AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des passages explicites pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.
Août 2008
Hermione devait se ressaisir. Honnêtement, ce n'était pas comme si elle était une pauvre malheureuse qui n'avait jamais connu le luxe auparavant. Elle déjà avait séjourné dans plusieurs établissements hauts de gamme durant ses vacances avec ses parents, sans parler du fait qu'être une héroïne de guerre lui permettait d'accéder à certaines améliorations quand elle utilisait son vrai nom pour faire des réservations. Mais ça ? Elle n'avait jusque là jamais vu un tel niveau d'opulence.
Quand leur portoloin international – un vieux mug ébréché – avait déposé Hermione et Draco dans une chambre annexe juste à côté du hall d'entrée principal de leur hôtel parisien, Hermione n'avait eu aucune idée de ce à quoi s'attendre. Draco avait été en charge de l'organisation de leur voyage après tout, et peut-être aurait elle dû se douter qu'il dépasserait les bornes – même si quelqu'un ayant les mêmes taux d'imposition que lui ne serait pas d'accord. Non, Malfoy ne se brisa pas le cou pour étudier les hauts plafonds dignes d'une cathédrale de l'entrée, n'admira pas non plus les surfaces couvertes de marbre blanc immaculé, son regard ne suivit pas les éclats de chaque miroir encadré d'or et de chaque meuble richement décoré. Un mélange entre la vieille extravagance et l'ostentatoire moderne. Des rangées et des rangées de chandeliers en cristal tombaient du ciel, reflétant une lumière presque aveuglante sur les murs et sols lustrés, les vitraux aux motifs complexes et les douzaines de fontaines drapées de sculptures de glace étincelantes – allant de 60 cm à 4m de haut. Était-ce une tour de champagne dans le coin ? Dans chaque coin ?
Laissez soin aux français pour dépasser ses attentes.
Hermione parvint à garder la face en faisant mentalement la liste de ses accomplissements (une tactique personnelle qu'elle utilisait dès qu'elle sentait qu'un sentiment d'infériorité allait s'emparer d'elle) et elle aurait été tout à fait à l'aise si Malfoy n'avait pas ouvert sa stupide bouche.
Sa bouche stupide, parfaite, immorale.
Une bouche stupide, parfaite et immorale qu'il avait simplement ouverte pour avoir une conversation polie avec le concierge de l'hôtel dans un français rapide et sans faute.
Ils n'étaient en France que depuis cinq minutes et il avait déjà ruiné sa culotte.
Elle n'avait pas suffisamment les moyens de prêter attention au sortilège stupéfiant du concierge qui tapota sa paume pour activer l'enchantement qui leur permettrait d'accéder à leur suite via un ascenseur personnel grâce au simple frôlement de ses doigts. À la place, elle rassembla toute son énergie pour empêcher sa mâchoire de se décrocher quand elle écouta Draco s'inquiéter (parfaitement et lyriquement) de leur réservation à dîner de la soirée. Elle remarqua à peine la magie impressionnante du concierge qui fit claquer ses doigts et disparaître leur bagages – attendant certainement à présent dans leur chambre.
Au moment où Draco la guidait vers les ascenseur, elle réprima l'envie de frotter ses cuisses l'une contre l'autre face à la façon dont il lança un « merci beaucoup » avec un accent parfait au personnel. L'ascenseur n'avait pas de boutons et, une fois à l'intérieur, Draco pressa une main contre les portes fermées pour qu'il bouge. La cabine entière, faite de miroir, ne permis pas à Hermione d'échapper à son visage rougit et l'air perplexe que Draco lui lança.
– Tout va bien Granger ?
Elle ne put que mordre dans sa lèvre et baisser les yeux vers ses pieds.
– Mhh un peu troublée par le voyage en portoloin, mentit-elle.
Les ascenseurs magiques n'étaient-ils pas supposé être plus rapides que ça ? Par les Dieux, trente secondes de plus dans cette boîte avec Draco et elle sauterait sur lui et son costume trop cher.
Il la fixa durant tout le reste du trajet.
