Vul Vosul ! Sombre Nuit.

Visiter l'Académie de Fortdhiver, lieu de rassemblement officiel des mages de Bordeciel, n'enchantait guère Siltafiir, mais savoir qu'un mot de pouvoir l'attendait sur le trajet lui offrait au moins une raison de retarder le moment fatidique. Son habileté à ressentir le souffle des termes draconiques, bien qu'elle se développe à une vitesse non-négligeable, n'égalait encore celle des Grisesbarbes. Les moines percevaient ces échos d'un bout à l'autre du pays sans jamais quitter leur monastère, une prouesse appréciée de la jeune fille, surtout quand Arngeir lui faisait part de ses découvertes. Le mot concerné trônait au sommet d'une formation rocheuse, enneigée, sur un col jamais emprunté par les voyageurs sensés et gardé par rien de moins qu'un dragon des glaces.

Peu importait. Observant le dos de la bête et ignorant le mouvement hypnotique de sa queue reptilienne, l'humaine banda son arc. Une flèche bien placée offrait un avantage certain lors d'un assaut surprise, même les dragons ne pouvaient le nier, et elle se faisait une joie de le prouver dès que l'occasion se présentait. La respiration bloquée, le bras assuré, elle desserra ses doigts et se trouva fort satisfaite du rugissement arraché au monstre volant. Celui-ci quitta son perchoir, décidé à identifier la cause de sa douleur et lui faire payer au centuple cet impardonnable affront. Profitant du couvert de la nuit tombante, Siltafiir rampa derrière un rocher, attendit que l'ennemi s'intéresse à une direction opposée à la sienne et réitéra son attaque furtive. Sans même écouter le cri plaintif qui en résulta, elle gagna une autre cachette et continua son manège discret, jusqu'à blesser l'aile droite du reptile, le forçant à s'écraser au sol dans un épais nuage de glace et de poussière.

Immédiatement, elle dégaina Mort-Dragon, bien décidée à tester son pouvoir sur quelqu'un d'autre que sa personne, et s'élança, déchaînée, en direction de sa future victime. Le dragon se tourna vivement vers son attaquante et, sans attendre, exprima toute sa rage dans un souffle de givre.

FO KRAH DIIN

Entraînée par sa témérité, Siltafiir manqua lamentablement son esquive et reçut de plein fouet les arguments ennemis. Figée dans son élan, elle reprit difficilement sa respiration, levant hâtivement l'épée tandis qu'une ribambelle de crocs gigantesques fondait sur elle. Ayant travaillé assidument sa position de parade, le coup de mâchoire ne lui asséna que de superficielles blessures et offrit également un angle idéal à l'expression de ses convictions.

YOL TOOR SHUL

Le dragon de glace n'apprécia guère ces remontrances. Aveuglé par les braises ardentes qui couvraient sa peau habituellement frigorifique, il ne vit le contournement malhabile qu'engagea la mortelle en secouant ses jambes engourdies et ne put se dérober à l'estoque du sabre grésillant contre sa gorge. Le résultat satisfit grandement le Dovahkiin, car en seulement trois coups la bête s'écroula. Une bonne chose de faite.

Une fois cette âme dévorée et son énergie restaurée, elle s'approcha enfin du mur chantant responsable de sa présence, préparée à clamer sa récompense. Le destin dut la juger trop impatiente, car un second gardien s'éleva soudain, sortant d'un cercueil métallique blanchi par le froid, brandissant une main décharnée en direction de la jeune fille. Peu désireuse de rencontrer Arkay en personne, elle se rua derrière un rocher à l'instant même où une tornade gelée balayait sa position. Elle s'accorda deux secondes pour reprendre son souffle et quitta cet abri de fortune, son arme préférée prête à l'emploi. Elle planta sa flèche dans l'épaule ennemie, mais, de toute évidence, les morts-vivants demeuraient insensibles à toute forme de douleur, et celui-ci ne dérogeait à la règle. Boules de feu et tempêtes de glace répondirent à son attaque, ne lui accordant même un instant pour blesser encore ce prêtre-dragon. Aucun répit.

Bientôt, l'évidence s'imposa: son arc ne servait plus à rien. L'adversaire veillait à conserver une constante mobilité, versant un hasard fort agaçant dans ses déplacements, usant sans retenue de son bâton enchanté et de ses sortilèges dès qu'elle s'accordait un moment pour le viser. La seule tactique réalisable consistait en une approche rapide, suivie d'un assaut dénué de la moindre retenue, de préférence avec deux armes. Le plus de dégâts possible, le plus vite possible. Restait à régler le problème des projectiles magiques. Le souffle des explosions brûlantes traçait de sombres marques sur le cuir de son armure et les tourbillons polaires enrayaient ses articulations, un handicap mortel au sein de sa stratégie. Une solution lui apparut soudainement, simple et efficace. Elle s'élança et, de toute la force de ses poumons, sonna le glas de cet agaçant ennemi.

