Note : J'ai changé de programme pour écrire, et les ponctuations y sont prises en charge différemment, le format des dialogues s'en trouve donc légèrement affecté. C'est tout, rien à signaler concernant l'histoire elle-même, bonne lecture !
Wuth Rut ! Vieille Menace
Il avait promis. Ce n'était pas la première fois qu'il lui mentait, mais après sa dernière expérience ratée, comment osait-il ? Sa peau la tiraillait encore, sensible au moindre courant d'air, au moindre rayon de soleil. Et il voulait recommencer. Pas question ! Elle ne savait pas où elle se dirigeait, mais rien d'autre n'importait que fuir, le plus loin possible, le plus vite possible.
Les ronces déchiraient ses pantalons, les branches giflaient son visage, mais s'il la retrouvait, elle mourrait. Peut-être pas au prochain essai, mais d'autres viendraient. Elle le savait, il le lui avait confirmé ; sans magie, la vie de sa fille ne valait rien, pas même la peine d'exister.
Malgré toute sa résolution, le souffle d'Ursanne vint à manquer. Elle commandait à ses jambes d'avancer, mais leur rythme ralentissait, et puis elle dut s'arrêter. Les poumons brûlants, elle s'adossa à un arbre. Un instant de repos ne la tuerait pas plus certainement que de tomber d'épuisement au milieu de la forêt.
Les sons de la ville ne l'atteignaient plus depuis un long moment, remplacés par des bruits forestier, eux-mêmes assourdis par son cœur et sa respiration effrénés. Elle devait vraiment se calmer ; ses râles ressemblaient de plus en plus à ceux d'une bête sauvage et résonnaient avec une telle intensité qu'ils paraissaient venir de l'extérieur de son corps.
Sa tête pivota. Un trou béant lui grogna dessus, caverne creusée dans une petite colline, et de sa noirceur s'extirpa une masse de fourrure. Deux billes noires la fixaient d'entre les poils, puis une gueule acérée s'ouvrit sur un cri tonitruant. Elle hurla, tituba, trébucha sur une racine, hurla encore, rampa en arrière. L'ours approchait, trop rapide, trop large, des griffes démesurées levées au-dessus de sa tête. Un appel à l'aide adressé à ses parents et une supplique aux divins ne purent la sauver. L'haleine de la bête lui fouetta le visage. Le coup tomba.
Siltafiir se redressa, assise sur le lit, une main plaquée sur sa poitrine nue. Elle voulut tâter sa joue gauche, redécouvrit à la place les moignons de ses doigts et les cicatrices qui sillonnaient son bras. Une caresse entre ses omoplates lui arracha un sursaut, mais sa frayeur s'amenuisa dès qu'elle reconnut Ralof, allongé à sa droite.
- Cauchemar ? bâilla-t-il en la tirant mollement contre lui.
Elle acquiesça, puis se lova entre ses côtes et son bras. Les battements paisibles de son cœur la bercèrent presque au point de la rendormir, malheureusement des responsabilités les attendaient tous deux. Tremblant encore un peu à cause de son mauvais rêve — ou mauvais souvenir — elle se libéra de la chaleur des draps.
- Tu retournes à Faillaise? bouda-t-il alors qu'ils se disaient au-revoir.
Il ne dissimula pas son froncement de sourcils quand elle hocha la tête. Le commentaire qu'il ravala donna un goût amer à leur dernier baiser, mais elle choisit de l'ignorer. Tant qu'elle cessait de lui mentir et lui rendait visite régulièrement, il s'habituerait, après tout ce n'était pas comme si elle avait rejoint l'Empire.
Tout malaise fut oublié dès qu'elle posa une semelle dans la Souricière. On lui reprocha d'avoir tardé, pour mieux la tirer jusqu'au bar où se déroulaient des célébrations déjà entamées. Vu l'état de certains, elles duraient depuis la veille.
- Vous auriez pu attendre mon retour. Si Ulfric avait changé d'avis, vous auriez l'air con à fêter comme ça.
- Je savais que ça se passerait bien.
Brynjolf se lécha les lèvres en parcourant la lettre qui leur promettait quinze mille septims, puis désigna la seule chaise vide de la table, entre celles de Delvin et Cynric. Le premier décala son propre siège pour donner plus d'espace à Siltafiir, alors que le second l'ignora, trop occupé à exsuder l'ennui. Les curieux assez sobres pour se tenir droits se rassemblèrent autour d'eux.
- Maintenant, tu peux nous raconter comment la mission s'est passée, vu que l'autre larve refuse de se donner de la peine, siffla Vex, assise en face d'eux.
- J'y peux rien si vous savez pas apprécier les récits détaillés.
- Ton expertise du crochetage est impressionnante, tempéra Delvin, mais ce n'est pas en décrivant chaque serrure de Solitude que tu vas passionner ton audience.
- De toute façon, je me rappelle de rien d'autre que les verrous, le reste est flou.