Enfin, par chance, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Draco la laissa galamment entrer en premier dans leur suite. Finalement, sa mâchoire se décrocha.
Le sol en marbre conduisait à un large espace ouvert dont Hermione calcula rapidement qu'il faisait possiblement trois fois la surface de sa maison. Une cuisine équipée avec un îlot et un coin repas se trouvait à une extrémité de la suite, tandis qu'un bar à vin se était à l'opposé. Entre, ce trouvait une longue table en verre pouvant accueillir douze personnes, puis environ une douzaine de canapés luxueux, des causeuses, des fauteuils et des banquettes, ainsi que deux cheminées. Elle se jura de s'asseoir sur chacun des meubles raffinés et couteux au moins une fois avant la fin des vacances. Quelques portes menaient hors de la pièce principale et Hermione laissa Draco derrière elle pour découvrir les trésors qu'elles contenaient. Elle trouva deux chambres – toutes deux avec des lits à baldaquin queen-size et une salle de bain privée de la taille de sa chambre à la maison. Il y avait également une petite salle de bain pour invités et un cabinet de toilette.
Alors qu'Hermione se demandait pourquoi diable il auraient besoin d'un cabinet de toilette pendant ces vacances, elle tomba sur la chambre principale, décorée de meuble luxueux de couleur crème, avec deux énormes armoires et des rideaux vaporeux encadrant les fenêtres hautes. Le grand lit semblait incroyablement moelleux et Hermione réprima l'envie de sauter dessus et de bondir comme une enfant surexcitée. Elle pouvait déjà entendre Draco faire une remarque sarcastique dans sa tête et la traiter de « paysanne ».
Le dressing contenait déjà leurs vêtements et elle secoua la tête face au ridicule de tout ça. Hermione ouvrit la porte de la salle de bain attenante, la referma puis la rouvrit. La baignoire lui rappela celle des préfets à Poudlard – en marbre blanc immaculé – et elle laissa échapper un soupire d'envie. Ses yeux vagabonds s'arrêtèrent devant une cabine de douche derrière un verre poli, deux doubles vasques flanquaient chaque côté de l'immense salle d'eau et – pour couronner le tout – du champagne refroidissait à côté de l'énorme baignoire.
– Par Merlin, c'est irréel, soupira-t-elle dans sa barbe.
A son retour dans la pièce principale, elle trouva Draco qui l'observait avec appréhension, les mains enfoncée dans les poches de son pantalon. Hermione réalisa qu'il avait attendu nerveusement qu'elle termine son inspection pour avoir son avis sur l'hébergement qu'il avait choisi pour elle. Pour eux. Son attente silencieuse lui tirailla le cœur.
– Malfoy, cet endroit est vraiment extraordinaire... c'est vraiment trop !
Son enthousiasme sincère atteignit sa cible et ses lèvres se tordirent en un sourire en coin familier.
– Et tu n'as pas encore vu le balcon.
La majeure partie du mur du fond était recouverte de portes vitrées, hautes jusqu'au plafond, drapées des plus beaux rideaux et, lorsque Draco la conduisit à travers celle qui donnait sur la salle à manger, Hermione n'essaya même pas de retenir son halètement. Elle n'avait pas réalisé à quelle hauteur ils se trouvaient, ni que le balcon s'étendait sur toute la longueur de leur suite. Il s'allongeait, parsemé ça et là de tables et de chaises basses ainsi que de quelques chaises longues, si l'on souhaitait s'allonger. Le ciel doré du début de soirée régnait au-dessus d'eux, mais des lampes à gaz étaient suspendues, prêtes à projeter une lueur halée le long de leur terrasse personnelle dès que le soleil se coucherait complètement. Ce serait leur propre café parisien privé – des étages au-dessus de la ville.
En parlant de Paris, leur chambre offrait une vue spectaculaire sur la Ville Lumière, la Tour Eiffel en arrière plan. Comment s'habituer à un tel mode de vie ? Hermione inspira une bouffée de l'air estival, subjuguée par la splendeur qui se trouvait devant elle.
