–Bordel de machine de ME—
–J'ai l'impression d'interrompre quelque chose.
Pietro cessa de s'énerver contre le distributeur de snacks lorsqu'il entendit la voix d'MJ sur sa gauche. Il tourna la tête et constata qu'en effet, la jeune étudiante l'avait rejoint et l'observait avec curiosité, appuyée contre le mur, les bras croisés et l'air apparemment amusé, comme si le voir autant galérer la réjouissait et la distrayait. Elle le regarda ensuite tapoter plus délicatement le vitre de la machine responsable de son état comme si de rien n'était.
–Je crois que c'est une sorte de signe pour que j'achète autre chose que de la malbouffe, se justifia-t-il en soupirant. Je suppose que je vais devoir sortir. Tu fais un bout du chemin avec moi ? lui proposa-t-il. A moins, bien sûr, qu'être vue en compagnie d'un autre être vivant ne ternisse ta réputation de dure à cuire solitaire ? la charria-t-il gentiment.
–Remballe ta théorie, je ne suis pas aussi asociale que ça, rétorqua-t-elle en ouvrant la marche, alors il s'empressa de la suivre, ravi qu'elle ait accepté de l'accompagner. Bon alors, tu avais l'air pressé de récupérer de quoi manger, où est-ce que tu courais comme ça ?
–Oh, nulle part, répondit-il. Juste dans ma chambre, j'avais prévu de ramener un truc à ses messieurs par la même occasion.
–« Ces messieurs » ? répéta-t-elle en mettant ses mains dans les poches de sa veste, dont elle avait relevé la fermeture éclair juste avant qu'ils ne mettent le nez dehors. Tu organises des pyjama-party dans ton dortoir, maintenant ?
–Pourquoi, tu aimerais y être conviée ? enchaina-t-il d'un ton plaisantin. Désolée, jeune fille, mais il s'agit d'une soirée entre hommes, autrement dit entre Parker, Leeds et moi. Et tiens, je vais aussi envoyer un message à Thompson pour qu'il nous rejoigne, et qu'on puisse passer la nuit entière à déblatérer des TAS de ragots sur tout et tout le monde.
–Navrée de te décevoir, mais Flash est en ville pour toute la soirée. Ses parents sont de passage et lui ont proposé de dîner avec lui, lui apprit-elle. D'après lui, c'est leur moyen de faire semblant qu'ils s'intéressent un minimum à la vie de leur fils, et il y va surtout pour faire bonne figure. Il va probablement passer les prochaines heures à faire semblant que tout va bien et que tout est parfaitement normal, et quand il sera de retour sur le campus, il fera tout pour éviter de parler de cette soirée et passera à autre chose.
–Mouais. Pas fun, en somme, résuma-t-il. Bon, je vais te faire une fleur, Jones : tu es officiellement invitée à la fête du siècle, qui consistera certainement à regarder des films et débattre sur de mauvais choix de casting, déclama-t-il très théâtralement.
–Quelle chance j'ai, affirma MJ en levant les yeux au ciel. C'est sympa, mais je vais faire l'impasse.
–Je ne crois pas, jeune fille, répliqua-t-il. A moins que tu aies une excellente raison de te rétracter, je ne tolèrerai aucun refus, sous aucune condition, déclama-t-il avec une pointe de fierté. Donc, en gros, à moins que tu aies une thèse de cent pages à rendre pour demain, un rendez-vous médical urgent à l'hôpital ou un braquage à commettre, tu es obligée de te joindre à nous pour décompresser avant qu'on soit obligés de supporter la journée insupportable de cours consécutifs avec Savannah qui nous attend demain.
Tandis qu'ils longeaient le bâtiment qu'ils avaient quitté pour s'aventurer sous les quelques flocons qui tombaient lentement, MJ prit une poignée de secondes pour réfléchir aux paroles de Pietro, qui attendait patiemment qu'elle lui réponde. Il lui laissa tout le temps nécessaire, n'étant absolument pas pressé.
–Je n'ai pas le choix, c'est ça ?
–On a toujours le choix, la corrigea-t-il. Mais là, en l'occurrence… Non.