WULD

En un clin d'oeil, elle se trouva devant son opposant, ses épées traversant le torse desséché, brisant la cage thoracique friable et arrachant un ultime râle au revenant. Tandis qu'il s'effritait, souillant les bottes de la jeune fille, celle-ci remercia silencieusement les Grisesbarbes pour lui avoir enseigné ce cri, puis se pencha dans l'espoir de dérober le bâton enchanté dont la simple vue ravivait ses brûlures éparses. Ce faisant, le masque qu'arborait jusque-là le défunt attira sa pupille de par les émanations verdâtres qu'il dégageait. Elle se pencha, oubliant l'arme destructrice, le ramassa et s'étonna de sa légèreté. Soudainement curieuse, elle retira son capuchon et enfila l'artefact, désireuse de connaître ses effets.

Une rapide inspection plus tard, elle décida d'abandonner son précédent couvre-chef et arbora fièrement sa nouvelle acquisition. Se dirigeant vers le mur chantant, elle osa un regard vers le cercueil béant, remarquant une épitaphe malmenée par le temps, écrite dans la langue des dragons. Krosis. Rien d'autre. Sûrement le nom de son ancien occupant. Siltafiir renifla de toute la force de son mépris et s'en retourna à ses priorités. Le soleil s'était couché, il lui fallait vite trouver un abri.

xxx

Une nuit sans la moindre lune n'aidait guère la capacité à s'orienter déjà maigre de Siltafiir, et la fatigue qui l'accablait tirait ses paupières comme deux couvertures de fourrure sur un lit moelleux. L'heure tardive et la bataille contre Krosis pesaient lourd sur ses membres éprouvés, trouver un abri où se reposer montait en tête de liste. Mais elle ne voyait que de la neige. Juste de la neige. Rien que de la neige. Et un caillou. Sans cette petite tache noire sur le tapis immaculé, l'impression de piétiner sur place l'aurait étreinte un moment encore. Elle dépassa son seul repère de quelques foulées et se retourna. Les traces de ses chaussures se perdaient dans les ombres, rendant impossible l'estimation de son avancée. Elle frissonna et reprit sa marche sans but, si ce n'était celui de survivre au froid nordique. Elle s'éclaircit discrètement la gorge, puis échappa un murmure.

laas

Immédiatement, de lointaines silhouettes rougeoyantes apparurent contre ses pupilles, indication que des êtres, amis ou ennemis, se trouvaient là-bas, désireux de lui offrir un repos à durée indéterminée. Elle réfléchit avec intensité, ne cessant de fixer les figures imprécises jusqu'à ce qu'elles s'estompent totalement. Amis ou ennemis. La question décisive. Amis. Ou ennemis. Le tremblement qui agitait ses genoux lui rappela les dures lois du nord. L'un comme l'autre, si elle restait là, elle mourrait de froid, la prise de risques s'avérait nécessaire. Elle ferma les yeux un instant, attendant que sa gorge accepte de répéter le mot de puissance, puis, une fois prête, releva ses paupières.

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Elle scruta la noirceur qu'il l'encerclait de toutes parts et se raidit en ne trouvant aucun des spectres écarlates repérés précédemment. Elle se tourna, se retourna, sans résultat, et déglutit. Dans quelle direction se trouvaient donc ces gens ? Elle usa à nouveau de son pouvoir, mais les ténèbres ne semblèrent que s'épaissir, et, toujours, les formes luisantes demeuraient invisibles. Elle échappa un soupir grelottant et reprit sa marche au-travers du linceul blanchâtre. Chaque foulée lui arrachait une plainte muette, ses genoux engloutis par la neige s'engourdissaient, ses oreilles bourdonnaient. Elles bourdonnaient fortement. Maintenant qu'elle y prêtait attention, les sons ne provenaient pas de sa tête. Et des lueurs s'élevaient à l'horizon. Comme l'aurore. S'approchant, elle reconnut un port. Ses pas et son souffle s'accélérèrent, impatients de rejoindre la civilisation, la sécurité d'une auberge et la chaleur d'un foyer grésillant.

Elle soupira d'aise lorsque les parfums métalliques d'une forge lui caressèrent les naseaux. Les cris motivés d'un vendeur de légumes la revigoraient, sa fatigue fondait comme neige au soleil face à cette vision familière, une légèreté providentielle l'envahissait tandis que les embruns océaniques frôlaient ses joues. Un instant durant, elle se crut de retour à Refuge, sa ville natale, avec ses navires marchands chargés d'épices, de voyageurs, d'objets exotiques et ses murs couverts de lanternes bariolées. Elle observa plus attentivement les alentours et se figea. Elle était véritablement de retour en Haute-Roche. Les drapeaux ornant chaque rempart ne laissaient de place au doute.