– C'est ensorcelé pour ressembler à un pied-à-terre* depuis la rue, précisa doucement Draco.
Un pied-à-terre ? Oh pour l'amour de Merlin...
Elle inspira de nouveau pour une toute autre raison. Draco se plaça derrière elle, au bord du balcon, appuyé contre la balustrade. Ses mains se posèrent de chaque côté des siennes et il déposa un baiser sur son épaule.
– Où... ?
Elle s'éclaira la gorge et essaya de parler normalement.
– Où as-tu appris à parler français ?
– Mes grands-parents, des deux côtés, parlent couramment. Évidemment, le français faisait aussi parti de mes cours particulier quand j'étais enfant.
– Je vois, répondit-elle la gorge sèche. Eh bien c'est euhm... tout à fait parfait.
Le français d'Hermione laissait un peu à désirer. Bien qu'elle ait visité le pays à plusieurs reprises, sa maîtrise de la langue était limitée aux phrases de conversations courantes, demander son chemin et commander au restaurant.
Elle senti Draco se rapprocher et ses mains se levèrent pour caresser la peau de ses bras nus.
– Qu'est-ce que tu veux Hermione *? Murmura-t-il alors que son corps tout entier tremblait.
Il embrassa le côté de son cou et le cerveau d'Hermione oublia comment formuler une réponse – en anglais ou en français. Son nom avait-il déjà sonné aussi délicieusement que lorsqu'il était prononcé avec un accent français ?
Seulement capable de lui répondre non verbalement, Hermione pencha la tête en arrière pour lui donner un meilleur accès à sa peau.
– Qu'est-ce que tu veux ? Parce que je sais ce que je veux faire*..., la provoqua-t-il en bougeant ses mains jusqu'à l'ourlet de sa robe d'été qui lui arrivait jusqu'aux genoux.
Ses mains froides vagabondèrent sous le tissus et, alors que ses doigts lissaient les courbes de ses fesses et les contours de ses cuisses – quelques centimètres à côté de l'endroit exactes où elle avait besoin qu'il la touche – ses yeux s'écarquillèrent.
– Draco, souffla-t-elle, n'importe qui pourrait nous voir, nous –
– Tu aurais vraiment dû y penser avant de porter cette robe, gronda-t-il tandis que les hanches d'Hermione bougeaient contre ses mains de leur propre volonté.
– Mais... mais..., protesta-t-elle faiblement.
Elle devenait de moins en moins concernée par le fait que quelqu'un dans l'un des immeubles alentours puisse voir à travers leur fenêtre qu'elle était pressée contre la rambarde avec les doigts de son petit-ami dans sa culotte. Culotte qui complètement trempée.
– Tu penses sincèrement qu'une chambre à ce prix n'est pas dotée des protections les plus solides que l'on puisse acheter ? Gloussa-t-il dans son oreille.
– Je... Je...
Il sorti sa baguette et envoya une explosion de lumière sur leur gauche. Hermione observa le scintillement révéler les protections et empêcher les lumières de sortir de la terrasse. Elle senti Draco ranger sa baguette dans la poche de sa veste puis la tourner dans ses bras pour capturer ses lèvres. Soulagée du poids de la honte de devenir des éventuels exhibitionnistes aux yeux du grand public, Hermione lui rendit ses baisers avec la même ferveur.
Il fallait qu'elle reprenne le dessus après sa petite combine de parler français avec une inflexion caressante, comme s'il s'agissait d'un langage qu'il avait spécialement créé dans la seule intention de la séduire. Hermione le poussa en arrière vers l'un d'une chaise longue. Les longues jambes de Draco se drapèrent de chaque côté de la chaise alors qu'il se penchait en arrière et qu'Hermione grimpait sur ses genoux.
Quand elle l'atteignit, elle glissa sa paume sur l'avant de son pantalon et fut remerciée par un grognement et un tressautement de ses hanche contre sa main. Elle rencontra sa bouche avec des baisers langoureux et l'aida à se débarrasser de la moitié supérieure de ses vêtements.
