Chapitre 6

Réponse à Delphine.G : Merci beaucoup pour tes commentaires ! Je ne peux ni approuver, ni réfuter ta théorie mais j'ai beaucoup aimé la lire, n'hésite surtout pas à en laisser d'autre ) En ce qui concerne le rythme de publication je poste les nouveaux chapitres de mes fanfictions le lundi (si j'ai pas oublié quel jour on est). Bonne journée !

Si Bucky devait compter un seul point commun entre son défunt meilleur ami et Ved'ma, ce serait leur haine éternelle de l'injustice. C'est pourquoi il attendait sa rencontre avec John Walker avec impatience, il était certain que cela ferait des étincelles, et quelles étincelles ! L'homme prononça seulement une phrase et elle le détestait déjà.

— Karly Morgenthau est trop dangereuse pour vous, vous êtes pas de taille pour l'affronter ! les appela un homme en pleine rue, Walker donc.

— Ah ! Vous avez fais comment cette fois ? demanda Buck.

— Tu crois que deux Avengers ça peut se balader dans les rues sans se faire tweeter, s'étonna Battlestar.

Sans ce soucier une seule seconde des deux inconnus avançant droit vers eux, Hermione continua sa route. Elle connaissait les types dans leurs genres, le genre super-héros qui s'y croit, ses deux ex-meilleurs amis représentaient un pourcentage élevé de cette génération de héro.

— C'est terminez vos entourloupes ! Vous allez commencer par nous dire pourquoi vous l'avez fais évader !

— Il est sortit tout seul comme un grand, ironisa Buck.

— Il vaudrait mieux que tu es une explication en béton !

Cette phrase, agressive, n'étonna pas Sam. Ce qui en revanche s'en chargea fut la violence de Walker dans ces gestes : il poussa Buck sans ménagement vers l'arrière. En moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer « sorcière flippante », Hermione se trouva devant le nouveau Captain America et lui tordait le poignet dans une position fort peu agréable.

Une aura pesante s'abattit sur toute la rue, les touristes changèrent de trottoir et les habitants refermèrent précipitamment leur fenêtre.

— Si tu ne veux pas perdre ton bras, tu as tout intérêt à ne jamais recommencer ça, avertit-elle.

Un grondement sourd s'échappait de Ved'ma. Tâchées de noir ses iris tueraient de frayeur n'importe qui, mais Walker (et son égo-surdimensionné) ne se laissa pas abattre. Son ami quant à lui recula de plusieurs pas, la surprise marquant ses traits.

— Ved'ma… prévient James.

Elle relâcha l'homme, celui-ci manqua de s'effondrer par terre tandis qu'elle le poussait en arrière. Merlin, Hermione essaya de se persuader qu'elle aurait réagi exactement de la même manière pour Sam, cependant elle savait que se mentir à soi-même ne lui allait pas au teint.

— Tu t'es trouvée une garde du corps Barnes ? Le sérum de super-soldat ne te suffisait plus ?

— John arrête… Tu ne l'as reconnais pas ?

— Non je me souviendrais avoir rencontré une aussi jolie fille.

— Hermione Granger. Génie. Héroïne. Super-sorcière. Décrété Lycanthrope. Mercenaire. Ministre. Pour plus ample information veuillez vous référer au nombre de meurtre à mon actif, se présenta-t-elle une moue méprisante sur les lèvres. Ah ! Et la jolie fille t'emmerde Captain de Wish, Steve sera toujours le cul de l'Amérique à mes yeux.

Zemo jubilait dans son coin, à deux doigt de sortir le pop-corn, il frappa gentiment dans le dos de Sam s'étouffant de rire. Même super-grincheux souriait, chose rare.

Passant, en toute amitié bien sûr, son bras sur les épaules de la demoiselle Bucky alimenta la rage de Walker avec son petit air arrogant. Hermione ne se soustraie pas à son touché, comme elle en avait repris l'habitude la veille, toute aussi insolente elle enroula le sien autour de ses hanches et attrapa un couteau dans sa poche pour le montrer aux messieurs.

En toute honnêteté cela ne déplaisait pas du tout à Bucky, avoir son corps collé à celui de la sorcière fut toujours un plaisir coupable.

— Désolé Madame la Ministre il recommencera plus, promis Battlestar dont le véritable nom échappait totalement à la brune.

— Mais… Ils ont aidé Zemo à s'échapper de prison ! Comment pouvez-vous désobéir sciemment à la loi ?! Et putain comment avez-vous eu du super sérum ?

— Les gars… C'est moi ou cet abruti manque de respect à Mione ? demanda Sam essoufflé par son fou rire.

— Ouai. Tu sais Ved'ma ça fait longtemps que je n'ai pas vu la louve noire… Et si tu t'organisais un buffet à volonté ?

— Tu parles ! Il serait immangeable celui-ci.

— Je sais où est Karly, changea soudain de sujet Zemo concentrant les regards des deux américains sur sa personne.

À croire qu'il était le seul adulte ici, à sentir les emmerdes arriver plus vite que son ombre. Hermione profita de cet instant pour se détacher de James, attrapa la paume de sa propre arme wakandaise et attendit le prochain faux pas d'« Amazon Captain ». Le regard qu'elle leur lançait rappela à Zemo celui d'un animal sauvage jouant avec sa proie, inutile de préciser qu'il adorait ne plus être la victime de son courroux.

— Où elle est ? demanda Walker, leur crachant à moitié aux visages.

