Chapitre 419 : Murder Weapon
Idia Schroud appréciait la paix. Seuls lui étaient tolérables les "bips" électroniques de sa vaste console de jeux.
Gardien du monde souterrain, geek avéré, Idia détestait qu'on le trouble, tout comme il haïssait la foule. Introverti, peu bavard, il lui arrivait néanmoins d'avoir le verbe cinglant et il disposait d'une lucidité implacable.
Un petit monde que Malleus s'apprêtait à troubler car, après tout, n'étaient-ils pas, en quelque sorte, "demi-frères" en Hadès ?...
Malleus prit ainsi plaisir à lui apparaître en plein territoire, lueur phosphorescente le précédent.
Idia émit un cri surpris, yeux écarquillés. "Malle... us-shi ?..." poings serrés contre lui en attitude de défense.
"Ah, Schroud." sourit Malleus, laissant entrevoir ses crocs.
"Puis-je savoir... ce qu'il te prend d'apparaître ainsi au beau milieu de mon domaine ?" - entendez par là le périmètre réduit de sa chambre.
"Schroud, tu disposes d'un pouvoir qui m'intéresse."
Idia soupira puis lui tourna le dos, reprenant sa partie en cours. "Not interrested."
Malleus se pencha sur l'oreille de Schroud qui était confortablement assis dans son fauteuil de gamer. "Allons... il est temps que tu révèles au monde ton plein potentiel. Moi, je ne sais que les plonger dans le sommeil... toi, par contre, tu disposes des clés menant au royaume des morts."
Idia crispa à l'idée. "Je ne vois pas... ce qui pourrait me susciter une telle hargne."
"Nous sommes faits pour dominer les mondes, Idia."
Mon pouce hésite un moment avant l'envoi du message puis finit par actionner la commande.
Le portable vient de vibrer dans la poche du destinataire. Ce dernier s'empare de son smartphone et consulte l'entrant. "Pourchasse-moi, Jade Leech."
D'ordinaire c'est toujours Jade qui me tombe dessus à l'improviste. Là, c'est l'invite.
Ah. Les deux heures de service vont lui être un véritable tourment !... Et Mr Eel s'en réjouit.
Secrètement, il aime se savoir attendu, désiré.
Tout son corps tourneboule, en passe de lui coller le vertige.
"Tu vas où ?" questionne Floyd, voyant Jade se préparer à sortir après le service.
"Une affaire à conclure, Floyd."
"Ah ? Avec un fournisseur qui a déconné, un truc comme ça ?"
"Plutôt avec un représentant de l'État qui cherche des poux à notre honorable établissement."
"Ah OK. Chatouille-le bien comme il faut alors." lui souriant de toutes ses pointes.
Jade n'a jamais éprouvé le moindre remord à mentir ainsi à Floyd.
Il passe par un prestigieux chocolatier, m'offrant un joli ballotin de prix.
Il ne fait aucune faute de goût ; se présentant à moi dans la tenue très années 30 d'Octavinelle.
"Floyd ne s'est douté de rien ?"
"Il aurait pu avoir des soupçons si j'avais laissé planer le moindre doute." se déchaussant à l'entrée.
"Toujours aussi efficace." soulevant son fedora pour le poser sur le meuble à l'entrée.
"Je ne saurai résister à pareille proposition, Sugar Cake. Notamment lorsqu'elle flatte mon sens de l'exclusivité."
"Redresse-toi, Jade." l'y invitant.
Il s'exécute, curieux.
Ma main s'immisce entre les pans de sa veste boutonnée, flattant l'aine, doigts effleurant ce qui est tendu depuis l'envoi de mon SMS.
La sensation lui est exacerbée et il en siffle entre ses pointes serrées. "Mmm... Sugar Cake..."
"Il faut vraiment savoir te prendre, Jade Leech."
"Et tu y parviens... avec une aisance déconcertante, belle petite orque." glissant la main dans ma nuque, se penchant pour un premier baiser accrocheur. "A m'en rendre fou." glissant les paumes dans mon dos jusqu'à mes fesses, passant sous la jupe plissée pour les masser lentement, me pressant tout entière contre son corps éveillé.
"C'est... un plaisir... Jade..." appréciant ses façons. "... tu demeures... une magnifique ordure... toujours tirée à quatre épingles..."
Il est vrai que le faux-pli, Jade n'y est pas coutumier. Contrairement à Floyd qui n'en a strictement rien à faire !...