Hermione entraperçut son poignet et hoqueta en découvrant l'heure sur sa montre.
– Malfoy ! Notre réservation pour le dîner est dans 10 minutes !
Elle s'apprêtait à se lever mais Draco l'attira vers lui.
– Relax Granger. Pendant que tu étais perdue dans tes pensées lubriques à mon sujet en bas, j'en ai parlé avec le concierge.
– Oh ?
Draco sourit en coin et claqua des doigts. Instantanément, une bouteille de vin, des bougies et plusieurs assiettes remplies de nourriture apparurent sur l'une des tables un peu plus loin sur la terrasse.
Oh, il est doué.
Elle s'aventura à retirer le sourire satisfait de son visage en l'embrassant et, quand il défit la boucle de sa ceinture, Hermione se recula. Elle se leva, retira sa culotte et s'apprêtait à enlever sa robe quand elle entendit Draco dire d'un ton rauque :
– Garde là.
Avec un sourire faussement timide, elle se retourna, se mit à quatre pattes sur le bord de la chaise longue et remonta sa robe sur ses hanches.
– Prête quand tu le seras, lança-t-elle par dessus son épaule en se penchant en avant pour que son visage soit contre le tissus et ses fesses levées vers lui.
Elle fut sûre qu'il n'avait jamais retiré ses vêtements aussi vite. À genoux derrière elle, il empoigna à pleine main sa peau nue.
– Les protections sont également insonorisées. Crie autant que tu le veux mon cœur, murmura-t-il.
Il grondèrent simultanément quand il s'engouffra dans cette nouvelle position, Hermione se délectant de la profondeur qu'il atteignait en elle. Draco murmura des jurons dans un souffle en bougeant d'avant en arrière, s'agrippant à ses hanches comme à une ligne de survie, tandis qu'il s'ajustaient tous deux à ce nouvel angle. Cette position inconnue laissa bientôt place à une douleur familière à l'intérieur d'elle et elle sut ce dont elle avait besoin, ce qu'elle voulait, mais elle ne pouvait rien articuler de plus que de longs gémissements.
Finalement, les mots franchirent ses lèvres dans un halètement rauque.
– Plus fort.
Le rythme de Draco s'enrailla momentanément et un nouveau flot d'insultes remplirent l'air de la nuit.
– Bordel... Hermione... Par les dieux... merde...
Il se reprit rapidement pour se plier à sa demande et bientôt Hermione se moqua de savoir si tout Paris pouvait l'entendre.
– Plus fort... Draco, s'il te plaît...
Il fit une sorte de cri étranglé mais consenti à sa requête, poussant sans relâche jusqu'à ce qu'elle sanglote à force de flirter avec l'extase. Quand l'un de ses doigts s'enroula autour d'elle pour caresser son clitoris, le contraste entre la douceur de son touché et les mouvements brusques et rapides de son sexe en elle fit qu'Hermione vit des étoiles. Elle cria son nom si fort en jouissant qu'elle se demanda à quel point les protections étaient insonorisées. Draco termina lorsque ses cris s'estompèrent et s'effondra sur elle pour déposer des baisers sur son dos avant de baisser sa robe.
Hermione serra son corps contre le sien tandis qu'ils s'adossaient tous les deux sur la chaise, haletants et engourdis.
– Tu as faim ? S'enquit-il après quelques minutes.
– Oui*.
Hermione ne savait pas où regarder. Elle avait une mission très particulière à accomplir cet après-midi, mais la merveilleuse Place de la Magie menaçait de faire capoter son planning. Quand le Chemin de Traverse avait souvent l'air bondé et sale à ses yeux, la Place de la Magie semblait regorger de vie et de magie extraordinaire. Chaque magasin disposait d'une vitrine magique essayant de constamment surpasser celle du commerce d'à côté.
– Tu sais que ça ne s'appelle pas vraiment la Place de la Magie, remarqua Draco d'un ton sec. C'est juste ce que disent les parisiens aux touristes anglais.