Elle soupira longuement en secoua la tête de gauche à droite avant de lâcher un simple « Mh. » qui confirmait sa venue, ce qui ravit l'autre étudiant. Il avait hâte de voir comment les choses se passeraient entre elle et Peter ce soir, il était très curieux de ce qui arriverait après que son colocataire lui ait confié combien il était inquiet quant à sa « relation » avec MJ.
–J'espère que tu as faim, parce que je compte ramener de quoi nourrir un régiment, reprit-il avec énergie lorsqu'ils poussèrent les portes de la première « cantine » sur laquelle ils tombèrent.
Immédiatement, ils furent enveloppés dans une douce chaleur prodiguée par les radiateurs allumés placés aux quatre coins de l'endroit et les effluves alléchantes d'aliments divers en pleine cuisson virent leur chatouiller les narines. Quelques individus étaient installés autour de plusieurs tables, soit en train de déguster leur plat, soit en train de discuter calmement autour d'une boisson chaude en profitant du confort des lieux et de la musique de fond qui émanait des haut-parleurs high-techs placés en hauteur.
Pietro et MJ se dirigèrent vers le comptoir d'une démarche assurée et, une fois ayant atteint leur but, ils observèrent le menu plastifié scotché sur le comptoir, se dépêchant de choisir ce qu'ils allaient prendre, tandis que l'homme de l'autre côté du comptoir s'occupa d'autre chose en attendant qu'ils aient pris leur décision. Pietro passa commande pour lui, Peter et Ned, avant de demander ce qui plairait à MJ en affirmant que c'était pour lui.
–Et puis quoi encore ? Je suis capable de m'inviter toute seule, protesta-t-elle.
–J'insiste, souligna-t-il très sérieusement.
Sachant qu'elle ne pourrait de toutes façons pas le convaincre, elle passa à son tour commande auprès du chef, après quoi ce dernier s'éloigna en déclarant que le tout serait prêt d'ici une dizaine de minutes. Pietro estimait que cela lui laissait le temps nécessaire pour mener à bien sa petite enquête.
–Dis-moi, j'me posais une question, mais je ne veux surtout pas te paraitre trop intrusif.
–Parce que ça t'inquiète ?
–Touché, concéda-t-il. J'ai remarqué que c'était devenu un peu… Bizarre entre Parker et toi, sous-entendit-il plus ou moins subtilement, prétendant qu'il n'était au courant de rien mais espérant tout de même parvenir à comprendre ce que Peter croyait avoir perçu comme anormal. Est-ce que… Tout va bien ?
–Pourquoi ça n'irait pas ? répondit-elle sans vraiment répondre.
Déjà, il savait qu'elle mentait, et il savait également qu'elle savait qu'il était avide de réponses, mais cela lui semblait plutôt évident qu'elle n'avait aucunement envie e partager son ressenti là-dessus. Au-delà du fait qu'il se faisait du souci pour Peter depuis l'instant où il avait fait sa connaissance, il était désormais proche de Ned, Flash et MJ à force de trainer avec eux pendant et en dehors des cours, alors il n'avait pas envie que ses nouveaux amis soient malheureux, ou affichent cet air morose que lui offrait l'étudiante en ce moment-même.
–Alors quoi ? Il ne t'intéresse pas ? lui demanda-t-il en déposant quelques billets sur le comptoir.
–Ce n'est pas ça. Il est… Gentil, mais…
–Permets-moi de t'arrêter, l'interrompit-il, mais en général, lorsqu'une fille commence sa phrase en disant un compliment sur un mec avant d'ajouter le mot « mais », ce qui suit n'est en général pas très bon. Le truc, poursuivit-il, c'est que dans ton cas, c'est autre chose, précisa-t-il en plissant les yeux, soudainement très intrigué par le silence d'MJ, ainsi que le fait qu'elle faisait désormais tout son possible afin d'éviter le moindre contact visuel avec lui.
–Ce n'est pas… Autre chose, essaya-t-elle de se défendre, je… Ecoute, toi et lui vous êtes amis, mais en ce qui me concerne, il… Il n'y a rien, ok ? Absolument rien.
–C'est moi, ou toi que tu essayes de convaincre ? l'interrogea-t-il.
