Vous reprendrez bien un peu de Rollo, n'est-ce pas ? XD


Chapitre 405 : Magic vs darkness

Quiconque se met en travers du chemin de Rollo Flamm voit ses chances de perdurer se réduire comme une peau de chagrin.

Il demeure le Président tout puissant du Conseil des Étudiants. Sa parole y fait loi. Jamais aucun ne s'aventure à le contredire. Il jouit d'une aura absolue.

A mon sens, ce gars n'est qu'un refoulé de la vie, doublé d'un frustré sexuel - et j'en passe des meilleures !...


"Princesse ?... Il est l'heure." veillant pour moi.

"Hmm ?..." enfonçant la tête dans l'oreiller.

Il caresse mon dos nu, se penchant pour l'embrasser. "Tu vas être en retard..."

"Je ne veux pas y retourner, Rook."

"Princesse..." secouant la tête.


Il m'escorte jusqu'à l'orée de bois, arc à disposition en cas d'attaque par une bête malintentionnée ou des brigands.

Nous nous embrassons à bouches perdues, peinant à patienter jusqu'au soir pour nous retrouver.


"Ah, vous voilà." m'harponne sa voix grinçante.

Je soupire, rangeant la selle de Na'ir - sans qu'il m'offre la moindre aide, naturellement. Mufle jusqu'au bout des ongles !...

"Quelle femme traîne ainsi dehors jusqu'au petit matin, je vous le demande ? Il ne manquerait plus que vous vendiez vos charmes." sur une moue dégoulinante de mépris, la camouflant derrière son précieux mouchoir.

"Vous rendre chez ces femmes ne vous ferait aucun mal, Président. Vous êtes tout bonnement imbuvable ! J'en ai ma claque de vous avoir constamment sur le dos !"

"Comment... osez-vous ?... Effrontée ! Je vous ferai ployer ! Je vous consignerai dans votre chambre ! Vous participerez à l'étude car je vous surchargerai de travail !"

Je hausse le sourcil. Les menaces, à présent ?...

"Avec tout l'irrespect que je vous dois, Président, mes notes frisent l'excellence. Et ce que je fais de ma vie en dehors de l'établissement ne vous regarde pas le moins du monde !" faisant volte face, m'approchant de lui.

Il recule d'un pas. "Dégénérée !"

"De ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi frustré que vous l'êtes !"

"Je ne vous permets pas !" excédé.

"Alors pour l'amour d'Hadès, faites quelque choses, paluchez-vous une bonne fois pour toutes mais foutez-moi la paix !"

"Sor... cière !" outré. "Ton sort est fait !" passant au tutoiement sous l'effet de la rage qui l'anime.

Je lui passe devant sans le moindre regard.


"Ses notes sont excellentes."

"Peut mieux faire." objecte Rollo. "Il faut que nous la poussions davantage pour qu'elle assimile la valeur du travail sérieux et bien fait."

Les professeurs se regardent, circonspects.

"Son attitude laisse fort à désirer. Elle ne correspond absolument pas à ce que Noble Bell attend de ses étudiants." planqué derrière son mouchoir, commençant à ressentir les effets d'une très vive érection qui l'obligera à demeurer assis, prétextant d'étudier mon dossier alors que la séance est levée, libérant sa rage une fois seul.

"SORCIÈRE ! JE TE FERAI BRULER !" abattant son poing sur la table, hors de lui, une fois seul, forcé d'attendre que son érection lui passe pour pouvoir quitter la salle.


Suivie. Et pas par n'importe qui !...

Impossible de me rendre au lieu de rendez-vous où m'attend Rook. Je choisis une autre alternative, à contrecœur. Rook comprendra en ne me voyant pas arriver.

Il m'agace !

J'accélère le galop de Na'ir mais impossible de le semer.

Finalement, je fais demi-tour et me dirige vers lui.

Désarçonné par la manœuvre, il s'arrête, sans chercher à se cacher.

"Me pourrir la vie est réellement l'une de vos passions !"

"Je demeure Président du Conseil des Étudiants. J'ai droit de regard total sur les activités des uns et des autres, ne vous en déplaise."

"Nous ne sommes pas à l'intérieur de l'enceinte de l'établissement ! J'ai droit d'aller et venir comme bon me semble !" furieuse, faisant nerveusement piaffer Na'ir.

"Votre place est en salle d'étude ! Et non point à l'extérieur, à courir le guilledou, Mademoiselle !"

"Je fais ce que je veux de mon corps ! C'est vous qui outrepassez vos droits !"