Elle reconnut alors cette allée dans laquelle ses pas hasardeux l'avaient menée. Sa première fois, son premier larcin, s'était déroulée ici-même. Levant les yeux, un homme richement vêtu, la bourse balançant maladroitement à son côté, attira son regard. C'était lui, sa première victime. Sans le réaliser, elle s'approcha, les doigts tremblants, le cœur battant. Une excitation nostalgique lui saisit les tripes alors qu'elle démêlait le noeud lâche du sac tintant et se dissimulait sans bruit dans la foule du marché. La proie s'éloignait, inconsciente du délestage dont on venait de l'accabler et la voleuse jubilait.

Quel doux souvenir. Tant de parfums. Tant de couleurs. Quel délice.

Siltafiir se figea. D'où provenait donc cette voix mielleuse, envoûtante, et si terrifiante ? De partout ? De sa tête ? D'où donc ? Le sol trembla, interrompant son questionnement. Elle se tourna dans tous les sens, surprise de ne trouver aucune frayeur, aucun signe de nervosité chez les gens alentours, et hurla lorsque qu'une masse sombre, hérissée de pointes, s'éleva de derrière une auberge. Un manteau de ténèbres enrobait l'apparition démoniaque, mais la jeune fille identifia une paire de mâchoires monstrueuses, et surtout les crocs qui la parsemaient. Ceux-ci s'écrasèrent sur le bâtiment, transperçant ses poutres, la paille de son toit, propageant un feu noir sur tout ce qu'ils dévoraient. Les flammes s'activèrent, étirant leurs langues cauchemardesques vers tout ce qui accepterait de brûler, consumant chaque parcelle de la ville à une vitesse croissante.

Les passants devinrent fantomatiques, puis squelettiques, puis agressifs, dirigeant leurs orbites caves vers la Brétonne, levant leurs doigts décharnés pour enserrer ses membres, sa gorge, et le feu s'étalait avec plus de vélocité, et quelqu'un secouait son épaule, la pressait plus puissamment que les doigts sans peau qui la harcelaient. Une main la tirait vers l'arrière, la sauvait de ce cauchemar.

Elle se retourna et emprisonna d'une poigne tremblante le bras qui la malmenait. Elle haleta, s'étonnant de sentir une surface dur derrière son dos, puis un froid intense dans chaque parcelle de son corps. Hébétée, elle jeta des coups d'oeil confus alentours, ne voyant que le ciel rose des matinées nordiques et un Khajiit aux moustaches familières.

"Kharjo ? Murmura-t-elle d'une voix éteinte.

- Vous connaissez Kharjo ?" S'interloqua-t-il.

Réalisant que le masque de Krosis la couvrait toujours, elle l'ôta difficilement, ses doigts refroidis refusant d'obéir à sa volonté, puis dévoila finalement ses traits, arrachant au Khajiit et ses compagnons de route exclamations et interrogations. Ils lui demandèrent ce qu'elle fabriquait à dormir ainsi dans la neige, meilleur moyen de s'exposer aux morsures des monstres et du froid nordiques, et elle ne sut que répondre. Une brume noire enveloppait encore son esprit, restes d'une nuit pour le moins agitée, et ses explications n'apparaissaient guère compréhensibles aux oreilles pourtant réveillées des félins. Ils abandonnèrent bientôt leur quête d'informations et la soulevèrent de son matelas blanc, jetant une épaisse couche de fourrures sur ses épaules grelottantes. À son grand soulagement, la ville la plus proche, Aubétoile, ne se trouvait qu'à une courte distance et ses sauveurs eurent tôt fait de la poser aux côtés d'un tas de bûches flambantes autour duquel ils montèrent leur camp.

Un bol de soupe fumante entre les mains, Siltafiir recouvrait lentement ses sens. Sa survie relevait du miracle, aucun mortel normalement constitué n'aurait bravé le gel du nord sans y laisser au moins quelques orteils, elle le savait. Elle supposa que remercier les divins était la réaction appropriée. Baissant les yeux sur son repas, elle se dit que les Khajiits méritaient autant sa reconnaissance; ce potage ne sortait certainement pas des casseroles de Mara.

"Merci pour la soupe, Zaynabi. Si je peux faire quelque chose en échange…

- Rester en vie sera suffisant, répliqua-t-elle, nos accords avec la Guilde ont déjà triplé le revenu de la caravane, c'est plutôt la Khajiit qui devrait te remercier."

Siltafiir lui renvoya un sourire gercé et vida son bol. Elle salua bientôt ses sauveurs, leur souhaitant un commerce fructueux et des trajets sans mauvaises rencontres, puis renfila son masque. Malgré toute la gentillesse des chats bipèdes, rien ne remplaçait un vrai lit et l'auberge de la ville reçut vite une nouvelle cliente. Son sommeil frigorifique l'avait laissée plus éreintée que soulagée et la vision du feu noir semblait s'être imprimée sur ses paupières, sombre présage pour son repos à venir. Le tavernier haussa un sourcil devant son visage dissimulé, mais connaissait trop bien son métier pour questionner une bourse remplie. Il lui indiqua prestement la direction d'une chambre libre et s'en retourna à ses occupations sans s'attarder.

