Bonjour chers lectrices et lecteurs,
Voici le début d'une histoire fantastique, incroyable, dans un univers qui vous est bien familier. Attention cependant, car ceci est la suite d'un premier tome que vous trouverez sur notre profil d'auteur : Un léger contre temps (1) : Un nouveau monde.
Pour rappel, nous suivons les aventures de cinq amies françaises qui se retrouvent coincées dans leur univers favoris. Cependant, dans cet univers, c'est Neville Londubat, et non Harry Potter le héros, et pour cause ! Leur voyage dans le temps a entrainé, malgré elles, celui de trois Maraudeurs (et ce n'est pas pour leur déplaire). Face à ce beau kamoulox elles essayerons de se débrouiller pour survivre dans un univers pas toujours hospitalier.
Nous sommes trois autrices (Julia, Jessica, et Estelle) derrière cette histoire, qui, on l'espère, vous plaira autant qu'elle nous donne de plaisir à l'écrire. Sur ces quelques mots nous vous laissons à la lecture du prologue en espérant vous retrouver bientôt en commentaire.
Bonne lecture.
Prologue
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Le ciel de Soulbury était sombre et menaçait de se fendre pour déverser son torrent. Le vent chassait les rares passants des rues, et les premières gouttes commençaient déjà à rafraîchir l'air.
Neville, écarta légèrement les rideaux crochetés pour regarder à l'extérieur. D'ordinaire, Augusta Londubat ne le laissait pas se faire apercevoir par la fenêtre, mais en cet instant où le village se désertait, il pouvait bien s'autoriser ce genre d'évasion. Cela faisait des semaines qu'il n'était pas sorti. Il avait besoin de respirer, de se dégourdir, et surtout de voir ses amis. Les lettres qu'il recevait de Ron et Hermione étaient vides d'informations, creuses. Ca en était presque frustrant de ne pas savoir ce qu'il se passait.
L'isolement était difficile pour lui, bien qu'il y soit quelque peu habitué.
D'aussi loin qu'il s'en souvienne, sa grand-mère l'avait toujours tenu écarté du monde des sorciers. Il avait grandi dans ce village moldu, où aucune autre famille de sorcier ne se trouvait. Il sortait peu, mais était parvenu à s'intégrer aux groupes d'enfants moldus qui jouaient souvent dans le parc qui faisait face à sa maison. Il avait vécu, pendant un temps, une enfance moldue relativement normale, si ce n'est qu'il n'allait pas à l'école comme les autres, puisque c'est Augusta qui assurait son éducation. Cette dernière, qui avait perdu son unique fils longtemps attendu, avait chéri son petit-fils, à sa façon.
La magie était courante à la maison, bien que cantonnée à ce seul lieu. Il ne pouvait pas en parler aux autres, aussi, il parlait peu. Elle lui fit une éducation sorcière en bonne et due forme, malgré que la pratique soit ardue. Lorsque ses pouvoirs firent leur apparition, plutôt tardivement, il fut contraint de réduire ses sorties, et il apprit à s'amuser seul, avec ses plantes, dans l'attente impatiente de pouvoir enfin rencontrer des sorciers comme lui, à Poudlard. De son enfance, il ne conserva qu'un ami.
Sa vie changea lorsqu'il reçut enfin sa lettre, et les choses évoluèrent rapidement, mais il ne se l'imaginait pas de la sorte. Avant même d'entrer à Poudlard, alors qu'Augusta fut contrainte de le sortir de Soulbury afin qu'il se procure une baguette, le monde rencontra Neville. Au départ, il crut que l'on regardait étrangement sa grand-mère et son corbeau empaillé, mais rapidement, ils furent assaillis. C'était lui le centre de l'attention. Il découvrit sa célébrité, et le lendemain il trouva son visage hagard sur la une de la Gazette du Sorcier. « Le Survivant prépare sa rentrée à Poudlard ».
Le Survivant. C'était un terme auquel il n'était pas habitué pour le désigner. Sa grand-mère lui avait bien expliqué le contexte de la disparition de ses parents, mais elle ne s'attardait jamais sur le sujet, qu'il devinait encore douloureux après toutes ces années.
Ce n'est que lorsqu'il rencontra un rouquin dans le Poudlard Express qu'il comprit réellement ce surnom, et la réalité derrière sa célébrité : il aurait mystérieusement défait Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres. Ron Weasley devint aussitôt son meilleur ami, bientôt suivi d'une jeune sorcière née moldue, Hermione Granger. Alors qu'il apprit à Poudlard à maîtriser la magie, des aventures rocambolesques vinrent rapidement perturber le calme apprentissage qu'il envisageait.
En première année, il vainquit à nouveau le Seigneur des Ténèbres. En seconde, il découvrit la Chambre des Secrets. En troisième il se découvrit un parrain, échappé de la plus célèbre prison du monde magique. L'an dernier, il remporta le Tournoi des Trois Sorciers, auquel il n'avait jamais candidaté. Cela s'était terminé avec la mort d'un autre candidat de son école, Cédric Diggory, mais aussi avec la résurrection de Lord Voldemort.
