Qu'es qu'il y a au menu ?
Il y a un Katsuki qui a abandonné le métier de héros, il y a un Hanta qui vient de déménager, il y a la vie qui les réunit. Vous trouverez, en accompagnement : des adoptions sauvages, des souvenirs de guerre, un chat au nom violent, des étoiles, des deuils, des patates et un Kirishima de 2m de haut.
Apéritif, entrée, plat, fromage et dessert, ça nous fait un repas complet.
Rating : T
Disclaimer et couple à la fin
U07
Apéritif
La première fois que c'est arrivé, c'était un hasard. Hanta venait d'être muté dans une petite ville pas loin d'Osaka, ça lui allait bien : il n'était plus tout jeune, l'euphorie du centre ne l'attirait plus vraiment. Il venait de finir d'emménager dans son appartement, mais son nouveau frigo n'était ni froid, ni plein, il décida d'aller manger un bout au resto.
Le temps était encore très doux pour une soirée d'octobre, il fut guidé par une odeur délicieuse à une petite échoppe traditionnelle, pas très grande, avec un grand bar qui séparait la cuisine de la salle. De là, il voyait une jeune fille lézard à l'air défait qui se faisait crier dessus par un grand blond.
- SI JE VOULAIS BUTTER LES CLIENTS, J'Y IRAIS AU COUTEAU, JE NE LES EMPOISONNERAIS PAS !
- Pardon Kats..
- Recommence, on ne rigole pas avec le fugu !
Il n'avait pas entendu ces rugissements de colère depuis la fin de la guerre. Son cœur accéléra et il s'exclama :
- Bakugo ?
Le chef se tourna vers lui. Bakugo avait à peine changé en 15 ans, mais beaucoup en même temps. Moins musclé qu'avant, il restait assez en forme, ses cheveux étaient un peu plus courts, mais toujours aussi en pétard. Des rides marquaient son visage ça et là, rehaussant pile les bons endroits. Il avait un débardeur sous son tablier et Hanta se dit furtivement qu'il n'aurait jamais deviné que le gobelin haineux de Yuei deviendrait aussi hot. Katsuki le reconnut aussi, car il demanda :
- Qu'est-ce que tu fous là Soy Sauce ?
Hanta partit d'un grand éclat de rire.
- C'est bien toi ! Je suis content de te voir !
- C'est Ei qui t'a donné l'adresse ? Je te jure, je vais faire bouffer ses muscles à ce con !
- Non, je ne l'ai pas vu depuis au moins quatre ans, comment va-t-il ?
- Toujours pas d'arrêt cardiaque, mais ça ne saurait tarder, ce connard bouffe l'équivalent d'une vache par semaine. Sinon, qu'est-ce que tu fous là ?
- J'ai faim. Oh, tu fais encore ce délicieux mapo tofu que tu nous cuisinais au lycée ?
- C'est pas sur le menu, connard.
- Et qu'est-ce qu'il y a au menu, chef ?
- Du shogayaki
- Alors, je prendrai ça.
- Godzilla, fais une pause avec la poiscaille et lance-moi un shogayaki. Soy sauce, mets-toi au comptoir.
La jeune femme lui amena son plat quelques minutes plus tard, il la remercia et lui fit la conversation. Elle s'appelait Namida, semblait jeune, était très douce, mais s'anima immédiatement en évoquant le planétarium de la ville. Bakugo n'accorda plus aucune attention à son ancien camarade, trop occupé à se disputer amicalement avec une vieille dame à propos d'une histoire de livraison de choux.
Le plat était délicieux.
Entrée
Hanta prit son poste le lendemain et n'eut plus une seule seconde pendant plusieurs semaines, il faisait déjà bien froid quand, revenant de patrouille, il passa devant l'échoppe. Une odeur curieusement familière vient enchanter ses narines et fit gronder son ventre. Ça sentait vraiment bon. Il entra dans le restaurant pour trouver Katsuki en train de débiter des carottes pendant qu'au comptoir un vieux débitait des sornettes, un verre de saké à la main.
- D'toute façon, depuis qu'il y a plus All Might les héros servent rien, regarde-moi ces freluquets. Le numéro 1, c'est une qu'une gonzesse qui fait léviter des trucs, avant on avait des mecs, des vrais, des muscles, du feu, des sabres...
Bakugo ne leva même pas les yeux en répondant :
- Takashi, t'as une seconde pour fermer ta gueule avant que je le fasse moi-même.
- Quoi ? On sait tout que cette meuf est ici par pitié, c'est l'ex du gosse qui a pris les pouvoirs d'All might, celui qu'est mort pendant la gu..
Une patate lui fracassa la mâchoire. Et pas une pomme de terre. Une bonne grosse patate de forain. Katsuki récupéra l'homme au sol et le traîna dehors.
- Si tu refous un pied dans mon resto, je coupe tes couilles et je les cuisine avec des poireaux. Maintenant dégage.
Takashi voulut protester, puis il vit d'Hanta. Le héros d'habitude chaleureux avait un regard froid et ne souriait pas.
- Héros, j'ai été attaqué, je...
- Êtes-vous en état d'ivresse sur la voie publique monsieur ?
- Connard, je..
- Rentrez chez vous. Avant que je demande à un collègue de vous y accompagner.
Il ne lui accorda pas plus d'attention et fit un grand sourire à Bakugo
- Qu'es qu'il y a au menu, chef ?
