Hello !
Juste pour dire, j'ai vu le film Twisters au cinéma et j'ai vraiment adoré, ça m'a rappelé un peu la vibe de Malefoy et le calvaire mortifiant d'être amoureux, la romance du film étant un slow burn enemies to lovers. Si vous ne l'avez pas vu je vous le conseille !
Chapitre 9 - Beltane
Le début du mois d'avril fut aussi maussade que la fin du mois de Mars. La charge de travail d'Hermione se vit encore augmenter car en plus de ses autres obligations, elle devait préparer Beltane.
Il lui fallait récolter des cendres pour la proto-Sanitanem. Révélations s'était révélé très peu utile pour localiser un endroit en particulier, les pages concernant cette partie étant trop endommagées. Elle avait pu déchiffrer un nom, Cerridwen. Pas de liste de plantes, pas de description de la faune et de la flore pour l'aider. Bien sûr elle connaissait la légende de Cerridwen et de son chaudron, mais comment trouver les cendres d'un feu éteint depuis des millénaires ? Si elles n'avaient pas été dispersées aux quatre coins de la terre par le vent, elles étaient probablement enfouies profondément sous terre.
Hermione passa un temps considérable à étudier en détail tout ce qui était relié à Cerridwen, écumant les bibliothèques, les documents, et même internet car les Moldus connaissaient aussi l'existence de la sorcière légendaire.
Elle finit par mettre le doigt sur une information capitale qui simplifia grandement sa tâche : il existait une île en Ecosse dans l'archipel des Orcades où le feu du chaudron de Cerridwen avait été gardé allumé depuis des générations.
À partir de là, son travail se résuma en l'organisation d'un voyage jusqu'à l'endroit en question où elle irait récolter les cendres d'un des feux de Beltane. L'île écossaise, Eynhallow, était protégée par un champ d'anti-transplanage ce qui la contraindrait à utiliser un ferry pour s'y rendre.
Enchantée d'avoir résolu son problème, Hermione décida de rentrer plus tôt du travail et de s'accorder une soirée tranquille.
Sur la route du retour, prise d'une soudaine envie de tarte banane-caramel, elle fit un crochet par la pâtisserie située à mi chemin entre le Mitre et son cottage.
En arrivant devant la pâtisserie elle se retrouva nez à nez avec une pancarte indiquant que le pâtissier avait lui aussi décidé d'écourter sa journée de travail.
Pleine d'un enthousiasme que rien ne semblait pouvoir entamer, Hermione ne fut pas découragée par un incident aussi mineur et reprit son chemin en direction du supermarché sous la pluie battante qui avait décidé de l'accompagner.
Ainsi, elle salua Pattenrond trempée de la tête aux pieds avec un sac de courses à la main contenant tous les ingrédients nécessaires à la confection d'une tarte banane-caramel.
Elle se débarassa de son tailleur mouillé pour enfiler un vieux sweat et un legging, s'arma de sa baguette et se mit à l'ouvrage.
Hermione n'était pas de ces sorcières particulièrement douées avec les sortilèges ménager. Elle cuisinait rarement, mais patissait de temps en temps - le hibou de Malefoy semblait d'ailleurs avoir un détecteur car il lui rendait systématiquement visite quand elle avait fait un gâteau.
En la voyant aligner biscuit, beurre, cassonade, crème et confiture de lait sur le plan de travail, Pattenrond vint se percher sur l'appui de fenêtre entre le basilic et l'opimum, curieux de voir ce qu'Hermione allait faire de tout ça. Elle sortit des bananes de son garde-manger et les posa avec le reste des ingrédients.
Quoi qu'elle ait prévu de faire, elle n'avait certainement pas besoin d'autant de crème, commenta Pattenrond. Il y avait forcément une part pour le chat.
Hermione le réprimanda d'un claquement de langue.
"Tu auras ta part en temps voulu, mon chaton."
Pattenrond renifla. Le temps qu'il voulait était tout à fait maintenant, insista-il.
Hermione l'ignora, commençant à réduire les biscuits en poudre en enchantant un pilon pour qu'il les martèle consciencieusement. Pendant ce temps-là, elle mit du beurre à fondre dans une petite casserole sur la gazinière.
Elle mélangea la poudre de biscuit avec le beurre fondu pour obtenir une pâte qu'elle étala et plaça dans un plat à gâteau qu'elle mit à reposer au frigo.
Hermione récupéra la casserole de beurre in extremis avant que Pattenrond n'y plonge la patte pour récupérer un peu de beurre à lécher. Elle lui tapota le museau en guise de réprimande avant d'y remettre du beurre à fondre. Elle y ajouta une généreuse portion de cassonade puis une grande quantité de confiture de lait.
Lorsqu'Hermione plongea le doigt dans la casserole pour goûter le caramel ainsi formé, Pattenrond lui fit savoir qu'il n'appréciait pas qu'il y ait deux poids deux mesures. Elle le fit taire en ouvrant le pot de crème.
