Ce texte a été écrit pour la Foire aux Prompts, consistant à intégrer dans un texte deux, trois ou quatre des contraintes ci-dessous :

Réplique : « C'était prévu, ça ? »

Une contrainte sur les persos : Un grand parent

Un objet : Un bouquet de fleur

Un événement : Un mariage

J'espère que ça vous plaira !


- Mesdames et messieurs, déclara le maire, nous sommes réunis ici à la mairie de Paris en ce jour du 09 août 2030 pour célébrer le mariage de Marinette Dupain-Cheng et de Adrien Agreste. Je vais à présent vous faire la lecture des articles du code civil relatifs au mariage…

Le maire ouvrit devant lui un livre dont Marinette aurait pu jurer qu'il n'avait pas cette étrange couleur violette quelques secondes avant et reprit :

- Article 212 du code civil, les Miraculous de Ladybug et Chat Noir seront à moi !

Un rayon noir jaillit du livre et Marinette et Adrien plongèrent sur le côté pour l'esquiver. Un mouvement de panique s'empara de la foule présente dans la salle et Adrien demanda à Marinette :

- C'était prévu ça ? Je sais pas, j'ai jamais assisté à un mariage avant aujourd'hui ?!

- On doit se mettre à l'abri !

Un deuxième rayon les sépara brutalement et Marinette put se cacher suffisamment longtemps pour souffler :

- Tikki, transforme-moi !

Quand elle revint dans la salle, elle constata qu'Adrien également avait pu s'échapper et que Chat Noir était arrivé en renfort.


Marinette s'efforça de respirer calmement en s'avançant dans la mairie au bras de son père. Suite au désastre de leur premier mariage, le maire avait tenu à se faire pardonner son akumatisation en insistant pour tout réorganiser à ses frais trois semaines plus tard. Elle y était, elle allait épouser Adrien aujourd'hui et leur mariage avorté de la dernière fois ne serait qu'un lointain souvenir, une anecdote qu'ils prendraient plaisir à raconter à chacun de leurs anniversaires de mariage, une histoire de famille répétée à quiconque voudrait l'entendre. Ses mains se crispèrent d'appréhension sur son bouquet et elle continua à avancer au fil de la musique, les yeux fixés sur Adrien, encore plus beau que lors de leur première tentative de mariage. Mais un mouvement au travers de la fenêtre l'obligea à détourner le regard. Tous les arbres des alentours de la mairie étaient en train de grandir, leurs racines sortaient de terre et devenaient des jambes leur permettant de se déplacer, leur tronc s'ouvrit en une gueule dans laquelle les branches devenues folles enfournaient tous les passants qu'elles parvenaient à saisir. Le bouquet de Marinette se transforma également, chaque fleur devenant une version géante des plantes carnivores qu'elle voyait dans les films. Elle le jeta au loin avec un cri d'horreur et, pendant que la foule s'enfuyait en hurlant, elle entendit la question d'Adrien à Nino, son témoin :

- Laisse-moi deviner. C'était pas prévu, ça ?


La tension dans la salle était palpable. Les mariés étaient les mêmes, les invités étaient les mêmes, et bien que tout le monde s'efforce de sourire, Marinette savait bien que tout le monde avait en tête la même question : Qu'allait-il se passer cette fois-ci ? Elle-même avait eu du mal à se convaincre de retourner dans cette mairie, à se persuader que les deux akumatisations précédentes n'étaient que des coïncidences, que rien ne justifiait que cela arrive à chaque fois à ce moment précis. Elle était plus tendue que jamais et parcourut du regard l'assistance en quête de réconfort. Depuis le banc des témoins, Alya et Nino lui souriaient d'un air confiant. Au premier rang, Gabriel Agreste semblait pâle et avait le souffle court – s'inquiétait-il lui aussi de ce qui risquait d'arriver pendant ce mariage ? Elle se rassura en posant les yeux sur sa mère, à côté de Gabriel, qui lui envoya un sourire encourageant. Lorsqu'elle lâcha le bras de son père pour prendre la main d'Adrien devant l'autel, elle se dit qu'elle était au moins arrivée plus loin que la dernière fois.

- Mesdames et messieurs, nous sommes réunis ici pour célébrer…

Un énorme fracas et des cris effrayés résonnèrent derrière eux et ils se retournèrent d'un bond. Elle s'était presque attendue à entendre Adrien répéter cette phrase désormais habituelle, « c'était prévu ça ? ». Mais Adrien n'avait rien dit et s'était élancé vers le premier rang, là où son père s'était effondré, les mains crispées sur son cœur, une expression de douleur gravée sur le visage.


Marinette ne put s'empêcher de se dire que les invités étaient à nouveau les mêmes. Mais ce n'était pas dans une mairie qu'elle s'avançait cette fois-ci, ni au bras de son père, c'était bien la main tremblante d'Adrien qu'elle serrait pendant qu'ils remontaient l'allée centrale de l'église en suivant les employés des pompes funèbres qui portaient le cercueil de Gabriel. Les invités étaient les mêmes mais les tenues plus sombres, les mines plus attristées ou dévastées, les fleurs ornant le décor plus tristes. Elle ne croyait pas en Dieu, mais, pendant que sa main se resserrait sur celle d'Adrien, elle pria silencieusement avec tout l'amour et la tristesse qu'elle éprouvait pour lui pour qu'au moins rien ne vienne perturber ce moment.


- En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, j'ai l'honneur de vous déclarer unis par le mariage !

Une salve d'applaudissements, plus enjoués et festifs que jamais, retentit et Marinette savait pourquoi. Les attaques akuma avaient beau avoir catégoriquement cessé depuis un an, ils n'avaient pas osé croire à ce fait, à celui que même lors de leur mariage, rien ne viendrait à nouveau entacher leur cérémonie, leur journée. Quand bien même cela arriverait plus tard, peu importait : Ils étaient mariés. Son étreinte et son baiser à Adrien eurent un goût de victoire et d'achèvement. De regrets, aussi, un peu. Elle savait qu'Adrien ne s'était jamais consolé du fait que son père ne pourrait finalement jamais le voir lui passer la bague au doigt. Mais Nathalie avait été là pour l'accompagner jusqu'à cet autel, pour veiller sur lui avec autant d'attention que son père l'aurait fait, et Marinette comprit à son regard que malgré ses regrets, Adrien était avant tout heureux et soulagé. Lorsque leur baiser s'interrompit, ils se retournèrent vers la foule qui applaudissait à tout rompre. Ils attendirent quelques secondes, mais rien ne vint briser ce moment. Alors ils esquissèrent un sourire, comme s'ils n'osaient pas réellement y croire, et ce fut Marinette qui se retourna vers Adrien :

- C'était prévu, ça ? Que tout se passe bien ?

- Je ne sais pas, répondit Adrien en haussant les épaules. Je n'ai jamais assisté à un mariage du début à la fin.


En espérant que ça vous ait plu !