- À ce propos, reprit Vex en se penchant au-dessus de la table, les yeux et lèvres plissés par le reproche, tu as osé boire avant une mission aussi importante ? Et toi, ajouta-t-elle, un doigt pointé sur Siltafiir, tu l'as laissé faire ?
L'accusée bomba le torse. Son professionnalisme lui interdisait de travailler aux côtés d'un ivrogne, ce qu'elle rappela à la tablée d'un grognement vibrant. Avant d'arrondir le dos et admettre sa maladresse.
- C'est à cause de la Voix.
- Tu lui as crié dessus ? s'enquirent Vex et Brynjolf, l'une impressionnée, l'autre alarmé.
- Non, elle a pas crié. Et la première fois elle visait d'autres personnes.
- La première ? C'est pour ça qu'il est aussi mou ?
Siltafiir s'ébouriffa les cheveux en jetant un regard coupable à l'autre Bréton. Elle remarqua alors sa moue trop détachée, ses paupières mi-closes et l'arrogance qui faisait défaut à son habituelle indifférence. Ils avaient quitté Solitude depuis plusieurs jours, le Thu'um ne pouvait pas l'affecter tant que ça. Si ?
- Oui, c'est à cause de ça. J'entends encore stiildus, et piin de temps en temps, marmonna-t-il avant de vider les dernières gouttes de sa bière.
- Pine ? ricana un spectateur reculé.
- Piin, corrigea Siltafiir en insistant bien sur le double i.
Son souffle traversa le bar. Tous ceux qui tenaient une chope ou une bouteille la vidèrent d'un trait, tandis que les autres claquèrent leur langue soudainement sèche. Elle ferma la bouche et se ratatina.
- Voilà, c'est ce qu'elle a fait à Solitude.
Chacun se ravitailla en breuvages, pour le plus grand plaisir de Vekel, puis le vrai récit commença enfin. Prudente de n'employer aucun rotmulaag, Siltafiir compléta l'histoire de Cynric en lui donnant le relief dont elle était dépourvue. La peur de secouer son audience ne la paralysa pas longtemps ; sans le réaliser, elle se leva pour mieux se mouvoir et illustrer chaque scène.
Son assurance s'évapora dès qu'elle emmena les voleurs dans la chambre de Falk Barbebraise. Les joues brûlantes, elle vida sa pinte pour se rafraîchir et gagner un peu de temps. Devait-elle mentionner les intruses ? L'oserait-elle ? Arrivée au bout de son hydromel, elle s'éclaircit la gorge.
- Deux servantes sont entrées pendant qu'on fouillait la pièce.
- Elles vous ont repérés ? s'excita Delvin.
- Non, je suis devenue invisible et Cynric s'est caché sous le bureau. Sauf que… bredouilla-t-elle, avant de se murer dans un silence gêné.
- Sauf qu'elles ont commencé à s'envoyer en l'air, grommela son acolyte, sur le bureau.
Une éruption hilare secoua la Souricière. Bien entendu, cela attisa la curiosité de l'auditoire. Cachée derrière sa main, Siltafiir hésitait à devenir invisible et s'enfuir, mais les rangs serrés des spectateurs l'en dissuadèrent. Et puis, leur attention se tournait avant tout vers Cynric, mieux valait rester immobile.
- Je voyais que leurs genoux, rien d'intéressant. Elle avait un meilleur angle que moi.
Elle hésita à le jeter dans le canal. Ou peut-être à se jeter dans le canal. Aborder ce genre de sujet en public ne lui réussissait jamais. La bouche sèche, la tête enfoncée entre les épaules, elle résuma la scène de quelques croassements. Ses pervers de collègues quémandèrent plus de détails, jusqu'à l'intervention de Vex qui ramena le silence d'un feulement strident.
Siltafiir s'empressa de conter la suite des événements, retrouvant peu à peu ses couleurs alors qu'ils approchaient de la salle au trésor. Le dos droit, Cynric s'attela à décrire son duel contre la serrure qui avait protégé la Couronne, mais retrouva son teint morose devant le mur de plaintes qui encercla la table.
Heureusement, les sourires revinrent dès que Siltafiir les fit sortir du palais, embellissant leur fuite de détails à peine exagérés. Omettant bien de mentionner le coup d'épaule qui avait alerté un garde et failli coûter sa liberté à Cynric, elle se délecta des félicitations et sifflements épatés qui ponctuèrent leur évasion. Dès qu'elle eut conclu, chacun s'en retourna à ses affaires — la fin de leur chope pour la plupart.
Une poignée de curieux tenta bien de lui soutirer une description précise des deux fricoteuses, ce à quoi elle échappa en revêtant son invisibilité pour disparaître entre les fêtards enfin dispersés. À l'exception de ce désagrément, les célébrations se terminèrent, comme toujours, en abandonnant des cadavres de bouteilles et de voleurs ivres morts dans leur sillage.