Katsuki tourna le dos au vieux et accompagna le héros à l'intérieur.
- Du mapo tofu. T'as de la chance qu'il t'en reste. On a presque tout vendu.
- Superbe ! Tu as de l'unadon ?
- Prends ton putain de mapo et va te faire foutre.
Hanta rigola et s'installa. Il n'y avait que quelques clients discrets, peut-être parce qu'il était tard. Peut-être parce que le patron venait de frapper un usager. Namida au fond de la salle lui fit un rapide coucou. Il le lui rendit et attendit son plat. Cette fois-ci, ce fut Bakugo qui lui servit. Il avait deux assiettes, sans un mot, il s'assit à ses côtés et commença à manger.
Ils ne parlèrent pas vraiment, mais mangèrent lentement pendant que Naimda fermait la cuisine, encaissait les derniers clients puis partait s'occuper des stocks en arrière-cuisine. Quand ils furent enfin seuls Hanta dit :
- Deku me manque horriblement. Denki, Toru, Tenya et Mezo aussi.
- Alors pourquoi tu continues à bosser pour ceux qui les ont laissés crever à 16 ans ?
Hanta ne répondit pas. Bakugo n'ajouta rien. Ils finirent leur assiette dans un silence pesant. Le patron part à la plonge faire la vaisselle dès qu'il put. Ces échanges le perturbèrent tellement que Sero ne remarqua pas que quand il donna son billet de 1000 yens à Namida, elle lui rendit 2 pièces de 500 yens.
Plat
Hanta n'était pas du genre timide, mais le dernier échange lui avait laissé une sensation amère, il voulait aller à la petite échoppe, mais ne savait pas quelle serait la réaction de Kabuki et il ne voulait pas l'effaroucher, c'était déjà une personne susceptible. De toute façon son travail le garda éloigné de toute distraction jusqu'au cœur de l'hiver.
Il rentait tard, parfois vraiment tard. Il était presque minuit quand il passa pas loin de l'échoppe ce soir la, comme tous les soirs il regarda de loin, espérant capturer la silhouette de Katsuki, juste une seconde. Les lumières étaient allumées mais le store baissé, ils fermaient, comme souvent quand Hanta passait. Il vit du coin de l'œil la forme lézaroïde de Namida sortir les poubelles, il leva la main pour la saluer mais n'eut pas le temps d'attirer son attention, une personne sortit de sous un porche où elle était tapie et lui assena un coup dans le ventre qui fit chanceler la jeune fille.
Hanta passa en mode héros en une seconde, il se précipita sur l'assaillant et l'enroula dans une grande bande de scotch et se précipita vers Namida au moment au Bakugo ouvrit la porte à la volée
- Namida ! Il se précipita vers sa commis et regarda le coup, puis fusilla Hanta du regard
- Qu'est-ce que tu lui as fait?
- Moi rien, c'est elle.
Il désigna du menton la personne ligotée au sol, Bakugo lui jeta un regard dégoûté. C'était une femme, la quarantaine bien tassée qui se mit à jurer comme un charretier
- Cette petite conne ne m'a jamais remboursé, elle me doit des milliers, la nourriture, les vêtements, le lit, les uniformes…
- Rembourser de quoi ? Les gosses sont pas responsables de leur naissance, je t'avais dit que si tu la touchais encore une fois je te butais, vielle salope !
Hanta arrêta Katsuki avant qu'il ne fasse exploser la dame.
- Hey, elle est déjà en tord. Laisse-moi faire.
Katsuki continua à essayer de se défaire de sa prise, en persiflant des menaces de mort, Hanta mit tous ses muscles mais ce fut la petite voix de Namida qui l'arrêta
- S'il te plaît, ne m'abandonne pas, je ne veux pas que tu ailles en prison
Bakugo cessa tout pour venir à ses coté
- Je ne t'abandonne pas je ne t'abandonnerai jamais.
Il la prit dans ses bras et se tourna vers Sero
- Fais ton travail, je vais la soigner. Rejoins-nous quand tu as fini.
Puis il regarda la femme au sol.
-J'espère que tu crèveras en prison vielle conne. Namida n'est plus ta fille, elle ne l'a jamais été.
- C'est le seul moyen que t'as trouvé pour avoir un gosse, sale pd, pourquoi tu veux la garder, regarde-la, c'est un monstre !
- C'est elle qui m'a choisi. Moi j'essaye juste d'être digne du rôle qu'elle m'a accordé. Et si tu veux voir un monstre, je peux en devenir un.
Il rentra sur ces paroles. Hanta contacta la police et géra la situation avec eux, promettant de leur remettre le rapport d'incident avant demain soir puis il rentra dans le restaurant. Il trouva Namida appuyée contre Katsuki, les yeux encore humides, tenant une poche de froid contre son ventre pendant que Katsuki caressait ses cheveux en murmurant d'une voix douce qu'Hanta ne l'avait entendu utiliser qu'une fois dans sa vie, mais il essayait d'effacer les images de Bakugo berçant le corps de Deku depuis trop longtemps pour repenser aujourd'hui.
- Ça va Nami ?
- Oui. Pardon d'av...
- Chut
- Ta gueule
Les deux hommes avaient parlé en même temps. Ce fut Hanta qui reprit la parole d'une voix chaude et douce.
- Rien de tout ça n'est pas ta faute ma belle. D'accord ?
- Merci.
- Avec plaisir, comment va ton ventre ?
- J'ai la peau épaisse, je peux encaisser.
