Marchant d'un pas pressé dans les couloirs silencieux, Harry n'avait qu'une hâte, rejoindre le dortoir au plus vite. Le couvre feu était déjà passé depuis un long moment, les préfets devaient donc être entrain de faire leur ronde. Mais ce n'était pas pour cela qu'il se hâtait. Loin de là. Comme à chaque cours de potion, toute les excuses étaient bonnes pour le professeur Rogue d'enlever des points aux Griffondors ou encore de sanctionner le brun. Ainsi, Harry avait écopé de trois heures de retenue où il avait dû nettoyer des centaines de chaudrons sales qui, selon lui, avaient été volontairement salis par le maître de potion acariâtre pour lui donner plus de travail. Il était de notoriété public que Severus Rogue détestait le jeune Potter et ce dernier le lui rendait bien. Toutefois, celui qui était son pire ennemi, outre le lord Voldemort, s'avérait être Draco Malfoy. Sa némesis depuis sa première année à Poudlard. Celui qui lui avait fait les pires crasses et qui s'évertuait à rendre chacune de ses années plus horribles les unes que les autres. Ils ne se passaient pas un moment sans qu'on ne les aperçoivent se disputer à chaque cours, se lancer des sorts ou des insultes au détours d'un couloir lorsqu'ils avaient le malheur de se croiser ou encore d'échanger des regards haineux lors des repas dans la grande salle.
Harry détestait Draco Malfoy et Draco détestait Harry Potter. C'était un fait dont tous pouvait attester.
Pourtant, depuis exactement deux semaines et trois jours, les deux némesis ne s'étaient plus disputer. Pire encore, Harry semblait fuir Draco dès qu'il le croisait au loin tandis que Draco courait après le Survivant. Ce qui en choquait plus d'un.
Harry faisait tout son possible pour ne pas avoir à se retrouver face au jeune Malfoy allant jusqu'à se munir de la cape d'invisibilité de son père ainsi que de la carte des Maraudeurs pour éviter de le croisé.
Or, ce soir, il n'avait ni la carte des Maraudeurs ni sa cape d'invisibilité. Il se trouvait dans les couloirs sombres de Poudlard en dehors de son dortoir et pouvait tomber sur le prince des Serpentards à tout moment. Étant donné qu'il était préfet en chef. Harry espérait ne pas tomber sur lui, raison pour laquelle il pressait le pas.
Alors qu'il n'était plus très loin de sa salle commune, il se pensait tirer d'affaire quand tout à coup une ombre surgit subitement face à lui le faisant sursauter de surprise. Il recula de quelques pas tout en essayant de percevoir la personne qui se trouvait face à lui. Quand enfin il arriva à l'identifier, il se demandait si il était maudit par les cieux ou si il était tout simplement malchanceux. Il était pourtant si près du but. Les marches qui menaient à la salle commune des Griffondors n'étaient qu'à quelques mètres de lui. Il n'avait qu'à les gravir, donner le mot de passe à la grosse dame, et se mettre à l'abri dans son dortoir.
Mais malheureusement Merlin semblait en avoir décidé autrement et le voilà pris au piège par celui qui depuis quelques jours le déstabilisait, de par ses sentiments contradictoires à son égard.
Draco Malfoy se tenait fièrement face à Harry. Le regard perçant, il souriait d'un air arrogant. Il avait finalement fini par mettre la main sur sa proie qui avait réussit à lui échapper bon nombre de fois. Mais sa patience avait fini par payer car le voilà maintenant sans la moindre issu pour lui échapper. Le surplombant de toute sa hauteur, Draco le regardait ruminer dans ses pensées et cela ne fit qu'accentuer le sourire sur son visage. Il cherchait une échappatoire, toutefois, Draco n'était pas prêt à le laisser lui échapper encore une fois.
Tu ne m'échapperas plus Potter, foi de Malfoy !
Il se rapprocha de Harry, qui n'eut pas le temps de fuir, se retrouva bloquer entre le corps imposant de l'héritier Malfoy et le mur derrière lui. Levant la tête vers Draco, il ne pouvait calmer les battements frénétiques de son cœur. Il avait même peur que le Serpentard ne l'entende tellement il battait de manière démesuré.
_ Tiens, tiens, dit-il la tête penché légèrement sur le côté avec un sourire en coin dont Harry souhaiterait lui effacer. Mais qu'avons-nous là ?
Cette situation ramena l'élu quelques jours plus tôt.
Il revenait d'un entraînement de Quidditch éreintant et n'avait qu'une seule envie, prendre une bonne douche chaude et se plonger dans son lit pour un long sommeil réparateur. Le lendemain étant le début des week-ends, il avait bien l'intention de s'octroyer une petite grasse matinée avant de s'attaquer à son devoir d'Astronomie. Alors qu'il tournait à l'angle d'un couloir, il se cogna contre quelque chose de dur. Pendant un instant, il se demandait depuis quand il y avait un mur à cet endroit avant de se rendre compte qu'il s'était cogné contre un torse. Il s'apprêtait à s'excuser quand il tomba dans les yeux bleus hivernale terriblement envoûtant d'un certain Serpentard. Ce qui le laissa pantois durant un petit moment avant de se reprendre face à la remarque acerbe de sa némesis.
