Disclaimer: Les personnages de Twilight ne m'appartiennent pas, malheureusement!
Hello hello, vous allez bien, mes chers lecteurs et chères lectrices?
Voici un O.S basé sur un défi proposé pour moi par mon amie Leithi, qui est aussi ma correctrice sur pas mal de mes projets, mais qui n'a pas encore lu celui-ci.
C'est un O.S que j'ai écrit pour les 12 ans de ma page Facebook, alors j'espère sincèrement qui vous plaira.
Vous pourrez découvrir les tenants du défi à la fin de l'histoire *-*
Bonne lecture !
Seattle!
Vendredi 12 août 2011!
Point de vue de Bella!
Je vais vomir!
Edward avait disparu de la soirée donnée pour notre dîner de répétition, car nous étions censés nous marier demain, alors je suis partie à sa recherche en essayant de ne pas me casser la gueule avec les talons qu'Alice, belle-sœur et organisatrice de mariage au passage, m'a forcé à porter. Il n'était dans aucune des pièces du rez-de-chaussée alors j'ai monté les escaliers, et j'ai fini par entendre du bruit provenant de la bibliothèque. J'y suis allée et je me suis figé net.
Ça doit faire bien cinq minutes que je regarde, le cœur en miette, mon fiancé en train de baiser une autre femme. Tanya Denali, pour être précise, dont la tante –qui avait élevé cette garce et ses deux sœurs - était une amie de longue date d'Esmé. J'ai la poitrine qui se serre et je suis sur le point d'hyperventiler, alors je recule et je retourne aux escaliers. J'enlève ces putains de talons et je descends pour me diriger en courant vers la salle de bain du bas. Je vomis le peu que j'ai dans le ventre.
«Bella, est-ce que tout va bien?»
Merde, il ne manquait plus qu'elle! Alice entre dans la salle de bain au moment où je tire la chasse d'eau. Je vais me rincer la bouche. J'ai chaud, j'ai le cœur brisé, et je veux rentrer chez moi. Enfin, je veux rentrer chez mon père, et ne plus jamais remettre les pieds dans l'appartement que Edward et moi on partage depuis son retour de Harvard, et du mien de UCLA. On a habité quatre ans loin l'un de l'autre pour nos études, mais on se retrouvait pour les fêtes ou bien on se retrouvait à mi-chemin. Tous ces efforts pour quoi? Pour apprendre la veille de mon mariage qu'il me prenait pour une conne?
«Bella? Tout va bien?» demande Alice.
«Non, Alice, tout ne va pas bien.» je réponds en enlevant rageusement les multiples barrettes qu'elle a farci dans mes cheveux. «Putain, pourquoi tu m'as fait une coiffure aussi compliquée?»
«Wow arrête, je n'aurais pas le temps de tout refaire avant le dîner.» dit-elle en essayant de m'interrompre.
«Ne me touche pas!» je claque.
Elle sursaute, et s'immobilise sous mon ton acerbe. J'espère pour elle qu'elle n'était pas au courant que son frère me trompe. Mes cheveux retombent en cascade sauvage sur mes épaules, et je quitte la salle de bain pour retrouver ma meilleure amie et dame d'honneur. Quand elle me voit, la coiffure défaite, sans talons et sans doute le visage blanc comme un linge, Rose écarquille les yeux et se précipite vers moi. Elle est sublime dans sa robe rouge et quand elle marche sur des talons, même paniquée pour moi, elle ressemble à un putain de mannequin.
«Bella, mais qu'est-ce que…»
«Tu peux me ramener?J'annule le mariage.»
«Quoi mais…»
J'essuie une larme qui coule sur ma joue.
«Bella, il faut que je te recoiffe.» me dit Alice.
«Alice, je n'en ai rien à foutre de ma coiffure, merde!» je claque, attirant l'attention de tous les invités sur nous. «Je ne vais pas bien, tu ne le vois pas?»
«Mais, qu'est-ce que tu as?» veut-elle savoir. «Attends, je viens de te voir vomir et…»
Ses yeux s'écarquillent et je l'arrête tout de suite.
«Je ne suis pas enceinte!»
«Peut-être que si!» espère-t-elle.
«Alice, ton frère ne m'a pas touché depuis des mois, alors non, je ne suis pas enceinte. Mais la blondasse qu'il est en train de se taper dans la bibliothèque va peut-être le devenir.»
«Quoi?» s'exclame Rose.
«Je peux savoir ce qui se passe?» demande Esmé, en nous rejoignant. «Bella, as-tu trouvé Edward? Le dîner est prêt!»
«Oh oui, je l'ai trouvé, et il est très occupé à sauter Tanya!» je rétorque.
Je vais vers mes invités, parmi lesquels se trouvent mon père et deux de mes meilleurs amis, Jacob Black et Angela Weber-Call. Elle au moins, elle est mariée à un mec bien.
«Excusez-moi, mais vous pouvez tous rentrer chez vous, et ne prenez pas la peine de venir à l'église demain, le mariage est annulé pour cause d'infidélité!»
J'attrape une coupe de champagne et la vide d'une traite. Je pose le verre et je ne manque pas de voir le regard meurtrier de Jacob. Ouh, Edward va se prendre une baigne avant la fin de la soirée. Je retourne vers Rose au moment où Tanya revient, propre sur elle. Son sourire se fane au moment où elle se rend compte que tout le monde la regarde. Elle a vraiment le regard brillant et satisfait d'une femme qui vient de se faire baiser comme il faut.
«Quoi?»
«Où étais-tu, Tanya?» demande Kate, une de ses sœurs.
«Je… je suis allée prendre l'air.» répond Tanya, en hésitant.
«Dans la bibliothèque?» raille Rosalie.
Je m'approche de la garce qui vient de foutre ma vie en l'air, et je la regarde droit dans les yeux. J'ai envie de la gifler, mais je ne suis pas une personne violente alors je me contente de lui dire:
«Il est tout à toi!»
Je la contourne, et Rosalie, qui n'a pas perdu de temps et qui m'attend avec nos affaires, a le visage déformé par la colère. Edward arrive, en train de remettre la veste de son costume. J'enlève ma bague de fiançailles et la glisse dans la petite poche de sa veste de costume.
«Voilà, tu vas pouvoir l'offrir à la bonne personne!»
«Quoi mais…» Il remarque ma coiffure défaite. «Bella, tu n'es pas présentable et…»
«Le mariage est annulé!» je lui dis. « Et nous deux, c'est terminé!»
«Je ne comprends pas.»
Il est fort pour jouer le crétin.
«Je suis partie à ta recherche, il y a dix minutes. Et je t'ai trouvé, à l'étage. Dans la bibliothèque. Avec Tanya.»
«Bella…» Il déglutit. «Quoi que tu aies vu…»
«Je t'ai vu la baiser!»
Autour de nous, il y a un tel silence. Au point où on entendrait une mouche péter. Une expression qu'avait l'habitude de dire mon grand-père. Edward déglutit, et je le connais suffisamment pour savoir qu'il essaye de trouver une explication à ce que j'ai vu, mais je l'arrête avant même qu'il ne prononce le moindre mot.
«Ne te cherche pas d'excuse, je vous ai vu, et rien de ce que tu pourras dire ne justifiera ce que tu as fait. On est censé se marier demain, et toi, tu te tapes Tanya? Et bien tu sais quoi, tu vas pouvoir te la taper sans avoir à te cacher, parce que c'est terminé!»
Je le contourne et je sors de la maison de mon ex belle-famille, Rosalie sur les talons. Oui je suis pieds nus, mais j'ai tellement mal à l'intérieur que je ne sens même pas le froid des dalles sous mes pieds. Le silence se fait dans la voiture jusqu'à l'appartement, où là, on récupère toutes mes affaires qu'on fourre dans des sacs. Je n'avais pas encore tout emmené de chez mon père, comme quoi, j'ai bien fait. Une fois dans la maison de mon père, je vais dans la salle de bain, je me déshabille et je saute sous la douche. Je reste immobile et je finis par pleurer. L'eau se mêle à mes larmes, et je me laisse glisser par terre.
Depuis combien de temps me trompait-il? Tanya était aussi allée à Harvard, mais je n'aurais jamais cru une seule seconde que Edward pouvait me trahir comme ça. Il m'a demandé en mariage avant notre dernière année, et il m'a convaincu d'intégrer l'école d'infirmière de Seattle après la fac, pour qu'on puisse travailler ensemble. J'ai mis mes rêves de côté pour lui, alors que je n'aspirais pas du tout à devenir infirmière. J'ai étudié la médecine à UCLA afin d'acquérir des connaissances pour mon futur métier et me spécialiser plus tard, et voilà où j'en suis.
Je grelotte dans la douche, mais je ne pleure plus. Je suis dans un état apathique. Si bien que Rosalie me sort de ma douche après avoir enlevé ses talons et troqué sa robe contre un de mes survêtements qu'elle a dû sortir de mes sacs. Elle me sèche, m'enroule dans un peignoir et me coiffe. Elle m'emmène dans la cuisine où elle m'assoit et me dépose une tisane brûlante entre les mains.
«Parle-moi, Bella!»
«Que veux-tu que je te dise?»
Je dois faire appel à toutes mes forces pour ne pas pleurer à nouveau.
«Je suis allée à la fac étudier un domaine qui ne me tentait pas pour faire plaisir à l'homme avec qui je pensais que je ferai ma vie, et je dois rentrer en école d'infirmière dans trois semaines. Je devais me marier demain et je découvre qu'il se tape Tanya.» Je laisse échapper un rictus. «Dire qu'on s'est retrouvé il y a deux mois et qu'il ne m'a pas touché depuis. A bien y penser, il ne m'a même pas touché quand on s'est vu à Noël.»
«Ma pauvre, ça doit gratter!»
«Et c'est aussi sec que le Sahara!»
Je pousse le thé non-touché, et je me frotte les yeux désormais dénués de maquillage. Je sens un sanglot me prendre la gorge.
«Je ne veux pas devenir infirmière, mais l'école est déjà payée et je dois passer le concours d'entrée.»
«Laisse-moi gérer, je vais parler à mes parents et ils vont régler le problème.» m'assure Rosalie.
«Qu'est-ce que je vais faire d'un diplôme qui ne me sert à rien si je ne vais pas dans cette école?Je ne peux pas retourner à la fac pour quatre ans de plus, je n'obtiendrais pas de nouvelle bourse.»
«Bella, tu es plus intelligente que n'importe qui, tu n'as pas besoin de retourner à la fac. Il y a d'excellentes formations disponibles que tu pourras suivre dès que tu auras remis de l'ordre dans tes idées, et que tu auras guéris ton cœur.»
«J'aurais dû écouter mon père, il a senti dès le départ que Edward me ferait du mal.»
La porte d'entrée s'ouvre à la volée, et mon père entre suivi de Jacob, Angela, son mari Embry, Leah la petite amie de Jacob, et Emmett, le mari de Rosalie.
«Bella!»
Je me lève de ma chaise et je me blottis dans les bras de mon père, et bim, je me remets à pleurer.
«J'aurais dû t'écouter.» je dis, en m'écartant.
«Ce n'était pas à moi de te dire comment mener ta vie, Bella. Tu as suivi ton cœur.» me dit mon père. «Il t'a berné. Il nous a tous bernés.»
«Ouais!» dit Jacob, en roulant des épaules. «J'espère que sa bimbo sait cacher les bleus.»
«Comment ça?» demande Rose.
«Oh, Jacob lui a mis un coup de poing, et Edward a un magnifique cocard à l'heure où on parle.» dit Leah.
«Ça m'a soulagé!» dit-il. «Et il le méritait!»
Je vais prendre mon meilleur ami dans mes bras. Quelques minutes plus tard, on est tous assis autour de la table avec une tasse de thé ou de café. Rosalie m'a refait une camomille.
