Note traduction :
Salut à tous et toutes, Bilko strikes again ! Voici ma traduction de la fantastique, positive, drôle, super citronnée (oui, oui, vous aurez été prévenu.e.s...) fic de DC_Fitzpatrick "A lovely bribery". Elle a été publiée à l'origine sur Ao3 ici, fin mai 2020 : /works/24375754. Une traduction existe en espagnol, par TequilaNervous ici : s/13859019/1/Un-Soborno-Encantador
Comme j'aime me mettre la pression, je n'ai que deux chapitres d'avance. Je prévois de publier environ une fois par semaine. Si je dois faire une pause, je vous préviendrai. Je compte sur vous pour me fouetter. L'univers et les personnages sont à JKR, l'histoire à DC_Fitzpatrick. Merci à toi !
Merci également et particulièrement à l'extraordinaire Sockscranberries pour sa lecture bêta.
Note originale de l'autrice (je ne traduirai que la note préliminaire) :
"Bonjour à nouveau !
Premièrement : oui, cette fic est très inspirée du film "La Proposition" ("The Proposal"), avec peut-être un tantinet de "L'Escorte" ("The Wedding Date").
Deuxièmement : un grand merci à mysticalpapaya, qui a regardé "La Proposition" avec moi il y a de ça une éternité (bon, pas AVEC moi mais en même temps que moi, puisque nous vivons aux antipodes l'une de l'autre) et a supporté mes salves de messages alors que je mettais à plat les premières bribes de tout cela dans mon esprit, et qu'elle avait sûrement mieux à faire à ce moment-là.
Troisièmement : J'espère que cela vous plaira ! J'aurais aimé avoir plus de chapitres d'avance avant de commencer à publier, mais a) Cela fait trop longtemps que je n'ai rien mis en ligne et échanger avec vous me manque b) Je crains qu'en attendant je finisse par me dire que tout cela n'est pas assez correct pour être publié ou de finir par sauter sur une autre idée qui passe par là (comme cela a été le cas avec celle qui était censée précéder celle-ci, qui plafonne à 7 chapitres en attendant que l'inspiration revienne et que je retrouve les détails auxquels j'avais pensé). Je n'ai plus l'excuse d'être novice sur Ao3, mais je galère toujours à comprendre les thèmes et leur fonctionnement, et à tagger correctement une fic, donc je ne suis pas sûre que cela relève de la "Loi du Mariage". Mais en demandant autour de moi, on m'a dit que cela pouvait être le cas. Alors... voilà."
Aparecium ! ᚔᚔᚔ – – – – – – –
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Chapitre 1
On frappa un rapide et unique coup à la porte de son bureau, qui s'ouvrit en l'espace d'une demi-seconde, sans même qu'Hermione n'ait autorisé quiconque à entrer.
« Miss Granger », lança sa voix soyeuse. C'était une voix plutôt belle, avait-elle toujours pensé, même si elle était pleine de mépris. « Courrier », dit-il, et il allongea la main en tenant ce qui semblait être une lettre officielle du Ministère entre deux doigts seulement, l'index et le majeur. Elle nota que le mépris n'était pas seulement dans sa voix mais dans chacun de ses gestes, et même dans chaque trait de son visage. Bien sûr. Snape était furieux de se voir rabaissé à distribuer le courrier, par-dessus le marché.
« Une note interne ? Vous pouvez la gérer, Snape », lança-t-elle, le regardant par-dessus sa paperasse.
Le feu du mépris qui s'intensifia dans ses yeux fut rejoint par du dégoût. Elle n'avait pas vraiment voulu être garce, sur le moment. Elle voulait juste dire qu'il pouvait ouvrir la note. Il le faisait toujours, après tout. C'était une marque de confiance qu'elle lui accordait. Elle se disait qu'il aurait au moins pu apprécier le geste. Mais elle se rendait compte à présent qu'il ne semblait pas l'interpréter de cette façon, puisqu'il avait l'habitude qu'elle se comporte comme avec lui comme une vraie garce. Elle n'aimait pas cela, mais diriger un département au Ministère de la Magie tout en étant une femme - née moldue - était rude. Elle avait besoin de s'imposer, d'inspirer le respect. Ou la peur, tout du moins. Et Snape… Il était d'un naturel compliqué... Travailler sous les ordres d'Hermione, et travailler au Ministère, qui plus est contre son bon vouloir, ne pouvait qu'empirer les choses. Elle avait vraiment besoin de jouer les garces avec lui parfois, pour le mettre au pas, pour ne pas le laisser prendre le dessus. Parce qu'il l'intimidait toujours, en dépit de tout.