— À des obsèques, on va y aller et tenter de lui faire entendre raison, annonça Sam.

— Les gars on est plus au stade où on peut la raisonner, cette fille a fait sauter un immeuble avec des gens dedans, si on y va sans rien elle va nous tuer.

Bucky haussa les épaule, totalement indifférent face à la mini super-soldate, il saurait se débrouiller si ça tournait mal.

— Ton partenaire va se retrouver seul avec des supers-soldats et ça te fait rien ? tenta Walker.

— Il a déjà fait plus dur et c'est pas mon partenaire.

— Et je serais là, précisa Ved'ma.

— Hourra on est sauvé ! La petite amie de Barnes va arranger les choses en claquant des…

— Oh tient voilà ma petite associée, dévia Zemo en apercevant une fille d'une dizaine d'année se dandinant d'un pied sur l'autre à quelques mètres.

Cela évita sans aucun doute que Walker se retrouve avec des dents en moins, ou une jambe selon le point de vue. Battlestar ne cessait d'observer l'ex-Ministre à la dérobé, bien trop impressionné pour lui adresser la parole. Il avait suivit l'actualité magique Anglaise en apprenant qu'une héroïne de guerre prenait la tête du gouvernement et bon sang cette femme était beaucoup trop badass pour exister.

Il oubliait, comme beaucoup, qu'Hermione était simplement humaine avec des émotions et non pas un robot. Ce qui figea le jeune homme en apercevant le doux sourire sur le visage dénué d'émotion de la sorcière. Le même qu'elle adressait aux petites ombres qui la suivaient partout durant les conférences de presses.

Tient c'est pour toi et ta famille,… N'oublie pas, ne fais pas confiance aux garçons derrière moi, confia le baron à la fillette en letton.

Zemo ne me force pas à te botter le cul pour tes âneries.

— J'aurai essayé, maugréa-t-il.

Hey miss tu veux bien nous guider jusqu'au lieu de l'enterrement s'il te plaît ?

Acquiesçant la gamine amena le petit groupe dans un bâtiment à dix minutes à pieds. Walker était définitivement une tête de con, avant même que James puisse ouvrir la bouche Zemo se retrouva menotté et le bougre d'abruti tentait de dissuader Sam de partir.

— Écoutez-moi bien Walker, vous n'allez pas bouger d'ici et si je vois votre gros cul plein de graisse s'approcher de Karly je vous le botterai moi-même jusqu'en Amérique, clair ?

— Limpide madame, intervient Battlestar. John laisse-les ils savent ce qu'ils font…

— Vous avez dix minutes, pas une de plus après j'interviens.

— Elle t'aura prévenu mon pote, lança Sam.

Quittant le côté du loup blanc sans un regard en arrière, la sorcière resta sur ses gardes jusqu'à voir de ses propres yeux la gamine au super-sérum. Une ado. Putain. Elle savait pourquoi elle faisait ça, elle comprenait mais… Si les sorciers mettaient la main sur elle, sur ses amis, ils n'hésiteraient pas à la traiter de monstre ou pire ! À la mettre sous impérium pour leur propre service.

Karly les aperçut, lui adressant un regard. Sam réfléchissait à toute allure à la manière de s'y prendre avec elle. Il n'était pas à l'aise avec les ados, avec les soldats oui mais Karly était loin d'être une soldate comme une autre. Plus il réfléchissait, moins il était cohérent, il décida alors d'arrêter de penser. Cela irait au feeling, ça irait.

L'« ex-colocataire » de Barnes à côté de lui restait de marbre, pas une seule émotion passait sur son visage, il faudrait qu'il pense à lui demander comment elle se débrouillait pour faire ça, même Natasha ne réussissait pas aussi bien à cacher ses réactions.

Lorsque la salle fut vide, l'avengers et la paria rejoignirent la jeune femme. Hermione n'effectua aucun geste brusque, Sam pouvait s'appuyer sur sa force de caractère si besoin, il le savait.

— Je vous ai aperçu là-haut, commença la rouquine.

— On veut seulement vous parler, toutes mes condoléances.

Immédiatement Karly se tendit et Hermione laissa échapper un soupir, peut-être qu'elle aurait du venir seule finalement, Sam ne savait pas parler aux femmes.

— Épargnez-moi vos formules de politesse !

— J'ai également perdu des personnes que j'aimais. On est pas obligé d'aller à la violence.

— C'est eux qui ont commencé quand ils nous ont chassés et nous ont parqués dans des camps.

— Tuer ne rendra pas le monde meilleur.

— Soit vous êtes supra intelligent soit vous êtes giga optimiste.

La fille fixa la drôle de femme brune qui n'avait pas dis un mot depuis son arrivée, celle-ci riait à gorge déployée et c'était bien la première émotion qu'elle laissait transparaître depuis le début de l'entretien. Essuyant une larme sur sa joue la femme regarda son collègue :

— Elle a pas tord Pigeon, tu es beaucoup trop optimiste pour ton propre bien. Hermione Granger, vous êtes ?

— Karly Morgenthau.

C'était une simple formule de politesse, une formule qui fit du bien à la jeune et ça Falcon put le lire sur son visage. Hermione ne la considérait pas comme un ennemi, encore moins comme un ami, elle agissait avec une neutralité bienfaitrice.

— Ils pensent que t'es une suprématiste, continua Sam.

