Je ne possède aucun des personnages du film

Dans les entrailles de Libria, une cité-État où les émotions étaient considérées comme la cause de toutes les souffrances humaines, John Preston, un Cleric Grammaton d'élite, vivait une existence linéaire, dénuée de toute émotion, sauf qu'un jour...

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Les larmes de la rébellion

Dans les entrailles de Libria, une cité-État où les émotions étaient considérées comme la cause de toutes les souffrances humaines, John Preston, un Cleric Grammaton d'élite, vivait une existence linéaire, dénuée de toute émotion. Chaque jour, il prenait sa dose de Prozium, une drogue qui supprimait les sentiments, et chaque jour, il faisait respecter la loi impitoyable de Libria, traquant et éliminant les Sensibles.

Cependant ce jour-là, un détail insignifiant en apparence allait bouleverser sa vie. Lors d'une opération de routine contre un groupe de Sensibles, Preston oublia de prendre sa dose de Prozium. Un oubli minuscule, mais aux conséquences immenses. Pour la première fois depuis des années, il ressentit quelque chose. Un éclat de lumière perça le voile gris de sa vie et réveilla en lui des sensations qu'il ne comprenait pas encore.

Au début, c'était presque imperceptible. Une légère irritation ici, une curiosité là. Toutefois, alors qu'il se rendait à son appartement, quelque chose attira son attention : une vieille photo de famille, cachée parmi les documents de son épouse défunte, Viviana. Il l'avait toujours considérée avec une indifférence froide, mais aujourd'hui, il la prit et l'examina attentivement.

Sur la photo, Viviana souriait, rayonnante de bonheur, tenant leurs enfants, Robbie et Lisa, dans ses bras. Ce sourire, ce simple sourire, déclencha un torrent de souvenirs enfouis et de sentiments refoulés. Une vague de tristesse déferla sur lui, suivie d'un sentiment de culpabilité accablant. Il se souvenait des jours heureux avant que tout ne change, avant que Viviana ne soit exécutée pour avoir montré des signes d'émotion.

Le mur de contrôle qu'il avait érigé autour de son cœur se fissurait, et les émotions refoulées depuis si longtemps commençaient à s'infiltrer. La culpabilité se transforma en regret, le regret en chagrin, et le chagrin en désespoir. Preston sentit une douleur sourde dans sa poitrine, une douleur qu'il ne pouvait plus ignorer.

Il s'assit lourdement sur son lit, la photo serrée contre lui. Les souvenirs de sa vie passée défilaient devant ses yeux : les rires de ses enfants, les baisers tendres de sa femme, les moments de bonheur simples mais précieux. Toutes ces émotions qu'il avait dû enterrer pour survivre dans ce monde sans âme.

Les larmes commencèrent à couler, silencieuses et inarrêtables. Au début, il tenta de les réprimer, comme il l'avait toujours fait. Mais c'était inutile. Les sanglots secouaient son corps, et il se laissa enfin aller à cette catharsis. Les larmes lavaient son âme, purifiant les années de froideur et d'indifférence imposées par la société.

Pour la première fois, il pleurait. Il pleurait pour sa femme, pour ses enfants, pour tout ce qu'il avait perdu et pour l'homme qu'il était devenu, mais ces larmes, loin de le détruire, le renforçaient. Elles étaient le symbole de son humanité retrouvée.

Dans ce moment de vulnérabilité, il comprit que ses émotions étaient une force, pas une faiblesse. Elles lui donnaient la motivation de changer, de se battre contre ce système oppressif. Les larmes séchées sur son visage, il se leva avec une nouvelle détermination.

Il savait que le chemin à venir serait difficile. Trahir le régime qu'il avait servi si fidèlement était dangereux, mais il n'était plus seul. Il rejoindrait les Sensibles, il se battrait pour un avenir où les émotions ne seraient plus réprimées mais célébrées.

John Preston, autrefois le visage impassible de la loi, était devenu le symbole vivant de la résistance. Chaque larme versée, chaque émotion ressentie, devenait une arme puissante contre l'oppression et dans cette lutte, il trouva enfin une raison de vivre, une raison de se battre, une raison d'espérer.