La jeune fille ne perdit même un instant pour se dévêtir, s'effondrant sur la couche de paille et se laissant happer sans résister par un sommeil bienvenu.

xxx

Des champs de neige s'étendaient de toutes parts, ponctués de collines, de forêts, de mares sanglantes qui menaient jusqu'à une montagne, un gigantesque pic couvert de glace et de brume. De là-haut descendaient des hurlements orageux, et Siltafiir savait que ces cris venaient d'un énorme ours noir, et que cette bête était responsable des flots sanguins qui maculaient le paysage. Si personne ne l'arrêtait, elle dévorerait tout le monde, le monde entier.

"Encore ce rêve, s'agaça la jeune fille, ça faisait longtemps. C'est bon, j'ai compris que l'ours noir c'était Alduin et que l'arc c'était mon pouvoir d'Enfant de Dragon. Je peux avoir une nuit tranquille maintenant ?"

Rien n'y fit, les gens effrayés poussaient la Brétonne en avant, vers le danger, parce qu'ils pensaient qu'elle trouverait le moyen d'arrêter l'ennemi. Elle ne s'en étonna guère, habituée à cette occurrence, et suivit la cadence en soupirant. Elle observa un instant son arc, le seul arc dans tous le pays capable de toucher l'ennemi sous sa carapace poilue, et s'en trouva fort surprise; l'arme lui apparaissait plus grande et plus légère que dans son souvenir, plus adaptée à sa paume. Une sensation bienvenue, elle devait l'avouer. Elle resserra sa prise sur la poignée et doubla sa foulée. Cela n'accéléra guère son rêve. Au contraire, ses pieds s'enfoncèrent dans la poudreuse, le chemin s'allongeait, la tanière de l'ours s'élevait. Elle insista, continuant sa lutte à quatre pattes lorsque ses genoux fléchirent. Un rire moqueur l'arrêta.

"Quelle fière chasseresse, railla un homme posé sur une pierre, qui se déplace comme du vulgaire gibier.

- J'aimerais t'y voir, grogna-t-elle le nez couvert de flocons, et puis, mieux vaut survivre honteusement que mourir dignement, surtout quand on doit sauver toutes les races mortelles d'une destruction certaines"

Partie comme vous l'êtes, c'est une mort déshonorable que vous obtiendrez.

Ces mots ne venaient pas du moqueur. La voix suave résonnait de partout et nulle-part, cette voix qui avait précédé le feu noir. Siltafiir jeta des regards paniqués de droite et de gauche, anticipant nerveusement les mâchoires géantes et leurs crocs dévorants.

Cela faisait longtemps que je n'avais visité un rêve prémonitoire. Ils sont toujours plus nets, plus puissants que les songes communs.

"Attendez… Qui êtes-vous ?" Demanda la Brétonne en cessant de se débattre.

Seigneur des Rêves. Maîtresse des Cauchemars. Vous me connaissez sous le nom de Værmina.

"Un prince daedra, j'avais besoin de ça."

Contrôle ta langue, humaine. L'impudence est rarement récompensée par les miens et l'intérêt que je te porte pourrait disparaître comme il est venu.

"Et quel genre d'intérêt pourrais-je éveiller chez la Maîtresse des Cauchemars ?" Reprit-elle d'un ton plus modeste.

Un rire palpable traversa les champs enneigés, caressant sa gorge frissonnante d'une griffe envieuse.

Quel genre d'intérêt, en effet. De quels accomplissements serait capable un Enfant de Dragon ?

La concernée enterra son visage dans la poudreuse. Si elle comprenait bien, Værmina elle-même lui proposait de la servir, ça n'était pas un rêve. Ni un cauchemar. Mais une terrifiante réalité. Elle voulait refuser bien sûr, mais comment dire non à un prince d'Oblivion ?

"De quoi voudriez-vous que je sois capable ?" Murmura-t-elle dans une parfaite immobilité.

Rien de trop difficile pour quelqu'un comme vous. Je ne requiers qu'un porteur pour mon bâton.

"Et, à part être porté, que fait ce bâton exactement ?"

Il se nourrit des songes des dormeurs et condamne les éveillés à un cauchemar éternel.

Une satisfaction malsaine accompagnait ces mots. La Brétonne déglutit avec peine.

"Cette arme semble puissante. Et vous me la confieriez si aisément ? Que voulez-vous vraiment ?"

Le ricanement étouffant dont Værmina l'avait gratifiée quelques instants plus tôt retomba sur les collines, étirant dans son sillage un voile d'obscurité. La nuit s'étendit rapidement sur le paysage illusoire, les lunes clamèrent leur place devant les étoiles et le monde se perdit dans les ombres.

Je veux ce que tous désirent. Je veux le pouvoir. Votre pouvoir. Votre âme.