— C'est complètement idiot ! Tout ce que je fais c'est pour mettre fin à la suprématie !

— Vous reste-t-il du sérum Karly ? demanda Hermione

— Oui et alors ?

— Tu comptes agrandir ton armée ? Tu réalises que tu tues des innocents ?

Sam venait de mettre les deux pieds dans le plat.

— Ils sont pas innocents, s'il voulait pas mourir fallait pas se mettre sur mon chemin. Non, non, c'est pas du tout ce que je voulais dire c'est vous qui m'avez poussé à… je me bats contre les personnes qui tentent de s'emparer de notre pays Sam, qu'est-ce que vous attendez pour les stopper !

— Écoute ma grande, commença la sorcière. Tu sais qui a fait son coming out pendant le snap ? Les sorciers. Je suis une sorcière. Et tu sais ce que les sorciers font aux super-soldats ? Ils les traquent, ils les isolent et les enferment car pour eux nous sommes des loups-garous, des créatures dangereuses. Tu as l'air d'être une fille bien, tu veux te battre pour ce en quoi tu crois comme je le voulais pendant ma guerre mais tu t'y prends mal. Ta méthode n'est pas la bonne, tu uses de violence alors qu'il faudrait de la diplomatie.

— Vous avez le sérum ? balbutia Karly ne comprenant rien.

— J'ai été une prisonnière, un cobaye, je devais mourir pour permettre au clan adverse de devenir plus fort. Mais la question n'est pas là Karly… Tu vous mets en danger tes amis et toi en vous exposant, sans compter James et moi. La seule chose qui m'a épargné les laboratoires scientifiques est la débilité de mes anciens amis, ils étaient persuadés que j'avais été violé par un loup-garou. Tu n'as pas cette « chance ».

Sam ne sût quoi rajouter à ça, il ignorait que la situation de la sorcière était si précaire dans son monde. Avait-elle vraiment peur de se faire disséquer par son propre peuple ? D'après les dires de Buck, ils en seraient bien capables.

— Vous mentez, nia la rouquine.

Adossé au mur, Bucky surveillait les allés et venus de Walker dans la pièce. Le nouveau Captain martelait le sol de ses talons, ses traits hargneux ne se déridaient pas et il refusait de s'arrêter plus d'une minute pour laisser en paix les nerfs du loup blanc.

— Non je le sens pas votre truc, ils vont se faire tuer.

— Il leur reste sept minutes soit tranquille.

— Ne me parle pas comme ça avec ton petit air supérieur ! Bon j'en ai marre, j'y vais !

Il pouvait tenter de passer la porte, malheureusement pour lui Bucky n'était pas de cet avis et le bloqua avec un regard noir.

— Aller c'est facile pour toi avec tout ce sérum qui coule dans tes veines, tu veux vraiment avoir leur mort sur la conscience ? Tu y tiens si peu à ta copine ?

— Ma copine, comme tu dis, est parfaitement capable de les protéger tous les deux sans échapper une goûte de sueur, alors tu te calmes et tu la fermes… Oh le con ! WALKER ramène ton cul !

Hermione entendit James hurler avant de voir apparaître l'idiot bond.

Karly parlait, les injuriait de traître, mais elle n'eut pas le temps de bouger que la brune la poussa en arrière lorsque Walker se jeta sur elle. Étonnée, elle observa la sorcière se battre avec le capitaine.

— Casse-toi de là Karly ! Dépêche-toi !

Sam la laissa partir, il aidait la sorcière à contrôler le blond et en moins de quelques minutes Walker se retrouva inconscient par terre.

— Merde ça me démangeait de lui coller mon poing dans la figure, sourit Falcon en bougeant sa main après un magnifique crochet du droit.

— Ne te réjouis pas trop vite, elle ne nous fera plus confiance après ça.

— Mais au moins tu as pu lui parler, aller vient Louve noire on va essayer de retrouver ton gars.

— Ce n'est plus mon gars.

— Il faudrait peut-être vous mettre d'accord sur la question alors.

Bordel. Hermione ne s'attendait pas à un tel massacre en retrouvant Zemo, la jeune super-humaine s'enfuie blessée tandis que l'homme sautait à pied joint sur le super-sérum. Une colère sourde grimpa contre le baron, sans attendre elle l'agrippa par le col pour le secouer.

— Vous ne deviez pas lui faire de mal Zemo ! lui hurla-t-elle dans l'oreille.

Des postillons sur le menton, bleu sous le manque d'oxygène, il fallut toute la force de Battlestar, Falcon et du loup blanc pour la dégripper.

— Hey ça va poupée, il a fait ce qu'il pensait être juste.

— Juste ? Mais James tu ne comprends rien ! Nous sommes des abominations pour lui, après Karly et ses amis c'est nous qu'il essayera de tuer, encore !

Sans rien dire, le brun l'attrapa, la décrocha une bonne fois pour toute de Zemo et la colla contre lui. Bucky pouvait affronter beaucoup de chose, mais le regard noir de Ved'ma ? Non. Il détestait en être la cible.

— Buchanan tu-me-lâches ! demanda-t-elle sèchement.

— Non, d'abord tu te calmes.

Tendue comme un arc la femme mit un moment avant de se détendre entre ses bras, Zemo recevait les premiers soins grâce à Sam donc aucun d'eux ne firent attention à l'acolyte de Walker. La dernière fiole de super-sérum entre les mains, Lemar prit ses jambes à son cou à la recherche de son meilleur ami.