- Elle l'aurait su si elle avait été une mère correcte. Persifla Bakugo en guidant Namida vers la banquette.
- Je vais te faire un thé.
Katsuki adressa un regard à Hanta et fit un mouvement de tête vers la banquette, passa côté cuisine et fit chauffer de l'eau. Hanta s'installa à côté de Namida et lui dit :
— Tu préfères en parler, être tranquille, ou parler d'autre chose ?
- Parler d'autre chose.
- Je suis allé au planétarium, jamais je n'ai aussi bien vu les étoiles. Comme tu m'as dit on les voit encore mieux en hiver. J'ai même vu une nébuleuse !
- Oh, tu es allé à Kunigami ?
- Bien sûr, tu me l'as conseillé. Je suis toujours les conseils des locaux.
Elle commença à parler, des constellations et des étoiles illuminèrent son regard, Sero l'écouta et posa des questions, jusqu'à ce qu'un grondement attire son attention. Bakugo avait un plateau garni de repas fumants.
- Qu'est-ce qu'il y a au menu, chef ?
- Unadon
- Superbe ! En cette saison, je me ferais bien un nabemono.
- Va te faire foutre et mange ce que je t'ai préparé, connard.
Hanta rigola et prit son bol. Katsluki s'assit entre lui et Namida, déposant une soupe miso fumante devant la jeune fille. Ils mangèrent en parlant à mi-voix, à un moment Hanta réalisa que Namida s'était endormie contre l'épaule de Bakugo. De lui-même, il débarrassa leurs plats.
- Laisse ça dans l'évier, je le ferai demain.
Katsuki prit la jeune fille dans ses bras, il désigna une veste en cuir au porte-manteau.
– Poche droite, les clefs avec un porte-clef spatule
Hanta attrapa les clefs et suivit Kats à l'étage. Il y trouva un confortable appartement où ils furent accueillis par un chat nonchalant. Katsuki amena la jeune fille jusqu'à une jolie chambre bleue décorée de pleins d'étoiles, il la borda puis partit sur la pointe des pieds, pendit son tablier dans l'entrée, y mit ses chaussures, remplit la gamelle du chat et s'affala sur le canapé, Hanta s'affala à ses cotés.
- T'aurais des bières ?
- Je bois pas. J'ai du café
- Non merci. Demain, tu devras venir au commissariat, témoigner contre l'autre. Namida devrait aussi être présente, vu que c'est la victime.
- Elle sera en présence de l'autre connasse ?
- Pas forcément. Pas demain. Au procès, oui, mais demain, elle sera tranquille.
- Je verrai avec elle.
- Tu veux en parler ?
- Rien de spécial à dire. Il y a cinq ans j'ai trouvé un chat qui faisait mes poubelles, je l'ai adopté, et il y a trois ans, c'était une ado. Je l'ai aussi adoptée.
- Officiellement ?
- Seulement pour Killer machinegun 3000.
- Pardon ?
- C'est le nom du chat.
- J'aurais dû m'en douter.
- La vieille a mis Nami à la porte à 12 ans, parce que son nouveau mec ne voulait pas d'une mutante. Elle était maigre comme une brindille quand je l'ai récupérée. Et elle avait peur de tout.
- Et t'as fait quoi ?
- J'ai appelé Eijiro, et mon thérapeute. Ils m'ont aidé à la mettre en confiance. Je pensais qu'elle voudrait vivre avec Ei, tu sais, il est plus doux. Mais elle voulait rester avec moi. Elle a dit que les vibrations de mes cris la calmaient. C'est bien la première, mais bon, tant que ça marche, tout va bien.
- Tu t'occupes bien d'elle.
— Au début, ça a été compliqué. Je l'ai obligée à continuer le lycée, au moins jusqu'à ses 16 ans. Elle voulait toujours arrêter, alors je l'ai « embauchée » au resto sur les temps du soir.
- T'assures la relève.
- Je ne pense pas. Elle aime cuisiner, surtout pour être avec moi. Mais elle est jeune, elle trouvera sa voie. Je veux qu'elle ait ça, le choix. Dans la journée, elle a des activités, l'astronomie le mercredi après-midi, un cours de danse le lundi midi, aller à la bibliothèque, aider dans des assos, un groupe de copains avec qui elle fait du basket les week-ends, parfois juste glander devant un jeu video... Je me débrouille pour qu'à défaut d'une enfance, elle ait une adolescence cool.
- Tu penses l'adopter ?
- La vielle peau fera tout pour que ça n'arrive pas, juste pour être casse-couille. Notre solution, c'était d'attendre encore un an et demi. Si la connasse est condamnée je verrai ce qui se passe.
- Et s'ils ne te la laissent pas ?
- On part, elle et moi quelques années au Chili, dans le désert d'Atacama. On reviendra quand elle sera majeure.
- Et le chat ?
- Il nous suivra, ou alors on le laissera en pension chez la vielle Sato. Elle adore ce chat il y sera heureux et ce n'est que 16 mois. On se retrouvera.
- Je suis heureux que tu aies trouvé cette vie. Après la guerre, il y a eu...des rumeurs. Disant que tu étais l'ombre de toi-même, que tu avais disparu...
- C'est vrai. J'ai passé les deux années après la guerre à me bourrer la gueule en chialant. Je me suis cassé sans rien dire à personne. C'était pathétique.
- Mais tu as réussi à t'en sortir
- Eijirou m'a trouvé.