Elle lui laissa une cuillère de crème à lécher et transféra le reste dans un saladier où elle ajouta du sucre.
Hermione sortit sa baguette et utilisa un sort de mélange pour fouetter la crème sucrée. Le résultat laissant un peu à désirer, elle relança le sort plus fort et la crème se mit à tourner, tourner, tourner… un peu trop vite. Le niveau de crème dépassa le bord du saladier et la crédence, le plan de travail et Pattenrond se virent décorés de grosses gouttes de crème qui dégoulinèrent le long du mur.
"Oups"
Imperturbable, Pattenrond finit sa cuillère de crème puis sans transition passa à celle qui maculait sa fourrure.
Décidant qu'elle se soucierait du nettoyage plus tard, Hermione sortit le fond de tarte du frigo et l'enfourna.
En attendant que la cuisson soit terminée, elle s'installa dans le canapé avec son ordinateur portable. Elle vérifia les horaires du ferry qui permettait de rejoindre Eynhallow sur la version numérique d'un livre qu'elle avait trouvé dans la bibliothèque de Trinity. Le dernier ferry partait à 18h de Thurso. La difficulté consistait à se rendre à Thurso sans utiliser la Cheminette ou le transplanage. Elle prendrait le Poudlard Express jusqu'à Pré-au-Lard et de là, peut-être louer une voiture ?
Hermione posa l'ordinateur sur la table basse et sortit le Guide du Routard Ecosse d'une pile de livres sur le sol.
Elle feuilletait le guide quand Pattenrond, lavé de toute trace de crème fouettée, vint se percher sur l'appui de fenêtre. Il informa Hermione qu'un fouineur trempé se trouvait dans le jardin.
Hermione posa son livre et se leva pour rejoindre Pattenrond à la fenêtre. Malefoy se trouvait là, sous la pluie qui tombait toujours abondamment, en train de rafraîchir les sorts de protection de sa maison. Elle lui fit un petit signe de la main et sortit sur le porche pour le regarder à l'œuvre.
"Salut Malefoy," le salua-elle.
Il lui fit un petit signe de tête puis leva sa baguette bien haut et lança une grille de lumière argentée tout autour du cottage. Les filaments géométriques s'étalèrent au-dessus d'eux, formant un grand dôme sur lequel les gouttes de pluie grésillaient en faisant de petites étincelles.
"Comment s'appelle celui-là ?" demanda Hermione. "C'est beau."
Malefoy, tout à son sortilège qui semblait très complexe à lancer, ne répondit pas avant que la protection ne fut en place.
"Caeli Praesidium," haleta-il finalement. "C'est pour repousser les attaques aériennes."
"Jamais entendu parler," dit Hermione, regardant l'éclat gris se dissiper dans le ciel pluvieux.
"C'est de mon invention," dit Malefoy d'un air très satisfait de lui-même. "Il y a un point faible au sommet de la plupart des boucliers paraboliques. Celui-là est comme une armure - basé sur des polyèdres géodésiques. Solide, mais une vraie plaie à conjurer."
Il avait l'air en effet épuisé après avoir fourni un tel effort magique. Il était essoufflé, son torse se soulevait et s'abaissait rapidement alors qu'il reprenait sa respiration. S'il avait utilisé un charme de repousse-pluie, il s'était dissipé car des gouttes de pluie perlaient de ses mèches de cheveux, gouttant dans son cou et sur son visage.
Il essuya son front avec sa manche et regarda Hermione comme pour évaluer son état. Il sembla satisfait par ce qu'il voyait car il annonça en levant sa baguette :
"Voilà - je m'en vais."
"Attends," dit Hermione.
Malefoy figea son mouvement de baguette.
"Tu as l'air éreinté," dit-elle. D'excellente humeur grâce à son avancée dans ses recherches, elle hésita à peine avant de lui demander. "Je peux t'offrir une tasse de thé ?"
Malefoy sembla stupéfait de cette proposition. Il la fixa.
"Maintenant je vais devoir vérifier que tu n'es pas sous Imperium. Quand nous sommes-nous fiancés ?"
Hermione posa ses poings sur ses hanches. Emportée par son enthousiasme, elle avait oublié qu'elle s'adressait à la créature la plus irritante de la création. "Uffington, et nous ne sommes pas fiancés. Et oublie ce que je t'ai demandé. Invitation annulée."
Elle lui tourna le dos et rentra dans son cottage avant de fermer la porte derrière elle. Elle entendit le bruit des bottes de Malefoy sur les marches du perron et leva les yeux au ciel.
Le four sonna à ce moment-là, indiquant que le fond de tarte était cuit. Elle se rendit dans la cuisine et saisit une manique alors que la voix de Malefoy résonnait dans l'entrée.
"Y'a quelqu'un ?"
"Va t'en," dit Hermione depuis la cuisine. "Je ne serais plus jamais gentille avec toi."
"C'est bien, ça compense avec moi."
