu'un obstacle empêche le flux de continuer, on crée un rebond ! Et qu'est ce qu'il se passerait ?

- Rien de bon ! Un rebond revient toujours vers l'alchimiste qui en est responsable !

- Mais je te rappelle qu'on veut faire de l'alchimie sans alchimiste ! Si on crée le cercle sans le finir mais qu'au moment où on convoque l'énergie, tout se passe bien, le rebond n'a pas lieu. Si on est absent au moment du rebond, il n'a personne contre lequel se tourner. Mais ! Le rebond doit bien aller quelque part !

- Et tu penses qu'elle ira…

- Vers les formules ! Il suffit que le détail manquant soit compatible avec le rebond d'énergie ! Et là…

- La transmutation s'accomplirait… Murmura Edward en écarquillant les yeux

- Un rebond contrôlé ! S'exclama Serena les yeux brillants

Un court moment de silence régna dans la pièce, comme un moment solennel qui suit une idée brillante. Edward explosa à son tour :

- Mais c'est du génie ! Comment t'as eu cette idée ?

- Alicia m'a mis un coup de pied dans la tête ! Répondit une Serena hystérique

Elle sortit une grande feuille de papier vierge et se pencha dessus. Elle dessina le cercle d'un bouclier alchimique et murmura :

- Maintenant, reste à savoir ce qu'il faut enlever et ce qu'il faut laisser…

- Voyons comment on peut abimer ton chef d'oeuvre, Commandant. Confirma Edward

Ils commencèrent à discuter, à chercher le moindre détail, à tout analyser. Les feuillets gribouillés s'entassaient dans tous les sens à mesure que passait le temps. Ce temps là, ils ne le voyaient pas passer. À aucun moment ne vint se glisser un détail gênant, un souvenir embarrassant, il n'y avait ni crainte, ni rancoeur, ni colère, ni tristesse, ni jalousie. Il y avait juste eux qui discutaient à toute vitesse sans qu'aucun obstacle ne vint jamais les déranger. C'était fluide, naturel, agréable, c'était génial. Ils ne virent même pas la nuit passer et alors que les premiers rayons du soleil faisaient pâlir l'éclat des lumières, Serena étalait sur le sol une grande feuille sur laquelle était tracé un grand cercle compliqué inséré dans un cercle simple plus grand. Edward prit une grande inspiration et dit :

- Faut commencer par l'activer pour attirer l'énergie.

- Mmh.

Serena se leva et se dirigea vers sa bibliothèque pour récupérer sa figurine de Dark Vador, qu'elle plaça au centre du cercle. Edward leva un sourcil et Serena répondit à sa question muette :

- Il faut bien une cible à défendre.

- Tu vas mettre la vie de Dark Vador en jeu ?

- Je suis prête à tout risquer

Edward hocha la tête et regarda la figurine pendant quelques secondes avant de dire :

- De toute façon, même si ça marche pas, on aura qu'à se dire qu'il le méritait…

- Tu vois, si t'en viens à cette conclusion, c'est parce que tu vois Vador comme le grand méchant qu'il est ! Si t'avais vu la prélogie en premier, t'aurais eu de l'empathie pour Anakin et donc pour Vador. J'avais raison depuis le début, faut d'abord regarder la trilogie…

- Je refuse d'avoir encore ce débat avec toi, tu n'as pas toute ta tête. Tu comptes activer le cercle ?

Serena soupira et dit :

- J'ai peur. Imagine ça marche pas…

- Mais imagine ça marche !

- Je bosse là dessus depuis des années. Avec cette idée, j'ai l'impression d'avoir enfin réussi à me rapprocher de mon objectif final… Si ça ne fonctionne pas, je sais pas si j'aurai le courage de… recommencer depuis le début.

Edward hocha la tête. Il voyait très bien ce qu'elle voulait dire.

- On ne saura jamais si on se contente de le regarder…

- Tu veux pas l'activer toi ? Murmura la jeune femme

- Je pourrais mais c'est ton bébé, ton idée, ton grand projet. Si ça marche, tu finiras par t'en vouloir de pas l'avoir activé toi même en premier.

