Mage Seigneurial
Chapitre 32 :
Soutien
Le lendemain de son vol salvateur avec Zelphride qu'il avait eu beaucoup de mal à quitter, Harry vit revenir tout ses professeurs particuliers. Ce jour là, ils auraient tous un peu de temps avec lui pour faire le point sur ce qu'il avait fait depuis septembre à Poudlard, répondre à ses questions et mettre en place la suite. C'était ce qu'ils feraient pendant ces vacances entrecoupées de Noël et de la Nouvelle année. Sa journée fut donc bien remplie une fois encore et il laissa ses professeurs repartir en leur souhaitant un joyeux Noël. Il alla ensuite rendre visite à Amélia et Garrick qui, comme lui, avaient vu Isaac au matin. Ils allaient un peu mieux que la veille mais avait toujours autant besoin de repos. Cela fait, il retourna au travail dans son bureau.
La veille de Noël, il demanda à ses elfes de préparer un dîner particulier pour ce soir, pour lui, pour eux, pour Amcinthe et ses quatre protégés. Comme l'année précédente, Arthur allait fêter la veille de Noël et Noël chez les Lafay, Isaac dans sa famille comme tout les autres. Adélème l'avait invité à venir le fêter chez lui, avec sa famille, comme l'année précédente. Il avait insisté encore plus que la dernière fois mais comme la dernière fois, Harry avait préféré décliner. Il ne connaissait pas encore la famille d'Adélème, sa femme, ses enfants… Mais il ne voulait pas les mettre plus en danger que le contexte le faisait déjà en se montrant lié à eux d'une manière ou d'une autre. Adélème était déjà trop. Il faisait tout son possible pour ne pas mettre plus de monde en danger. Ses elfes furent ravis d'accepter cette tâche. Cela n'empêcha pas Harry de s'entraîner et de travailler. Lorsque Isaac arriva pour ses visites, il s'isola avec lui dans l'infirmerie, son ami vérifiant les brûlures et autres blessures. Cette fois, tout était bel et bien guéris, Isaac heureux de la constater.
- Il y a une chose dont j'aimerais vous parler Harry, commença le médicomage en s'asseyant près de lui.
- Je vous écoute, répondit-il en percevant sa gravité dans son aura.
- Je sais que vous êtes en train de rassembler des partisans pour vous aider à combattre Voldemort s'il venait à attaquer. Bien sûr je n'ai pas les détails et je sais que vous mettez certainement tout le monde sous secret. Ce que je comprend. Enfin, tout ça pour dire que j'aimerai participer.
- J'apprécie Isaac mais vous savez, je m'applique à trouver des gens qui ont une réelle expérience du combat. Je ne veux envoyer personne se faire tuer pour rien.
- Cela ne m'étonne pas vous connaissant et c'est vrai, je suis très loin d'être un combattant. Je pensais à un autre type de participation. S'il y a combat, je pense que vous aurez besoin de médicomage pour prendre en charge les blessés surtout si les combats devaient durer longtemps. Vous aurez besoin de médicomage pour soutenir. Je voudrai être là pour ça. Je ne pourrais pas combattre, j'en suis incapable. Mais je peux soigner les gens, éviter qu'il y ait plus de victimes, soutenir. Je veux vous aider comme je peux et je pense connaître d'autres médicomages compétents qui serait prêt à en faire de même.
- Je vais y réfléchir, approuva-t-il. Je n'avais pas pensé à ça mais c'est vrai que ça pourrait être très utile et judicieux. Laissez moi le temps d'y penser.
- D'accord. Dîtes moi lorsque vous aurez décidé.
- Je le ferai. Il y avait moi aussi une chose que je voulais vous demander.
- Laquelle ?
- Pourriez vous m'enseigner quelques sortilèges de médicomagie d'urgence ? Si je dois combattre Voldemort ou d'autres, il est fort probable et même quasi certain que je serai blessé. Je veux être capable de faire le nécessaire sur le champs en cas de dommage grave. Comment arrêter une hémorragie, consolider au moins temporairement une fracture pour pouvoir bouger et continuer, stabiliser des blessures rapidement… Dans mon cas, je n'aurai peut-être pas le loisir de me faire soigner à l'arrière et ne plus pouvoir me battre signifierai la mort. Alors je me demandais si vous pouviez m'enseigner ce qu'il faut ?
- Bien sûr, approuva-t-il avec un sourire triste. Laissez moi quelques jours pour faire une liste des sorts les plus utiles que vous pourriez assimiler rapidement et nous pourrons faire cela.
- Merci beaucoup Isaac.
- Ce n'est rien, je ferai de mon mieux pour vous aider à condition que vous fassiez de votre mieux pour rester en vie.
Harry approuva, ils se saluèrent, et il le regarda s'en aller pour aller voir Amélia et Garrick, pensant à la proposition. Il était vrai qu'il n'avait pas pensé au soutient mais avoir des médicomages à l'arrière pourrait en effet être très utile et sauver des vies. Quel imbécile il avait été de ne pas y penser avant. Mais il ne fallait pas faire cela n'importe comment. Aussi, il se donna du temps pour mûrir la chose pendant les vacances. La visite d'Isaac terminée, il retourna au travail jusqu'au déjeuner qu'il prit uniquement avec Amcinthe. Il laissa ensuite le démon pour aller à la Citadelle, seul endroit où il ne pouvait le suivre. Il y passa l'après-midi entière à étudier là encore. Il se demandait si d'autres lords étaient proches ou non de la trouver, s'ils la cherchaient aussi. Il espérait ne pas être seul ici indéfiniment. Il rentra assez tard, juste à temps pour dîner et il fut accueilli par Amcinthe qui prit immédiatement de ses nouvelles, lui retirant sa cape doublée avec délicatesse. Ce fut avec lui qu'il rejoignit la salle à manger du soir, le démon prenant une forme parfaitement humaine pour les invités qui ne l'avaient pas encore rencontré. Ils entrèrent bientôt, trouvant là les quatre elfes, Luna, son père, Garrick et Amélia déjà confortablement installés à table. Avismark n'était pas là mais Noël ne signifiait rien pour lui et il n'aimait toujours pas les autres sorciers. Tout les regards se tournèrent vers eux à leur entrée :
- Harry ! s'exclama Luna. Je me demandais où tu avais disparu.
