Eh bien il m'a manqué, celui-là ! XD


Chapitre 403 : Attractions désastres

J'ai décidé de m'accorder une petite pause et me rends au centre équestre proche des bois, y effectuant plusieurs tours de carrière, quelques sauts - je manque évidemment la gamelle !...

"Gamin !..." me rattrapant de justesse à l'encolure pour remonter en selle.

Un rire cristallin accueille mon redressement de situation somme toute spectaculaire. "Maîtrise soignée, Princesse !..." taquin.

Je m'approche de la balustrade.

Il se tient là, juché sur sa jument qui frotte son encolure sur le bois aux endroits où cela la démange.

"Bonjour, Rook."

"Que me vaut l'honneur que tu foules à nouveau l'orée de ces bois, Princesse ?..."

"Tu me manquais." sans détour.

Il en demeure soufflé, paupières finissant par s'abaisser sur l'aveu. Sourire qui naît pour fleurir sur ses lèvres fines à la cupid bow absolument renversante.

"Que puis-je pour toi, Princesse ?..."

"Passons un moment ensemble, Rook."

"Princesse, je suis attendu au château de ma reine. Et je ne voudrais surtout pas bâcler un instant de cette valeur."

"Je comprends." me penchant pour caresser l'encolure frémissante de Na'ir.

"Je dois absolument m'acquitter de cette tâche, tu m'en vois désolé, Princesse."

"Tu me laisses t'accompagner un bout de chemin ?..."

"Avec grand plaisir, Princesse."


Nous cheminons côte-à-côte et c'est très agréable.

J'ai toujours été extrêmement à l'aise avec Rook. Libre de lui parler de tout sujet, libre de le regarder, de le désirer, de l'embrasser. Tout est tellement fluide entre nous !...

"Papa est stationné à la Cité des Fleurs en ce moment. Avec le manège familial."

"Oh. J'ai jadis visité cette Cité aussi grandiose que prestigieuse." sourit Rook.

"Vraiment ?" surprise.

"Nous y avons été conviés lorsque j'étais étudiant. Wonderland a très peu d'échange avec les étudiants de Noble Bell. Ils ont toujours été très sélectifs dans leurs relations. Et leur Président est taillé dans le même bois."

On parle bien de Rollo, là ?... Amusée mais je n'en montre rien ni n'en souffle mot ; Rook étant suffisamment habile pour débusquer le moindre mot qui viendrait trahir ma pensée.

"Ceci dit, le bruit court qu'il est excellent chasseur et écuyer."

Tu m'en diras tant, mon cher Rook !...

Le retour se fait à l'énergique galop, histoire que Na'ir ait son compte.


"Tu es prête ?" questionne Rollo.

"J'arrive." emportant avec moi un petit panier de pommes et de carottes.

"Je vois. Tu veux faire bonne impression, c'est ça ?..." amusé.

"Bah hey, on m'a appris à ne jamais aller en visite les mains vides."


L'allée est soignée et respire la propreté. Les boxes sont spacieux.

"Attends, je vais deviner lequel est le tien."

"Challenge accepté."

Je parcours les boxes, distribuant les friandises très appréciées. L'un d'eux me chope par l'arrière du pull pour me retenir et en avoir encore.

J'arrive devant la porte d'un magnifique frison. "Ooooh !... Bonjour, toi !... Tu es superbe !..."

Il me salue d'un bref hennissement, épaule frémissante.

Je lui présente une carotte et il approche, allant placer sa jolie tête contre l'épaule de Rollo.

"OK. Les signaux sont clairs."

Petit rire de Rollo, caressant la belle tête. "Tu n'as vraiment pas compliqué l'affaire." en doux reproche.

"Tiens." lui tendant la carotte qu'il n'accepte que de son cavalier en titre.

"Tu portes un nom, beauté ?"

"Oui, oui. Beauté porte un nom." s'amuse Rollo. "Satan." caressant son front large.

