Chapitre 65 : being on top

Il avait fait un demi ironman. J'avais eu la chance d'y avoir assisté et ce fut un moment particulier. Cela allait un jour se retrouver dans ce beaucoup trop long journal, mais ce n'était pas le sujet du jour. On devait se voir le lendemain, soit la journée où il aurait le plus mal. Je m'attendais à rester tranquille, mais le soir de l'évènement, il mentionna la possibilité d'une sexdate. Contrairement à l'habitude – normalement j'aurais probablement stressé ou été stressé à l'idée que si c'était une sexdate, ce serait à moi d'etre au dessus et potentiellement à moi de décider – mais je ne fis qu'y penser à deux fois. Au fond, qu'est-ce qui me stressait par rapport à cela? Avant, je ne pouvais pas répondre, mais tranquillement, j'avais des éléments de réponse.

J'avais certainement peur qu'il trouve cela pas plaisant. Au moins je savais que si quelque chose lui déplaisait ou lui faisait mal il me le dirait, mais je ne voulais pas que ce soit de l'ordre du bof/déplaisant, mais pas assez pour le dire. En même temps, cela lui revenait! S'il décidait de me laisser faire ce que je voulais, c'était son choix. S'il n'aimait pas quelque chose et qu'il décidait de ne rien dire, c'était son choix. Cette pensée rationnelle aidait peut-être à diminuer le stress ou justifiait du moins l'idée d'essayer.

J'avais aussi peur qu'à un moment ça fasse mal parce qu'il me semblait que c'était déjà arrivé, mais en même temps c'était tellement flou que je ne m'en rappelais plus. Et si c'était le cas, hey bien on ferait autrement c'est tout.

Évidemment c'était certain que j'avais toujours le souci de « but what if he finds my ugly this way ». C'était un souci que j'avais toujours eu, mais que je réussissais à enfouir. Je réussissais à me dire « si quelqu'un veut coucher avec moi, c'est son choix », mais dans un autre angle que celui habituel, c'était certainement plus difficile de me le dire. Je devenais plus conscient de tous les défauts possibles.

Mais, je réalisai que ce qui me stressait le plus était de ne pas savoir. De n'avoir jamais vraiment été dans cette position, de devoir m'ajuster à sa présence sous moi. De ne pas savoir quoi faire. Et en fait, mon plus grand stress – qui avait été présent lors de mes premières relations sexuelles – était en fait d'avoir peur de ne pas être capable de dire si oui ou non son pénis était en moi. En fait, cette crainte avait été générée par le fait que à ma 2e relation sexuelle, la personne m'avait demandé « c'est tu la première fois? » comme si on n'avait jamais couché ensemble. Avec un peu de recul, je me doute qu'il voulait en fait savoir si l'autre fois avait été la première fois, mais le stress était resté. Quand j'avais été par la suite sur le dessus avec cette même personne, je m'étais également posé la question « est-ce qu'il est vraiment en moi? » parce qu'à ce moment j'avais vraiment peu de sensation et honnêtement la réponse aurait pu être oui ou non. J'imagine que c'est 3 premières expériences qui avaient créé ce stress. Le plus stupide dans ce stress était que maintenant je n'avais pas « peu de sensation » donc je m'en rendrais compte….et si jamais je pensais qu'il était en moi et qu'il le n'étais pas, était-ce grave? Je me rendais compte que, dans tous les cas, c'était presque certain que ce qu'il se passerait pendant que j'étais sur le dessus allait vraiment plus être pour mon plaisir que pour le sien alors à la limite ça n'allait rien changer. Bon, c'était certain que s'il voulait me dire que il était en moi pour être sûr que je le sache vraiment, ça pourrait aider tout de même.

Dans le fond, je me disais que ça ne devait pas être si stressant que cela. La question était de savoir si Mage allait avoir envie d'essayer ou s'il préférait rester dans notre zone de confort?