Finalement le groupe regagna l'habitation du baron, celui-ci avait regagné sa chambre un sac de glace sur la tête en demandant à ce qu'on le laisse tranquille. Sam tapait à l'ordinateur sur la table à manger tandis que les supers ne se quittaient pas des yeux. À l'opposé l'un de l'autre sur le canapé, ils jouaient à une bataille de regard sans merci, devant eux les restes d'un jeu de dame résidaient : cela faisait bien longtemps qu'ils avaient abandonné la partie !

— C'est flippant la manière dont vous vous regarder ? Je sais pas si vous voulez vous étriper ou vous sauter dessus, intervient Sam arrachant sa concentration à la sorcière.

— J'ai gagné tu t'occupes de la vaisselle ce soir !

— Putain Sam ! T'étais vraiment obligé de l'ouvrir ? maugréa-t-elle.

Le Pigeon pouffa derrière elle, les bras croisés sur la poitrine Hermione sentit plus qu'elle ne vit le canapé s'abaisser à côté d'elle.

— Boude pas Ved'ma c'est le jeu, et puis toi et moi savons que tu peux utiliser un peu de magie, susurra James à son oreille.

Ils restèrent tout aussi proches. Bucky jeta son bras par-dessus les épaules de la louve noire devant une émission idiote. Ce n'était pas passionnant mais cela suffisait à les garder occupé en attendant que Sam leur trouve des informations prometteuses, rien ne servait de s'affoler dans tous les sens, ils perdraient juste de l'énergie.

Des boucles chatouillant sa peau, la tête de Ved'ma sur son épaule, Bucky jura qu'elle s'était endormie. Sam les avait rejoint sur le canapé, à l'opposé d'eux (soit disant le non-couple dégageait trop de phéromone pour sa pauvre personne), lorsqu'un vacarme inhumaine se produit dans l'entrée. Sans même lever les yeux vers l'ennemi, accusant le sursaut de la sorcière, le brun attrapa son couteau de hanche et manqua de le balancer au hasard.

— Bon Merlin merci ! cria une petite femme replète.

Surprise, Hermione saisit le manche de l'arme avant que James ne le lance. Devant ses yeux se tenaient Molly Weasley, Drago Malfoy et une petite silhouette en pleine crise de panique. Son cœur manqua de s'arracher de sa poitrine en voyant la peau tuméfié, en entendant la respiration douloureuse et les sanglots déchirant. Elle expédia le câlin intrusif de son ex-belle-mère.

Ved'ma accourut vers le jeune homme, il portait un petit garçon qu'elle lui arracha des bras.

— Bonjour à toi aussi Granger, la piqua-t-il.

— Ma… Ma… Ma… hoqueta l'enfant.

La rouquine pleurait, Sam se sentait mal à l'aise et Bucky laissa Ved'ma s'occuper de la petite chose. Elle le porta contre sa poitrine, se rasseyant sur le canapé elle le berça doucement.

— Tout va bien trésor je suis là, tu es en sécurité. Calme ta respiration sur la mienne, voilà comme ça, tu t'en sors très bien Severus.

À sa manière, Ved'ma réussit à calmer l'enfant. Bucky manqua presque de s'endormir lorsqu'elle chanta une berceuse magique, il y a très longtemps maintenant l'homme se souvient qu'elle lui chantait exactement la même chose pour le calmer. Pas plus âgé que six ans, le gamin s'endormit contre son sein, le pauvre petit pleurait même dans son sommeil, s'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage.

Furieuse, Hermione se retourna vers Malfoy pâle comme un linge.

— Que s'est-il passé ? grinça-t-elle.

— Ginny lui a donné un gâteau bourrée de fraise, renifla Molly. Elle ne savait pas quoi faire de lui, elle l'a jeté dans mes bras et m'a dit qu'elle le rechercherait dans trois jours quand il aurait terminé son « cinéma ». Je suis désolée Hermione, tellement désolée… Je n'arrivais pas à calmé sa crise de panique, Drago s'est occupé de l'allergie mais j'étais impuissante…

— Ça va Molly, tu n'y es pour rien.

Ce n'était qu'un souffle, un souffle trahissant beaucoup. Incapable de la voir aussi malheureuse, même si son visage n'en montrait rien, Bucky posa sa main sur sa cuisse en guise de soutient.

— Granger, Nott te fait savoir que ta cible n'a aucun contact avec le monde magique pour le moment… Et en parlant de cible j'ai commencé le dossier Potter, commença Malfoy.

Surprise Hermione redressa la tête vers son bourreau d'école.

— Pourquoi avoir changé d'avis ? Ta mère est morte à cause de moi.

Une vérité que ni l'un, ni l'autre n'abordèrent depuis le 2 mai 2008. Après son énième trahison, comprenant que sa sœur ne servait plus le seigneur des ténèbres, Bellatrix Lestrange tua son propre sang sans une once de remord.

Hermione s'en sentait coupable, si Narcissa ne l'avait pas aidé dans sa fuite, l'autre folle ne l'aurait pas assassiné.

Ce fut seulement ses mots qui débloquèrent les souvenirs de Bucky. Malfoy. Ce type était l'ado du manoir, celui qu'il avait du enfermer dans sa chambre avant que le Docteur Melwin et lui n'expérimente sur la « prisonnière ».

