Plusieurs jours étaient passés depuis le fameux accident d'Emma, celle-ci guérissait doucement et elle acceptait de plus en plus l'aide de Regina qui tentait de se rendre la plus utiles possible.
La belle brune préparait le petit déjeuné tous les matins, ainsi que le déjeuner mais aussi le diner. Durant la journée elle s'occupait de enfants, elle dessinait avec Alice et lisait avec Henry. Elle s'occupait aussi de leur devoir, l'école n'allait plus tarder à reprendre et ils devaient donc se replonger une dernière fois dans leur leçon pour être fin prêt à la rentrée qui approchait de plus en plus. Elle faisait aussi le ménage tout en offrant du temps Swan qui demandait de plus en plus de caresse le tout sans jamais oublier Emma.
Elle passait le plus de temps possible en compagnie de la belle blonde, elle recherchait des manières plus folles les unes que les autres pour faire disparaitre le bleu qui décorait à présent une plus petite partie de sa hanche et de sa cuisse, elle prenait soin d'elle et l'aidait toujours dans absolument tout ce qu'elle pouvait.
Le moment de la douche avait, au début, était assez compliqué pour les deux femmes. Regina voulait vraiment faire de son mieux et l'aider mais Emma n'était pas très à l'aise avec cette situation, après tout, elle se retrouvait tout de même nue devant son ancienne compagne et totalement sans défense.
Avec un peu de temps et beaucoup de patience de la part de la brune, elles avaient réussi à faire de ce moment gênant pour les deux, un moment de complicité. A présent, Regina faisait couler un bon bain bien chaud dans lequel elle mettait vraiment beaucoup de mousse, elle aidait Emma à se déshabiller et à se glisser dans la baignoire sans regarder son corps et elle restait auprès de la blonde qui profitait pendant de longues minutes de la chaleur de l'eau.
Elles restaient toutes les deux dans la salle de bain à discuter, à écouter un petit morceau de musique ou à simplement se regarder dans le blanc des yeux dans un silence agréable et apaisant.
Souvent, Regina finissait par s'amuser avec la mousse, surtout lorsqu'elle devait verser le shampoing dans les cheveux d'or. A chaque fois, elle tentait de faire une espèce de crête avec les cheveux de la jeune femme qui finissait par l'éclabousser avec l'eau de son bain puis, ensemble, elles finissaient par éclater de rire comme deux adolescentes.
Doucement, elles se rapprochaient l'une de l'autre et devenaient de plus en plus complice.
Par exemple, Emma s'asseyait sur le plan de travail quand Regina cuisinait, elles pouvaient passer de très longues minutes à parler d'un personnage du film qu'elles venaient tout juste de finir, Regina s'asseyait la plupart du temps au pied de la blonde et lui offrait de divin massage sur sa cheville qui allait de mieux en mieux.
Henry et Alice observaient les deux femmes qui se rapprochaient de jour en jour sans même s'en rendre réellement compte, ils étaient tous les deux ravis d'avoir la brune à la maison mais surtout, ils étaient ravis de voir leur mère sourire à tout bout de champs, sourire au point d'en avoir mal aux joues.
Les deux enfants n'étaient pas les seuls à avoir constatés que la relation entre les deux femmes s'était calmée, qu'elles avançaient doucement, à leur rythme, sans jamais brusquer l'autre.
Mary et Ingrid passaient le plus souvent possible au manoir Swan, elles avaient – l'une comme l'autre – tentée de convaincre Emma de les laisser venir pour qu'elles puissent prendre soin d'elle mais à chaque fois, celle-ci leur répondait que Regina s'occupait merveilleusement d'elle mais aussi des enfants.
Et les deux femmes ne pouvaient pas dire le contraire, lorsqu'elles venaient, la brune était constamment à courir partout pour s'occuper de tout le monde. Elle s'assurait qu'Emma allait bien et qu'elle était bien installée avant d'aller faire rire Alice qui jouait avec Swan puis elle montait à l'étage pour aider Henry avec ses leçons de mathématique. Elle courrait partout mais elle ne perdait jamais l'immense sourire qui étirait ses lèvres et illuminait son visage.