Petit rire de l'intéressé. "La belle ordure... va t'honorer sans tarder, Sugar Cake." me hissant sur le meuble, à côté du fedora, se plaçant derechef entre mes jambes, se cherchant pour se faire saillir, veste déboutonnée.
C'est outrageusement gavé !
Non seulement elle est gorgée, droite mais ces veines saillantes, prêtes à se rompre de désir, attisent ma convoitise la plus charnelle.
L'appétit lui est tel qu'il le rend limite flageolant sur ses jambes immenses.
"Sugar Cake, c'est un plaisir..." descendant mon tanga, le laissant suspendu à mon pied avant de reprendre sa place, extrémité renflée allant butiner mon entrée. Il s'en étrangle.
"L'envie... de pousser des hanches... pour me faire avancer... est telle..." mordillant mon lobe et mon cou, désir en boule.
Je happe sa bouche au passage et le baiser achève sa résistance. Il pousse en avant, sexe me visitant en plein, suffoquant de sensations dans le baiser. J'y fais évidemment écho.
Ses hanches poussent, pivotant légèrement pour lui permettre de faire pression contre les parois gorgées.
"Oooooh..."
"Haaaaah..."
Extasiés par le jeu grisant de ses poussées.
"T'as toujours su... remarquablement baiser... Jade Leech..."
"Il faut dire... que tu demeures... très inspirante..." en souriant, me quittant un instant pour nous permettre d'admirer son sexe dont la rougeur évoque clairement tout le plaisir qu'il y prend. Lui-même ignorait à quel point son extrémité était capable de prendre une teinte aussi vive !...
Nous sommes restés au lit, nus, une bonne partie de l'après-midi, nous honorant plusieurs fois au fil des heures.
Puis nous avons partagé une douche avant qu'il ne s'apprête pour repartir - le service n'attend pas.
Nous nous sommes encore longuement embrassés, son dos contre la porte d'entrée, avant d'accepter de nous quitter.
A son arrivée au Lounge, Jade a changé de costume et mis l'autre au pressing - Floyd étant doté d'un odorat pour le moins redoutable ! Ni vu, ni connu.
"Quel agréable moment ce fut, Sugar Cake..." me revient en SMS le soir même. "Il n'y a que toi qui parvienne à me faire pulser aussi fort."
"Not even afraid ; ))" lui revient à l'en faire sourire.
Mes doigts et mes paumes passant de son cou, cheminant le long de sa veste boutonnée.
Notre relation, nous l'entretenons depuis près d'une semaine. Dans le plus total secret. Et je pense que c'est cette notion qui nous attise l'un l'autre.
Je tire sur l'écharpe, l'observant quitter le col de sa veste, lentement, tel un serpent des mers.
Défaire Jade, si soigné dans sa mise, est un de mes péchés mignons !
Peu à peu ses vêtements le quittent, le tendant toujours davantage dans son boxer.
Parfois, il enserre mes joues pour m'embrasser, désir débordant.
Le canapé nous accueille.
J'avance les deux pouces le long de sa longueur dressée sous le boxer sombre.
Sa bouche s'entrouvre de délice. Il demanderait bien que je le fasse ramper !... Il en palpite déjà si fort !
"Petit orque... qui sait si bien... me tournebouler..." sur un sourire qui se meurt dans une expression des plus lascives.
Si les escapades de Jade ont totalement échappé à Floyd, il en est un à qui les allées et venues de son bras droit n'ont guère trompé.
Un petit sourire flotte sur les lèvres d'Ashengrotto alors que Jade lui présente les comptes.
"Elle te rend très épanoui, Jade."
Bref retour de sourire.
"Ne t'inquiète pas, je n'en dirai rien à Floyd."
"Je me suis fait repérer, Sugar Cake." m'annonce Jade avec le sourire.
"Par Floyd ?" affolée.
"Non. Par le boss."
"Ah." rassurée. "Cette vieille pieuvre..."
"... plus avisée qu'un renard."
"Nous ne lui avons jamais enseigné l'art de la grimace, Jade." parsemant son torse agréable de baisers doux. "Tu es magnifique, Jade Leech." appréciant son grain de peau, m'amusant à ériger la pointe de ses seins pales de quelques lents coups de langue, réactif. "Il ne me plairait pas que tu sois autrement."
Il referme ses jambes interminables autour des miennes, dans une prise qui n'est pas sans rappeler la puissante caudale de sa redoutable version marine.