— T'es vraiment une idiote Granger. Ma mère est morte pour ce qu'elle pensait juste, pas pour toi. Et je suis navré de devoir te le dire mais ce n'est pas la première fois que ça arrive, désigna-t-il l'état catastrophique du garçon. Ginevra le fait exprès, elle empoisonne son fi… Ton fils, rectifia-t-il. Écoute, si ça n'avait été qu'une histoire de punition injuste je serais resté à l'écart des problèmes « Potter » mais là… Je suis médecin, et c'est clairement de la maltraitance. Nott et moi commençons à constituer un dossier contre eux mais je ne te cache pas que ça sera compliqué avec ton statut de lycanthrope non déclaré.

En effet, de beau bleu apparaissait sur la peau du petit garçon, donnant une colère noire à plus d'un homme dans la pièce.

— Ok… On en reparle demain matin. Merci de me l'avoir amené, je vais le coucher.

Facilement, Hermione se redressa du canapé s'assurant que la petite chose dans ses bras ne bouge pas d'un iota, elle grimpa les marches une par une, sachant que James ne la quittait pas des yeux au cas où elle tomberait.

— Je peux savoir ce que c'est que ce bordel ? demanda Sam. Vous êtes qui bon sang ?

— Drago Malfoy, millionnaire, sang-pur, médicomage, ex-pire ennemie de la miss-je-sais-tout. Je suis en charge de monter le dossier médical de Severus.

— Et pourquoi Hermione ne pourrait pas avoir sa garde même avec un dossier en béton ?! Elle a l'air super avec les gosses, elle grogne pas, mord pas, n'insulte pas,… Bon des fois elle est un peu sauvage à sauter sur le premier méchant venu pour tenter de l'égorger mais ça va, c'est juste un chat sauvage !

— Parce que personne ne croit que c'est un super soldat, réfuta la petite rousse. Notre monde tout entier pense qu'elle est une lycanthrope dans le déni et ils ne laisseront jamais un enfant à la garde d'un lycanthrope, qu'elle soit devenue ministre pour eux ou non, qu'elle les ait sauvé ou non.

— Certains sont de son côté, mais par rapport à la garde pro-sang-pur ils ne valent rien.

Il n'écouta pas un mot. La colère bouillait dans ses veines, il connaissait l'histoire, du moins il l'avait déduite mais ça ? Ça lui donnait des envies de meurtres. Bucky comprit enfin pourquoi elle était si désorientée lorsqu'il la trouva à Baltimore : on lui avait arraché sa vie, deux fois, d'abord durant le snap puis au retour des snappés. C'était injuste.

À peine Ved'ma disparut-elle de la pièce qu'il renversa la table dans un excès de rage, la femme rousse sursauta violemment.

— Votre monde a gâché sa vie, grinça-t-il.

Sam put noter l'exact moment où Mme Weasley reconnut le soldat de l'hiver, mais contrairement à ce qu'il pensait elle ne se mit par hurler et ne partit pas en courant. Il n'eut pas le temps de dire « bouclier », Buck se retrouva attaqué par une étreinte typiquement Weasleyenne.

— Merci d'avoir pris soin de ma petite Hermione. Nous avons fait d'innombrable erreur dans le passé, la rejeter en tête de liste, sans vous et les Lupin j'ignore ce qu'elle serait devenue. Vous lui avez redonné le sourire alors merci.

Le pauvre type ne savait pas quoi faire de ses bras, heureusement Mme Weasley le lâcha rapidement et annonça qu'elle cuisinerait pour eux ce soir. Sam haussa les épaules, ne sachant quoi répondre à la terreur rousse. Il vit bien le regard inquiet de l'ex-assassin sur les escaliers, Buck crevait d'envie de monter voir sa sorcière, alors il allait lui en laisser l'occasion !

— Va la voir, je vais leur tirer les vers du nez en attendant.

Pas un seul autre mot ne fut échangé. Bucky grimpa les escaliers quatre marches par quatre, passa devant la chambre de Zemo qui lisait un roman et s'arrêta devant la porte fermée de la brune.

Toc-toc.

— Entre.

Allongée dans son lit, Hermione observait le jeune Severus dormir, elle ne douta pas un instant sur l'identité du visiteur et continua de ranger les mèches de jais bouclés derrière les oreilles du petit garçon. Six ans. Il avait à peine six ans et vivait un enfer. Elle ne voulait pas y croire, elle qui jura de l'aimer et de le protéger comme si elle était sa vraie maman…

« Perdu. Ils avaient perdu. Thanos venait d'effacer la moitié de chaque espèce, il venait d'anéantir tant de vie, tant de famille, Hermione en dégobilla. Entre les plantes vertes et le sang, elle regarda sans bouger l'endroit où James l'appela pour la dernière fois : il était parti en poussière. Steven tenta de l'aider, de la redresser, de lui parler, mais seule une douleur sourde battait contre sa tempe, si bien qu'elle s'évanouit.

Trois jours plus tard, on lui annonça le bilan des morts, Rogers était retourné à New York sans attendre, se sentant trop coupable pour attendre son réveil. Il n'en fallut pas plus pour qu'Hermione prenne sa décision, elle embrassa rapidement Ramonda, sachant d'avance qu'elle ne parviendrait pas à rentrer chez eux sans se mettre à pleurer.

Tu seras toujours la bienvenue louve noire, lui assura-t-elle.

À bientôt.