Je lui donne la furieuse envie de me ramener à l'établissement par les cheveux, sauvagement. L'idée lui est d'ailleurs fort séduisante.

"Je vous somme de me suivre."

"Vous prenez vos désirs pour des réalités !" obstinée, lançant ma monture au galop, finissant par le semer dans les dédales de la cité.


Il referme derrière lui, plaçant son dos contre la porte, soupirant avant que son visage ne se déforme tout entier dans un pli aussi rageur que méprisant. "SORCIÈRE ! SORCIÈRE ! SORCIÈRE !" tapant des poings contre la porte en bois, se défaisant de sa cape pour la balancer par-dessus la chaise de son bureau avant de s'empoigner d'une paume ferme, levant le menton au contact.

Son sexe, lui aussi, a choisi d'échapper à tout contrôle !... Ce désir fou que je lui inspire, personne ne lui a jamais fait cet effet auparavant !... La puissance est telle qu'elle le conduit au vertige. Sa paume n'a de cesse, l'érigeant d'autant plus. "Sorcière... du diable ! Haaaaah !" papillonnant furieusement des paupières, pupilles à la dérive.

Il se conduit jusqu'au lit, y ployant les genoux avant de s'extirper, se caressant et se flattant dans des mouvements rythmés du poignet, bague à l'imposant rubis taillé en losange allant et venant vivement, doigts refermés autour de sa colonne palpitante, autre main crispant sur le matelas, spasmes le traversant de part en part, voix montant dans les graves, haletant, animal, carnal.

"Haaaah haaaaaah !... Hérétique femelle !"

Il est tant excité qu'il lui faut moins d'une minute pour s'épancher, par jets forts et successifs, souillant un effet personnel posé sur le lit - qu'il ira discrètement nettoyer au lavoir. De sa vie, il n'a mémoire d'avoir joui aussi fort !...

Son regard est totalement brouillé et son esprit si confus que sa bouche oscille entre un rire hystérique et un pli parfaitement écœuré. "Oooooh... fille du diable !... Impie catin !..."


Il est dans mon dos, faisant les cent pas, ouvrage à la main, me dictant du latin. De temps à autre, il se penche sur mon travail, me couvrant de son corps, critiquant et pinaillant pour des broutilles, bien décidé de jouer avec mes nerfs.

"Assez !" agacée par son attitude.

"Qu'allez-vous faire ? Bondir sur le dos de votre dégénéré canasson et tracer dans la campagne ? Concentrez-vous, que diable, ou nous en aurons jusqu'après minuit !"

Il m'insulte toujours hors témoin histoire de ne pas entacher sa précieuse réputation.

Tout ce que je déteste, ce garçon le personnifie !...

Mon regard se pose sur sa main au majeur de laquelle trône l'impressionnante bague. J'ai tout bonnement envie d'y planter ma plume !...

"Quelle est cette lettre ?" me la désignant.

"Un 's'."

"N'auriez-vous point pu la rendre plus laide ? Avez-vous été enseignée à l'alphabet dans une étable ?"

Je frôle la crise de nerfs !... Ce type me tape sur les nerfs comme aucun homme ne l'a jamais fait !

Il s'offre toute latitude pour me rendre la vie impossible !...

"Va te faire soigner !" grommelé.

"Pardon ?" me fichant d'un regard assassin alors qu'il a parfaitement compris le contenu du message.

"Complètement ravagé, ce type." sur ma lancée.

L'ouvrage claque sur la table. "Relevez-vous."

Je pose ma plume en soupirant, glissant lentement la chaise en arrière pour me redresser, lui faisant face, levant la tête.

"Bon. Et maintenant ?" agacée.

"Je vais te briser. Il ne restera rien de toi, ignoble traînée."

"Ha !... La belle affaire. Le chien aboie, la caravane passe."

"Tu vas y passer ta nuit en recopiant cent fois ces vers." me désignant la page ouverte de l'index.

"Tu peux crever. Je vais me coucher." poussant la chaise, marchant vers la porte de la pièce.

Il me regarde m'avancer, totalement incrédule.

"Tu reviens... ici."

Sa voix n'est plus qu'un souffle tant la colère lui ceint les cordes vocales.

Jamais, ô grand jamais, personne ne s'était permis de lui parler de la sorte !... Il est craint et respecté. Et moi je débarque de nulle part et je mets son autorité cul par-dessus tête.

"Libère cette poignée et reviens t'asseoir." me désignant la chaise qui m'attend.