Je cligne, finissant par pouffer. "Je vois qu'on apprécie l'irrévérence quoi qu'on en dise !..."

"Rien n'interdit ce genre de chose dans l'école. Et puis... cela lui va comme un gant."

"Il est si... infernal que ça ?... On ne dirait pas. C'est un ange à côté de Na'ir !..."

"Il n'a jamais reculé, lui non plus. Que ce soit devant le gibier ou devant un ennemi." tapotant la puissante encolure.

"Cela me ferait plaisir que nous nous baladions si tu as un moment à m'accorder."

"Je nous prévois cela dans la semaine." souriant.


Shibuya. Sa fameuse station de métro qui porte encore en son mur le stigmate d'un combat acharné.

Au milieu de la foule masquée du fait de la nouvelle vague pandémique, j'évolue dans le flux humain - Mahito avait pour habitude de dire que la plaie avec les humains, c'est qu'il y en a beaucoup trop !... Je comprends où il voulait en venir.

Les visages, camouflés, défilent sans que mon regard ne s'y arrête. Le masque nous rend tous d'autant plus anonymes.

Il m'emboîte le pas, me suivant discrètement, en vêtements sombres, casquette frappée de l'initial de son prénom, masque chirurgical couvrant le bas de son visage, cheveux blonds attachés, jeans sombre troué au genou droit.

Dans la rame, il attrape la barre haute pour s'y attacher malgré le fait qu'il soit solidement campé sur ses jambes, autre main dans la poche de sa veste cuir type biker.

Son regard, sûr, ne me lâche pas. Il me traque. Tel un gibier.

Rook n'agit pas forcément sur ordre. Il se plaît à traquer pour son propre plaisir. Et en ce moment même, son ventre remue. Fort.

Dans la jungle urbaine, Rook sait passer inaperçu. Ce jeu l'amuse follement. Traquer. Finalement le chasseur et le prédateur ont beaucoup en commun !...

Je stoppe mon pas et me retourne. Il a tout juste le temps de s'abriter derrière une colonne pour échapper à ma vue.

Suivie. Cela ne fait plus aucun doute.

Je reprends ma route.

Il pousse le jeu pour voir jusqu'où il est capable d'aller.

J'arrive devant l'immeuble qui abrite mon appartement, y composant le code.

Il se tient à l'angle, regard accroché.

Je pousse la porte. Il s'y faufile alors que j'approche des portes de l'ascenseur.

J'en souris. Repéré !...

Les portes de la cabine s'ouvrent et je m'y invite. Rejointe.

Il me fait face, replaçant sa casquette sombre. "A quel moment m'as-tu repéré, Princesse ?"

"Lorsque tu t'es abrité derrière la colonne, Rook."

Il siffle. "Impressive !..."

"Avec le jeu des auras, je n'ai aucun mérite, Rook." souriante.

Je laisse mon regard le parcourir de la tête aux pieds. "Mmm. Ce look te sied, Chasseur."

"Vil le déteste." rit. "Il dit que j'ai tout d'un véritable miséreux ainsi vêtu !..."

"Moi, je trouve que tu portes très bien le cuir, Rook." m'en pinçant la lèvre. "Le look... quand on sait ce qui se cache dessous..." attisée.

"Princesse, j'ai très envie de t'embrasser."

"Et moi de te faire l'amour sitôt la porte de mon appartement refermée derrière nous, Rook."

"Je n'objecterai pas, Princesse."

Nous avançons dans le couloir jusque devant la porte que j'ouvre, non sans camoufler mon trouble.

Nous entrons et je dépose mes quelques provisions dans le frigo.

Il quitte son masque jetable qu'il froisse, laissant ses gants dans l'entrée, déposant sa casquette sur la commode.

J'y reviens, allant me coller à lui. Il attrape mon visage entre ses mains, se penchant pour m'embrasser chaudement, faisant immédiatement naître nos appréciations.

