Blaise Zabini était amoureux. Non pas d'une fille mais d'un garçon.
Tout le monde à Poudlard savait qu'il était gay, et qu'il avait toujours eu une nette préférence pour les hommes. Au plus grand bam de la gente féminine. La personne dont il était tombé sous le charme était, sans nulle doute, celui dont il s'y attendait le moins.
Tout d'abord, c'était un Griffondor purement et simplement. Ensuite, pas n'importe lequel, le survivant en personne.
Blaise ne pouvait s'empêcher de le trouver mignon avec ses cheveux brun indomptable, ses beaux yeux d'un rare vert émeraude, caché sous ses éternels lunettes rondes, brillant lorsqu'ils étaient reflétés par le soleil, un petit corps fin que le métisse pouvait clairement dominé car l'élu ne faisait que les 1m67 tout au plus, et sans oublier cette peau légèrement mate. Tout y était pour charmer le métisse.
Rajouter à cela, son attitude qui le faisait démarrer au quart de tour dès qu'on le titillait un peu. Blaise le trouvait extrêmement sexy lorsqu'il s'énervait.
Hum, exquis.
De plus, il avait cette manie de toujours foncer tête baisser, un certain penchant pour enfreindre les règles, un syndrome du héros qui le rendait absolument divin aux yeux du noir mais, surtout, cette capacité qu'il avait de toujours être fidèle à lui-même.
De plus, il était bisexuel, d'après une conversation qu'il avait malencontreusement entendu en tout hasard entre Hermione, Harry et Neville. De ce fait, Blaise sentait qu'il avait toute ses chances.
Toutefois, il avait un rival qui n'était nulle autre que Ceddric Diggory, un Poufsouflle de sixième année qui avait la côte auprès des filles comme des garçons. Il était capitaine et attrapeur de sa maison ce qui lui conférait une certaine notoriété. Et surtout, il pouvait aisément approcher le Griffondor sans que ce dernier ne sorte les griffes ou ne se méfie d'une quelconque manière.
Être un Serpentard était un grand désavantage, pensa amèrement le métisse.
Cependant, il ne se laissa pas abattre et ferait le nécessaire pour que le Griffondor tombe dans ses bras. Il allait l'avoir, il le sentait.
Harry Potter marchait d'un pas pressé dans une direction bien spécifique, il était en retard et tout cela à cause de Ron qui n'avait pas voulu le laisser tranquille. Il était en pleine déception amoureuse à cause d'une fille dont il ne connaissait ni de Merlin ni de Morgane. D'ailleurs, il n'en avait que faire, il avait d'autre projet. Projet retarder à cause de son meilleur ami.
Au détour d'un couloir, il se heurta à quelque chose de dur qui n'était autre qu'un torse. En face de lui se tenait un métisse de grande taille, les yeux marronset les cheveux bruns. N'ayant que peu de temps devant lui pour ne pas être en retard, Harry se contenta de lui présenter des excuses pour l'avoir heurter puis il commença à le contourner.
Manque de bol pour lui, Zabini se mit en face de son chemin. Nullement enclin à le laisser passer.
_ Euh, Zabini...
_ Puis-je avoir quelque minutes de ton temps, Harry, l'interrompit le métisse avec un grand sourire charmeur sur le visage.
Harry sursauta, des questions fusant dans son esprit.
De quoi voulait-il lui parler ? D'où étaient-ils familiers au point qu'il ait le droit de l'appeler par son prénom ? Et surtout, quelle était cette étrange lueur qui brillait dans ses yeux alors qu'il le regardait ?
Tant de question, tellement de possibilité mais si peu de temps. Harry n'avait pas de temps à perdre, il était attendu, et celui qui l'attendait ne tolère ni les retards ni qu'on lui pose un lapin, alors le temps pressait.
Il s'apprêtait à prétexter une excuse quelconque quand soudain une personne surgit de nulle part. Une personne qui n'était autre que Ceddric Diggory en personne.
_ Ah ! Harry ! Tu es justement la personne que je cherchais, je dois te parler d'un sujet très important, lui dit-il.
Allant bon, lui aussi, pensa Harry. Ils avaient décidé de se passer le mot ou quoi ?