"Tu as tout sauf l'air... d'une vulnérable crevette."
Je me tends contre lui, notant que son sexe reprend consistance.
"Nous t'aurions déjà fendue en deux si tu tenais du crustacé. Ces bestioles demeurent molles sous leur carapace..."
"Kifferais-tu la résistance que je t'oppose, Leech ?"
"Plus que tu ne peux te l'imaginer, Sugar Cake." contractant le ventre pour frotter son sexe contre moi et achever de l'ériger. "Tu sieds véritablement à mes sens."
L'adresse est bien ici. Le bâtiment est de type industriel. Je sonne. Personne. Je poireaute.
Il arrive par le trottoir, sac de courses sur le bras, yeux ronds.
"Ah, tout de même !..." dis-je.
"Je ne compte pas m'excuser vu que tu t'invites à l'improviste. Les SMS ça existe, tu sais." ouvrant la porte au moyen d'un badge.
"C'est un truc ringard de s'annoncer, 17." dis-je, le précédent dans la cour intérieure.
"Ça s'appelle la prévenance."
"Pourquoi ? Ton appartement est en bordel ? Ton linge sale traîne ?" taquine. "Ou... ta conquête de la nuit passée se trouve encore sous la couette ?"
"T'es vraiment idiote quand tu t'y mets, 15." sourit.
"T'aimes bien, avoue."
Nous prenons un escalier métallique pour atteindre la coursive.
"T'es vraiment pas possible." ouvrant la porte palière pour me laisser entrer.
Le loft est spacieux, agencé avec du matériel de récupération - la société de consommation, très peu pour 17 !
Je siffle. "Ça gagne bien, cyborg à plein temps !..."
Il secoue la tête, sourire indulgent aux lèvres, plaçant les produits frais au froid.
"Je te sers quelque chose ?"
"Wouah ! Tu connais les règles de l'hospitalité, en plus !..." m'installant à la vaste table. "Tu reçois souvent ici ?"
"Non." casanier et solitaire.
"T'es pas marrant, 17."
"Ce n'est pas ma vocation." me servant un jus fraîchement pressé, prenant place en face de moi. "Alors, qu'est-ce qui t'amène ?"
"De vieux souvenirs. Tu te rappelles notre road trip de l'époque ?"
"Chaque détail." sur un petit sourire nostalgique.
"Dis, 17, est-ce que je t'ai tout de suite plu ?"
Il me fixe avant d'abaisser ses paupières frangées de cils sombres. "Oui. Mais je me le suis longtemps refusé."
"Pourquoi ?"
"C'était... nouveau pour moi... ressentir ça... dans ce corps modifié."
"Je vois." abaissant à mon tour les paupières, index jouant sur le bord du verre. "18 nous charriait souvent." souriante.
"Ça devait se voir comme le nez au milieu de la figure, que nous nous plaisions mais qu'aucun de nous n'osait faire le premier pas." sur un sourire aussi doux que troublé.
"Je t'ai immédiatement aimé, 17."
"Voilà quelque chose qui n'a pas dû plaire au vieux débris." parlant de Gero.
"Il me répugnait. Cybernétisé ou non, je le haïssais." sur une moue très parlante.
"Hey." main rejoignant la mienne. "C'est terminé tout ça. N'y pense plus."
"Heureusement, toi... tu as été ma lumière, 17. Dès lors qu'il vous a emmenés au labo, ta sœur et toi, j'ai pu entrevoir le bout du tunnel. Je n'étais plus seule."
"Ce salaud... j'ai bien fait de le crever." sur une grimace amère.
"Lorsqu'il vous a dévêtis et déposé vos corps sur la table d'opération... 17, les idées qui ont commencé à se bousculer dans ma tête..." caressant sa main. "Et ton premier réveil... j'étais subjuguée, 17."
"Je n'avais déjà plus rien à te cacher, de ce que ce pourri avait fait de moi... de nous."
"T'être attaché m'a tout de suite paru si... naturel. Comme si... nous étions entrés en résonance tous les deux... et ce fut similaire avec ta sœur."
"Tu n'étais plus seule. Nous étions trois face à lui."
"La première fois que... tu m'as prise dans tes bras, 17... Cette chaleur enveloppante qui émanait de toi alors que... tu n'étais plus du tout censé la produire..."
"Le vieux connard avait échoué sur toute la ligne. Enfoiré." amer.