"Je… Risque d'en avoir besoin encore un moment, sans vouloir vous manquer de respect." Marmonna nerveusement la jeune fille.

Le rire inquiétant résonna pour la troisième fois. Siltafiir aurait mis sa main à couper que des centaines d'yeux l'épiaient, dissimulés, prêts à fondre sur son inoffensive personne. Elle se répétait en boucle que tout cela n'était qu'irréalité, mais l'implication d'un Daedra malmenait rudement ses convictions.

Ne pensez donc à cela. Je ne réclamerai mon dû qu'à la disparition de votre enveloppe mortelle.

"À ma mort…" Ponctua-t-elle.

Elle réfléchit un moment, consciente du danger.

"Et si je refuse ?"

Le rire ne se fit pas entendre. À sa place, un grognement affamé hérissa le poil de la Brétonne. Elle jeta un regard par-dessus son épaule et couina de terreur; un ours approchait. Voulant échapper à ce tueur monstrueux, elle tenta de se relever, mais la neige fuyait sous ses appuis, et chaque essai se concluait par une chute douloureuse. Le souffle de la bête lui caressait la nuque, le bruit de ses griffes cliquetantes se rapprochait, et quand elle sentit la terre vibrer sous ses pas lourds, tout courage l'abandonna. Elle enterra son visage dans la poudreuse, couvrit son crâne de ses mains, plissa ses paupières humides et répéta, encore et encore, sans parvenir à y croire:

"Ce n'est qu'un rêve, juste un rêve, pas d'ours, non, aucun ours… aucun…"

Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, tandis qu'elle se préparait à recevoir l'attaque, mais rien ne vint. À dire vrai, une douce chaleur l'enveloppait, et par les divins ! cette neige sentait délicieusement bon. Un peu comme le parfum de sa grand-mère, maintenant qu'elle y pensait, celui qu'elle préférait.

"Si vous refusez, je ne pourrai vous protéger de vos cauchemars…"

La Brétonne se figea. La voix de Værmina était beaucoup trop proche. D'ailleurs, cette neige était trop soyeuse, et l'odeur était trop prenante, et la main qui lui caressait les cheveux était beaucoup trop tangible pour n'être qu'un produit de son imagination. Elle se redressa brusquement pour tomber nez-à-nez avec une aux traits pointus mais doux, sévères mais compréhensif, droite malgré sa position agenouillée, vêtue d'une robe évasée aux motifs incertains sur laquelle des larmes tardaient encore à sécher.

"… mais si vous acceptez de me servir, reprit celle-ci en frôlant la joue balafrée de Siltafiir, je vous promets qu'ils ne seront plus qu'un mauvais souvenir."

Pétrifiée par ce contact glacial aux apparences délicates, la jeune fille paniqua. Elle avait déjà rencontré ce genre de menace; les voleurs en usaient sans arrêt. "Cette statue risque de tomber malencontreusement dans un puits, si vous ne vous payez pas nos services." ou encore "Ce serait bête que des bandits s'en prennent à votre famille, pas vrai ? Et si vous m'avanciez un petit quelque-chose, histoire d'être sûr que leur adresse ne s'ébruitera pas ?." Oui, cette méthode lui était familière, malheureusement elle n'en connaissait que l'application, pas le désamorçage. Une seule question se posait encore: perdrait-elle l'esprit si Værmina l'accablait de cauchemars toutes les nuits pour se venger de son refus ?

Très certainement.

"Je ne… crois pas que…" Commença-t-elle en cherchant un moyen de se désister sans y laisser sa raison.

Elle sentit la main daedrique se crisper sensiblement, puis le rugissement d'un ours secoua la terre.

"J'accepte, j'accepte !" S'écria-t-elle en enfonçant sa tête dans la robe.

Le rire résonna à nouveau et elle se maudit d'être aussi impressionnable.

"Vous avez fait le bon choix, susurra le Prince en se relevant, en récompense de votre clairvoyance, je vous accorde le droit d'accès à mon royaume: Quagmire. Parlez à Erandur, un prêtre de Mara qui réside également à la taverne d'Aubétoile. L'emplacement de mon artefact lui est familier."

La jeune fille jugea bon de taire ses possibles plaintes et acquiesça simplement.

"Dormez bien…"

Les ténèbres l'engloutirent totalement.

xxx

Un chemin pavé, ou terreux, ou glacé, ou boueux guidait l'exploration fébrile de Siltafiir. Quagmire, le royaume au paysage incertain, se dévoilait foulée après foulée devant ses yeux pétillants. La certitude de ne risquer aucune mutilation durable durant son séjour libérait le passage à son enthousiasme et elle bondissait de portail en portail, espionnant au hasard les rêves de parfaits inconnus. Le premier chevauchait une aurore boréale, le second organisait un banquet en l'honneur de la reine des chèvres, le troisième fuyait une horde d'araignées. Bien que consciente de l'absence de danger, ce dernier cauchemar lui hérissa le poil et, quand les nuisances velues s'attaquèrent à sa personne, elle fut plus qu'heureuse d'avoir conservé tout son équipement. Son arc la sauva des bêtes aux yeux multiples et leur créateur s'empressa de la remercier:

"Zénithar vous bénisse ! Ces choses allaient me dévorer !