Malefoy trouva son chemin jusqu'à la cuisine. Il s'arrêta sur le seuil, contemplant d'un air ébahi le désordre causé par la préparation de sa tarte.
"Si tu commentes l'état de ma cuisine -"
"Un vrai mic-mac, Granger."
Hermione considéra sérieusement l'idée de le gifler avec sa manique mais rentrer dans le jeu de Malefoy, qui semblait prendre un grand plaisir à la taquiner, ne ferait que lui donner satisfaction. Elle respira plutôt un grand coup et sortit le fond de tarte du four avant qu'il ne brûle.
Malefoy mit les mains dans ses poches et fit le tour de la cuisine, contemplant les coulées de crème qui avaient éclaboussé toute la crédence.
"J'aime ce que tu as fait à cet endroit," dit-il.
"Un sortilège de mélange un peu trop musclé, si tu veux tout savoir. Je me soucierai du nettoyage quand j'aurais terminé."
Hermione lança un sort rafraîchissant sur le fond de tarte et y ajouta le caramel qui attendait dans la casserole ainsi que la crème fouettée.
Malefoy la regardait faire avec un grand intérêt.
Hermione agita sa baguette vers les bananes, qui se pelèrent toutes seules avant de venir se poser sur une planche en bois. Elle les coupa en tranches d'un autre mouvement de baguette puis les fit flotter vers la tarte où elles se posèrent. Le résultat n'était pas très beau, les tranches de banane étant un peu irrégulières et la crème étant un peu retombée, mais ça promettait d'être bon quand même.
"Ce n'est pas le plus beau du monde, mais c'est - quelque chose," dit Hermione.
"Qu'est-ce que c'est ?"
"Une tarte banane caramel. J'avais envie d'en manger mais la pâtisserie a fermé tôt aujourd'hui. Et, hé bien, j'avais des bananes."
"Excellent," dit Malefoy. Il pointa sa baguette en direction des armoires de Granger. " Accio cuillère."
Un tiroir s'ouvrit brusquement et la cuillère aux oreilles de chats que lui avait offerte Rosalie - qui provenait du concours d'exposition féline de Bormes-les-Mimosas - en jaillit et flotta jusqu'à Malefoy.
"Sérieux," dit-il en la regardant approcher.
"Ceci, était un cadeau original," dit Hermione en essayant de lui arracher la cuillère.
Malefoy la maintint hors de portée d'une main, et tendit l'autre vers la tarte, qu'il dévorait déjà des yeux.
"Elle n'est pas encore prête," protesta Hermione, outrée par les manières rustres de Malefoy. "Il faut la laisser reposer !"
"Ça ira," dit-il. "J'ai vachement faim."
Il avait l'air, pour en perdre à ce point le sens de l'étiquette. Elle cessa de se battre pour sa cuillère.
"Ugh. Ne te plaint pas si c'est gluant. Ne peux-tu pas couper une part et la mettre sur une assiette ? On peut sûrement être plus civilisés que ça ?"
"Non. Je suis toujours civilisé. Soyons barbares."
Hermione lui mit quand même une assiette entre les mains. Elle essaya de lui servir une part mais sans avoir pris le temps de faire figer la crème avant, elle s'effondra dans un amas de crème et de caramel.
Malefoy rit devant ce désastre mais cela ne l'arrêta pas : il plongea sa cuillère-chat dans l'amas sucré et en enfourna une grosse bouchée. La tarte devait être bonne car il finit sa part en trois cuillérées et se mit à manger directement dans le plat. Hermione comprenait maintenant d'où le hibou de Malefoy tenait ses manières.
Elle observa le spectacle surréaliste de Malefoy, trempé, dans sa cuisine très moldue, qui engloutissait de grandes cuillères de tarte comme s'il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours, se mettant du caramel partout sur les doigts. C'était encore une facette de lui qu'elle ne connaissait pas.
Avant qu'il ne mange l'entièreté de son dessert, Hermione saisit à son tour une cuillère, s'assit à côté de Malefoy et se mit à manger avec lui directement dans le plat. C'était délicieux. Leurs épaules se frôlaient alors qu'ils mangeaient et elle sentait son odeur agrémentée de celle de la pluie et de celle, salée, de sa transpiration.
La tarte sauvagement dévorée avait un délicieux goût d'interdit.
Pattenrond se joignit à eux en léchant le plan de travail. Hermione termina le travail de quelques Récurvite. Puis elle mit la bouilloire à chauffer pour faire du thé.
"Au fait," dit Malefoy l'air de rien. "Attends-toi à être invitée par ma mère. Elle voudrait que tu viennes pour le thé."
Hermione se figea, atterrée.
"Quoi ? Du thé ? Moi ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?"
"Elle m'a vu danser avec toi et a décidé que c'était bon pour notre image de cultiver des liens avec une sorcière née-moldue populaire."
Hermione retint un gémissement. Elle savait que cette danse avait été une idée désastreuse, mais pas à ce point. Elle se concentra pour que ses mains ne se mettent pas à trembler.