« Je suis au courant que je suis capable de gérer une foutue note interne », cracha-t-il de rage. « C'est un courrier personnel », continua-t-il, et il laissa tomber la lettre sur son bureau comme si elle avait été couverte de crottin d'hippogriffe. Il plissa les yeux en la regardant, tentant de contenir sa rage avant de tourner les talons et de quitter la pièce, refermant la porte derrière lui avec un peu plus de force que nécessaire.
Juste après la guerre, Hermione avait consacré beaucoup de temps à mettre au point le moyen d'aider ses parents à retrouver leurs souvenirs. Elle avait passé des mois au Terrier à faire des recherches sur chaque sort, chaque potion, ou même combinaison de magie, qui pouvait être utilisé dans ce but, et était finalement parvenue à améliorer une potion existante pour atteindre son objectif. Ainsi était-elle partie en Australie pour en ramener ses parents.
Elle était parvenue à les stupéfixer et à leur faire absorber la potion. Une longue discussion avait suivi, des explications avaient été données, et après indignation et déception, ses parents étaient parvenus à pardonner et oublier. Bon, peut-être son père n'avait-il pas vraiment pardonné, mais il avait toujours été un peu compliqué, de toute façon. L'important était que sa mère avait compris, et même lui avait été reconnaissante de les avoir gardés d'un monde d'angoisse, même si pour cela ils avaient dû passer une année complète sans aucune nouvelle de leur fille.
Quoiqu'ils aient bâti une vie assez confortable en Australie, il était incongru pour eux d'y rester après cela. Ils comptaient rentrer chez eux. Mais d'abord, des vacances avaient été de mise. Ils avaient loué une maison dans le sud de la France pour y séjourner pendant au moins deux mois. Ils pouvaient se le permettre, puisqu'ils avaient travaillé toute une année sans dépenser, et restaient par ailleurs un petit couple bien sous tous rapports qui se satisfaisait d'un bon film à la télé et d'un bol de popcorns pour égayer leurs soirées. Ils n'avaient jamais vraiment été dépensiers avant non plus, de toute façon.
Hermione les avait suivis. Sa relation avec Ron avait pris fin depuis plusieurs semaines alors, depuis en fait qu'elle avait eu cette illumination soudaine et remarqué qu'ils n'avaient absolument rien en commun. Le reste de leurs amis étaient occupés avec leurs propres vies, projets, études, et elle avait eu besoin de rattraper le temps perdu avec ses parents. Eux, voulaient rattraper le temps perdu avec le reste de la famille, qui vivait alors dans le sud de la France depuis un moment. En effet, presque toute la famille avait investi dans un domaine viticole, et ce depuis longtemps, à l'exception de ses parents. Ils avaient tous déménagé en France pour tenir le domaine, raison pour laquelle Hermione n'avait pas eu à se soucier d'eux outre mesures durant la guerre. Certes, quand elle était plus jeune, elle leur avait toujours rendu visite, et durant ses années à Poudlard, elle avait l'habitude de passer une semaine ou deux avec eux en été. Mais cela ne lui avait pas paru assez notable pour pousser Voldemort à les poursuivre. Ils ne savaient même pas qu'elle était sorcière.
Elle resta donc avec ses parents dans le sud de la France pendant presque deux mois, et sentit bientôt qu'il était temps de reprendre le cours de sa vie, puisqu'ils avaient décidé de prolonger leur séjour. Ils avaient fini par investir eux aussi dans le domaine, l'affaire était très rentable, et ils avaient prévu d'y demeurer quelques mois de plus le temps de voir venir, et de renouer avec tout le monde. Il avait en effet paru étrange à la famille de ne pas avoir pu les joindre pendant plus d'une année, raison pour laquelle ils avaient ressenti le besoin de rester un peu plus longtemps pour rattraper la piètre excuse qu'ils avaient fournie : celle d'avoir rejoint les Dentistes Sans Frontières et de n'avoir eu aucun moyen de communication, perdus qu'ils étaient aux fins-fonds de l'Afrique. Peu à peu, les Granger finirent même par envisager de s'y installer au lieu de rentrer en Angleterre. Par conséquent, Hermione revint sans eux.