«Bois, ça t'aidera à dormir.» me dit-elle.
«Qu'est-ce qu'on fait, maintenant?» je demande, après avoir bu une gorgée. «Tout a été payé; les fleurs, ma robe, le traiteur.»
«On va s'en occuper.» m'assure Rosalie, avant de regarder son mari. «Tes parents?»
«Ils sont furieux contre Edward, et tu aurais dû voir Tanya devant le regard désapprobateur de sa tante et de ses sœurs. Je crois que je n'ai jamais vu Sasha aussi déç à Alice, je crains que ton frère va avoir du boulot pour la calmer et l'empêcher de les tuer tous les deux.»
«Je ferai exprès d'égarer les preuves contre elle.» plaisante mon père.
Ça allège un peu l'atmosphère. Juste un peu. Plus personne ne parle. Je bois ma camomille avant de quitter ma chaise et de monter dans ma chambre. Je ne suis pas du tout surprise lorsque Rosalie me rejoint avec Angela. Toutes les deux, elles font mon lit parce que je n'en ai pas la force, et elles grimpent sur le matelas avec moi.
«T'es toujours maquillé.» je fais remarquer à Angela, qui remonte la couette sur nous.
«C'est du waterproof.» elle me répond. «Ça me rappelle nos soirées filles du lycée.»
«C'était le bon temps.» soupire Rosalie.
Elle est allongée derrière moi et a enroulé un bras autour de moi. Angela, elle, est sur le dos et me tient la main.
«Merci!» je dis, simplement.
«On sera toujours là pour toi.» me promet Rosalie.
La camomille fait son effet et je m'endors dans les bras de mes sœurs de cœur.
Samedi 13 août 2011!
Je n'ai pas fait le moindre rêve. Sans doute grâce à la présence de mes sœurs à mes côtés toute la nuit. Au petit matin, Emmett et Embry étaient autour de la table avec un café, et donnaient un sac à leur moitié. Rose et Angela vont tour à tour à la salle de bain se changer, pendant que je m'attèle à la cuisine. Faire la cuisine m'aide à me calmer. En fait, j'adore ça. Je fais des pancakes pour tout le monde, sauf moi, je n'ai pas faim. Je reste en cuisine pendant que les autres mangent.
«On ne devrait pas la forcer à manger quelque chose?» j'entends Embry demander.
«Pas quand elle est dans cet état.» répond Angela.
«Laissez-la!» dit tranquillement Rose. «Merci pour les pancakes, Bella.»
«De rien!» je lui souris et retourne à ma préparation.
Je prépare un gâteau fraise-chocolat, et merci papa pour avoir acheté des fraises pour que je puisse m'en servir. Je suis dans ma bulle, si bien que je fais à peine attention aux filles qui mettent les assiettes du petit-déjeuner dans le lave-vaisselle. Quand je sors le gâteau du four et que je le laisse refroidir, je prépare une ganache de chocolat noir, que je verse ensuite sur le gâteau avant d'y ajouter des fraises coupées sur tout le gâteau.
«Quand est-ce qu'on pourra manger cette merveille?» me demande Emmett.
«Pas tout de suite!»
Je mets le gâteau au frigo, et je vais nettoyer mon bazar. On frappe frénétiquement à la porte. Rosalie va ouvrir et une tornade brune entre dans la cuisine et vient me serrer fort dans ses bras.
«Alice… j'étouffe!»
Elle s'écarte.
«Si quelqu'un doit mourir étouffé c'est mon frère et sa pétasse.» grogne-t-elle. Alice souffle un bon coup. «Bon, j'ai appelé la boutique et j'y rapporterais ta robe pour récupérer ton chèque de caution. Le traiteur va délivrer les repas à la banque alimentaire qui les redistribuera, les fleuristes vont porter une partie des bouquets à l'hôpital pour enfants et l'autre partie à la maison de retraite où tu as fait du bénévolat l'été dernier. Quant au DJ, il a déjà encaissé le chèque mais il se propose de venir jouer pour nous à un autre évènement qu'on aura choisi. On verra et je…»
«Alice!»
«Oui?» me fait-elle.
Je prends dans mes bras.
«T'es la meilleure!»
Elle me rend mon étreinte. Tout ce qu'elle a fait pour que tout ce qu'on a payé ne soit pas gâché, c'est exactement ce que j'aurais voulu qu'elle fasse.
«Merci!»
«C'était le mieux que je puisse faire pour réparer les conneries de mon frère.» Elle s'écarte et me sourit faiblement. «J'ai simplement fait ce que tu aurais voulu. Je suis tellement désolée, Bella, j'ai été tellement prise par l'organisation du mariage que je n'ai pas vu que mon frère avait des te l'aurais dit, si j'avais su.»
«Je sais bien.» je soupire et me frotte le visage. «Je veux simplement ne plus y penser, panser mon cœur brisé et reprendre le cours de ma vie, en commençant par régler cette histoire d'école d'infirmière. Mais on est samedi, alors…»
Alice lève le petit doigt, me faisant signe d'attendre, et elle envoie rapidement un message. A qui? Allez savoir! Son portable émet un bip, et elle me dit:
«Papa va s'en occuper.» Elle range son téléphone et me frappe le bras. «Pourquoi t'as suivi Edward, sur ce coup-là? On n'a rien compris à ta décision. Il t'a lavé le cerveau, putain. Où est passé la fille qui voulait ouvrir un petit café où les gens pouvaient venir se détendre et déjeuner entre amis dans une ambiance apaisante, et où tu aurais mis une bibliothèque à disposition?»
«Elle est tombée amoureuse et est devenue idiote!» je rétorque en haussant les épaules.
«Mais tu n'es pas idiote, et tu ne dois faire plaisir à personne à part à toi.» me dit-elle. «Tu as le même rêve depuis que je te connais, ne laisse pas Edward t'en détourner maintenant que tu es libéré de cet abruti congénital que j'appelle mon frère!»
Le rire tonitruant d'Emmett me fait sourire. Ouais, lui aussi n'en pense pas moins du comportement de son petit frère.
«Prends le temps qu'il te faut pour guérir, ouvre ton affaire et fait profiter à toute la ville de ton talent de cuisinière.» Alice renifle. «C'est du chocolat, que je sens?»
Je sors le gâteau du frigo pour le lui montrer.
«Ok, je vais rester jusqu'à ce qu'il soit prêt à être mangé.» décrète-elle. «Rien de mieux que le chocolat pour panser des blessures.»
Ravalant un sourire, je remets le gâteau dans le frigo et je me remets à cuisine, parce que cela m'aide à oublier. Je prépare un copieux déjeuner que tout le monde apprécie, et le gâteau rencontre un franc succès dès la première bouchée.
«C'est une tuerie!» dit Alice.
«C'est ça, ton talent, Bella!» dit Rosalie. «Je ne m'en suis pas mêlé parce qu'interrompre Alice pendant qu'elle parle n'est jamais la chose à faire.» Mon amie et ex belle-sœur sourit. «Mais, elle a raison. Tu dois faire profiter à tout le monde de ta cuisine. Tu es faite pour ça.»
«Je viendrais manger chez toi chaque fois que j'aurais fini mon service à la caserne, tu peux compter sur moi.» dit Emmett, qui était pompier.
«Ouais, on viendra avec toute l'équipe.» dit Embry, lui aussi pompier dans la même équipe que Emmett.
«Si tu cherches une serveuse...» plaisante Angela, en me faisant un clin d'œil.
Elle avait suivi un cursus pour devenir enseignante, mais je ne sais pas trop si elle veut vraiment le devenir. Encore un bel exemple de pression familiale. Je sais que, quoi qu'elle décide, Embry la soutiendra. Je me sens mieux à la fin de la journée, blottis sous un plaid devant la télé, que je regarde sans vraiment regarder le programme. Mon père regarde la rediffusion d'un match tout en faisant des mots croisés sur le journal. Je l'aide surtout à remplir les cases mais il me fait participer de façon détourner pour me remonter le moral. Je l'en remercie. Je lui donne une autre réponse quand on sonne à la porte.
«Qui peut bien venir à cette heure-là?» maugrée mon père.
«Laisse, je vais ouvrir!»
Je me défais du plaid tout en pestant intérieurement. Il est vingt-deux heures; les gens ne dorment pas, normalement à cette heure-là? J'ouvre la porte et… c'est une blague?
«Qu'est-ce que tu veux?»
Cet individu ne mérite même pas un bonjour de ma part après ce qu'il m'a fait.
«Te parler!»
«Et moi, je peux te voir t'étouffer dans ton sommeil.» je réplique. «Dégage de chez moi, Edward, tu n'as rien à faire là!»
«Ecoute, laisse-moi t'expliquer, tu comprendras et…»
«Et quoi? Tu vas me raconter comment Tanya et toi vous vous êtes soulagés mutuellement pendant vos études de médecine mais que ce n'était rien de sérieux?» Non mais il se fout de ma gueule!«Rien ne peut justifier votre comportement à tous les deux.»
«C'était…» Il cherche ses mots. Connard! «D'accord, tu n'aurais jamais dû le découvrir, mais de là à annuler le mariage? Bella, je t'aime et tu le sais.»
«Je croyais que tu m'aimais. Moi je t'aimais, je t'aime encore et ça va me prendre du temps pour tourner la page, mais je ne t'aurais jamais fait ça.»
Comment peut-il croire une seule seconde que j'aurais pu l'épouser après ça?
«Que crois-tu qui aurait dû se passer? Hein? On se marie, moi dans l'ignorance et tout va bien dans le meilleur des mondes mais tu continues à te taper Tanya?»
«Non, c'était… c'était censé être la dernière fois.» me dit-il. «Je n'aime que toi et Tanya ce n'était que du sexe. Je me serai consacré uniquement à toi une fois mariés.»
«Et si je l'avais découvert genre, au bout de cinq ans de mariage?» je demande. Il ne répond pas. «Tu te voiles la face si tu crois que j'aurais pu rester avec toi en apprenant que tu m'avais trompé pendant toutes ces années. Dis-moi, tu te la tapais aussi au lycée?»
«Non!» il répond aussitôt. «Je te jure que non mais, la fac, Harvard, c'était tellement de pression et…»
«Et t'as décidé de te soulager avec cette pétasse.» Je laisse échapper un rictus. «Tu crois que c'était facile aussi pour moi? J'étudiais un domaine que je ne voulais pas uniquement parce que tu m'as convaincu que ce serait super de bosser ensemble.J'ai eu des occasions moi aussi, on a flirté avec moi, mais j'ai dit non, parce que moi je suis fidèle.»
Mon cœur bat la chamade, mais parce que je suis énervé, et aussi parce qu'il est brisé car il bat encore pour l'homme en face de moi.
«Je ne veux plus te revoir, Edward. Si jamais on se croise, passe ton chemin et ne viens pas me parler!»
«Ce sera difficile de ne pas se voir à l'hôpital.» dit-il.
«Ton père a fait jouer son amitié avec le comité de l'école d'infirmières et je suis retiré de la liste pour le concours d'entrée et je vais être remboursé.» je réplique. «Je vais réaliser mes rêves, Edward! Les miens, pas les tiens.»
«Bella, s'il te plait. On peut surmonter tout ceci, tu feras une super infirmière s'il te plaît!»
«Donc, tu voudrais le beurre, l'argent du beurre et la crémière qui va avec.» Je ricane. «J'ai encore ma fierté et revenir avec toi ce serait l'une des pires erreurs de toute ma vie, la première ayant été de faire des études que tu m'as poussé à faire alors que tout ce que je voulais, c'était intégrer une école de cuisine. Mais Rosalie a raison, je suis intelligente et je saurais rebondir sans avoir besoin de reprendre des cours. Au revoir, Edward!»
