Maître des âmes
Chapitre 23 :
Face à face
Ce fut une bonne partie de la journée que Alexander passa avec les Cullen et la meute après le piège tendu par l'Ordre et leur arrestation. Ils restèrent ensemble jusqu'en début d'après-midi et ce fut l'arrivée de l'auror Icard qui sonna la fin. Alexander perçut son air grave et sérieux dés son arrivée, s'excusant auprès de ses amis qui s'en allèrent même s'ils rechignèrent quelque peu. Bientôt, il fut seul avec Gélias, s'installant avec lui, curieux de savoir ce que Dumbledore et l'Ordre avait pu dire.
- Laissez moi deviner, commença-t-il, protection diplomatique de la Confédération ?
- Comme nous l'avions prévu, approuva l'auror. Parce qu'ils sont venus en groupe et qu'ils vous ont attaqué en groupe, nous avons pu tous les arrêter mais seul quatre d'entre eux ont lancé des sorts illégaux.
- Dumbledore, Maugrey, Shacklebolt et Ronald Weasley si je ne me trompe pas, répondit-il. Des imperius.
- Exact. Ils ont été formellement identifié après analyse de leur baguette et comparaison avec les détections de notre magie de loi. Dumbledore a immédiatement invoqué une protection diplomatique de la Confédération et nous sommes en train de vérifier et d'attendre la confirmation. En attendant, nous sommes en droit de les garder jusqu'à quarante-huit heures pour ceux qui n'ont pas lancé de sorts illégaux et, normalement, ce serait la mise en détention provisoire pour les quatre autres le temps de l'enquête et jusqu'au procès.
- Seulement, je ne doute pas que vous aurez très vite une réponse de la Confédération pour les tirer de là, surtout lorsqu'ils sauront qu'ils m'ont retrouvé.
- Nous n'en doutons pas non plus mais nous faisons traîner autant pour les interroger que pour qu'on sache que nous ne plaisantons pas ici. Qu'on sache que vous avez notre protection et notre soutient.
- Et je ne sais comment vous en remercier.
- Vous n'avez pas à le faire, sourit-il. Nous avons déjà eu cette discussion. D'autant plus que vous faîte vous aussi beaucoup pour ce pays.
- Normal vu les problèmes potentiels que je vous amène, rit-il.
- Vous ne lâcherez jamais n'est-ce pas ? s'amusa-t-il. Enfin, nous les interrogeons sans relâche pour tenter d'en savoir plus sur leurs intentions et vous serez mis au courant bien sûr.
- Ils ne diront probablement pas grand-chose.
- Certainement mais nous essayons. Comme nous l'avions envisagé, ils ont d'abord voulu attaquer votre position ici, l'asile dont vous bénéficiez, la légalité de votre présence… Ils ont tenté de nous faire croire à une machination, un complot de votre part contre nous, de vous mettre des crimes sur le dos… Tout pour que nous renoncions à votre asile et que nous acceptions de vous remettre entre leurs mains. Nous n'avons donné aucun détail et simplement affirmé encore et encore que vous étiez sous la protection de l'asile légal dans notre pays et qu'aucune autre information sur vous ou votre dossier ne leur serait communiqué. Bien entendu, ils n'ont pu apporter aucune preuve de leurs allégations et ont refusé de ne serait-ce que signer une preuve magique de véracité de leurs dépositions.
- Comme c'est surprenant, ironisa-t-il en amusant l'auror.
- Eux disent simplement qu'ils n'ont aucune raison de se plier à une telle vérification et se sont vexés qu'elle leur soit demandé.
- Albus Dumbledore pense toujours que sa parole est loi et vérité absolue, soupira-t-il. Nous verrons ce qu'ils tenteront une fois sortis de ce pétrin. J'imagine que vous avez besoin de ma déposition.
- En effet mais il y a autre chose, remarqua-t-il l'air hésitant. Certains d'entre eux insistent très lourdement pour vous voir. Ils disent qu'ils sont inquiets pour vous, qu'ils ne veulent qu'être certains que vous êtes en sécurité, qu'ils sont vos amis, qu'ils ne voulaient pas vous faire de mal, qu'ils craignent que vous ayez été manipulé ou soyez sous influence… Ils insistent encore et encore pour vous parler.
- Lesquels ? demanda-t-il gravement.
- Remus Lupin, Rubeus Hagrid, Minerva McGonagall, Nymphadora Tonks, Luna Lovegood, Neville Londubat et Fred et Georges Weasley, posa-t-il. Nous ne leur avons pas donné la moindre réponse positive mais… j'ai eu l'impression qu'il y avait un fond de sincérité, dit-il précautionneusement. C'est pour cela que je vous en parle. D'autant plus qu'ils ne font pas partie de votre liste d'indésirables assurément déclarés.
Il y eut un moment de silence dans le salon, Alexander regardant dans le vide et Gélias le laissant réfléchir. Ces noms ne laissaient pas le jeune seigneur indifférent et ceux parce qu'il ignorait encore aujourd'hui où ils se plaçaient réellement. Lorsqu'il était parti, il était certain de quelques trahisons mais dans le flou total pour d'autre. Seulement, il ne pouvait pas prendre de risque et il n'était sûr de rien. Et après tout ce qu'il avait appris à ce moment là, il n'arrivait plus à faire confiance à ses anciennes connaissance. C'était un effet pervers de tout ceci, de toute ces trahisons et de toutes ces manipulations : il ne pouvait plus faire confiance à des personnes qui n'avaient peut-être rien fait. Mais cette situation était peut-être l'occasion de mettre plusieurs choses au clair.
- Puis-je leur parler ? questionna-t-il. Je dois avouer que je ne suis sûr de rien pour eux et ce serait peut-être l'occasion de tirer ça au clair en sécurité.
- Si vous souhaitez leur parler, nous sommes d'accord. C'est à vous de voir.
- Bon très bien. Allons déjà faire ma déposition puis je verrai, si ça vous convient ?
