Emma et August quittèrent le seul studio de photo de StoryBrooke dans lequel ils travaillaient tous les deux avec leur meilleure amie de toujours, Lilith. Chaque jour, ils prenaient leur journée avant elle et elle finissait après eux car la blonde et le brun devait aller chercher leurs enfants à l'école. Ensemble, en souriant, ils traversèrent tranquillement les rues de StoryBrooke et arrivèrent, après quelques minutes de marches, à la seule école de leur si petite ville qui réunissait les élèves scolarisés en primaire et ceux en maternelle. Rapidement, ils furent rejoints par Ruby qui portait son fils de trois ans dans ses bras mais aussi par Mulan et par Philipe. La blonde vola immédiatement Nathanaël, son filleul, des bras de son amie brune et le tint dans ses bras en souriant niaisement. Les minutes passèrent et finalement, la sonnerie de l'école retentit, marquant enfin la sortie des élèves. Les enfants sortirent les uns après les autres, Gidéon se jeta dans les bras de Ruby, Mei dans ceux de Mulan, Gabriel dans ceux de son père et August entra dans l'établissement pour chercher James, son petit bébé qui n'avait que trois ans. Emma attendit quelques minutes gardant Nathanaël dans ses bras avant de voir ses deux amours sortir, comme tous les soirs Henry attendait sa petite sœur dans la cour de récréation pour sortir ensemble. Alice lui enlaça les hanches et plaqua un doux baiser sur la tête du bébé avant de saluer tout le monde, rapidement imité par Henry. August revint à ce moment, accompagné de Mary-Margaret qui sourit grandement en venant prendre sa petite sœur dans ses bras.
« La journée s'est bien passée ? » Souffla Emma en lui rendant son étreinte tout en gardant le petit garçon contre elle.
« Merveilleusement bien, comme tous les jours. Alice est parfaite, tu le sais bien. » Sourit la brune.
Tendrement, la blonde observa sa petite tête blonde qui riait avec Mei, sa petite fille était sa plus grande fierté avec Henry. Chaque fois qu'elle posait son regard sur son petit bébé, elle remerciait le ciel pour l'avoir dans sa vie. Cela n'avait pas été facile, elle le savait mieux que quiconque mais en la voyant sourire et rire avec les enfants de ses amis, elle ne pouvait être plus heureuse.
« Et si on allait prendre le gouter au Granny's tous ensemble ? Belle viendra nous rejoindre. » Proposa Ruby en caressant délicatement la tête de son fils.
« Oui ! » Crièrent les enfants en cœur.
« Je pense que la démocratie a voté. » Plaisanta Emma en déposant doucement son filleul dans les bras de son amie.
« Alors allons-y ! » S'exclama August en souriant.
Alice et Henry vinrent immédiatement prendre la main de leur mère sous le regard tendre de tous leurs amis. Emma ajusta l'écharpe autour du cou de son fils et le bonnet sur la tête de sa fille, le mois de Décembre n'était pas encore arrivé et pourtant, les températures avaient déjà énormément baissé. Ensemble, main dans la main, ils suivirent de près le petit groupe pour rejoindre le Granny's. Mary-Margaret ne pouvait s'empêcher d'admirer sa sœur avec tendresse et amour, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir fière d'elle, fière de tout ce qu'elle avait traversé, fière de la force qu'elle avait. Alice s'amusa à balancer ses mains d'avant en arrière en sautillant ce qui fit rire Mei, la fille de Mulan, qui l'imita rapidement en riant. Emma et Mulan se regardèrent rapidement avant de sourire aux bêtises de leurs filles. Ils arrivèrent au Granny's et, à peine entré, les enfants coururent dans petit le restaurant pour avoir un câlin de la gérante. Souriant à pleine dent, les parents entrèrent à leur tour et s'approchèrent pour saluer la vieille dame, Ruby cala son fils dans les bras de sa grand-mère et prit les commandes de ses amis. Boisson chaude et biscuit en main, les enfants partir s'installer au fond de la salle sur une banquette pendant que leurs parents s'installaient à une table au milieu de la pièce pour pouvoir les avoir à l'œil quoi qu'il se passe.
« Alors, comment ça se passe avec David ? » Lança Ruby en s'asseyant à coté de ses amis.
« Il est étrange, vraiment. Il part très tôt, il rentre très tard, parfois il dort sur le canapé de notre maison, j'ai l'impression qu'il ne comprend pas enfin qu'il fait en sorte de ne pas comprendre ce que je souhaite quand je lui parle de bébé. Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe. » Souffla tristement Mary.