"Quelle stratège," dit-elle, sortant des mugs de l'armoire.
"Ce n'est pas une punition."
"Si, ça l'est. Je n'aime pas les événements sociaux."
"Pss, tu viens d'aller à l'événement social de l'année, et tu t'en es très bien sortie," dit Malefoy.
"La soirée des Delacroix c'était différent - c'était pour les Guérisseurs. J'étais parmi les miens. Pas avec des sang-purs snobs qui vont se moquer au moindre de mes faux pas."
"Tu n'es pas obligée d'y aller si tu n'as pas envie," dit Malefoy. "Evidemment."
"Mon agenda est rempli jusqu'à l'année prochaine, dit ça à ta mère, d'accord ?"
Pour toute réponse, Malefoy la regarda comme s'il n'était absolument pas dupe.
"Quoi ? Tu as vu mon emploi du temps - ce n'est pas vrai ?"
"Tu trouves le temps pour organiser des réunions d'information sur les Fléreurs. Tu peux très bien trouver le temps pour une tasse de thé."
"Je n'organise pas de réunions d'informations sur les Fléreurs."
"Je te promets que les dames ne sont pas si impressionnantes."
"Dois-je te rappeler que tu t'es presque Désartibulé pour leur échapper ?"
"Tu te Désartibulerais aussi, si tu étais menacé par les saints sacrements du mariage à chaque morceau de sucre."
Granger redevint sérieuse. Alors c'était de ça dont il était question. Malefoy avait passé les trente ans et elle imaginait le désespoir de Mrs Malefoy de voir son fils toujours seul et la pression qu'elle devait lui mettre pour remédier à ce fait.
"Oui, en effet," admit-elle.
"Je te promets que ma mère n'essaiera pas de te marier avec la fille Delacroix."
Hermione plaça un mug de thé devant Malefoy. "C'est ça qu'elle essaye de faire ? Rosalie est une fille bien. J'ai sympathisé avec elle quand je soignais son père."
Malefoy agita la main, un peu agacé. Il tenta de changer de sujet. "Dans tous les cas, guette le hibou de ma mère. Réfléchis-y, au moins."
"Rosalie est adorable. Je l'aime bien."
"Épouse la, alors," dit Malefoy, maussade.
"Peut-être que je le ferai," dit Hermione.
"Elle était au bras d'un noble français la dernière fois que je l'ai vue, attention, tu as peut-être manqué ta chance."
"Zut."
Ils burent leur thé. Hermione regarda l'horloge. Elle avait envie de retourner lire. Malefoy avait été remercié et nourri, il n'allait certainement pas tarder à repartir. Elle jeta un coup d'œil à sa tasse. Elle était encore pleine aux trois quarts. Serait-il très impoli de retourner lire dans le salon pendant qu'il terminait ? Quoi qu'elle n'avait certainement pas envie de le laisser sans surveillance.
Elle regarda de nouveau l'horloge. Malefoy buvait avec une lenteur qu'elle commençait à croire délibérée. Elle-même avait fini son thé depuis plusieurs minutes.
"C'est trop chaud ?" finit-elle par demander. "Un sort de rafraîchissement ?"
"Non, je le savoure," dit Malefoy sur un air de reproche. "As-tu des biscuits ?"
Comment pouvait-il encore avoir faim après avoir mangé plus de la moitié de la tarte ? Hermione agita néanmoins sa baguette pour faire apparaître des biscuits et plaça le paquet devant Malefoy avec un soupçon d'agacement..
Il l'ouvrit avec beaucoup de soin et de délicatesse, comme pour jouer avec ses nerfs. Elle l'observa et vit qu'il avait ce petit sourire en coin qui faisait apparaître sa fossette.
"Tu le fais exprès, je le savais."
Elle se leva, toute prétention de politesse envolée. "J'ai des choses à faire qui sont bien plus utiles que de te regarder faire semblant de boire du thé. Ne touche à rien. Tu connais la sortie."
Toujours enclin à la contrarier, Malefoy apparut quelques secondes plus tard dans la pièce principale, son mug et un biscuit dans la main. Il semblait s'amuser beaucoup de la situation.
Hermione l'ignora, de retour sur le canapé, et saisit son livre sur l'Ecosse pour se replonger dedans. Le feu ronronnait et claquait dans la cheminée et on entendait toujours le bruit de la pluie sur le toit du solarium. C'était les conditions idéales pour lire, Pattenrond étendu sur le tapis à ses pieds. Elle soupira d'aise.
"Lire au coin du feu quand il pleut est la chose qui se rapproche le plus d'un remède à la condition humaine," dit-elle.
Malefoy, qui semblait ne pas supporter quand Hermione était sereine, mordit bruyamment dans son biscuit. Elle garda obstinément ses yeux sur la page.
Elle entendit Malefoy marcher jusqu'au canapé et elle sentit son poids s'enfoncer à côté d'elle. Elle ne l'avait pas invité à s'asseoir et il était encore mouillé. Elle plissa les yeux face à cette impertinence.