Je glisse les mains sous la veste, remontant aux épaules.

Il la quitte, mains passées derrière, la rattrapant par le col pour la jeter sur le fauteuil, mains s'emparant de moi, me soulevant pour que je noue mes jambes autour de ses hanches.

Ses mains passent à nouveau derrière, me faisant quitter mes ballerines, bouches n'en finissant plus de se saluer ardemment.

Il quitte ses bottines chelsea, coinçant le talon de l'une sous la semelle de l'autre pour se déchausser, nous dirigeant jusqu'au canapé.

"Princesse... tu me... plonges toujours dans le même...délectable... état..." régalé, s'érigeant à mesure.

Il s'installe, moi à califourchon sur lui, occupée à défaire sa ceinture, ouvrant le bouton principal avant de descendre la tirette, donnant sur un sexe terriblement haut, dont je caresse l'extrémité sur le tissu fin du boxer sombre, lui prenant le souffle et la voix qui ne sait plus que former des geignements éloquents entrecoupés de quelques syllabes.

Je soulève le t-shirt clair et il le quitte rapidement, me présentant son torse orné de quelques stigmates de ses chasses pour le moins risquées.

Il passe sous ma jupe, y révélant l'érotisme du porte-jarretelle. "Mmm... Princesse... tu me..." le mot lui échappe, glissant ses doigts entre l'attache et la peau, corps brûlant d'une flamme supplémentaire, le plaçant ainsi dans une tension pour le moins phénoménale.

Il est vrai qu'il ne m'avait encore jamais goûtée ainsi.

Je le sais agile de ses doigts et il défait les attaches à l'avant sans aucune précipitation. Je soulève le bassin, attachée à sa nuque, pour qu'il puisse défaire celles placées à l'arrière.

"A quels affres... tu me livres !..." fou de moi.

Je le cherche sous l'élastique, l'extirpant pour quelques caresses.

"Mmm... Rook..." notant qu'il suinte déjà, belle impatience affichée.

Nos bouches n'en finissent plus, se savourant par baisers ultra-vifs, langues se séparant cruellement après quelques tours de piste.

"Princesse !... Princesse !..." scandé, me récupérant par la nuque pour m'inviter à davantage d'échanges, passant les mains sous mes fesses, doigts s'introduisant sous le fin tissu pour caresser mon sexe qui pulse, ravi de ce qu'ils y trouvent. Il s'en étrangle, crucifié de désir.

Changement de tempo, retournement de situation pour le final, il me soulève et m'enfonce au fond du canapé, mettant le tanga hors jeu, remontant mes jambes sur ses épaules, main regagnant le dossier tandis que l'autre le guide à l'intérieur, corps totalement cambré, lui sculptant les plus belles fesses du monde, donnant des hanches sans tarder, expressions folles déchirant son visage aux traits d'ordinaire angéliques.

La jouissance nous arrive au bout de quelques poussées de sa part, nous emportant dans un cri jeté.

M'avez-vous déjà vu quelque part ?

Rafraîchissez-moi donc la mémoire

Extasié devant une toile de Witsen

À Rome, Londres ou Rennes, vous m'appeliez Étienne

Cherchant le magicien et sa dose

New York, Café Reggio je suppose

En plein cœur de l'ivresse, au milieu du chaos

Accoudé à un bar, vous m'appeliez Daho

Vous en avez de bonnes à Lisbonne ?

De salaces à Paname, Amsterdam ?

Était-ce une quille, un glaçon, va savoir

Dans le noir dans le ton, quel que soit l'abandon

Pourvu qu'il soit le bon

Sur d'experts toboggans vous m'avez vu glisser

Mais y glisser avec délices

Certes !

