Bonjour à tous,
J'en profite pour vous souhaiter de joyeuses fêtes de Noël, et un excellent réveillon. Maintenant, qui donc a osé parler ainsi à Harold?
Chapitre 47: Fantôme
- Baisse les yeux.
Harold baisse la tête et est surpris de voir que son interlocuteur est en fait un ….. nain.
- Êtes-vous Daven?
- En effet, jeune homme. Tu ne t'attendais pas à voir un nain, je suppose qu'Inghen ne t'a pas donné tous les détails?
- Vous concernant? Pas du tout.
- Et en plus, tu ne te démontes pas. J'aime ça.
- Si ça ne vous dérange pas, pouvons nous rentrer s'il vous plaît? intervient Camicazi.
- Bien sûr, mais le dragon reste dehors. J'ai suffisamment de problème avec eux en ce moment.
- Désolé mon grand, tu vas devoir passer la nuit dehors. Profite s'en pour pêcher, tu dois avoir faim. Mais je t'enlève la selle avant.
Krokmou tira la langue, et Harold enleva tout gêne du dos de Krokmou. Ce dernier décolla, et partit en quête de nourriture. Harold rejoint son hôte et ferma la porte derrière lui.
- Inghen m'avait prévenu que tu t'y connaissait en dragons, mais je ne m'attendais pas à te voir débarquer sur le dos de l'un d'entre eux.
- Elle adore réserver des surprises, ça fait parti de son ….. charme.
- Bon, vous pouvez nous en dire plus sur votre problème?
- Cami.
- Tout aussi téméraire que ton ami, sacré duo. Je vous en dirai plus autour du nattmal. Soyez mes invités, mais laissez moi le temps pour le finir.
Daven s'éclipse dans une pièce à côté, laissant les deux jeunes tous seuls.
- Sérieusement, il est énervant. Il aurait pu nous en dire plus.
- Comme il aurait pu nous laisser dehors et nous laisser se débrouiller tous seuls. Soit patiente Cami, il nous en dira plus en tout voulu. Et rappelle toi que nous sommes ses invités, donc attention aux bonnes manières.
- C'est plutôt aux hommes qu'il faut leur inculquer ça.
- Je ne parlais pas de ça, mais de ton côté cleptomane. Pas de vol d'affaire, compris?
- D'accord, soupira Camicazi. Mais si je perds la main, c'est de ta faute.
La chamaillerie dura tellement de temps qu'ils ne se rendaient pas compte du temps qui défilait. Daven revient le repas et les ustensiles, et fait signe aux jeunes de s'installer autour de la table.
- Je n'allais quand même pas manquer à mes obligations, ce serait indigne de ma part.
- Je vous en remercie, déclare Harold. Mais je ne vous cache pas ma surprise quand je vous ai vu: les nains et les guerriers d'Asgard n'ont pas la meilleures des relations.
- C'est vrai, et je dois dire que je ne m'entends pas du tout avec tes congénères. Sauf Inghen, c'est la seule qui est la bienvenue.
- Qu'a-t-elle fait pour mériter un tel honneur?
- Elle m'a défendu alors que certains forgerons de pacotille convoitaient ma mine, Inghen s'est interposée et a déclaré que j'étais sous sa protection. J'ignore encore pourquoi, et je ne tiens pas le savoir. Je vis modestement et je suis heureux comme ça.
- Nain et mine vont toujours de paire?
- Et oui, comme aussi la forge. Mais seulement des créations uniques et spéciales. Mais revenons au problème initial, Inghen m'a fait part de votre théorie et je la trouve assez cohérente. Cela expliquerait pourquoi je n'arrive pas à apercevoir mon agresseur, je ne comprends toujours pas pourquoi il m'agresse.
- Pouvez vous tout nous expliquer depuis l'origine des attaques?
- Tout a commencé il y a quelques semaines, je me baladais le long de la plage comme tous les matins. Et j'ai reçu un jet d'acide lorsque je suis arrivé à la lisière de la forêt. J'ai essayé de le combattre mais impossible de le voir, et j'ai subi une autre attaque le lendemain alors que j'étais de l'autre côté de l'île.
- À des endroits complètements opposés, étrange.
- Maintenant, je ne peux plus sortir sans me faire harceler. Il se joue de moi, il me torture. Je ne parle pas le dragon, mais je sais reconnaître un rire lorsque l'on se moque de moi.