Cependant, toutes les gueules de bois de Nirn ne justifiaient pas de rater un jour de travail, ou d'entraînement, ce que Brynjolf rappela à tous en promettant un bain forcé aux plus récalcitrants. Avachis devant un coffre dwemer, le crâne tambourinant, Cynric et Siltafiir n'y avaient pas réchappé. Moult regards noirs ou implorants jetés au chef n'y changèrent rien.
- Autant s'y mettre, soupira-t-elle, les épaules tombantes.
- Sans moi, je retourne au lit, grogna Cynric dès que Brynjolf eut quitté la salle d'entraînement.
Sans réagir aux protestations de son élève, il traîna les pieds vers la sortie. Requêtes polies et insultes n'obtinrent aucune réaction, il allait passer l'arche et disparaître dans le couloir. La fatigue fragilisait la patience déjà courte de Siltafiir, aussi ne ressentit-elle aucun remord en prononçant les deux mots suivants :
- Meyz het.
Figé au milieu d'un pas, il frissonna de la tête aux pieds, puis fit volte-face. Ses mouvements saccadés le ramenèrent à sa place, en tailleur, le regard perdu dans le vide. Il cligna des yeux, secoua la tête et revêtit sa moue la plus vexée.
- Il n'y a pas une règle qui interdit d'utiliser la Voix comme ça ?
- Je suis Dovahkiin, c'est moi qui dicte les règles. On s'y met ?
Il soupira et leva les yeux au ciel, sans pour autant se plaindre davantage. En fait, il semblait plus patient qu'à l'accoutumée, ne la critiqua même pas quand elle brisa un douzième crochet. Elle, par contre, sentait sa frustration enfler devant ce coffre récalcitrant. Le treizième crochet en place, elle serra les dents et pivota son poignet en grommelant.
- Tu vas trop vite.
Avant qu'elle ne lui grogne dessus, il couvrit sa main de la sienne. La surprise faillit la faire bondir, mais la délicate pression qui guidait ses doigts et le timbre posé de Cynric la calmèrent aussitôt. Il appuyait sur ses phalanges, précisément, sans gaspiller un seul mouvement, calculait chaque geste et chaque inspiration sans effort apparent.
- Sens comme le métal dwemer réagit, son élasticité est particulière. La différence est infime quand on utilise deux mains, mais avec une seule…
Cherchant un meilleur angle pour son poignet, il se rapprocha d'elle sans interrompre ses explications. En revanche, elle peinait de plus en plus à l'écouter. La manière dont il frôlait sa cuisse avec son genou, le contact du bras qu'il avait calé derrière elle pour garder son équilibre et la paume tiède qui couvrait sa peau, ces sensations s'accumulaient, bourdonnaient dans son crâne. Sans cligner, oubliant même parfois de respirer, elle força son œil à suivre la démonstration et ses doigts à ne pas trop trembler.
Le cliquetis de la serrure la libéra également de son malaise. Elle offrit un sourire fier à Cynric qui répliqua de la même manière, ses yeux débordant d'une passion trop peu souvent partagée. Après tous les reproches de la veille, trouver une oreille attentive devait le réjouir.
Ainsi délesté de sa moue hautaine, Siltafiir faillit ne pas le reconnaître. Les rides de dédain s'étaient détendues autour de sa bouche et de son nez, alors que d'autres, plus joyeuses, avaient éclos au coin de ses yeux. Sans y penser, elle s'attarda sur la cicatrice qui déformait légèrement sa fossette, fendait sa courte barbe et caressait sa pommette, infiniment plus élégante que l'amas de plis qui la défigurait. Puis elle croisa son regard.
Un sursaut les écarta l'un de l'autre. Dans leur hâte, ils brisèrent le crochet. Le timbre rauque, Cynric lui conseilla de retenter le crochetage sans son assistance, ce à quoi elle acquiesça vivement. D'un tour de clef, elle verrouilla le coffre et s'empara d'outils intacts.
La tension dans son bras, dans son dos, dans tout son corps, cassa trois crochets de plus avant qu'il ne suggère de s'arrêter. Au lieu de la réprimander, il justifia sa maladresse par la fatigue et s'en alla à grandes enjambées, les mains dans les poches. Le cœur emballé, elle fixa la serrure sans oser le suivre immédiatement, ne se décidant à bouger que lorsque le son de ses pas se mêla aux autres bruits de la Souricière. Elle rejoignit son lit sans parler à quiconque, puis passa une éternité à se tortiller entre les draps.
- Ralof est bien mieux que lui, maugréa-t-elle dans son oreiller.
Si tu le dis.
Comme si elle n'avait pas entendu la remarque de Nahlaas, elle reprit son monologue :
- Il est honorable, gentil, courageux. Cynric est un voleur.
Tu es une voleuse.
Forcément, il se sentait obligé de pointer l'évidence et l'embarrasser comme la gamine qu'elle était. Le sommeil la gagna difficilement, pour la plonger dans un Quagmire agité. Un orage invisible grondait, les étoiles brillaient d'une lueur aveuglante, et une mare semblait poursuivre Siltafiir.