- Je suis très occupé, s'excusa-t-il. Mais je n'allais pas manquer Noël. Je suis navré que vous ne puissiez le fêter chez vous ou avec vos familles. À défaut, nous le fêterons ensemble, dit-il en les faisant sourire alors qu'il s'approchait. Permettez moi de vous présenter Amcinthe. J'ai une absolue confiance en lui. Il vit au château également et il m'aide en tellement de choses que je ne saurai en faire la liste, assura-t-il en faisant rayonner le démon de bonheur.
Tous se saluèrent et ils prirent place avec eux, Amcinthe s'installant à sa gauche après l'avoir aidé galamment à s'asseoir comme toujours. Harry et les elfes s'y étaient habitués mais les quatre autres regardèrent cela avec surprise, comme ils furent surpris que les elfes s'installent à table avec eux.
- Vous restez manger avec nous ? demanda Luna à Dorémi assise près d'elle. C'est super, sourit-elle lorsque l'elfe approuva vivement.
- Je ne sais pas s'ils vous l'ont dit mais Dobby, Ori, Mella et Dorémi sont libres, dit-il en surprenant les quatre sorciers. Je les ai libéré. Ils travaillent ici comme des employés ordinaires, avec des vacances, un salaire, des heures de repos, logé, nourris blanchis et ils ont la possibilité de dire non ou de refuser ce qu'ils veulent. Ils sont comme des employés ordinaires à mon service et ce, volontairement. Et ils sont aussi de très grands amis pour moi, dit-il en les faisant sourire. Je ne sais pas ce que je ferai sans eux et leur travail exemplaire. Alors bien sûr, pour telle occasion, ils viennent fêter avec moi et donc avec vous aussi.
- Quel concept original, fit Xenophilius avec ce même air rêveur que sa fille avait.
- C'est très bienveillant de votre part, remarqua Amélia.
- C'est surtout normal, répondit-il. Je déteste l'esclavage et l'exploitation des êtres et même des animaux. Ce n'est pas une chose que je peux tolérer. Je ne peux pas l'abolir partout mais je peux l'abolir chez moi.
Tous sourirent à sa volonté, pas du tout gênés d'avoir les elfes avec eux. Ils entamèrent le repas dans une salle à manger abondamment décorée pour l'occasion, une légère musique de fond résonnant, un grand feu brûlant dans la cheminée alors qu'il neigeait dehors.
- Qu'est-ce que tu as fait toute la journée Harry ? demanda Luna.
- Pas de vacances pour moi, je travaille, j'étudie et je m'entraîne, sourit-il.
- Pour la guerre ? demanda Amélia grave.
- Pour me protéger avant tout mais oui. Nous discuterons de ça après Noël si vous le voulez bien. Jusque là, laissons un peu tout cela de côté.
Tous approuvèrent et ce fut finalement sur le tournois d'icarel que Luna lança la discussion, Harry expliquant quel était ce sport créé durant l'enfermement des deux aînés. Ils en parlèrent longuement comme ils parlèrent de sujets légers en profitant longuement du délicieux repas préparé par les elfes. Ils parlèrent du château aussi, de l'accession à ses titres du jeune homme. Ils ne terminèrent pas trop tard, les deux blessés ayant bien besoin de repos mais ils se retrouvèrent au matin dans le grand salon pour un petit déjeuner typique de Noël. Harry avait fait envoyé ses cadeaux dans un salon privé, ne voulant guère les exposer aux autres où les ouvrir devant eux. Ses elfes avaient eu la même délicatesse et avait envoyé les présents qu'il y avait pour eux dans leurs quartiers. Harry resta avec eux toute la matinée, déjeunant en leur compagnie avant de s'en aller pour la Citadelle, puis pour un petit vol avec Zelphride pour terminer sa journée.
Le jour suivant, il reprenait ses cours avec ses professeurs, commençant avec Bastide et Arthur tôt au matin. Adélème était venu assister aux exercices comme toujours et comme toujours Avismark et Amcinthe étaient là aussi, se proposant comme partenaire d'entraînement à l'occasion. Puis il passa la matinée dans son bureau pour étudier avec Solange ce jour là, son mentor et le démon également présent même si ce dernier n'intervenait presque jamais. Non, lui, il ne cessait de regarder le lord, lui glissant des compliments, veillant à son confort, lui servant le thé et venant parfois lui masser les épaules. Les autres faisaient mines de ne rien voir, s'habituant à ce comportement de la part d'Amcinthe de toute évidence très attaché au jeune lord. Tellement que Harry semblait être le seul à ne pas avoir compris quelle était l'exacte raison de sa réponse au rituel, pourquoi il l'avait choisi. Mais il devait le réaliser de lui même ou Amcinthe devrait lui dire. En attendant, son attention faisait de toute évidence beaucoup de bien au jeune homme qui se détendait et se laissait faire avec lui. Alors ils ne faisaient jamais de remarques.
Lorsque le déjeuner arriva, Adélème proposa d'aller déjeuner avec les autres, espérant que cela relaxerait son protégé et Harry approuva. Ils retrouvèrent donc ses quatre protégés à la salle à manger. Si Amélia et Garrick ne pouvaient pas encore se lever, les elfes se faisaient un plaisir de les déplacer dans le château pour qu'ils puissent voir autre chose que leur chambre. Entrant, ils se saluèrent et Harry présenta Adélème comme lord Lafay et son mentor, ainsi que Arthur comme membre de la famille Lafay, son meilleur ami ainsi que maître épéiste, spécifiant qu'il vivait également au château. Adélème fit savoir à quel point il était heureux de les voir sains et sauf tout les quatre et ils commencèrent à discuter tout en mangeant.
- Accepterez vous de parler plus sérieusement de la situation du pays maintenant que Noël est passé ? demanda Amélia l'air de rien.
- Je vous l'avais promis, sourit Harry. Mais si nous nous mettons à en parler sérieusement, je vais devoir vous demander de signer un accord de confidentialité magique qui me garantira que tout ce que vous apprendrez, verrez ou entendrez dans ce château restera secret.