«Bella, attends…»
Il se fige en entendant le bruit d'une arme qu'on charge. Je sens la présence de mon père derrière moi, et je devine facilement son arme de service à la main.
«Elle t'a demandé de t'en aller!» dit-il d'une voix calme mais non dénué de menace.
«Charlie…»
«Ne dis plus un seul mot et sors de la vie de ma fille!»
C'était sans appel! Edward me regarde, je ne détourne pas le regard une seconde. Je ne craque pas, il en est hors de question. Quand il comprend que je ne lui pardonnerais pas, il s'en va. Papa range son arme et encercle un bras autour de mes épaules, et la voiture d'Edward disparait dans la nuit.
«Ça va?» demande papa.
«Oui, ça va. Et ça ira à l'avenir!»
Je suis confiante. Il est temps que je prenne mes rêves en mains!
Samedi 18 février 2012!
Plus de six mois ont passé depuis que j'ai découvert la trahison d'Edward et annulé mon mariage avec lui.
J'ai mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à me remettre et à guérir mon cœur, mais je n'ai pas laissé ma peine se mettre en travers de ma route. J'ai pris le temps de bien réfléchir, et un mois plus tard, j'ai commencé à éplucher les annonces de vente de locaux. J'en ai visité plusieurs jusqu'à trouver le bon. Avec le remboursement de mon inscription annulée de l'école d'infirmière, et celui d'une partie du mariage – Carlisle et Esmé ont tenu à rembourser mon père qui m'a ensuite donné le chèque – j'ai pu acheter le local et faire toutes les démarches. Il était déjà bien entretenu, et par l'intermédiaire de Rosalie, j'ai pu rencontrer un architecte qui a dessiné des plans en fonction de l'espace, et de ce que je voulais.
Les travaux et ainsi que les achats du matériel ont pris du temps, mais ça m'a permis de mettre au point ma carte, de m'exercer dans la cuisine de mon père qui a adoré servir de goûteur. A quelques semaines de l'ouverture, j'ai aussi proposé à Angela de venir travailler avec moi. Elle déteste enseigner, elle n'était pas heureuse et quand je lui ai fait cette proposition, elle démissionnait une semaine plus tard. Sa mère n'était pas ravie, mais Angela a enfin pris son envol professionnel et avec le support de son mari, elle a embrassé sa nouvelle vocation. Elle nous a créé un site internet, fait de la publicité sur Facebook en créant une page pour mon affaire, et elle a mis ses talents de photographe à l'œuvre en prenant en photo les plats que je préparais chez moi et je promettais de proposer dans le menu.
Le Renée, que j'ai baptisé en l'honneur de ma mère, ouvre enfin ses portes à l'heure où je vous parle. Pour cette ouverture, j'ai proposé une sorte de dégustation sucrée avec toute sorte de pâtisseries. J'ai passé la journée d'hier et toute la matinée derrière les fourneaux. Muffins, cookies, tartes, flans, clafoutis, crumbles, fondant, macarons… Il y en avait pour tout le monde. Sans parler des boissons que les clients pouvaient commander: café, chocolat, thé – chaud ou glacé – limonade etc… Tout était fait maison.
L'avant-salle était composée de table pour maximum quatre personnes, et élégamment recouvertes de nappes que Angela a trouvé chez des antiquaires. Il était aussi possible de manger au comptoir. Il y avait des sanitaires disponibles, évidement, et un espace réservé pour les amoureux des livres, qui pourront soient venir se détendre en lisant quelques pages d'un roman dans la bibliothèque murale que j'ai faite installer et garnir, ou bien en ayant apportés les leurs. Les vrais lecteurs comme moi, ont toujours un livre dans leur sac. Sur chaque table et sur le comptoir, il y avait des bocaux transparents. Il n'y avait pas de prix particuliers, aujourd'hui, les clients donnaient ce qu'ils voulaient. Mais seulement aujourd'hui.
«Tu es prête, Bella?» me demande Angela, à la porte.
Alice, qui est une dingue de mode et une couturière de dingue et efficace, a fabriqué toute une gamme de tablier bleu marine avec le nom du café brodé dessus, et elle a même pensé à une petite poche pour y glisser bloc-notes et stylo. En parlant d'Alice, elle et Rosalie ont tenus à m'épauler en me servant de serveuses aujourd'hui, et en échange, je leur confectionne leur gâteau préféré. Elles sont faciles à soudoyer, ma parole!
«Oui, tu peux ouvrir!»
Après avoir pris une profonde inspiration, Angela tourne le panneau ouvert, et ouvre la porte. Mon père est le premier à en franchir le seuil. Il me fait un clin d'œil et va s'assoir à une table, rejoint plus tard par Carlisle, Esmé et Jasper, le fiancé d'Alice et jumeau de Rosalie. Mes ex beaux-parents s'en sont beaucoup voulus, mais je ne leur en ai pas voulu de la façon dont leur fils m'a traité. Edward était le seul responsable pour ses actions, mais je vais mieux aujourd'hui. Travailler sur l'ouverture de ma propre affaire a permis à mon cœur et à mon âme de guérir.
Même Kate, Irina et leur tante sont venus s'excuser quelques jours après l'annulation du mariage. Tanya s'est fait pourrir, paraît-il, et Irina a décidé de ne plus lui parler. Je devrais m'en réjouir, mais elles sont sœurs alors j'espère qu'un jour, elles se reparleront. En parlant de ces trois-là, elles entrent, me sourient et vont prendre place. Irina est accompagnée de son mari, Laurent, un jeune homme à la peau sombre et qui faisait partie de l'équipe que l'architecte, James, qui a dessiné et rénové l'endroit.
D'autres clients arrivent, notamment James, son épouse et leur petite fille de trois ans. Emmett et Embry n'ont pas plaisanté quand ils ont dit qu'ils viendraient avec leurs compagnons de feu. Je vois entrer onze pompiers dans des tenues de civil, accompagnés de leurs compagnes et enfants, ou célibataire pour un en particulier qui me coupe le souffle. Il a une constitution physique incroyable. On est loin de la carrure imposante d'Emmett, mais wow. Je me remets du choc et je vais à la table de mon père avec mon plus beau sourire.
«Bonjour, et bienvenue chez Renée!»
Papa a eu les larmes aux yeux quand je lui ai montré le dessin de l'enseigne du café. Elle est décédée d'un long combat du cancer du sein quand j'avais neuf ans, et papa a été incapable de refaire sa vie depuis. Il s'est toujours occupé de moi, tout en veillant à la sécurité des habitants de Seattle, avant de devenir le Chef de la Police il y a trois ans.
«Que puis-je vous apporter?»
Je sors mon calepin et mon stylo. Des menus spécifiques avec les pâtisseries et les boissons proposés pour aujourd'hui avaient été préparé.
«Je vais te prendre une part de tarte à la cerise, et une limonade.» commande Jasper.
«Un café noir, et ouh, du crumble aux fruits rouges.» commande papa.
«Tu as quoi, comme thé?» me demande Esmé, après que Carlisle ait commandé un cappuccino et un muffin aux trois chocolats.
«Du thé glacé, ou bien celui que vous voulez si vous le voulez chaud.»
«De l'Earl Grey, alors, et une part de tarte au citron, s'il te plaît!»
Je note sa commande, et récupère les menus.
«Je vous apporte ça!Et merci, d'être là aujourd'hui.»
«Ne nous remercie pas.» dit Carlisle, en posant une main sur celle de sa femme. «Nous sommes heureux d'être là, et de te soutenir.»
Je passe derrière le comptoir et je vais en cuisine. Je prépare les boissons, que je demande à Angela d'apporter à la table de mon père en leur expliquant qui a commandé quoi, et j'apporte ensuite moi-même les pâtisseries.
«Bon appétit!»
Je retourne en cuisine m'assurer que je ne risque pas d'être à court de pâtisseries. Je repars en salle et je vais à une table qui fait valdinguer mon cœur quand je vois le beau pompier de tout à l'heure. J'essaye de ne pas rougir et je garde mon regard focaliser sur Jacob, qui est assis avec Leah et deux autres garçons. Dont le… ouh, j'ai chaud. Je secoue la tête et souris à mes deux amis.
«Bonjour, vous avez choisi?»
Je note leurs choix, puis, Jacob me présente ses amis.
«Voici Jared!» Il me salue. «C'est mon Lieutenant.»
Si jeune? Bien sûr, je ravale ma remarque.
«Et à côté de lui, c'est Paul. On est dans la même équipe mais il fait partie des Secours.»
«Et, pour celles comme moi qui n'ont pas fait l'Académie?» je demande.
Je suis incollable sur les grades de la police, mais alors pour les soldats du feu, je n'y connais rien.
«On s'occupe des sauvetages un peu risqués genre, si votre voiture est tombée dans l'eau, ou un truc dans le genre.» dit Paul.
Putain, sa voix! Et la façon dont il me regarde…
«Un truc dans le genre.» je répète un sourire en coin. «Je vous apporte vos commandes.»
Je prends deux minutes pour souffler dans la cuisine. Je bois un grand verre d'eau fraiche, et je m'évente avec un plateau vide. C'est comme ça que me trouvent Rosalie et Angela.
«Qu'est-ce qui t'arrive?» demande Rose.
«Alors, je sais que les pompiers sont censés être sexy pour la plupart et on en a la preuve avec Emmett, mon meilleur pote et Embry, mais là, ouh.»
Je continue de m'éventer.
«Et, si tu nous donnais un nom?» suggère Angela.
«Paul!»
«Oh !»
Ma meilleure amie sourit.
«C'est ça, moque-toi.» je grommelle.
«Il est célibataire.» me dit Rose.
Cool! Je n'ai vu aucune alliance à son doigt et c'est l'un des rares à ne pas être venu accompagné.
«Et beau comme un dieu!» dit Rosalie. «Bon, tu as du travail, alors mets tes hormones sous clé et on en parlera quand tout le monde sera parti.»
Elle a raison. Je prépare donc les boissons fraîches pour la table de Jacob, que je leur apporte et je reviens deux minutes plus tard avec leurs pâtisseries.
«Ça va, Bella?» me demande Leah. «Tu es… toute rouge?»
«Oui, j'ai chaud c'est tout.» Mon regard se perd une seconde vers Paul, qui me regarde en retour. Oh merde! «Bon appétit!»
Je retourne en cuisine et c'est un verre de thé glacé que je m'enfile d'une traite. Ce n'est pas facile de me remettre au travail en sentant son regard sur moi – parce que oui, je sens son regard sur moi – mais je tiens bon. Je ne fais rien tomber tout du long. Je m'arrête près de la table de mon père.
«Eh bien, vous avez l'air d'avoir aimé vos pâtisseries.»
«C'était succulent, Bella.» me dit Esmé. «Tu es vraiment douée, et je suis heureuse que tu aies suivi ta passion.»
Elle me prend la main et la serre. Je lui souris.
«Je veux bien encore un verre de limonade.» me dit Jasper.
Je prends son verre et vais à la cuisine le lui remplir avant de le lui apporter.
La nuit tombe quand les clients commencent à s'en aller, non sans venir me dire quelques mots et me féliciter. Les pots à pourboire se remplissent de toute part, et il ne reste plus un seul gâteau quand je ferme derrière le dernier client qui n'est autre que mon père. Je tourne le panneau fermé, et je vais me hisser sur un tabouret au comptoir.
«Ça s'est bien passé.»