Cela sonnait comme un adieu. Rapide, Hermione fabriqua un portoloin jusqu'à une maison de Baltimore, sa maison de secours. L'endroit ne ressemblait à rien, était à peine viable mais elle s'en moquait : James avait disparu, elle pouvait bien mourir maintenant cela ne changerait rien.

Rien ? Je ne crois pas car à peine mit-elle un pied dans le salon que sa cheminette s'éclaira d'une belle teinte verte accueillant ainsi la voix d'un enfant en pleure.

Marraine tu es là ? Mamie est toujours pas rentrée… Où est-ce que tu es ? J'ai peur tout seul.

Ted ! Ted recule-toi de la cheminée j'arrive.

Une seule petite voix faible parvient à la ramener à la réalité, à la sortir de son tourment. En sortant de la cheminée pour atteindre la demeure des Tonks, une petite boule pleureuse lui sauta dessus, complètement chamboulée. Teddy lui expliqua alors qu'Androméda était partie aux courses et n'était jamais revenu… Elle était devenue poussière, comme tous les autres.

Et ton parrain ? Tu as essayé de le joindre ? demanda la jeune femme espérant qu'Harry n'ait pas également disparu, Ginny ne s'en remettrait sans doute pas.

Non…

D'accord, accroche-toi louveteau on va voir parrain.

Attend Marraine… Il est où oncle Bucky ?

Il a… disparu aussi. Mais ne t'en fais pas d'accord, je suis certaine que les Avengers trouveront une solution bientôt.

C'était faux mais le garçon de dix ans avait besoin d'être rassuré. Malheureusement le sourire sur son visage ne dura pas, le 12 square Grimmaud voyait toutes les lumières allumées, des bouteilles jonchaient le sol et des pleures se faisaient entendre de l'étage.

Harry ? Mais qu'est-ce qui t'arrive…

Ahhhhh Hemoniiiie, tu es là ! Va me rechercher une bière steuplaiiiit, Gin elle a fait pouuuf ! Et James est parti ! Et j'arrive pas à me lever pour chercher ma biiiière.

L'homme était saoul, avachi dans le canapé, ses yeux étaient vitreux, tant qu'il en effraya Teddy. La brune se contenta de lui lancer un regard méprisant, comment pouvait-il laisser son fils pleurer à l'étage pour boire comme un trou ?

Montant les étages les uns après les autres, Hermione paniqua en comprenant où se trouvait le petit garçon : dans la baignoire pleine d'eau entrain de se noyer.

Oh mon Dieu… Albus, Albus trésor regarde-moi, regarde tante Mione. Oui c'est ça tout va bien je suis là, Ted va me chercher une serviette s'il te plaît.

Est-ce qu'il va bien ? demanda Edward.

Plein de larme, suffocant, le bébé s'agrippa à elle. Hermione remercia son filleul et entoura le tout petit avec le tissus pour le réchauffer, Merlin seul sait combien de temps elle passa assise sur le carrelage de cette salle de bain à rassurer Edward sur l'état de son parrain, à cajoler les deux enfants que tout irait bien. Merde Albus Severus n'avait même pas un an ! Comment Harry avait-il pu l'oublier dans le bain ?!

Je vais m'occuper de vous les garçons, je vous le jure vous grandirez en étant aimé.

Elle connaissait les nuits sans sommeils, ce n'était pas une nouveauté, elle n'imaginait seulement pas qu'elle soit à nouveau du aux enfants et non pas à une nuit torride. Debout, portant Sev' dans ses bras, Ted accroché à sa jupe pour ne pas la perdre, la nouvelle Ministre de la magie revenait d'une conférence de presse et se dirigea dans son bureau.

Au diable. Qu'ils aillent au diable ! Après tant d'année à fuir les britanniques pour éviter la prison, ils la supplièrent à genou de reprendre le ministère partant en lambeau. Lycanthrope ou pas, aujourd'hui ils s'en moquaient comme de l'an quarante. Affalée dans sa chaise de bureau, Hermione laissa Severus à Teddy, âgé respectivement de deux et onze ans, les garçons s'entendaient bien, assez pour qu'elle puisse les laisser jouer pendant qu'elle travaillait.

Comme d'habitude un patronus apparut dans son bureau à l'improviste, Nott souhaitait la voir dans les plus brefs délais : Harry s'était encore rendu au travail saoul. Un an et demi après le départ des snappés, l'homme n'avait pas décuvé, bien au contraire il ressemblait à un déchet ambulant et était incapable de se reprendre en main. Ce n'était pas faute d'avoir essayer de l'aider, mais Hermione ne pouvait sauver ceux qui ne voulaient pas l'être. Elle se contenta alors d'élever les enfants, les garder loin de leur parrain et père pour plus de sécurité. De temps à autres, une matinée toutes les semaines, la brune s'accordait du temps pour elle ou du moins pour son compte en banque, elle partait à la traque d'une pourriture et déchainait toutes ces émotions refoulées sur eux.

On a un problème Granger, annonça Nott en pénétrant dans la pièce sans même toquer trois autres personnes derrière lui.

Pâlissant à la vue des assistants socio-magiques, la femme de maintenant trente ans comprit que le service de l'enfance avait eu vent de la situation d'Albus Severus Potter ou plutôt de l'alcoolémie évidente d'Harry.

Je ne vous le laisserai pas, dit-elle simplement.

Edward, grand garçon qu'il était, sortit sa baguette et en menaça les nouveaux arrivants, la petite chose baveuse qu'il aimait appeler son frère derrière lui.