- Vous pouvez me voir ? S'étonna-t-elle alors, indifférente aux larmes soulagées dont il l'arrosait.

- Et bien... Oui, je vous vois, mais-

- Vous pouvez m'entendre ! Mais c'est génial !

- Je ne comprends pas. Vous êtes étrange."

Il bâilla soudainement, les paupières tombantes et se plaignit de voir le brouillard se lever. Sans savoir comment, Siltafiir se trouva alors devant le portail de l'arachnophobe. Il venait de se réveiller.

Communiquer avec les endormis. Quel pouvoir pratique ! Un éclair de génie la traversa. Si elle découvrait le moyen d'identifier les dormeurs avant d'entrer dans leurs songes, elle gagnerait un temps significatif. Une analyse approfondie s'engagea alors, tentant de repérer les ressemblances et différences entre chaque passage. Celui-là portait l'emblème de Julianos, celui-ci se colorait d'une teinte sanglante, un autre dégageait une chaleur surnaturelle. Elle s'immobilisa lorsqu'une mélodie engagée lui caressa les tympans.

Gloire à Ulfric !

Gloire à toi Haut-Roi !

Le chant des Sombrages s'échappait de l'un des portails.

En ton illustre honneur buvons, chantons pour toi.

L'insigne de Talos ornait le passage, une tête d'ours, figée dans un rugissement bestial, gardait un de ses côtés et la hache d'un bûcheron lui tenait compagnie de l'autre.

Nous, fils de Bordeciel, combattons sans répit.

Jusqu'à ce que Sovngarde nous accueille en sa nuit.

Trois marques légères abîmaient la construction vers sa fondation. Trois cicatrices. Siltafiir frotta sa joue défigurée, ressentant une étrange empathie pour ce caillou inerte.

Car c'est notre terre et nous la guérirons

De la peste qui rongea nos rêves et nos passions.

Décidée, elle s'engagea dans l'ouverture, immédiatement enveloppée de cris de joie et de célébration. Une salle de banquet démesurée abritait les festivités d'une troupe nordique et à la tête de celle-ci trônait, coiffé d'une couronne brillante, Ulfric Sombrage. La jeune fille réalisa bien vite que ce rêve n'était pas celui du chef rebelle; ses traits rajeunis, sa stature idéalisée trahissaient les espoirs d'un autre. Un de ses subordonnés. La jeune fille parcourut la tablée des yeux, inspectant chaque homme avec expertise. La plupart n'arboraient aucun visage ou n'étaient que silhouettes vagues, mais plus ils s'approchaient d'Ulfric, plus leurs contours se précisaient. Une figure familière attira alors son attention et elle étouffa un gloussement choqué. Son propre visage, affiné par l'imagination du rêveur, mais étrangement ressemblant malgré le nombre restreint de leurs rencontres, riait joyeusement en dégustant un hydromel aux reflets enchanteurs. Aux côtés de son clone, le responsable de l'illusion.

Ralof leva sa chope en l'honneur de son jarl, de son roi, et tous l'imitèrent dans un chœur rugissant. Siltafiir s'approcha en souriant, prenant mille précautions pour ne pas alerter le songeur et, une fois à portée de mains et son masque ôté, tapota l'épaule de celui-ci. Il se retourna, écarquilla les yeux et observa tour à tour les deux Enfants de Dragon.

"Q-quoi ? Comment ? Pourquoi est-ce que vous êtes deux ?

- Ne panique pas, c'est juste un rêve, le rassura-t-elle en serrant son poignet, mais je suis la vraie Siltafiir. Laisse-moi une minute pour t'expliquer.

- Attends… La vraie ? Pourquoi est-ce que tu serais plus vraie qu'elle ? S'énerva-t-il en désignant le clone qui les fixait, la gueule béante.

- Concentre-toi très fort. Imagine qu'elle n'existe plus." Elle accompagna ses mots d'un regard perçant, droit dans les pupilles du soldat.

Il frissonna d'inconfort, mais obtempéra, fixant ladite illusion d'un regard nerveux. Elle disparut, s'évaporant lentement devant l'assemblée indifférente.

"C'est vraiment un rêve… Murmura-t-il en baissant un œil amer sur sa boisson.

- Mais moi je suis réelle, insista la jeune fille, j'ai été forcée de passer un pacte avec Værmina et en échange j'ai accès à son plan d'Oblivion quand je dors, du coup je peux visiter les rêves des autres."

Ralof, rien ne l'ayant préparé à cette révélation, laissa sa mâchoire balancer piteusement durant un court moment.

"Tu ne dirais jamais ça dans un de mes rêves.