Peu importait la distance parcourue, dès qu'elle baissait les yeux les mêmes bulles nerveuses explosaient à ses pieds et les mêmes vaguelettes taquinaient ses chevilles. S'agissait-il des souvenirs de Cynric ? Son instinct le lui confirmait.
La tentation d'y plonger la titilla toute la nuit, mais elle y résista. Après tout, il ne l'intéressait pas tant que ça, elle laissait simplement sa dispute avec Ralof la troubler. Une parfaite justification qui aurait dû la débarrasser de son malaise.
Elle se réveilla plus nerveuse que jamais. L'idée de passer les prochaines heures en compagnie de Cynric lui soulevait tous les poils du corps. De toute évidence, il partageait son sentiment, car ses yeux évitèrent le sien avec une habileté presque vexante quand elle se motiva à lui parler.
- T'es peut-être pas au courant, mais je suis pas payé pour ces leçons. C'est pas en pleurnichant que tu vas me convaincre.
Peut-être aurait-elle dû le laisser partir, elle savait vaincre suffisamment de serrures pour réussir la plupart des contrats qu'on lui confierait, et une pratique régulière lui permettrait sûrement de combler ses lacunes sans aide. Cependant…
- Meyz.
Bien malgré lui, Cynric lui emboîta le pas jusqu'à la salle d'entraînement et jura entre ses dents dès qu'il retrouva le contrôle de son corps. En dépit de son exemplaire bien qu'involontaire docilité, il se garda de la toucher, de la frôler, ou même de respirer dans sa direction générale. Ses paroles se limitèrent à de lapidaires instructions: un mot pour lui dire de ralentir, un autre pour lui ordonner d'assouplir son poignet, aucune phrase complète jusqu'à ce que…
- Tu es la fille d'un archimage, non ?
Cette question rapide la fit sursauter. La note de reproche qui en suintait lui hérissa le poil et creusa de légères rides autour de son nez, sans compter que la mention de son paternel n'aboutissait presque jamais sur une conversation posée. Sourcil froncé, elle acquiesça d'un mouvement sec.
- Tu pourrais pas apprendre un sort de déverrouillage ?
- Quel rapport avec mon père ? grinça-t-elle en se repenchant sur la serrure, trop courbée pour être confortable.
- Les familles de mages sont toutes pareilles, j'y mettrais ma main à couper que tu as appris à lancer des sorts avant de savoir parler.
Des frissons nerveux dans les doigts, elle fixa son crochet sans le voir pendant quelques secondes, tenta d'ignorer la remarque ridicule de Cynric pour se concentrer sur la leçon, puis abandonna en crachant un soupir. Elle plaqua ses outils sur le couvercle du coffre et marmonna :
- Si je pouvais utiliser de la magie, je ne serais pas là à t'écouter geindre.
- C'est chiant, mais si tu y mets l'effort…
- Je ne peux pas utiliser de magie, grinça-t-elle en fixant le sol, pas du tout.
- Sérieusement ? souffla-t-il, sans signe de moquerie pour la plus grande surprise de Siltafiir. Je pensais juste que tu étais incompétente.
- J'apprécie, grommela-t-elle.
- Laisse-moi deviner, reprit-il comme si elle n'avait pas réagi, tes parents ont fait tout leur possible pour éveiller ton pouvoir, puis ont décidé de te marier au premier venu quand ils ont compris que ça ne servait à rien.
Un épais brouillard engourdit son esprit alors qu'elle revivait sa vie — ou du moins la partie dont elle se rappelait — résumée si aisément par Cynric. Il n'avait pas le droit de simplifier les choses ainsi, elle avait dû frôler la mort et fuir son pays pour que l'obsession de son père ne cesse de la tourmenter. Pourtant, impossible de le contredire. Elle acquiesça.
- Familles de mages, toutes pareilles, conclut-il avec un haussement d'épaules, on s'y remet ?
D'un clignement de paupière, elle dissipa la brume qui couvrait sa pupille, mais ne ramassa pas ses outils. Elle ébouriffa ses cheveux et se mordilla la lèvre, fixant Cynric du coin de l'œil.
- Ta famille est comme ça ?
Il lui fourra son crochet dans la main, soigneux de ne pas toucher sa peau, et évita sa question au profit d'une explication détaillée sur les particularités du métal dwemer. Loin de la dissuader, cette esquive attisa sa curiosité. Penchée sur la serrure, elle reposa sa question, mais il lui ordonna de se concentrer, puis l'ignora complètement quand elle essaya une troisième fois.
Inutile d'insister, elle trouverait ses réponses plus tard. Le soir-même, en fait. Quand elle se glissa sous ses couvertures, Nahlaas lui fit promettre d'au moins penser à affronter Ursanne, ce qu'elle oublia dès que ses semelles foulèrent le royaume des songes. Aucune gêne ne la ralentit tandis qu'elle cherchait la flaque de Cynric, sa curiosité était justifiée cette fois, rien à voir avec la veille, rien du tout. Il en connaissait trop sur son passé, ce n'était pas équitable, elle rattrapait juste un peu son retard. Elle dénicha vite les souvenirs de son collègue et, prête à s'y jeter, fléchit les genoux.