–Matt, arrête. De toutes façons, ça ne te regarde pas, claqua-t-elle un peu sèchement.
Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, du point de vue de Pietro. Quelque chose dans le comportement de l'étudiante qui lui donnait l'impression qu'il y avait beaucoup plus que ce qu'elle laissait paraitre. Il n'aimait pas pousser les gens à se confier à lui ou à se justifier de leurs actions et paroles, puisqu'il n'appréciait pas non plus que l'on fasse de même avec lui, sauf que cette fois-ci, cela l'inquiétait qu'MJ soit aussi distante et secrète. Même si cela faisait partie de son caractère, il sentait que ce n'était pas normal qu'elle agisse avec autant de méfiance et se montre… gênée ?
–Tu sais que Peter est inquiet ? Il a peur d'avoir fait un pas de travers, mais il ne sait pas lequel.
MJ se contenta d'hausser les épaules en gardant les yeux rivés sur le menu sans pour autant vraiment le lire. Avec les années, le superhéros était justement devenu un pro en matière d'analyse de caractère et de conduite d'autrui, notamment grâce à l'observation, mais également son instinct, qui le trompait rarement. Il scruta la jeune femme avec attention, examinant son visage en espérant qu'un petit détail la trahirait, et lui permettrait à lui d'élucider ce mystère.
–MJ, qu'est-ce qu'il se passe ?
–Rien, souffla-t-elle, toujours en évitant de le regarder. Il sait ce qu'il a fait, mais il n'a rien fait pour se racheter, alors c'est son problème, pas le mien.
Cela ne fit qu'accentuer la curiosité de Pietro. Donc, Peter était apparemment responsable de la détérioration de leur lien affectif sans pour autant savoir pourquoi et comment. Pietro inclina légèrement la tête sur le côté en plissant les yeux, laissant le silence faire son travail : faire grimper la pression, rendre la tension si insoutenable que l'étudiante finirait peut-être par lui donner davantage d'explications. Sauf qu'en fin de compte, il n'en eut pas besoin, puisqu'il finit par saisir ce qui clochait. Ce pourquoi MJ s'était aussi brusquement renfermée sur elle-même alors que la situation avait pourtant évolué –dans le bon sens– entre elle et Peter.
–T'es au courant.
Il lui était inutile, pour le moment, d'ajouter quoi que ce soit d'autre pour que son amie réalise qu'il avait compris. Il s'attendait évidemment à ce qu'elle nie en bloc, ce qu'elle ne tarda pas à faire.
–… Au courant de quoi ?
–MJ, j'ai écopé d'un nouveau dossier à remettre à Savannah pour la semaine prochaine, j'ai un tas de courbatures, et je n'ai dormi qu'une heure trente la nuit dernière, alors je n'ai pas vraiment envie de jouer à ça, soupira-t-il en tapotant distraitement le comptoir du bout des doigts. Tu sais qui est Peter Parker, tu ne l'as pas oublié.
–SI, je l'ai oublié ! le corrigea-t-elle immédiatement en levant les yeux vers lui, et comme elle avait haussé le ton, plusieurs têtes se tournèrent vers eux. Je l'ai oublié, répéta-t-elle plus calmement mais toujours aussi fermement, puis je m'en suis rappelé et… Et c'est tout, voulut-elle conclure en appuyant ses avant-bras sur le comptoir.
Il vit qu'elle était blessée, ce qui se reflétait pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontrée. Il était surpris de n'avoir rien remarqué plus tôt. Elle était douée pour dissimuler ce qui la tourmentait, il lui reconnaissait cela. Il n'en avait en revanche pas terminé avec elle, non pas parce qu'il aimait mettre son nez partout et apporter son grain de sel –même lorsque son opinion n'était pas sollicitée– mais parce qu'il voulait donner un coup de main à ses amis pour que tout s'arrange au plus vite.
–Quand ? voulut-il savoir.
Pietro se doutait qu'à force d'avoir gardé cela pour elle tout ce temps, elle devait avoir besoin de se confier à quelqu'un qui serait éventuellement susceptible de la comprendre et ne la jugerait pas. Elle le connaissait, elle n'eut donc pas peur de le lui dire.
