Je ne possède aucun des personnages des livres
Jaskier donne un concert dans une petite auberge avant de demander une chambre, mais la présence de Géralt semble gêner l'aubergiste, pourtant le barde sait à quel point son ami à vraiment besoin d'un lit pour la nuit.
En espérant que cela vous plaise !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
Où il est question de préjugés
La nuit était tombée sur le village et l'auberge locale était animée par les rires et les conversations des villageois. Jaskier, le célèbre barde, faisait de son mieux pour distraire la foule avec ses chansons et ses récits. Cependant ce soir-là, son cœur n'était pas à la fête parce que son esprit était concentré sur Géralt qui était blessé et avait désespérément besoin de repos même s'il lui avait marmonné que tout allait bien.
Le Sorceleur était assis dans un coin sombre de l'auberge, sa capuche tirée bas pour dissimuler son visage marqué par les batailles. Il avait à peine touché le repas déposé devant lui et Jaskier savait que ce n'était pas bon. Géralt avait été gravement blessé lors de son dernier contrat et chaque mouvement lui arrachait une plainte de douleur qu'il avait du mal à retenir. Après plusieurs heures de marche, Jaskier avait réussi à le convaincre de se reposer ici, mais il savait que cela ne suffirait pas. Géralt avait besoin d'un lit chaud et d'un endroit sûr pour récupérer. Après avoir fini son récital, Jaskier se dirigea vers le comptoir, où l'aubergiste, un homme corpulent aux cheveux grisonnants, nettoyait des chopes d'un air maussade.
- Bonsoir, mon bon monsieur, dit le barde avec son charme habituel. Mon ami ici présent a besoin d'une chambre pour la nuit. Pourriez-vous nous en préparer une ?
L'aubergiste leva les yeux vers Géralt, et une expression de mépris traversa son visage.
- Non, on ne veut pas de Sorceleur ici, dit-il sèchement. Ils n'apportent que des ennuis.
A ces mots, Jaskier sentit une colère froide monter en lui. Il avait vu cette réaction trop de fois. Partout où ils allaient, Géralt était traité avec suspicion et haine, simplement parce qu'il était différent.
- Vous ne comprenez pas, mon ami est blessé et il a besoin de soins, insista Jaskier, essayant de rester calme. Je vous paierai double pour la chambre si vous en avez envie, nous voulons juste passer une nuit au chaud et à l'abris. Nous partirons avant que le soleil ne se lève.
L'aubergiste secoua la tête.
- Peu importe combien vous payez, je ne veux pas de lui ici. Il peut aller dormir dans l'écurie, si ça lui convient.
Jaskier serra les poings, mais il savait que se battre ne résoudrait rien. Il devait trouver un autre moyen de convaincre cet homme, Géralt avait besoin de ce lit.
- Écoutez, dit-il en baissant la voix, Géralt a sauvé ce village de nombreuses fois. Il a risqué sa vie pour tuer des monstres qui auraient détruit vos maisons et tué vos enfants. Le moins que vous puissiez faire, c'est de lui offrir un toit pour la nuit.
L'aubergiste sembla hésiter, mais son regard resta dur.
- Ce n'est pas mon problème. Un Sorceleur reste un Sorceleur.
Jaskier sentit son cœur se serrer. Il regarda Géralt, assis seul dans son coin, épuisé et souffrant. Il ne pouvait pas laisser son ami dans cette situation… et il ne pouvait le laisser dormir dehors ou dans une écurie humide.
- Alors, laissez-moi vous dire une chose, dit Jaskier, sa voix s'élevant pour que tout le monde dans l'auberge puisse l'entendre. Si vous refusez de l'aider, vous aurez sur la conscience la mort d'un homme qui a protégé ce village de l'ombre et du danger. Un homme qui, malgré tout ce que vous pensez, a un cœur plus noble que n'importe lequel d'entre vous.
Les conversations dans l'auberge cessèrent d'un coup et tous les regards se tournèrent vers Jaskier. Le silence était lourd de tension.
- Nous avons tous nos préjugés, continua Jaskier, tiens vous dit-il à l'aubergiste avec vos cheveux gris et votre ventre bedonnant, quand on voit la blondeur et la jeunesse de votre femme, on vous imagine aisément avec des cornes de la taille de mon bras, mais il ne me semble pas que ce soit le cas, non ? Donc oui, nous avons tous nos préjugés, mais ce soir, je vous demande de mettre les vôtres de côté. Montrez un peu d'humanité et de compassion. Géralt mérite autant de respect que n'importe lequel d'entre nous.
Jaskier se tut et un murmure parcourut la salle. Les villageois semblaient réfléchir aux paroles de Jaskier. Finalement, une femme âgée se leva de sa table et s'approcha de l'aubergiste.
- Il a raison, dit-elle d'une voix ferme. J'ai vu ce Sorceleur sauver ma petite-fille d'un monstre il y a quelques années. Nous lui devons au moins ça.
D'autres villageois acquiescèrent, et bientôt, l'aubergiste céda. Il soupira et jeta un coup d'œil à Géralt.
- Très bien, dit-il à contrecœur. Vous pouvez avoir une chambre pour la nuit, mais seulement pour cette nuit.
Jaskier sentit un soulagement immense l'envahir. Il remercia chaleureusement l'aubergiste et aida Géralt à se lever, faisant reposer le poids de son ami sur lui. Ensemble, ils montèrent les escaliers jusqu'à une petite chambre à l'étage dans laquelle ils entrèrent. Jaskier aida son ami à s'asseoir sur le bord du lit.
- Tu n'étais pas obligé de faire tout ça, murmura Géralt, sa voix rauque de fatigue.
Jaskier sourit doucement en aidant son ami à s'allonger sur le lit.
- Bien sûr que si, répondit-il. Tu es mon ami, Géralt et je ne laisserai jamais personne te traiter comme moins que ce que tu es. Repose-toi maintenant. Demain est un autre jour.
Géralt hocha la tête, reconnaissant, et ferma les yeux. Jaskier resta à ses côtés, veillant sur lui, prêt à affronter toutes les discriminations du monde pour protéger celui qu'il considérait comme un frère.