« Je suis certaine que tu n'as pas besoin de t'inquiéter, laisse-lui un peu de temps, tu verras. » Assura Emma en lui souriant doucement.
« Et toi alors ? Tu comptes rester célibataire toute ta vie ? C'est vrai quoi, tu es jeune, tu es belle, tu es douée dans tout ce que tu fais et pourtant, tu t'entêtes à repousser tous ceux qui tentent de t'approcher. » Fit August en passant sa main dans le dos de son amie.
« N'importe quoi. » Soupira la blonde en levant les yeux au ciel.
« Il a raison, tu n'es sorti avec personne depuis… enfin, tu sais… depuis que tu sais qui est partie… » Ajouta doucement Mulan.
« Vous pouvez dire son prénom, ce n'est pas Voldemort. » Grogna-t-elle en resserrant sa prise sur sa tasse bouillante.
« Emma… » Fit Mary en posant délicatement sa main sur la cuisse de sa petite sœur.
« Est-ce que tu l'aimes encore ? » Demanda Ruby de but en blanc.
La blonde releva la tête face à cette question et interrogea son amie du regard. Était-elle vraiment sérieuse ? Lui posait-elle vraiment cette question ? Était-ce une mauvaise blague ? Elle soupira doucement et rabaissa son regard sur la bague qui brillait à son doigt, cette bague qu'elle ne quittait jamais. Par habitude ? Par envie ? Elle-même ne savait pas pourquoi elle continuait à porter cet anneau en or beige après toutes ses années. Evidement qu'elle était toujours amoureuse, évidement qu'elle l'aimait encore, évidement que son cœur lui appartenait et lui appartiendrait jusqu'à sa mort mais elle ne pouvait pas se l'avouer à voix haute, elle ne pouvait pas rendre ses sentients plus réels qu'ils ne l'étaient déjà. Elle ne pouvait pas s'infliger une chose pareille. Elle ne pouvait pas faire souffrir ses enfants.
« Emma, sincèrement, si demain elle revenait, si elle se présentait à ta porte, est-ce que tu replongerais ? » Questionna doucement Philipe en lui prenant la main par-dessus la table.
« Oui. Sans doute. » Chuchota la blonde les larmes aux bords des yeux.
« Emma… chérie… » Souffla Ruby en sentant son cœur se serrer face à la douleur de son amie.
« Je replongerais sans doute. Je me jetterais sans doute dans ses bras, les yeux fermés, sans même réfléchir une seconde. Je lui donnerais sans doute à nouveau mon âme et tout mon amour, et ça même si je sais qu'elle m'abandonnera une deuxième fois. J'accepterais encore et encore de pleurer le reste de ma vie contre quelques instants passés auprès d'elle. J'aurais sans doute envie de réagir comme ça si, demain matin, elle se trouve devant ma porte mais je ne peux pas alors je ne le ferais pas. Je dois, avant toute chose, protéger mes enfants alors, si elle revenait, je ferais en sorte de la garder éloigner de ma famille quitte à m'en déchirer le cœur. » Répondit-elle finalement. « Mes chéris, on y va, on rentre à la maison. » Reprit-elle après quelques secondes de silence.
« Emma. » Soupira Mary en tentant de la retenir par la main.
Alice et Henry saluèrent leurs amis et rejoignirent leur mère, elle n'avait pas l'air bien alors ils ne dirent rien, ils firent un rapide signe de la main pour saluer les adultes et ils la suivirent silencieusement en dehors du petit restaurant. Ils marchèrent en silence dans les rues pratiquement vide de StoryBrooke et arrivèrent finalement chez eux. Emma ouvrit la porte et laissa ses enfants entrer dans le manoir. Henry aida sa petite sœur à retirer sa veste et son bonnet avant de faire de même avec ses propres vêtements qu'il accrocha au porte manteaux dans l'entrée. La blonde sourit en le voyant faire, elle attrapa leur chausson et les déposa devant ses enfants pendant qu'ils retiraient leur chaussure. Henry remonta doucement les lunettes sur le nez de sa petite sœur, lui embrassa doucement le front et monta faire ses devoirs dans sa chambre. Alice, elle, s'installa dans le salon, sous un plaid bien chaud, et fit avec énormément de sérieux les coloriages magiques que leur avait donné Mary-Margaret avant de les laisser sortir.