"Qu'est-ce que tu lis ?" demanda Malefoy de manière très agaçante. "Est-ce que c'est le livre ?"
Hermione s'éloigna un peu de lui et lui répondit en gardant les yeux fixés sur sa page. "Non, ce n'est pas le livre. Je ne le traiterais jamais de manière aussi désinvolte."
"Qu'y a t'il dans les Iles Orcades ?" demanda Malefoy.
"Quoi ?" dit Hermione, levant les yeux.
Malefoy montrait l'ordinateur portable d'Hermione, où un paragraphe sur les îles écossaises était affiché à l'écran. Elle tendit la main et le referma.
"Ce ne sont pas tes affaires."
"C'est là où on va à Beltane, alors," dit Malefoy, l'air extrêmement satisfait. "Très bien, je me demandais où nous irions."
"Non, ce n'est pas là," dit Hermione en détournant les yeux. "Je regardais par - par simple curiosité."
"Essaie encore, mais en me regardant cette fois," dit magnanimement Malefoy.
Hermione croisa le regard de Malefoy. Ses yeux gris plongèrent dans les siens et elle eut l'impression qu'il pouvait lire ses pensées, sensation très intimidante. Elle ouvrit la bouche pour mentir à nouveau, mais tout ce qui vint fut "Pff."
Malefoy claqua la langue en signe de désapprobation et Hermione se renfrogna. Pourquoi le regard de Malefoy lui faisait-il un tel effet ? C'était déroutant et irritant.
"Je ne suis jamais allé sur les îles Orcades," continua Malefoy. Il tenta de ré-ouvrir l'ordinateur mais Hermione chassa sa main. "J'ai plutôt hâte."
"Tu n'as pas besoin d'avoir hâte. Tu ne viens pas."
"Est-ce que ça a à voir avec ton projet ?"
"Non," mentit Hermione, regardant de nouveau Malefoy presque dans les yeux. "C'est pour du tourisme."
"Dans les yeux, Granger, dans les yeux. Il faut me convaincre au plus profond de mon âme."
Elle le regarda de nouveau dans les yeux, mais, de façon exaspérante, seule la vérité sortit de sa bouche. "Oui, c'est en rapport avec mon projet."
"Alors je viens avec toi."
"Non. Tu peux aller dans les îles Orcades quand ça te chante. Tu n'as pas besoin de venir avec moi. Ce sera un voyage absolument pas dangereux. Pas d'offrandes. Pas de harpies."
"Je te ne laisse pas aller dans le trou du cul de l'Ecosse pour ton projet toute seule. Avec ma chance tu te ferais manger par un kelpie et je deviendrais un martyr du monde sorcier."
"Ne sois pas ridicule. Je me tiendrais à l'écart de toute étendue d'eau."
"Tu vas sur les îles Orcades," dit Malefoy, comme si Hermione était une débile profonde.
"Je suis au courant, évidemment. Mais j'y vais pour le feu, pas l'eau."
"C'est vrai. Beltane est tout à fait une fête du feu," dit Malefoy.
"Ça l'est. En fait, c'est -"
Hermione s'interrompit. Au plus elle poursuivait cette conversation, au plus elle en révélait à Malefoy, ce qui était l'inverse de ce qu'elle voulait. Elle opta pour un violent changement de sujet à la place.
"As-tu fini ton thé ?"
Malefoy vérifia son mug. "Presque."
Méfiante, Hermione se pencha vers Malefoy, attrapa son poignet et le tira vers elle. Le mug était vide.
"J'aimerais savoir mentir avec ne serait-ce que la moitié de ton aplomb," dit Hermione, un peu envieuse.
Elle relâcha son poignet.
"Ça vient avec la pratique," assura Malefoy comme s'il lui confiait un grand secret.
Hermione se leva et fit un peu de rangement dans l'espoir que Malefoy comprenne qu'il était censé partir. Si seulement elle pouvait le balayer dehors comme une vulgaire poussière...
"Comment vas-tu te rendre aux Orcades ?" demanda-il en ignorant le signal pourtant clair.
"Le Poudlard Express," dit Hermione en essayant de juguler son agacement.
"Il y a un bar sorcier à Thurso," dit Malefoy. "J'y ai attrapé un trafiquant il y a quelques années. Arrête de me grogner dessus. J'essaie de t'aider."
"Je pensais que la Cheminette était surveillée."
"Je pensais que c'était un séjour touristique."
"Ça l'est."
"Alors fait en sorte que ça en ait l'air. Utilise la Cheminette."
"Très bien."
"Le bar s'appelle le Gland d'Or."
"Tu plaisantes."
