Bonsoir à tous,
Retour parmi les siens, réunion et perte de moral au menu.
Chapitre 48: Promesse tenue
- Merci encore pour tout, les jeunes. Je ne sais comment vous remercier.
- Continuez à faire ce que vous aimez avec votre ami, et ça ira tout seul.
- Améthyste qu'il s'appelle, je le nomme ainsi parce qu'il aime les pierres et qu'il est violet.
- Du moment qu'il aime, je ne vois pas de problème.
- Et merci pour la couverture, déclare Camicazi. Cela me convient.
- Tu es sûre que tu ne veux pas de selle?
- Aucunement, j'ai des prises fermes avec les épines de son dos. Elle n'aura aucune gêne.
- Si tu le dis, je te crois. Daven, il est temps de nous quitter: merci pour votre accueil.
- C'est moi qui vous remercie, vous avez résolu mes deux problèmes. Et ne t'inquiète pas, j'ai tenu ma promesse.
- Comment avez vous trouver du temps pour la tenir?
- Cet endroit est à la fois réel et mystique: si tous ces secrets sont révélés, où serait la part du mystère?
Devant les têtes surprises; Daven rigole et incita les jeunes à partir. Ces derniers décollèrent, et entament le retour vers Lisde. Malgré quelques perturbations causées par le vent, le voyage se passa sans encombre. Fantôme profita même du voyage en observant les alentours, alors que sa cavalière gouttait enfin les joies de voler. Une journée est nécessaire pour arriver à bon port, et le groupe est accueilli par un Rasemine enthousiaste.
- Harold, Camicazi! Enfin, vous êtes de retour.
- Bonjour à toi, Rasemine! Tu arrives à tenir debout sans t'aider d'une branche.
- Grâce à tes soins et beaucoup de repos, je peux bouger sans presque aucune gêne. Par contre, ta réserve de soins a baissé.
- Tant que tu vas mieux, c'est le principal. Je la compléterai quand j'aurais le temps.
- Par contre, il y a quelque chose qui nous intrigue depuis ce matin.
- Quoi donc?
- Regardez.
Rasemine pointa du doigt la rivière, et Harold constata que trois maisons sont construites ainsi qu'un quatrième bâtiment. Ce dernier est en hauteur, installé à flanc de montagne avec un escalier qui y mène.
- Nous nous sommes aperçu de leur présence ce matin. L'une d'elles est verrouillée, quand aux deux autres …...
- ….. elles sont déjà meublées avec les affaires de tout le monde, termina Angus. Heureux de vous revoir.
- Moi de même, peux tu m'en dire plus à leur sujet?
- Elles sont apparues de nulle part, et contiennent les affaires de chacun dans chaque maison. Comme la dernière est fermée, nous en avons déduit que c'est celle qui appartient à Camicazi. Autant te dire que Thuggory essaye de trouver une ouverture depuis tout ce temps.
- QUOI? Attend que je lui mette la main dessus, il va le regretter. Camicazi quitta le groupe, suivit de près par Fantôme.
- Que va-t-elle lui faire?
- Mieux vaut ne pas le savoir. Au fait Harold, il y avait cette lettre et ce paquet sur ta table.
Harold prend la lettre tendue par Rasemine et la lit: Harold Horrib' Haddock Troisième du nom,
Je te remercie, ainsi que ton amie, pour l'aide précieuse que vous m'avez apporté. Tu m'as débarrassé d'un harceleur, et les habitations souhaitées ont été construites. Je me suis permis le luxe de ramener les affaires de chacun et de les ranger, ça devrait éviter les disputes de territoire. Dans le colis se trouve la clé de la maison de ton amie, pour éviter les regards ….. indiscrets d'adolescents trop curieux. Garde en tête que tout est permis pour les gens d'entre-deux mondes, et ne cherche aucune logique. J'ai découvert un ami en la présence d'Améthyste, je te remercierai en temps voulu pour ça. D'ici notre prochaine et dernière rencontre, porte toi bien et bonne chance.
Daven le nain!
Harold termine la lecture, et fixa le paquet. Il est sorti de sa transe par un cri étrange.
- Qu'est-ce que c'est? demanda Rasemine.
- On dirait Thuggory, enchérit Angus.
- Cami a mis la main sur lui, je vais calmer le jeu. On se retrouve ce soir, et je vous expliquerai tout en détail.