Un élan de bon sens la frappa au dernier instant. Elle n'avait aucune raison d'enquêter sur ce malappris. Ridicule, parfaitement ridicule, se réprimanda-t-elle avant de déplier ses jambes et tourner le dos à la mare. Tant que les leçons se déroulaient sans trop d'accrocs elle se moquait bien de ses histoires personnelles, à plus forte raison si leurs familles se ressemblaient.
La nuit s'écoula, fort similaire à la précédente, animée par le bouillonnement de la mare qui poursuivait Siltafiir. Impossible de plonger dans d'autres souvenirs, ceux de Cynric lui barraient la route, de même lorsqu'elle tenta de se perdre dans le labyrinthe des rêves. Impossible également de rendre visite à Ursanne, au moins Nahlaas ne pourrait pas l'accuser d'ignorer ses priorités.
Cette maigre consolation ne lui épargna pas un réveil maussade. Le son des bulles éclatait encore contre ses tympans, nourrissant sa curiosité déplacée, et s'intensifia lorsqu'elle vit Cynric à seulement quelques mètres, debout à côté de son propre lit, en train de s'étirer. Vraiment, il ne méritait pas autant d'intérêt, tous ses gestes exsudaient le dédain; son bâillement indécent, ses pieds dont un seul supportait nonchalamment son poids, la courbe de son dos allongée par les biceps tendus au-dessus de sa tête, la manière dont sa tunique sans manches remontait juste assez pour révéler des pantalons mal lacés. L'œil de Siltafiir s'attarda sur ce détail, et plus particulièrement sur le fin sentier de poils sombres qui fendait les muscles de son ventre.
Avant que ses pensées ne dépassent le point de non retour, elle sauta sur ses pieds et décida qu'un voyage à Vendeaume s'imposait. Ralof lui manquait, et même si elle craignait de l'entendre maugréer au sujet de la Guilde l'envie de se serrer contre lui supplantait toute angoisse. Brynjolf protesta ce départ impromptu, mais abdiqua quand elle menaça de supprimer (accidentellement, bien entendu) leur meilleur crocheteur d'un accès de frustration.
Ses affaires empaquetées, elle se hâta de rejoindre la surface, pressée de sentir l'étreinte de son homme. Elle s'attendait à un commentaire de Nahlaas à propos de Cynric, ou au moins de la manie qu'elle avait d'éviter Ursanne ces temps-ci, mais il conserva un silence inquiétant. Lorsqu'il le brisa enfin, son attention se portait sur tout autre chose que les inquiétudes personnelles de son amie.
Méfie-toi, je sens des auras étranges à proximité.
Il ne sut lui apporter plus de détails, ajoutant simplement que l'énergie qui émanait de ces auras lui était familière. Deux êtres masqués interrogeaient en effet le garde qui surveillait la porte principale de la ville. Leurs posture trop droite donna presque un mal de dos à Siltafiir.
- Nous cherchons celle qui se fait appeler Enfant de Dragon.
Elle faillit disparaître, après tout elle avait d'autres priorités qu'une paire de fous au visage couvert. Cependant, le rythme irréel de cette voix, déformée par le masque hérissé de pointes courbées, jeta un frisson trop vigoureux sur sa peau, et une curiosité morbide supplanta son désir de fuir. Alors que le garde leur jurait qu'il ne savait rien, elle bomba le torse et s'éclaircit la gorge.
- Je suis l'Enfant de Dragon.
Les faces d'ivoire pivotèrent, dardant leur regard absent sur elle. Le frisson fouetta encore son dos à la vue de ces masques sans trous, leurs yeux remplacés par des spirales grossièrement creusées. Elle commençait à comprendre le malaise de ceux qui n'aimaient pas regarder Krosis, mais au moins elle pouvait voir. Comment s'orientaient-ils ? Comment respiraient-ils ?
- Vos mensonges ne nous laissent pas dupes. Vous n'entraverez pas le retour imminent du véritable Enfant de Dragon !
Elle recula d'un pas pendant que le garde dégainait son épée. L'être masqué venait bien de la traiter de menteuse. D'usurpatrice ! Elle leva le doigt, prête à le réprimander comme l'authentique Dovahkiin qu'elle était, mais il la devança d'un ton exalté :
- Tous seront témoins de la venue du seigneur Miraak. Personne ne pourra s'opposer à lui !
- Miraak ? répéta-t-elle, figée dans son mouvement.
Que faisait ce nom hors de Quagmire ? Avait-elle mal entendu ? L'être masqué ne lui apporta aucune confirmation, uniquement une salve d'étincelles qui faillit bien la frapper en pleine poitrine. Feim l'en sauva de justesse. Sans gaspiller une seconde, elle bondit au travers de son assaillant, dégaina sa dague et la planta au milieu de son dos dès qu'elle redevint tangible. Accaparé par le garde, le second attaquant offrait une cible parfaite, si parfaite que Siltafiir s'en lécha les lèvres. Sans réfléchir, elle tâtonna son dos.