« Ma chérie, tu veux boire quelques choses ? » Demanda doucement Emma dans l'embrasure de la porte.
« Je peux avoir un smoothie ? Celui avec de la tomate et du concombre ? Il n'y avait pas de légume à la cantine à midi et j'ai un peu mal au ventre. » Souffla la petite en remontant à nouveau ses lunettes rondes sur son nez.
« Ne bouge pas, je te prépare ça. » Sourit la blonde en admirant sa fille.
Elle retourna rapidement dans la cuisine et mit rapidement un verre au frigo. Elle lava et pela un concombre qu'elle découpa en fine rondelle qu'elle mit à dégorger dans du sel pendant quelques minutes. Elle pela les tomates et lava une branche de menthe fraiche. Elle éplucha également un morceau d'oignon. Elle rinça rapidement le concombre et hacha grossièrement les légumes avant de les placer dans le blender avec la menthe, l'oignon, un demi verre d'eau et une cuillère à café de sel de céleri. Elle mixa le tout pendant une trentaine de secondes, sortit le verre rafraîchis du frigo, versa le mélange à l'intérieur avant d'y glisser une paille et de l'apporter à sa fille qui travaillait sagement. Elle lui déposa le verre sur la table basse, lui embrasa délicatement le front et la laissa faire ses devoirs tranquillement. Elle passa par la cuisine et prit une petite bouteille de jus multifruit et grimpa rapidement à l'étage, elle entra dans la chambre de son fils et lui déposa la bouteille sur son bureau à côté de lui, elle lui embrassa doucement le haut du crâne et sortit de la pièce. Elle entra dans sa chambre, attrapa son ordinateur et redescendit les escaliers. Elle attrapa son sac en passant dans le hall d'entrée et alla s'installer dans la salle à manger. Elle sortit son appareil photo et le brancha à son ordinateur portable pour travailler et trier ses photos mais aussi pour en retoucher certaine sous la demande de ses clients. Elle y passa un long moment avant de se rendre compte qu'il était à présent l'heure d'aller faire à manger. Elle rangea ses affaires et passa rapidement par le salon pour vérifier que tout allait bien pour sa fille, elle ne put s'empêcher de sourire en voyant Alice allongée dans les bras de son frère. Elle était tellement occupée par son travail qu'elle n'avait même pas entendu Henry descendre. Elle secoua doucement de la tête et les laissa seuls dans le salon pour s'occuper du repas. Elle cuisina en fredonnant doucement avant d'aller mettre la table et de servir le repas dans les assiettes. Une fois fini, elle entra dans le salon en souriant et vint éteindre la télé.
« Vous venez à table ? » Souffla-t-elle doucement.
« Qu'est-ce qu'on mange maman ? » Demanda Henry en se redressant.
« Des pennes à la bolognaise. » Sourit Emma.
« Trop bien. » S'exclama Alice en sautant hors du canapé.
La blonde sourit et suivit ses enfants jusqu'à la salle à manger. Elle leur servit leur assiette, donna ses différents médicaments à sa fille et s'installa à son tour à table. Ils dinèrent tranquillement dans le calme et la bonne humeur, Henry raconta avec engouement sa journée avec ses amies et Alice riait à ses bêtises. Emma aimait se genre de moment, elle aimait voir la tristesse quitter les traits de son fils pendant quelques minutes, voir la douleur et la fatigue disparaitre du visage de sa fille le temps d'un éclat de rire. Elle aimait les voir ainsi et elle donnerait absolument tout ce qu'elle possédait pour pouvoir les voir toujours comme ça. En constatant que ses enfants avaient presque terminés leur assiette, elle se leva de table et alla dans la cuisine. Elle sortit trois petits bols et les remplis de la salade de fruit qu'elle avait composé, en très grande quantité, le matin même pour le petit déjeuné. De l'ananas, de la pomme, du citron, du kiwi, de l'orange, de la banane : elle faisait constamment un mélange de tous les fruits que ses enfants aimaient. Elle revint dans la pièce et déposa deux bols devant Henry avant de s'asseoir, celui-ci lui sourit et commença à échanger ses morceaux d'ananas contre les morceaux de kiwis de sa sœur. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi ils faisaient ça, ils aimaient tous les deux l'ananas et le kiwi pourtant ils échangeaient à chaque fois. Finalement, il tendit le bol rempli d'ananas à sa sœur qui sourit de toutes ses dents avant de se jeter sur ses morceaux de fruit. Emma les regarda faire en souriant doucement, ses enfants étaient parfois très étranges, même pour elle, mais elle les aimait encore plus pour ça. Lorsque tout le monde eut fini, elle envoya son fils à la douche et débarrassa rapidement la table. Elle remplit le lave-vaisselle pendant qu'Alice regardait un dernier dessin animé puis elle l'envoya à son tour à la douche. Le brun redescendit en chausson et lui demanda de signer son contrôle en souriant fièrement, il remonta finalement après avoir demandé à sa mère de venir le border. Elle lança finalement le lave-vaisselle et monta voir comment se débrouiller sa fille, elle vérifia que celle-ci n'avait pas oublié de shampoing dans ses cheveux, elle la sécha et lui fit mettre son pyjama. Alice s'assit sagement sur son lit en tenant sa peluche stitch dans ses bras et Emma lui brossa puis lui attacha les cheveux pour la nuit. Juste avant de se glisser sous les couvertures, comme tous les soirs avant d'avoir le droit à une histoire, Emma sortit du tiroir de la table de chevet de la chambre un petit carnet ainsi qu'un stylo mais aussi le tensiomètre. Elle prit délicatement la main de sa fille, la positionna paume vers le ciel et glissa le brassard juste au-dessus du pli de son coude, juste à la hauteur de son cœur. Elle l'attacha et serra juste assez et appuya sur le bouton start. Elle posa délicatement sa main sur le genou d'Alice et lui sourit doucement, plusieurs secondes passèrent et elles entendirent le brassard se desserrer puis l'appareil biper. Emma attrapa le carnet et nota avec attention les deux chiffres inscrit sur l'écran. Elle retira le brassard du bras de sa petite fille et lui prit délicatement le poignet, elle remonta sa manche pour pouvoir voir sa montre, elle capta enfin le pouls d'Alice et se mit silencieusement à compter. Elle laissa une quinzaine de seconde passer, mentalement elle multiplia le tout et nota également le résultat avant de ranger le carnet dans le tiroir. Elle plaqua un rapide baiser sur le front de sa fille, la fit se coucher confortablement sous ses couvertures et la borda.
« Je peux avoir l'histoire du soleil et de la lune ? » Demanda doucement la petite fille en tenant fermement sa peluche dans ses bras.
« Encore ? Tu n'en veux pas une autres ? » Souffla Emma en lui caressant tendrement la joue.
« J'adore cette histoire. » Sourit timidement Alice en faisant la moue.
« Il y a très longtemps, il n'y avait pas de lune dans le ciel durant la nuit. Il n'y avait qu'un soleil qui brillait tout le temps, jour et nuit. Et ce soleil avait toujours l'air triste. Un jour, un oiseau alla à sa rencontre :
-Pourquoi pleures-tu, soleil ? Demanda le petit volatile.
-Parce que j'ai beaucoup trop chaud ! Répondit le soleil, les larmes aux yeux. Je voudrais me rafraîchir un peu.
Alors l'oiseau alla chercher de l'eau dans une rivière, il la mit dans son bec et arrosa le soleil avec mais cela n'y fit rien : le soleil avait toujours aussi chaud. Un autre jour, un papillon vint le voir :
-Pourquoi pleures-tu, soleil ? Demanda-t-il.
-Parce que j'ai beaucoup trop chaud ! Répondit le soleil en gémissant. Je voudrais me rafraîchir un peu.
Alors le papillon battit des ailes très fort pour envoyer de l'air frais au soleil mais cela n'y fit rien : le soleil avait toujours aussi chaud. Le soleil pleurait ainsi tout le temps. Rien ne semblait pouvoir le rafraîchir. Puis un jour, son amie la lune vint le voir :
-Pourquoi pleures-tu, soleil ? Demanda-t-elle.
-Parce que j'ai beaucoup trop chaud ! Répondit le soleil en laissant couler une larme sur sa joue. Je voudrais me rafraîchir un peu.
Alors, la lune, qui était vraiment très gentille, lui dit :
-Pourquoi ne vas-tu pas te baigner dans l'océan ? Toute cette eau te rafraîchirait sûrement !
-C'est vrai ? Tu as sans doute raison, mais ne je peux pas laisser le ciel tout seul. Et qui veillerait alors sur la Terre ? S'inquiéta le soleil.