- Mais si ça ne marche pas…

- Alors peu importe qui aura activé le cercle de transmutation. Ça n'aura pas la moindre importance…

- Tu m'agaces, quand t'as raison !

- Je dois t'agacer souvent alors.

Retenant difficilement son sourire, Serena s'approcha du cercle et, après une grande inspiration, y posa ses mains. Comme prévu, il y eut un flash et le plus grand cercle s'illumina brièvement avant s'éteindre. On aurait pu croire que rien d'autre ne s'était passé mais les deux alchimistes pouvaient sentir, avec leurs sensibilités, le flux d'énergie qui naviguaient à l'intérieur. Ils prirent tout les deux le plus de distance possible. Serena claqua des doigts et une petite orbe grésillante naquit, une vraie petite bombe qu'elle faisait circuler négligemment entre ses doigts comme une petite balle.

- Faut attaquer Vador maintenant…

- Pense à l'épisode 9. Moi, c'est ce que je fais quand j'ai besoin d'être en colère. Suggéra Edward

- Oh, c'est la deuxième meilleure idée du jour, ça. Grommela Serena

Les sourcils froncés, elle prit encore quelques secondes et, d'une pichenette presque négligente, envoya sa petite orbe en direction de la figurine. Ils suivirent la trajectoire courbe de la petite bombe en retenant leur respiration. Quand l'orbe pénétra dans le champ d'action du cercle, il y eut comme une étincelle sur ce dernier. L'étincelle s'embrasa immédiatement, pour se répandre sur l'intégralité des formules et instantanément, un bouclier surgit de nulle part. L'orbe s'y écrasa dans un tout petit bang ridicule. Le bouclier se maintint pendant quelques secondes avant de se rétracter. Au centre, Dark Vador semblait regarder les deux alchimistes au fond de la pièce. Edward siffla. Serena resta silencieuse, le regard toujours fixé sur Vador avec une expression de vide sur le visage. De longues secondes s'écoulèrent dans le silence, qu'Edward finit par trouver inquiétant :

- Ça va, Réna ? Murmura-t-il

- Bien sûr. Pourquoi tu me demandes ça ? Répondit-elle d'un ton calme

- Ben tu viens de réussir ce qui était jusque là l'oeuvre scientifique de ta vie. Et… Ben tu réagis tellement pas que je me demande si… ben si tout va bien… justement.

- Non. T'inquiète. Ça va.

Elle se décolla du mur pour s'approcher de son travail, doucement. On entendait des bruits de fond au loin, des collègues qui commençaient à arriver au bureau. Soudain, et pour le plus grand soulagement d'Edward, Serena éclata d'un cri joyeux ponctué de sauts frénétiques. Elle finit même par le prendre dans ses bras et Ed lui rendit son étreinte avec un sourire heureux. Elle le regarda alors et s'exclama :

- Tu me demandes si je me sens bien ? C'était la putain de meilleure nuit de toute ma vie ! Putain ! Je l'ai fait ! De l'alchimie sans alchimiste ! Bordel !

Elle eut un rire de pur bonheur et tourna sur elle même. Avec émotion, Edward la regarda et se fit la réflexion qu'il était heureux de pouvoir assister à ça. Après tout, il s'était auparavant promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour rendre cette femme la plus heureuse possible. Il s'apprêtait à dire quelque chose quand quelques personnes s'invitèrent dans le bureau, Mustang en tête. Le Général les regarda d'un air méfiant et demanda :

- On peut savoir ce qu'il se passe ? Pourquoi ça crie ?

- Oh, Roy… Je crois que tu vas devoir me remettre une autre médaille ! S'écria Serena en fondant sur son maitre en alchimie.