- Bien sûr. Voulez vous que l'on s'occupe de votre déposition ici ?
- Non. Allons au MACUSA, pas de passe droit. Faisons les choses comme il faut.
- Quand vous voulez.
- Alors allons-y, dit-il en se levant.
Il sortit sa baguette pour passer une tenue sorcière élégante mais sobre et ce fut ensemble qu'ils prirent sa cheminée pour rejoindre le MACUSA, débouchant dans un hall privé. Comme toujours désormais, un violent malaise prit Alexander, un mal de tête fulgurant lui fendant le crâne. Il vacilla dangereusement, sa vue troublée et il sentit Gélias le soutenir solidement et il prit une grande inspiration.
- Seigneur Potter ? Est-ce que ça va ? demanda-t-il en irradiant d'inquiétude.
- Oui. Juste un instant, pria-t-il en faisant apparaître une potion pour son mal de tête.
- Cette sensibilité aux transports magiques est bien plus violente que je ne l'imaginais, remarqua l'auror en le soutenant toujours.
- Oui. C'est un problème mais c'est peu de chose comparé à ce qui aurait pu résulter de cet accident, sourit-il. Je m'en sors bien.
- C'est quand même très handicapant. Voulez-vous rejoindre un salon privé pour souffler un peu ?
- Non ça ira merci, assura-t-il en faisant disparaître sa fiole vide. Disons que je n'utiliserai plus de transport sorcier vers un endroit où je ne suis pas sûr d'être en sécurité.
- Vous avez raison, ce serait dangereux.
- Oui. C'est bon merci, dit-il en se redressant. La déposition d'abord.
L'auror approuva et l'emmena vers le bureau des aurors par des chemins isolés du public. Une fois au bureau, il fut immédiatement reconnu par les aurors et respectueusement salué par eux. Il leur rendit, se tenant droit et légèrement souriant. Ils gagnèrent le bureau de Gélias qui s'occupa de sa déposition, détaillant les évènements avec lui pour l'enquête. Il prit aussi la plainte qu'il déposa officiellement bien sûr, décidé à ne pas se laisser faire. Lorsqu'ils en eurent terminés, un léger silence tomba avant que Alexander ne regarde directement l'auror.
- Puis-je les voir ? Lupin, Hagrid, McGonagall, Tonks, Lovegood, Londubat et les jumeaux Weasley ?
- Séparément ou ensemble ?
- Ensemble. Je n'aurais probablement pas la patience de les voir un à un.
- Voulez vous être accompagné par qui que ce soit ? Leurs baguettes sont confisquées et nos salles de discussion sont ensorcelés pour empêcher ceux que nous détenons d'utiliser une quelconque magie alors vous n'avez rien n'a craindre et il y aura des aurors derrière la porte de toute façon.
- J'irai seul. Aucun d'entre eux ne m'effraie, assura-t-il avec aplomb.
- D'accord. Si cela vous va, je vais vous conduire à un salon d'attente privée le temps d'organiser ça. Je n'en n'ai pas pour longtemps et je viendrai vous chercher.
- Merci Gélias, approuva-t-il.
Il se laissa donc conduire jusqu'à un salon tranquille où il put avoir une boisson et patienter confortablement assis dans un fauteuil, partagé entre angoisse, curiosité et empressement. Peut-être aurait-il des réponses à des questions qui le torturaient encore aujourd'hui. Mais il savait aussi qu'il devait être prudent parce que même s'ils étaient sincère, ils faisaient aussi confiance à Dumbledore et à bien d'autres gens. Ils pouvaient tous lui nuire sans même le vouloir et sans le réaliser et c'était ça le pire à ses yeux. Parce qu'avoir confiance ne suffisait pas, leur bonne foi ne suffisait pas. Comme annoncé, il ne fallut pas longtemps avant que Gélias ne revienne le chercher. Il le suivit jusqu'à une salle sécurisée gardée par deux aurors qui le saluèrent respectueusement. Il en fit de même et laissa l'auror Icard lui ouvrir. Il se redressa, ferma son expression et entra sans aucune hésitation. Ceux qu'il avait demandé étaient là, assis autour d'une table, relevant le regard vers lui lorsqu'il entra. Il les balaya du regard, impassible et fort. Il donna un regard à Gélias qui approuva et ressorti en refermant derrière lui. Lui même resta là, sans faire mine de s'asseoir, sentant leur angoisse, leur tension, leur appréhension, leur incertitude, leur questionnement…
- On m'a fait savoir que vous vouliez me parler, posa-t-il. J'écoute.
- Harry, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Remus.
- Ce serait plutôt à moi de poser cette question, répondit-il. C'est vous qui débarquez chez moi, sans rien savoir visiblement, et qui exigez que j'accède à toutes vos demandes sans broncher. Et faute d'obtenir ce que vous voulez, vous tentez de me piéger et de me contraindre. Alors c'est moi qui pose la question Remus : en quel honneur devrais-je m'expliquer sur quoi que ce soit ? Vous donner quoi que ce soit ?
- Tu as disparus sans prévenir, répondit-il, sans laisser un mot. Comment aurions pu ne pas nous inquiéter et penser au pire dans la situation dans laquelle nous étions, dans laquelle tu étais ?
- Je ne conteste pas ça Remus et j'ai répondu à ça devant Dumbledore l'autre jour il me semble.
- Il n'y avait rien de clair dans tout cela, plaida Minerva.
- Alors plutôt que de… je ne sais pas moi, m'inviter à m'asseoir autour d'une table avec vous pour en parler, vous avez préféré m'attaquer et tenter de me contraindre ? cingla-t-il en leur faisant détourner le regard. Plutôt que de venir me voir en face et me poser vos questions, vous avez préféré m'attaquer. Et plutôt que d'écouter ce que j'ai dit et de respecter ma volonté, vous avez préféré passer outre pour faire à votre envie ? tonna-t-il avec fureur. Et pourquoi ? Parce que Dumbledore pense que ça doit être ainsi je paris ? Parce qu'il dit que c'est le mieux à faire ? C'est exactement pour ça que je suis parti sans rien dire.