–Au café où je bossais. Il est passé et… Je ne sais pas, tout est… Tout est revenu d'un coup quand il est parti.
–Pourquoi tu n'as rien dit ?
–Ce n'était pas à moi de le faire.
–… C'est pour ça que tu lui en veux, devina-t-il.
–Il avait promis de rappeler, de venir tout nous expliquer, mais il ne l'a pas fait, confirma-t-elle. Pas d'appel, rien.
–Il ne t'est pas venu à l'esprit qu'il l'a fait pour ne plus vous attirer de problèmes ? Et que lui aussi avait très mal vécu la séparation ? ajouta-t-il.
MJ se tut un instant, réfléchissant aux mots de Pietro. Elle en était consciente, elle se doutait que Peter avait forcément agi ainsi pour qu'elle et Ned soient enfin tranquilles et n'aient plus à se préoccuper d'autre chose que de leurs études et leur avenir. Cela lui faisait mal de l'admettre, évidemment, mais c'était la vérité : Peter ne l'avait pas fait par égoïsme, mais par amour pour eux. C'était très noble. Solitaire, bien entendu, mais tout de même noble. Pietro vit dans ses yeux que cette rancœur qu'elle éprouvait était moins grande que cette envie qu'elle devait avoir de retrouver Peter pour renouer avec lui.
–Tu me rappelles quelqu'un, mentionna-t-il, un sourire au coin des lèvres.
–Vraiment ? dit-elle, un peu intéressée d'en savoir plus. Qui ça ?
–Une personne têtue qui adorait affirmer qu'elle n'avait pas besoin qu'on lui vienne en aide pour gérer ses émotions et qui faisait croire à tout le monde que cet air impassible qu'elle affichait en permanence était qui elle était alors qu'au fond… Eh bien, c'était une vraie guimauve, commenta-t-il, la tête un peu ailleurs, ce qui fit enfin sourire MJ. Sauf que je savais que ce n'était qu'une façade dont elle se servait pour ne pas avoir à se laisser trop contrôler par son ressenti profond, ce qui fait que je sais que toi non plus, tu n'es pas vraiment comme ça, affirma-t-il avec calme et une certaine douceur pour ne pas la brusquer. Crois-moi, ça ne lui a pas réussi, et avant que tu ne me demandes en quoi ça ne lui a pas réussi, ce que je peux te dire, c'est qu'elle a atteint un point de non-retour qui l'a faite craquer et qu'elle a mis deux bonnes semaines à s'en remettre. Heureusement, j'étais là pour m'occuper d'elle, en merveilleux confident que je suis, se vanta-t-il, fidèle à lui-même, pour détendre l'atmosphère.
–Alors quoi, je devrais… Juste accepter tout ça, et oublier qu'il nous a laissés derrière lui ?
–Pas oublier, mais au moins… Lui dire la vérité, lui proposa-t-il. Tu sais, le fait que… Que tu sais ?
–Il aurait pu appeler, insista-t-elle.
–Il aurait pu, concéda-t-il. J'ai passé suffisamment de temps en sa compagnie pour comprendre que sa timidité lui jouait pas mal de tours. Si je ne l'avais pas poussé un petit peu, il ne serait jamais venu discuter avec vous au début de l'année.
–Matt, est-ce que… Est-ce que ça veut dire que tu es au courant pour… dit MJ, soudainement très hésitante. Pour… répéta-t-elle, cherchant la meilleure manière de formuler la question qui lui brûlait les lèvres. Hum…
–Ses escapades nocturnes ? compléta Pietro, sentant son malaise. Celles qui lui attirent des ennuis de type « psychopathes et aliens déchainés » ? précisa-t-il sans parler trop fort pour éviter que qui que ce soit d'autre entende leur conversation. Non, jamais entendu parler, affirma-t-il avec ce faux air innocent qu'MJ lui connaissait bien désormais. Il s'est confié à moi assez rapidement à ce propos, même si je le savais déjà, lui confia-t-il. D'ailleurs, je peux te confier un secret ?
–T'as des secrets, toi ?