_ Excuse-moi Diggory mais j'étais arrivé le premier, et c'est avec moi qu'il doit d'abord s'entretenir, intervient Blaise en foudroyant le Poufsouflle du regard.
_ Oh, vraiment ?
Les deux hommes se foudroyèrent du regard avec le Griffondor en plein milieu. Harry ne comprit pas vraiment le conflit qu'il y avait entre les deux mais il n'avait pas le temps d'essayer de comprendre. Il était à présent très en retard, et cela allait lui coûter cher, il le sentait.
_ Euh, les garçons, débuta Harry. J'aimerai bien discuter avec vous mais voyez vous j'ai quelque chose de très urgent à faire alors on verra cela plus tard. Sur ceux, j'y vais.
Et sans plus de cérémonie, il répartit de plus bel laissant derrière lui les deux hommes dans leur jeu de regard mais, surtout, de pouvoir.
Harry arriva finalement à destination, il fit quelque allé et retour devant un mur avant qu'une porte n'apparaisse. Celle de la Salle sur demande. Une pièce qu'il avait découvert il y a peu et qui lui servait de lieu de rendez-vous avec celui qui était depuis quelques mois son petit ami.
Harry entra dans la pièce qui avait revêtu les couleurs de la maison Serpentard, il aperçu un corps allongé sur un grand canapé en cuir noir en face d'une cheminé. Harry prit une grande inspiration puis s'avança dans la pièce. Quand la personne allongée vit Harry, il se leva gracieusement puis le surplomba de toute sa longueur.
Encore une autre personne qui pouvait se vanter de surplomber Harry Potter par sa taille.
_ Je peux tout t'expliquer, s'empressa de dire Harry sachant qu'il avait à faire à une bombe à retardement.
_ Vois-tu, Potter, je n'ai pas spécialement envie d'écouter tes raisons, répondit son vis à vis d'un ton traînant.
_ Mais...
Ne lui laissant aucune chance de se défendre au sujet de son retard, son interlocuteur prit le chemin de la sortie.
_ J'ai faim et c'est l'heure de manger, on se voit la semaine prochaine. Bye Potter.
_ Attends... Je...
Trop tard, il était déjà sortit. Fou de rage, le Griffondor donna un grand coup de pied dans le canapé. Il s'y assit finalement en se prenant la tête entre les mains. Encore une fois, le Serpentard ne lui laissait pas la possibilité d'en placer une sans que tout ne soit de sa faute.
Harry aurait tellement aimé l'étrangler de ses propres mains. Peine perdue cependant, car il l'aimait trop pour faire cela.
Oui, Harry l'aimait lui.
Lui, Draco Malfoy, sa némesis.
Il sortait avec lui depuis la fin de leur troisième année. Après que Malfoy ait gardé le secret sur la fuite de Sirius Black ainsi que l'implication de Harry et Hermione. Ce jour-là, Harry se remit en question. Il avait ensuite décidé de repartir d'une bonne avec sa némesis par une poignet de main pour bien démarrer, sans que personne ne le sache. Bien sûr, ils gardaient leur habitude de se disputer comme des charognards dès qu'ils ont avaient l'occasion. C'était une chose qui les caractérisaient.
Peu à peu, plus les jours passaient, plus Harry ne pouvait se passer de sa némesis. Pareil pour ce dernier. Malgré tout, le courage leur manquait.
Ce fut deux semaines plus tard, depuis la tour d'astronomie, qu'Harry embrassa Draco pour la première fois.
Comme quoi, on pouvait toujours compter sur le courage des Griffondor.
Depuis, ils avaient démarré une relation caché, à l'abri de tous, et ils se retrouvaient régulièrement dans la salle sur demande.
Cependant, depuis exactement une semaines et cinq jours après leur rentré en quatrième année, rien n'allait dans le couple. Plus précisément, cela était survenu après que le Griffondor ait soumis à son petit ami le désir d'exposer leur couple au grand jour.
Mauvais idée, il semblait avoir oublier les Serpentard et leur lâcheté.
En effet, Draco ne voulait pas s'exposer. Il ne fallait pas oublier qu'il était un Malfoy, un sang pur avec une réputation à tenir. Ce qui avait causé une petite dispute qui s'était terminé par un Harry abdiquant, pour la énième fois.