- Tu pouvais avoir été, être encore manipulé par on ne sait qui, subir des pressions ou on ne sait quoi, fit Tonks.
- Alors pourquoi ne pas poser la question avant toute autre chose ? claqua-t-il. Une question à laquelle j'ai répondu il me semble.
- Tu n'en n'es peut-être même pas conscient toi même et…, argumenta Minerva.
- Stop ! trancha-t-il. Avec des « si » on refait le monde professeur. Alors trêve de supposition. Je préfère la vérité. Vous savez maintenant que je bénéficie de l'asile du MACUSA et pour l'obtenir, j'ai dû prouver fermement que j'avais l'esprit libre, au sens direct du terme, que j'avais ma pleine conscience et on a vérifié que je n'étais sous l'influence d'aucune magie, d'aucune potion ou de quoi que ce soit. Ce point a été vérifié et revérifié et encore vérifié pour assurer que je n'étais pas un danger pour ce pays, que je disais la vérité et que j'étais de bonne foi compte tenu du conteste britannique. Autant j'ai pleinement accepté que le MACUSA me demande des preuves, des serments, des examens et tout un tas de choses pour démontrer ma bonne foi, pour prouver ce que je disais autant je ne l'accepterai pas venant de vous. Le simple fait que j'ai obtenu ce droit d'asile prouve que je suis en pleine possession de mes moyens et libre. Et je l'affirme encore une fois devant vous : je n'ai pas été manipulé, je n'ai pas été influencé, je n'ai subi aucune pression et j'ai choisi tout seul de partir comme je l'ai fait. Pour dire les choses très clairement : j'ai décidé de vous laisser tomber, de laisser tomber la guerre et de partir. Et il faudra vous contenter de ma parole, est-ce clair ?
Il y eut un moment de silence tendu et lourd dans la pièce, peu osant le regarder directement.
- Pourquoi es-tu parti Harry ? demanda doucement Luna. C'est vraiment à cause de la mort de Sirius ?
- La mort de Sirius a été le déclencheur oui. Sa mort a été un séisme dans ma vie oui. Au début, j'ai cru que c'était de ma faute et ça l'était mais pas complètement. Si seulement l'Ordre m'avait expliqué, entraîné, ça ne serait pas arrivé. Mais si seulement il n'avait s'agit que de cela. S'il n'y avait eu que ça, ça aurait pu s'arranger. Malheureusement, ce n'était que l'arbre qui cachait la forêt et le séisme a ouvert cet arbre en deux pour que je vois enfin cette forêt. Et il était temps. Il était plus que temps. Sirius avait constaté de nombreuses choses lui aussi et il a veillé à ce que j'en prenne connaissance. La vérité, c'est que pour Dumbledore et une bonne partie de l'Ordre, je n'étais qu'une arme, un pion dans un plan monté de longue date.
- Qu'est-ce que tu veux dire Harry ? demanda Neville.
- Personne ici dans cette pièce n'était concerné mais malheureusement, les trahisons des autres et les relations que vous avez avec eux, la confiance incertaine que vous aviez en moi, m'a obligé à me méfier d'absolument tout le monde. C'est la raison pour laquelle je suis parti sans prévenir personne et que je ne pouvais prendre le risque de reprendre contact avec qui que ce soit.
- Mais de quoi tu parles ? questionna Remus. Nous n'avons toujours voulu que ton bien Harry, te protéger et t'aider face à Tu-sais-qui.
- Tu es sûr de ça Remus ? Et tu sûr que c'est ce que Dumbledore et le reste de l'Ordre voulait ? Es-tu sûr que c'est ce que tu faisais vraiment ? Sirius se méfiait et il espionnait tout ce qu'il se passait au Square Grimmault et ce qu'il a découvert était pire que ce qu'il redoutait.
- Comment-ça ? demanda Fred.
- À votre avis, selon vous, qu'est-ce que je savais de ma famille, de mon héritage ou du testament de Sirius ? questionna-t-il.
- Et bien tout évidemment, répondit Minerva. Albus a dit qu'il vous avait tout expliqué.
- Erreur. Il ne m'a jamais rien dit sur quoi que ce soit. Je croyais que l'héritage de mes parents se résumait à un unique coffre, un coffre de compte enfant, et à notre maison en ruine de Godric's Hollow. Je ne savais rien d'autre. Quand au testament de Sirius, je n'en n'ai rien su non plus. Dumbledore m'a simplement dit qu'il n'y avait rien pour moi.
- Mais…, fit Remus.
- Je n'ai pas terminé. Dumbledore était mon tuteur magique et l'est devenu contre les volontés de mes parents laissés dans leurs testament qui avaient pris d'autres dispositions. Il a géré mon héritage et a tout fait pour que je ne sache rien du tout. Pire encore, il a bloqué toutes les informations, relevé sde compte, mouvement d'affaires et autre, que les gobelins voulaient me faire parvenir. Il m'a interdit de savoir pour mon héritage, pour mes titres, pour tout ce qu'il me restait de ma famille. Non content de cela, il s'est servi sur mes comptes en profitant de sa place de tuteur pour donner de l'argent à Poudlard et à l'Ordre. Des sommes totalement injustifiées et indécentes pour n'importe qui. Bref, il m'a volé. Saviez-vous aussi qu'il avait signé en mon nom une promesse de mariage avec Ginny avant même que je n'arrive à Poudlard et que cela a été une justification pour une fois de plus prendre mon argent et le donner à la famille Weasley sans que jamais je n'en sache quoi que ce soit ? Des discussions enregistrées au sein du Square, des discussions très claires entre Ron, Ginny, Molly, Arthur et Dumbledore, parlaient de mon mariage avec Ginny qui prendrait en main mes affaires pour moi. Ils discutaient de quoi me dire pour m'influencer, pour me déstabiliser, pour faire en sorte que je puisse un jour être jugé irresponsable et qu'ils puissent récupérer le contrôle de mon héritage. Ah et il faut aussi que je mentionne que tout avait été prévu d'avance, avant Poudlard. Que je vous rencontre vous sur le quai la première fois, dit-il en regardant les jumeaux, que Ron vienne s'installer avec moi pour devenir mon ami et puisse immédiatement dire : « Attention ! Serpentard méchant ! Albus Dumbledore grand sage héroïque et valeureux ! ». Quand à ma vie chez les Dursley… Dumbledore savait que j'y étais maltraité et exploité mais c'était ce qu'il voulait, pour que j'arrive à Poudlard mentalement affaibli et que je le prenne pour mon sauveur et mentor sans doute aucun.
