Bonjour à tou·t·e·s,

Vous ne nous connaissez pas, vous nous croyez mortes peu importe ! Nous revoilà, telles des phœnix !

Le concept ? Deux héroïnes, deux auteurs : cloclosorcièremégalo pour les chapitres paires d'Anak et P'tite Yume pour les chapitres impairs de Sibéal.

On a voulu des personnages plus grands (faut dire que nous aussi on a vieilli) mais toujours aussi fun !

On espère que cela vous plaira ;)

Bonne lecture !


Chapitre 1

« Bienvenue à tous, asseyez-vous où vous voulez. Je suis votre professeure d'Histoire de la Magie, Miss O'Callaghan. J'espère que nous allons passer une bonne année ensemble.»

Les premiers années me regardent sans broncher. Satisfaite, j'agite ma baguette et la craie inscrit au tableau mon nom en toutes lettres. Je me poste devant mon bureau, m'appuie sur lui et leur demande de me dire ce qu'ils connaissent vraiment de l'histoire de leur nouvelle école Ilvermorny. Une gamine bondit aussitôt de son siège, je la reconnais tout de suite. Chaque année m'amène une bonne élève enthousiaste, et je remercie Merlin pour cela.

« Oui ?

Olivia Mayes Miss, se présente-t-elle avant de réciter, Ilvermorny a été fondée au XVIème siècle par James Steward et Isolt Sayre. Elle est composée de quatre maison qui symbolisent le Coeur, l'Esprit, l'Ame et le Corps.

En effet, et c'est cette complémentarité qui fait la force de cette école, non pas cette différence, continué-je. Notez que l'année exacte de la construction est 1620. »

Encouragée par Olivia, chacun y va de sa connaissance pour venir m'apprendre avec plus ou moins de certitude ce qu'il sait de son école. J'écoute avec attention, corrigeant les erreurs mais appréciant l'enthousiasme caractéristique des premières années encore excités par la nouveauté des lieux. La classe Womatou-Serpent cornu a toujours une très bonne dynamique. Cette complémentarité chère à James et Isolt vibre encore de toute sa force. Je circule dans les rangs, repérant sans difficulté les timides, les paresseux, les travailleurs, les brillants et les fauteurs de troubles. Prenant en notes mentalement, retenant les noms avec facilité. Je n'ai jamais eu aucun problème pour retenir quoi que ça soit. Il ne s'agit que de par cœur. Ce qui m'intéresse réellement dans l'Histoire ne sont pas la précision des dates, bien qu'elles soient essentielles, mais la réflexion qui s'appuie sur ces dates et ces faits. Bien évidement l'un d'eux me pose la même question à laquelle j'ai droit chaque année :

« Et vous Miss, vous étiez dans quelle maison ?

- Eh bien Micheal, tout d'abord je n'ai pas étudié mes premières années de Magie à Ilvermorny mais à Poudlard où j'ai été répartie à Serdaigle, expliqué-je. J'ai ensuite déménagé trois ans plus tard ici et je suis allée tout comme toi à Serpent cornu.

- Est-ce que Poudlard est différent d'ici ? Demande Fiona.

- Eh bien c'est tout l'intérêt de cette première année Fiona, découvrir toutes les grandes écoles de magie, leurs histoires, leurs spécificités mais aussi leurs ressemblances. Je te prierai de lever le doigt la prochaine fois pour prendre la parole.»

Elle pique un énorme fard et hoche la tête. Avant que l'heure ne sonne et qu'ils ne quittent la classe pour l'heure du déjeuner je leur demande de noter les devoirs pour le prochain cours : une présentation et petite histoire de leurs maisons. La cloche sonne juste après que j'ai fini de dicter le travail. Satisfaite de mon impeccable timing je les invite à quitter la salle de classe. Rejoignant mon bureau pour noter les absences dans mon cahier, je me demande avant combien de temps ils mettront à me prénommer comme le reste de leurs camarades « Sibérial ».