Miss Granger…

Mme la Ministre pour vous. La moitié d'entre vous m'avez supplié à genou de reprendre le poste alors appelez-moi par mon titre je vous prie. Mr Potter ne s'occupe pas des enfants, il ne leur fait aucun mal, ne les touche pas, ne leur parle pas, il se contente de les ignorer et de boire. C'est violent j'en suis consciente, mais je m'occupe d'eux chaque minute, de chaque heures et de chaque journée. Ce sont MES enfants. Je me battrai pour eux s'il le faut.

On ne vous en demande pas tant, assura un homme septuagénaire anciennement retraité. Tout le monde sait à quel point vous les aimez, vous les trimballez partout, c'est pour ça que Théodore ici présent a trouvé une solution qui irait à tout le monde.

La brune se retourna vers son ami, et amant d'un soir par mois. Il haussa simplement les épaules et débita son plan à toute allure.

Tu es déjà la marraine de Lupin, c'est pas le problème on t'a juste transféré sa garde complète mais pour Potter on ne peut pas alors je te propose un truc : l'adoption de sang.

Quoi ? Mais Ginny ? Tout son ADN sera radié de l'organisme de Severus ce n'est pas une décision à prendre à la légère ! Imagine si elle revenait ? Et il faut l'accord de ses parents et d'Harry !

Vous êtes trop optimiste Mme la Ministre, intervient une grande femme aux cheveux blonds, mais votre inquiétude pour la mère de cet enfant est tout à votre honneur. Nous avons étudié les solutions qui s'offraient à vous, malheureusement c'est bien la seule qui vous permettrait de garder l'enfant malgré votre lycanthropie.

Je ne suis pas…

On le sait Déchue ! Mais le monde sorcier est accroché aux journaux de Skeeters, alors c'est oui ou non ? Décide-toi.

Ne me parle pas comme à tes gardes du corps Nott, je ne suis pas un chien ! le disputa-t-elle. Et ma réponse est oui. Bien sûr que je le ferai si ça peut permettre à Sev de vivre avec sa famille, avec ceux qui l'aime.

Bien sûr ce sale serpent avait prévu sa réponse. À sa grande surprise Molly Weasley accepta immédiatement la proposition, avec la disparition de la plus part de ses enfants et de son mari elle avait à la charge cinq de ses petits enfants. Elle ne pouvait donc pas accueillir Albus Severus et remerciait longuement Hermione de s'occuper des autres tous les week-ends lorsqu'elle venait lui donner un coup de main.

L'adoption de sang fut rapide et efficace, un mélange sanguin, une petite comptine chantonné dans les sous-sols de Gringotts au milieu d'un pentagramme et zou ! Albus Severus Potter n'existait plus. Le pire dans cette histoire était qu'Harry soit d'accord, il donna son aval pour le retrait total d'ADN biologique, aussi saoul soit-il il comprenait que ce gamin qu'il appela un jour son fils ne devait pas quitter sa maison.

À la place naquit donc Severus Potter-G. Et si Teddy était très heureux que Sev devienne son frère pour de vrai (l'enfant ne voulait faire de différence : un fils de sa marraine était un frère à ses yeux), il demanda tout de même :

Mam's, tu crois qu'oncle Bucky il l'aimera bien Sev' quand il reviendra ?

J'en suis certaine. Il l'aimera autant qu'il t'aime toi mon louveteau, on est sa famille.

J'ai hâte qu'il revienne, il me manque.

À moi aussi, beaucoup.»

— Un galion pour tes pensées, l'appela Bucky.

Assis de l'autre côté du lit, le brun prit garde à ne pas écraser le petit corps de Severus. Comment un gamin aussi jeune pouvait-il vivre autant de chose ? En fait il se sentait responsable, s'il avait appelé Ved'ma dès le départ, s'il n'avait pas nié que son bonheur dépendait en grande partie d'elle, elle ne se serait pas renfermée dans son taudis. Peut-être auraient-ils déjà trouvé une solution, ensemble.

— Comment a-t-il pu laisser faire ça James ? Je savais qu'Harry serait négligeant, il l'a toujours été après le snap, mais de là à laisser sa femme violenter son propre fils ? L'empoisonner ? Merlin qu'est-ce que j'ai fais…

— Tu t'es occupé de lui, tu l'aimes, tu le chéris. Regarde-moi Hermione.

Pour une fois, la femme obéit sans protester. Elle avait l'impression d'avoir pris dix ans d'âge en voyant son petit si faible. Son vœu le plus cher serait de ne plus jamais le lâcher des yeux mais elle n'aurait pas gain de cause aujourd'hui : rien en James ne criait à la violence ou même à l'impassibilité, juste une infinie tendresse se dégageait de lui.

— Ce n'est pas de ta faute. Jamais.

Bucky prit une profonde inspiration, retira ses chaussures et s'allongea sur le lit. Le petit garçon dormait entre eux, cela ne l'empêcha pas d'allonger son bras de métal pour effacer une larme coulant sur la joue de Ved'ma. Sa sensibilité lui avait manqué, les dernières années elle porta le poids du monde sur ses épaules alors si maintenant il pouvait la délester de ce poids il le ferait sans hésitation.

— Si je ne l'avais pas adopté, Ginny ne le maltraiterait pas… Mais qu'étais-je censé faire d'autre ? Laisser les services socio-magiques s'occuper de lui ?