"Non." Malefoy se leva. "On se voit au Gland."
ooo
Le jour de Beltane, n'ayant plus besoin de passer la journée dans le Poudlard Express, Hermione suivit son emploi du temps habituel, c'est-à-dire cours magistral d'Immunologie le matin, travail au laboratoire le midi et garde à Sainte Mangouste l'après-midi. Elle avait prévu de prendre la Cheminette directement depuis Sainte Mangouste pour rejoindre le Gland d'or à Thurso d'où elle prendrait le ferry pour Eynhallow.
Mais, car il y avait toujours des imprévus à Sainte Mangouste, un idiot de sorcier crut que c'était une idée fantastique de prendre une Vipère Lebengo pour un boa. Il déboula à l'accueil avec l'animal enroulé autour du cou, les crochets plantés dans sa carotide au moment où Hermione s'apprêtait à partir - alors qu'elle avait déjà vingt minutes de retard sur son planning. Cela déclencha une vague de panique dans la salle d'attente où des sorciers souffrant de diverses affectations patientaient le temps d'être reçus par un Guérisseur.
Hermione attrapa le sorcier par le bras et transplana dans une salle de soin en prenant soin de garder ses mains à distance du serpent. Celui-ci, probablement mécontent de la sensation du transplanage, lâcha le cou du sorcier, laissant un geyser de sang éclabousser Hermione de la tête aux pieds.
Elle stupéfixa rapidement l'animal qu'elle poussa dans un coin de la pièce, fit léviter le patient sur la table d'examen où elle jugula l'hémorragie avec sa baguette.
Ce fut peine perdue, le venin devait contenir un anti-coagulant car la plaie ne se referma pas. Hermione jura entre ses dents. Elle jeta un sort de diagnostic qui confirma l'empoisonnement.
"Accio Antidote !" s'exclama-elle en appuyant sur la plaie avec des compresses qui devinrent aussitôt rouges. Elle saisit la petite fiole qui volait vers elle de sa main libre, arracha le bouchon avec les dents et versa le contenu dans la gorge de la victime.
Hermione sentit son Carnet à Papote vibrer dans sa poche. Malefoy devait s'impatienter. Elle n'avait pas le temps de s'occuper de ça pour le moment, le sorcier continuant de se vider de son sang entre ses doigts pressés contre la plaie.
Elle essaya une nouvelle fois de refermer la plaie mais l'antidote n'avait pas encore fait effet. Le sorcier était maintenant inconscient et Hermione commençait à s'inquiéter d'un possible arrêt cardiaque à cause de la quantité de sang perdue. Elle lança de nouveau un sort de diagnostic pour s'assurer que le cœur battait toujours et attira à elle une potion de régénération sanguine qu'elle versa également dans la bouche du patient.
La troisième tentative pour refermer la plaie fut la bonne. Elle attendit quelques minutes que la potion de régénération sanguine fasse effet.
Un nouveau sort de diagnostic confirma que le sorcier ne mourrait pas des conséquences de son hémorragie.
Le Carnet d'Hermione vibra de nouveau. Elle le sortit pour le consulter. Malefoy avait envoyé une série de points d'interrogation une demi heure plus tôt, puis Si tu n'es pas là d'ici quinze minutes, je vais présumer que tu as été enlevée et je vais transplaner jusqu'à toi quinze minutes après, puis à l'instant Je t'attends sur les quais.
5 minutes, répondit-elle.
Maintenant que la victime était stabilisée, Hermione put passer le relais à Mary Montgomery, infirmière de service cet après-midi là. Une fois toutes les informations pertinentes transmises, Hermione se précipita vers les cheminées de l'accueil. Elle jeta une poignée de poudre de Cheminette dans l'âtre et dit "Le Gland d'or" avant d'avancer dans les flammes.
Elle tourbillonna plus longtemps que d'habitude, voyant défiler des dizaines et des dizaines de foyers avant d'être éjectée, un peu nauséeuse, dans la salle principale du Gland d'Or. Elle prit à peine le temps de saluer le barman avant de se précipiter vers la sortie. Elle courut jusqu'aux quais, ses robes de guérisseuses volant derrière elle.
Hermione aperçut Malefoy au loin en compagnie d'un jeune homme étant probablement un garçon de quai.
"Je suis là," dit-elle en courant le long du quai, hors de souffle.
Malefoy se retourna vers elle et écarquilla les yeux.
"Par les tétons de Merlin," dit-il. "On dirait que tu viens juste d'assassiner quelqu'un."
"Wow," dit le garçon de quai, pâlissant. "Est-ce que c'est du sang ?"
"Coupure d'artère carotide - ça a l'air pire que ça ne l'est - il est en vie," haleta Hermione. Dans sa précipitation, elle avait oublié de se nettoyer. Elle dirigea sa baguette vers elle et lança un Evanesco. "Où est le bateau ?"
"L'est parti Miss," dit le garçon qui semblait intimidé par elle. "Z'aurez qu'à revenir demain."
"Revenir demain ?" répéta Hermione, au bord de la crise de nerf. "Je ne peux pas revenir demain. C'est forcément aujourd'hui. C'est Beltane."