Oh j'aime tout, je veux goûter à vous

Oh j'aime tout, j'veux me donner à vous

Avant que j'm'en aille, avant mes funérailles

De la vie faire ripaille, -aille, avant que j'm'en aille

Les flèches que Cupidon m'a décrochées

N'étaient que des haches dans le dos

Et si j'ai rampé tout en bas

J'ai surfé aussi tout là-haut

Sur des cimes ondulantes hop, j'enchaîne

Du lever du soleil brûler jusqu'au matin crème

Se frotter à tout c'qui bouge, de palaces en bouges

Non, je n'épargnerai ni moi, ni personne

La fièvre n'est pas un don, mais un dû

Les provocs' de cette foutue ville rendent certains hyper hostiles

Mais moi, j'avoue qu'ça m'tente (ho)

Et ouais (ho)

Mais je n'ai pas le rouge au front

Et je ne suis pas sur le flanc

Et je ne suis pas si mauvais

Non, je ne suis pas si maudit

Mes 20 ans, sainte verge, enfin bon, j'abrège

Du lever du soleil briller jusqu'au matin grège

Avant que j'm'en aille, jouer à qui perd gagne

Et de la vie faire ripaille, -aille, avant que j'm'en aille

Mais ma ligne de fuite s'est brisée pour me mettre à la colle de tes 22 étés

J'abandonne aujourd'hui mes attractions désastre, et tu viens avec moi faire l'avion(*)


"J'espère n'avoir pas... manqué de tact." parcourant mes cuisses à pleine paume.

"Avais-je l'air de m'en plaindre ?" souriante, caressant ses cheveux blonds.

Il me rend mon sourire. "Le désir que tu m'inspires, Princesse, est si... vif."

"Est-ce que... mon beau Chasseur accepterait que nous sortions déjeuner ?... Ou souhaite-t-il que je cuisine ici ?..."


Nous voici sur le trottoir. Je glisse le bras sous la veste en cuir, autour de sa taille, m'accrochant au t-shirt qu'il porte et il me prend sous son bras, m'offrant ses yeux souriants puisque nous sommes masqués tous deux.

Nous évitons le métro, nous dirigeant vers l'artère commerciale la plus proche, nous installant dans un restaurant de rue pour y déguster de délicieux gyozas, masques sous le menton.

Nous terminons par des fraises trempées dans un chocolat onctueux.

Nous nous offrons une séance ciné, nous cajolant dans le noir de la salle.

Sur le retour, nous nous arrêtons dans une supérette pour quelques courses.

Le port du masque nous interdit les baisers mais je sais qu'une fois chez moi, nous rattraperons tous ceux perdus !...

"Tu as ta journée ?"

Il consulte son portable avant de le glisser dans sa poche. "Il semblerait."

"Et ta nuit ?..."

"Tout ce que tu voudras, Princesse." m'embrassant sur le front, masqué, bras passé derrière mes épaules.


A dire vrai, Rook est très peu venu chez moi. Nous nous retrouvons plutôt dans les bois que dans la jungle urbaine.

Sitôt rentrés, nos corps agissent tels des aimants au puissant pouvoir d'attraction.

Il m'accule contre le meuble, bouches en contact étroit et rapproché.

Les baisers de Rook jouissent d'une saveur très particulière voire exotique.

"Rook... Rook... oh grand bordel !..." y retournant, dingue de lui et de ce qu'il offre.

Il me hisse sur le meuble. "Profite-en, Princesse, c'est open bar."

Je l'attache de mes bras comme s'il pouvait m'échapper, bouches se gâtant avec frénésie, l'accueillant entre mes jambes ouvertes.

Cela va se jouer dans l'entrée.

"Tu te rappelles... notre première fois ?..." entre deux baisers chauds.

"Comment... oublier ?..."

"Ta... reine ne va pas... être ravie de ce... revirement de situation..." bouches toujours plus vives.

"Je crains... qu'elle n'ait... mmm... plus mot... au chapitre depuis... un moment déjà..."