– Oh tais-toi espèce de petit snob, tu vas vraiment jouer les intellos je-sais-tout avec moi ? Parce que c'est mon rôle généralement en vacance.
Dans la vitrine d'un cordonnier, Hermione observa une paire de talons hauts scintillants exécuter une chorégraphie de claquette avant de se changer en une autre paire de chaussure (des chaussons de danse) pour réaliser des pointes, puis en une troisième paire (des talons bas rouges) pour un flamenco avant que Draco n'ait à physiquement la trainer ailleurs. Elle s'attarda à nouveau devant un magasin de jouet où se trouvaient des hippogriffes grandeur nature, peints avec des couleurs fantaisistes, s'inclinant les uns devant les autres.
Au début du voyage, Hermione avait conclu un marché avec Draco (ou plutôt, Hermione avait insisté et Draco avait décidé qu'il aimait coucher avec elle régulièrement donc il avait accepté) d'alterner chaque jour entre le monde moldu et le monde magique.
Aujourd'hui c'était le monde magique et Hermione devait trouver le moyen de semer Draco pendant une heure pour pouvoir aller à son rendez-vous. Elle finit par lui dire directement qu'elle devait se rendre à un rendez-vous privé et se répandit en excuses tout en insistant sur le fait qu'elle n'avait besoin que d'une heure. Il leva un sourcil, haussa les épaules et s'éloigna vers l'énorme confiserie.
Hermione reprit ses esprits, vérifia par-dessus son épaule pour s'assurer que Draco s'était suffisamment éloigné et s'approcha avec hésitation du magasin qu'elle cherchait. Ginny avait beaucoup insisté pour qu'Hermione se rende chez Madame Bouvier (« Fleur m'a envoyée là-bas pour la lingerie de ma nuit de noce et laisse moi te dire Hermione que vue la façon dont les yeux d'Harry lui sont sortis de la tête, ça valait chaque centime. ») et avait pris la liberté de planifier un essayage en son nom.
Hermione n'était pas du genre à dépenser des sommes absurdes pour ce qu'elle considérait comme très peu de tissus et, en prenant en compte les penchants sexuels habituels de Draco vis-à-vis de ses sous-vêtements, ils seraient retirés rapidement de toute façon.
Ginny avait soutenu qu'avec Draco qui l'emmenait hors du continent pour une semaine romantique remplie de champagne, draps en soie, pâtisseries et chocolats artisanaux, Hermione pouvait au moins investir dans un ou deux morceaux de tissus conçus pour qu'il la baise jusqu'à ce qu'elle oublie son prénom.
Hermione devait confisquer l'énorme pile de romans d'amour de mauvaise qualité de Ginny.
En s'approchant de la boutique, Hermione s'inquiéta pendant un instant qu'elle ne soit fermée. En s'avançant plus près, elle remarqua que chaque fenêtre avait une paire de rideaux bleus en velours, obscurcissant la vue depuis la rue. Hermione trouva un bouton auprès de la porte occultante et lutta contre sa nervosité en appuyant dessus.
– Hallo ? Lança une voix féminine et enjouée.
– Euhm bonjour... Je m'appelle Hermione Granger*... euhm, je suis terriblement désolée mon français n'est pas très bon mais j'ai un rendez-vous ?
– Oui mademoiselle. Si il vous plait mettre votre carte dans le fente*.
Un petit support en métal sorti de la poignée de la porte et Hermione y plaça la carte de visite gravée de Ginny. Le support glissa à l'intérieur et elle entendit le clic de la porte se déverrouiller.
– Entrez, mademoiselle*.
