Joyeuses fêtes à tous. J'espère que vous avez profité de votre famille.

Aujourd'hui, on trouvera qu'Inghen est bien curieuse.


Chapitre 26: Je veux savoir

Harold se réveilla au petit matin, sous le doux bruit qui lui est inconnu. D'abord réticent, il finit par ouvrir les yeux et apercevoir un Terreur Terrible qui l'observait depuis son bureau.

- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais là? Et pourquoi suis je dans mon lit? Je ne me souviens pas m'être endormi dedans.

Malgré toutes ces questions, Harold s'étira les bras et repensa à la journée d'hier.

- Je n'en reviens toujours pas, j'ai aperçu un Furie Nocturne. Quelle chance. Et toi, que fais tu ici? déclara-t-il en s'adressant au petit dragon.

La seule réponse qu'il puisse obtenir est le regard persistant de ce dernier.

- Bon, reste ici si tu veux. Mais ne touche à rien, je dois faire ma toilette. Je n'ai pas pu me changer à cause de l'excitation et la fatigue.

Harold partit chercher des affaires de rechange dans son coffre et se dirigea vers le point d'eau près de sa grotte. Une demi-heure plus tard, il revenait tout frais, tout propre et constata que la petite créature n'avait pas bouger.

- Encore là? Je me demande pourquoi tu es encore ici? Et comment ça se fait que tu n'as pas peur de moi? Aucun de tes congères ne s'est aventuré jusqu'ici.

Il posa ses affaires dans un coin et reprit son observation.

- C'est bizarre, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu avant. Mais je ne sais plus où.

Comprenant son interrogation, le petit dragon se dirigea vers le sac d' Harold, le renifla et recula. Il répéta l'opération autant de fois que nécessaire.

- Ça y est, tu es le dragon de l'autre jour. Le même à qui j'ai donné des baies. Mais comment es tu arrivé ici?

Encore une fois, le petit animal partit vers le sac. Il le renifla, et commença un parcours de piste tout en gardant son nez au sol pour finir devant l'entrée de la grotte.

- Oh, je vois. Tu as suivi la piste de mon odeur et tu es arrivé ici. Manque de chance, je n'ai pas de baie ce coup-ci.

D'abord déçu, le dragon finit par s'envoler pour atterrir sur le jambes d'Harold qui s' était assis entre-temps. Il finit par se rouler en boule et se blottit pour profiter de la chaleur de l'humain. Harold sortit de son état de surprise, et pour une raison qu'il ignora, déplaça sa main sur le pensionnaire qu'il hébergeait. Il commença à le gratter au niveau du bas de la mâchoire, ce qui fait gazouiller le Terreur Terrible.

- Ça alors, mais comment est-ce possible? Un simple ….. enfant caresse et gratte un dragon, les Dieux doivent se moquer de nous. Et si mon père me voyait, qu'est-ce qu'il dirait? Il serait capable de me chasser, de me renier et de m'exiler. Quoique, s'il ne veut pas perdre maman, il n'osera pas faire çà. Il a quand même une fierté après tout, il ne voudra pas dormir sur le canapé. Ahhhh, quelles seraient leurs têtes s'ils me voyaient tout de suite.

Harold resta perdu dans ses pensées, tout en continuant à caresser le Terreur Terrible. Au bout d'un moment, ce dernier se dressa et regarda l'entrée de la grotte.

- Et bien, quel joli spectacle: un humain et un dragon, dans la même pièce et sans s'entre-tuer. On croirait rêver.

- Bonjour à toi aussi Inghen. Ravi de te revoir, et il me semble que tu es mal placé pour dire ça: toi et ton dragon fonctionnaient bien ensemble.

- Je rectifie mes propos: un humain et un dragon, vivants sur Midgard, ensemble dans une pièce et sans envie de meurtre de chaque côté. Parce qu'en ce qui me concerne, je te rappelle qu'en dehors des dragons, et des autres héritiers, tous les autres humains ne font pas partie de ce monde. Et j'en oublie ma politesse: Bonjour Harold, as-tu bien dormi? Le lit est bien plus confortable que le bureau, pas vrai?