Hermione avait vraiment adoré effectuer les recherches sur la potion qui avait rendu la mémoire à ses parents. Mettre au point une telle chose, être capable de dire qu'elle avait réussi toute seule, était un sentiment formidable. Elle décida de poursuivre sa carrière dans cette voie.
Comme on pouvait s'y attendre, la plus brillante sorcière de sa génération termina son apprentissage en un délai deux fois plus court que nécessaire : un an. Seule une personne l'avait fait en moins de temps, à une ou deux semaines près, et il s'agissait évidemment de Severus Snape. Il ne lui fut donc pas difficile de trouver du travail au sein du Département des Potions du Ministère de la Magie. Ensuite, elle travaillerait, gagnerait de l'expérience, et commencerait sa maîtrise. Mais les choses ne se passèrent pas ainsi.
Sa célébrité - et ses aptitudes bien sûr - mais surtout sa célébrité, elle était prête à le parier, quoi qu'elle se fût efforcée de ne pas en user à son avantage, lui valurent d'être rapidement promue à la tête du Département. Elle aurait voulu y parvenir à la seule force de son mérite, mais bien qu'elle sentît que ce n'était pas la seule raison expliquant son ascension fulgurante, ce qui aurait été le cas dans un monde parfait, elle ne put vraiment refuser la proposition qui lui fut faite au moment du départ à la retraite de l'ancienne Directrice du Département. Ainsi était-elle là, cinq ans après la guerre, à la tête du Département, et y excellant, bien sûr, mais sans encore être maîtresse des potions. Et elle n'était pas près de trouver le temps pour cela, à présent.
Severus Snape était resté en convalescence pendant plusieurs mois après la guerre. Sa blessure lui avait été presque fatale et avait été un enfer à soigner. Elle l'avait retenu à l'hôpital pendant des lustres et même après en être sorti, il avait été nécessaire de la faire contrôler, et parfois même recoudre, car elle avait tendance à se rouvrir.
Puis il y eut le procès. Il ne pouvait pas vraiment mener son existence telle qu'il l'entendait alors que les doutes sur ses motivations et ses crimes persistaient. Tout cela lui subtilisa donc quelques mois de plus de sa vie. Fort heureusement, il fut acquitté de toutes les charges qui pesaient sur lui. Cela étant, quand il fut finalement apte et prêt à reprendre le travail, on lui apprit que les parents d'élèves se sentiraient plus rassurés s'il n'était pas en contact avec leurs enfants. Minerva, mal à l'aise de lui avoir apporté si peu de confiance et de soutien depuis la mort de Dumbledore, alors qu'il avait été du côté de l'Ordre pendant tout ce temps, tenta de prendre sa défense et de le maintenir à son poste, mais le conseil d'administration resta inflexible.
Cela dit, Severus n'avait jamais été particulièrement fondu d'enseignement. Il y avait été forcé. Ses économies n'étant pas négligeables, puisqu'il avait passé des décennies à travailler comme un esclave sans avoir le temps de dépenser son argent, il parvint à vivre pendant plusieurs mois sur ses réserves. Quand il lui fut nécessaire de reprendre le travail, il s'avéra rapidement que personne ne voulait l'embaucher, ancien Mangemort qu'il était, même s'il avait été acquitté et avait un excellent Curriculum Vitae dans son domaine.
Quand Minerva, toujours inquiète pour lui, s'entendit dire qu'Hermione avait obtenu le poste de Directrice du Département des Potions, elle implora son ancienne élève de réfléchir à embaucher Snape, et Hermione n'eut pas grand besoin d'y réfléchir. Elle savait évidement que Snape était un brillant potionniste. Beaucoup de ses enseignements lui avaient été utiles pendant son apprentissage. Elle avait toujours cru en lui, même après qu'il ait tué Dumbledore. Elle avait été certaine qu'il y avait une explication à ce geste, sans toutefois la connaître. Après que Harry lui ait parlé des souvenirs de Snape, elle avait pu être en paix à ce sujet. Il n'était pas un monstre ; elle en était sûre alors, sûre qu'elle n'avait pas été folle pendant tout ce temps.
Donc, la nouvelle Directrice du Département des Potions, Hermione Granger, avait engagé Severus Snape. Il n'y avait aucun poste ouvert à l'époque, puisqu'un remplaçant avait déjà été approché pour prendre sa place quand elle avait été recrutée à la tête du service. Elle l'embaucha donc comme une sorte d'assistant personnel. La situation était censée être temporaire, des deux côtés. Elle envisageait vraiment de lui offrir un poste décent, et même l'un des laboratoires à superviser. Elle savait qu'il méritait bien plus que cela, et pourrait être à la hauteur. Mais cela devrait attendre. Cela n'était pas si mal d'ailleurs, puisque le temps jouerait en sa faveur, en ne faisant pas passer la manœuvre pour du favoritisme, pas moins qu'elle-même ne serait prise pour une supérieure incompétente.