–Comme tout le monde, répondit-il en haussant les épaules. Ça a l'air de te surprendre.
–Disons que tu es un peu comme un livre ouvert, tu ne caches jamais rien, tu dis toujours ce que tu penses, alors… Oui, ça me surprend un peu.
–Un livre ouvert, hein ? répéta-t-il avec amusement. Dans ce cas, tu dois très certainement savoir que je suis un super mutant hyper doué dans son domaine qui vient d'un autre univers. Je m'appelle Pietro, au fait. Pietro Maximoff. Et c'est moi le gars bizarre en costume qui se bagarre joyeusement contre les quatre tarés de service en pleine nuit.
Il ne put s'empêcher de rire lorsqu'il vit MJ écarquiller brusquement les yeux et entrouvrir la bouche tel un poisson hors de l'eau. Il adorait provoquer cet effet chez autrui. Dans son monde, cela l'avait beaucoup amusé de révéler son identité aux autres, même si ses amis –les Avengers– lui répétaient sans cesse qu'être à deux doigts de déclencher une attaque cardiaque aux gens n'était pas une bonne idée. Pourtant, il ne pouvait pas s'en empêcher, cela l'amusait beaucoup trop.
–Je sais, je suis absolument irrésistible, et tu aurais sûrement adoré avoir l'occasion de rencontrer mon « moi alternatif », mais estime-toi très chanceuse, car je suis certainement un million de fois plus intéressant que lui, plaisanta-t-il. Que moi, se corrigea-t-il alors en fronçant les sourcils. Que… Bref, tu as compris, dit-il alors que leur commande arriva, donc il la récupéra en remerciant l'homme derrière le comptoir et mit la nourriture emballée dans son sac. On y va ? J'ai pas envie de manger froid.
–…
–MJ ? lui lança-t-il en agitant sa main devant ses yeux. T'es toujours en vie ?
–Oui, répondit-elle enfin, sortant de sa bulle avant de le suivre vers la sortie. Oui, désolée, j'étais…
–Subjuguée par mon charme ? compléta-t-il en lui tenant la porte.
–Plutôt déstabilisée par ton aveu, le corrigea-t-elle, mais maintenant que j'y pense, avec tout ce qu'il s'est passé dernièrement sur Terre, ce n'est… Pas si étrange que ça, concéda-t-elle en rabattant la capuche de son anorak lorsqu'elle réalisa qu'il neigeait plus intensément. Donc tu… Tu es… Un super-héros, résuma-t-elle. D'un autre univers.
–C'est ça. Si t'as des questions, n'hésite pas, même si je ne te cache pas que je préfèrerais tout de même y répondre en même temps que celles de Ned pour ne pas avoir à me répéter.
MJ garda le silence, pensive.
–Tu as protégé Peter, souffla-t-elle. Tu as veillé sur lui, parfois peut-être indirectement, mais le Chevalier Blanc…
–Alors par pitié, ne dis pas ce nom, la supplia-t-il avec exagération. Sérieusement, qui est l'imbécile qui a trouvé ce nom ? se plaint-il en levant les yeux au ciel très théâtralement. Sous prétexte que mes fringues sont blanches et que je vole au secours de ces dames, ça y est, je suis un chevalier, maintenant ? Pour l'originalité, on repassera…
–… Quand on y pense, la plupart des noms de super-héros ne sont pas très recherchés, commenta l'étudiante. Par exemple, Peter s'est fait mordre par une araignée et il est devenu « Spider-Man », Sam Wilson est devenu le Faucon à cause de ses ailes, Hawkeye tient son surnom à cause de ses capacités notamment visuelles qui lui permettent de ne jamais manquer une seule cible, la Panthère Noire ressemble à une panthère noire, continua-t-elle à énumérer, la Veuve Noire était une tueuse reconnue… Je peux continuer toute la soirée, mentionna-t-elle.
–Ça m'énerve que tu aies raison.
Ils marchèrent en silence pendant un petit moment, chacun réfléchissant à la façon dont se déroulerait la soirée. Pietro avait hâte que Peter retrouve ses anciennes habitudes ainsi que ses repères, tandis qu'MJ appréhendait la confrontation.