Mary avait, au fil des visites, recommencée à adresser la parole à Regina alors qu'Ingrid, fidèle à elle-même, restait sur ses gardes et la saluait d'un simple regard. La brune prenait certes bien soin de sa famille mais pour combien de temps ? Elle n'en avait aucune idée, cette femme avait déjà blessée sa femme, son petit bébé qui avait déjà vécue bien des choses avant son adoption, elle n'allait certainement pas lui faire confiance aussi rapidement. Emma la comprenait parfaitement même si elle restait persuadée qu'elle pouvait tout de même être plus gentille avec elle, un sourire n'avait jamais tué personne.
Mary et Ingrid n'étaient les seules à être passées durant ses plusieurs jours, David et Marco les avaient évidemment accompagnés mais contrairement à leurs compagnes, ils restaient un peu à l'écart et laissaient Emma respirer.
Le menuisier vérifiait simplement que sa fille allait bien, que ses petits-enfants allaient bien et il s'asseyait dans un canapé du salon en souriant doucement. Tant que sa famille allait bien, tout allait bien pour lui.
David avait mené son enquête de son coté, il avait discrètement pris les enfants à part et leur avait posé tout un tas de question pour s'assurer que tout allait vraiment bien, que le sourire qu'affichait la jeune photographe n'était pas un vulgaire leurre pour leur faire croire qu'elle était heureuse alors que la réalité était tout autre. Il avait été grandement rassuré en entendant les enfants qui lui avaient très clairement vantés les mérites de la brune qui faisait son possible pour faire sourire et rire les trois Swan.
Durant ses plusieurs jours qui avaient succédé à cette chute, le manoir Swan s'était littéralement transformé en moulin.
A peine avaient-ils le temps de saluer quelqu'un que quelqu'un d'autre frappait à la porte pour venir prendre des nouvelles d'Emma. Lilith et sa mère étaient passées dès le lendemain avec Graham, ils étaient restés une grande partie de l'après-midi avant de laisser leur place à August qui était venu avec son mari, Peter, et leur fils, James.
Le lendemain, ils avaient tous été réveillé par Mulan qui apportait les croissants pour le petit déjeuné ce qui avait évidemment beaucoup plu à Alice qui avait ainsi pu jouer avec son amie, Mei, durant de longues heures.
Belle était passée à son tour, pendant sa matinée de congé, avec Nathanaël qui n'avait pas lâché une seule seconde le cou de sa marraine qui avait eu un peu de mal à le garder dans ses bras à cause de la douleur qui irradiait littéralement tout son bras, l'après-midi même Ruby – qui avait à son tour quelques heures de pause – toquait à la porte en tenant la main de son fils, Gidéon.
Aurore et Philippe étaient passé à leur tour avec leur fils, Gabriel, qui avait rapidement rejoint Henry dans sa chambre. Aurore et Regina s'étaient silencieusement fusillées du regard pendant de très longues minutes, Philippe s'était excusé du comportement de sa femme et s'était assuré qu'Emma avait tout ce dont elle avait besoin pour guérir vite mais surtout correctement. Il lui avait aussi informé que Will ne faisait que de parler d'elle et qu'il hésitait à passer pour prendre de ses nouvelles, pour s'assurer de ses propres yeux qu'elle allait vraiment bien.
Cette simple information avait secrètement énervé Regina qui était partie dans la cuisine sans ne rien dire.
En partant, l'homme lui avait donné son numéro de téléphone et lui avait presque ordonné de l'appeler si Emma avait besoin de quoi que ce soit et, contre toute attente, il l'avait rapidement pris dans ses bras en la remerciant de veiller sur les deux enfants mais aussi sur leur mère.
Neal était passé faire un rapide coucou avec sa petite amie et son fils, Regina avait enfin pu faire connaissance avec le petit Baelfire dont Emma lui avait parlé.
Granny n'était pas venue pour ne pas les déranger mais elle les appeler tous les jours tout comme Ariel et Killian qui avaient appris sa chute alors qu'ils étaient en mer et qui s'étaient arrêté dans la première ville portuaire pour pouvoir l'appeler. Le couple avait longuement hésité à faire demie tour et à revenir à StoryBrooke pour pouvoir être là mais après de longues minutes à débattre, Regina avait fini par récupérer le téléphone et leur avait promis de prendre bien soin de tout le monde en leur absence.