- Il t'a fait changer d'avis ?
- Il m'a collé une patate. Avec l'alter et tout, m'a traîné par le fond du pantalon et fait m'excuser à genoux devant la tombe de Deku et celle d'All Might. Après, il m'a laissé le choix : Retourner dans mon trou puant avec du mauvais saké et mes regrets, ou aller en cure.
- Je ne savais pas.
- Personne ne savait. Il m'a donné une autre chance, j'ai réussi à être sobre, échoué, j'ai fait une thérapie, réessayé d'être sobre et réussi. Il m'a loué l'échoppe de son grand-père, et l'appartement qui va avec, pour presque rien. Je me suis mis à cuisiner, j'ai fait une clientèle fidèle, des deals avec tous les marchands de la rue. Je me suis fait adopter par la vielle Sato qui a décidé que j'étais son nouveau fils, qu'elle devait me fournir une tonne de légumes par mois et squatter mon resto une heure par jour, j'ai trouvé une stabilité, puis un chat et une ado. Je n'aurai rien sans lui.
- Eijiro a toujours été le plus généreux d'entre nous.
- Oui. Il vient quand il a des congés. Mais il n'est pas venu depuis des mois ce con.
- Il te manque.
- Si tu lui dis, je te fais bouffer ton propre scotch.
- Promis, je me tais.
Un silence confortable s'installa, le chat aussi, s'installa sur l'épaule de Bakugo, ronronnant bruyamment. Le chef avait les yeux qui se fermaient seuls. Sero se leva, prit un des plaids posés sur le canapé et le mis sur le blond qui émit un grondement satisfait.
- Bonne nuit, on se voit demain ?
- M' okay.
Katsuki dormait déjà à moitié. À le voir, le visage si détendu, emmitouflé dans un plaid étoilé, câlinant un gros chat, Hanta fut pris d'un immense bouffée d'affection. Il voulait caresser ses cheveux, toucher son visage, l'em… Non. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Il griffonna un mot qu'il laissa sur la table puis partit avant de faire quelque chose de stupide.
Fromage
Ils passèrent la matinée suivante au commissariat. Katsuki avait une réputation extrêmement mitigée en ville. Une moitié parlait de son caractère grossier et du fait qu'il n'hésitait pas à en découdre, l'autre de son bon cœur. Hanta avait appris qu'il ne faisait jamais payer les familles dans le besoin, avait cassé la gueule à une ribambelle de petites brutes ordinaires, mais aussi qu'il avait déjà insulté et menacé la moitié des habitants de la rue et détruit la voiture de son précédent voisin.
La police était mitigée aussi, mais heureusement, la génitrice de Namida était stupide et avait clairement admis avoir abandonné Namida parce qu'elle n'avait pas pu s'en débarrasser plus tôt, alors le cas fut réglé. Un avocat proposa ses services pour que Namida ait une majorité anticipée et elle semblait ravie de cette idée. Hanta dut les quitter sur ces mots, mais la jeune fille lui fit promettre de venir manger bientôt. Il jura d'être là le mercredi soir.
Il le fit, le mercredi à 19h, lorsqu'il entra dans l'échoppe. Il avait pris le temps de se doucher et d'enfiler sa meilleure tenue. Il fut accueilli par le délicieux parfum du nabemono, il fit néanmoins un sourire enjôleur à Katsuki et demanda.
- Qu'est qu'il y a au menu, chef ?
- Ma main dans ta gueule.
- Aoutch, tu me brises le cœur, Chef.
- Ça fait genre trente minutes que la p'tite piaffe d'impatience. Tu vas lui présenter des excuses ou je fous de l'acétone dans tes rouleaux.
- Personne n'a jamais pensé à me faire ça. Ne le dis pas devant les super vilains, je ne veux pas leur donner d'idée.
- Je vais me le tatouer sur le front.
- Avec un sourire pareil, personne ne lève les yeux aussi haut.
Soudain Kats n'eut plus rien à répondre, et Sero nota avec plaisir que ses oreilles avaient rosi. Mais il n'eut pas le temps de le taquiner. Cinquante kilos de fille lézard l'encerclèrent.
- Tu es venu.
- Il parait que tu m'as attendu ? Je suis désolé, je voulais me faire beau pour ce soir, j'ai peut-être perdu le fil du temps.
- Tu es super beau comme ça. J'adore la façon dont tu as noué ton chignon. Parfois, Katsuki me laisse y faire des couettes, mais ses cheveux reprennent vite leur liberté.
Le regard d'Hanta s'alluma
- J'adorerai voir ça !
- C'est drôle, ses cheveux se détachent tout seuls. Pouf. Comme ça. D'un coup.
- Tu aurais des photos des couettes ?
- Namida, si tu fais ça on mange des carottes pendant les huit prochains jours.
- Noooooon, j'aime pas les carottes.
- Ne l'écoute pas, je te ferai livrer des repas des meilleurs restos de la région
Namida regarda Hanta droit dans les yeux.
- Il est le patron du meilleur resto de la région. Et de loin.
Sero éclata de rire en concédant, avant de s'accouder au comptoir. Namida lui ramena son repas avec un grand sourire.
- C'est Kats qui m'a donné la recette, mais j'ai presque tout fait toute seule ! C'est un Kiritampo-nabe.
- Oww, merci Namida, ca me touche beaucoup.
- Pas besoin de raconter ma vie, Godzilla. Le plat parlera de lui-même.