- Alors, c'est toi qui m'a couché dans le lit? Je savais que je m'étais bien assoupi sur ma chaise, je n'avais aucun souvenir de m'être déplacé vers mon lit.

- En effet, désolé par avance d'avoir jeté un coup d'œil à tes notes, mais j'étais curieuse de savoir quelle idée t'avais encore traversé l'esprit: arme, bouclier, dessin, aménagement. Et je dois dire que j'ai été …... surprise.

- Oh, et bien, qu'as-tu vu? demanda Harold malgré le fait qu'il savait où elle voulait en venir.

- Tu sais déjà où je veux en venir, tu n'as pas oublié les croquis que tu as fais la veille.

Malgré cette déclaration, Harold garda le silence un petit instant. Il regarda le dragon qui s'est réinstallé confortablement sur lui, et soupira.

- Depuis plusieurs nuits, j'avais le sentiment d'être observé. Mes soupçons se sont confirmés une nuit alors je me suis levé pour subvenir à …... un besoin naturel. C'est là que je les ait aperçus: des yeux vert qui m'épiaient. Alors, quand tu as dit que tu t'absentais pendant une semaine, j'en ai profité pour essayer de les trouver. Et au bout de quelques jours, j'ai trouvé le propriétaire. En dehors de ses yeux verts et de sa couleur noire sombre, je n'ai que des observations grossières. Je n'ai pas pu m'approcher d'aussi près. Quand j'essayais, il me grognait.

- Encore très farouche, tous les dragons ne sont pas comme mon ….. euh les deux dragons que tu peux approcher facilement.

- Je m'en étais rendu compte. Pour autant, il ne m'a jamais vraiment menacé. Et quand je suis parti, il m'a suivi à distance. Lorsque que j'ai atteint la grotte, il s'est avancé dans la clairière, et a décollé. Ce n'est que lorsqu'il a pris de la vitesse que je me suis aperçu que c'était ...

- Un Furie Nocturne, termina Inghen.

- Comment le sais tu? Tu en as déjà vu?

- Oh non, déclara-t-elle en se retenant de rire. Je n'en ai jamais vu, juste entendu parler. J'ai juste aperçu ton carnet et il y a une rubrique entière sur le Furie Nocturne. Donc j'en ai déduit que c'est lui que tu as aperçu.

Inghen se rapprocha d'Harold et s'installa sur son lit, juste à côté de lui.

- Alors, maintenant. Dis moi tout: comment est il? Je veux tout savoir, n'oublie pas le moindre détail.

Tétanisé devant ce côté curieux qu'Harold ne connaissait pas, il pouvait voir l'excitation et de la curiosité dans ses yeux.

- Et bien, par où commencer? Ce qui m'a surpris, c'est la noirceur de ses écailles: aussi noire que la plus sombre des nuits. C'est très pratique pour se camoufler la nuit. Ensuite, c'est sa hauteur. Malheureusement, je n'ai que peu de référence entre un Terreur Terrible ici présent et ton Cauchemar Monstrueux. Malgré le fait que ce dernier soit plus grand que les autres, je peux oser dire qu'il est plus petit sur patte qu'un Dragon Vipère, mais qu'il doit être sensiblement plus haut qu'un Groncke. Malheureusement, je ne pourrai confirmer cela car le dernier contact que j'ai eu avec eux remonte à un raid nocturne sur Beurk, ça va faire …... 3 ans maintenant.

- Effectivement, ça peut fausser les comparaisons.

- Ensuite, il possède des pattes imposantes pour sa taille modeste. Je suppose que grâce à elles, il peut se déplacer aisément au sol. Vu la facilité avec laquelle il m'a suivi, je n'en doute pas. Et j'ai été surpris quand il m'a approché, je ne l'ai jamais entendu jusqu'au moment où il a cassé une brindille.

- Je peux t'affirmer une chose: quand tu es concentré sur une tâche, Ragnarök peut arriver que tu ne t'en rendrais même pas compte.

- Je réfute cette information.

- Et je contredis ta défense, j'ai réussi plusieurs fois à te surprendre.