Et cet événement avait l'air d'échapper à la presse. Il avait beau éplucher la Gazette du Sorcier, rien ne laissait transparaître la moindre inquiétude. Luna lui avait dit que le Chicaneur en parlerait, mais la grand-mère de Neville lui interdisait cette lecture. Il se retrouvait sans moyens, sans nouvelles, isolé.
Il aperçut, là en bas sous les arbres, un parapluie vert, et son coeur fit un bond. Il écarta davantage le rideau pour mieux voir l'adolescent qui lui faisait des signes discrets. Julien Tram, son ami d'enfance, l'appelait afin qu'il vienne à sa rencontre. Une vague de chaleur traversa son coeur. Chaque jour, Neville l'avait vu le chercher derrière les rideaux, mais jamais leurs regards ne s'étaient vraiment croisés. Une fois, il avait même sonné, mais Augusta l'avait vivement renvoyé. Malgré cela, il continuait de revenir pour son ami. Neville lui fit un signe de la main, et Julien lui adressa un sourire si grand qu'il se décida à essayer de le rejoindre. Après tout, il pouvait bien se le permettre, après plus d'un mois enfermé.
Il descendit retrouver sa grand-mère qui tricotait dans le salon. Malgré la magie, elle semblait apprécier faire une activité manuelle de la sorte.
- Il pleut observa-t-il.
- Ca fera du bien aux fleurs un peu de flotte. Et puis les enfants arrêteront enfin de brailler dans le parc, ils me fatiguent, asséna-t-elle en leva les yeux vers son petit-fils.
- Justement, dit Neville en sautant sur l'occasion, il n'y a plus personne dehors. Je peux peut-être me promen…
- C'est trop dangereux.
- J'ai besoin de changer d'air !
Il n'avait pas pu s'empêcher de s'exclamer de la sorte. Il était fatigué de cet enfermement. Augusta le regarda d'un oeil perçant, puis regarda la fenêtre. Les enfants ne criaient plus, seule la pluie battant le pavé se faisait entendre. Neville avait l'air bien pâle, et elle devait l'admettre, de plus en plus misérable à mesure où il restait à l'intérieur. Une petite promenade par jour de pluie était peut-être envisageable. Elle aimait son petit-fils, mais voulait le protéger. Les dangers pouvaient venir à tout moment. Des Mangemorts pouvaient le surveiller, enfin, pour peu qu'ils connaissent son adresse. De même, la presse pouvait surgir à tout moment, et vu ce qu'ils racontaient, ce n'était pas une bonne idée qu'ils lui tombent dessus.
- Je sais que c'est dangereux, avec ce qu'il s'est passé en juin. Je serai prudent, et je ne pars pas longtemps.
Les mots de Neville achevèrent de la convaincre. Il n'était pas sorti de l'été, il avait probablement besoin de se dégourdir les jambes, lui qui poussait si vite. Et puis, s'il lui demandait maintenant, c'est certainement parce que son ami moldu l'attendait, même s'il ne l'avait pas dit. Ca ne pouvait pas lui faire de mal, qu'il le voie un peu.
- Pas plus d'une demi-heure, lui accorda-t-elle et déjà elle le vit se dresser de joie. Mets un imperméable pour ne pas trop te faire remarquer.
Mais déjà il le portait sur le dos.
- Et prends ta baguette, on n'est jamais trop prudents.
Il bondit dans les escaliers, et redescendit aussitôt, baguette dans sa poche. Il alla l'embrasser pour la remercier, et bondit dehors.
Sur le palier, il s'arrêta apprécier sa liberté, avant de traverser par grandes enjambées la route qui le séparait de son ami. Il l'entraîna à l'écart de sa maison, avant de le prendre dans ses bras.
- Ca faisait longtemps, je suis désolé, s'excusa-t-il.
Mais aucun mal n'était fait. Ce n'était pas vraiment sa faute après tout, s'il était interdit de sortie.
Ils passèrent l'après-midi ensembles, à rattraper le temps perdu, à discuter de ce qui leur était arrivé l'année passée. Neville n'abordait pas, avec lui, les aspects sorciers de sa vie, mais ils parlaient de leurs amis, des profs étranges, de leurs aventures, et il parlait de Luna. Cela lui faisait se sentir un peu normal, et cela lui faisait du bien.
Le temps passa vite, et la demi-heure autorisée par Augusta fut vite dépassée. Toute inquiétude s'était envolée. Il ne remarqua que trop tard que, dans la ruelle déserte qu'ils avaient empruntée, la température avait brusquement chuté, et que deux grandes ombres se mirent à les attaquer.
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En espérant que cette petite mise en bouche vous donne envie de poursuivre votre lecture.
N'hésitez pas à nous faire des retours.
En attendant, soyez assurés, nous profitons de la période actuelle pour écrire, et nous n'avons jamais été aussi productives. A bientôt.