Tout les quatre approuvèrent comme si c'était l'évidence et le firent sur le champs. Cela fait, Harry commença par le début, par la découverte de ses titres l'année précédente, les manquements de Dumbledore et le pourquoi il s'était séparé de lui et de l'Ordre. La plus choquée de tous fut Amélia qui pesta copieusement contre Dumbledore qu'elle n'aimait pas de toute évidence. Elle lui indiqua toutes les procédures en justice qu'il pouvait engager contre lui et il assura qu'il le ferait lorsque le pays serait en état pour ça. Il expliqua ainsi la présence d'Adélème et son apprentissage avec des professeurs particuliers. Ils s'en tinrent à ces sujets ce jour là mais Harry savait qu'il aurait des discussions plus sérieuses avec Amélia qui voulait savoir et qui voulait agir. Le déjeuner terminé, Harry retourna à ses études après lesquelles il alla passer un moment de travail à la Citadelle non sans aller voir Zelphride.
Le lendemain, samedi, il eut son entraînement matinal, puis ses cours qui s'arrêtaient à midi ce jour là. L'après-midi, bien caché sous ses sorts et sa cape d'invisibilité, accompagné d'Arthur et Amcinthe, il se rendit à Gringotts, empruntant l'entrée privée qui lui avait été offerte. Il y fut accueilli sur le champs, vite conduit dans un bureau sécurisé. Il put y rencontrer son conseiller avec lequel il mena les affaires qu'il devait mener, signant ses derniers rachats sur le Chemin de Traverse. Cela lui coûtait des fortunes malgré les très gros rabais obtenu avec le contexte actuel, mais au moins, il sécurisait ça, empêchait les mages noirs et autres criminels de s'y installer et il pourrait aider à le rétablir après la guerre. Il parla affaire un moment pour finalement recevoir une courte visite de Ragnok qui vint lui signifier que Barnur lui avait fait un rapport sur ses projets pour les mercenaires gobelins. Bien sûr, il n'avait rien pu dire de significatif avec le pacte magique mais sa confiance et son assurance avaient suffis à Ragnok pour comprendre qu'il gérait très bien la situation et il vint lui faire savoir.
Le jour suivant, il avait organisé une réunion des chefs du Pacte de Cabra au Jardin Nériade, au cromlech de Cabra. Ils s'étaient retrouvés pour discuter des possibilités stratégiques, de comment les choses se présentaient, des informations que les uns et les autres avaient. Harry proposa l'idée de l'unité de médicomage et tous l'approuvèrent, lui faisant confiance pour recruter des personnes solides et assurant qu'ils verraient s'ils pouvaient proposer des candidats aussi. Faire un point tous ensemble au calme leur fit du bien. Une fois la réunion close, il rentra déjeuner après quoi il se rendit à la Citadelle. Et il eut une surprise cette après-midi là. Il étudiait dans la bibliothèque quand la magie du lieu lui indiqua la présence d'autres personnes dans le hall d'entrée. Excité et curieux de voir qui avait enfin trouvé la Citadelle, il laissa les livres pour rejoindre le hall, souriant largement lorsqu'il vit qu'il n'y avait pas un mais neuf lords qui étaient là à admirer l'endroit. Et il connaissait les neuf. Il y avait Adélème, les autres lords du Conseil des Sept et les lords créatures magiques du Pacte de Cabra.
- Et bien, vous en avez mis du temps, s'amusa-t-il en attirant leurs regards sur lui. Bienvenu à la Citadelle des lords britanniques. Laissez moi deviner, vous vous y êtes mis à plusieurs pour trouver ?
- En effet, approuva Adélème. Comme nous ne trouvions pas nous avons décidé d'essayer ensemble et la Magie nous a répondu.
- Elle seule pouvait donner la réponse aujourd'hui. C'était aussi à elle que je m'étais adressée pour savoir, dit-il en les rejoignant. Voulez vous visiter ?
Ils approuvèrent l'air enjoués et émerveillés par l'endroit.
- Le hall d'abord, dit-il en désignant cette pièce. Avec tout les blasons de toutes les lignées de lord du pays. Ceux qui sont éteints sont ceux des lignées dont les lords ont abandonné leur devoir ou trahis ce devoir et ne sont plus reconnus par la Magie. Ceux qui brillent légèrement, les vôtres y sont, sont ceux des lords qui respectent les lois magiques anciennes, leur devoir. Et les plus brillant ceux des lords assermentés.
- Alors vous n'êtes pas le seul, remarqua lady Redleaf. Il y a deux autres blasons en plus de celui des Black et des Potter.
- En effet, celui des Gaunt et des Peverell dont je suis également le lord, révéla-t-il en surprenant ceux qui n'étaient pas au courant. La Citadelle est grande mais seule une petite partie est accessible à ceux qui n'ont pas prêté serment. Je peux peut-être commencer par vous montrer la Chambre des Lords ?
Ils approuvèrent et il les emmena. Ils furent bientôt dans le grand amphithéâtre destinés aux discussions et débats entre lords. On y retrouvait tout les blasons et sous chacun, il y avait un espace avec un siège confortable digne d'un trône et un bureau. Il y avait plusieurs niveaux et au centre, en bas, il y avait comme un miroir d'eau. En face de l'entrée, se trouvait une alcôve plus grande et plus imposante encore, celle de l'Archimage de la Chambre des Lords, celui qui était chargé de diriger l'assemblée et ses débats.
- C'est dans cette salle que sont censés se tenir les conseils des lords, expliqua-t-il. Chacun a sa place avec son étendard. Il n'y a pas de signification particulière au placement mais il doit être respecté.
- Et cette place ? demanda lord Afindell en pointant l'alcôve principale.
- C'est celle de l'Archimage de la Chambre des Lords, la place de celui qui préside et dirige l'assemblée, expliqua-t-il.
- Ce sont bien vos quatre emblèmes qui y trônent ? demanda Adélème avec un léger sourire.
- Oui, approuva-t-il. Je suis actuellement l'Archimage.
- Parce que vous avez prêté serment ? demanda lord Arizarre.