Il y eut un moment de silence dans la pièce, tous choqués, la colère du jeune homme planant partout. Mais il continua :
- Si c'est Hagrid qui a été envoyé me chercher pour mes premières courses, c'est parce que Dumbledore savait que j'accrocherai avec une personne aussi gentille et sincère, que j'aurai confiance en lui et que, désolé Hagrid mais ce sont ses mots : « Hagrid était trop simple d'esprit pour seulement penser à lui dire ce que nous ne voulions pas qu'il sache. », dit-il en choquant le demi géant. Tout avait été construit depuis le début pour me manipuler. Ron et Hermione n'ont jamais été mes amis, ils étaient les agents de Dumbledore pour lui rapporter tout mes faits et gestes, mes mots et m'inciter à aller où il voulait que j'aille à faire ce qu'il voulait que je fasse, à rester loin de ce qu'il voulait que j'ignore, à penser ce qu'il voulait que je pense. Depuis le début, il n'y avait rien de vrai et il n'y avait rien de vrai avec Ginny non plus. Elle se pensait déjà être future madame Potter avant même que l'on se rencontre, avant même que je ne sache que j'étais un sorcier et sa relation avec moi était bâtie dans l'unique but d'obtenir ce mariage pour obtenir le contrôle de mon héritage.
Il se tut une fois de plus avant de poursuivre :
- Mais c'est loin d'être tout. Dumbledore voulait se servir de moi pour combattre Voldemort en espérant que je meurs dans l'opération. Et si je ne mourrais pas, ils avaient déjà des plans de secours pour régler ça, dit-il en les horrifiant. Dumbeldore voulait juste se servir de moi, exploiter ce lien abjecte que j'avais avec Voldemort pour découvrir ses secrets. Il ne m'a jamais appris réellement à m'en défendre parce que ça ne l'arrangeait pas. Il voulait que je vois dans son esprit et cela aurait été un argument de plus pour dire ensuite que j'étais compromis, que j'avais trahis. Il se fichait bien de ce que ce lien aurait pu me faire endurer au passage. Il a été l'artisan de l'épisode de la Pierre Philosophale et de toutes mes autres épreuves parce qu'il voulait que je me sente responsable de la guerre, de ce combat contre Voldemort. Il aurait pu m'éviter le Tournois et le retour de Voldemort mais il ne l'a pas fait. Pourtant, il aurait pu empêcher tout ça, m'entraîner et m'éduquer bien plus tôt et tout aurait été différent. Sirius avait plusieurs enregistrements de discussions très claires dans lesquelles Dumbledore, Maugrey, Kingsley, Molly, Arthur, Ron, Ginny et Hermione planifiaient ma mort après celle de Voldemort parce que j'étais selon eux trop instable, trop puissant, que je pourrais mal tourner, que j'étais incontrôlable sur le long terme, avec potentiellement trop d'influence si je battais Voldemort et qu'ils voulaient ce qui était à moi. Et tout cela, ce n'est qu'une goutte dans l'océan. Il faudrait des jours pour que j'expose chaque point allant jusqu'à impliquer le Ministère dans leurs combines. Et j'ai eu ces preuves certifiées par la magie. Sirius voulait me faire partir cet été là aussi mais il n'en n'a pas eu le temps et il avait l'impression que Dumbledore commençait à se méfier de lui. Il faisait tout pour empêcher Sirius d'obtenir ma garde et de tout me dire. C'est Bellatrix qui a tué Sirius mais c'est Dumbledore qui a joué pour organiser ce traquenard en espérant probablement qu'il y reste, avec peut-être un sort perdu d'un allié qui aurait dû le tuer d'une façon ou d'une autre pour qu'il cesse d'être un danger pour leurs projets !
Un silence atrocement lourd pesait dans la salle et Alex reprit encore une fois après les avoir balayé du regard.
- Alors oui je suis parti. J'ai eu des preuves pour une bonne partie de l'Ordre et pour d'autres et avec tout ça, je ne pouvais plus avoir confiance en qui que ce soit. J'ai décidé de vivre ma vie. Je ne me battrais pas pour le Royaume Unis, d'autant plus quand on regarde ce pays autoritaire, xénophobe, discriminatoire, tortionnaire avec les créatures magiques. Un pays abjecte qui avait déclenché cette guerre tout seul pour ensuite la mettre sur le dos d'un enfant innocent voué à la mort. Sans moi merci bien. Je ne reviendrai pas prendre par à cette guerre et je me défendrai bec et ongle contre ceux qui essaieront de m'y contraindre. Maintenant, vous pouvez croire ou refuser ce que j'ai dit, je m'en fiche. Mais ne revenez plus me voir en pensant tout savoir, en pensant pouvoir me juger et demander quoi que ce soit.
Il les regarda tous une dernière fois, sentant leur choc, comprenant qu'ils ne savaient rien de tout cela. Mais l'ignorance n'était pas une excuse à ses yeux, au contraire.
- Si vous voulez avoir une relation avec moi à l'avenir, vous allez devoir choisir entre eux et moi, posa-t-il. Cette guerre, Voldemort, Dumbledore et toutes ces machinations, j'ai dit stop et je ne reviendrai pas dessus. J'ai ma vie libre et heureuse ici et je n'y renoncerai pour rien au monde. Et inutile de me brandir la menace du Voldemort viendra te chercher, je le sais. Si ça doit être ainsi, ce sera ainsi parce que je décide comment mener ma vie. Au revoir.