- C'est parce que je suis réelle, répéta-t-elle.

- Un pacte avec un daedra… Tu as perdu la raison ? Questionna-t-il d'un ton vibrant.

- Non, je n'ai pas perdu la raison, précisément parce que j'ai accepté son marché. Je ne veux pas savoir ce qu'elle aurait infligé à mon esprit si j'avais refusé.

- Tu… Il réfléchit un instant à sa réplique. Tu attires les ennuis, pas vrai ?"

Elle acquiesça en s'asseyant lourdement sur le banc de chêne, à l'endroit où trônait auparavant son éphémère jumelle, et lui demanda ce qui remplissait ses journées au service de la rébellion. Il cligna quelques fois des yeux, peinant à démêler le vrai du faux entre ses songes et ses souvenirs, et lui révéla ses occupations quotidiennes: manger, dormir et s'entrainer à la caserne ou batailler dans le froid pour défendre les positions de son camp. La vie de militaire se nourrissait de répétitions.

"Et, à part te lier d'amitié avec un démon, qu'est-ce que tu fabriques depuis qu'on s'est vus à Faillaise ? Reprit Ralof.

- J'essaie de sauver le monde du joug d'Alduin.

- Alduin ? Le Dévoreur de Mondes est de retour ? Couina-t-il.

- Plus arrogant que jamais… Siffla-t-elle en observant un mur. Il a osé dire que je n'avais rien d'un dragon, que j'étais indigne de mon rang.

- Tu l'as rencontré ? Tu lui as parlé ? S'enquit le soldat sans prêter attention à sa vexation.

- Je ne lui ai pas dit grand chose, avoua-t-elle en grognant, mais je sais de source sure que tu l'as vu aussi. Le dragon qui a attaqué Helgen, c'était lui.

- Je me disais que les autres étaient plus petits, médita-t-il en se grattant la barbe.

- Ce n'est pas sa taille qui lui vaut son titre, coupa-t-elle en maugréant, mais c'est vrai, il est plus grand."

Elle lui conta alors son ascension vers le Haut-Hrothgar, son entrainement auprès des Grisesbarbes et sa rencontre avec leur chef, omettant bien sûr de révéler l'identité véritable de celui-ci. Sans réfléchir, elle déclara également avoir travaillé pour la Guilde, une information qu'elle pensait prévisible dans sa situation, jusqu'à la réaction choquée de Ralof.

"Tu fais partie de la Guilde des Voleurs ! S'indigna soudainement le nordique.

- "Faisais", corrigea-t-elle en croisant les bras, et puis ça t'étonne plus que mon accord avec Værmina ?

- Mais une vulgaire criminelle… Maugréa-t-il. Je ne m'attendais pas à ça venant de toi.

- Et tu t'attendais à quoi ? Cracha-t-elle alors. Je ne me suis jamais vantée d'être une combattante honorable.

- L'Enfant de Dragon ne devrait pas s'abaisser au niveau d'un bandit.

- L'Enfant de Dragon n'a pas le temps de se soucier de son image, répliqua-t-elle avant de se remémorer une phrase étrangement appropriée, mieux vaut survivre honteusement que mourir dignement, surtout quand on doit sauver toutes les races mortelles d'une destruction certaine."

De ses yeux jaunes, elle défia le Sombrage sans ciller. Il détourna vite son attention vers le reste de la table, peu habitué à ce genre de combat, et s'étonna de ne rien y voir. Plus personne ne festoyait. Que des sièges vides. Un coup d'œil sur le trône ne dévoila que plus de rien. Pas de Haut-Roi, pas de victoire ou de gloire. Juste la guerre qui continuerait dès qu'il se réveillerait.

"Gerdur et moi, on demandait souvent à notre mère de nous raconter des histoires avant de dormir, se rappela-t-il soudainement, nos favorites parlaient des guerres draconiques, des utilisateurs de la Voix ou de Talos lui-même. Je pourrais t'en citer des dizaines; aucune ne raconte les aventures d'un voleur combattant aux côtés des justes.

- Désolée de briser tes rêves d'enfant, gronda-t-elle faiblement.

- Non, c'est de ma faute, je devrais être assez grand pour différencier contes et réalité, soupira-t-il en courbant le dos, et puis, si les divins t'ont choisie c'est qu'ils doivent avoir une bonne raison."

Ralof inspecta minutieusement les recoins de la salle, sourcils froncés, jouant d'une main distraite avec sa chope, et Siltafiir se maudissait d'avoir traversé le portail scarifié. Elle s'était réjouie de pouvoir confier ses épreuves à quelqu'un, de pouvoir discuter avec un ami, et la déception qu'il affichait face à ses révélations la blessait d'autant. Quelle idée l'avait donc possédée ? Avouer ses activités de hors-la-loi à un militaire, voilà qui relevait de l'inconscience. Elle serra les poings, releva ses genoux contre son torse et y enfouit son visage. L'envie de se cogner la tête contre un mur tenta fortement l'Enfant de Dragon, puis elle se rappela que son corps physique ronflait paisiblement, indifférent à toutes les douleurs que sa forme spirituelle pouvait endurer. Encore une action futile.