- Oui et non. C'est la Magie elle même qui désigne l'Archimage et la magie de la Citadelle transmet ce choix en mettant les étendards en place ici. C'est peut-être parce que j'ai prêté serment, peut-être pas et cela peut changer à tout moment. C'est la Magie qui décide. En tout cas pour l'instant, être l'Archimage n'est pas une fonction très prenante en l'absence d'assemblée, s'amusa-t-il en les faisant sourire.
Il leur montra cette salle et les quelques autres aux quelles ils avaient accès. C'était peu mais c'était ainsi. Il termina par le Sanctuaire où l'on pouvait prêter serment, les laissant lire le dit serment encore plus complexe et exigent qu'ils n'avaient pu l'imaginer. Cela fait, ils se réunirent dans un petit salon de discussion, parlant de la Citadelle avec enthousiasme jusqu'en fin de journée. Il leur expliqua que beaucoup de pièces ne leur seraient pas accessibles comme la bibliothèque, la salle aux trésors ou encore la chambre des revendications. Ce soir là, lorsqu'il alla dormir, ce fut avec l'impression que les choses continuaient à évoluer doucement dans un sens positif pour lui que Harry se mit au lit. Puis la seconde semaine de vacances commença et il reprit ses cours avec assiduité.
Rapidement, il avait intégré Isaac au Pacte de Cabra comme médicomage et chef de l'unité de médicomage qu'ils allaient construire. Et Isaac fut proprement stupéfié en découvrant l'alliance qu'il avait bâti, le félicitant pour cela, signant le pacte avec fierté et promettant de proposer rapidement des médicomages qualifiés pour le rejoindre. Comme l'année précédente, il n'avait rien de prévu pour la veille du nouvel an et le premier jour de l'an. Ses professeurs ne venaient pas, faisant la fête avec leurs familles et amis, ce qui était normal et lui même ne fêtait pas d'ordinaire. Cette fois, il demanda à ses elfes de préparer à nouveau un bon repas pour la soirée. Lui même avait l'intention de travailler de son côté pendant ses deux jours, comme à son habitude et c'était ce qu'il était en train de faire à cet instant, assis dans son bureau avec Amcinthe qui le regardait.
Ce fut alors que l'on toqua et le démon disparut dans son ombre lorsqu'il ouvrit la porte d'un geste. Ce fut Amélia qui apparut et il se leva pour l'accueillir. Elle et Garrick allaient mieux même s'ils avaient encore bien du chemin à parcourir. Cela faisait plus d'une semaine qu'il les avait sauvé et Isaac était désormais certains qu'ils iraient bien avec du temps et des soins. Ils pouvaient maintenant se lever et marcher un peu et Harry se doutait de la raison de la visite de la dame.
- Veuillez m'excuser de vous déranger dans votre travail, dit-elle en avisant les livres et les parchemins étalés devant lui.
- Ce n'est rien. Je vous en prie asseyez vous, pria-t-il en désignant un siège devant son bureau.
Elle vint prendre place et il rangea ce qu'il était en train de faire d'un mouvement de doigt, s'installant avec elle en refermant la porte d'un autre geste. Il la laissa observer la majestueuse pièce un long moment, la magie de l'endroit lui cachant ce qu'elle ne devait pas voir comme les emblèmes des Gaunt et des Peverell qu'il ne lui avait pas encore révélé comme les siens.
- Vous voulez discuter du pays n'est-ce pas, remarqua finalement Harry.
- Oui. Je ne suis pas et je ne m'avoue pas vaincu tant qu'il reste de l'espoir. Nous devons faire quel que chose lord Potter. Vous pourriez. Vous êtes en position de le faire.
- Sans connaître les détails de ce qu'il se passe en ce moment ? remarqua-t-il en lui faisant baisser les yeux. Laissez moi tout d'abord vous donner plus de détails.
Il commença donc à lui parler plus précisément de ce qu'elle avait manqué et de la situation globale, des alliés de part et d'autre. Il sentait, il savait qu'elle voulait agir, se battre, réagir, mettre fin à la guerre… Elle semblait encore plus déterminée qu'auparavant et Harry était heureux de s'être potentiellement trouvé une alliée comme elle. D'autant plus qu'elle était connue de la population, respectée par beaucoup. Lorsqu'il eut terminé son rapport, la dame était plus inquiète et sombre encore.
- Alors il n'y a presque plus rien, soupira-t-elle. Il ne reste que Poudlard et Dumbledore et Merlin sait qu'on ne peut pas réellement compter sur cet homme. Et si je comprend bien, il n'y a personne pour réellement affronter le Seigneur des Ténèbres et son armée ? Mais vous, vous pourriez peut-être rallier du monde.
- Pourquoi faire ? Que feriez vous si nous devions gagner ? Ce pays est corrompu jusqu'à la moelle. Il est cruel envers les peuples magiques et c'est bien pour cela qu'ils refusent d'aider.
- Il est clair que nous devons changer ce pays du début à la fin et c'était ce que je tentais déjà de faire auparavant. Tout doit-être revu mais avant, nous devons gagner cette guerre et reprendre le pays en main. Cela serait peut-être aussi l'occasion de tout reprendre à zéro. Vous êtes lord, vous pourriez aussi agir au gouvernement. Je suis certaine que nous devrions pouvoir nous en sortir. Il y a forcément des alliés à trouver quel que part.
Harry l'observa, ne pouvant que confirmer sa force combative et sa volonté implacable. D'un claquement de de doigt, il fit apparaître un parchemin devant elle, un accord de secret beaucoup plus strict que celui qu'il leur avait déjà fait signer.
- Êtes vous prête à me faire confiance réellement ? questionna-t-il alors qu'elle lisait.
- Vous êtes celui en qui nous aurions dû avoir confiance dés le début et vous m'avez sauvé, alors oui, répondit-elle en signant sans la moindre hésitation.
Il sourit en la regardant faire, récupérant ensuite l'accord.