Il bavassait avec la vieille dame qu'Hanta avait souvent vue ici et qu'il devina être la vieille Sato, mais gardait une oreille sur leur conversation. Hanta prit une bouchée.
C'était chaud et doux comme l'étreinte d'une mère. Il en savoura chaque nuance avant de s'apercevoir qu'il n'avait rien dit depuis une minute et que Namida attendait sa réponse
- C'est délicieux. Vire le clown énervé qui squatte ta cuisine et reprends le resto.
- Tu trouves vraiment ?
- C'est vraiment bon. Merci Namida.
- Merci à toi, tu m'as beaucoup aidé et... ne lui dis pas que je te l'ai dit, mais quand tu viens au resto, Katsuki est plus heureux. Après ta première, il a cuisiné du mapo tofu tous les jours jusqu'à ce que tu reviennes. Ce matin, il a même chanté.
- Arrête de raconter des conneries gamine, je ne chante pas !
- Je l'ai déjà entendu chanter. Tu sais qu'il est musicien ?
- Quoi, Kats, tu fais de la musique ?
- J'ai pas joué depuis avant ta naissance gamine. L'écoute pas. Regarde-moi cette tronche, on ne peut pas lui faire confiance.
- Il faisait de la batterie, et je l'ai entendu chanter plus d'une fois. Tu veux des dossiers ?
- Oh oui !
- Laisse-moi envoyer un message
- Je vais empoisonner ta bouffe, Soy Sauce
Sero envoya néanmoins un texto et Katsuki lui jeta une patate (la pomme de terre). Pas le coup) dessus. Sera l'attrape et la donna à Namida qui rigola. Très rapidement, le téléphone du héros se mit à vibrer de façon incontrôlable. Il regarda et vit une notification annonçant « 78 mms en provenance de Mina coeur love love besty for life »
Il les ouvrit pour trouver une photo de Katsuki avec un pull de Noël, suivie d'une photo de Katsuki brûlant le pull de Noël, une photo de lui endormi avec des moustaches et une bite dessinées sur le visage, un en train de tomber dans une piscine et pleines d'autres du même acabit. Quelques vidéos, de lui qui jouait de la musique avec Denki, Fumikage et Jiro
Srro se fit une mission de les montrer à Namida. Toutes.
Il présentait les gens sur les images, essayait de donner un contexte s'il l'avait, et faisait des commentaires sur les visages hilarants, souvent entre grincheux et haineux, qu'arborait Kats. D'autres fois, sur des photo prises à son insu, il était calme, voire souriait en regardant ses amis faire les pitres, Namida apprécia particulièrement une photo où on le voyait caresser le dos d'un Eijiro, visiblement malade, avec beaucoup de douceur, suivie d'une photo de l'horreur totale sur son visage que Eijiro lui avait vomi sur les genoux.
Kastsuki marmonnait dans sa barbe avec une hargne qui lui allait bien. Sero rajouta de l'huile sur le feu
- Oh, tu te rappelles ? Le jour où tu as bien voulu porter une perruque licorne à l'anniversaire de Shoto ? Tu étais si adorable avec ça ! Dommage que tu aies refusé la tiare assortie.
- Oh j'aimerais voir ça moi aussi ! Chevrota la grand-mère qui parlait avec Bakugo
- Va te faire foutre la vielle.
- D'après ce que j'ai vu, ce n'est pas moi qui aurai cet honneur, jeune homme.
Katsuki s'étouffa avec sa propre salive et passa sa rage en allant chercher des navets à éplucher. Sero mangea son nabe mais ne répondit rien. Puis Namida eut un soupir surpris, elle murmura.
- Je connais ce garçon, il est en photo à la maison, dans le petit sanctuaire. Il est mort, non ? Kats n'en parle jamais, mais le 15 juillet, il lui dépose des katsudon en offrande et regarde l'encens brûler en silence. C'est très... je n'aime pas le déranger ce jour-là.
Sero n'avait pas vu les photos, mais il savait déjà ce qu'il allait voir.
Izuku, tout sourire, saluait l'objectif, tirant par le bras un Kabuki rengorgé, les mains dans les poches. Ils arboraient tous les deux des bonnets All Might, la photo avait été prise dans un de ces campements rudimentaires où ils dormaient pendant la guerre, en arrière-plan on pouvait voir la jambe de Momo et un bout des cheveux de Tsuyu.
- Oui. C'est Izuku. C'était un garçon incroyable.
Elle continua à regarder l'image quelques secondes, Hanta ne savait pas quoi dire, ce deuil avait été encore plus dur que les autres, et il n'imaginait même pas ce que ça avait été pour Kats. Après tout, c'était à lui qu'était destinée l'attaque qui avait tué Deku. Il était incapable d'arrêter de regarder le visage souriant de son ami tombé au combat.
- Je n'avais pas vu cette photo, mais je me rappelle ce moment. Elle a été prise quelques jours avant sa mort.
La voix de Katsuki était très calme. Dans le bruit du restaurant, personne ne l'avait entendu approcher, mais soudain tout le monde se tut. Bakugo regardait le téléphone, s'abreuvant de chaque détail de cette photo et brusquement il récupéra l'assiette vide et repartit dans l'arrière-cuisine. Beaucoup prirent ça comme un signal de déguerpir et les quelques clients qui restaient partirent rapidement. Hanta aida Namida en rangeant les tabourets, Katsuki arriva en rouspétant sur des broutilles et ça rassura le héros qui le taquina.