- Toi, d'accord. Mais pour confirmer tes dires, ton Cauchemar aurait réussi au moins une fois. Et il …... n'a même pas essayé. Et je serai surpris s'il réussissait.

- Ne détourne pas la conversation. Reprend ta description.

- Où j'en étais? Ah oui, ses ailes. Je n'ai pas eu l'occasion de les voir déployées, mais je me doute bien de la force nécessaire pour déjà faire décoller un dragon. Sa queue est très longue, et elle est terminée par un aileron de chaque côte. Je pense que je n'ai rien oublié. Ah si, il a des grands yeux vert. Et je pouvais voir à qu'elles changeaient de forme en fonction de ses émotions: lorsqu'il est agressif, ses pupilles se réduisent à des fentes. Et quand il est …. curieux, elles sont bien ronde. Et fait surprenant, il possède 4 paires d'oreilles.

- 4? Tu es sûr?

- Oh, je les ai parfaitement distingué. J'ai été parfaitement surpris aussi.

- Je peux affirmer que je t'envie en ce moment. Tu as pu apercevoir le plus mystérieux et le plus craint des dragons. Et tu es revenu vivant pour en parler.

Un silence s'installa entre eux, aucun n'osa plus parler. Finalement, Harold rompit la glace.

- Pourquoi me poses tu toutes ces questions? Tu affirmes connaître les actions de ma Destinée, et Thorvid a dû te raconter ce qu'il a vu quand j'ai touché la pierre. Alors pourquoi?

- Je t'arrête tout de suite. Je n'ai aucun pouvoir de ce type, c'est réservé aux Sœurs Nornes. Donc, pour en revenir, je n'ai pu décelé qu'un seul événement majeur quand je t'ai observé la première fois. Et ne compte pas sur moi pour te le dire, ça changerait tout ton avenir. Et même si je pouvais te le dire, voudrais tu le savoir?

- Non, déclara Harold après un moment de réflexion. Si nous connaissons notre avenir, enfin presque, cela voudrait dire que l'on suis un chemin que quelqu'un d'autre nous dit d'emprunter. Nous ne serons plus maître de notre Destinée, mais seulement l'esclave de quelqu'un qui dicte nos actions.

- C'est fort comme comparaison, mais malheureusement très réaliste. Mais concernant l'avenir, tu as dit presque. Pourquoi?

- Parce que je suis sûr d'une chose: je ne sais pas ni comment ni quand, mais je sais que lorsque notre heure viendra, nous quitterons Midgard. Pour aller où? Je ne sais pas, ce seront nos actions qui seront jugées pour savoir si nous allons vers Hel ou le Valhalla.

- En effet, je ne vais pas te contredire. Que comptes-tu faire maintenant?

- Je ne sais pas. J'ai tellement envie d'en savoir plus sur lui, et de l'approcher. Mais il ne se laissera pas faire, mais il faudra déjà que je le retrouve. J'ai mis 5 jours à le faire la première fois, je n'ai pas envie de remettre autant de temps la prochaine fois. Et une question de taille se posera à ce moment: comment gagner sa confiance?

- Sur ce coup là, je peux t'aider. Si tu veux détourner son attention, amadoue le avec de la nourriture. Il reste quand même un animal.

- Alors, je dois le trouver, et ensuite pêcher. Et beh.

- Oh je ne m'inquiète pas. Souvient toi, il t'a trouvé bien avant que tu ne le trouves. Et s'il voulait rester caché, il le serait encore aujourd'hui. S'il s'est montré a toi, c'est parce qu'il le voulait.

- Que me conseilles-tu de faire alors?

- De patienter un peu, et de faire un peu d'ordre dans ta tête. Ton cerveau doit être en ébullition. Et puis, de toute façon, avec le programme que je t'ai concocté, tu n'auras pas le temps de faire des activités personnelles. L'entraînement commence dans dix minutes, déclare-t-elle en sautant du lit.

Harold soupire et s'affala sur son lit. Avant de le quitter et de libérer ses jambes d'un petit poids.

- Ça va être une longue journée.