Le garçon de quai fit un geste impuissant vers le quai vide. "S'il vous plaît, ne m'assassinez pas, Miss, ce n'est pas ma faute. Nous louons des balais, si vous aimez voler ? Il ne pleut plus, au moins."
Hermione vit Malefoy se prendre soudain d'intérêt pour la conversation.
"Montrez-moi les balais," dit-il.
"Des balais ?" répéta Hermione en panique. Les choses empiraient de seconde en seconde et elle sentait la situation lui échapper complètement.
"Ne ne laissez pas me tuer," entendit-elle le garçon dire à Malefoy alors qu'il le menait à hangar juste à côté. "Deux Noises pour en louer un, mais nous demandons une Mornille de caution."
Hermione les laissa à leurs balais et resta à l'extérieur à réfléchir aux solutions qui s'offraient à elle. Elle entendait Malefoy et le garçon discuter dans le hangar.
"Vous en avez avec deux sièges ?"
"Un Glorieux Planeur. Il a l'air fatigué mais il résiste au mauvais temps. Mon papa m'a appris à voler sur celui-là."
"Une option très utile, c'est sûr. A-il un système de navigation ?"
"Rudimentaire, monsieur. Mais il connait l'îlot."
"Marché conclu," entendit-elle Malefoy dire.
Ils sortirent du hangar, Malefoy tenant un vieux balai à la main. Le garçon verrouilla la porte et fila à toute allure sans regarder Hermione. Malefoy se tourna vers elle.
"Non," dit-elle catégoriquement.
Malefoy tint le balai contre le sol et grimpa dessus avec un air conquérant. "Très bien," dit-il. "J'attends ta solution."
"Je réfléchis," dit Hermione. "Laisse moi une minute."
Elle commença par enlever ses robes de guérisseuse - Malefoy détourna pudiquement le regard. Elle avait cousu sa poche extensible son jean, elle en sortit son anorak, ses bottes, une écharpe et des mitaines, tenue plus appropriée à la fraîcheur du nord de l'Ecosse. Elle saisit sa baguette.
"Nous allons procéder à une analyse SWOT," annonça-elle.
"Toute conversation avec toi est une sorte d'analyse," répliqua Malefoy.
"S.W.O.T," répéta Hermione.
"Je sais comment ça s'écrit."
"Non, S.W.O.T - c'est un acronyme."
"Drôle de façon d'épeler Granger."
Hermione prit une grande inspiration.
"L'ambition première de Drago Malefoy dans la vie est d'être une parfaite nuisance, arrête de l'encourager," se dit-elle tout haut.
"Je n'ai pas besoin d'encouragements, c'est mon état naturel."
Ignorant la nuisance naturelle, Hermione fit un mouvement de baguette pour faire apparaître le tableau à quatre entrées nécessaire à son analyse. Les quatre cases, portant les dénominations Strenghts (Forces), Weaknesses (Faiblesses), Opportunities (Opportunités) et Threats (Menaces), se mirent à luire dans la grisaille. Elle ajouta le titre - "Traverser la mer sur un balai" - puis remplit rapidement les cases. Faiblesses et Menaces furent vite complétées - 'Attaques de monstres de mer', 'Hypothermie', 'Mort probable'.
Dans les Forces, elle mit 'Ne pas retarder les recherches d'encore un an.' qu'elle le fit briller en rouge car c'était d'une importance capitale. Elle y ajouta 'Malefoy', qui parut flatté.
"Parce que," expliqua-elle, "tu sais voler."
Avant qu'il ne s'enorgueillisse un peu trop, elle ajouta également 'Malefoy' dans les Menaces. "Parce que tu es un maniaque qui va probablement faire des loopings ou des choses du genre qui vont nous tuer tous les deux."
Dans Opportunités, Malefoy inscrit 'Faire crier Granger', ce qu'Hermione ratura pour y mettre 'Obtenir des cendres' à la place.
"Des feux de Beltane ?" demanda Malefoy en ajoutant de nouveau 'Faire crier Granger' d'une façon qu'il croyait être discrète. Forte de sa résolution d'arrêter de l'encourager à être une nuisance, elle fit semblant de ne pas le remarquer.
"Oui. Tu t'en serais rendu compte de toute façon."
"C'était déjà le cas," se moqua Malefoy. "Mais, c'est bien - il ne restera pas grand chose d'autre que des cendres le temps qu'on arrive là bas, à ce train."
"Oui, hé bien, je n'avais pas compté dans mes plans un idiot de sorcier tentant d'utiliser une Vipère Lebengo comme cravate."
Hermione se redressa et étudia longuement le tableau lumineux. Elle craignait de devoir se rendre à l'évidence, il semblait ne pas y avoir d'autre solution. Elle regarda le vieux balai dans la main de Malefoy. Puis le ciel orageux illuminé par la lumière rouge du 'Ne pas retarder les recherches d'encore un an'.
"Merde," conclut-elle.
Malefoy fit un grand sourire.
