Prompt : Dans le noir - noir désir


Les deux Bakugo.

Dans le jour, je suis un crétin, je t'insulte un peu, je t'embête, je t'évite et tu me cours quand même après. Tu veux protéger des abrutis moins faibles que toi qui ne lèveraient pas le petit doigt pour toi, et moi je fais celui qui s'en fout complètement. Je me moque de toi, je te rabaisse. Je suis méchant, je suis perdu, j'ai peur et je m'embourbe. Je voudrais que tu arrêtes de me regarder, je voudrais que tu ne cesses jamais de me regarder.

À l'éclat du soleil, je fais le petit con, je joue au grand, à celui qui est plus fort que toi, plus fort que tous. Je lève le nez, je suis arrogant, et des fois vraiment je me déteste. Je fais comme si rien ne me touchait, je gueule plus fort que tout le monde, et je m'empêche de penser au fait que tu ferais un meilleur super-héros que moi, même sans Alter.

La journée, je fais comme si ça ne me faisait rien quand tu arrives à discuter avec quelqu'un qui a quelques mots gentils pour toi, je fais semblant de ne jamais voir ton sourire et tes yeux verts qui brillent comme les étoiles. Tes joues qui rougissent si jamais une fille te parle, et toi qui te retrouves incapable de parler, je fais comme si ça n'avait aucune importance. Je m'en fous de tout ça, je m'en fous.

Dans le noir, je suis le même crétin. Je pense à toi et je n'arrive pas à m'en empêcher. J'entends ta voix dans ma tête, je vois chacun de tes gestes dont je suis censé me foutre, mais dont je ne me fous pas quand il fait nuit.

À l'éclat de la lune, je fais moins le malin, je me sens bien plus fragile, mes pensées te concernent toutes, et elles ne sont pas méchantes comme quand il fait jour, elles sont plutôt tendres, pleines d'espérance envers toi. J'ai le cœur qui gronde si fort que mes pensées s'emmêlent et je pense à tes yeux comme je rêve de ta bouche.

Le soir, je suis jaloux, mais pas de ta façon d'être meilleur que moi, plutôt de ceux qui arrivent à te parler normalement et même s'ils sont peu nombreux, je voudrais quand même être à leur place. Te regarder et discuter avec toi, une vraie conversation comme quand on était mômes. On rirait ensemble, je photographierais chaque moment passer ensemble pour me les repasser en boucle au cœur de la nuit.

J'ai l'impression d'être deux personnes. Celle qui donne le change dans le jour, celle qui se lâche dans le noir. Je gueule fort la journée, pour mieux laisser mon cœur parler la nuit. Il y a un Bakugo en trop en moi et je ne sais pas lequel va gagner. Celui qui s'en fout ou celui qui fait semblant. Celui qui te méprise ou celui qui t'aime.

Et quand je t'entends rire, alors que tu passes à côté de moi, en plein cœur du lycée, je me sens perdre la tête et je ne peux rien dire. J'ai trop envie de te martyriser pour que tu arrêtes d'être dans mon crâne. J'ai trop envie de t'embrasser. Et je ne devrais pas, je ne devrais pas.

Mais ce qu'il se passe dans le noir prend le pas dans le jour, on ne peut pas désirer quelqu'un à ce point la nuit et faire celui qui s'en fout la journée pendant toute l'éternité. J'ai envie de te bloquer contre un mur, j'ai envie de te regarder droit dans les yeux, j'ai envie d'être avec toi et de te dire des trucs gentils pour une fois.

Tu es mignon.

Tu es intelligent.

Tu en vaux la peine.

On s'en tape que tu n'as pas d'Alter, parce que pour moi tu es déjà un super-héros.

On s'en tape de tout.

S'il te plaît, laisse-moi t'embrasser, rien qu'une fois, une seule.

Et ensuite, laisse-moi recommencer.

Mais il me faut attendre Yuei pour enfin agir, pour enfin être celui que je suis dans le noir, celui qui t'aime, celui qui ne te veut aucun mal, celui qui se déteste de te brimer pour des raisons ridicules.

Et un jour, alors qu'enfin nous sommes quelque chose qui ressemble à de l'amitié, j'agis comme je le rêve dans le noir. J'attrape ta main gentiment, et je plonge mes yeux dans les tiens. Ceux qui brillent comme les étoiles, et toi tu me souris et tu m'interroges d'un regard, et j'ai une boule énorme dans le ventre comme le plus grand des crétins.

— Putain Deku arrête de sourire comme ça.

— Pourquoi ?

— Parce que ça me rend dingue !

Et toi.

Toi.

Tu souris encore plus grand, tu souris jusqu'au ciel.

Et je t'aime tellement que ça me gratte l'intérieur du cœur comme si un chat y logeait.

— Dis-moi que je peux t'embrasser, où je vais devoir te buter.

Tu ris.

Tu ris, bon sang.

Plein de bonheur.

Et c'est toi qui m'embrasses.

Et c'est mieux que dans mes nuits, c'est mieux que dans toutes les fois où je l'ai imaginé dans le noir. Et ça se passe en plein jour.

Et cette fois-ci c'est à moi de te sourire. Pas avec mon arrogance, pas avec ma fierté. Un sourire où transperce l'amour que j'éprouve pour toi depuis toutes ces nuits, depuis tous ces jours aussi.

Et de ton amour, je m'en foutrai jamais.

Fin.

L'autatrice : Un petit truc que j'ai écrit comme ça, au feeling. J'espère que ça vous a plu.