Nos mains n'ont de cesse de se choyer et nos mots sont destinés à panser nos plaies.
"Tu n'étais pas aisé d'approche, 17. Mais je comprenais pourquoi... ce salaud t'avait abîmé."
"Il nous avait détruits, 15 !" yeux clairs exprimant sa hargne.
"Ce n'est que lorsque je t'ai révélé ce que Gero me faisait subir que tu as accepté de t'ouvrir à moi. Mais je ne l'ai pas fait par calcul."
"Loin de moi une telle pensée, 15." pouce caressant le dos de ma main.
"Tu représentais un tel espoir à mes yeux, 17. Le véritable contrepied de Gero. Le remède absolu au mal qu'il me faisait subir."
"Nous deux, il n'y a cru que vers la fin ; à quelques jours de sa mort."
"Il me faisait peur lorsqu'il disait qu'il vous destinait au rebut, ta sœur et toi !..." me rappelant mon affolement de l'époque. "Il me faisait trembler de tous mes membres en brandissant continuellement cette menace."
"J'aimerai vraiment... le tuer une seconde fois." crispant ses doigts entre les miens. "En prenant mon temps. J'ai été trop impulsif sur ce coup."
"Tu en avais assez, 17. Tu as choisi la solution la plus radicale."
"Il fallait que ce déchet crève. Immédiatement."
"Jusqu'au bout, il s'est imaginé que je lui étais vouée... l'imbécile."
17 termine son verre et se lève, le rinçant.
"Tu m'en veux ?"
"Non. Juste... ce sont des souvenirs que je souhaite laisser derrière moi."
"Pardon de les raviver chaque fois..."
"Parlons d'autre chose, tu veux ?"
"OK. Comment se portent ta sœur et ta nièce ?"
"Elles sont en vacances pour quelques semaines. J'ai pas compris où." sourire audible, toujours aussi sélectif dans les informations que son cerveau emmagasine.
"Tu n'as pas compris ou tu t'en fiches ?"
"Un peu des deux, je crois." sourire ne le quittant plus.
J'admire sa silhouette qu'il a toujours eu fort agréable à mes yeux ; parfaitement taillée.
Il y a toujours, dans ses vêtements, un insigne de la Red Ribbon qui pointe.
Coudes sur la table, poings contre mes joues, mon regard ne le quitte pas des yeux. "Je t'aime, 17." sur un soupir doux.
"C'est un sentiment qui a toujours été largement partagé, 15." se retournant, s'essuyant les mains, séant posé contre le tranchant du plan de travail.
"Ça te dit, un ciné ?"
"Pourquoi pas."
Il y a toujours, dans une file d'attente, un abruti qui se pense plus avisé.
"Hahaha ! Dis donc, ma jolie, t'en as pas marre des moustiques ?"
17 hausse le sourcil, se retournant à peine. Il voit. Un Mister Muscles qui se pense plus malin que les autres, gonflé aux stéroïdes.
"Allez, lâche ta crevette et viens par ici !..."
Je lui tire la langue, toujours accrochée à 17.
"Petite conne !"
17 frémit de rage, se tournant totalement vers le malappris. "On aura compris le message pour ce qui est du moustique et de la crevette, gros tas. Par contre, la petite conne ça passe pas. Tu vas présenter des excuses."
"HAHAHAHA ! Il rêve, le moucheron !" cherchant visiblement la bagarre. "Tu crois que tu m'fais peur, minus ?!"
"Honnêtement ? Tu aurais une once de cerveau, tu prendrais tes jambes à ton cou."
"J'vais te cogner, enfoiré !" retroussant ses manches pour ce faire.
Premier coup, 17 esquive, l'attrape par l'avant-bras et le gratifie d'un coup de jambe magistral qui l'encastre gentiment dans l'affiche.
Cyborg n'en est à même pas 1 % de sa pleine puissance. Challenge décevant.
En terrasse après la séance, 17 se balançant sur la chaise, boisson lactée à portée de main.
"Toujours dix-sept ans dans l'âme, uh ?" amusée par ses façons.
"Hé !..." attrapant son verre pour siroter à la paille.
"Ça ne m'étonne pas qu'aucune fille ne veuille de toi." taquine.
"Tu crois ce que tu veux, hein." me rendant la pareille, se calant genoux contre la table.
Je fais danser mes glaçons dans la boisson frappée. "J'ai envie de te faire l'amour."