-Ne te préoccupe pas de cela ! L'interrompit la lune. Si tu veux, pendant que tu te baigneras dans l'océan, je resterais dans le ciel et je veillerais sur la Terre.
-C'est vrai ? Tu ferais ça pour moi ? Demanda le soleil.
-Bien sûr ! Tu es mon amie après tout. Répondit la lune.
Alors, le soleil s'en alla dans l'océan pour se rafraîchir. On appela ce moment le coucher du soleil. Et la lune prit sa place dans le ciel pour veiller sur le Terre. C'est ainsi que, dans le ciel, il y a le soleil le jour et la lune la nuit. » Récita doucement la blonde en couvant sa fille du regard.
« Merci maman. Je t'aime fort. » Souffla l'enfant juste avant de sombrer dans le royaume des rêves.
« Je t'aime fort ma chérie, fais de doux rêve. » Chuchota Emma avant de lui embrasser le front.
Rapidement, elle fit le tour du lit et attrapa le masque qu'elle glissa délicatement autour de la tête de sa fille pour le caler correctement autour de son nez. Elle alluma la machine qui émit un bruit sourd plutôt agaçant mais auquel ils étaient habitués depuis le temps, elle vérifia que l'oxygène passait correctement dans le tube et que sa fille respirait sans difficulté avant de sortir de la chambre. Elle marcha rapidement jusqu'à la chambre d'Henry et entra après avoir doucement toqué. Le petit brun était confortablement allongé dans son lit en train de lire l'une de ses bandes dessinées préférées. Elle s'approcha doucement de lui et comprit très rapidement qu'il n'était pas vraiment concentré dans sa lecture, il scrutait rapidement les écritures, tournait les pages avec lassitude et gardait ses sourcils froncés.
« Mon chéri, tout va bien ? » Demanda-t-elle doucement en s'asseyant sur le bord de son lit.
« Oui, ne t'en fais pas maman. » Répondit bien trop rapidement Henry en fermant son livre.
« Qu'est-ce qu'il y a ? Je vois bien que quelque chose te tracasse. » Souffla Emma en venant lui caresser les cheveux.
« J'aimerais… j'aimerais que maman soit là. J'aimerais qu'elle soit là pour te rendre heureuse. J'aimerais qu'elle soit là pour qu'elle puisse voir tout ce qu'elle a détruit, tout ce qu'elle a causée, tout ce qui est arrivé par sa faute. » Marmonna le petit brun, les larmes aux yeux.
« Mon ange, ne te tourmente pas avec ça. Je sais, je comprends que ta mère te manque mais c'était son choix de partir, sa décision. Tu comprends ? » Fit-elle doucement en retenant ses propres larmes.
« Je sais et je la déteste tellement pour ça mais je l'aime aussi tellement… » Soupira l'enfant.
« C'est ta mère, tu l'aimeras toujours et c'est normal. Ne te prend pas la tête avec ça mon amour, demain est un autre jour mais pour le moment, il faut dormir. » S'exclama la blonde en venant lui embrasser le front.
« Merci d'être là, je t'aime maman. » Souffla doucement Henry.
Elle lui sourit et passa une dernière fois sa main dans ses cheveux bruns avant d'éteindre la lumière et de quitter la chambre. Elle alla directement à sa chambre et se déshabilla rapidement avant d'entrer dans sa douche. Elle activa l'eau bouillante et se mit à frotter vigoureusement son corps comme pour le laver de toute impureté. Elle resta sous l'eau dont la température était beaucoup trop chaude pendant de longues minutes avant d'en sortir et de s'habiller d'un t-shirt beaucoup trop grand et d'un simple short de sport. Elle garda la seule chemise qui lui restait de son ancienne compagne et se glissa sous ses couvertures. Depuis le temps, le morceau de tissus n'avait plus son odeur mais celui lui importait peu, elle aimait dormir avec cette chemise qui n'était pas la sienne. Par cette vulgaire chemise elle gardait un morceau de sa compagne près d'elle et s'était tout ce qui lui importait, tout ce qu'elle voulait, tout ce qui lui permettait de tenir le coup. Avant d'éteindre la lumière de sa chambre, elle sortit un cadre photo de sa table de chevet et l'admira, les larmes aux coins des yeux. Dans ce cadre se trouvait une photo de son mariage, une photo d'un des plus beaux jours de sa vie. Elle caressa du bout des doigts le visage angélique de sa femme et s'endormit, comme tous les soirs depuis plusieurs années, en pleurant.