"Allons-y," se résolut Hermione, qui se sentit pâlir à la pensée de ce qu'elle s'apprêtait à faire. "Tu n'as pas besoin d'avoir l'air si content," ajouta-elle.
Malefoy sourit encore plus largement. "Devant ou derrière ?" demanda-il, tenant le balai à l'horizontale. Je peux diriger des deux places."
"Laquelle est la moins horrible ?" demanda Hermione en regardant le balai tanguer devant elle.
"Si tu es à l'arrière, tu es la seule à pouvoir te tenir," dit Malefoy. "Mais tu es protégée du vent et tu ne peux pas voir grand chose, si ça peut aider. Si tu es devant, il n'y a rien entre le grand bleu et toi. Mais tu peux tenir le manche et je peux te tenir."
Pour une raison obscure, il semblait lutter pour ne pas rire et garder un air impassible. Trop préoccupée par sa mort imminente, elle ne lui demanda pas ce qui était si drôle et médita sur le dilemme qui s'offrait à elle.
"Je ne suis pas certaine de pouvoir me faire confiance pour ne pas m'évanouir et tomber du balai," dit Hermione. "Tu me tiendrais si j'étais devant ?"
"Oui."
C'était à la fois bien et pas bien, car elle n'avait ni envie de tomber du balai, ni d'être tenue dans les bras de Malefoy. Il y avait cependant des priorités, et sa réticence à s'approcher de Malefoy n'en était pas une à ce moment-là. Elle essaya de gagner du temps.
"Il n'y a pas de gilet de sauvetage, ou de casque, ou quelque chose comme ça ? J'aurais dû emmener un parachute."
"Un quoi ?"
"Oublie ça. Je vais choisir devant. Tiens moi. Si je meurs - j'ai juste - il y a beaucoup de choses que je veux faire avant de mourir. S'il te plait, ne me laisses pas mourir."
La terreur la prenait au ventre. Elle devait à tout prix récupérer ces cendres et la seule façon d'y arriver était de faire confiance à Malefoy. Il n'y aurait que lui entre elle et le vide, entre elle et la mort. Elle sentait la peur s'infiltrer dans la moindre parcelle de son corps. Tout cela lui donnait envie de se rouler en boule et de pleurer.
"Tu ne vas pas mourir, Granger."
"Je déteste voler."
"Je sais. Grimpe."
"Peut-être que tu peux me Stupéfixer et me réveiller une fois arrivé ?"
"Je ne peux pas tenir ton corps inanimé par ce vent, Granger."
"Je sais - je vais prendre un Philtre Calmant," dit Hermione en fouillant dans sa poche extensible. "Juste une demi-dose, par contre, pour garder l'esprit clair, je ne veux pas pousser sur le côté soporifique et tomber du balai."
Elle but le Philtre Calmant et se força à grimper sur le balai sans penser à ce qu'elle était en train de faire. Elle serra le manche de toutes ses forces et ferma les yeux.
"Es-tu prête ?" demanda Malefoy. Elle sentit qu'il grimpait derrière elle car le balai perdit légèrement en altitude. L'instant suivant, elle sentait la chaleur du corps de Malefoy contre son dos. Son odeur l'enveloppa, étrangement rassurante. Non, ce devait être le Philtre qui commençait à faire effet.
"Vas-y, vole," cracha-elle à travers ses dents serrées.
Elle sentit ses pieds quitter le sol et ferma les yeux plus fort. Le balai se pencha doucement alors que Malefoy décrivait une large courbe. Le vent glacé sembla traverser les vêtements d'Hermione comme si elle était nue.
"C'est un bon balai pour traverser la mer, il est bien stable," dit Malefoy quelque part au-dessus de la tête d'Hermione. Elle ne put qu'émettre un gargouillement en guise de réponse.
Hermione entendit Malefoy marmonner des sorts de brise-vent et de réchauffement. Ce dernier, en chassant le froid qui l'engourdissait déjà, fit frissonner Hermione contre Malefoy, qui sembla se tendre légèrement.
Hermione sentit qu'il continuait à décrire des cercles dans les airs, dans un sens puis dans l'autre. Enfin, il se pencha en avant, se pressant contre Hermione, et posa ses mains sur le manche devant les siennes, ses bras longeant les siens.
"Confortable," dit Malefoy presque à son oreille.
"Urk," dit Hermione, à la fois pétrifiée par le vol et par la proximité de Malefoy.
Après une dernière courbe, Hermione, les yeux toujours fermés, sentit que le balai commençait à filer tout droit, prenant de la vitesse. Ce changement lui fit remonter le cœur au bord des lèvres et elle maudit Malefoy sur plusieurs générations entre ses dents serrées.
Malefoy sembla peu s'en émouvoir car sa seule réaction fut de lui dire "Reste stable, Granger," sans ralentir le moindre du monde.
"À l'Îlot d'Eynhallow, vieux hibou," dit Malefoy, tapotant le balai.
Le balai accéléra, et Hermione retint un cri de terreur.