Hermione entra rapidement et ferma la porte derrière elle. Au claquement du verrou, ses yeux captèrent la vue magnifique devant elle. Depuis la rue le magasin avait l'air d'une petite boutique, mais Hermione venait juste de pénétrer dans un petit entrepôt. Des étagères et des étagères remplies de toutes sortes de tissus l'entouraient mais son regard fut attiré par les nombreux mannequins exposés : des modèles animés, sans visages, posants et se pavanants pour montrer leur marchandise. Elle fut ravie de voir qu'il y avait tout type de corps, donnant une image réaliste du rendu de certaines pièces sur quelqu'un ayant des hanches plus larges ou une poitrine plus plate ou un dos plus robuste. Il y avait même quelques mannequins masculins. Elle rougit lorsqu'elle réalisa que certaines vitrines impliquaient deux ou plusieurs mannequins engagés dans différentes positions sexuelles. Même si, en y réfléchissant, ça montrait parfaitement aux clientes de quoi la lingerie avait l'air et comment elle fonctionnait si elles copulaient vigoureusement – en cow-girl inversée par exemple.
Une jeune femme aux cheveux foncés, vêtue d'une robe noire simple, s'approcha d'Hermione avec un sourire et une coupe de champagne.
– Vous êtes Mademoiselle Granger, oui ?
– Oui euhm c'est moi, répondit Hermione nerveusement en tirant son regard loin des mannequins mouvants.
– Excellent ! Je suis Dominique et je vous assisterai aujourd'hui.
Hermione accepta volontiers le champagne et le vida d'un trait. Le verre se remplit aussitôt et Hermione s'imposa de ralentir sa consommation d'alcool pour garder la tête froide. Dominique lui adressa un sourire entendu.
– Cela être votre première fois là, je comprends. Ne vous en fait pas, votre rendez-vous être complètement privé. Nous conseillons une cliente à la fois en personne. Puis-je vous demander quelque chose avant de commencer ?
– Oh ! Évidemment !
– Vot' mari, je l'ai vu dehors avec vous tout à l'heure... Est-il un Delacour ?
Hermione rougit face à cette supposition.
– Oh ! Euhm eh bien ce n'est pas mon mari il est euhm... enfin peu importe, il n'est pas de la famille Delacour.
– Ahh, je croyais... parce que ses cheveux et il être très beau... pas grave, allons-y ?
Elle ouvrit la voie vers les cabines d'essayages.
– Je connais Fleur Delacour mais c'est Fleur Weasley maintenant... elle fait presque partie de ma famille, dit Hermione et Dominique lui fit un sourire éblouissant.
– Oh mon Dieu* mais je ne l'ai pas vu depuis des années ! J'étais deux années au-dessus d'elle à Beauxbatons. C'était une fille adorable, oui. Vous lui dire que je dis bonjour quand vous la voir, oui ?
Hermione acquiesça avec enthousiasme et accepta le peignoir court en soie qu'elle lui tendit. Dominique lui indiqua de se déshabiller complètement et de l'enfiler, puis de monter sur un petit piédestal devant un trio de miroir. Alors qu'elle se tenait sur la plateforme surélevée, vêtue uniquement du tout petit peignoir, Hermione fit la conversation avec Dominique pour calmer ses inquiétudes.
– C'est votre magasin ?
– Non, répondit sèchement Dominique et invoqua un bloc-note et une plume. C'être une entreprise familiale. Madame Bouvier est ma tante*. Mes sœurs et moi aider un peu pendant l'été.
Dominique fit le tour d'Hermione lentement, l'observant de la tête aux pieds tandis qu'un ruban à mesurer flottant prenait ses mensurations – comme une version plus intime de sa première visite chez Ollivander.
Hermione attendit à bout de souffle que la superbe française émette une critique, souligne un défaut physique mais la femme l'observa simplement d'un air neutre.
– C'est gentil de votre part d'aider votre tante, dit Hermione – incapable de supporter le silence pendant l'inspection de son corps. Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ici ?
– Je suis guérisseuse, en formation pour me spécialiser dans les poisons et les antidotes, répondit la sorcière fièrement en faisant une pause dans son examen d'Hermione pour lui envoyer un sourire en coin dans le miroir. Je suis en dernière année de recherche.
– Félicitations, dit Hermione avec chaleur.
La carrière choisie par Dominique expliquait la nature clinique de son regard sur la silhouette d'Hermione et ça lui permit enfin de se sentir à l'aise en sa présence.
– D'accord*. Maintenant il faut que je vous pose quelques questions pour que nous choisir les meilleures pièces pour vous.