- Il y a encore de l'espoir, approuva-t-il. Lorsque je me suis affranchi de Dumbledore et de l'Ordre, que j'ai pris mes titres de lords, ce n'était pas uniquement pour gagner mon indépendance, expliqua-t-il. J'ai toujours été concerné dans par cette guerre et je me suis toujours senti concerné. Elle me suivra jusqu'à la fin de Voldemort ou la mienne. Mais avant, je faisais confiance à Dumbledore et l'Ordre pour me guider et me dire quoi faire. Maintenant, je ne les écoute plus et j'ai décidé de prendre en main les choses par moi même. J'ai bien l'intention de mettre fin à cette guerre et d'y survivre, de changer ce pays. Je suis devenu lord surtout pour être en mesure d'agir au sein même de ce gouvernement. J'aurais besoin de votre aide pour y parvenir. Vous connaissez les rouages de l'ancien Ministère et si nous voulons refonder le pays, il nous faudra bien partir de ce qu'il restera après cette guerre. Accepteriez vous de m'aider ?
- Bien sûr mais il faut commencer par mettre fin à la guerre, au Seigneur des Ténèbres.
- Certes et je m'y attelle, répondit-il. Il est clair que Voldemort attaquera Poudlard sous peu. Au mieux, il nous reste quelques mois. Il attaquera l'école parce qu'elle est tout un symbole à faire tomber pour assurer son pouvoir, parce que c'est le fief du Dumbledore et parce que je m'y trouve. Il attaquera en présence des élèves pour avoir des otages, donc probablement avant la fin de l'année. Pour le moment, il est à la recherche d'une nouvelle baguette puissante, raison pour laquelle il avait retenu monsieur Ollivander.
- Pourquoi cherche-t-il une nouvelle baguette ?
- Nos baguettes d'origines sont jumelles, très rares et incapables de s'affronter. En nous affrontant avec elles, nous faisons match nul. Il fallait donc changer de baguette pour pouvoir réellement combattre. J'ai décidé de simplement obtenir une autre baguette, lui a décidé de rechercher la baguette la plus puissante possible pour s'assurer d'avoir une arme qui lui donnerait un avantage. Ce qu'il recherche relève de la légende mais beaucoup croient en son existence. Quoi qu'il en soit, cela nous fait gagner du temps. Un temps que je mets à profit pour préparer notre défense. Je ne vous dirai pas tout sur la question mais j'ai assemblé des forces de combats qui seront prêtes à agir le moment venu. Nous ne sommes pas aussi nombreux que l'armée de Voldemort mais tous sont des guerriers accomplis et déterminés.
- Vous avez une armée ? s'étonna-t-elle.
- Oui. Contrairement à ce que beaucoup pensent en ce moment, je ne me cache pas et je n'ai pas l'intention de fuir, de rester à l'écart. Ce pays est mon pays et je suis concerné par son sort comme tout ses citoyens. Pas en tant que Survivant ou je ne sais quel personnage que l'on m'a attribué, mais en tant que Harry James Potter lord Potter et Black, celui que je suis réellement. J'agirai en tant que tel mais contrairement aux autres, j'ai choisi de le faire de manière plus discrète. J'ai rassemblé des combattants venant de bien des horizons mais tous sont de ce pays et aspirent à un avenir meilleur pour lui. Ils m'apportent leur aide et espèrent qu'en retour je ferai de ce pays un endroit meilleur pour eux aussi. C'est ce que je leur ai promis de tenter de faire autant que je le pourrais. Ils se sont engagés à mes côtés pour combattre l'armée de Voldemort lorsqu'elle attaquera et, si nous gagnons cette guerre, ils agiront dans la foulée pour reprendre le Ministère et stabiliser la situation le temps que de véritables autorités reprennent place. Et c'est précisément en cela que votre aide pourrait m'être très utile.
- Quel genre de pays voudriez vous bâtir ? demanda-t-elle avec suspicion.
- Un pays juste, droit, tolérant, digne de confiance, équitable… Je veux refaire de ce pays un grand pays.
- Vous seriez Ministre ?
- Non. Les lords ne peuvent pas être Ministre, dit-il en la surprenant. Je suis lord et je respecte les lois anciennes qui nous ont été imposé, que la Magie elle même avait édicté au début avec la première génération des lords et ensuite. Les lois qui existaient avant que les gouvernement successifs ne viennent mettre le bazar après que les lords aient laissé tomber leur rôle. Je respecte les lois que la Magie reconnaît, des lois justes qui visent à la protection, la prospérité et le bien-être de ce pays et de ses peuples, tout ses peuples.
- Je connais bien la loi mais je ne connais pas ces anciennes lois.
- Vous devriez. Ce sont sur ces lois que repose notre pays et qui seront les seuls à résister à tout ce qu'il s'est passé dernièrement. Les lois des anciens gouvernements ont été refaites, effacée par Fudge, ses prédécesseurs puis Scrimgeour et maintenant Voldemort. Les lois des sorciers ne seront plus qu'un champs de ruine lorsque nous aurons mis fin à cette guerre. Mais il restera les lois anciennes sur lesquelles nous pourrons nous appuyer. Si vous le souhaitez, je peux vous prêter des livres qui détaillent ces lois. J'aurai besoin de quelqu'un comme vous pour reprendre les choses en mains après. Il faudra réinstaller un certain ordre le plus vite possible et gérer les dégâts. Si nous réagissons pas immédiatement, d'autres pourraient en profiter pour prendre le contrôle du pays ou créer plus de problèmes encore.
- Vous pensez à Dumbledore n'est-ce pas ?
- Oui. Il court après la gloire et le pouvoir. Je ne serai pas surpris qu'il tente de prendre la tête du pays en cas de victoire. Nous devrons être plus réactifs que lui. Je connais les lois de mieux en mieux chaque jour mais vous avez la pratique et l'expérience. Vous pourriez m'aider en envisageant ce qu'il faudrait faire en cas de victoire. J'ai bien des idées et des gens qui apportent leur savoir et leurs propres visions mais nous aurons besoin de quelqu'un comme vous. Si vous voulez bien nous aider.