- Et je pars comme ça ? Tu ne me proposes même pas une petite douceur ?
- La douceur, ça va être mon pied dans ton cul !
- Ce n'est pas ce qu'a proposé Grand-Mère tout à l'heure.
- Dégage de chez moi !
- Je pars sans payer ?
Katsuki se retourna vers Namida
- Tu l'as fait payer la dernière fois ?
- Non, enfin, je lui ai rendu autant que ce qu'il m'a donné.
- J'aime mieux ça. Déguerpis d'ici Soy Sauce avant que je te fasse bouffer ton argent.
Il l'agrippa par le bras et le tira dans la rue, mais une fois dehors, il desserra sa poigne et demanda.
- Tu me donneras la photo stp ?
Hanta acquiesça sans même commenter sur l'utilisation d'une formule de politesse. Bakugo lui claqua la porte au ne et repartit faire le ménage.
dessert
Il revient aussi tôt qu'il put, on était lundi soir et il lui tardait de découvrir quel genre de douceur Kabuki lui avait préparé. Et de voir Namida, naturellement. Il avait fait imprimer la photo en bonne qualité et l'avait mise dans une enveloppe. Il trouva le volet fermé.
Un rapide coup d'œil à la petite affiche qu'il n'avait jamais pris le temps de lire, chiffonnée, décolorée par le soleil, mais toujours lisible, indiquait qu'il était ouvert 6 jours par semaine, 52 semaines par an, et de ne pas venir lui casser les pieds le lundi soir.
Merde, il n'était jamais venu un lundi. Il se sentit soudainement très déçu. Il reviendrait demain, ce n'était pas grave, juste il... il aurait aimé le voir ce soir. Les voir. Il y avait Namida aussi. Une ombre se projeta autour de lui. Il y a peu de gens au Japon qui faisaient de l'ombre au 1 metre 85 d'Hanta Sero. Une étreinte d'ours, brutale et musclée, lui coupa la respiration.
- Hantaaaa ! Ça fait si longtemps !
- Ei ! Laisse-moi respirer !
- Oups, pardon.
Eijiro lui tapota le crâne. Mais combien mesurait ce colosse ? Une chance qu'il était adorable, sinon il aurait été une menace. Hanta nota qu'il était bien habillé, chemise rouge, pantalon à pinces, ses cheveux étaient même coiffé en un chinions lâche.
- J'ai entendu dire que tu traînais dans le coin Sero
Ce sourire. Il savait.
- Oui, j'ai été muté. Heureusement, j'ai trouvé un resto sympa. Dommage, c'est fermé.
- Ce n'est jamais fermé pour les amis.
Eijiro sortit des clefs de sa poche et ouvrit une des portes. Immédiatement, la fenêtre s'ouvrit, il fit un pas dans la rue, mais Hanta resta sous le perron.
- Putain Ei, ne rentre pas dans mon putain de resto sans ma permission !
- Réponds à mes messages par des phrases de plus de trois mots.
- VA TE FAIRE FOUTRE ! Ça fait quatre mots, es-tu heureux ?
- Mais j'ai un cadeau.
- J'en veux pas de ton porte-serviette Red Riot.
- Non, j'ai mieux.
Eijiro attrapa Hanta, qui était encore sous le perron, et le souleva en l'air. Hanta couina peut-être, mais personne ne l'avait porté comme un chiot depuis ses neuf ans, alors il avait le droit.
Bakugo le regarda, l'air surpris, puis ferma la fenêtre. Hanta fut un peu déçu. La porte d'entrée s'ouvrit et Hanta ne fut plus déçu.
Namida bondit dehors, se jetant dans les bras d'Eijirou, il la serra contre lui de la main gauche, mais garda Hanta à 20 cm au-dessus du sol.
- Tu as grandi ma puce !
- Mais je suis toujours assez petite pour monter sur ton dos ?
- Toujours, ma belle, toujours.
- Je peux descendre avant, s'il te plaît ?
- Putain, mais t'es un héros, frappe-le. Et toi Ei, arrête de faire ça.
Katsuki était dans la rue, bougon, habillé d'un T-shirt troué noir troué, d'un vieux jogging All Might tout usé, de chaussons avec inscrit « grumpy » sur le chausson droit et « cat » sur l'autre. Hanta le trouva très mignon.
- Tu ne veux pas que je soulève Hanta ?
Un chausson « Cat» frappa la mâchoire de Kirshima qui ne prit même pas la peine d'utiliser son alter. Il déposa Hanta et reporta toute son attention sur Namida
- Melle Namida, me feriez-vous l'honneur d'être mon invitée au gala de ce soir ?
- Quel Gala ?
Le sourire de Kirishima illumina la nuit.
- J'ai été invité a un événement spécial, l'ouverture d'une nouvelle expo... Au musée d'astronomie d'Osaka
- OH OUI ! Oui, je veux venir, je veux être là !
- Parfait, on part dans 20 minutes.
Namida fila dans sa chambre, Bakugo hurla.
- La robe bleue est dans la buanderie, elle devrait être sèche.
Une tête de lézard apparut.
- Tu penses que la bleue est mieux que la mauve ?
- La mauve complémente moins bien ton teint de peau. Mets les chaussures noires avec et un collier plastron pour aller avec le col rond.
- Bracelet ou non ?
- Jamais avec ce type de manches.
- Merci Kats !