Il avait été bien sûr humilié de s'être vu recruté par une ancienne élève, la petite princesse Gryffondor, insupportable Miss-Je-Sais-Tout de surcroît. Mais il avait besoin de ce poste, ses économies fondaient comme neige au soleil. Cela serait temporaire, jusqu'à ce qu'il trouve autre chose.
Mais il était si efficace dans tous les domaines ! Il anticipait les problèmes, il gérait aisément la paperasse, il savait comment elle aimait que le laboratoire soit organisé - essentiellement parce qu'elle avait appris à dresser un poste de travail auprès de lui - quand elle s'apprêtait à préparer une potion... Il gérait aussi très bien le personnel, qui filait droit. Il était un génie qui lui rendait la vie au bureau facile, bien plus facile. Elle le conserva donc égoïstement comme assistant, oublia toute idée de promotion, et se contenta d'endosser auprès de lui son costume de garce.
Il se mit donc à lui en vouloir. Il lui en voulait car, bien qu'ayant la responsabilité qui allait avec son rôle de bras droit, son titre et son salaire restaient ceux d'un simple assistant. Il lui en voulait également car elle lui donnait rarement l'occasion de pouvoir travailler à la préparation des potions, ce qu'elle-même ne s'autorisait pas d'ailleurs, et elle détestait cela. Elle finissait par se consacrer davantage à la supervision des recherches que menaient les autres qu'à la préparation des potions et à mener les recherches elle-même. Le peu de temps qu'elle pouvait consacrer aux potions lui était permis par l'aide de Snape, vraiment. Il lui en voulait enfin d'être incapable de trouver un autre boulot. Continuer à être jugé de la sorte était absurde, vraiment. Les gens étaient-ils aveugles ? Il était excellent, il avait été acquitté...
Elle reprit ses esprits, sortit de ses ruminations, et ouvrit la lettre.
Ministère de la Magie
Londres, 8 septembre 2003
Pour : Hermione Granger
Objet : Loi sur le mariage
Miss Granger,
Le Ministre de la Magie vous informe qu'en raison du faible taux de mariages et de naissances dans le monde magique, lesquels ne sont de facto pas parvenus à relancer la croissance démographique en berne depuis la Seconde Guerre des Sorciers, il est impératif que des mesures soient prises pour garantir la survie de la population sorcière.
Dans ce but, une loi a été votée qui s'efforcera de mettre en couple tous les sorciers et sorcières âgés de dix-huit à quarante ans, initialement célibataires. Gardez bien à l'esprit que cette mesure est obligatoire. Seulement celles et ceux qui sont déjà mariés, ou dans une longue relation en passe d'amener de façon sûre à un mariage, ne seront pas inquiétés, ainsi que les personnes de moins de dix-huit et plus de quarante ans.
Vous recevez cette lettre car vous vous situez dans la tranche d'âge mentionnée ci-dessus, et n'avez pas déclaré d'union auprès du Ministère.
Merci de bien vouloir vous présenter au bureau dédié pour faire l'objet d'une mise en relation avec un partenaire avant la fin de la semaine.
Non, non, non, non ! C'était un foutu cauchemar. Ce n'était pas possible. Non, non ! Il devait forcément y avoir un moyen d'y échapper. Elle refusait de se voir enchaînée à un inconnu pioché au hasard. Et cette loi qui venait juste d'être votée impliquerait forcément quelque mariage magique, qui l'obligerait à se reproduire. Les couples unis par les mariages magiques étaient seulement officialisés quand il était question d'intimité physique, comme le Ministère le savait sûrement. Cela signifiait que le type avec lequel on allait la caser, quel qu'il soit, la possèderait purement et simplement. Il pourrait même la pousser à quitter son travail, s'il le voulait. Non, non, elle devait échapper à cette galère. Si Shacklebolt avait toujours été Ministre, elle aurait pu lui parler... peut-être... Mais le nouveau Ministre était... un vrai con. La panique s'insinua en elle et son souffle s'emballa.
Et soudain elle percuta. Il n'y avait qu'une seule solution.