Les filles rassemblent les pots contenant les pourboires le long du comptoir. On compte les billets dans chaque pot un par un, et à la fin, le compte est de deux milles cent dollar. Certains – et je pense savoir qui – ce sont montrés très généreux. Comme Alice et Rosalie ne veulent aucune compensation financière pour leur aide, je fais le calcul dans ma tête et sépare le montant en trois parts de sept-cents dollars. Pour Angela, pour moi, et le reste, dans la caisse que je vais boucler dans un coffre dans la cuisine, planqué dans le cellier. James s'est chargé lui-même de l'installer, et je suis la seule avec Angela à en connaitre le code.
«Comment tu te sens?» demande Alice.
«J'ai à la fois envie de m'écrouler dans mon lit, de prendre une douche froide parce que j'ai chaud partout à cause d'un certain pompier…» Elles gloussent. «Et j'ai envie de me remettre au travail et de cuisiner des heures entières.»
«Demain, repos.» me rappelle Rosalie.
Elles m'ont forcé à fermer un jour dans la semaine, et le dimanche est le meilleur jour pour se faire.
«Et lundi, tu démarres ta nouvelle vie.» me dit Rose.
«Et, je ne serai pas surprise de voir un certain beau mec venir te voir plusieurs fois.» me dit Angela. «D'après Leah, Paul ne t'a pas quitté des yeux chaque fois que tu passais près de leur table.»
Ouais, j'avais remarqué.
«Est-ce que tu te sens prête à retomber amoureuse?» me demande Alice. «Ou bien, à vivre quelque chose de léger et simplement physique?»
«Ce n'est pas trop mon genre, les aventures sans lendemain.» je lui rappelle. «Et, oui, je crois qu'il est temps de, rencontrer quelqu'un et, déjà d'apprendre à faire connaissance. En tout cas, mon corps réagit plus que favorablement au regard de braise de Paul.»
«Tu sais quoi? Laisse les choses suivre leurs cours.» me conseille Rosalie. «S'il vient au café plus d'une fois en une semaine, alors c'est qu'il est intéressé, mais ne sois pas timide et discute avec lui.»
«De quoi?»
«De son travail.» dit Alice. «Vu qu'il fait partie de la même équipe que Embry, Angela saura quand ils auront travaillé, et s'il vient après ou avant une garde, montre que tu t'intéresses à lui. S'il vient prendre un café avant d'aller à la caserne, souhaite-lui une bonne journée et dis-lui d'être prudent.»
«Et s'il vient après sa garde, demande-lui comment ça s'est passé.» dit Angela. «Tu es la cuisinière la plus talentueuse que je connaisse, et Paul est un gros mangeur. Tu sauras quoi lui servir en fonction de son humeur.»
«Où met-il toute la nourriture qu'il ingurgite, si c'est un gros gourmant?» je demande, ironiquement.
«La vie est injuste, je sais.» dit Angela.
On nettoie, on ferme tout, et je branche l'alarme avant de sortir et de fermer la porte d'entrée. Il y a une autre issue par la cuisine mais je m'en servirais pour réceptionner les produits frais que me livreront le maraîcher avec qui je vais traiter désormais. On va chacune à nos voitures après un câlin de groupe et je les remercie encore une fois pour tout ce qu'elles ont fait pour moi aujourd'hui.
Lundi 20 février 2012!
La journée a très bien commencé, et mes fournisseurs m'ont apporté mes produits pile entre cinq et six heures du matin. Angela est arrivée en me trouvant aux fourneaux, et elle est allée s'occuper de la mise en place et, à sept heures tapantes, on a ouvert notre café et les premiers clients sont arrivés pour, un café à apporter pour ceux qui devaient aller en cours ou travailler, ou bien prendre un petit-déjeuner complet. Sans doute pour voir si je cuisine aussi bien le salé que le sucré. Œufs brouillés ou au plat, omelette en tout genre à la demande du client, bacon, toast… tout ce que l'américain lambda aime au petit-déjeuner. Ou alors, certains se contentaient d'un ou deux muffins. Quoi qu'il en soit, le bouche à oreille semble avoir fonctionné.
Pour le déjeuner, je prévois un plat du jour, et un menu de plusieurs plats, de la salade aux consistantes lasagnes ou cheeseburger-frites. J'ai même aussi un menu pour les vegans et les végétariens. Ça va aussi pour les pâtisseries, il ne faut juste pas se tromper, mais Angela a l'œil et sait très bien où se trouvent les bons desserts pour telle ou telle commande. Le plat du jour est un risotto de bœufs aux champignons, et une version vegan aux légumes est aussi proposée. J'en ai eu quelques commandes, mais aussi d'autres plats proposés à la carte.
J'encaisse un client et je lui rends sa monnaie en le remerciant et en lui souhaitant une bonne journée, quand la porte s'ouvre et que mon cœur s'emballe. Paul entre, et vient s'installer au comptoir. Son regard ne me quitte pas. Je ravale un sourire et je m'approche de lui, en restant de mon côté du comptoir.
«Bonjour, et bienvenue chez Renée!»
Ma voix est étonnement douce et accueillante.
«Bonjour!»
Bordel, sa voix me fait frétiller de l'intérieur.
«Qu'est-ce que je vous sers?»
«Qu'est-ce qu'il y a de bon à manger, en dehors de ce délicieux gâteau au chocolat que je vois me faire de l'œil sous cette cloche transparente à ma gauche?»
A ma gauche à moi, j'entends Angela tousser.
«Salut, Paul!»
«Salut, Angie!» lui sourit-il en retour. «Ton homme n'est pas collé à tes basques, maintenant que tu n'es plus enfermé dans une salle de classe pleine de morveux? Ses mots, pas les miens.»
«J'ai hâte de te voir tomber amoureux et devenir un vrai canard.» réplique-t-elle non sans sourire.
Elle me regarde, me fait un clin d'œil pas du tout discret et va en salle débarrasser la table du client que j'ai encaissé il y a deux minutes. Me laissant en tête-à-tête avec Paul. Je me racle la gorge pour reprendre contenance.
«Eh bien, il y a la carte principale, et le plat du jour est un risotto aux bœufs et aux champignons. La viande est remplacée par des légumes pour les non carnivores.» je lui expose. «Je peux vous laisser le temps de regarder la carte.»
«Déjà, on a tous les deux des amis communs alors, on pourrait se tutoyer?» propose-t-il en croisant les bras sur le comptoir. Oh la la, son regard. «Ensuite, je choisi le plat du jour pour carnivores, et un verre de thé glacé, s'il y en a.»
«Il y en a!» Je souris. «Je t'apporte ça tout de suite.»
Je lui apporte son verre de thé glacé rapidement pour qu'il puisse patienter, et quand je lui apporte son assiette quelques minutes plus tard, je le vois plongé dans un roman de Stephen King.
«Un amoureux des livres?» je dis en lui donnant serviette et couverts.
«Ouais, grâce à mes parents.» Il range le bouquin dans sa sacoche sanglée dans son dos. «Et toi, alors, j'en déduis que oui, vu l'espace bibliothèque que tu as fait installer.»
«Ouais, mais je ne lis pas d'horreurs.J'ai lu Carrie quand j'avais quatorze ans et j'ai tellement flippé que j'ai failli ne pas aller à mon premier bal de promo.»
Son amusement est évident. Je lève les yeux au ciel non sans sourire.
«Bon appétit!»
Je retourne en cuisine et, de mon coin un peu caché de la salle, je le vois prendre une première bouchée. Il mange lentement mais il a l'air d'apprécier.
«Qui est-ce que tu mates, comme ça?» me demande Angela, en venant en cuisine.
Elle se place à côté de moi et regarde en direction de Paul.
«Il a pris quoi?»
«Le plat du jour.» Je me mordille le pouce. «Tu crois qu'il aime?»
«Tout le monde adore ta cuisine.» me dit-elle simplement. «La table 7 a commandé un cheeseburger végétarien et des frites.»
«Je m'en occupe!»
Préparer ce cheeseburger m'aide à oublier Paul pendant dix minutes. Je me concentre sur ce que je fais, et quand j'apporte la commande à la table 7, je sens le regard de Paul sur moi mais je dépose le plat du client devant lui, et je retourne en cuisine. Paul a fini son assiette et s'essuie la bouche avec une serviette. Le broc de thé glacé en main, je m'approche de lui. Il hoche la tête quand je lui montre le broc, et je lui demande en lui remplissant son verre:
«Verdict?»
«Délicieux!» me dit-il. «Je vais venir souvent.»
«Merci!Tu veux du dessert?»
Son regard se perd vers la cloche contenant le gâteau au chocolat, alors je lui sers une part, et il prend une simple cuillérée avant de fermer les yeux.
«Hum, woah!»
«Tu essayes de me flatter?» je demande.
Merde, je flirte, ou quoi?
«Non, je suis sincère.» il répond. «Jacob ne plaisantait pas. Tu es vraiment douée.»
«Jacob exagère.» je ne peux m'empêcher de répondre.
«Arrête de faire ta modeste et prends le compliment.» dit Angela en passant derrière moi.
Elle me prend le broc de thé et en verse dans un verre.
«Il faut en refaire.» me dit-elle.
Je vais en cuisine et je refais du thé que je place dans le frigo. On ajoutera des glaçons pour les prochaines commandes.
«Continue de flirter.» me dit Angela. «Il est aux arrête d'être aussi raide qu'un parcmètre.»
Argh, si j'étais du genre à le faire, je lui lancerais le premier truc que j'ai sous la main, à savoir… une orange. Je la repose dans la coupe de fruits et je me reconcentre sur ma cuisine. Paul commande un café léger, que je lui sers.
«Euh, est-ce que je, euh…» Il toussote pour se racler la gorge. «Désolé, c'est plus difficile que je le pensais.»
«De faire quoi?» je demande.
«De t'inviter à dîner, avec moi, un soir.»
Oh! Oh! Mon corps me pousse vers lui mais le comptoir nous sépare.
«On dirait que tu viens de le faire.» je souris.
«Ouais, euh, je sais que tu es célibataire et, euh, tu me plais.» m'avoue-t-il. «J'ai envie de mieux te connaitre, si… si tu es intéressé et…»
«Je le suis!» je réponds aussitôt.
Son sourire rend son visage encore plus séduisant.
«Super, euh, je préférerais qu'on se voit sans que l'un de nous deux ne doivent travailler le lendemain, du moins, pour cette première fois.» me dit-il. «Je ne suis pas d'astreinte ce week-end.»
«Et je ferme le café à dix-neuf heures pour être chez moi à vingt heures.»
«Samedi? Vingt-et-une heure?»
J'accepte, et je note mon numéro sur une serviette. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je n'ai jamais été aussi… entreprenante comme ça. J'ai été en couple avec Edward pendant presque dix ans, et je n'ai jamais eu à flirter ni à donner mon numéro de téléphone. Je fais glisser la serviette vers lui, et il la range dans sa sacoche avant de sortir son portefeuille. Le plat du jour est à 11$, le thé glacé à 1.50$ et il en a repris deux fois, le part de gâteau coûte 2.50$, et le café coûte 2$.
«Euh ça fait 18,50$!» je lui dis après un rapide calcul dans ma tête.
«Garde la monnaie!» me dit-il en me donnant un billet de vingt dollars. «A quelle heure tu ouvres, le matin?»
«A sept heures. Pourquoi?»
«Demain, j'ai une garde de vingt-quatre heures qui commence à sept heures du matin alors, je viendrais sans doute prendre mon petit-déjeuner ici, mercredi. Si… si tu es d'accord!» me dit-il.
«Alors à mercredi!» je souris. «Et sois prudent.»
«Je le serai.» Il me fait un clin d'œil. «J'ai hâte d'être à samedi.»
«Moi aussi!»
Il s'en va, et je crois que mes jambes vont me lâcher tellement je suis devenue toute molle avec son clin d'œil.
«On se ressaisit!» me chuchote Angela.
Oui, elle a raison. Je retourne en cuisine, sur un petit nuage.
Mardi 21 février 2012!