Elle remonta a toute vitesse. Hanta rigola.
- J'oublie souvent que tu as le sens du style, mais ne l'utilise pas pour toi-même.
- Connard. Et qu'es-tu branle chez moi ? Toi aussi, tu vas au musée de l'astronomie ?
- Non je ne savais pas que tu étais fermé le lundi.
Eijiro ajouta.
- Je le déposerai à Mac Do sur le chemin.
Jamais ils n'avaient mentionné cette idée, mais Hanta n'eut pas le temps de réagir.
- Tu crois une seconde pouvoir remplacer mes repas avec un steak trop cuit et des frites molles ? Monte, connard, je vais te préparer de quoi te faire oublier les nuggets !
Hanta ne protesta pas et monta. Il trouva Killer machinegun 3000 en train de baver sur le canapé. Il ne broncha pas quand il s'assit a ses côtés. Eijirou attrapa la bestiole.
- Mais quel amouuuur
- Fait gaffe il...
- ATCHA !
Le chat venait d'éternuer sur Eijirou
- J'avais oublié ça.
- Bien fait pour ta gueule. S'il arrive quelque chose à Namida ce soir, je te bute. Compris ?
- Je suis ton seul vrai ami, tu m'aimes trop pour ça.
- Si il arrive quelque chose à Namida ce soir, je ne cuisine plus jamais pour ton gros cul.
- Tu sais que je veillerai sur elle comme la prunelle de mes yeux.
Ils bavassèrent un peu quand Namida arriva, elle portait une robe bleu nuit parsemée de discrètes paillettes dorées, un collier avec des étoiles et un petit sac d'une nuance proche de celle de sa robe. Hanta siffla.
- Tu seras plus belle que les étoiles !
- Tu penses ?
Katsuki embrassa son front et la poussa vers Ei
- Amusez-vous bien ! Namida, empêche-le d'être trop stupide. Ei, s'il lui manque une seule écaille, je te fais manger des navets.
- Non !
- Si.
Eijirou tendit élégamment son bras à la jeune fille et partit. La maison devint soudainement silencieuse. Ça ne dérangeait pas Hanta, ni Katsuki qui se dirigea vers le coin cuisine et commença à préparer un curry. Hanta l'aida à couper les légumes jusqu'à ce que le chat demande à jouer. Il laissa un oignon à demi coupé pour aller chercher un bouchon sous le canapé. Katsuki l'y rejoint après avoir fini ses découpes, il trouva Hanta en train de réparer soigneusement une canne à plume. L'hôte soupira :
- Ce chat est trop gaté
- Qui lui sert uniquement de la viande et du poisson frais ?
- T'as déjà reniflé des croquettes ? Si c'est pour lui donner un truc pareil, je peux le laisser dans la rue bouffer dans les poubelles.
- C'est dingue que tu sois aussi aimant et protecteur, mais incapable d'admettre la moindre affection.
- Hey, j'admets ce genre de connerie.
- Va-y. Dis-moi une chose gentille sur une personne que tu aimes, sans être ironique ou distant.
Kastsuki le fusilla du regard, mais Hanta ne baissa pas les yeux, alors il répondit.
- Namida est un rayon de soleil, j'adore l'avoir à l'appart.
- Tu lui as déjà dit ?
- Oui.
- Elle pouvait t'entendre ?
- Oui. Parfois. Ta gueule.
Sero rigola, les oreilles de Kats étaient rouges, et il adorait ça. Alors, il lui dit.
- J'aime t'avoir retrouvé et chéris chacun des moments que je passe avec toi.
Le visage entier de Katsuki devint rouge, il se leva précipitamment pour aller vérifier la cuisson du curry. Killer machinegun 3000 le suivit et Hanta, se retrouva assis sans chat. Du coup, il se leva et demanda où étaient les bols, puis il mit le couvert pour deux. Le repas fut servi sous peu, c'était, sans surprise, délicieux. Il ne se priva pas pour lui dire.
- C'est un curry de base, ça ne vaut pas ce genre de compliments. Tu cuisines quoi chez toi ?
- Des ramen instantanés et des plats à emporter D'ailleurs, pourquoi tu ne fais pas ça ?
- J'ai assez de clients pour ne pas en avoir besoin. Tu prends au thaï au coin de la grande rue ?
- Oui
- Leur tom yum goong est très bon. La patronne est sympa, mais le fils qui veut reprendre n'est pas encore prêt. Profite bien du resto, je leur donne un an avant de fermer.
- Oh non ! Et le burger de la petite place ?
- Ils ferment s'il y a le moindre contrôle d'hygiène. Ne va pas bouffer là-bas. Les vietnamiens en face de chez eux sont bons. Leurs cafés sont incroyables.
- Pas encore essayé, je préfère le thé.
- Essaye. Par contre, leurs baos ne sont pas ouf.
Hanta finit son bol puis prit celui de Bakugo pour aller les laver. Quand il eut terminé, il lui tendit une petite enveloppe.
- C'est la photo de la dernière fois
- Merci.
Katsuki prit l'enveloppe et partit la ranger dans une autre pièce. Il revint avec les yeux humides.
- Tu sais que ce n'est pas ta faute, pas vrai ?
- Maintenant, oui.
- Bien. C'est important.
- Et Uraraka, elle le sait ?
- Elle refuse de savoir et se noie dans le travail. Ça me brise le cœur à chaque fois que je la voie. Elle ne rigole plus.
- Il aurait détesté ça.