OoOo

« Sib ! »

Je lève le nez de mes papiers et m'arrête pour me retourner sur Murdock. Demi-nain d'un mètre soixante sept, nous nous partageons la matière Histoire de la Magie. De six ans mon aîné il s'adresse pourtant à moi non pas comme son disciple à qui je dois obéissance mais comme à une collègue. Ce qui n'était pas le cas avec mon maitre de stage lorsque j'ai décroché mon Bachelor en Histoire... Contrairement aux autres clans, le sien est reconnaissable non pas par une imposante barbe mais par le même symbole tatoué sur l'omoplate gauche. Bien évidemment il ne déroge pas à la barbe, la sienne brune est très courte et entretenue avec soin. Les Pourfendeurs de Roc, son clan, ont pour habitude de porter les cheveux longs, lui a cependant de décidé de – et je cite - « ne plus m'emmerder avec ces noeuds de merde » pour les porter très courts et souvent cachés sous un bonnet.

« Tu les as trouvé comment les p'tits nouveaux ? Ya deux trois palots tout braillards qu'ont manqué de chialer quand j'ai fait la démonstration de la hache. Chaque année ils sont de plus en plus faiblards ces mômes, c'est moi qui t'le dit !

- Tu as directement attaqué avec une démonstration de technique naine ? M'amusé-je, je ne suis pas certaine que ça soit dans le programme...

- C'était pour les introduire au sujet ! appuie-t-il avant de se gratter la tête, Anak m'a encore rappelé la réunion de début d'année ce soir. On va encore s'faire chier...

- Je suppose que l'on n'a pas vraiment le choix... »

Je soupire, remonte mes lunettes sur mon nez. C'est vraiment mal tombé cette réunion, j'avais décidé de rattraper mon retard des épisodes de Doctor Who... Et il y avait justement un marathon à la télévision ce soir... En faisant un crochet par mon appartement avant les cours de l'après-midi je peux toujours l'enregistrer pour ce week-end...

« Alors content d'avoir retrouvé ta cour mon beau prince ?! s'esclaffe Murdock. »

Valérian lui adresse un regard blasé. Ce qui ne manque pas de faire éclater Murdock d'un rire tonitruant. Vénale de son état et professeur de Sortilège de sa profession, Valérian a des yeux d'un bleu qui ensorcèle tout sur son passage, ravageant les cœurs de tous les élèves féminins et/ou masculins d'Ilvermorny. Il est tout aussi impossible pour moi de le croiser sans que le charme opère et que mon cœur ne fasse un petit soubresaut. Fasciné par sa beauté surréelle et son corps parfait.

« Pas besoin de me le rappeler, soupire-t-il en dévoilant trois lettres -probablement des déclarations d'amour-.

- Ah joli-coeur ! Si j'avais ta gueule d'ange... »

Valérian et moi jetons un œil circonspect à Murdock. Il n'est pas difficile d'imaginer le demi-nain fringuant et courant les jupons comme un ado en chaleur... Mon collègue aperçoit mon demi-sourire et me lance un clin d'oeil.

« Je n'ai rien besoin de t'apprendre à toi !

- A propos de la réunion, coupé-je, où se déroulera-t-elle ?

- Comme l'année dernière je crois, hausse-t-il des épaules.

- Bonjour professeur ! S'exclament soudainement et mielleusement deux élèves. »

Nul de besoin de retourner leur salut, elles n'ont d'yeux que pour Valérian qui les salue d'un sourire qu'il souhaite sûrement poli et professionnel mais qui nous ravage tous le cœur malgré ses efforts... J'ai un sourire amusé.

« Voyons le bon côté des choses, je n'ai aucun effort à faire pour avoir toute l'attention de ma classe ! S'exclame Valérian.

- Et dire que moi faut que j'agite de la hache pour qu'ils se la ferment !

- Ca m'étonne qu'aucun parent ne te soit encore tombé dessus !

- Yen a, yen a... Ya juste personne qui a cru bon de pousser la chose plus loin que la première rencontre, rit-il. »

OoOo

« Alors tu te plais ici ? »

Je retire ma bandoulière, faisant attention à ne pas accrocher un de mes pins Star Wars sur la chaise avant de m'assoir. Mon frère, affalé sur la sienne, les pieds sur son bureau, gribouille sur son parchemin ce qui est loin de ressembler à de la comptabilité – ce pour quoi il a été engagé pendant l'été par Ilvermorny. Il relève ses yeux chocolat, hérités de maman.