Perturbés, aucun d'eux ne réagit lorsqu'il toqua à la porte pour sortir. Elle lui fut ouverte immédiatement et il s'en alla sans un regard en arrière, un peu soulagé d'avoir pu dire tout ça et trop énervé pour aller plus loin aujourd'hui avec eux. Il se demandait s'ils confronteraient Dumbledore et les autres une fois sortit de là mais il s'en fichait. Si un seul d'entre eux voulait revenir dans sa vie, il faudrait des preuves de confiance et de loyauté en béton pour qu'il accepte de tenter la chose. Il retourna discuter un instant avec Gélias de ce qu'il leur avait dit avant de rentrer chez lui par cheminée, la journée touchant à sa fin. Et finalement, il était soulagé de s'être confronté à eux, d'avoir dit ce qu'il avait à dire. Ils en feraient ce qu'ils voudraient maintenant.
Ce soir là, il fut particulièrement heureux de dîner en tête à tête avec Charlie, Bella chez les Cullen. Dîner avec son père de coeur le détendit complètement et il eut l'impression que la vie reprenait son cour. Le lendemain, il se leva pourtant tôt, rejoignant le domaine de Raël pour écrire à son avocate au sujet de sa plainte de la veille, lui expliquant la situation pour qu'elle prenne les choses en main. Jusque là, il n'y avait que pour ses affaires qu'elle travaillait avec lui mais il avait été convenu dés le début qu'elle pourrait avoir à faire à des choses de bien plus grande ampleur et c'était pour cela qu'elle avait été choisie. Il terminait lorsqu'il reçut un message de ses amis Abeytu sous la forme du patronus bison de Dyani. L'animal vint poser son front contre sa poitrine et il entendit le mots de la chef de tribu dans sa tête. Elle lui disait que la révélation de son véritable nom n'avait pas la moindre importance pour eux, que seul comptait la personne qu'il avait été avec eux. Elle disait qu'elle savait qui il était dans son âme et son coeur et que c'était tout ce qui comptait. Elle lui assurait que ça ne changeait rien et qu'il était toujours le bien venu chez eux.
Très ému, touché et soulagé, il répondit d'un autre patronus pour les remercier mais aussi pour dire qu'il préférait ne pas quitter Forks pendant un moment, de peur que ceux qui lui courraient après ne vienne y causer des problèmes. Mais il lui dit aussi qu'il serait ravi de les accueillir chez lui s'ils désiraient lui rendre visite, prévenant néanmoins de la possible présence Quileute et Cullen. Il mit autant de chaleur, d'amitié et de reconnaissance qu'il put dans son patronus avant de l'envoyer vers ses amis, tellement apaisé de savoir qu'ils ne lui en voulaient pas et espérant les revoir vite. Mais il ne pouvait s'éloigner pour le moment, de peur de ce qu'il pourrait arrivait maintenant qu'on savait qu'il était là. Ce fut avec joie qu'il accueillit Jacob lorsqu'il arriva, passant un moment paisible et tranquille en câlins avec son compagnon, le retrouvant un peu après ces jours de séparations forcés qui avaient été presque douloureux pour eux deux. Ils passèrent la matinée serrés l'un contre l'autre dans un canapé à s'embrasser, à se caresser, le loup se gorgeant de l'odeur de son compagnon avec plaisir.
- Tu m'as tellement tellement manqué ces deux dernières semaines, remarqua Jacob pour la énième fois en le serrant contre lui.
- Toi aussi tu m'as manqué, répondit-il lui aussi pour la énième fois.
Alexander se lova un peu plus dans ses bras, s'imprégnant de sa chaleur et de sa présence, très heureux de l'avoir avec lui, chez lui, sans rien d'autre. Ce ne fut qu'au déjeuner qu'ils se lâchèrent pour gagner la cuisine et manger un peu. Ils avaient à peine terminé que Alexander percevait une arrivée chez lui, reconnaissant le visiteur, souriant largement. Il prit la main de son loup pour l'entraîner sur la terrasse et accueillir l'invité qui se montra sous la forme d'un lynx qui tendit terriblement Jacob venant se poster devant son imprégné, protecteur, amusant celui-ci qui revint devant avec le sourire.
- Il n'y a rien n'a craindre Jake, assura-t-il. Ce n'est pas un lynx ordinaire, dit-il en s'approchant. Bonjour Nahele, salua-t-il joyeusement. Je suis très heureux de te voir. Je te présente Jacob Black des Quileute. Jacob, voici Nahele, l'un de mes amis.
Jacob observa l'animal avec perplexité, surpris lorsqu'il reprit forme humaine devant lui, laissant place à un amérindien vêtu traditionnellement. Il comprit alors qu'il s'agissait probablement d'un animagus s'il se souvenait bien du terme d'Alexander. Le jeune homme eut l'air amusé, venant prendre le bras d'Alexander pour le saluer, venant poser son front contre le sien.
- Bonjour mon frère, rendit-il avec un doux sourire. Tu nous manques, dit-il en reculant un peu. Je voulais m'assurer que tu allais bien avec les évènements récents ?
- Je vais bien merci. Et toi ? La tribu ? Comment allez vous ? Cela ne fait pas si longtemps et pourtant j'ai l'impression que ça fait des siècles depuis ma dernière visite.
- Je vais très bien et la tribu aussi. Je veux que tu saches que rien, rien n'a changé pour nous.
- Merci, répondit-il avec émotion. Je reviendrai vous rendre visite dés que je le pourrais mais pour le moment, je dois rester à Forks.
- Nous comprenons. Mais nous serions aussi ravis d'accepter ton invitation à venir ici si tu es d'accord. Plusieurs d'entre nous voudrais te voir et avoir de tes nouvelles de ta bouche.
- Bien sûr. J'en serai très heureux. Quand vous voulez.