Quand je pense à toute la nourriture qu'il me reste de la journée, ça me déprime. Non pas que je n'ai pas eu de clients aujourd'hui, bien au contraire, mais j'ai toujours tendance à en faire trop, et je dois trouver une solution pour redistribuer le surplus. Il me vient une idée alors que je m'assure que les appareils de cuisines sont tous éteint.
«Hey, Angie!» Je vais retrouver ma meilleure amie qui vient de finir de passer l'aspirateur dans la salle. «Que dirais-tu d'emballer le surplus, et d'aller nourrir nos pompiers du 60?»
La caserne 60 est celle où travaille Embry, Jacob, Emmett, et je l'espère mon futur petit copain. Paul!
«On pourrait leur apporter ce qu'il reste chaque fois qu'ils seront de garde de nuit.» je suggère.
«Oui, et tu ferais exprès d'en faire beaucoup plus sous prétexte d'aller voir un certain beau mec.» sourit mon amie. «Je vais prévenir Embry qu'on arrive d'ici une demi-heure.»
Elle va ranger l'aspirateur tout en sortant son téléphone. Moi, je sors des boîtes – j'en ai des tonnes – et j'y mets toute la nourriture qu'il reste: lasagnes viandes et végétariennes, le plat du jour qui était un gratin de légumes qui a eu un franc succès mais, j'en ai fait trois grands plats et il en reste un plein. Il reste aussi une laitue que je décide d'emporter. Je verrais ce qu'ils ont dans leur réserve et je leur préparerais une petite salade en entrée. Oh, tiens, j'ai des champignons cuits qui n'attendent qu'à être mangés. Des restes de tartes, du flan, et des muffins et des cookies. Ma camionnette chargée, je vais fermer mon café et je me mets derrière le volant. Angela me suit avec sa voiture et dix minutes plus tard, on se gare tout près de la caserne.
J'ai mis toutes mes boîtes Tupperware de toutes tailles dans de grands sacs cabas. Il y en a quatre en tout. Angela et moi les portons jusque dans la caserne. Les camions et l'ambulance sont de sorties. Oh, ils ont dû être appelés sur le terrain.
«Hey…» me fait Angela en me montrant la perche. «Ça te tente?»
«Non!» je réplique. «Jamais de la vie je descendrais sur cette chose.»
«Oh allez, c'est marrant tu verras!»
Je lève les yeux au ciel. Evidemment, elle est déjà descendue par cette barre de fer dangereuse. Je la suis jusque dans la cuisine, où se trouve le Commandant de la brigade, se servant une tasse de café.
«Bonsoir, Chef!»
«Salut, Eli!» dit Angela, plus familière.
«Mesdemoiselles!» nous salue-t-il.
Eleazar Denali, fait partie de la famille assez éloignée de Sasha Denali, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer. J'aurais dû, le jour de mon mariage avec Edward.
«On a apporté de quoi nourrir onze gars costauds.» dit Angela. «Vous en faites partie!»
«Je vous remercie.» dit-il en souriant.
«On n'a pas vu les camions.» je dis.
«Oui, il y a eu un incendie domestique assez important il y a une heure.» Mince, on n'a rien vu. «C'est à l'opposé d'où se trouve votre lieu de travail.»
«Ok euh, on peut investir votre cuisine?» je demande, la boule au ventre.
J'espère que mon meilleur ami, les maris de mes deux meilleurs amis ainsi que Paul et tous les autres, vont bien et reviendront sans bobo.
«Oui, je vous en prie. Faites comme chez vous!» nous dit-il.
Angela connait cette caserne mieux que moi, mais elle me laisse régner en maîtresse dans la cuisine. Elle met la table, pendant que je fais réchauffer les plats, confectionne une salade avec la laitue et les champignons que j'ai rapporté, et je me sers dans leur frigo et les placards en coupant des tomates, de l'emmental et du blanc de poulet que je vais revenir à la poêle. Je prépare une vinaigrette que je mélange ensuite dans la salade. Je suis en train de sortir le gratin de légumes du four quand on entend les camions revenir. C'est une fois toute la nourriture sur la table – en dehors des desserts qui sont dans le frigo – que les garçons arrivent. Fatigués, mais tous vivants.
«Hum, ça sent divinement bon par ici!» dit Mike, que je connais bien. «Salut, Bella!»
«Salut, et va te laver les mains avant de toucher à ma nourriture!» je rétorque. «D'ailleurs, vous filez tous vous laver avant de manger.»
«Je nous ai mis en pause pendant une heure.» dit Eleazar, qui arriva. «Allez, on fait ce qu'ont dit les dames.»
Dames, et pas femmes! C'est un bon point pour ce séduisant Commandant. Ils reviennent en moins de dix minutes, mais propres.
«Où sont Jane et Victoria?» demande le Chef.
«Le père de famille a été brûlé au dos en protégeant ses enfants du feu, alors elles l'ont emmené au Care.» dit Emmett.
Le Seattle Care est l'hôpital où travaille Carlisle.
«Il va s'en sortir?» je demande.
«Tout le monde va s'en sortir.» nous dit une rousse plantureuse qui entre dans la cuisine. «Ouh, je meurs de faim.» Elle me voit. «Salut, juste que tu saches que ma fille me réclame sans cesse du gâteau depuis qu'on est venu à ton café.Ella n'a que trois ans mais, elle sait ce qu'elle aime.»
«Elle aime les framboises?»
«Oui, elle aime tout, j'en suis très fière elle me facilitera la tâche en grandissant et ne fera pas sa difficile quand je ferai le dî fait, je m'appelle Victoria!»
Je note dans un coin de ma tête.
«Passe au café demain après votre garde, je préparerais un petit truc à emporter. Tu seras la maman de l'année pour ta fille.»
«D'accord, je serai là!»
«Allez, asseyez-vous et mangez pendant que c'est chaud.» dit Angela.
Je m'apprête à nettoyer les boîtes mais Paul, qui est dans la cuisine passe tout près de moi et me dit:
«Laisse, on va les te les rapporterais demain matin.»
«Tu es sûr? Ça ne me dérange pas, tu sais.»
«Mais oui, je suis sûr.» dit-il en prenant une bouteille d'eau dans le frigo. «Et il est déjà tard, Angela et toi devriez rentrer et dormir un peu.»
«D'accord, c'est gentil!»
Il me fait un clin d'œil qui me fait vaciller. Je sais à quoi je vais rêver cette nuit!
«Oh putain!» j'entends quelqu'un jurer.
Je me tourne, et je vois la petite blonde dont les cheveux sont coiffés en chignon, fermer les yeux.
«Les légumes fondent dans ma bouche c'est une tuerie!»
«C'est Jane!» m'apprend Paul, toujours près de moi. «Elle est complètement cinglée.»
«Je t'ai entendu, Lahote!» réplique-t-elle avant de me regarder. «Comment tu fais pour rendre les légumes aussi fondants?»
«Secrets défenses!» je réponds en souriant. «Bon, il y a des tartes et des brownies dans le frigo, et assez de muffins et de cookies pour que vous fassiez une overdose de sucre.»
Ils me remercient tous. Paul me sourit et va s'assoir.
«Angie, on y va?»
«Ouais!» Elle embrasse Embry. «Tâche de revenir en un seul morceau!»
«Oui, M'dame!»
«Hey Belly, on fait un détour par la perche?» me taquine Angela en revenant vers moi.
«Reparle-moi encore de cette perche et je te jure que je montre à Embry toutes tes photos d'entartage d'anniversaires!»
Rosalie, Angela et moi, nous sommes amies depuis que l'on a sept ans, et on a une longue tradition qui consiste à s'entarter sur notre gâteau d'anniversaire. En devenant jeunes adolescentes, on a commencé à prendre des photos mais à poursuivre cette tradition à huis clos. Juste entre nous trois.
«Tu n'oserais pas!» s'offusque Angela.
«Je serai curieux de les voir.» dit Embry.
Angela se retourne vers lui et claque:
«Pas si tu tiens à ta vie sexuelle!» Avant de se retourner vers moi. «On s'est juré de ne jamais montrer ces photos à qui que ce soit et encore moins à nos conjoints!»
«Ouais, je confirme!» dit Emmett. « J'ai essayé une fois avec Rose, pas deux!»
J'esquisse un sourire.
«Ne me parle plus jamais de descendre par la perche!» je dis à mon amie.
Elle se tourne à nouveau mais cette fois vers Paul.
«T'es sûr de vouloir sortir avec elle? Elle est méchante quand elle s'y met.»
«Tant mieux!» dit Paul. «Ça met du piquant dans un couple.»
Il me fait un clin d'œil sous les sifflements des autres. Moi, je rougis comme une tomate et j'attire Angela loin de cet endroit. La caserne est super grande, et bien entretenu, mais si je reste une minute de plus ici alors que j'ai les hormones en folies… Non, il ne vaut mieux pas.
«Bon…» Angela enroule un bras autour de mes épaules. «Paul semble décidé à être en couple avec toi. Ne dis pas merci, surtout.»
«A demain, Angie!»
Elle ricane mais me libère après m'avoir embrassé sur la joue et file à sa voiture.
Mercredi 22 février 2012!
Je le savais, j'ai rêvé de Paul toute la nuit. On ne faisait pas grand-chose, mais ça a suffi pour que j'ai besoin d'une douche froide en plein mois de février. Est-ce qu'on couchera ensemble samedi soir, après notre rendez-vous? Je ne sais pas. Une part de moi en a envie, mais la plus rationnelle se dit que ce n'est pas une bonne idée si je veux une relation durable avec lui. Nous verrons bien. Il est huit heures et le café n'a pas désempli. Je prépare les petits-déjeuners, pendant qu'Angela fait le service, quand Jacob et ses amis arrivent et prennent place. Paul, lui, passe derrière le comptoir avec la permission d'Angela.
«Et voilà, toutes tes boîtes sont propres.»
«Merci! Tu peux les poser là.» je lui dis en lui montrant un coin vide. «Je rangerais quand j'aurais une minute.»
Il me surprend en venant m'embrasser sur la joue.
«Bonjour!»
«Salut!» Je souris pour masquer mon trouble. «Je vois que tu es en un seul morceau.»
«Oui, tout était plutôt calme après votre départ. Pas d'interventions trop difficiles.» me dit-il. «Mais je ne dirais jamais le mot interdit dans ma caserne.»
«Cela va de soi.» je dis. «Les flics ont la même superstition. Mon père m'a raconté des histoires à la fois drôles et flippantes.»
Je frissonne en m'en souvenant.
«Allez, va t'assoir avec les autres si tu veux que je te nourrisse.»
Il s'en va, et je prépare les petits-déjeuners.
Je place les muffins et pâtisseries du jour dans la vitrine réfrigérée près du comptoir, quand les garçons viennent régler l'addition un à un et en me saluant, puis me remerciant une nouvelle fois pour leur avoir apporté le dîner la veille.
«Victoria, attends!»
Je retourne en cuisine et sors la boîte contenant le gâteau que j'ai préparé pour sa famille. Sur le comptoir, je l'ouvre et le lui montre.
«Gâteau à la crème de vanille et aux framboises! La crème est allégée.»
«T'as préparé ça en combien de temps?» me demande-t-elle. «Laisse-moi deviner; secrets défenses?»
Je me contente de sourire, avant de sceller le carton avec du scotch.
«Merci.» me dit-elle. «Combien je te dois?»
«Oh non, je te l'offre!»
«Tu veux rire?» Elle sort un billet de vingt dollars. «Ma mère dit toujours que le travail doit être récompensé alors, je paierais chaque fois que je viendrais ici.» Elle me met le billet dans la main. «Mercis d'avoir pris du temps sur ton travail. Ella va être ravie en rentrant de l'école.»