« C'est pas mal ouais ! Tournoie-t-il sur sa chaise, Faudra juste rajouter un ou deux trucs essentiels et ça devrait le faire ! »

J'arque un sourcil, connaissant mon petit frère, le critère « essentiel » ne correspondra probablement pas à la définition par laquelle le définit sa collègue qui partage son bureau. De derrière une montagne de papiers je la vois darder un regard agacé sur Nialh. Elle retire ses lunettes qui pendouillent sur sa poitrine grâce à une affreuse chaine en perles.

« Mr O'Gallaghan ! Dois-je vous rappeler que les comptes du mois d'août attendent toute votre attention !

- Ma chère Janine, lui renvoie-il son fameux sourire narquois, vous auriez remarqué si vous étiez plus à jour que je vous ai fait parvenir ce matin sur votre bureau, pile de droite, le graphique des comptes. »

Constatant la véracité du propos elle s'empourpre avant de retourner marmonner dans son coin « petit impertinent ! ». Refermant sèchement son tiroir pour lui signifier son agacement. Il lui adresse un clin d'oeil.

« Je vois que tu as déjà fait ta petite impression... remarqué-je. »

Comme toujours mon frère n'a aucun problème pour imposer sa présence et sa personnalité, en douceur ou de force. Au sein de notre famille il a toujours été l'enfant chéri, le prince à sa mère, le bricoleur de son père. L'enfant qu'on a gâté, complimenté, adoré. Il a gardé de son enfance une certaine arrogance et l'assurance impertinente que tout lui sourira quoi qu'il arrive. Et tout lui sourit, du haut de ces 25 ans il a réussi sans forcer des études de comptabilité – ayant un talent certain pour les chiffres – et a décroché un poste dès la fin de son année de Master.

« Et toi, les merdeux cette année ? Me demande-t-il en continuant son gribouillage.

- Comme chaque année, haussé-je les épaules, je suis venue t'apporter les inscriptions pour le voyage scolaire.

- Quoi ? S'offusque-t-il théâtralement, tu n'es même pas venue pour t'assurer que ton frère adoré n'était pas maltraité par cette aimable Janine ?

- Hélas non.

- Tu m'brises le cœur ! S'exclame-t-il en s'emparant de la liste. Pfff... Franchement j'regrette presque l'université, au moins on avait la décence d'attendre deux bonnes semaines avant de se mettre au boulot.»

Je lui adresse un sourire amusé, ébouriffe ses cheveux bruns. Puis sort de ma sacoche un croissant et le lui tends.

« Allez faut que je file, j'ai mes septième années dans dix minutes. »

Le croissant à moitié gobé, il me salue de la main. Ses doigts graisseux sur les parchemins ne manqueront sûrement pas de faire monter au plafond Janine.

OoOo

J'écris avec rapidité, faisant courir ma plume d'un bout à l'autre du parchemin. Levant les yeux pour vérifier mon brouillon. Remontant mes lunettes sur mon nez et ramenant ma large mèche derrière mon oreille. Les doigts engourdis, je décide de faire une pause, tentant sans y parvenir d'essuyer la tache d'encre sur mon majeur. Après tant d'années, elle semble être tatouée sur ma peau. M'enfonçant dans mon fauteuil que j'ai tôt eu fait d'agrémenter de quelques coussins, je cherche la faute d'orthographe sur cet article pour lequel j'ai tant travaillé. Il sera publié dans L'Observateur, à propos de Ilvermorny durant les actions du Mouvement de libération de la sorcière. Il a été commandée après la soutenance de ma thèse en juin dernier et doit sortir le moi prochain.

Et c'est loin d'être aussi bien que je souhaite... Faisant danser ma plume entre mes doigts, je fronce les sourcils en entendant la porte s'ouvrir brutalement. Elle s'en va valser contre le mur et faisant presque tomber la carte des îles des Emérydes.

« Bon alors on y va ou pas à la petite sauterie ? Beugle Murdock.

- Merlin la réunion ! M'écrié-je en me redressant. J'avais complètement oublié !

- Ah ben ça j'm'en serais douté tiens ! Se moque-t-il, prof d'Histoire et pas capable de se souvenir des trucs les plus élémentaires. Non mais tu l'as eu où ton diplôme ?