Ses doigts ne trouvèrent que le vide. D'abord, elle paniqua — où était passé son arc ? — puis la mémoire lui revint, et tout son corps sembla s'alourdir. La main toujours posée à la jonction de sa nuque et son épaule, elle inspira douloureusement, prête à cracher son amertume sur celui qui aurait dû mourir d'une flèche.
YOL TOOR SHUL
Une colonne de flammes tomba des cieux, engloutissant l'être masqué. Le vent brûlant qu'elle souleva heurta Siltafiir, l'enveloppa d'effluves cendrées et chauffa tant son masque qu'elle peina à respirer. Malgré quelques haut-le-cœur, une ancre maintint son esprit sur Nirn, loin de Sovngarde et des flammes d'Alduin. La présence fière de Kredrelfax, perché sur l'entrée de la ville, lui prodigua la distraction nécessaire pour s'éclaircir l'esprit et savoir où diriger sa frustration.
- Nii lost niraati ! cracha-t-elle avant même de le réaliser, soulevant une puissante rafale venteuse.
La joie de Kredrelfax vacilla, tout comme son énorme masse. Il se rattrapa en battant l'air de sa queue et en perçant le mur de ses griffes, délogeant quelques rocs de leurs alcôves. Ses ailes se déployèrent lentement alors qu'il présentait ses excuses à l'Enfant de Dragon, puis il s'enfuit dès qu'elle le lui ordonna. Son envol éteignit les dernières flammes et dissipa les derniers lambeaux de fumée nés de son souffle.
Quel culot, pensa-t-elle alors qu'il disparaissait derrière un toit, lui voler sa proie ainsi, sans aucune gêne ! Certes, elle l'avait chargé de défendre la ville, mais il n'avait pas à s'immiscer dans ses duels quand elle maîtrisait clairement la situation. Vibrante, elle reporta son attention sur la seule oreille à portée.
- Vous savez d'où ils venaient ?
Sa question brusque effraya le garde essoufflé, qui lui indiqua un chariot posté devant les écuries. Elle s'en approcha et en héla le conducteur, aussi tremblant qu'une feuille morte. Ses yeux exorbités ne se détachaient pas des cadavres, mais il ne semblait pas les regarder, ni entendre les appels de plus en plus agacés de la jeune femme. Ses jambes l'abandonnèrent presque quand elle agita la main devant son visage en lui posant la même question qu'au garde, cette fois soulignée d'un grognement draconique.
- Ils… Ils sont montés à… à Vendeaume ? Je crois ?
- Concentrez-vous ! Je vous demande rien de compliqué !
- Je vous le jure sur le nombre de divins que vous préférez, couina-t-il en se recroquevillant tant qu'il faisait la même taille qu'elle, je me rappelle leur avoir parlé, et… et j'ai ouvert les yeux et… j'étais ici. Rien d'autre.
Elle l'aurait bien secoué un moment, non pas afin de lui extorquer d'autres informations, il paraissait sincère, mais juste pour se défouler un peu. Le poing serré, elle ravala ses pulsions et lui tourna le dos sans au-revoir — ce dont il se réjouit grandement.
C'est étrange que Miraak ait envoyé des assassins aussi faibles, remarqua Nahlaas, on croirait qu'il ne te considère pas comme une menace.
Cette réalisation n'améliora guère son humeur alors qu'elle retournait sous terre. Secoué par ses grognements, Brynjolf ne pensa même pas à argumenter quand elle lui annonça que son congé venait de se prolonger. Elle serait repartie aussi vite, mais Cynric lui bloqua la route.
- Quelqu'un veut te tuer ? s'enquit-il, aussi détaché qu'à l'accoutumée.
- Ça devrait te réjouir, gronda-t-elle en croisant les bras, il me faudra sûrement quelques semaines pour régler ce problème, tu vas avoir la paix pendant tout ce temps.
- C'est vrai, acquiesça-t-il, indifférent au courant d'air qu'elle venait de soulever, bonne chance.
Les lèvres pincées, elle remit Krosis et quitta la Souricière à grands pas, loin de Cynric et de ses réflexions inutiles. Pourquoi perdait-il son temps à lui souhaiter bonne chance — comme si elle en avait besoin — alors qu'il se moquait bien de son sort ? Et surtout, pourquoi s'en souciait-elle ? Grinçant des dents, elle faillit ne pas entendre Nahlaas.
Plus j'y pense, plus ça me paraît étrange.
D'un grognement, elle lui ordonna de s'expliquer.
Ces assassins étaient trop faibles. Même un faux Enfant de Dragon aurait pu les éliminer sans difficulté.
- Qu'est-ce que ça signifie ? Que Miraak les a envoyés juste pour me faire chier ?
Ou t'appâter.