Cette façon qu'il a de me savourer !... Ses yeux sont tenus à mi-mâts pour pouvoir observer mon air, sans rien en manquer, jolis iris émeraudes lorgnant sur moi.

"Floyd... non plus... note..." amusée.


Je glisse le regard vers mon partenaire qui semble assoupi, main reposant sur sa poitrine dont le rythme cardiaque est calme et profond.

Je m'en approche, posant la tête sur son épaule, jambe passée par-dessus les siennes.

Que la soirée fut agréable !...

Nous avons soupé, discutant de sujets parfois brûlants.

Puis nous avons pris une douche, nous y cajolant, avant de regagner le lit, discutant encore avant de nous endormir.


"Miroir, mon beau miroir... dis-moi où ce trouve ce petit imbécile !..." évoquant la magie du reflet.

Petit rire félin derrière lui.

"As-tu vraiment besoin d'interroger ce miroir, ma reine ?"

"Silence, Kingscholar !"

"Chacun sait le goût plutôt prononcé de ton serviteur pour... la chair d'une certaine volaille."

Le poing de Vil se serre et il casse un vase. "SILENCE !"

"Voilà un défaut que tu n'es jamais parvenu à lui faire passer, n'est-ce pas ?..." moqueur, comme à son habitude.


Petit déjeuner sur la terrasse, par ce beau soleil matinal.

Rook mange de tout, avec modération. Épicurien jusque dans l'assiette.

"Ce fut bien agréable, merci Rook." souriante.

"J'ai bien fait de te stalker à ma façon." taquin.

"Je suppose que tu repars aujourd'hui." m'installant en face de lui après avoir déposé un plateau garni sur la table.

Il s'en pince la lèvre. "Je resterai bien encore un moment mais... le devoir m'appelle."

"Tu reviendras ?..."

"Sans aucun doute, Princesse."

"Tu me stalkeras de la même façon ?"

"Mmm... peut-être changerais-je les règles du jeu."


En quittant l'immeuble, patientant sur un trottoir avant le passage piéton, Rook se fait harponner par une murène qui l'a plutôt mauvaise.

"Hunt."

"Leech."

"Ta présence ici n'a rien d'un hasard, je suppose, au vu de l'immeuble que tu viens de quitter."

Petit sourire sous le masque chir. "Décidément, les aquatiques n'ont pas les yeux dans leur poche."

"Tu n'es pas le seul à disposer d'un tel atout."

"Que comptes-tu faire de cette information, Leech ?"

"Je ne la divulguerai pas au principal intéressé, si c'est ce qui peut te chagriner." évoquant Floyd. "Je la conserverai bien au chaud. Pour m'en servir au moment opportun et te faire chuter, Chasseur."

"Fair enough." moqueur.

"Quant à notre chère Léviathan, je saurai lui transmettre ma façon de penser."

"Je te conseille d'éviter la manière forte, Leech." connaissant la terrible réputation de Jade.

"Les mots suffiront pour la mettre plus bas que terre, Hunt." sur un sourire tout en pointes.


Je perçois un SOS. Quelqu'un m'implore.

Cela vient de l'autre bout de la ville.

Je m'y rends en mode téléportation, notant le passage d'une fourgonnette blindée d'où me provient l'énergie qui m'appelle.

J'apparais dans le véhicule, mettant K.O. les quelques hommes, me dirigeant vers celle qui m'a appelée au secours.

"Eh bien, Faith ? Toujours à te mettre dans de sales draps ?"

Elle me présente ses liens d'acier aux poignets. "I'll be grateful."

Petit sourire. Je brise rapidement ses liens et elle se relève, se rajustant.

Je l'attrape par le poignet et nous téléporte dans mon appartement.

A ce moment, on frappe à la porte, plutôt nerveusement.

Échange de regards avec Faith qui se planque dans le salon pour ne pas être vue.

J'ouvre. "Rook ?"

"Princesse." s'invitant à l'intérieur. "Je viens de croiser Leech. Et franchement, il l'a plutôt mauv..." notant l'approche de Faith.

