CHAPITRE 9 : A unique kind of girl
Charlie se réveilla lundi matin de très bonne humeur. Il passa ses 10 minutes post-réveil à repenser à son Week-end.
Après être rentré du travail à 19h00 vendredi, il avait trouvé Lalitha assise à la table de la cuisine avec son ordinateur en train de chercher le lieu pour son "épique soirée" selon ses propres termes.
Toute la pièce embaumait d'arôme qui l'avait fait saliver jusqu'au diner : poulet aux olives et bruscheta à la féta. Il s'était régalé.
Après cela, il avait profité d'une soirée de Football européen avec sa nièce à la télévision. Avant que celle-ci ne se décide à lui montrer sa tenue de soirée pour le lendemain. Rien que d'y penser, il fronçait encore les sourcils. Bien que décente, la tenue était suggestive et très brillante et le shérif de Forks n'avait que très peu envie d'arrêter tous les garçons de la ville parce qu'ils avaient reluqué sa nièce (et oui, il en était capable). Il savait que sa nièce changerait de tenue s'il lui disait que celle-ci n'allait pas ou qu'elle était trop osée. Il savait aussi que sa nièce avait des notions de self-défense, il s'en était assuré. Ce sont ces deux éléments qui l'avaient amené à valider la tenue de la jeune fille qui l'enlaça pour le remercier.
Charlie avait fini sa soirée et était partie se coucher. Le lendemain, après avoir offert du spray au poivre à sa nièce, et s'être entretenu avec Bella sur ses plans pour le week-end qui « surprise » se résumait à un mot « Jake », il se rendit au bureau.
Il s'en voulait d'être aussi ironique avec sa fille, même si cela n'était que dans sa tête. Rien que d'y repenser, son cœur se serrait.
Il ne voulait juste pas que la vie de sa petite fille chérie se résume à un garçon. Sa mère l'avait suivi à Forks et avait dépéri jusqu'à ce qu'elle prenne ses affaires du jour au lendemain. Il ne voulait pas que leur fille reproduise le même schéma. Quand Bella était arrivée à Forks, il avait bien compris que l'unique raison qui l'avait conduite à lui était l'absence de Renée qui se languissait de partir en tournée avec Phil.
Mais Charlie s'en fichait, s'il pouvait profiter de sa fille toute l'année au lieu d'un mois par an, il n'allait pas s'en plaindre. C'était l'occasion pour lui de renouer avec elle. Donc quand Bella s'était fait des amis à l'école, il en était heureux. Puis arriva peu après Edward. Il n'avait rien contre le garçon, bien au contraire, il le trouvait poli et de bonne famille. Même s'il préférait le menacer 1000 fois de son arme avant de l'avouer. Mais Bella s'était entiché du jeune garçon, trop vite. Quand vers la fin de l'année scolaire, elle s'était enfuie de Forks, Charlie avait eu le cœur brisé. Sa petite fille à lui ne voulait pas rester, elle partait tout comme sa mère. Et puis brusquement, il l'avait retrouvé via les Cullens, la jambe dans le plâtre. Elle avait traversé une porte fenêtre. Jamais il n'avait eu aussi peur.
Tous ces événements s'étaient enchainés à une vitesse incroyable, il comprenait encore à peine l'ampleur de ce qui avait eu lieu et de ses sentiments.
La vie avait repris son cours après cela, sa relation avec Bella s'était améliorée. Il trouvait toujours son départ et retour suspicieux, mais il n'en dit mot. Les paroles qu'elle lui avait craché au visage avant de claquer la porte le hanterait à vie cependant… Non, il ne préférait décidément pas y penser.
Quelques mois à peine après le début de l'année, Bella avait quitté Edward : Le CHOC. Toute la ville n'avait parlé que de ça pendant des jours. Elle l'avait quitté pour Jacob !
Jacob était un garçon sympathique, il l'avait vu grandir.
MAIS Jacob avait 1 an de moins que Bella et bien qu'au départ, il envisageait de la caser avec lui, il ne s'attendait pas à ce qu'elle quitte Edward pour Jacob, ni qu'elle le fasse de manière assez brutale.