Elle le regarda un moment avant d'acquiescer en souriant. Il la pria de prendre encore un peu de repos et lui promit qu'il lui ferait préparer un bureau dans le château pour qu'elle puisse étudier les lois anciennes et réfléchir. Elle en fut heureuse et enthousiaste, sachant que cela, elle savait le faire. Et ce fut le jour même qu'elle commença alors que comme lui, elle semblait avoir du mal avec la notion de repos. Il rejoignit sa bibliothèque pour en retirer quelques ouvrages anciens parlant des lois ancestrales en détail, sur ce qu'étaient réellement les lords et leur rôle. Bien sûr, il ne s'agissait pas des ouvrages réservés aux lords mais il y en avait d'autres qui avaient été destiné aux autres. Ils étaient anciens et il cela faisait bien longtemps qu'un livre sur le sujet destiné au grand public n'était pas paru. Une chose à laquelle il avait l'intention de remédier après la guerre. Mais il avait ce qu'il fallait ici pour apprendre à Amélia et il pourrait peut-être demander à ses amis lords s'ils voulaient bien venir en discuter avec elle pendant qu'il serait à Poudlard.
La nouvelle année commença et ce fut à la veille du retour à Poudlard que Harry reçut un visiteur inattendu ou presque, le maître des lieux s'étant attendu à le voir venir. Il transplana directement dans son hall lorsque Dobby lui annonça son arrivé, lui souriant :
- Bonjour professeur Snape, salua-t-il.
- Potter, rendit-il.
Harry le pria de le suivre d'un geste et ils rejoignirent un petit salon privé, s'installant, Dobby venant servir le thé en fin d'après-midi.
- Lord Potter a-t-il besoin d'autre chose ? demanda-t-il.
- Non Dobby je te remercie, répondit-il.
L'elfe jeta un coup d'œil critique au professeur avant de disparaître.
- Dumbledore se doutait que cet elfe vous avez rejoint lorsqu'il a disparu de Poudlard, remarqua-t-il.
- Dobby est mon ami et il m'a été d'une très grande aide lorsque j'ai pris mon indépendance l'année dernière.
- Je pensais que vous l'aviez libéré ?
- Il est libre, comme mes autres elfes. Ils sont libres, logés, nourris, blanchis, payés, ont des heures de travail fixes, des repos, des vacances… Ils sont des employés ordinaires ici et non des esclaves. Ainsi, ils ont le lien dont ils ont besoin mais ils ne sont pas exploités. Ils sont respectés et chéris pour tout ce qu'ils offrent par leur travail acharné.
- Je vois.
- Merci professeur, dit-il en le surprenant visiblement. Merci de m'avoir aidé lorsque je suis venu vous voir l'autre jour. Je me suis rendu compte après coup que j'avais été un peu abrupte mais c'était nécessaire, je devais agir vite. J'espère que vous n'avez pas eu à subir la colère de Voldemort pour mon incursion au manoir Malfoy.
- Moi non, ceux qui étaient de garde oui. Mais aucun n'était innocent. Je ne veux pas savoir comment vous avez réussi à accomplir ce prodige sans même être remarqué mais… j'admire ce que vous avez fait, dit-il sérieusement. Vous aviez vraiment un plan, remarqua-t-il l'air toujours surpris par cela.
- Je ne suis plus la tête brûlée d'autrefois monsieur. La mort de Sirius m'aura au moins appris cela. Je ne confond plus vitesse et précipitation et je réfléchis attentivement à ce que je fais. Je ne me mets plus en danger bêtement mais cela ne veut pas dire que je ne ferai rien. J'ai récupéré Luna.
- Pas seulement. J'ignore qui était emprisonné avec elle mais on parle de trois personnes en tout.
- Vous n'avez pas besoin de le savoir mais je ne pense pas vous étonner en disant que je ne pouvais pas juste prendre Luna et laisser d'autres prisonniers potentiels là bas.
- Bien sûr.
- Ont-ils compris ce qu'il s'est passé ? Comment j'ai fait ?
- Non et c'est cela qui met le plus en rage le Seigneur des Ténèbres. Il pensait que c'était l'Ordre jusqu'à ce que je lui assure que non. Alors il pense que soit Dumbledore ne me fait plus autant confiance et ne me dit pas tout, soit qu'il y a un traître dans ses rangs. Il n'a pas songé que cela pouvait être vous parce votre voyage au Canada et vos réponses aux interviews sur le sujet ont donné l'assurance à tous que vous étiez là bas. Dumbledore et l'Ordre ont su par moi que mademoiselle Lovegood s'était échappée mais ils ignorent comment eux aussi. Ils ont recherché son père, sans succès.
- Ils sont en sécurité et ils resteront en sécurité aussi longtemps que nécessaire. Je les prend en charge désormais. Mais je doute que vous soyez venu me parler de cela.
- Le Seigneur des Ténèbres envisagerait une attaque avant l'été.
- Comme je l'imaginais, répondit-il en le surprenant plus encore. C'est une évidence. Il n'est pas patient et il n'aura pas de raison d'attendre plus longtemps. Tout est quasiment en place pour lui, si ce n'est cette baguette qu'il recherche. Est-ce toujours le cas ?
- Oui. Il la cherche toujours semble-t-il. Il essaye de multiple baguettes mais n'est jamais satisfait. Il En cherche une en particulier et semble s'en rapprocher.
- Vous ferez ce que vous voudrez de cette information. Vous pourrez la garder pour vous et nous faire gagner du temps ou la rapporter à Voldemort, risquer sa colère et lui faire comprendre qu'il n'a plus de temps à perdre à chercher cette baguette.
- Que voulez-vous dire ?
- La baguette qu'il recherche, c'est moi qui l'ait, annonça-t-il en le choquant. Ce n'était pas volontaire de ma part mais je viens de me rendre compte que je possédais la baguette qu'il cherche. J'ai eu des informations sur la dîtes baguette pour ensuite m'apercevoir que je l'avais déjà. Il pourra la chercher longtemps. Soit vous gardez cela pour vous et il perdra encore du temps à chercher, soit vous lui dîtes, il sera furieux et abrégera certainement.
- Alors pourquoi me le dire ?
- Je ne sais toujours pas de quel côté vous vous tenez et si j'ai une certaine confiance en vous, j'aimerai comprendre. Voir ce que vous ferez est une bonne indication. Son armée ?
- Elle grandit un peu plus chaque jour. Des trolls et des mercenaires venus de l'étranger s'y ajoutent, des mages noirs, souvent des criminels recherchés.