Petit sourire en face. "Si Gero t'entendait..."
Je l'accule lentement contre le frigo, goûtant à ses lèvres, langues venant lentement en renfort, se caressant dans une ronde des plus érotiques.
Je sais que toutes nos cellules, modifiées par la science de Gero, s'appellent.
Nos corps sont poussés l'un vers l'autre comme s'ils s'appartenaient.
C'est étourdissant !...
Je caresse le jais de ses cheveux. "Toi aussi tu le ressens, n'est-ce pas ?..."
"D'être attiré vers toi comme un aimant ? Oui." souriant, m'embrassant dans une nouvelle danse lascive des langues.
Je libère son t-shirt de son jean, mains filant dessous. Sa peau se granule.
Décidément, il apprécie fortement que je le touche !...
Nos corps s'épousent et se pressent l'un contre l'autre, moi avide de sentir son érection naissante qui ne tarde pas à se dessiner et que je viens d'accentuer de la paume sur le jean.
Il entrouvre la bouche de ravissement, me fixant. Toute son expression vient d'être marquée par les sensations que mon initiative fait monter en lui. Assurément, 17 ne se laisse pas assaillir ainsi par n'importe qui ! Pour lui, il s'agit toujours d'une redécouverte de son corps et des sensations que je suis capable de distiller à l'envi en lui.
Il empoigne mes hanches, levant mon haut pour le passer par-dessus ma tête, bras relevés.
D'un mouvement habile des doigts, il défait l'attache de mon sous-vêtement.
Nouvelle étreinte de nos bouches, nous pressant davantage l'un contre l'autre, température s'élevant à mesure. Mes mains... partout sur lui !... Il n'appartient plus à Gero, c'est à moi qu'il appartient désormais !...
J'embrasse le torse joliment fait. Le post-love, nous en profitons pleinement. Avec 17 du futur, nous en avions peu le loisir.
17 du futur... ah, quelle trempe celui-là ! Quasi rien à voir avec le 17 actuel.
Un tueur accompli.
Lorsqu'il apparaissait derrière ou devant la proie qu'il prenait plaisir à pourchasser durant des heures voire des jours - mettant à mal son maigre stock de patience - la terreur se lisait dans les traits de sa victime.
17. Ce matricule nous était maudit !
Nos cauchemars, 17 les peuplait tous. Combien de fois avais-je rêvé que 17 supprimait Trunks devant mes yeux horrifiés ?...
Malgré le fait qu'il ne possédait nullement la corpulence d'une brute épaisse, 17 nous inspirait une crainte viscérale. Lorsque sa silhouette se projetait sur un mur, nous étions paralysés de peur !
Je ne pouvais, à l'époque, voir 17 autrement qu'en monstre cruel, galvanisé par la vue du sang !
Je n'avais guère le loisir d'en admirer les traits juvéniles ni me sentir fascinée par ce que Gero en avait fait... non, 17 était le matricule de nos terreurs les plus stridentes !
Ce n'est qu'en basculant de leur côté que j'appris à connaître nos surpuissants adversaires.
Issus d'une technologie de pointe, au niveau cellulaire, ces deux corps modifiés étaient de pures merveilles !
Et 17... Évidemment 17 possédait un charme fou.
J'en observais chaque détail - ses mains notamment, grosse montre digitale au poignet gauche.
18 voyait notre relation prendre naissance, petit sourire à l'appui.
Je fabulais complètement sur... ce que produirait une caresse sur cette peau modifiée.
Comment serait-ce d'écraser mes lèvres contre les siennes ?...
De quelle manière 17 me ferait-il l'amour ?... Ardemment, je l'espérais !
Vu la hargne qu'il était capable de placer dans la chasse, j'attendais de lui qu'il se montre tout aussi invasif.
Je dois dire ne pas avoir été déçue ! Lorsque tous ses verrous ont sauté en même temps après des mois à nous tourner autour - ne serait-ce que physiquement, chaque contact nous procurant une sensation électrisante !...
Ce qui est surprenant avec 17 c'est cette absence de manifestations organiques ; nul gargouillis digestifs - la nourriture consommée étant muée immédiatement en énergie disponible, sans transiter par le tube digestif.
Sa respiration et les battements du cœur nucléaire demeurant les seuls signes encore manifestes de sa base humaine.
17 n'est jamais malade ! Les microbes demeurent absolument incapable de faire leur nid dans cet organisme modifié.