Au final, il la ne la trouvait toujours pas intégré à la ville de Forks, elle avait peu de relations réelles avec ses amis et passait son temps à la réserve. Il avait toujours peur de la voir s'envoler loin de lui, du jour au lendemain. Et malgré, qu'il sût que Jacob ne laisserait jamais la réserve derrière lui et que Bella était vraiment amoureuse de lui, le caractère incertain de sa fille et ses cachoteries l'inquiétait.
Parfois, et que dieu lui pardonne, il se prenait à espérer que Lalitha soit sa fille biologique et non sa nièce. Elle était douce, aimante et drôle. Son frère et sa belle-sœur, l'avaient élevé avec certaines valeurs et une image de la femme lui permettant d'avoir son caractère mais de rester respectueuse. Ce qui ne gâchait rien, elle aimait Charlie comme son père il le lui rendait bien. Il était heureux qu'elle reste 2 ans avec lui et il espérait que la jeune française arrive à s'entendre avec Bella comme une sœur… Ce n'était pas gagné mais il croisait les doigts.
Sur ces dernières pensées, il sortit du lit pour entamer sa journée.
Lundi matin, en cours de Littérature, Lalitha s'était décidé à avancer sur son projet de fin d'année : miracle pensait-elle car la jeune fille était plus une adepte de la procrastination qu'une élève modèle. Mais le projet étant compliqué en anglais, elle se forçait à au moins entamer l'analyse du livre et à en sortir un plan de présentation du projet. Motivée, elle n'avait fait que suivre Rose, depuis le parking jusqu'à la salle de cours en lui demandant sans répits (environ toutes les 5 minutes) de se caler une journée de travail.
Si Rosalie, d'abord méprisante ne lui avait accordé qu'un regard noir, l'acharnement de l'humaine avait très vite commencé à lui "casser les pieds". La jeune fille la harcelait dans les couloirs, en cours de littérature et même en salle du déjeuner. Elle avait même eu le toupet de s'assoir à la table de sa famille, sous les rires du reste de la fratrie.
Allez Rose, tu le sais, je le sais, même Emett le sait, c'est pour te dire. Je ne te lâcherais pas tant qu'on n'aura pas programmé une study session. Et non, tu ne mets pas mon nom sur ton projet. Primo, cela se verra directement, et le professeur me prend déjà pour une prune. Secundo, je déteste par-dessus tout cela. Tercio, pas moyen que je rendre un devoir sans l'avoir vérifié ou compris. Donc fais-nous gagner du temps, je commence vraiment à avoir mal aux jambes à cause de nos courses poursuites dans les couloirs.
Je n'ai pas besoin de toi et je n'ai pas envie de travailler avec toi, tu ne veux pas ton nom sur le devoir, ne fais rien, prend un zéro, cela ne change rien pour moi, répondit acerbement Rosse, en jouant avec sa nourriture.
Ok, cela n'était pas gentille du tout, répondit la française avant de se tourner vers la personne à sa gauche. Emmett ! Dis-lui que cela n'est pas du tout gentil, demande t'elle en tapant Emmett au bras. Et puis, je ne voulais pas en arriver là, mais si tu refuses encore, je te promets que j'appelle Esme pour lui dire que tu ne veux pas travailler avec moi, annonça t'elle en sortant son téléphone.
Emmett et Edward ricanaient derrière la française. Jasper avait un petit rictus amusé, même s'il se concentrait principalement sur l'arrêt de sa respiration pour ne pas sentir l'humaine assise à côté de lui. Alice avait un grand sourire aux lèvres, ce qui ne voulait dire qu'une chose pour ses frères et sœurs, : Rosalie allait perdre ce match.
Si tu crois que j'ai peur d'Esme ou qu'elle prendra parti pour toi, tu rêves, c'est MA mère.
J'ai aussi Carlisle, en speed-dial, ajouta Lalitha sans décoller ses yeux de la grande blonde.
Éberluée par l'audace de la jeune fille et se rappelant très bien la réaction de Carlisle et d'Esme quand ils parlaient de la nuisance. Elle savait qu'Esme serait peinée que ses enfants ne s'entendant pas avec sa nouvelle amie. Rosalie le pensait et le disait bien fort, cette fille était une calamité humaine, qui s'infiltrait comme sa cousine l'avait fait dans sa famille et qui n'allait leur apporter que des problèmes. Néanmoins, elle n'avait pas le choix…
Très bien, demain 18h00 chez moi, ne soit pas en retard. Sinon je te promets que je ne rendrais pas ce devoir. Contrairement à toi, j'ai d'excellentes note…
Sur ce, Rosalie se leva de table avec son plateau, suivi juste après par un Emmet souriant.