Elle me salue de la main et s'en va avec le gâteau. Paul, qui est le dernier à partir, se penche à travers le comptoir en me faisant signe de l'imiter, ce que je fais donc. Il me surprend en m'embrassant sur la joue.
«Je ne sais pas si je pourrais revenir avant qu'on se voie samedi alors…»
Je rougis.
«A samedi, ma belle!»
Incapable de parler, je hoche la tête, et j'attends qu'il s'en aille avant de me réfugier dans la cuisine et, direction la petite chambre froide. Ouais, ça fait du bien.
«Je peux savoir ce que tu fais là-dedans?» me demande Angela.
«Je fais baisser ma température corporelle qui risque d'exploser d'ici samedi soir!»
«Ouais en parlant de ça, faut que tu ailles chez l'esthéticienne.»
«Pourquoi?» Je sors de mon igloo et referme la porte. «Je n'ai pas l'intention de coucher avec lui suis peut-être en manque, mais quand même.»
«Je sais bien, mais s'il a les mains baladeuses?» me dit-elle. «Ne me fais surtout pas croire que tu ne le laisseras pas te toucher là où ça te démange.»
Je ne le fais pas.
«Il y a une chose magique et rapide qui s'appelle un rasoir.»
Elle a un air effaré. Elle se reprend quand un client demande du café.
«On n'a pas fini cette discussion.» me prévient-elle.
Et elle s'en va. Pourquoi est-ce que j'ai des amies cinglées. Entre elle, Rosalie et Alice, je ne suis vraiment pas sortie de l'auberge.
Samedi 25 février 2012!
Angela m'a convaincu de fermer le café plus tôt que d'habitude, si bien qu'à seize heures, le ménage était fait, la cuisine fermée, et elle et Rosalie m'ont emmené de force chez l'esthéticienne, une amie d'Angela, qui s'est occupé de rendre ma peau sans le moindre poil et toute douce. Ensuite, passage chez le coiffeur où on a rafraichi ma coupe en coupant les pointes, et le brushing que j'arbore à rendu mes cheveux si lisses que je me reconnais à peine. Bon, côté fringues, je ne m'en sors pas trop mal, si bien que je porte un jean moulant mais pas inconfortable, des boots plats parfaite pour un temps qui risque de devenir pluvieux, et un pull fin d'hiver couleur framboise, qui a un léger décolleté. Le maquillage que Rosalie a appliqué sur moi est tout aussi léger mais il fait ressortir mes yeux.
Je n'ai pas revu Paul au café depuis mercredi, mais on a échangé beaucoup de messages, surtout le soir. Il est très taquin, j'ai hâte d'en découvrir plus sur sa personnalité. Il m'a demandé si un dîner italien me plairait, et j'ai dit que oui en plus, quand il m'a donné le nom du restaurant j'ai cru que j'allais défaillir. Qui lui a dit que c'était mon italien préféré? Jacob, j'en suis sûr. Ou Embry par l'intermédiaire d'Angela.
On sonne à la porte. Je suis toute seule chez moi depuis que les filles sont parties il y a dix minutes. Mon père était encore à son bureau pour une réunion avec son adjoint et toute son équipe tactique, si bien que j'ai passé le temps en lisant sur le canapé. Je pose le livre, souffle un bon coup et je vais ouvrir.
Paul est ponctuel, mais aussi à tomber par terre. Il porte un pantalon noir, une chemise blanche ouverte sur les deux boutons du haut, et une veste. Pas de cravate, mais ce style négligé le rend sexy. Il est même rasé de près. Il me passe au crible tout comme je le fais pour lui, et lorsque nos regards se croisent, je peux voir dans ses yeux le même feu qui me brûle depuis une semaine.
«Salut!»
«Salut! Tu es superbe!» me dit-il.
«Merci!»
On devait se retrouver à vingt-et-une heure, mais comme mes copines chéries ont conspiré dans mon dos, Paul a avancé la réservation à cette heure-ci, et il est donc vingt-heures trente.
«On y va?»
Je prends ma veste et mon sac à main, je ferme la maison et je le suis jusqu'à sa voiture. Gentleman jusqu'au bout, il m'ouvre la portière et attend que j'ai bouclé la ceinture de sécurité pour la fermer. Le trajet se fait sagement, avec du Muse en fond sonore.
«Désolé!» me dit-il quand les premières notes de Hysteria se font entendre. « Je vais changer…»
«Non, laisse!» Je pose ma main sur la sienne par-dessus la radio. Il freine à un feu rouge. «J'adore Muse!»
Je monte le son moi-même et, calée dans mon siège, je chante silencieusement les paroles en même temps que Matt Bellamy. On écoute donc du rock sur le trajet jusqu'au restaurant, et quand Paul m'ouvre la portière une fois garée sur le parking, il m'avoue en glissant ses doigts dans les miens:
«Je ne t'imaginais pas fan de rock.»
«Eh oui, je suis pleine de surprise.» je réponds en souriant.
«Meilleur groupe de rock de tous les temps?» me demande-t-il.
«AC/DC!» je réponds sans hésiter.
C'était le groupe préféré de ma mère, en plus.
«J'aurais dit Metallica, mais AC/DC ça marche aussi.»
Il donne son nom pour la réservation, et on nous conduit à notre table. Paul tire ma chaise, pour que je m'assois avant de prendre place à son tour. Nos vestes sur le dos de notre siège, on se sourit. Un serveur vient nous voir avec la carte des vins. Je commande un verre de Chardonnay, mais Paul refuse.
«Je conduis, ce soir!» dit-il au serveur.
«Je reviens dans cinq minutes!»
Le serveur s'éloigne.
«Bon…» je dis en croisant les mains sur la table. «Dis-moi, qui t'a dit que c'était mon restaurant italien préféré?»
«Qu'est-ce que je gagne, en te l'avouant?» demande-t-il en retour, imitant ma position.
«Le gâteau de ton choix!»
«D'accord!» dit-il en souriant. «C'est Angela, qui m'a envoyé un message alors que je n'avais rien demandé.»
«Mes copines sont de vraies entremetteuses.» je soupire.
«Voudrais-tu qu'elles changent?» me demande-t-il.
Non! Bien sûr que non. Je souris au moment où le serveur revient avec mon verre de Chardonnay, et la carte des plats. Je connais ce restaurant par cœur alors je ne tarde pas à commander une salade tomate / mozzarella en entrée, et des linguines à la carbonara. Paul commande la même entrée que moi, mais un osso-buco à la milanaise, en plat. De nouveau seul, je bois une gorgée de Chardonnay. Il est vraiment délicieux, mais je m'en tiendrais à un seul verre. Je sais tenir l'alcool mais je n'en abuse pas. Seulement quand je suis avec mes copines et qu'on a un chauffeur attiré pour nous ramener saines et sauves.
«Ton café marche bien, après une semaine?» demande Paul.
Il lance la conversation, ce dont je lui en suis reconnaissante.
«Oui, je ne pensais pas que ça décollerait aussi vite.» j'admets. «Angela a fait du super boulot sur les réseaux sociaux, là où moi je suis nulle.»
«Le bouche à oreille doit bien marcher aussi, j'imagine.»
«Sans doute!En tout cas, je n'ai que des bons retours. Je suis contente!»
«Euh…» Il se racle la gorge. «Je ne veux pas me montrer indiscret, mais Jacob m'a dit que, si tu t'étais mariée, tu n'aurais jamais ouvert ce café.»
Aïe, sujet douloureux! Mais si je veux que ça marche entre nous, je ne dois avoir aucun secret pour lui.
«Edward, mon ex et accessoirement le frère d'Emmett, a toujours voulu devenir médecin. Et en dernière année de lycée, il m'a convaincu d'aller à l'université et d'étudier la médecine et d'intégrer ensuite une école d'infirmière, alors que moi, je voulais intégrer une école de cuisine pour avoir mon affaire plus tard.» j'explique. «J'étais jeune et amoureuse, et l'idée de travailler avec lui me plaisait, alors j'ai abandonné mes rêves.»
Je lâche un rictus.
«Je suis bien contente d'avoir découvert qu'il me trompait, ça m'a remis les pendules à l'heure.»
«Je suis désolé!» me dit Paul. «Il n'aurait jamais dû t'inciter à renoncer à tes rêves.»
«C'est ce que tout le monde m'a dit, mais c'est du passé.» je dis. «Je n'ai peut-être pas pu faire d'école de cuisine, mais j'ai réussi à réaliser mon rêve. Et je me débrouille bien en cuisine.»
«Bien?» Il ricane à son tour. «Bella, tu es une déesse culinaire!»
Le rouge me monte aux joues. Heureusement, le serveur nous apporte nos entrées. Pendant tout le dîner, jusqu'au dessert, on apprend à faire connaissance. Paul me raconte comment il a perdu ses parents à quinze ans, et a été recueilli par la famille de son meilleur ami, Jared, avec qui il est rentré à l'Académie des pompiers de Seattle. Je lui parle de ma mère, de son excentricité, et de son douloureux et long combat perdu contre la maladie.
«Et tu as donc été élevé par un flic!» dit Paul. «Tu sais tirer?»
«Ouais!»
«Et, tu n'as jamais été tenté d'entrer dans la police pour perpétrer la tradition?»
«On en a parlé, mais mon père ne m'a jamais forcé à suivre ses traces. Je pense qu'il a été soulagé quand je lui ai dit que ce n'était pas pour toi. Il ne l'a pas montré mais, je l'ai deviné.»
Paul m'a dit un peu plus tôt que son père était pompier, et qu'il avait voulu lui rendre hommage en en devenant un lui aussi. Pendant le dessert, il me partage quelques anecdotes d'interventions drôles. Au moment de payer l'addition, que Paul insiste pour régler, je m'excuse deux minutes le temps d'aller me rafraichir et je vais aux toilettes. J'y fais ce que j'ai à faire et me lave les mains avant d'envoyer un message à Rosalie, mais je me ravise et range mon téléphone. Je retourne à ma table, et Paul se lève et m'aide à remettre ma veste. J'attrape mon sac, le laisse entrelacer nos doigts et direction la sortie.
«Tu es sûr d'avoir assez mangé?» je lui demande, en me rappelant les paroles d'Angela sur son appétit.
«Oui, ma belle!» On arrive à sa voiture et il me coince doucement entre la portière passagère et son corps de rêve. «Et toi?»
«Oui, je mange toujours très bien quand je viens dans ce resto.»
Il est plus grand que moi, mais il n'a pas besoin de baisser la tête de beaucoup quand il pose son front contre le mien.
«Est-ce que j'ai le droit de t'embrasser?»
«Ça dépend de ce que tu attends exactement de moi après cette soirée!»
C'est plus fort que moi. J'ai peur qu'il attende plus que ce que je suis prête à donner ce soir.
«Je n'attends rien d'autre qu'un baiser.» me dit-il.
Alors dans ce cas, je me hisse sur la pointe des pieds, les mains accrochées à sa veste, et Paul fait le reste du chemin en prenant mon visage en coupe et en soudant nos lèvres. Il ne demande pas un baiser passionné tout de suite. Non, son baiser est doux, le plus doux que je n'ai jamais eu. Il ne me presse pas, se contentant de bouger sa bouche contre la mienne jusqu'à ce que j'écarte les lèvres de moi-même. Là, il glisse sensuellement sa langue sur ma lèvre inférieure avant de m'embrasser pleinement. Nos langues dansent dans un ballet langoureux dont Paul est le maître, et ma poigne se resserre sur sa veste. Mon corps se tend vers lui mais je parviens à réfréner ce désir incommensurable qui ne me quitte pas depuis notre rencontre. Je ne suis pas la seule à être à bout de souffle lorsque le baiser prend fin.
«Wow!»