"Flamm, je crois que même le meilleur psychiatre ne peut plus rien pour toi." ouvrant la porte, quittant la pièce.

Il balance rageusement son ouvrage contre la porte refermée, me vouant aux pires insultes de son répertoire ma foi très fleuri !...


Je suis en furie, remontant les marches quatre par quatre, faisant irruption dans la salle d'étude où il se trouve - fort heureusement pour lui, seul.

"QU'AS-TU FAIT DE MON ÉTALON ?!" folle de rage.

Il ne lève pas même les yeux, poursuivant calmement sa lecture.

J'attrape le bouquin et le referme en le faisant claquer sous son nez. "RÉPONDS, FLAMM !"

Il se cale contre le dossier, m'adressant enfin un regard. "J'espère te voir fréquenter assidument la salle d'étude, à présent que te voilà privée de moyen de locomotion pour te rendre à tes rendez-vous galants."

"RENDS-MOI MON CHEVAL !" tapant des deux mains sur le plateau du bureau.

"Je ne te rends rien du tout tant que tes résultats ne seront pas à niveau." m'affichant un petit sourire triomphant, visiblement très satisfait de son diabolique stratagème.

Je passe les mains sur mon visage, ivre de colère ! Ce type, je vais l'éviscérer !

"TU M'EMPRISONNES ?!"

"Vois plutôt cela comme... un encouragement." y allant de son cynisme.

"JE VAIS T'ARRACHER LES YEUX, FLAMM !"

"J'espère que l'énergie dont tu débordes te sera favorable pour améliorer tes résultats. Tu as eu tort de me défier sur mon propre terrain." sur un sourire de plus en plus sadique, ne camouflant absolument plus ce qu'il est.

Je crispe le poing sur la table, le fixant dans les prunelles.

"De ma vie, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi..." secouant la tête, incapable de lui trouver le qualificatif approprié tant il les cumule tous. "RAAAAAH !" hors de moi, tapant une ultime fois du poing sur la table, Léviathan prêt à surgir. "Rends-moi mon fils, tu entends, espèce de pervers !"

Il hausse le sourcil. "Ton... fils ?... Oh. Tu veux parler de cette bête possédée ?..."

"QU'EN AS-TU FAIT ?!" l'attrapant par les épaules pour le secouer.

Ma force lui fait écarquiller les yeux.

"Ne joue pas avec mes nerfs, Flamm ! Réponds ou je te scalpe !" montant un genou sur la table.

C'en est trop. Il se lève, repoussant mon genou pour que je demeure à ma place, se détachant de mon emprise.

"Assez ! Où te crois-tu, catin ?! Maudit soit le jour où tu es entrée dans cette école !" me fichant d'un index accusateur.

"J'ignorai qu'elle était dirigée par un fou !"

Nous nous jaugeons, toujours séparés par ce bureau.

Il lui vient alors une pulsion suffisamment vive pour lui faire péter les plombs et le conduire hors de ses gonds.

Passant de mon côté, il m'attrape par le haut des bras et vient écraser sa bouche sur la mienne.

Je demeure un instant totalement sonnée, figée, jusqu'à ce que l'horreur parvienne à mon cerveau !

Ma bouche, loin de s'affoler, prend un pli profondément dégoûté et je le repousse avec une telle force qu'il en heurte la bibliothèque, sonné à son tour.

Je m'essuie la bouche d'un revers lent, le fixant avec un mépris redoublé.

En face, il reprend ses esprits et m'adresse un regard assassin.

La tension est telle que le temps semble s'être figé.

"Même embrasser convenablement, tu en es infoutu, mon pauvre Flamm." craché.

Son ego se prend un sacré coup. Ses doigts crispent. Sa respiration est vive, animée par la rage de l'humiliation.

"Si d'aventure il te venait l'idée stupide de parler..." laissant la menace en suspens.

"Oh certainement pas, Flamm. Il n'y a vraiment pas de quoi se vanter d'une prestation aussi pitoyable."

Je lui affiche un sourire terrible qu'il ne me connaissait pas.

"Ceci dit, les choses sont un peu plus claires, à présent. Je me suis toujours demandée pourquoi tu t'acharnais ainsi sur moi depuis mon arrivée... tu viens de m'offrir une démonstration pour le moins éloquente."

"Sorcière !" craché.

"Je te le demande une dernière fois : qu'as-tu fait de mon fils ?!"

Ses lèvres tremblent de rage. "Me penses-tu vaincu ?"