- En fin d'après-midi ?
- Avec plaisir. Je vous attendrai avec impatience.
- Alors à tout à l'heure Alexander.
Ils se saluèrent et Nahele salua Jacob qui lui rendit avant de se transformer à nouveau et de disparaître dans la forêt. Un instant et Alex le sentait transplaner, retournant auprès de son loup. Le couple rentra alors, Jacob attirant son imprégné sur ses genoux.
- Tu m'en dis plus sur ce mystérieux inconnu ? demanda le loup un peu jaloux.
- Ce n'est pas un inconnu puisqu'il s'est présenté, s'amusa le jeune homme. C'était Nahele, un ami, un très bon ami que je vois comme un frère. Alors inutile d'être jaloux, s'amusa-t-il en déposant un léger baiser sur ses lèvres. Un ami sorcier, raison pour laquelle tu n'en n'as jamais entendu parler.
- Il y a des sorciers amérindiens ? s'étonna-t-il.
- Bien sûr. Il fut une époque où il n'y avait aucune séparation entre les tribus magiques, non magiques ou entre les deux comme les Quileute. Et toutes vos légendes de magies à travers toutes les tribus sont souvent bien vrais. Les sorciers amérindiens sont très renommés pour certaines magique dont les métamorphoses animales et c'est pour apprendre cette magie que j'ai pris contact avec la tribu de Nahele lorsque je suis arrivé ici. C'est avec eux que j'ai appris ma transformation en aigle et ils sont devenus des amis proches que je vois normalement toutes les semaines. Ils savent ce qu'il se passe alors ils s'inquiètent, sourit-il avec émotion.
- Ils sont du coin ?
- D'un point de vu magique oui avec nos transports instantanés mais d'un point de vu non magique ils ne sont pas du coin. Ils n'ont pas de contact avec les tribus hors monde magique mais ils les connaissent toutes. Bref…
- Pourquoi a-t-il dit que rien n'avait changé pour eux ?
- Parce que pour eux comme pour vous, j'étais juste Alexander White jusqu'à ce que mon passé débarque à nouveau. Et comme à vous, je leur ai dit à eux aussi. Sauf qu'eux ils sont du monde magique et ils savent ce que cela implique. Alors je craignais que cela change notre relation. Il s'avère que non.
- Je vois. Je serai curieux de les connaître.
- Je m'en doute et ça fait un moment que je pense à vous présenter mais il faut que je leur demande leur avis sur la question avant, s'amusa-t-il en le faisant sourire.
- Ba moi j'aimerai bien.
- Je leur proposerai, assura Alex.
Ce fut ensemble qu'ils passèrent une bonne part de l'après-midi avant que Jacob ne s'en aille pour le laisser préparer la visite de ses amis. Alexander prévint Charlie qu'il passait la soirée avec des amis pour qu'il ne s'inquiète pas et il rejoignit son espace feu de camps non loin de sa maison pour préparer sa soirée, prévoyant à boire et à manger. Et il fut très heureux de voir une dizaine d'Abeytu arriver, la dizaine dont-il était le plus proche. Il y avait Nahele bien sûr, Dyani et d'autres parmi lesquels plusieurs jeunes guerriers. Il les salua un à un avec plaisir avant de s'installer avec eux, brisant le silence en s'excusant de vive voix pour ses secrets. Dyani lui sourit et lui assura à nouveau que tous avaient compris et que ça ne changeait rien. Elle remarqua en revanche, avec amusement, que cela expliquait beaucoup de choses sur lui.
L'ambiance détendue, ils discutèrent plus franchement du sujet et Alexander répondit à leurs questions avant de leur expliquer ce qu'il s'était passé ces derniers jours, leurs assurant qu'il gérait la situation avec les aurors. Tout cela dit, ils passèrent à des sujets plus légers, souriant et s'amusant.
- Alors, tu semblais très proche de ce Quileute tout à l'heure, s'amusa Nahele. Jacob Black c'est ça ?
- C'est ça, approuva-t-il.
- Les Black chez les Quileute ? releva Dyani. Ne sont-ils pas les alpha naturels de leurs meutes lorsqu'elles se forment ? sourit-elle.
- Si, approuva-t-il.
- Et Jacob est un métamorphe n'est-ce pas, remarqua Nahele. Je l'ai senti.
- Encore vrai, s'amusa-t-il. Et oui, je suis proche de lui puisque tu veux tout savoir. D'ailleurs, après ta visite, je lui est rapidement expliqué qui tu étais.
- Il était jaloux lorsque je t'ai salué, taquina-t-il en faisant rire plusieurs de ses amis qui avaient vite compris.
- Oui, sourit-il. Il aimerait vous rencontrer, il était curieux, expliqua-t-il à Dyani. En faîte, je pensais depuis un moment à vous présenter les uns aux autres, avec votre accord bien sûr. Les Quileute auraient beaucoup à apprendre de vous et je pense qu'ils seraient plus à l'aise avec… avec…
- Avec des gens de leur peuple ? compléta doucement Dyani.
- Oui. La meute est jeune et j'ai fait de mon mieux pour les aider à comprendre leurs dons mais je reste un novice en la matière et je reste un étranger malgré tout. Vous saurez certainement bien plus de choses que je n'en saurais jamais sur leur culture, leur passé, leur façon de penser… tout. J'apprends de mon mieux mais on n'assimile pas une culture aussi ancienne si facilement et je ne sais pas grand-chose des magies et des passifs magiques des amérindiens. Cela et parce qu'ils sont impliqués dans le monde magique maintenant et que je crois que serez bien plus à même que moi de leur expliquer. Il y a tout ça et je pense que vous pourriez être bons amis.
- Et je serai moi même ravi de rencontrer ton âme sœur, sourit Dyani en le surprenant. Ne fais pas cette tête. Tu rayonnes depuis quelques temps et il se trouve que depuis peu, puisque tu nous avais dit que tu étais célibataire et que tu ne cherchais pas spécialement à partager la vie de quelqu'un, tu es avec un loup métamorphe sujet à l'imprégnation. Une mise en couple rapide avec ta magie qui pétille. Je ne suis pas une imbécile, s'amusa-t-elle en faisant rire les autres.