Est tout ce que je réussis à dire. Paul sourit, fier de son effet et frotte son nez contre le mien. Ce moment magique est interrompu par les premières gouttes de pluies de la soirée.
«Merde!» jure mon partenaire.
Il m'ouvre la portière et fait vite le tour de la voiture pour se mettre à l'abri dans l'habitacle. Bienvenue à Seattle, où il peut se mettre à pleuvoir sans prévenir! Mais je ne voudrais pas vivre ailleurs.
«Je te ramène chez toi?» me demande Paul.
Je tourne la tête vers lui, et je ne lis dans son regard rien d'autre que l'attente d'une simple réponse.
«Ce serait plus sage.» je dis en souriant.
«Alors mets ta ceinture!» me dit-il en me faisant un clin d'œil.
On écoute Rock Radio sur tout le trajet et on passe de Muse à Queen, jusqu'à AC/DC au moment où Paul se gare devant chez moi.
«Tu sais, tu m'attirais déjà au premier regard, mais depuis que je sais que tu aimes le rock, je n'ai pas l'intention de te laisser me filer entre les doigts.»
«Oh!» Je défais ma ceinture et je me tourne face à lui. Il m'imite. «Et tu comptes faire quoi pour me séduire davantage?»
«Eh bien, d'après plusieurs sources fiables, le fait que j'aime lire est un bon point pour toi.»
Je vais tuer mes amis. Filles et garçons.
«Et que je sois une bonne cuisinière en est un pour toi, car il paraît que tu as bon appétit.» je rétorque, non sans sourire.
«Oui mais, j'ai eu une mère qui m'a appris à être indépendant et qui était un vrai cordon bleu.» me dit-il. «Je la regardais cuisiner quand j'étais petit, et j'ai appris un truc ou deux. Mais en pâtisserie, je suis nul.»
«Ouh, faudrait que tu me montres ça. Il n'y a rien de plus sexy qu'un mec qui cuisine.»
Je sens le rouge me monter aux joues en disant ça. Paul sourit.
«Demain?» me propose-t-il.
«J'adorerais, mais je brunch avec mon père demain. On a… un rituel familial le dimanche.»
«N'en dis pas plus.» Il me caresse la joue du bout des doigts. «Je te montrerais mes talents culinaires un autre jour.»
«J'adorerais ça!»
Ma mâchoire se décroche toute seule, et je couvre mon bâillement de la main.
«Tu as eu une dure semaine, il est temps que tu ailles te coucher.»
Paul sort de la voiture et en fait le tour mais il pleut toujours et je suis donc déjà sur le trottoir quand il me rejoint. Il me raccompagne en courant jusqu'à la porte, à l'abri sous le porche. Je suis trempée. Je déverrouille la porte mais je n'entre pas. Nos regards ne se croisent qu'un dixième de seconde avant qu'on ne se jette l'un sur l'autre. Ce baiser devient plus passionné et langoureux. Mes mains s'enroulent autour de son cou, et Paul m'enlace tout en gardant le contrôle du baiser.
«Faut qu'on arrête avant que ça ne dérape.» je dis, à bout de souffle alors que Paul m'embrasse dans le cou.
Il revient vers ma bouche et m'embrasse une dernière fois.
«Bella je… je ne veux pas que tu croies que je ne suis avec toi que pour te mettre dans mon lit.» Ses mains se resserrent doucement sur ma taille. «Mais c'est si dur. Tu me tentes tellement.»
«Je… je ne te ferai pas attendre longtemps, je veux juste être sûre de moi.»
Il pose son doigt sur mes lèvres.
«Tu n'as pas à te justifier, j'attendrais le temps qu'il te plaira.» me dit-il. «Je veux juste être avec toi, mais je ne partage pas et le premier qui te drague, ou bien si ton ex revient à la charge je…»
Je le coupe d'un baiser.
«… lui casse la gueule.» finit-il dans un souffle.
«Mon père t'aidera sûrement à t'en tirer.»
On sourit de concert.
«Allez, rentre te mettre à l'abri de cette pluie et mets des vêtements chauds.» me dit-il d'un ton pressant, avant d'ajouter d'un ton taquin: «J'adorerais te les enlever.»
«Arrête!» je gémis en me blottissant contre son torse. «Ça fait bien trop longtemps qu'on ne m'a pas touché alors si en plus tu me cherches…»
«Wow!» Il me pousse pour mieux me regarder, gardant ses bras sur mes épaules. «Quand tu dis que ça fait longtemps, combien de temps exactement?»
Je me mords la lèvre et marmonne tout bas mais il m'entend:
«Plus d'un an!»
«Plus d'un an?» s'écrie-t-il, surpris.
Je détourne le regard et me mords la lèvre, mais Paul ne l'entend pas de cette façon et tourne ma tête vers lui. Il appuie de son pouce sur ma lèvre inférieure pour la libérer de mes dents, avant de la caresser.
«Il ne te méritait vraiment pas!» souffle-t-il. «Quel crétin!»
Je ne déments pas.
«Quand tu seras prête, peu importe le degré de nos… câlins…» Je glousse devant son choix de mot. «Tu n'auras qu'un mot à dire.»
«Ok!»
«Appelle à l'heure que tu veux, demain. Je répondrais.»
Il m'embrasse tendrement, et il attend que je sois au sec chez moi, avant de retourner à sa voiture en courant. Quant à moi, je monte me changer et me coucher une fois que la voiture de Paul se soit éloignée. C'est avec un grand sourire que je me mets au lit, après avoir passé la meilleure soirée de ma vie.
Dimanche 26 février 2012!
Je dépose le bouquet de lys que papa et moi avons acheté, devant la tombe de ma mère. Il nous a fallu dix bonnes minutes pour nettoyer et enlever les feuilles mortes, et avec la pluie qui est tombée hier, ça n'a pas arrangé les choses. Bref, je pose le bouquet, et laisse traîner mes doigts sur les lettres gravées dans le marbre. Renée Swan! Je me relève, et papa m'enlace.
«Elle me manque tellement.» dit-il, la voix enrouée.
Il n'a jamais réussi à refaire sa vie, préférant se concentrer sur mon éducation plutôt que sur sa vie amoureuse. Ma mère était la femme de sa vie, et jamais il n'aurait pu songer à la remplacer, et encore moins auprès de moi. Il n'aurait surtout jamais permis à une autre femme de jouer le rôle de mère pour moi, du coup il a endossé la double casquette dans mon éducation, mais maman, se sachant condamnée, m'a écrit une série de lettres à n'ouvrir que pour certains évènements. Dont une pour le jour où j'aurais mes premières règles. Ouais, bizarre, mais tellement nécessaire. Elle m'en a aussi écrite une pour mon mariage, que j'aurais dû ouvrir le lendemain de mon union avec Edward, mais je ne l'ai pas ouverte aux vues des circonstances. En revanche, celle que j'ai ouverte pour le jour où je suis tombée amoureuse pour la première fois, j'aurais pu mieux appliquer les conseils de ma mère, qui avait écrit en lettres majuscules/
ECOUTE TOUJOURS TON CŒUR, MAIS AUSSI TA RAISON. NE LAISSE JAMAIS L'UN PRENDRE LE DESSUS SUR L'AUTRE!
Il est clair que je n'ai pas suivi ce conseil avec Edward, et si ma mère avait été encore là, il est clair que jamais elle ne l'aurait laissé me convaincre d'abandonner mon rêve de faire une école de cuisine.
«A moi aussi, elle me manque!»
On reste encore quelques minutes, quand papa me dit:
«Ce ne serait pas ton nouvel amoureux, là-bas? Le pompier?»
Je lève la tête et regarde dans sa direction. Plusieurs rangées plus loin, je vois Paul se relever, le regard baissé sur ce qui semble être une double tombe.
«Je ne savais pas qu'il avait perdu quelqu'un.»
«Oui, ses parents!» je dis. «Euh, je peux te rejoindre à la voiture?»
«Oui, bien sûr!» acquiesce-t-il. «Mais ne traîne pas, je meurs de faim!»
«Entendu!»
Papa touche tendrement le dessus de la tombe de maman, lui dit qu'il l'aime et s'en va. Moi, je marche entre les allées et je rejoins Paul. Il doit avoir senti ma présence car il lève les yeux. Il est surpris de me trouver ici, je le vois bien, mais il m'accueille tout de même en me tendant la main. Que je prends, et je le laisse m'attirer contre lui.
«Que fais-tu là?» me demande-t-il.
«Papa et moi, on vient tous les dimanches rendre visite à maman, avant d'aller manger dans son restaurant préféré pour le brunch.»
«Le rituel familial du dimanche.» il dit, comprenant mes paroles d'hier. «Tu te sens comment?»
«Un peu triste mais, ça va. Et toi?»
«Comme toi, je dirais.»
Je regarde la double tombe, et je lis les noms gravés. Aiden et Nora Lahote! Ainsi que leur date de naissance et de décès.
«Tu veux te joindre à nous, pour le brunch?» je propose, alors qu'on marche jusqu'à la sortie, main dans la main.
«C'est gentil, mais je ne veux pas m'imposer dans votre rituel familial.» Il m'embrasse sur le front. «Mais, tu peux me rejoindre chez moi tout à l'heure si tu veux. Pour discuter!»
«Et pour s'embrasser!» je rajoute.
«Oh oui, compte sur moi!»
Il m'embrasse au coin des lèvres, sans doute parce que mon père a le regard sur nous depuis la voiture même s'il fait croire qu'il regarde ailleurs, puis, Paul monte dans sa voiture garée un peu plus loin. Je finis par rejoindre mon père, qui a un sourire en coin.
«Tais-toi et roule!» je maugrée.
Il ricane dans sa barbe et démarre.
A quinze heures, papa me dépose devant l'immeuble de Paul, qui m'a envoyé son adresse ainsi que le code pour entrer dans son immeuble par texto. Quand je sors de l'ascenseur au cinquième étage, je suis ballonnée tellement j'ai mangé.
«Ça va?» me demande Paul, en me voyant traîner des pieds jusqu'à lui.
«Ouais, j'ai trop mangé, c'est tout.» je dis en lui tendant un sac venant du restaurant. «Cheesecake au chocolat, je me suis dit que ça te ferait il n'est pas de moi mais du resto.»
«C'est gentil!» Il prend le sac et me fait entrer. «Fais comme chez toi, je reviens. Tu veux boire quelque chose?»
«Tu as du thé vert?»
«Oui bien sûr!»
Pendant qu'il s'occupe à la cuisine, j'enlève mes chaussures que je laisse près de la porte, ma veste et mon écharpe que j'accroche au porte-manteau, et je vais m'écrouler sur le canapé dans le salon. Je fais la même erreur tous les dimanches, je mange plus que je ne devrais, exactement comme je le faisais avec ma mère qui ne pouvait jamais résister à la nourriture. Elle était une piètre cuisinière mais papa ne se débrouillait pas trop mal sans que ça soit gastronomique. On mangeait surtout des plats à emporter, es pizzas ou des sandwiches.
«Et voilà, ça va t'aider à digérer.»
Paul revient avec mon thé et le pose sur la table basse. La tasse est fumante, aussi Paul s'assoit à côté de moi et me masse doucement le ventre. Hum, ça fait du bien!
«Je t'en prie!» me dit-il.
«Ah, j'ai dit ça à voix haute?» Il hoche la tête. Je hausse les épaules. «T'es vraiment trop mignon. La seule autre personne à m'avoir massé le ventre après avoir trop mangé c'est Rosalie, ou Angela.»
«Ton ex?» Je ricane. «Un vrai con.»
«Ouais, je n'aurais pas dit mieux.» Je pousse un soupir de soulagement. «Je me sens mieux.»
Je me redresse et prends ma tasse de thé. Hum, c'est parfait!