- Pour résumer, aucune action agressive envers vous, et à n'importe quel endroit. Ça ne ressemble pas à une défense de territoire.
- Mais je suis certain d'une chose: il déteste les anguilles! enchérit Daven.
- Les dragons en ont peur, mais elles dégagent une odeur si nauséabonde qu'on s'en débarrasse au bout d'un moment.
- Nous nous en sortirons avec tous les renseignements obtenus, merci beaucoup.
- Si vous pouvez m'en débarrasser, j'en serais ravi. J'ai déjà beaucoup à faire avec le Groncke qui me mange mes pierres.
- Pour ce problème, je peux vous aider. Il faut que vous acceptez de céder une partie de votre labeur, le Groncke raffole des pierres dans les mines. En lui en donnant quelques unes, vous vous achèterez une tranquillité pour plus tard.
- Travailler un peu plus pour avoir la paix dans la durée, j'essayerai de m'en souvenir.
Le repas se termine bientôt et tout le monde partit se coucher. Le lendemain, Harold et Cami partirent en quête du mystérieux agresseur.
- Comment allons nous trouver sa trace? demande Camicazi.
- Je ne sais pas, mais je suggère que l'on marche dans les bois en espérant attirer son attention. Nous aviserons par la suite.
- On sert d'appât en quelque sorte.
- Non, juste qu'il nous remarque. Et ensuite, on passera à la seconde étape.
- Et c'est?
- De venir avec un panier de poisson, et de rester adossé à un tronc d'arbre. Avec un poisson près de nous, il sera obligé de venir.
- C'est risqué comme plan.
- Mais ça peut valoir le coup. Rappelle toi, il ne l'a jamais attaqué donc on ne risque rien.
- Si tu le dis.
La promenade continua, et plus elle dure, plus Harold a le sentiment d'être observé. Malgré ses coups d'œil, il ne distinguait rien: à part des craquements de branche de temps en temps.
- Cami, tu l'entends?
- De temps en temps, mais je n'aime pas cette sensation.
- Venant de ta part, ça me surprend.
- Arrête de rigoler, ce n'est pas drôle.
- Je pense que l'odeur des poissons doit aider également, j'ai repéré une clairière juste à côté: on les dépose et on repassera plus tard.
- Pourquoi?
- Il sera sur ses gardes si on reste à proximité. Daven aime sa tranquillité, donc il n'y a pas d'autres animaux ici. Alors …..
- …. seul l'Aile de la Mort mangera cette offrande, bien raisonné.
Le groupe effectua sa tâche, et rentra vers la petite maison. Les deux amis passèrent l'après-midi avec Krokmou, Harold expliquant à Camicazi tout se qu'il savait sur le Furie Nocturne. Cami ne tarit pas de question à se sujet, Krokmou est plutôt content d'être au centre de l'attention. Au bout d'un certain temps, il s'agace et le signala à son cavalier. Harold comprit le message et l'accompagna donc pour le vol routinier. Lorsqu'il revient au moment du coucher du soleil, Camicazi est assise sur le ponton.
- Comme prévu, le panier est vide.
- Parfait, c'est ce que je voulais. Répétons cette opération les jours suivants, et on réduira la dose après.
Les jours se suivent et se ressemblent: entre les paniers destiné au dragon invisible et le temps passé à la mine à faire comprendre au Groncke de ne pas manger toutes les pierres, le temps défilait très rapidement. D'un commun accord, Harold décida de régler le problème du Groncke et Camicazi celui de l'Aile de la Mort. Suivant les conseils d'Harold, elle a réduit la dose et gardait un poisson près d'elle. Et sa patience allait être récompensée.
Un après-midi, Camicazi s'est assoupie près d'un arbre et est réveillée par des bruits de pas. Elle leva la tête mais ne distinguait rien.
- Je sais que tu est là, je ne te veux aucun mal. Regarde, j'ai un beau poisson pour toi.
Camicazi agita ce dernier en espérant attirer l'animal, elle est surprise lorsqu'un dragon rouge se dévoila à ses yeux sur l'arbre d'à côté. Il est à peine plus petit qu'un Cauchemar Monstrueux, son corps présente des épines dorsales du garrot jusqu'au bout de la queue. Ses ailes sont fines, élancées et de couleurs rouge avec du jaune à ses extrémités. Malgré ses talents de camouflage, il possède tout de même des griffes longues et tranchantes pour pouvoir se défendre.