Harold passa la journée à essayer de trouver Camicazi, la calmer et la raisonner. Le soir même, chacun raconta une partie de son périple; en particulier Camicazi qui n'oubliait aucun détail.
- Alors c'était juste un Aile de la Mort solitaire qui cherchait de la compagnie, résuma Rasemine.
- «UNE» Aile de la Mort, rectifia Camicazi. C'est une femelle.
- Excusez nous grande chevaucheuse de dragon invisible, ironisait Thuggory. Nous ne sommes que de simples mortels à pied.
- Je vois que tu n'a pas compris le leçon de tout à l'heure, alors que tu courrais partout en criant que les esprits te tourmentaient et t'appelaient pour le Valhalla.
- C'était avant que je ne sache que tu étais l'auteure de mes malheurs, je ne me ferai plus avoir à l'avenir.
Au début, tout le groupe rigola de cette situation. Mais plus la soirée avance, plus les membres se lassent de cette dispute; et décident de clôturer la soirée pour aller se reposer.
Les jours se suivent et se ressemblent pour tout le monde: Rasemine s'occupait des cultures, Angus et Thuggory partaient chasser, Camicazi s'occupait de trouver les matériaux qu'Harold lui demandait, et ce dernier s'occupait de l'établi et des réserves de soins. Harold forma également ses amis chevaucheurs à la défense de l'île, et les tours de garde sont alternés entre eux. Des séances d'entraînements au combat sont prévus pour que chacun puisse se défendre, même Thuggory se donnait corps et âme dans cette tâche. Mais un matin, Inghen et Frödo viennent déranger cette tranquillité.
- Bonjour Harold, comment se porte tout le monde? demande Frödo.
- À merveille, tous entiers et en bonne santé.
- Sacré quartier général, quand je pense que cette île était vierge de toute trace il y a encore huit ans. Malgré que Daven ait construit les habitations, tu t'obstines a vivre dans cette grotte.
- Oui, je m'y sens chez moi. Je n'avais pas envie de changer, surtout que rien ne m'oblige à déménager.
-C'est vrai, mais je repense à nos entraînements et j'ai l'impression que c'était hier. Mais le pire va arriver et vous n'êtes pas prêt à entendre ce que l'on va vous dire..
- Comment ça?
- Rassemble tes amis, nous vous expliquerons tout en détail.
Harold fait le tour de chaque habitation et convoqua tout le monde chez lui. Une fois que tout le monde est installé, la réunion peut commencer.
- Bonjour à tous, et merci d'être venus. Ce que nous nous apprêtons à vous dire n'est pas facile à expliquer et très délicat à comprendre. déclare Inghen.
- Cela fait huit années que vous êtes ici, huit années de survie, de doutes et de souffrances. Enfin, pas pour tout le monde en tout cas. Maintenant, il reste deux années à vivre ici et vous aurez la possibilité de partir.
- Pourquoi j'ai l'impression qu'il a beaucoup de points négatifs dans ce que tu annonces? intervient Harold.
- Parce que les conditions vont se dégrader, mon cher élève. Voilà pourquoi vous devez être plus soudés que jamais.
- Les ressources disparaissent les unes après les autres, les animaux deviennent fous et incontrôlables, les dragons disparaissent et une ambiance morbide sera votre …. accompagnatrice.
- En clair, on va devoir aller chasser plus loin et être plus prudent, conclut Angus.
- Il n'y a pas que ça: les plantes, fruits, roches et autres matériaux nécessaires seront plus difficiles à obtenir. Mais ce qui me préoccupe le plus, c'est la possibilité que les sources d'eau se tarissent! intervient Rasemine.
- C'est très préoccupant, en effet. Mais que doit on faire? s'inquiète Camicazi.
- Survivre, tout simplement! conclut Thuggory. Nous l'avons fait jusqu'à maintenant, nous pouvons encore le faire pendant deux ans.
La réunion s'éternise, chacun exprimant ses inquiétudes et contre-argument. Mais une seule parole adressée à la bonne personne fit taire tout le monde.
- Tu n'as encore rien dit, Harold! déclare Frödo. Ce n'est pas normal.
Tous les regards se portaient vers le jeune homme, qui restait tranquillement dans son coin et analysait tout ce qui vient d'être dit.