- J'aurais dû savoir que vous comprendriez, sourit-il. Oui, il est mon âme sœur. J'étais déjà proche de lui, des Quileute alors c'est une bonne chose.
- Peux tu les inviter à nous rejoindre ? demanda-t-elle.
Il approuva et contacta Jacob par leur lien télépathique, l'invitant lui et la meute à les rejoindre.
- Lien télépathique, releva Tokela taquin. C'est que la relation a vite évolué, remarqua-t-il avec un sous-entendu évident qui fit rire les autres.
Il prit un coup de coude de la part de Jolan assise près de lui et il en tomba presque à la renverse.
- Ne te moque pas d'un lien d'âme sœur, gronda-t-elle. Toi il faudrait ça au minimum pour que quelqu'un veuille de toi, taquina-t-elle en faisant pouffer les autres.
Une petite chamaillerie prit place entre eux, amusant Alexander. Quelques minutes encore et il se leva en sentant la meute qui approchait. Ils avaient fait le chemin en loup, reprenant forme humaine une fois tout près pour finalement émerger des bois, les deux groupes s'observant alors que les Abeytu, tous en vêtements traditionnels, se levaient. Alexander fit les présentations mais ce fut rapidement autre chose qui focalisa toute l'attention. Leah et Nahele se fixaient d'une manière bien particulière. Le sorcier vacilla et la louve se précipita vers lui, tous figés, tous comprenant sans le dire. Imprégnation. Ce fut Alexander qui s'approcha, souriant doucement :
- Nahele, voici Leah Clearwater. Leah, voici Nahele.
Il se détourna ensuite d'eux pour détourner aussi les autres, continuant les présentations comme si de rien n'était, tous comprenant qu'il voulait les laissez assimiler la chose. Bientôt, tous furent assis, le nouveau duo ensemble et Alexander alla prendre place près de Jacob qui l'entoura d'un bras.
- Est-ce que… commença Jacob hésitant.
- Est-ce que Nahele sait ce qu'est l'imprégnation ? termina-t-il pour lui. Oui, parfaitement. Les Abeytu savent encore mieux que moi ce dont-il s'agit, comme ils connaissent beaucoup mieux que moi les magies de métamorphoses animales, la vôtre incluse, expliqua-t-il. C'est eux qui m'ont appris la transformation animagus, celle en aigle.
- Appris est un bien grand mot, s'amusa Dyani. Il t'a suffi de quelques explications sommaires et d'une minute de méditation pour y arriver. Je n'avais jamais vu personne acquérir si vite cette transformation.
- Oui mais sans ces explications, je n'y serai jamais arrivé, remarqua-t-il.
- Bien sûr que si, défendit-elle. Avec un peu plus de temps seulement. C'est un plaisir pour nous de vous rencontrer loups Quileute, salua-t-elle en les regardant. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de meute.
- Vous nous connaissez ? demanda Sam aussi curieux que les autres.
- Oui. Si la partie magique de notre peuple s'est séparé de celle qui ne l'est pas, ou pas constamment de façon éveillée, précisa-t-elle, nous connaissons toutes les tribus, surtout celles qui vivent dans le même état que nous.
- Pourquoi nos communautés se sont séparées comme ça ? demanda Paul. J'ai du mal à comprendre.
- Cette séparation date de la mise en place du Secret Magique mondial, expliqua-t-elle. Lorsque les communauté magiques se sont cachées des non-maj. Cela nous a concerné aussi et nos shamans, nos sorciers, ce sont cachés et isolés pour protéger nos dons. Le MACUSA ne pouvait pas protéger tout les amérindien et les relations entre sorcier et non-maj était très mauvaises à l'époque.
- Pourquoi ? questionna Jared.
- Alexander, tu pourrais peut-être répondre. Les sorciers européens ont été les premiers concernés, remarqua Dyani.
- Oui. Le Secret Magique mondial a été instauré en 1692, commença-t-il. Cette décision a été prise à cause des très nombreuses chasses aux sorcières que nous subissions, partout dans le monde mais surtout en Europe. Nous avons perdu beaucoup de monde à cette époque et beaucoup d'enfants qui n'étaient pas encore capable de se défendre. Beaucoup de non-maj ont aussi eu droit au bûcher. Au Royaume-Unis, je sais qu'une délégation du gouvernement magique été allée voir le roi et la reine non-maj pour leur demander de nous protéger, sans succès. Sans parler des bûcher, les non-maj voulaient aussi nous forcer à leur apprendre la magie, à utiliser notre magie pour eux, nous exploiter. C'est à cause de toutes ces persécutions que le Secret Magique a été décidé et instauré. Aux États-Unis, les procès de Salem sont très connu mais il y en a eu bien d'autres et les tribus Amérindiennes magiques n'ont pas échappé à ça quand les non-maj blancs sont arrivés. C'est d'ailleurs en réponse aux procès de Salem que le MACUSA, le Congrès Magique des États-Unis d'Amérique, a été créé en 1693 pour protéger les communautés magiques du pays, amérindiens inclus.
- Ce que vous devez bien comprendre, intervint Dyani, c'est l'immense différence de relation qu'il y avait entre notre peuple et les sorciers des autres continents, ou entre nous et les colons blancs qui sont arrivés et qui ont colonisé de force. Alexander vous a-t-il déjà parlé des transports utilisés par les sorciers ?
- Oui, approuva Jacob. Le transplanage ?