- Je vois.
- Et vous ? Qu'avez vous prévu contre cela ?
- Dumbledore n'a-t-il pas de plan pour défendre Poudlard contre une telle attaque ?
- Je l'ignore. S'il en a un, il n'en parle à personne. Vos projets pour Pré-au-lard et les évacuations ?
- Concrétisés et sécurisés, répondit-il en l'étonnant une fois de plus. Mais vous n'en saurez pas plus.
- Vous ne me faîte pas réellement confiance.
- Ai-je réellement des raisons de le faire ? demanda-t-il simplement. Vous ne m'avez pas donné beaucoup d'arguments valables. J'ai tendance à croire que je peux vous faire confiance mais tout cela est bien trop vague pour que je me laisse aller à une simple intuition. L'offre pour vous retirer la Marque tient toujours. Quand vous en aurez assez de Voldemort, de Dumbledore ou de jouer les espions, venez me voir et là nous pourrons réellement apprendre à nous faire confiance. J'apprécie votre aide mais vous aidez aussi Voldemort et Dumbledore, alors difficile d'apprécier cette aide à sa juste valeur.
- Qu'est-ce que vous voulez au juste ? Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
- Rien. Je n'attend rien de vous. C'est vous qui êtes entré dans ma vie à votre manière et qui avez souhaité m'aider même si j'ignore pourquoi. J'ai ma petite idée sur la question.
- Je serai curieux de savoir ce que vous imaginez à mon propos.
- Vous avez aimé ma mère et je crois que vous l'aimez toujours, dit-il en le choquant. Vous avez changé d'allégeance à peu près au moment où je suis devenu une cible pour Voldemort à cause de la Prophétie, au moment où ma famille et donc ma mère est devenue une cible de Voldemort. J'ai dans l'idée que vous avez voulu la protéger et peut-être combattre son meurtrier après sa mort. Vous n'êtes pas obligé de répondre à cette supposition mais c'est ce que je crois et si j'ai raison, je trouve cela à la fois dramatique et très beau. Dramatique parce que vous avez perdu quelqu'un que vous aimiez sincèrement, et ça je sais ce que ça fait, et très beau parce que vous vous battez par amour. C'est une raison qui me convient si c'est le cas. Ce que je me demande c'est : quel est ma place et mon rôle là dedans ? Est-ce que vous faîte ce que vous faîtes parce que vous voulez la fin de la guerre comme tout à chacun ? Est-ce que vous le faîte pour ma mère en vengeance ? Est-ce que vous m'aidez, m'avez sauvé la vie plusieurs fois, parce que vous n'avez pas pu sauver ma mère, en sa mémoire ? Est-ce que vous le faîte pour m'aider ? Un mélange de tout ça ? Ou est-ce j'ai tout faux et que votre allégeance va à Dumbledore ou pire Voldemort ? Je n'attend rien de vous parce que je ne sais pas ce que je peux attendre de vous. J'accepte ce que vous m'offrez avec beaucoup de gratitude et je ne manquerai pas de me souvenir de tout avec l'importance que cela impose. Mais j'ignore ce que vous voulez, quel est votre but, ce que vous désirez pour l'avenir, votre ambition, vos idées… Je ne peux pas vous faire pleinement confiance.
- Je vois, dit-il platement et très calmement.
En apparence tout du moins puisque Harry voyait qu'il était perturbé dans son aura. Il continua pourtant comme si de rien n'était :
- Dumbledore est sur la piste des horcruxes. Il m'en a vaguement parlé mais il ne peut rien confirmer et il n'a pas de piste véritable pour les trouver. Le mot horcruxe est simplement tombé. Il a dû finir par avoir l'information d'une façon ou d'une autre.
- Sûrement par Slughorn. Il a dû trouver un moyen de le convaincre.
- Il ne semble pas vouloir partager cette information avec l'Ordre. Il les cherche mais il tourne en rond.
- Il aura dû mal à les trouver étant donné que je les ai déjà.
- Vraiment ?
- Oui, il n'en manque qu'un que je laisse pour le moment parce que le prendre serait se faire remarquer par Voldemort. Il comprendrait qu'on s'attaque à ses horcruxes. Je ne veux pas qu'il déraille avec autre chose à cause de ça. J'ai tout les autres. J'ai pu les obtenir sans attirer son attention et je les détruirai quand le moment sera venu. J'ai également pu m'assurer qu'il n'y en avait pas d'autre. Donc le problème de la soit disant immortalité de Voldemort n'est plus un problème. Dumbledore a-t-il d'autres occupations ? Il m'a demandé de… prospecter pour lui à l'étranger et j'ai bien sûr refusé.
- Ce que vous avez dit aux journalistes sur l'attaque du train était très clair, dit-il avec un micro sourire. Il sait qu'il n'a pas les forces nécessaires ici alors oui, il recherche les soutient étrangers et il y travaille activement. Il risque de s'absenter prochainement.
- Il va s'absenter de Poudlard malgré la situation ? remarqua-t-il avec ahurissement.
- Oui.
- Par Merlin c'est n'importe quoi. Et le train pour demain ? Il a été protégé cette fois ?
- Pas que je sache.
- C'est presque comme s'il voulait que Voldemort attaque. Il lui ouvre quasiment les portes. Dans ce cas, je vais me charger du train une fois de plus.
- Comme en septembre ?
- Pour qu'il puisse l'anticiper et agir en conséquence ? Non. J'ai d'autres idées.
Et ce fut pour cela que le lendemain, il se rendit très tôt à la gare. Comme la première fois, il n'eut aucun mal à accéder au quai et au train. Totalement choqué de voir que rien, rien n'avait été fait après tout ce qu'il s'était passé. Il n'eut aucun mal à vérifier le quai et le train au cas où Voldemort les aurait déjà fait piéger et il n'eut aucun mal à y poser ses propres sorts. S'il protégea le train tout entier une fois de plus, il avait aussi opté pour une autre solution en cas de tentative d'interception. Il y pensait depuis longtemps, depuis bien avant les vacances et il avait prévu les choses en conséquence. Cela fait, il était revenu au château pour venir chercher Luna qui avait décidé de revenir à l'école. Sachant que Dumbledore chercherait à savoir ce qui lui était arrivé, qui l'avait sauvé, il lui avait prêté ses boucles d'oreilles d'occlumencie. Il savait qu'elle ne dirait rien mais Dumbledore userait volontiers de la légilimencie pour obtenir ce qu'il voudrait. Il la protégeait donc, lui même désormais capable de se défendre très efficacement en la matière. Avant de partir, il s'était assuré que Xenophilius, Amélia et Garrick avaient tout ce qu'il leur fallait au château puis il était parti avec sa petite sœur de cœur au bras.