- Ces infos, même si j'en avais oublié quelques unes, ne sont rien que des rappels. Inghen m'avait annoncé le déroulé des dix années sur Lisde avant de, potentiellement, quitter cet endroit. Donc, à moins que je ne sous-estime l'ampleur des événements qui arrivent, j'ai peur que l'annonce qui arrive est pire que la précédente. J'espère me tromper, mais …...
- Malheureusement, tu as raison. Tu as une excellente mémoire, c'est ce qui me fait peur. Je t'ai effectivement tout détaillé, j'ai omis de parler des moyens de quitter cet endroit. Vous connaissez tous le Bifröst je suppose?
- Oui, c'est un pont qui relie Midgard à Asgard et qui est gardé par Heimdall.
- Pour quitter cette endroit, c'est presque la même chose. Un passage qui permet de relier cet îlot à votre archipel, et son gardien ne se laissera pas faire.
- Et où est cet passage? s'enquit Rasemine.
- Nous n'en savons rien, et sa localisation change à chaque fois. La dernière fois, c'était un Cauchemar Monstrueux qui le gardait, et il a trucidé les potentiels survivants.
- Comment on le trouve? demande Angus
- Tout sera donné en temps voulu, répond Frödo. Nous ne voulons pas précipiter les choses.
- Pour casser l'ambiance, on peut dire que vous savez le faire. Alors que tout s'améliorait, on doit encore subir d'autres difficultés, réplique Camicazi.
- La liberté se gagne au prix de lourds sacrifices, personne n'a affirmé que ce serait facile.
- Mais vous nous en demander toujours plus, après tout ce que l'on a traversé, enchérit Thuggory.
La discussion est à sens unique, chaque jeune exprimait son ressentit alors que Frödo et Inghen ne pouvaient que confirmer que c'est prévu de cette façon. Un adolescent aux cheveux auburn avait le regard dans le vide, ne faisant plus attention aux railleries de ces camarades. Au bout d'un moment, il se leva et quitta la grotte.
- Qu'est ce qui lui prend?
- Harold, où vas tu? Tu ne te sens pas bien? demande Angus
Krokmou se leva et s'arrêta aussitôt devant un geste de son cavalier, le Furie Nocturne le regarde partir sans pouvoir rien faire. Camicazi tenta d'aller à sa poursuite mais est stoppée par Inghen.
- Laisse moi m'en occuper jeune fille, je me charge de lui. Je le connais et je sais comment il va réagir, va te rasseoir.
Inghen sortit dehors, et constate qu'il fait déjà nuit. Le temps a défilé à une vitesse, pensa-t-elle. Elle analysa la clairière pour trouver la silhouette de son apprenti près de la rivière. Elle le rejoints et s'installe près de lui.
- Ça ne sert à rien de te demander de partir, tu ne le feras pas.
- C'est exact, tu me connais bien.
Le silence de la nuit s'installa entre eux, aucun des deux ne veut faire le premier.
- Qu'as tu sur le cœur? demande Inghen. Ce n'est pas dans tes habitudes de partir comme ça, et encore moins de laisser Krokmou sur la touche.
- J'ai besoin …. d'être seul. Je suis fatigué: fatigué d'endurer encore deux années d'exil, fatigué de voir encore les conditions se dégrader, fatigué d'être … d'être ….
- …. de survivre et se demander si tu verras le soleil se lever?
Harold acquiesça, et baisse les épaules.
- À ce stade, seuls les plus forts survivent. Je sais que ta qualité première n'est pas ton physique, mais ton cœur. Regarde derrière toi: tu as ramené des amis, tu les as sauvé d'une mort certaine, tu leur as donné une chose extrêmement importante: L'ESPOIR!
Devant l'absence de réaction d'Harold, Inghen enchaîna.
- L'espoir est une chose très puissante Harold, tu es la torche dans un océan d'obscurité. Tu les guides, et ils te font confiance pour les décisions à prendre.
- Justement: ils subiront les conséquences si je me trompe.
- Et tu te tromperas à de multiples reprises, mais l'important est la leçon que tu en tirera. Reste toi même, et tout se passera bien.
Inghen attira Harold vers elle, et le rassure comme elle peut.
- Garde la foi en toi et tes amis, c'est avec cette détermination et cette confiance que vous sortirez d'ici. Compris?
- Compris?
- J'aime mieux ça. Maintenant, écoute ma voix et laisse glisser toutes tes pensées négatives dans cette rivière qui se chargera de les emporter loin d'ici.