Comme s'il sentait sa détresse le jeune garçon se rapprocha d'elle dans son sommeil, laissant à James tout le loisir de se rapprocher encore. Il ne dit rien de plus. Se contenta de les encercler tout les deux avec son bras de chaire. Elle se revit presque une dizaine d'année auparavant lorsque Teddy les rejoignait au lit, or ce n'était pas Ted ici, et ils n'étaient pas en Roumanie dans un appartement miteux. Pourtant la sensation inébranlable d'être en sécurité ne la quitta pas.

— Tu as fais ce que tu devais pour le protéger, tu es sa mère ? Très bien alors on va le sortir de là. Nott va nous aider à trouver une solution, il est hors de question que ce gamin grandisse loin de toi, je ne les laisserai pas faire.

Ved'ma allait répondre lorsque les lourdes paupières du garçon s'ouvrirent. Contrairement aux lettres et aux photos envoyés par Potter avant le snap, les iris du gamin étaient un mélange de vert et de doré. Le doré d'Hermione. L'enfant était tourné dans sa direction, ses sourcils bien fournis se froncèrent alors qu'une moue prit place sur ses lèvres.

— Qui tu es ? demanda-t-il endormi.

— Je suis James, mais tu peux m'appeler Bucky.

— Tu as le même prénom que le fils de Ginny, il est pas gentil.

— C'est ce que j'ai crû comprendre, tu te sens mieux ?

Ils étaient mignons. Cette constatation réchauffa le cœur de la sorcière. Très vite, ne voyant aucun danger avec le nouvel homme au bras bizarre, Severus se décolla un peu de sa mère pour l'approcher.

— Oui. Pourquoi t'es dans le lit de maman ?

Mal à l'aise Bucky ne sût que répondre à cette question, ou du moins s'il en avait le droit. Ved'ma ne l'aida pas du tout, lui lançant un sourire énigmatique.

— Et bien parce qu'avant le snap j'aimais ta maman.

— Plus maintenant ? s'inquiéta le garçon.

— Si beaucoup, tu as quelques choses à me conseiller bonhomme ?

— Elle aime bien les fleurs.

— Je m'en souviendrai.

— Aller rendors-toi trésor, tu pourras discuter avec Bucky demain.

— Tu restes là ? demanda-t-il apeuré.

— Oui promis.

Sur ces douces paroles le jeune Severus Potter-G, dit Severus, se rendormit immédiatement, ici entre ces draps il se sentait protégé, bien entouré comme il l'était par sa mère et le gentil monsieur.

— Quand je pense que tu étais jaloux de Ted à l'époque.

— Je t'ai juré de ne plus l'être des enfants.

— Mais Ted était seul.

— Ved'ma… J'ai fais beaucoup de connerie les six derniers mois, me tenir loin de toi en était une considérable mais tu sais que je devais essayer. Essayer de vivre sans toi.

— Et ça a marché ?

— Je m'arracherai moi-même ma prothèse si l'idée me reprenait.

— Bien.

Hermione ne sût que rajouter à ça. Elle était si bien dans ce lit, son petit protégé et son abruti de super-soldat avec elle. Pourquoi son cœur devait-il choisir pour elle ? Pourquoi se laissait-elle faire après qu'il l'ait si lâchement abandonné ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'après toutes ses années son organe battait toujours la chamade lorsqu'elle l'apercevait, parce qu'après toutes ses années à raconter les aventures des loups du Wakanda à ses enfants elle n'oublia aucun de leurs moments, et surtout parce que Bucky savait exactement ce dont elle avait besoin.

— Donne m'en l'ordre et je ne te quitterai plus, jura-t-il.

Ça y est, ils y étaient, leur relation reprenait un ancien tournant, un tournant qu'ils attendaient tous les deux avec plus ou moins d'impatience. Si on avait dit quelques semaines plus tôt à Hermione qu'elle reprendrait James dans sa vie sans tenter de le tuer au moins trois fois au préalable, elle ne l'aurait jamais crû. Quant à lui, si on lui avait dis que sa Ved'ma le laisserait rester près d'elle sans le tuer après son absence, il n'y aurait pas crû non plus.

— Tu me suivrais jusqu'au toilette ? Cela me rappellerait presque nos premières semaines ensemble, sourit-elle.

— J'étais perdu, grogna Buck en resserrant sa prise sur elle. Maintenant dors sorcière, je prends le premier tour.

— Attend Bucky,… Est-ce que tu m'en veux ? J'ai essayé de tuer il y a quelques jours.

— Le jour où tu n'essaieras plus de le faire après une erreur pareille je demanderai un examen psychiatrique, la taquina-t-il. Dors maintenant poupée, je ne bouge pas.

— Je t'aime aussi espèce de vieux grincheux décongelé.

Lorsque Zemo fut chargé de chercher les trios pour le dîner, il leva les yeux aux ciels devant la scène niaise. Aussi proche qu'ils étaient possibles de l'être, leurs têtes se touchant, Hermione serrait la main métallique du soldat dans la sienne. Barnes quant à lui agrippait la taille de la sorcière, emprisonnant dans le même temps le jeune garçon entre eux, le petit était blottit contre la présence féminine tandis qu'il attrapait le t-shirt du soldat de l'autre.

Se concentrant pour ne pas faire un bruit Zemo prit une photo du trio, Sam serait ravi d'admirer ça.

Bonjour, bonsoir, bon week-end ! J'espère que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas, laissez un commentaire ! Prenez soin de vous, bisous.

Ericaly