L'Aile de la Mort s'approcha lentement de Camicazi tout en reniflant les environs, elle remercia mentalement Harold de l'avoir persuadé de ne pas emporter d'armes.
- Approche, n'aie pas peur. Je ne suis une ennemie, je ne te ferais aucun mal.
Le dragon rouge resta à bonne distance et garda le contact visuel avec cette étrangère, mais l'odeur du poisson est la plus forte. Il s'approcha tout doucement, ouvrit sa gueule remplie de dents acérées et prit délicatement l'offrande. Il s'éloigna rapidement et le mangea goulûment, il retourna renifler Camicazi ensuite.
- Oui, oui, j'ai compris. J'en ai un autre, soit gentil.
Elle sortit son deuxième poisson, et le donna aussitôt. Le dragon le chopa et l'avala rapidement. Mais au lieu de partir, il resta sur place à la regarder. Il baissa la tête et vient se frotter contre le bras de Camicazi. Cette dernière en profite et se met à le caresser de partout.
- Finalement, tu as un bon tempérament. Tu cherchais seulement à avoir de la compagnie, rien de plus. Tu dois te sentir horriblement seul.
L'Aile de la Mort tourna autour d'elle, et Camicazi s'amusa de la situation. Elle passa le reste de la journée à jouer dans la forêt, essayant de le retrouver quand il se cachait. Malgré tout, toutes les bonnes choses ont une fin.
- La journée se termine bientôt, je dois rentrer si je ne veux pas inquiéter mon ami. On se voit demain.
Camicazi se dirigea vers la plage, et est contente de retrouver Harold.
- Comment s'est passée ta journée?
- C'était incroyable, j'ai réussi à l'approcher et à lui donner les deux poissons. J'ai joué avec lui le restant du temps.
- Laisse moi deviner: il est rouge, avec des épines et des dents pointues.
- Comment sais tu tout ça?
- Il est juste derrière toi.
Camicazi se retourna et s'aperçoit que son nouvel ami l'a suivi tout le long.
- Si tu veux mon avis, tu lui manquais déjà. Va le retrouver, il n'attend que ça. Et au passage, prend ça.
Harold lui donna un mystérieux paquet d'herbe.
- Tend lui ces herbes, il devrait aimer.
- Qu'est-ce que c'est?
- Tu verras.
Camicazi ne bronche pas, et s'approche de son nouvel ami. Elle lui caressa le museau avec les herbes, et le dragon s'évanouit d'extase.
- Qu'est ce ….. tu lui as fait?
- Rien de grave, sache juste que ces herbes ont un effet …. euphorisant sur eux. Sa réaction est celle escomptée, il devrait se réveiller …... maintenant.
Le reptile rouge se leva, et donna un coup d'aile à Camicazi.
- Aïe, ce n'est pas à moi qu'il faut faire ça, mais à lui.
- Mais tu as suivi mon conseil et tu lui as agité le paquet sous son nez. Tu es coupable à ses yeux, mais il ne t'en voudra pas longtemps.
L'Aile de la Mort souffla et désigna Camicazi de la queue. Devant l'incompréhension de tout le monde, Krokmou vient en aide à son cavalier et désigne tour à tour son homologue puis Camicazi.
- Je ne comprends pas où tu veux en venir: soit tu me dis qu'ils sont liés, soit …..
- …. c'est une femelle, termine Camicazi.
Krokmou sautille sur place et s'apprêtait à faire un câlin à l'humaine, il est stoppé net par le grognement de l'Aile de la Mort.
- On dirait bien qu'elle t'aime beaucoup, elle ressent le besoin de te protéger. Si elle doit rentrer avec nous, tu devras lui trouver un nom.
- Qu'en penses tu? Ça te tente te rentrer avec moi et de ne plus jamais être seule? Tu auras Krokmou comme compagnie, ainsi que celle de Fjord si tu viens.
La dragonne se frotta à sa cavalière, et acquiesça.
- Je considère cela comme un «oui», mais je me demande comment je vais t'appeler. Je sais, je te nomme Fantôme.
L'Aile de la Mort se frotta à elle, et accepte son nouveau nom.
- Un nouvelle chevaucheuse de dragon est née, déclare Harold. Profite du temps restant pour apprendre à la connaître, je progresse à faire travailler Daven et le Groncke en équipe. On rentrera chez nous d'ici 2 ou 3 jours.