_ Bah alors Potter, je constate que malgré tes grosses lunettes de rat de laboratoire tu n'arrive clairement pas à voir plus loin que le bout de ton nez.
Pourquoi diable fallait-il qu'il tombe sur Malfoy, pensa Harry avec dégoût.
_ Tu as perdu ta langue Potty ?
_ Malheureusement pour toi, je l'ai toujours la Fouine, lança-t-il d'une voix moqueuse sachant pertinemment la colère qu'il allait provoquer chez sa némesis.
Ce surnom dont les Griffondors lui avait affublé depuis sa mésaventure l'année précédente ne plaisait nullement à Draco qui grinça des dents.
_ Je te conseil de ne pas m'appeler comme ça, dit-il d'un ton menaçant mais qui n'eut aucun effet sur Harry.
Il se rapprocha de lui et Harry se retrouva bien vite acculé contre le mur. Avec un léger sursaut de surprise, Harry essaya tant bien que mal de mettre une certaine distance entre lui et Draco. Tout en se demandant furtivement ce que ce dernier avait en tête, ses yeux rencontrèrent celui de Malfoy. Draco se retrouva alors happé par le magnifique vert émeraude des yeux du Survivant. Ne pouvant s'en soustraire, il ne put s'empêcher de rapprocher son visage de celui de Harry. Rendant la respiration de ce dernier fort désordonné. Ce qui fit sourire le jeune Malfoy, un sourire plus que satisfait. Voir sa némesis déstabilisée le satisfaisait, surtout quand il en était la cause.
_ On a peur, Potter ?
_ Tu aimerai bien Malfoy, répliqua-t-il avec les joues en feu.
Harry ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Depuis quand était-il gêner face à Malfoy ? Cela devait être sans doute parce que son visage se trouvait beaucoup trop proche du sien. Néanmoins, il se doutait que ça ne pouvait pas être dû qu'à cela. C'était plutôt parce que c'était lui. Draco Malfoy. Sa némesis. Il aurait aimé le repousser et lui lancer une de ses pics violentes dont ils étaient accoutumées. Portant, il n'en avait pas la force. Il sentait qu'il avait besoin de le sentir proche de lui. Qu'il ne voulait nullement se retrouver loin de lui.
Alors que l'élu était plongé dans ses songes, Draco le regardait toujours. Comme il était mignon, se disait-il intérieurement. Ses cheveux bruns toujours en batailles, ses magnifiques yeux verts dont il avait hérité de sa mère, ses lèvres pleine légèrement rosés et ses joues colorées de rouge dû à sa gêne. Draco ne pouvait que le trouver fort désirable. En effet, le blond était tombé sous le charme du Griffondor depuis leur première rencontre, et cela bien malgré lui. Il avait été piqué dans sa fierté lorsque ce dernier avait refusé sa poignée de main en première année. Depuis ce jour, il s'était evertué à faire de sa vie un enfer. Draco ne se l'avouera jamais, mais la raison qui le poussait à se disputer avec le brun était qu'il voulait qu'il le remarque. Il voulait faire partie de sa vie même si c'était en tant qu'ennemi.
Or, à présent, il en voulait plus. Il désirait que Harry le perçoive autrement que comme un noble, de sang-pur, arrogant et narcissique, qui se faisait un plaisir de mépriser les gens de basse classe. Draco était certain que c'était l'image dont Harry se faisait de lui.
Baissant ses yeux sur les lèvres du bruns, il ne put s'empêcher d'être tenter par ses dernières qui semblaient l'appeler. Il rêvait d'y goûter depuis un moment mais se retenait afin de ne pas brusquer Harry. Son regard de braise n'échappa guère à ce dernier qui rougit encore plus en le voyant. Il savait que les yeux du blond s'attardaient sur ses lèvres, et étrangement il ne souhaitait qu'une chose : que Draco l'embrasse à lui en faire perdre la raison. Et c'est ce qu'il fit, ne pouvant plus se retenir plus longtemps. Il pressa ses lèvres contre celles du Survivant avec urgence. Il s'évertua à leur faire subir la plus plaisante des tortures. Harry gémit faiblement sous les assauts répéter du Serpentard qui semblait mettre un point d'honneur à l'imprégner de lui. Les gémissement de Harry était une douce récompense pour le blond. Passant ses mains sur les hanches du plus jeune, Draco le rapprocha encore plus de lui tandis que Harry passait ses doigts dans la douce chevelure de son assaillant. En récompense, il reçu un gémissement de la part du Serpentard, qui bien qu'il ait essayé de le dissimulé, ne passa pas inaperçu. Faisant sourire le Survivant contre ses lèvres. Draco mordilla la lèvre inférieure de Harry afin qu'il ouvre la bouche puis y introduit sa langue qui partit de suite à la rencontre de sa paire. L'échange se prolongea alors. Mais comme toute bonne chose avait une fin, ils durent se séparer afin de reprendre leur souffle.