C'est dit si bas...

"Je ne voulais pas en arriver là mais tu ne m'en laisses pas le choix, catin. Tu m'obliges à utiliser cette magie répugnante." écartant soudain les bras, faisant naître des étincelles autour de lui. "Pouvoir écarlate. Brûle mon corps. Guide-moi." incante-t-il.

Je hausse le sourcil, pensant qu'il a totalement perdu la raison mais je sens le poids d'une terrible magie s'amasser autour de lui.

"DARK FIRE !"

Il s'enveloppe soudain de flammes qui dansent autour de lui, le revêtant de leur incandescence.

Ça ne sent vraiment pas bon pour moi !...

"Voilà mon Dark Fire. Je suis capable de commander aux flammes."

Je tiens devant moi quelque chose dont tout l'établissement ignore l'existence ! Et même si cette école est réputée pour sa magie, elle demeure plutôt tournée vers l'histoire de sa cité.

"Je vais... TE FAIRE FLAMBER ! Apprête-toi à une longue agonie, sorcière !"

Le pire c'est qu'il n'hésiterait vraiment pas !

Il m'adresse une salve enflammée que je pare en ouvrant les ailes de mon surplis, soufflant une bourrasque qui manque de l'encastrer dans la bibliothèque.

Le raffut est tel que des élèves affluent.

Je me penche sur lui alors qu'il gît, jambes l'ayant lâché en chemin.

"Sor... cière..." le coupant dans sa magie.

La porte s'ouvre et le premier étudiant apparaît.

Nous avons le réflexe de faire taire notre véritable nature.

"Ah ! Vite aidez-moi, Messire Flamm a fait un malaise." dis-je.

"Seigneur Flamm !" se précipitant à son secours.

Je l'aide à le soutenir.

Flamm me regarde, totalement désarçonné.

"Vous étudiez trop, Seigneur Flamm !... C'était à prévoir."

"Quelques jours de repos vous feront grand bien." dis-je, posant la main sur son torse.

Un autre élève vient prendre le relais et je les regarde s'éloigner.

Je souffle. Il s'en est fallu de peu...


Je me concentre. "Na'ir. Fais-moi signe." l'appelant par la pensée.

Un hennissement déchire la cité.

Il est retenu chez le maréchal ferrant de la cité. Bien joué, Flamm !...

Je le récupère et lui offre une longue balade pour lui faire oublier ce mauvais tour. J'imagine qu'ils ont dû l'anesthésier pour le transporter.

"Mon pauvre bébé !..." caressant son encolure.

Il a, fort heureusement, retrouvé toute sa fougue !...


Je frappe à la porte et entre.

Il me fixe, totalement incrédule quant à ma présence.

"Si cela vous gêne, je peux m'en aller."

"Non !..." s'en voulant la seconde où le terme lui échappe. "Entre."

Sa chambre est un exemple de rangement au carré. Pas l'ombre d'une fantaisie où que ce soit.

Il soupire et se lève, quittant son bureau. "Merci de... n'avoir rien dit à propos de notre... querelle."

Je souris, le regardant avec des yeux nouveaux. "Impressionnant, ce pouvoir."

Il grimace, se planquant derrière son mouchoir. "Puis-je te retourner le... compliment ?"

"Je vous demanderai bien d'où vous vient cet héritage mais il est clair que vous n'y répondrez pas."

"En effet." sur un bref sourire, mouchoir abaissé.

Ses traits sont transformés lorsqu'il sourit, c'est ahurissant !... Il semble rajeunir de plusieurs années lorsque ses lèvres lui dessinent ce pli de contentement.

"Oh, j'ai... récupéré mon fils. Bien vu, le maréchal ferrant."

Il grimace à nouveau, s'abstenant de m'arroser d'une insulte.

"Ne faites pas cette tête, allons." plus détendue. "Je vous sais suffisamment imaginatif à présent pour être certaine que vous trouverez une autre façon de me mettre des bâtons dans les roues, Messire Flamm."

"J'ai... été injuste avec toi. Je te prie de... m'en excuser. Tes résultats n'ont jamais souffert d'être revus ni critiqués. Je... le ferai savoir au Conseil."

Cela lui coûte. Et j'apprécie le geste.

"Eh bien... cela va me manquer de ne plus vous avoir sur le dos." sur un petit sourire.

"Oh. S'il n'y a que cela pour te faire plaisir... je vais remplacer durant cinq semaines M. Corsini, notre professeur de latin et de poésie latine."