Elle ne répliqua pas, d'abord car elle appelait Odahviing, puis parce que l'idée d'un piège ne l'avait jusque-là pas même effleurée. Loin de la dissuader, ceci la galvanisa. Tout comme Brynjolf, Odahviing oublia de se plaindre en sentant la tension qui émanait de Siltafiir, il lui demanda même ce qui la préoccupait. Elle lui résuma la situation en escaladant son cou, mais faillit être propulsée dans les airs lorsqu'il sursauta.
- Miraak ? Faal Miraak ?
- Tu en connais un autre ?
- Rok joor ! Il devrait être mort ! s'étrangla-t-il, soulevant des tourbillons de feuilles et de poussière autour de ses pattes.
- Une fois que je l'aurai trouvé, il le sera.
Il retarda le décollage au point qu'elle dut le menacer, puis s'évertua à planer aussi lentement que les courants l'y autorisaient. Narines dilatées, lèvres pincées, Siltafiir s'intéressa au paysage à la recherche d'une distraction. Les reflets de Magnus couvraient les rivières, fendant grossièrement plaines et forêts de cicatrices aveuglantes, sa tunique s'imprégnait de nuages, collait à ses épaules, la bise feulait, glaciale, mordante, et ses démangeaisons se réveillaient.
Elle leva le ton et lui ordonna d'accélérer, ce à quoi il obéit sans perdre un instant. La satisfaction d'être écoutée ne lui arracha qu'un pâle sourire, supplantée par un bourdonnement nerveux qui semblait envelopper tout son corps. Elle comprit vite d'où il provenait et dut se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas élever la Voix.
- Je ne t'obligerai pas à le combattre, promit-elle entre ses dents serrées, tu dois juste me déposer assez près de lui pour que je le tue.
- Rok du zey waan nahkiv hiif hi !
Dans sa panique, il tourna la tête pour tenter de fixer sa passagère, manquant de la faire basculer dans le vide. Les bras solidement enroulés autour d'une de ses cornes, elle oublia de contenir son Thu'um. Une insulte tonitruante secoua le ciel. À nouveau, elle faillit être arrachée du cou d'Odahviing, ce qui les plongea tous deux dans un mutisme prudent pendant que le vent retrouvait son calme. Cependant, la peur n'étouffa guère la fierté de Siltafiir.
- Me crois-tu trop faible pour le vaincre ? dit-elle sans lâcher sa corne. Zu'u qahnaar Alduin.
Cette fois, aucune bourrasque ne les déséquilibra, seul un frisson gelé rampa de la nuque du dragon jusqu'au bout de sa queue. L'agitation qui habitait son âme se mua en un battement régulier, précautionneux. Supportable.
- Krosis, thuri.
À l'atterrissage, Siltafiir, accoudée sur le crâne d'Odahviing, héla l'Altmer qui gérait les écuries de Vendeaume. Il accueillit ses questions avec un sourire engageant, comme si elle lui parlait depuis le dos d'un quelconque cheval, pour mieux perdre son entrain lorsqu'elle mentionna les êtres masqués. Aucune réponse précise ne se détacha des ses bégaiements. Grommelante, elle sauta à terre et se dirigea vers le garde le plus proche, déjà prête à interroger toute la ville un citoyen à la fois. Puis Nahlaas lui rappela la raison initiale de sa sortie des égouts.
Au moins, tu n'as pas besoin de faire un grand détour pour rendre visite à Ralof.
Préférant prétendre qu'elle n'avait absolument pas oublié son homme, elle se retint de jurer, puis acquiesça calmement. Ne sachant combien de temps ses recherches lui demanderaient, et combien elle en passerait avec Ralof, elle congédia Odahviing avant d'entamer son enquête. Celle-ci s'avéra frustrante, tous les interrogés perdaient leurs moyens, fuyaient son regard et oubliaient la moitié de leur vocabulaire dès qu'elle les questionnait. Une éternité plus tard, alors qu'elle secouait le capitaine d'un bateau, elle apprit enfin que les assassins amateurs venaient de Solstheim.
Heureusement que Ralof l'attendait au palais, lui au moins se comporterait normalement. Elle se serait rendue aux quartiers des officiers sans détour, cependant le chambellan l'interpella alors qu'elle passait devant le trône inoccupé. Lèvres pincées, elle crut qu'il lui transmettrait un message d'Ulfric lui demandant de rejoindre les rangs des sombrages, cependant il lui annonça que Ralof commandait des troupes loin de la ville. Sans voix, gorge et estomac noués, elle esquissa un pas en direction de la sortie pour immédiatement se raviser. D'une inspiration décidée, elle gonfla son torse et se tourna vers le porteur de mauvaise nouvelle.
- Donnez-moi de quoi écrire.
Un moment plus tard, elle se penchait sur la table où Ulfric et Galmar élaboraient habituellement leurs stratégies de guerre, menant sa propre bataille contre cette épreuve épistolaire inattendue. Quelqu'un voulait sa mort, elle partirait pour quelques semaines, peut-être des mois, et… et voilà, elle n'avait rien à dire de plus. Pourtant, à la relecture, ses phrases se succédaient sèchement, froides et hâtives, dénuées d'affection ou même de la moindre émotion.