Reprenant peu à peu ses esprits, la réalité frappa tout à coup au visage du Griffondor. Il venait d'embrasser Draco Malfoy ! Mue par une dose soudaine d'adrénaline, il repoussa le torse fin mais fort musclé du Serpentard puis prit ses jambes à son coude. Draco, se sentant encore dans la lune, ne fit rien pour le retenir mais se promit de mettre la main sur lui tôt ou tard.
Depuis, Harry avait tout mis en œuvre pour ne pas se retrouver face à face avec le blond. Entre temps, il avait prit conscience de ses sentiments vis à vis de sa némesis. Sentiment qu'il avait toujours du mal à admettre.
_ Tu réfléchis toujours autant, Potter ? Il me semble que c'est le travail de Granger ça.
La voix rocailleuse du Serpentard le sortit de ses souvenirs. Levant la tête vers lui, Harry ne pouvait s'empêcher de le maudire d'être aussi grand comparer à lui. Draco avait posé sa main droite contre la joue du Survivant et le caressa de son pouce. Harry se sentait déstabiliser. Ce Serpentard prétentieux, arrogant et imbus de sa personne ne pouvait être autant enclin à la douceur. Oui, Harry détestait Draco mais il se rendit compte avec consternation que cela n'était plus comme avant.
Aujourd'hui, c'est différent. Je me sens différent, pensa-t-il.
Alors, décidant de se montrer courageux, il se mit sur la pointe des pieds et posa ses lèvres contre celles de sa némesis. Ce dernier, bien que surpris par le geste de Harry, reprit tout de même contenance et répondit à son baiser. Il prit bien vite le dessus sur leur baiser. Il entoura le brun de son bras droit afin de l'attirer plus à lui. Dans une étreinte dont on pouvait ressentir la peur qu'il ne lui échappe. Mais Harry n'avait pas l'intention de le fuir cette fois, il le fit d'ailleurs comprendre en entourant ses bras autours du cou du jeune Malfoy. Cela le fit sourire contre les lèvres du Griffondor. Il se sentait heureux. Mais les mots qu'il lui chuchotera ensuite acheva de le rendre fou de bonheur. Harry, voulant reprendre son souffle, se sépara de lui tout en restant lover dans ses bras puis lui dit :
_ Je t'aime, Draco.
Les yeux plongés dans le vert brillant de Harry, le Serpentard sentait son sourire s'agrandir. Collant son front contre celui de Harry, il lui répondit :
_ Moi aussi, je t'aime, Harry.
Et le baiser reprit de plus belle. Cette nuit là, deux personnes rejoignèrent leur salle commune respective avec un sentiment de plénitude, un sourire niais ornait leur visage.
Le lendemain, tout le monde mangeait tranquillement dans la Grande Salle. Deux élèves étaient au abonnés absents mais leurs amis respectifs ne s'en faisaient nullement. Harry s'étant réveiller tard à cause de sa retenue de la veille devait encore être sous la douche tandis que Draco, quant à lui, devait encore être entrain de se faire beau devant le miroir. Toutefois, personne ne s'attendait à ce qui allait suivre. Severus Rogue, qui se sentait heureux de la punition qu'il avait affligé à l'élu la veille, était persuadé que rien ne pouvait entacher son humeur du jour. Quand il aperçu le dit Griffondor en question aux portes de la Grande Salle. Severus recracha le thé, dont il s'abreuvait joyeusement quelques secondes plus tôt, et ouvrit grand les yeux exorbités.
Dites-moi que je rêve ! S'exclama-t-il intérieurement tout en se frottant les yeux.
Tous les regards s'étaient tournés vers lui. Les élèves étaient ébahis. Jamais ils n'auraient cru voir leur professeur de potion dans cette état. Lui qui ne laissait jamais rien paraître, Ron et Seamus trouvaient que ce jour-là étaient à marquer d'une pierre blanche.
Albus Dumbledore ne put s'empêcher d'afficher un air amusé sur le visage, il n'aurait jamais cru voir une tel expression sur son visage.
_ Que vous arrive-t-il donc Severus ? L'interrogea-t-il.
La chauve-souris des cachots, ainsi nommé par les élèves, se trouvant encore dans l'incapacité d'émettre un quelconque son, se contenta de pointé l'entrée de la Grande Salle du doigts. Bientôt tout les regards convergèrent vers cette direction, souhaitant voir cette chose qui était à l'origine du choc chez leur professeur.
La surprise fut général, au seuil de la porte de trouvait un Draco Malfoy qui roulait une pelle du siècle, sans aucune pudeur à Harry Potter.
Cet act causa l'évanouissement de Ron, la crise d'hystérie de Pansy, le dénie chez Blaise, la joie chez Hermione mais surtout le choc cérébral chez Severus Rogue.
Le professeur McGonagall était sans voix alors que le vieux directeur se disait qu'il allait avoir du changement entre les deux maisons opposés. Il avait hâte d'y assister.
En attendant, nos deux protagonistes se fichaient royalement de l'avis des autres, ils étaient dans leur bulle d'amour, et ne voulaient pas en sortir.
_ Je t'aime, mon élu, susurra Draco.
Un immense sourire vint manger le visage de Harry puis il répondit :
_ Je t'aime, mon dragon.