Or, sa patience avait des limites, et si le Malfoy voulait jouer ainsi alors ils allaient jouer. Hors de question qu'il laisse passer comme d'habitude. Il restait un Griffondor mais surtout un Potter.
Ils étaient dix-huit heurs et demi, Draco mangeait à sa table au côté des sien, l'esprit ailleurs.
Ai-je exagérer ? Ai-je eu tort de ne pas l'écouter ?
Ses questions lui trottaient dans la tête.
Non, se disait-il, c'était légitime.
Foutue Serpentard et leur mauvaise foi, me direz vous
Il vit Harry entré dans la pièce, il semblait quelque peu triste, et Draco s'en voulu durant un instant avant de se reprendre.
Harry, de son côté, rejoigna ses amis.
_ Te voilà enfin Harry, dit Ron la bouche plein de purée.
_ Allons, Ron arrête de parler la bouche pleine, argua Hermione.
En riant légèrement face à cette scène, Harry prit place entre Ron et Neville, juste en face d'Hermione, Ginny et Dean. Alors que le brun s'apprêtait à se servir une bonne portion d'une tourte de bœuf aux rognons, tout à coup, Ron se fit éjecté du banc.
_ Harry, te voilà ! S'exclama Blaise Zabini en prenant place comme si de rien était près du Griffondor.
Harry sursauta, vraiment pas habitué à la familiarité qu'avait instauré le Serpentard. Surtout que ce dernier venait de pratiquement dégager son meilleur ami qui s'était échoué lamentable sur le sol. Le brun n'était pas le seul à être en état de choc. Ron regardait Zabini comme si il avait en face de lui Voldemort et ses Mangemort vêtus de tutu en train d'interpréter le lac des cygnes. Hermione ressemblait limite à un poisson rouge alors que Pansy s'étouffait avec sa pomme de terre. Draco reposa sa cuillère et regarda avec une pointe d'agacement la scène qui se déroulait sous ses yeux.
_ Ah, euh... Zabini.
Harry ne pu rien dire de plus que, cette fois-ci, Neville se fit également éjecté pour laisser la place à Ceddric Diggory.
Neville, maintenant lui aussi à terre s'échangea un regard incrédule avec Ron alors que Dean et Seamus avait un air compatissant sur le visage.
_ Salut Harry, dit simplement le Poufsouffle.
D'accord, qu'est-ce qui se passe ici ? S'interrogea Harry, légèrement sur le cul.
Depuis la table des Serpentard, Draco Malfoy bouillonnait de plus en plus.
_ Je pense que tu devrais clairement dégagé de là Diggory car encore une fois tu as un léger retard.
_ Oh, tu es làZabini, rétorqua Ceddric, je comprends mieux pourquoi ça empestait gravement le poisson pas frais.
_ Pardon ?
_ Ne t'en fais pas je te pardonne.
Encore une fois, les deux jeunes hommes se jetèrent un regard froid. Clairement si un regard pouvait tuer, ils seraient mort.
_Euh, Ceddric... Zabini... Je-
_Voyant Harry, l'interrompit Zabini, tu peux m'appeler par mon prénom.
_Oh, euh...
_ Ça m'étonnerait qu'il en ait envie, tu ne devrais pas lui forcer la main. Franchement Zabini, tu n'as aucune galanterie.
Harry ne savait plus du tout quoi dire. Ses amis ne lui était d'aucune aide car eux-même semblait avoir été stupéfiés sur place. Les professeurs, ils ne voulaient même pas en parler. Le directeur se délectait de cette scène plus qu'improbable qui se déroulait sous ses yeux. Et Merlin seul savait où Albus Dumbledore avait réussi à dénicher du popcorn. Il vit ensuite le professeur Rogue passer entre les élèves de sa maison, n'en ayant clairement rien à cirer de tout ce qui se reportait à Potter.
_ Désolé mais je vais devoir y aller, dit-il en se levant du banc.
_ Comment ça ? Où vas-tu ? Interrogea Zabini.
_ Je dois me rendre immédiatement à ma retenue avec le professeur Rogue, déclara-t-il d'une traite.
_Hein ? Ne put s'empêcher de lâcher Ron.