Sa relation avec Ralof méritait plus qu'un rapport d'activité au ton militaire, il devait en lire bien assez sans qu'elle en rédige un de plus. En même temps, comment annonçait-on une tentative de meurtre et un départ précipité sans alarmer personne ? Même Cynric avait froncé les sourcils, Ralof paniquerait, ou se mettrait en colère, sûrement les deux à la fois. Il serait justifié, elle-même ne réagirait probablement pas mieux à sa place, mais cette pensée la refroidit malgré tout. Parler était tellement plus simple !
- Je pourrais ne rien lui dire, tuer Miraak rapidement et revenir le voir.
Si tu y arrives, ce serait idéal, mais il faudra te hâter ; tu as questionné la moitié de la ville, incluant des gardes, il l'apprendra dès son retour à Vendeaume.
Accoudée à la table, Krosis dans ses paumes, elle expira un long râle avant de pincer sa plume d'un geste décidé. Armée de tout le tact qu'elle pouvait rassembler, elle traça un mot, puis un autre, jusqu'à former une pensée complète qu'elle conclut en lui rappelant qu'elle l'aimait. De tout son cœur, ajouta-t-elle après un instant de réflexion. Finalement, elle choisit de confier sa lettre au chambellan plutôt que la déposer directement dans la chambre de Ralof — au moins elle aurait quelqu'un à blâmer si le message n'atteignait pas son destinataire. Elle retourna aux écuries l'esprit allégé.
- Déjà ? gronda Odahviing en atterrissant. Je croyais être libre jusqu'à demain.
- Changement de programme, on part pour Solstheim maintenant.
- Rinik gut, omarre do bod ! Ce voyage durera des heures.
- Justement, décolle au lieu de te plaindre, j'aimerais arriver avant la nuit.
Le trajet dura effectivement quelques heures, assez pour que les cuisses de Siltafiir deviennent aussi rouges que les écailles qui les irritaient. L'ennui et l'agacement s'associèrent au point qu'elle regretta un peu de n'avoir pas choisi la voie maritime. La vue de l'île de Solstheim, ceinte d'une mer dorée par le soleil couchant, la conforta malgré tout dans sa décision — un bateau aurait requis trois fois plus de temps au moins pour la mener à destination, sans compter qu'il risquait de couler en cas de grosse tempête ou d'attaque de pirates. Le caractère et la nuque piquants d'Odahviing valaient un voyage sans danger.
Il méritait bien un peu de reconnaissance, aussi s'assura-t-elle de le remercier de son kogaan le plus sincère quand il la déposa à une courte distance de la ville portuaire de Corberoc. Cet accès de gratitude apaisa l'âme irritée du dragon qui s'envola en lui souhaitant bonne chance. Ne restait qu'à trouver une auberge, pensa-t-elle en étirant ses jambes engourdies.
Un Dunmer richement vêtu l'accueillit d'un interrogatoire qui prit fin dès qu'elle mentionna Miraak. Comme les gens de Vendeaume, il hésita, bégaya, manqua d'épuiser le peu de patience qu'il lui restait, puis lui conseilla finalement de s'intéresser à une pierre érigée au sud de la ville. La surprise de recevoir une réponse presque précise effaça tout agacement. Heureuse de savoir comment continuer son enquête, elle se dirigea vers l'auberge. Avec un peu de chance, elle trouverait Miraak dès le lendemain.
À suivre…
Oui, la fic continue, je ne l'ai pas oubliée malgré la pandémie (même si le stress ne me donne pas vraiment envie d'écrire, je dois l'avouer). J'espère que vous allez tous bien, ou aussi bien que possible vu la situation.
Bref, Solstheim est enfin là, juste à temps pour donner à Siltafiir l'excuse idéale pour ignorer ses problèmes sentimentaux. Je suis sûûûr que ça n'aura aucun impact négatif sur sa vi amoureuse. Sûr et certain. Aucun risque.
Termes draconiques :
Meyz het. – Viens ici
Nii lost niraati ! – C'était ma proie !
Faal Miraak ? – Le Miraak ?
Rok joor ! – Il (est) mortel !
Rok du zey waan nahkiv hiif hi ! – Il me dévorera s'il découvre que je t'aide/t'ai aidée ! (littéralement : Il dévore moi si découvre aide toi)
Zu'u qahnaar Alduin. – J'ai vaincu Alduin
Krosis, thuri. – Désolé, mon tyran. (Observation intéressante : un tyran étant, par définition, quelqu'un qui s'approprie le pouvoir par la force, et sachant que les dragons considèrent ceci un moyen légitime de décider qui doit diriger, le mot "tyran" n'a, pour eux, pas forcément les connotations négatives que nous lui attribuons. En fait, ils doivent penser que "roi" est un terme sans valeur en comparaison, après tout comment faire confiance à un dirigeant qui a simplement hérité de son pouvoir ?)
Rinik gut, omarre do bod ! – Très loin, (des) heures de vol !
kogaan – merci