Ce dernier, surpris mais souriant, accueillit la jeune femme dans ses bras sans sourciller. Une drôle d'amertume s'empara d'Edward. Il venait de se rendre compte que le bonheur éclatant de Serena n'était pas le sien. En tout cas, il ne lui était pas destiné, il ne lui était pas dû. Certes, il l'avait aidée dans la dernière ligne droite. Mais Mustang, par exemple, l'avait formée à l'alchimie dès le début. Il était logique qu'elle se tourne aussi vers lui pour célébrer l'exploit de sa vie. Elle en ferait sans doute de même avec Malo, Izumi, Sayuri… Dispersant auprès de chacun d'entre eux une part de cette joie flamboyante dont il s'était cru propriétaire pendant quelques secondes. Cette fois, il n'était pas jaloux. Il était amer. Être responsable du bonheur de Serena était un sentiment qu'il avait connu pendant des mois et qu'il avait été heureux de retrouver. Il s'était trompé et maintenant, préférait se retirer, allant à contre sens de la petite foule qui commençait à se réunir devant le bureau de l'Alchimiste de Lumière. Dans les derniers rangs, le sac sur l'épaule, Marcel Eiselstein essayait aussi de comprendre ce qu'il se passait. Il croisa le regard d'Edward qui partait et ce dernier ne put s'empêcher de lui souffler :

- T'as entendu ? Elle a dit que c'était la plus belle nuit de sa vie. Tu remarqueras que c'est avec moi qu'elle l'a passée.

Edward ne s'attarda pas pour tirer satisfaction du regard haineux du chercheur. Il voulait rentrer chez lui, soudain épuisé. Le coffre dans sa tête vibrait et il lui semblait qu'une lueur très forte en forçait le passage. Il fallait que le coffre tienne. Il en allait de sa survie, après tout. Voilà pourquoi il avait envie de rentrer. Retrouver la tiédeur et le calme. Oublier un peu qu'il avait envie à nouveau de danser au bord du vide. Oublier qu'il commençait à nouveau à ne souhaiter rien de plus que de se noyer dans le bleu infini des yeux de Serena et d'y vivre pour toujours.

*o*

La tiédeur et la douceur, voilà qui illustrait bien l'atmosphère de la chambre où dormait Winry. Les rayons du soleil matinal filtraient doucement entre les rideaux et permettaient à Edward d'entrevoir la silhouette de Winry, encore enfouie sous les draps. Machinalement, il retira ses vêtements et se glissa à ses côtés. Il fallait se laisser envahir par la tiédeur, comme on plongeait dans un bain. À bien des égards, Winry était tiède et c'était un compliment, malgré les apparences. Après tout, est ce que la tiédeur n'était pas la température la plus douce, la plus tolérable ? C'était ça dont il avait besoin. Il se le répétait comme un mantra. Il fallait s'en convaincre et la plupart du temps, ça l'aidait. Alors qu'il s'allongeait dans son lit, il combattit la tension qu'il sentait naître dans son ventre. Ça aussi, c'était devenu un réflexe. Il ne fallait pas céder à ses pulsions. L'idée de partager ce genre de moment avec Winry alors que ses pensées étaient pleines du souvenir d'une autre femme lui semblait un manque de respect des plus flagrants et il refusait de faire ça à celle qui lui avait sauvé la vie à de multiples reprises et qui lui avait montré une loyauté sans faille de tous les instants. Il était proche de parvenir à se dominer encore une fois quand Winry se retourna vers lui et mit sa main tendre dans sa nuque. Elle était tiède. Il la serra contre lui. Et le souvenir tout récent de Serena sautant dans ses bras dans une explosion de joie enflamma sa mémoire et fit tomber toutes les barrières. Alors, pour une fois, il abandonna la bataille et céda à tout, se laissant complètement envahir. Il ne voulait pas de quelque chose de tiède. Il voulait brûler. Encore brûler. Et c'est envahi de l'image, de l'odeur et des souvenirs de la seule personne qui avait su l'enflammer à ce point qu'il s'empara de Winry pour l'emmener avec lui. Et pour la première fois en des années, il retrouva un peu des sensations les plus merveilleuses du monde. Les sensations de force et de vulnérabilité qui s'entremêlaient le plus parfaitement du monde. L'impression de s'emparer de l'autre dans son intégralité et de lui appartenir en tout. Il garda à peine assez de contrôle sur lui même pour rester silencieux et ne pas se tromper de prénom à la fin. Et alors qu'il sentait la culpabilité poindre le bout de son nez, il bascula dans un sommeil salvateur dont il avait grandement besoin.