- Parmi d'autres en effet. Les êtres magiques peuvent depuis longtemps voyager facilement sur de longues distances, posa-t-elle. Notre peuple avait des relations fournies et régulières avec les peuples magiques d'Europe et Afrique depuis le Moyen-âge, dit-elle en les surprenant. Nous étions amis avec les sorciers d'Europe bien avant que les colons n'arrivent ici. Et les sorciers, ou les autres peuples magiques, n'ont jamais voulu nous prendre nos terres ou nous chasser. Nous étions égaux, nous avions des relations depuis longtemps et nous nous respections les un les autres. Nous partagions nos magies et quand des sorciers originaires d'Europe ont créé la première grande école de magie du pays, Ilvermorny, nous avons aidé et nos enfants pouvaient aller y étudier comme n'importe qui d'autre. Il n'y avait pas de discrimination entre nos communautés mais de l'amitié et du respect.
- Très différent des colons, comprit Quil.
- Oui, approuva-t-elle. De fait, nos relations avec les êtres magiques d'origines étrangères sont très différentes de celle que vous même pouvez avoir avec les descendants des colons. Au début, les sorciers européens qui sont venus avec les colons l'ont fait dans l'idée de venir nous aider avec eux, de se battre avec nous comme nos frères. Mais nous n'étions pas assez nombreux et les non-maj savaient s'en prendre aux plus fragiles d'entre nous.
- Et malgré les relations générale très bonne, il y avait quand même quelques êtres magiques du mauvais côté de la barrière qui aidaient les non-maj pour un avantage ou un autre, comme certains non-maj voulaient nous aider, remarqua Alexander. Il y en a eu des deux côtés.
- Tout à fait, approuva Dyani. Quand le MACUSA a été fondé et que les premiers aurors ont été formé pour protéger la population magique du pays, nous étions inclus. Mais le MACUSA ne pouvait pas protéger tout le monde et il y avait une grande inimité entre ceux qui étaient magique et ceux qui ne l'étaient pas. À l'époque, le peuple tout entier a décidé, tous ensemble, que la part magique d'entre nous devait s'isoler avec le monde magique pour protéger au moins cette part de notre peuple, notre magie, notre culture et nos savoirs. Ce fut une décision collective et ce fut pour cela que nous avons été séparé. Même ainsi, le MACUSA a eu beaucoup de mal à nous protéger et tous dans ce pays se souviennent des douze premiers aurors du MACUSA qui ont risqué leurs vies à de nombreuses reprises et réalisés des miracles pour protéger la part magique du pays, dit-elle avec un regard très doux pour Alexander.
- Ils n'étaient que douze ? s'étonna Seth.
- Douze oui, approuva-t-elle. Douze très grands sorciers valeureux et bienveillants. Leurs descendants sont encore aujourd'hui très respecté pour ce qu'ils ont fait. Peu des Douze ont eu une très longue vie et la plus part sont morts en protégeant le monde magique de nos terres. Et leurs descendants ont tous été à la hauteur de leur ancêtre ici même si leurs douze lignées ne sont plus toutes là aujourd'hui ou il ne reste plus beaucoup d'héritier. Nous avons la chance d'en avoir un ici même, sourit-elle largement pour Alexander qui reçut tout les regards des loups.
- Tu descends de l'un de ces sorciers ? s'étonna Jacob.
- Pas au sens direct mais nous sommes de la même famille et nos ancêtres sont communs. Il aurait été un je ne sais combien de fois grand-oncle pour moi. Ma famille, celle de mon père, a une grande histoire au Royaume-Unis mais aussi ici avec Abraham qui fut l'un des douze premiers aurors du MACUSA. Cela fait que mon nom est encore très respecté ici et ça a été un argument de plus pour avoir l'asile.
- Encore aujourd'hui, tous connaissent le nom d'Abraham parmi nous, posa Dyani. Il nous a énormément aidé au mépris de sa vie. Pour en revenir à la question de base, c'est pour cela que nos communauté se sont retrouvées séparés par le Secret Magique mais ça ne nous empêche pas de garder un œil sur nos frères et certaines tribus magiques ont des relations avec des tribus non magique à condition de garder le secret comme pour tout le monde.
- Comment vous vous connaissez ? demanda Sam.
- Quand je suis arrivé, l'un de mes projets était d'apprendre la transformation animagus, raconta Alexander. C'était très important pour moi mais j'étais aussi très curieux de découvrir la magie des amérindiens qui sont très reconnus chez les sorciers dans plusieurs domaines pour leur savoir. Alors j'ai demandé au MACUSA s'il y aurait une tribu ouverte à un contact et ils m'ont parlé des Abeytu. Après avoir retrouvé la mémoire, j'ai pris contact avec eux, ils ont accepté de me voir. On s'est rencontré, ils ont bien voulu m'apprendre et on est devenu amis. Je vais souvent leur rendre visite. Ils m'ont appris énormément de choses. J'avoue que ça faisait longtemps que j'aurais aimé vous présenter mais je ne pouvais pas avec le Secret. Ce n'est plus un problème maintenant, dit-il en souriant à Jacob. Et nous avons une deuxième raisons désormais, s'amusa-t-il en regardant Leah et Nahele qui parlaient entre eux.
Tous sourirent à cela, ne faisant aucune remarque sur la paire isolée dans sa bulle. Ils se mirent à discuter, faisant connaissance avec plaisir, parlant de leur peuple, de leur histoire puis de magie. Et Alexander souriait en sentant que ça accrochait naturellement entre eux, comme il l'avait imaginé. Il s'assura que tout le monde ait à boire et à manger autour de son grand feu de camps, heureux dans cette soirée agréable. L'ambiance s'était très vite détendue et faîte légère. Ce fut jusque tard dans la soirée qu'ils restèrent ensemble, prévoyant déjà de se revoir, Nahele assurant qu'il reviendrait voir Leah dés le lendemain, demandant à Jacob la permission de venir à la Réserve. Il l'obtint sans mal, Alex assurant qu'il pouvait passer par chez lui pour transplaner en toute discrétion s'il le voulait. Découvrir ce lien était une très bonne chose autant pour Leah qui en avait bien besoin que pour Nahele qui estimait énormément ce lien et qui le méritait largement pour Alexander. Et cela lui promettait de voir son frère de cœur encore plus souvent.