Leurs journées étaient rythmées de cette manière depuis l'accident d'Emma. Ils se réveillaient, prenaient le petit déjeuné en discutant les uns avec les autres, accueillaient le premier visiteur, déjeunaient tous ensemble, accueillaient le second visiteur de la journée, répondaient au téléphone fixe qui ne faisait que sonner et dinaient tous ensemble, dans le salon, devant un film que choisissait l'un des enfants avant de partager une dernière boisson chaude et d'aller tous se coucher.
Et aujourd'hui ne dérogeait évidemment pas à la règle. Ils avaient tous été réveillé par Mary et David qui avaient décidé d'apporter le petit déjeuné pour tout le monde.
Encore endormis, ils les avaient accueillis et avaient mangés en plaisantant les uns avec les autres. Comme depuis plusieurs jours, Regina avait distribué les cachets aux trois Swan et s'était assuré que les trois les prennent bien au milieu de leur petit déjeuné.
Mary n'avait pu s'empecher de sourire en voyant le comportement de la brune avec sa sœur, dès que celle-ci passait derrière ou à côté d'Emma, elle lui offrait une douce caresse le long du bras, dans le dos, dans le cheveu ou alors elle lui plaquait un rapide baiser sur la joue avant de continuer ce qu'elle faisait.
Ils étaient restés au manoir Swan pendant une grande partie de la matinée et ils avaient ainsi pu constater par eux-mêmes des efforts que faisait Regina avec les enfants. A peine le petit déjeuné terminé, Alice s'était littéralement jetée dans les bras de la brune et ne l'avait pas lâché ne serait-ce qu'une seule seconde mais la jeune femme ne s'en était pas plaint non plus.
Henry s'était rapidement installée devant la télévision pour partager une partie de jeu avec son oncle et il avait fini par proposer une partie à Regina qui avait accepté et s'était assise à même le sol en gardant fermement la petite fille contre son corps.
Ils étaient finalement partis en souriant doucement, ils savaient à présent que les trois Swan étaient entre de très bonne main avec la brune ce qui les rassurait grandement.
Regina était ensuite allée préparer un bon petit repas qu'ils avaient mangé avant d'être interrompu par la venue de Lilith qui était cette fois-ci accompagné d'August.
Ils étaient restés quelques heures pour discuter avec Emma mais étaient très rapidement partie en voyant que celle-ci commençait à bailler et donc à fatiguer.
Henry et Alice avaient déposés un doux baiser sur la joue de leur mère avant de monter à l'étage pour jouer sagement dans leur chambre, la laissant ainsi se reposer.
Regina était allée récupérer une poche de glace dans la cuisine pour la déposer sur la bosse qui se trouvait au niveau du cuir chevelu de la blonde, chaque jour elle surveillait ladite bosse qui n'avait heureuse pas grossit mais qui n'avait pas diminué non plus.
Elle s'était littéralement laissée tomber au bout du canapé et avait zappée pendant de longue minute avant qu'Emma ne lui demande de laisser sur une chaine de dessin pour enfant.
Silencieusement, elles avaient donc suivi les aventures de cette petite éponge jaune qui tenait un restaurant sous la mer. Les minutes passèrent doucement et Regina se redressa dans le canapé, elle attrapa la cheville gauche de la blonde et la lui massa en regardant la télévision. Emma releva le visage et l'observa de longues minutes sans ne rien dire, elle admira simplement sa beauté en profitant des douces caresses que la brune lui offrait alors qu'elle n'avait rien demandé.
« J'ai toujours eu le sentiment d'être partout sauf où je le devais. D'être une blague mal placée, une remarque qui plombe une ambiance, un blanc en pleine conversation, un rire nerveux quand il faut être sérieux, le petit détail qui empêche d'être totalement comblé. Un peu comme si j'étais l'élément perturbateur, l'élément qu'on redoute. » Confia soudainement la brune sans quitter la télévision du regard.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Souffla la blonde en fronçant des sourcils.
« Ma mère m'a placée chez ma marraine alors que j'avais huit ans. Quand j'ai eu dix-huit ans, Granny m'a poussé à prendre mon appartement. » Commença Regina en la regardant cette fois-ci.