Restés à la table des Cullens Alice, Edward, Jasper et Lalitha. Le reste de la population du lycée de Forks débattait déjà de ce qui venait de se passer.
Bon, cela n'était pas de tout repos. Soupira Lalitha. Désolée d'être aussi mauvaise sur ce coups les gars mais j'ai vraiment besoin de bosser sur ce genre de projets pour me préparer à la fac ici. En France, le système est complètement différent.
Ne t'en fais pas, Rose est toujours ainsi. C'est normal que tu souhaites travailler sur tes propres projets, répondit Alice en prenant les mains de la jeune fille dans les siennes.
C'est tout à ton honneur, peu d'adolescents insisterait comme tu le fais sur la rédaction de ses devoirs. Certains n'attendraient que cela, ajouta Edward en la regardant
Je ne suis pas du genre. Je ne suis pas une lumière mais je ne suis pas bête non plus, j'ai mes points forts et faibles. Et cela ne me dérange pas d'apprendre. Vous êtes semble-t-il les meilleurs élèves de Forks si les rumeurs disent vraies, alors si je peux grappiller des connaissances ou des méthodologies en bossant avec vous, au temps pour moi. Répondit-elle en souriant.
Elle ajouta quand la cloche sonna : La par exemple, je sais que je cours à ma perte, les mathématiques sont mon point faible ! Souhaitez moi bonne chance !
Les Cullens/Hale regardèrent la jeune fille saluer sa cousine et emboiter le pas à Angela vers la sortie.
Edward essayait d'analyser la jeune fille. Ses pensées étaient communes, les cours, sa cousine, les fringues, le chocolat et les fesses de sa fratrie… Oui oui, c'était bien un sujet de pensées pour la jeune fille, même celle de leur père. Il en frissonna, cette image mentale restera gravée dans son esprit.
Il trouvait la jeune fille drôle, bien qu'il n'ait que rarement échangé avec elle, ce qu'il voyait comme souvenirs dans la tête de sa fratrie, d'Esme et du reste des élèves, lui permettait d'en arriver à cette conclusion avec certitude.
Et la jeune fille n'avait pas que son humour pour plaire, elle était belle. Brune comme Bella, elle avait les yeux verts, le teint plus mat que sa cousine et un sourire radieux. Elle était charmante et semblait gentille. Beaucoup de garçons avaient tentés de l'approcher pour sortir avec elle, mais elle était un peu naïve sur ce point et ne les remarquaient même pas. Il avait réussi à voir aussi qu'elle trouvait Jasper, Emmett et lui-même beaux.
La jeune fille s'était intégrée à l'école et à la ville. Tout le monde parlait d'elle en bien et elle était ouverte et souriante avec tous.
Néanmoins, il avait noté que la Lalitha restait encore gênée devant sa cousine. Elle se pensait encombrante dans la vie de cette dernière. Cela se traduisait parfois par un malaise lorsqu'elles étaient réunies avec le groupe d'amis de Bella, par des silences gênés, ou, et cela arrivait le plus souvent, des références manquées.
Edward comprenait la jeune fille sur ce point. Né dans une autre époque et n'ayant que peu de relations avec les humains, certaines de leurs références très urbaines, comme le slang le dépassait. Et en tant que française, Lalitha perdait facilement le fil d'une conversation en anglais et se retrouvait mise de côté.
Heureusement, pensait le jeune homme qu'Angela se révélait être une jeune fille aux épaules larges. Elle avait pris la nouvelle élève sous son aile et faisait de son mieux pour l'aider à s'intégrer, allant jusqu'à la défendre auprès de certaines seniors. Grace à cela, la native de Forks avait gagné une amie à vie car la française s'imaginait déjà faire visiter Paris à son amie dans quelques années.
Edward sourit intérieurement, il avait hâte d'être à demain, la session d'étude entre Rosalie et Lalitha promettait d'être intéressante.
C'est sur cette pensée que la cloche de reprise des cours sonna. Les derniers membres de la famille Cullen encore à table se séparèrent pour se diriger chacun vers son cours.