- Dans la même fête foraine que toi je pense, rié-je en sortant de ma salle pour la refermer magiquement. Allons-y. »

Son rire caverneux résonne dans le couloir tandis que nous nous dirigeons au rez-de-chaussée dans la salle des Professeurs. Miss Dubois résidante du tableau chargée de contrôler les entrées de la salle de classe nous accueille glacialement.

« Toujours les mêmes en retard ! S'écrit Géraldine vexée. Je suis pas concierge moi non plus hein ! J'avais rendez-vous !

- J'adore te voir en colère ma caille, tu es tout simplement irrésistible ! La nargue Murdock, t'ai-je cruellement manqué pendant l'été ?

- Oh ! Rosie-t-elle, c'est vous Mr Murdock! Ce n'est pas gentil de ne pas être venue me voir à votre retour !

- Je vous ai donc manqué, lance-t-il d'un clin d'oeil.

- Vous alors ! Glousse-t-elle. »

Et dans un froufrou de mousseline verte elle nous laisse entrer. Envoyant un baiser à mon collègue goguenard. Avant de s'exclamer, nous faisant nous retourner.

« Oh et Miss O'Gallaghan, votre frère est absolument char-mant !

- Vraiment ? Ironisé-je.

- Un am-ouuuur... roucoule-t-elle.

- Alors comme vous me faites des infidélités ma douce ! Et pour un blanc-bec en plus !

- Voyons très cher, ce n'était qu'un petit flirt... Vous savez bien que mon cœur ne bat que pour les vrais mâles. »

Merlin tout puissant...

OoOo

« Alors c'est elle la nouvelle ? »

Hanabi Hyuga, professeur d'Etudes des Non-Maj', darde ses yeux noirs éternellement blasés sur la nouvelle recrue au poste de professeur d'Astronomie, Anak Freeman. Une jeune femme élancée, pulpeuse, à la crinière digne de celle de Pocahantas. Et à en juger par les traits de son visage, définitivement d'origine amérindienne.

« Je crois bien oui, je n'ai pas été présentée.

- Elle a l'air de brasser beaucoup d'air, elle va se fatiguer pour rien.

- Un peu comme nos premières années, toujours enthousiaste la première semaine, sourié-je.

- Pas tous, soupire-t-elle, j'ai encore eu droit à un redoublant ! Harry Turner !

- Encore ?

- Oui, encore !

- Je crois que ça mérite bien une autre tasse de thé, proposé-je, je t'en ramène ?

- Que ne donnerai-je pas pour du thé ! Raille-t-elle, en nous faisant venir ici pour « consolider l'équipe », ils auraient pu prévoir au moins de quoi boire décemment ! »

Je lui tapote l'épaule avant de chercher du regard la bouilloire. Me remplissant ma tasse je tente de repérer Murdock. Avant d'avoir pu boire ma première gorgée, je suis violemment percutée. Mon mug va s'écraser au sol.

« Oh ! Je suis vraiment désolée ! s'exclame-t-elle, j'ai juste... enfin yavait... et puis... Oh je suis vraiment désolée ! Tu t'es ébouillantée ?

- Oh ! Non, non ! tenté-je de la calmer, c'est juste sur mes pieds, vraiment ce n'est rien. »

D'un geste de la baguette, les morceaux de porcelaine se regroupent pour retrouver leur forme d'origine. J'adresse un sourire rassurant à Anak, avant de remarquer la direction sur laquelle sont rivés ses yeux. Valérian.

« Oh ne t'inquiète pas, il nous le fait à tous !

- C'est un vénale ! S'exclame-t-elle ébahie. C'est la première fois que j'en vois un !

- Vraiment ? Il va falloir t'habituer alors. La première fois que je l'ai croisé, j'en ai oublié mon numéro de salle de classe. Il a fallu que j'aille lui demander s'il ne le connaissait pas. »

Elle a un rire sonore avant de tendre sa main.

« Anak, professeur d'Astronomie !

- Sibéal O'Callaghan, professeur d'Histoire, Bienvenue à Ilvermorny.

- Merci ! Je crois que je vais m'y sentir comme chez moi ! Sourit-elle. »