*o*

Winry somnola à demi pendant une ou deux heures puis finit par se lever, encore à demi éblouie. Elle était toujours dans ce même état d'esprit quand elle arriva dans son labo avec un grand sourire :

- Salut Malo !

- Hey ! Salut !

Le jeune médecin affichait lui même un large sourire, qui Winry lui fit remarquer :

- Je pourrais te retourner le compliment !

- Moi je sais pourquoi je suis souriante, je veux savoir pourquoi toi tu l'es ! Répliqua la jeune femme

- C'est un grand jour pour être alchimiste !

Winry rit un peu devant la bonne humeur de son ami et lui demanda quelques précisions, que Malo fut ravi de lui donner :

- Edward ne t'a pas dit ? Serena a réussit ! Elle est parvenue à mettre au point des boucliers automatiques ! Faire de l'alchimie sans alchimiste ! Toute la Maison est super enthousiaste ! Mustang explose de fierté partout où il peut, c'est génial.

- Oh, c'est super ! Elle doit être tellement… attends, pourquoi est ce que Ed aurait du me le dire ?

- Ben il l'a aidée dans la dernière ligne droite ! Je crois qu'ils y ont passé la nuit entière, ces deux fous ! Quoique c'est pas bien étonnant quand on les connait, ils ont même pas du voir la nuit passer, ah ah !

Winry sentit sa bonne humeur se dégonfler comme un ballon de baudruche. Malo dut se rendre compte du brusque changement d'humeur de sa partenaire car il s'empressa de se corriger :

- Fais pas cette tête ! C'était en tout bien tout honneur, évidemment ! Je suis sûr qu'ils y ont même pas pensé ! Tu sais, quand ils parlent d'alchimie, ils sont…

- Non, non, mais t'inquiète. Je sais. Enfin, je me doute. T'inquiète. Y'a pas de problème ! Je suis juste un peu… Enfin, je crois que j'aurai quand même bien voulu qu'on y arrive avant elle !

Malo fronça légèrement les sourcils face à ce qui ressemblait à un sourire un peu hypocrite mais il ravala ses pensées. Elle n'avait visiblement pas envie d'en parler. Après tout, il ne faisait que travailler ensemble, tous les deux. Ça n'allait pas plus loin. Du tout. Il fallait qu'il s'en rappelle de temps en temps.

- Bon, ben on peut s'y remettre si on ne veut pas lui laisser trop d'avance alors, non ?

- Excellente idée !

Winry souriait mais elle sentait la colère et la frustration bouillir derrière ses yeux. Voilà qui expliquait peut être certaines choses. Des semaines sans qu'il ne se passe rien et, voilà qu'après une nuit de travail avec l'Alchimiste de Lumière, Edward revenait vers elle plein d'une ferveur qu'elle ne lui avait jamais connu. Winry aurait pu se dire qu'au moins, c'était vers elle qu'il était revenu et que c'était toujours ça de gagné. Mais plus le temps passait, plus elle se faisait la réflexion qu'elle récupérait les restes d'une autre et cette sensation lui était désagréable. Alors qu'elle dessinait un schéma compliqué, elle en vint à se demander si il ne valait peut être pas mieux que ça soit elle qui arrête toute cette mascarade, question d'avoir au moins un peu de contrôle. Mais, rapidement, elle mit cette idée de côté. Même si la fin commençait à devenir prévisible, même si elle avait de moins en moins de doute sur la nature des sentiments que nourrissait Edward à propos de Serena, elle n'était pas prête à renoncer. Et surtout, elle n'était pas prête à être seule. Pas à nouveau. Elle ne supporterait plus d'être seule, pas encore. Plus jamais.