Ce qui suivit fut une série de questions agréablement positives sur le corps – et le sexe :
Quel était le but de son rendez-vous aujourd'hui ?
Cet achat était-il pour une occasion particulière, pour la vie de tous les jours, ou juste pour essayer quelque chose de nouveau ?
Quel genre de lingerie achetait-elle habituellement, si c'était le cas ?
La lingerie était-elle pour ses yeux seulement ou pour faire plaisir à son partenaire ?
Essayait-elle d'impressionner son partenaire ou de se sentir plus confiante/à l'aise dans son corps ?
La lingerie était-elle supposée se porter sous ses vêtements toute une journée ? Ou se changerait-elle pour les enfiler pour des activités sexuelles ?
Avait-elle besoin de tissus résistant ou se moquait-elle qu'ils soient arrachés ?
Le tissu devait-il être résistant aux tâches ou à l'eau ?
Préférait-elle retirer elle-même ses vêtements ou que se soit son partenaire ?
Un tissu la mettait-elle mal à l'aise ? Avait-elle une préférence pour les lacets, le satin, le coton, la soie, le cuir, la fourrure etc ?
Quelle était la partie préférée de son corps ?
Quelle partie de son corps voulait-elle accentuer ?
Qu'aimait-elle le plus dans sa personnalité ?
Qu'est-ce qui l'attirait le plus chez son partenaire ?
Quand se sentait-elle la plus sure d'elle : au travail ? À la maison ? En société? Dans la chambre ?
Préférait-elle ses cheveux lâches ou attachés ?
Aimait-elle embrasser ? Où préférait-elle être embrassée ?
Prévoyait-elle d'être photographiée en lingerie ou était-ce uniquement pour un usage privé ?
Voulait-elle avoir la possibilité de porter des talons ou un autre type de chaussures ? Préférait-elle être pieds nus ?
Quelle quantité de maquillage portait-elle habituellement si c'était le cas ?
Quelle était sa position sexuelle préférée ?
Aimait-elle les jeux de rôles pendant le sexe ?
Hermione fit de son mieux pour faire disparaître toute timidité persistante et répondre avec sincérité à chaque question.
À la fin de cet (étonnamment agréable) interrogatoire, Dominique pointa sa baguette vers les pieds d'Hermione et une paire de kitten heels apparurent instantanément. Elle fit ensuite une série de mouvements contre les épaules d'Hermione et elle senti le tissu recouvrir les parties de son corps et des bas encercler ses jambes.
Dominique la prévint avant de faire disparaître le peignoir en soie. À la place, un ensemble époustouflant flattait sa silhouette et Hermione se vit observer son reflet avec stupeur. La femme dans le miroir avait l'air d'avoir confiance en elle, fixant son reflet, poussant Hermione à sourire en réalisant qu'elle ne ressemblait pas à une poupée méconnaissable qu'on aurait déguisé – comme elle le craignait au départ.
Sur la partie haute de son corps, un bustier en satin noir étonnamment confortable enveloppait sa poitrine et s'arrêtait juste au-dessus de son nombril. Des détails en cristal parsemaient la courbe de ses seins et descendaient le long de son sternum, scintillant sous la lumière. Deux bretelles en soie étaient nouées au niveau de ses épaules mais, avec le vêtement parfaitement ajusté autour d'elle, elles n'étaient là que pour le spectacle. La culotte était également en satin noir, doux, dans une coupe qui flattait la courbe de son dos et permettait au bas de ses fesses de dépasser. Les bas noirs étaient maintenus par de fines porte-jarretelles ; quelque chose qu'Hermione avait toujours voulu porter mais n'avait jamais eu la patience de faire. En effet, la seule fois où elle avait essayé d'enfiler un ensemble de lingerie complexe pour Ron, elle avait mis tant de temps qu'il avait fait irruption dans la salle de bain et l'avait découverte, penchée en avant, jurant et en sueur à force de tenter d'attacher les stupides bas à sa tenue. Ils avaient éclaté de rire et avaient abandonné l'idée.