"Je ne peux pas sortir de ton rêve tant que tu es endormi, murmura-t-elle, mais imaginer un mur entre nous deux ne devrait pas être compliqué. Retourne à ton banquet, tu avais l'air bien plus joyeux avant que je l'interrompe.

- Non !"

La position instable qu'elle avait adoptée ne tint le choc face au cri désespéré du Sombrage et elle bascula dans un cri. Ralof, ses réflexes de guerrier ne sommeillant jamais, lui saisit immédiatement le bras et stoppa sa chute.

"Ça va ? Demanda-t-il confusément.

- O-oui, je crois." Hésita-t-elle, la respiration saccadée.

Il la redressa, mais refusa de lâcher sa prise lorsqu'elle eut retrouvé une position décente.

"Je suis content de te revoir, souffla le soldat en pressant un peu plus ses doigts, même d'une manière si… Même de cette manière. Chaque jour, la rébellion perd des hommes et des femmes entraînés, à cause de l'Empire, du Thalmor, des dragons. J'avais… peur qu'il te soit arrivé la même chose."

Les lèvres entrouvertes, Siltafiir réalisa: l'idée de ne plus jamais rencontrer Ralof ne l'avait même effleurée. Contrairement au militaire, aucun des membres de la Guilde ne menait de batailles ouvertes et les pires menaces qu'ils devaient braver se contentaient généralement de vider les pièces de leur bourse, pas le sang de leurs veines. Elle se trouva idiote et déglutit devant sa propre inconscience.

"Je suis contente aussi, murmura-t-elle d'une voix rauque, j'ai eu de la chance de tomber sur ton rêve. Ça fait du bien de parler à quelqu'un.

- Je crois que je me réveille, bâilla soudainement le nordique en se frottant les yeux de sa main libre, ils sont en train de sonner le cor, c'est l'heure d'y retourner."

Un rythme strict résonnait effectivement autour d'eux, le chant machinal d'une alarme guerrière.

"J'essaierai de te retrouver ces prochaines nuits." Ajouta-t-elle en croisant son regard.

Il entama un mouvement dans sa direction, se penchant légèrement, puis Siltafiir ne vit plus que le portail, fermé, toujours orné du sigle de Talos, du même ours et des trois cicatrices. Celles-ci semblaient plus profondes à la jeune fille, mais elle n'eut le loisir de les analyser, une voix bien connue venant lui caresser les oreilles.

Que pensez-vous de mon cadeau, Enfant de Dragon ?

"Je-euh-il-ah-vous… Sursauta-t-elle, encore perdue dans le songe du soldat, avant de se ressaisir. C'est un endroit intéressant."

Parfait, dans ce cas hâtez-vous d'aller chercher mon artefact. Il ne s'est que trop reposé, et vous aussi.

Le paysage déjà irrégulier de Quagmire se troubla encore plus et les sons d'un luth remplacèrent bientôt le rire du daedra. L'infiltratrice de rêves voulut se frotter les yeux, mais ne parvint qu'à se faire mal aux doigts lorsqu'elle heurta son masque. Pour ne rien arranger, un gargouillement plaintif s'échappa de son ventre. Elle jura entre ses dents et se leva de la couche de paille, bien décidée à répondre aux doléances bruyantes de son estomac. À peine avait-elle engagé deux pas hors de sa chambre que le tavernier la héla:

"Content de voir que vous dormez mieux que le reste de la ville. Vous deviez être exténuée; presque vingt heures sans bouger de votre lit, c'est fort.

- Un jour entier ? S'étrangla-t-elle. Voilà pourquoi j'ai tellement faim.

- Haha ! Laissez-moi m'occuper de ça." S'enthousiasma-t-il avant de lui dicter la liste des plats proposés.

Une assiette remplie entre ses paumes, la jeune fille s'en alla la vider dans l'anonymat de sa chambrée, bien décidée à faire le plein d'énergie pour les épreuves à venir.

À suivre…

Visiter les rêves de n'importe qui… C'est ce que j'appelle un "Convenient Plot Device" (Convenant Outil de Narration) ! Même si l'alliance avec Værmina était prévue depuis longtemps, je n'ai eu cette idée d'infiltration nocturne qu'au milieu de la rédaction du chapitre, et j'espère que ça ne paraît pas trop forcé… Au fait, les songes de quel personnage voudriez-vous parasiter ? Je suis sûr que vous pensez déjà à quelqu'un.

Comme d'habitude, je demande également votre avis: avez-vous repéré une faute ? Une incohérence ? Ou aimez-vous simplement l'histoire ? J'attends vos commentaires.

Pas de date pour le prochain chapitre. Tout dépendra de mon temps libre. Soyez patients, ça va venir.