« T'es quand même pas en train d'insinuer que Granny ne voulait pas de toi hein ? Tu sais très bien qu'elle t'a aimé et élevé comme si tu étais sa propre fille, elle t'a traitée comme elle a traitée Ruby. Elle voulait juste que tu prennes ton envol, elle n'a jamais voulu te mettre à la porte au contraire, elle aurait été ravie que tu restes un peu plus longtemps. » Fit Emma en se redressant, gardant ses jambes sur celle de la brune.
« Maintenant, je sais où je dois être. Quand je te regarde, quand j'aide Henry pour ses exercices de mathématiques ou quand j'entends Alice rire aux éclats je sais que c'est auprès de vous trois que je dois être, que je veux être. Je sais que je suis à la maison quand vous êtes là. Ma maison c'est vous trois et j'aurais tellement voulu le comprendre il y a six ans. » Confia-t-elle en baissant le visage pour cacher la rougeur qui prenait possession de ses joues.
La blonde glissa son bras droit autour des hanches de Regina et déposa doucement sa tête sur son épaule sans ne rien dire. Elle ne savait pas quoi dire, au fond, elle savait qu'elle n'avait rien à dire de plus. La brune se sentait à la maison auprès d'eux et son petit cœur meurtri ne pouvait s'en sentir plus heureux.
Doucement, Regina glissa son bras dans son dos et l'attira un peu plus contre son corps, du bout des lèvres, elle déposa un baiser sur le front de la belle photographe et ferma les yeux pour se laisser totalement enivrer par son doux parfum. Elles restèrent dans les bras l'une de l'autre pendant un long moment, si bien que Regina se mit à exercer de douce caresse le long de la colonne vertébrale de la blonde et Emma se permit de délicatement frotter le bout de son nez contre la fine peau du cou de la brune. Elles profitèrent silencieusement de la présence de l'autre en souriant doucement.
Finalement, Henry et Alice descendirent et ne purent s'empêcher de sourire en voyant les deux femmes blotties l'une contre l'autre, ils entrèrent dans la pièce en faisant le moins de bruit possible et observèrent leur mère qui souriait doucement.
Regina fut la première à les remarquer, elle leur sourit doucement et leur fit signe de s'approcher. Ils se joignirent à l'étreinte et le sourire de la blonde s'élargit encore plus si cela était possible. Après plusieurs minutes, la brune se dégagea de l'étreinte à contre cœur et déposa un délicat baiser sur le front des trois Swan avant de se diriger vers la cuisine pour préparer leur repas.
Elle cuisina un plat rapide et ils le mangèrent devant la télé, blottis les uns contre les autres sur le canapé. Le dessin animé que regardaient les enfants touchait à sa fin alors elle se redressa et attrapa la vaisselle sale pour la ramener à la cuisine mais, en passant devant la porte vitrée qui menait vers le jardin, son regard fut attiré vers l'extérieur. Vers le ciel plus exactement. Elle déposa la vaisselle sur un meuble tout près et ouvrit la porte en verre pour sortit à l'extérieur, elle leva immédiatement son regard vers le ciel et ses lèvres s'étirèrent en un immense sourire.
« Venez, on voit la lune et les étoiles ! » S'exclama-t-elle sans quitter le ciel du regard.
Henry et Alice se redressèrent dans le canapé et partirent en courant vers Regina qui les attendait tranquillement à l'extérieur. Les enfants se mirent chacun d'un côté de la brune et admirèrent le ciel.
« Emma ? Tu viens ? » Appela la brune.
« J'arrive, j'arrive. » Souffla la blonde sans bouger du canapé.
« Maman ne regarde plus les étoiles et le ciel. C'est presque si elle ne déteste pas ça. » Informa Henry en haussant tristement des épaules.
Regina fronça des sourcils et quitta les étoiles des yeux, elle tourna la tête et constata que la photographe était toujours confortablement installée sur le canape et, au vu de sa posture, elle ne comptait pas en bouger.
Elle lâcha un léger soupir et reporta à nouveau son attention sur le ciel sombre. Ils restèrent ensemble à observer la nuit pendant de longues minutes avant de revenir à l'intérieur pour ne pas attraper froid.