Le professeur Rogue qui passait entre la table des Serpentard et des Griffondor s'arrêta net face à ses quelques mots. Ainsi, pour la première fois, les élèves et les professeurs purent lire de l'incrédulité sur le visage du dénommé " Chauve-souris des cachots ". Il n'avait aucun souvenir d'avoir donné une retenue à Potter. C'était tout de même son passé temps favoris de donner des retenues au Griffondor.
_ Ah bon, tu as une retenue ? Demanda naïvement Ceddric.
Un vrai Poufsouffle, pensa Harry.
_ En effet, voyez vous, le professeur Rogue et les retenues c'est une grande histoire d'amour, dit Harry ne faisant plus attention à ce qu'il disait.
Il se leva précipitamment, s'approcha du professeur Rogue puis le poussait limite vers la sortie.
_ Mais... Qu'est-ce que-
_ Il faut que nous y allons au plus vite professeur, coupa Harry. Il faut que vous salissiez... Euh je veux dire que vous réfléchissiez de manière créative à une punition adéquate.
C'est ainsi que Harry Potter traina " la terreur des cachots " en dehors de la salle. Direction, plusieurs heures de colle. Si un jour on avait dit à Harry qu'il allait aimé les heures de colle avec le professeur Rogue, il lui aurait rit au nez.
Depuis quelques jours, Severus Rogue était à la limite de s'arracher les cheveux tellement il était au bord de la crise de nerfs. Harry utilisait sans arrêt le prétexte d'une retenue avec le professeur de potion. Résultat, Severus était de mauvaise humeur.
Pourquoi me direz-vous ?
Tout simplement parce qu'il ne ressentait plus ce sentiment jouissif à chaque fois qu'il collait le Griffondor. Il n'arrivait pas à concevoir que ce morveux appréciait le fait d'être en retenue, et rien que l'idée lui donnait la gerbe.
Il ne souhaitait qu'une choses, que tout cela s'arrête enfin.
Il n'était pas le seul à être au bord de la crise de nerfs. Draco Malfoy était devenu une bombe à retardement humain. Voir ses deux énergumènes courir après son Griffondor énervait Draco plus que de raison. Il dégageait une aura meurtrière qui éloignait tous ceux qui avait le malheur de se retrouver près de lui.
Il regardait d'ailleurs ses deux imbéciles roucouler autour de son Harry alors que ce dernier ne souhaitait qu'une chose; manger tranquillement. N'y tenant plus, Draco se leva vivement du banc sur lequel il était assis puis se dirigea vers la table des rouges et or.
Tous les regards furent braquer sur lui, aux aguets. Blaise regardait son meilleur ami s'approcher avec un regard froid qui le tétanisa sur place. Harry regardait son petit ami avancer vers lui de sa démarche virile. Il était sceptique face à l'attitude de Draco. Arriver en face de lui, il jeta un regard si noir à Ceddric que se dernier déglutit.
_ Bouge, dit-il simplement.
L'interpeller s'empressa d'obéir, ceci fait, Draco prit brusquement le bras d'Harry qu'il attira à lui. Le Griffondor n'eut le temps de dire un mot que ses lèvres furent bâillonner par celles du Serpentard. Ils s'embrassèrent passionnément en plein milieu de la grande salle sous le regard des élèves, des professeurs et des entités de Poudlard.
Draco quitta finalement les lèvres de son petit ami.
_ Voilà, maintenant tout le monde sais que tu es à moi, déclara le Serpentard. Que cela rentre dans la tête de tout le monde, ce Griffondor n'est plus sur le marché. Je pense avoir été assez claire.
Il posa un regard lourd de sens à Blaise et Ceddric qui opinièrent du chef dans une parfaite synchronisation.
Depuis ce jour, à part ses amis proches, personnes n'osa approcher le Griffondor de plus de dix mètre. Draco s'affichait avec Harry, limite il se collait à lui comme du chewing-gum. Severus Rogue de son côté ne donnait plus de retenue à Harry. Chose qui avait étonné plus d'un. En revanche, Blaise Zabini et Ceddric Diggory écopèrent d'une retenue auprès de la terreur des cachots car ils étaient les responsable de sa frustration intérieur.
Plus tard, Draco avoua à Harry, un soir où ils avaient bu lors d'une soirée qu'il avait été vert de jalousie de voir deux hommes si près de son petit ami alors que lui ne le pouvait pas.
Comme quoi, la jalousie avait du bon, pensa joyeusement Harry.