Mais Hermione ne voulait pas revivre ça avec Draco. Non, elle voulait le surprendre en lui coupant le souffle et se faire capturer dans ce luxueux matelas français jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus marcher.
Dominique se tenait derrière elle et lui expliqua le modèle.
– Le Bustier Bouvier Breveté.
Hermione retint un ricanement face à l'allitération.
– Il ne peut pas être enlevé par magie. Il ne peut-être défait que manuellement.
Dominique la retourna gentiment pour qu'Hermione puisse voir le dos de son bustier dans le miroir.
– Voir les boutons ? Ils devoir être défait par votre main ou celle de votre partenaire... voyons... sur le questionnaire vous avoir dit vous aimez qu'il vous déshabille ? Ah oui, vous avez répondre que si vous porter quelque chose comme cela, que cela être agréable qu'il prendre son temps. D'accord ?
Hermione fredonna d'approbation. Elle en devait une belle à Ginny pour cette recommandation.
– Alors cela être en noir classique, bien sûr. Voulez-vous voir d'autres couleurs ?
Hermione hocha la tête. Foutu pour foutu, pourquoi pas ? Évidemment, c'était un petit plaisir couteux, mais elle s'offrait rarement de tels cadeaux et elle pouvait largement se permettre de se faire plaisir en s'offrant un ensemble ou deux.
Dominique tapota sa baguette contre son dos et la couleur se changea immédiatement en un blanc éclatant et le visage d'Hermione pâlit.
– Trop mariée ? Devina Dominique alors qu'Hermione ne pouvait qu'acquiescer de nouveau.
La femme fronça les sourcils puis tapa sur le tissu. Rose bonbon. Elle fronça les sourcils encore une fois et tapota une nouvelle fois, résolue à trouver la couleur qui conviendrait le mieux au teint d'Hermione.
Bleu nuit. Violet royal. Jaune pâquerette. Orange brûlé. Rouge écarlate. Taupe. Marron chocolat. Doré brillant. Argenté. Rose poudré. Lilas. Rouge bordeaux. Menthe pastel.
Hermione ferma les yeux, le tourbillon de couleur lui donnant un peu le tournis. Plusieurs coup de baguette plus tard et elle entendit Dominique s'exclamer.
– Voilà* ! Oh mademoiselle Granger, cela être votre couleur !
Hermione ouvrit les yeux et éclata de rire. Son petit ensemble irradiait à présent d'un vert vibrant et magnifique, la couleur soulignant les sous tons de doré de ses cheveux et de sa peau. C'était la nuance exacte de vert de la maison Serpentard.
– Je le prends. Celui-ci et la version noire.
Après des adieux amicaux, accompagnés d'une bise légère sur chaque joue, Hermione quitta Dominique pour envoyer directement ses nouveaux achats dans sa suite.
Quand elle repéra Draco un peu plus haut dans la rue avec quelques paquets dans la main, elle ne put s'empêcher de le taquiner.
– Dis moi que tu n'as pas passé toute l'heure dans ce magasin de bonbon.
Il prit un air innocent.
– Tu n'as aucune preuve.
Elle fit un pas vers lui en gloussant et pressa ses lèvres contre le coin de sa bouche, sortant le bout de sa langue pour lécher un peu de chocolat qui s'y trouvait.
– Mhh, je dirais Honeyduke ?
Draco baissa les yeux vers elle avec un air profondément amusé et elle réalisa qu'ils ne s'étaient jamais embrassés en public dans le monde magique auparavant. À peine 24 heures après le début de leurs vacances en France et elle ne s'était jamais sentie aussi libre et Draco aussi détendu.
Elle avait prévu de garder ses achats récents pour une occasion spéciale mais, en voyant Draco aussi insouciant que ça le rendait plus jeune, elle voulu le traîner jusqu'à leur chambre immédiatement et lui faire un petit spectacle.
Peut-être que l'ensemble vert pourrait lui faire dire une certaine phrase.
Je t'aime aussi.
*N.d.T : en français dans le texte