Alice et Henry embrassèrent rapidement Emma qui n'avait toujours pas bougé ses fesses du canapé. Regina les laissa monter à l'étage pendant qu'elle ramenait la vaisselle – qu'elle avait littéralement abandonnée quelques minutes plus tôt – dans la cuisine afin de pouvoir rapidement faire la vaisselle. Elle se sécha les mains et grimpa les escaliers, elle entra dans la chambre de la petite blonde sans prendre la peine de toquer à la porte et s'assit doucement sur le bord du lit.
Elle attrapa le tensiomètre ainsi que le petit carnet où elle annota attentivement les deux résultats qu'elle reçut. Elle borda la petite fille et lui caressa les cheveux en souriant pendant de longues minutes.
« Tu racontes une histoire Gina ? » Demanda doucement Alice.
« Oh… euh… je ne connais pas d'histoire ma puce. » Souffla Regina.
« Menteuse. Tout le monde connait des histoires. Même Henry connait des histoires. Tu peux en inventer une aussi. » Répliqua la blonde en la regardant.
« Quand j'étais petite, mon papa me racontait tous les soirs la même histoire. » Se rappela-t-elle à voix haute.
« Je veux. » Fit la petite fille en se calant un peu plus confortablement dans son lit.
« Il était une fois, une girafe au nom de Sophie. C'était il y a très, très longtemps, avant tu sois né, que tes grands-parents soient nés, et même que les grands-parents de tes grands-parents soient nés. A cette époque, les girafes n'avaient pas un long cou comme aujourd'hui. Elles avaient juste un petit coup de rien du tout, comme les zèbres ou les antilopes.
Sophie était la plus jeune des girafes de la famille. Elle vivait avec sa Maman Girafe son Papa Girafe et ses cinq frères et sœurs Girafe. Elle était parfois maladroite, du fait de son jeune âge, et bien souvent, ses frères et sœurs se moquaient d'elle. Parfois, elle se vexait, mais bien souvent, elle laissait couler les mots sur elle et se disait qu'elle valait bien mieux que cela.
La famille de Sophie se déplaçait au fil des saisons et se nourrissait des feuilles des petits arbustes qu'ils trouvaient en abondance. Mais un jour, il y eut une grande sécheresse, plusieurs incendies ravagèrent la savane et la nourriture vint à manquer. La Maman Girafe, le Papa Girafe, Sophie et ses cinq frères et sœurs, ils maigrissaient tous à vue d'œil à force de ne pas manger à leur faim.
Une nuit, alors que Sophie était restée éveillée, elle entendit la Maman Girafe pleurer auprès de son mari : « Si ça continue, lui dit-elle, nous allons tous mourir de faim avant que l'herbe n'ait eu le temps de repousser. » Ces mots glacèrent le cœur de Sophie. Non, elle ne laisserait pas sa famille mourir de faim ! Et peu importe qu'elle soit la plus petite, la plus maladroite, le moins habille, elle allait trouver une solution.
Le lendemain, elle alla se balader un peu à l'écart de ses frères et sœurs, afin d'avoir l'esprit au clair. Bien vite, elle se désespéra. Elle n'avait pas le début de la queue d'une idée. Au-dessus d'elle, les feuilles des arbres tout en haut semblaient la narguer. « Si seulement je pouvais les atteindre, se dit-elle, tous seraient sauvé ! », et de rage de se sentir tellement impuissante, elle poussa forte sur son coup et sloop ! A son grand étonnement, il s'allongea.
Elle crut que son esprit lui jouait des tours, mais elle essaya de pousser sur son cou et sloop ! Il s'allongea à nouveau ! Elle en était sûre à présent, son cou s'allongeait sitôt qu'elle poussait. Elle était encore loin d'atteindre les feuilles des arbres, mais s'en rapprochait de plus en plus. Elle poussa encore et sloop ! Elle n'était plus qu'à deux doigts ! Encore une fois, et sloop ! Elle put atteindre les feuilles des arbres et s'en rassasia.
Dès qu'elle eût apaisé sa faim, elle courut vite, très vite rejoindre sa famille. Elle dut plusieurs fois ralentir le pas tant son cou, long maintenant de plus de deux mètres, la déséquilibrait. Mais elle avait tellement hâte qu'aussitôt, elle reprenait sa course toute dégingandée.