- Oui. Mais elle a choisi de ne pas faire son deuil, elle a choisi de se punir. C'est un mauvais choix, mais c'est le sien.
- Comment ça se passe pour toi, avec la commission ?
- J'ai été muté ici pour leur avoir dit qu'ils faisaient de la merde. Mais ça me va bien. Je ne les aime pas, tu sais. On a réussi à leur faire mettre des lois pour que les enfants soient exclus de tout type de combats. Le parcours héros commence dorénavant à la fac.
- J'ai entendu. C'est mieux. Aucun d'entre nous n'aurait dû tuer des gens à 16 ans. Ou voir mourir ses amis.
- Même à 30 ans, c'est dur. Je ne me suis jamais fait à la souffrance des autres.
- C'est une bonne chose.
Le silence pesa un moment, puis le chat fit tomber un verre, Katsuki se leva pour faire le ménage en pestant.
- Putain de bestiole ! J'en ai marre de racheter des verres tous les mois !
- Pauvre bébé, ne lui crie pas dessus !
- C'est pas un bébé, c'est un démon !
Hanta prit le chat dans ses bras pour le rassurer, ça ne le rassura pas. Il lui mordit violent le poignet et partit se réfugier à l'étage .
- Démon, je te dis.
Katsuki partit dans la salle de bain et ramena une petite trousse de secours.
- Montre-moi ça.
- Je peux supporter une morsure.
- Il a la bouche dégueulasse, ça va s'infecter.
Il prit son bras d'autorité et désinfecta soigneusement la zone, avant d'y coller un pansement Red Riot
- Joli pansement
- C'est un cadeau. Il adore m'offrir les panoplies. J'ai les caleçons et les maniques qui vont avec. J'avais un réveil qui criait « virilité », mais je l'ai malencontreusement jeté par la fenêtre et écrasé trois fois avec ma voiture avant de le finir à coup de batte.
Hanta rigola puis leva les yeux et réalisa qu'ils étaient près. Vraiment près. Des papillons envahirent son ventre et le rouge colora, à nouveau, le visage de son hôte qui s'éloigna soudainement pour aller ranger la trousse.
Hanta repris une contenance et a son retour, il demanda
- Du cou, elle est où ma douceur ?
- Quelle douceur ?
- Le dessert.
- Il n'y en a pas.
- T'es sérieux quand j'ai demandé un mapo tofu j'ai eu un mapo tofu, quand j'ai demandé de unadon, j'ai eu de unadon, quand j'ai demandé, du nabemono j'ai eu du nabemono. Et là, j'ai demandé une douceur, mais je n'ai pas de douceur ?
- Petit gosse pourri gâté. Je n'ai aucun dessert ici. Contente-toi du curry. D'où t'as cru ça ? Il n'y a jamais eu de dessert dans mon resto.
Hanta fit la moue
- Mais j'étais tellement heureux. J'ai pensé à ce que tu me servirais comme friandise toute la journée ! J'étais sûr que ça allait être des mochis à l'anko comme ceux que tu avais faits à l'anniversaire de Mina.
- Tu veux vraiment ta petite douceur ?
- Oui !
Bakugo soupira et s'approcha, il lui attrapa le visage et l'embrassa tendrement. Quand il eut fini, le rouge avait quitté ses oreilles pour colorer le reste de son visage, mais il le regardait presque d'un air de défi. Hanta lui attrapa le bras.
- Je savais que ça serait délicieux, chef.
- Bien sûr que c'était délicieux. Tout ce que je fais est excellent.
Hanta caressa sa joue et demanda
- C'est mon nouveau dessert préféré. Est-ce que c'est offert à la pièce ou c'est un service à volonté ?
- C'est réellement ta façon de me demander si on est ensemble ?
- Oui.
- Service réservé aux moments où tu ne poses pas de questions débiles. Si tu en as envie.
- J'en ai très envie. Chef.
Il ponctua sa déclaration d'un autre baiser. Moins doux. Plus taquin. Katsuki y perdit son souffle et son équilibre, l'obligeant à grimper sur les genoux d'Hana, et à déposer sa tête sur son épaule, le temps de retrouver une respiration calme sans que l'autre ne voit que son visage était rouge vif. Trop tard, Hanta avait vu, mais il ne fit pas de commentaire. A la place, il approcha sa bouche de son oreiller et murmura.
- Hey chef, je peux avoir des brochettes teriyaki la prochaine fois ? Avec d'autres douceurs.
- Va te faire foutre.
- Plus tard, je ne veux pas précipiter les choses
Katsuki cacha son visage dans son cou et l'insulta probablement. Sero referma ses bras sur lui en souriant. Des câlins et des insultes, ça lui allait comme menu.
Je sais, je devais publier les samedis, mais bon, je vais aussi publier les mercredis févriers. Parce que je viens de recevoir la correction de Marina Ka-Fai et que je suis trop impatiente de la poster ! Merci à elle pour sa rapidité et son efficacité.
Alors pour Namida... elle devait être un personnage tertiaire évoqué au début. Puis, elle est revenue la scène suivante, elle a eu un nom et pouf, elle est devenue un personnage important. Niveau apparence, je la vois vraiment comme une ado argoniennne dans Skyrim.
Disclaimer : Blagues à caractère sexuel, langage grossier, abandon d'enfant, racisme anti-mutan, violence mineure, évocation de la mort d'adolescents, deuil
Couple : Bakugo x Sero