"Hey. T'as vraiment l'art de cacher des beaux gosses." à mon attention, incapable de résister lorsqu'un mâle séduisant se présente à elle.

Elle passe le bras autour de mes clavicules, menton sur mon épaule ; proches, sans lâcher Hunt du regard. "Princesse, uh ?..." sur un sifflement moqueur. "Baisse ton masque, pour voir." regard pétillant d'envie charnelle.

Rook se trouve un moment désarçonné.

"Allez, te fait pas prier !..." impatiente.

Je hoche discrètement la tête.

Rook s'exécute, offrant à la vue de cette prédatrice son oval parfait, sourire s'ouvrant sur deux rangées de dents parfaites.

Nouveau sifflement de Faith. "Si tu es déjà passée par là, je n'aurai pas besoin de prendre le volant pour négocier les virages. On se le partage ?..."

"Rook, je te présente Faith. Faith, Rook."

Rook retire sa casquette pour la saluer. "Mademoiselle."

Petit rire de Faith. "Je ne crache pas sur un peu de galanterie."

"Avec Rook, tu risques d'en avoir pour ton comptant." dis-je. "Mais nous devons parler d'abord."

Elle soupire. "Tu viens de casser un super mood là." me libérant, allant s'installer sur le canapé, pieds chaussées sur la table basse, attrapant un bol de salés.

"Où en étions-nous ?"

Rook ramène ses iris émeraudes sur moi. "J'ai été harponné par Jade."

"Mmm. Toujours aussi vive, notre murène."

Faith secoue la tête, incapable de saisir.

"Il conservera l'information secrète et ne la divulguera probablement qu'à Ashengrotto."

"Blablabla." depuis le salon, frustrée.

Je ris. Rook hausse son sourcil fin. J'ai un geste qui lui indique de laisser tomber.

"Nan mais allez-y, hein, on a tout le temps." pestant. "Oh fucking shit ! J'vais me prendre une douche, vous vous serez peut-être décidés d'ici là." prenant la direction de la salle de bains comme si elle était chez elle.

Rook me réclame des réponses. Je hausse les épaules. "Une ancienne... connaissance."

"Elle est plutôt..."

"... cash ?"

"C'est le mot."

"Merci de m'avoir prévenue pour Jade, Rook."

"Il ne mettra pas immédiatement sa menace à exécution et attendra le bon moment pour le faire."

"Je connais la stratégie de Jade, Rook."

Il acquiesce, remettant sa casquette en place. "Je dois y aller, Princesse."

"Dommage."

"Nous nous reverrons très bientôt, je te le promets. En attendant, profite bien de ton... amie."


Rook est titillé sur le chemin retour, se questionnant au sujet de Faith et de la nature exacte de nos rapports.

Une fois la curiosité du Chasseur éveillée, il est capable de mettre tout son temps libre au profit d'une enquête des mœurs richement documentée.


"Pas très aventureux, ton blondin." se présentant à moi, drap de bain noué au-dessus de sa poitrine opulente, se séchant les cheveux au moyen d'une serviette éponge.

"Il avait à faire, Faith." laconique, répondant à quelques messages, pieds remontés sur l'assise du canapé.

"T'en as d'autres en réserve ? Un peu plus... entreprenants ?"

"Je ne fais pas site de rencontres, Faith."

Elle soupire, se posant. "Y'avait une époque où t'étais plus marrante, tu sais."

"L'âge sans doute."

"Y'a quelque chose à grailler dans ton frigo ?"

"Je te le laisse le découvrir."

"Pff. T'es vraiment pas fun." se relevant pour aller inspecter ce que contient le frigo.

"You're supposed to be grateful, remember ?" depuis le salon.

"Hey, j'ai pas non plus dit que j'allais ramper à tes pieds, OK ?"


(*) Etienne Daho - Des attractions désastres