Lorsqu'elle arriva auprès de sa famille, tout le monde fut tellement stupéfait que personne n'osa dire le moindre mot. Encore essoufflée et haletante Sophie raconte toute l'histoire. Aussitôt, chacun essaya de faire de même. Ils poussèrent bien fort sur leur cou et au bout de quelques instants, sloop, sloop, les cous se rallongeaient et, sloop, sloop, sloop, ils purent atteindre les feuilles des arbres et étancher leur faim.
La nouvelle se propagea comme une trainée de poudre dans toute la savane. Partout, à l'est, à l'ouest, sloop, sloop, sloop, les girafes se retrouvaient avec des cous immenses et ainsi, l'espèce put survire à la terrible famille qui la guettait.
Et depuis ce jour, les girafes furent munies de ces si longs cous grâce auxquels elles tutoient les cimes des arbres.
On en oublia presque les petits cous de rien du tous des girafes d'antan. D'autres dangers les guettaient : les lions, les crocodiles et ce climat de plus en plus aride qui rendait l'eau rare et les arbres fragiles. D'autre dangers les guettaient et on en oublia presque la famille dont la famine dont l'espèce venait tout juste d'échapper.
Mais le soir venu, au milieu des herbes sauvages et sous les mille milliers d'étoiles, les animaux de la savane se retrouvent et le vieux singe raconte alors l'histoire de Sophie la girafe, qui, bien qu'étant la plus jeune et la plus maladroite, sauva à elle toute seule, toutes les girafes de la savane. » Conta la brune, la voix extrêmement douce, en lui brossant tendrement les cheveux qui entouraient son magnifique visage.
Regina lui déposa un léger baiser sur le front et se leva du lit, elle en fit le tour et passa délicatement le masque autour du visage de la petite fille avant de lui brancher sa machine pour la nuit. Elle resta quelques minutes de plus dans la chambre, veillant sur Alice qui dormait à point fermé.
Elle éteignit finalement la lumière, ferma la porte derrière elle et entra cette fois-ci dans la chambre d'Henry qui s'était endormie, le dos contre la tête de lit et une bande dessinée dans les mains. Elle sourit doucement et s'approcha de lui en faisant le moins de bruit possible. Elle récupéra le livre qu'elle posa sur la table de chevet tout près puis, délicatement, elle souleva et allongea correctement l'enfant qui marmonna des paroles incompréhensibles avant de lui tourner le dos et d'attraper sa peluche. Elle le couvrit, le borda et lui déposa un léger baiser sur la tempe avant de le laisser se reposer dans le noir complet.
Elle redescendit les escaliers et entra directement dans le salon où se trouvait Emma qui n'avait toujours pas bougé du canapé. Elle s'assit à côté d'elle et la regarda fixement.
« Emma Swan-Mills. Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu ne regardes plus les étoiles ? Je me rappelle que tu pouvais les admirer pendant des heures sans jamais te lasser même que lorsqu'Henry était bébé et qu'il pleurait la nuit, tu allais sur le balcon et tu lui montrais les étoiles, tu lui racontais les constellations, tu lui vendais la lune. Qu'est-ce qui s'est passé ? » Questionna-t-elle en fronçant des sourcils.
« Chaque fois que je posais mes yeux sur la Lune, c'est ton sourire que je voyais. Elle me ramenait constamment à toi. Elle ne m'abandonnait jamais alors que toi tu étais parti, ça me faisait mal. A la belle étoile, j'ai vu mes rêves naitre et s'éteindre. » Marmonna la blonde en tournant le visage de l'autre côté.
« Viens avec moi. » Souffla doucement Regina en se levant du canapé.
Elle lui tendit la main et attendit que celle-ci s'en saisisse, elle n'eut heureusement pas à attendre longtemps avant qu'Emma ne dépose sa main droite dans la sienne.
Doucement elle la tira sa suite, ouvrit la porte vitrée qui menait à l'extérieur et l'entraina dans le jardin malgré le froid qui s'emparait de leurs deux corps. Elles s'assirent toutes les deux sur les balançoires qui était à la base destinée aux enfants et se balancèrent doucement d'avant en arrière.
Regina regardait Emma et Emma fixait le ciel, les yeux brillant de larme. La brune posa doucement sa main sur la cuisse de la blonde et lui adressa un merveilleux sourire.
« Je suis là maintenant et je compte bien rester à la maison. » Fit-elle doucement en la regardant dans le blanc des yeux.