Il les avait fait apparaître discrètement et ils étaient immédiatement montés dans le train pour prendre place dans un wagon commun. Harry surveilla l'arrivée de Draco qui en fit de même, grimpant rapidement pour s'installer dans un compartiment. Ils n'attendaient que peu de monde alors que la majorité des élèves était restée au château pour les vacances. Mais cela n'empêcha pas que l'on trouva rapidement Luna avec lui, ses camarades effarés de la trouver là alors qu'ils l'avaient vu être emmené par les mangemorts. Beaucoup vinrent la voir, très heureux de la retrouver en forme, stupéfaits. Et quand ils lui demandaient comment elle s'était échappée, elle disait qu'elle avait trouvé un trou dans un des murs de l'endroit où elle avait été enfermée, qu'elle s'y été glissé jusqu'à pouvoir activer un portoloin qu'elle avait toujours sur elle pour rentrer chez elle. Une histoire simple qui passait pourtant parfaitement aussi incroyable soit-elle.
Apprenant qu'elle était là, les professeurs en charge de ce voyage étaient venus la voir, très heureux de la retrouver, Flitwick en pleurant presque alors qu'il n'avait rien pu faire pour empêcher les mangemort de prendre sa petite aigle. Harry observa cela avec bonheur, Luna se détendant avec eux, racontant sa petite histoire sans jamais parler de lui et de son intervention. Neville fut particulièrement heureux, déjà très proche de la demoiselle et il fut vraiment bouleversé de la retrouvé, ayant visiblement déjà imaginé le pire pour elle comme on pourrait s'y attendre. Le tournois d'icarel et sa victoire fut un autre sujet de discussion alors qu'ils faisaient route vers Poudlard.
Seulement, Harry avait un œil sur tout autre chose, guettant la moindre chose anormale, le moindre ralentissement étrange du train. Et lorsqu'il avait un doute, il se servait d'un sortilège qu'il avait posé dans la locomotive pour voir ce qu'il se passait devant, d'autres lui permettant de scruter l'arrière et les côtés du train. Et il ne fut pas surpris lorsqu'il se passa quelque chose à une heure de Poudlard, dans un endroit désert de l'Écosse. Le train se mit à ralentir et quand il regarda à travers ses sorts, il vit tout un bataillon de mangemort qui entravait la voie à quelques centaines de mètres de là, faisant signe au train de s'arrêter, baguettes levées. Et bien sûr, le conducteur obtempérait. Il se leva donc et transplana vers la locomotive, surprenant le conducteur.
- Lord Potter ? reconnut-il. Ils sont là, bredouilla-t-il en désignant l'avant.
- Oui. Continuez à ralentir pour vous arrêter le plus rapidement possible et lorsqu'il ne restera qu'une vingtaine de mètres avant l'arrêt, dîtes le moi.
- Ils sont trop nombreux pour vous milord, remarqua le vieil homme costaud un peu agité.
- Je sais mais tout se passera bien ne vous en faîte pas. Dîtes moi lorsque nous y sommes, je m'occupe du reste.
L'homme approuva et continua la manœuvre, regardant anxieusement les mangemorts, Harry les fixant sans aucune peur, assuré. Il n'en reconnut aucun, tous portant leurs masques et leurs capuchons. Ils devaient être une trentaine et il aurait été en effet difficile de les gérer à lui tout seul. Heureusement, il n'avait pas l'intention de se battre. Le train ralentit, les secondes semblant s'étirer en heures, le silence pesant entre le conducteur et le lord au milieu des grincements du train.
- Monsieur ? interrogea Harry ferme et tranquille.
- Cinquante mètres, répondit-il en déglutissant. Quarante mètres, trente mètres, vingt…
Harry réagit et activa le puissant enchantement qu'il avait posé sur le train tout entier. L'engin et ses wagon furent soudain pris dans un grand tourbillon avant de disparaître dans un craquement. Une seconde et ils réapparaissaient sur les rails de Pré-au-lard, entrant doucement en gare en terminant de s'arrêter.
- Vous avez fait transplaner le train tout entier, remarqua le conducteur complètement effaré.
- Oui, approuva Harry essoufflé par l'effort magique que cela avait demandé.
Faire transplaner quelque chose d'aussi gros, d'aussi puissamment magique avec autant de monde à l'intérieur n'était pas censé être possible pour les sorciers d'aujourd'hui. Mais ça l'était quand on avait assez de puissance, que l'on connaissait les bons enchantements pour accompagner le transplanage et qu'on avait marqué un point d'arrivé précis avec la bonne magie. Cela, il l'avait fait en usant de la magie de Poudlard pour marquer la gare de Pré-au-lard pour anticiper une telle manœuvre.
- Nous sommes en sécurité. Pouvez-vous sonner l'arrivée pendant que je reprend mon souffle ?
- Bien sûr, répondit l'homme en se reprenant pour marquer l'arrivée en gare.
Harry alla s'asseoir sur les marches de la locomotive donnant sur le quai, fatigué par la manœuvre, peinant à reprendre le contrôle de sa respiration. Il regarda le personnel de Pré-au-lard apparaître avec stupeur, les élèves descendre l'air très surpris par ce qu'il venait de se passer. Harry vit les professeurs accompagnateurs remonter vers la locomotive pour savoir ce qu'il s'était passé, le trouvant. Il leur expliqua alors ce qu'il venait de se produire, leur demandant d'amener les élèves au plus vite au château pour les mettre en sécurité. Tous se réveillèrent pour bouger très vite, conscients de la dangerosité de la chose et Harry ferma la marche vers l'école, soufflant lorsque tous eurent passé le portail.