«Tu es doué pour préparer le thé.»
«J'en faisais à ma mère.» m'avoue-t-il. «Je suis content que tu aies accepté de venir. Je n'arrête pas de penser à toi depuis hier soir.»
Je bois mon thé en rougissant tout en esquissant un petit sourire.
«Tu dînes avec moi?» me propose-t-il. «Je sais que tu te lèves tôt demain, et moi aussi, ma garde commence à six heures alors je vais me coucher tôt.»
«Tu vas me montrer tes talents culinaires?» je demande.
«Bien sûr!»
«Alors d'accord, j'adorerais dîner avec toi ce soir!»
Je pose ma tasse et me tourne vers Paul, mais avant d'avoir pu parler, sa bouche prend la mienne. Un simple baiser, mais efficace.
«J'en meurs d'envie depuis que t'es arrivé.» Il caresse ma lèvre du pouce. «Tu voulais me dire quoi?»
«J'ai oublié!»
Ma bouche trouve la sienne cette fois, et on s'embrasse. Je finis à califourchon sur Paul, dont les mains glissent de mes cuisses à mes fesses puis sous mon pull. J'ai chaud. Je ne l'arrête pas. Mon corps s'embrase. Je suis à bout de souffle.
«Bella, bébé si on n'arrête pas tout de suite je…»
A mon tour de lui couper le souffle en enlevant moi-même mon pull. On a beau être en hiver, mais ce matin en m'habillant, je n'ai pas mis de t-shirt sous mon pull, donc je me retrouve en soutien-gorge devant mon nouveau petit copain.
«Bella, je croyais que tu voulais attendre, le temps d'être sûre de toi.»
Oui, c'est ce que j'ai dit hier soir quand il m'a raccompagné jusqu'au pas de ma porte. Mais j'ai rêvé de lui toute la nuit, et son visage est la première chose qui m'est venu en tête à mon réveil. Ça fait une semaine que je me languis de lui. Tout mon être se languit de lui. Ce n'est pas de moi de coucher aussi vite dans une relation, mais je n'ai connu aucun homme en dehors de Edward, et je n'ai couché avec lui qu'après un an de relation, le jour de mes dix-huit ans.
«Je suis sûre de moi.»
Il se redresse pour prendre mon visage entre les mains et me regarder droit dans les yeux, comme s'il sondait mon regard à la recherche de la moindre hésitation. Ce qui n'est pas le cas. On se connait depuis une semaine, on s'est vus plusieurs fois et dès l'instant où je lui ai donné mon numéro, on a échangé plusieurs textos.
Je suis plus que prête à passer à autre chose et à apaiser ma libido qui est en ébullition depuis plus d'un an. Me mordillant la lèvre, je détache mon soutien-gorge. Je suis seins nus devant Paul. Son regard s'embrase, et il enlève aussitôt son t-shirt. Ouais, il est parfait! Il se lève, et je m'accroche à ses épaules. Je ne ressens aucune appréhension à mesure qu'on se rapproche de sa chambre, juste de l'impatience. Il nous allonge sur le lit, et Paul reprend mes lèvres avant de se redresser. Ses mains glissent jusqu'à mon jean, que je déboutonne pour lui faire comprendre que je suis bien décidé.
Je soulève mes hanches pour qu'il m'enlève mon jean, puis il enlève ma culotte. J'ai le corps qui tremble et, quand Paul descend du lit pour enlever son propre pantalon, mes yeux s'écarquillent devant sa nudité. Mais surtout devant son sexe. Wow euh, là j'appréhende un peu parce que ça fait plus d'un an quand même, et Paul est… plus gros que mon ex. Paul revient sur le lit, et m'embrasse tendrement.
«Je vais y aller doucement.» me promet-il. Son pouce caresse ma lèvre. «Je vais bien m'occuper de toi.»
Je n'en doute pas un seul instant, et quand sa bouche se met à parcourir mon corps, c'est une éruption volcanique qui s'empare de moi. Il embrasse, lèche et caresse avec tendresse, chacune de mes zones érogènes. Quand il s'arrête, je relève la tête et la sienne, qui est entre mes cuisses, est levé vers moi. Il attend mon aval et je le lui donne d'un hochement de tête. J'appréhende un peu parce que je n'ai jamais été embrassé là. Mon crétin d'ex n'était pas très aventurier au lit, du moins avec moi et… oh Mon Dieu!
Dès que la bouche de Paul se pose sur mon intimité, je m'étale sur le matelas. Il me fait… des tas de choses avec sa bouche et sa langue que je ne saurais expliquer tant mon esprit n'est plus là. Je suis sous son emprise et sous celle d'un plaisir intense. Mes doigts agrippent le dessus de la couette, mes orteils se recroquevillent et je n'entends pas le cri qui sort de ma gorge sous l'orgasme foudroyant qui me traverse. Wow, je… wow! Je redescends tout doucement, mon souffle redevient normal au bout de je ne sais combien de temps, et quand mon regard n'est plus voilé, je vois Paul, un sourire amusé aux lèvres.
«Tu émerges enfin.» me taquine-t-il.
«Je…» je déglutis. «C'était la première fois.»
«On ne t'a jamais fait de cunni?» Je rougis en secouant la tête. «Il va falloir que je fasse ton éducation sexuelle, on dirait.»
«Je crois bien.» J'enroule une jambe autour de sa hanche. «Tu veux que je te rende la pareille?»
«Non!» Il touche ma bouche du doigt. «Je préfère m'occuper de toi.»
Il prend un préservatif dans la table de nuit et le déroule sur son sexe après avoir déchiré l'emballage. Il se place correctement entre mes jambes, son gland contre mon sexe qui m'envoie des picotements dans tout le corps.
«Relève un peu les hanches.» me susurre-t-il.
Je m'exécute et, tout en me «manœuvrant» faute de meilleur mot, il me pénètre d'une seule poussée. Ça brûle légèrement, mais ça ne fait pas aussi mal que je l'aurais cru après tout ce temps. Le souffle coupé, tous les deux, on s'accroche l'un à l'autre.
«Ça va?»
«Oui!» je souffle en passant mes bras dans son dos.
Je touche sa peau, noue mes jambes autour de lui et il commence à bouger. La douleur s'estompe et je ne ressens que le plaisir. Le plaisir d'avoir et de sentir Paul bouger en moi. Si je ressentais de la nervosité, elle s'est envolée à la seconde où Paul m'a embrassé sur le canapé tout à l'heure. J'ai chaud, j'ai le corps qui tremble et je ne suis pas loin de jouir à nouveau. Paul prend langoureusement mes lèvres sans cesser ses pénétrations, il caresse mes cuisses, embrasse mon cou et ses grognements ne font qu'amplifier mes gémissements. Paul glisse une main entre nos corps et caresse mon clitoris pour me faire jouir. Ce qui arrive très vite et Paul suit en se figeant au-dessus de moi dans un grognement avant de se laisser tomber sur moi sans m'écraser.
Le temps passe, pendant lequel Paul cajole tendrement mon cou, et moi, je caresse distraitement son dos.
«Douche?» finit-il par marmonner dans le creux de mon oreille.
Prendre une douche avec Paul s'avère être encore plus excitant.
Non, en fait, c'est plus tard, alors que j'ai revêtu son t-shirt qui m'arrive aux genoux, que j'assiste à une scène encore plus sexy que Paul ruisselant d'eau.
Paul en train de couper des poivrons. Et il fait ça comme un vrai chef! Perchée sur un tabouret autour de l'ilot central qui sert aussi de plan de travail, je regarde mon copain couper des légumes.
«Je pourrais t'engager dans ma cuisine.» je lui dis. «Tu sais, si un jour tu t'ennuies tu y seras le bienvenu.»
«Pas sûr qu'on avance beaucoup, vu le regard de braise que tu me lances.»
Je lève les yeux au ciel. Une question me taraude, cependant.
«Pourquoi…» Je me racle la gorge. «Pourquoi tu n'as pas voulu que je, euh, tu sais tout à l'heure euh…»
«Pourquoi est-ce que je n'ai pas voulu que tu me suces, c'est ça?» Mes joues chauffent sous mes rougissements. Merde! «Bébé, tu n'avais jamais encore expérimenté le sexe oral jusqu'à aujourd'hui, alors il ne faut rien pré ne veux pas que tu te sentes obligé de me rendre quoi que ce soit.»
La plaque de cuisson se trouvant sur l'ilot, je le vois faire chauffer la poêle, y verser de l'huile d'olive puis faire revenir les poivrons avec de l'aile et des oignons. Hum, jusque-là, j'approuve! Il casse ensuite et bat des œufs dans un saladier. Il a une sacrée technique.
«Tu cuisines, à la caserne?» je demande.
«Quand c'est mon tour.» il répond, avant de verser le liquide jaune dans la poêle.
Une délicieuse omelette repose quelques minutes plus tard sur une grande assiette. Paul nettoie derrière lui avant de faire le tour de l'ilot, de s'avancer vers moi avec une fourchette et un couteau. Il coupe une part, la sépare du reste et me tend la fourchette.
«A toi l'honneur!»
Mon estomac a commencé à gargouiller dès que les premières effluves de poivrons mélangés à l'ail et aux oignons frétillants dans la poêle se sont élevées dans l'air. Je prends une bouchée encore chaude, et mon palais gustatif est ravi.
«Je te donne 9/10, pour t'éviter d'avoir la grosse tête.»
«Waouh, c'est mieux que ce que j'aurais cru venant d'un grand chef.» me dit-il.
«Je n'ai rien d'un grand chef.» je reprends un morceau d'omelette. «Hum, prends une fourchette et viens t'assoir avec moi.»
«Tu… tu ne veux pas qu'on se mette à table tranquillement?» s'étonne-t-il.
«Je suis très bien, ici.» je réponds en haussant les épaules.
Sa bouche s'étire dans un sourire, alors il va prendre une fourchette, deux canettes de Coca dans le frigo et vient s'assoir à ma droite. On mange comme ça, discutant de tout et de rien et on nettoie une fois qu'on a terminé. Après un tour à la salle de bain, et dans la chambre pour récupérer quelque chose, je le retrouve dans la cuisine où il regarde dans le frigo.
«Tu veux partager le cheesecake avec moi?» me demande-t-il, le dos tourné.
«Non, je veux un autre genre de dessert.»
Il ferme le frigo, et se tourne vers moi les sourcils froncés. Je suis appuyé contre l'ilot central, et je lui montre ce que j'ai dans la main, coincé entre deux doigts.
«J'ai envie de continuer à… explorer et à rattraper ces douze et quelques mois d'abstinence.» je dis, d'une voix que j'espère sensuelle. «On peut le faire sur ton canapé?»
«Une condition!» dit-il en me rejoignant, et en m'enlevant son t-shirt.
«Je suis prête à négocier.» je minaude en faufilant mon autre main dans son jogging.
Jogging qu'il enlève et, une fois aussi nu que moi, il me soulève et je m'enroule autour de lui. Il va s'assoir sur le canapé, et me garde à califourchon sur lui.
«Tu vas faire tout le travail, cette fois.» me dit-il.
Je déglutis, car c'était encore une première mais je ne me dégonfle pas. Je déroule le préservatif sur son sexe qui a durci en peu de temps et sans que je ne fasse quoi que ce soit, puis, Paul me soulève les hanches pour me placer au-dessus de son gland. Une fois le gland en moi, je m'accroche aux épaules de mon homme et, au lieu d'y aller doucement – je sais que je suis déjà mouillée, je m'en suis assuré dans la salle de bain – je m'empale entièrement sur lui. Les mains de Paul se resserrent sur mes hanches dans un grognement. Je prends le pas, et je finis par prendre le bon rythme. C'est une nouvelle position pour moi, mais elle est loin d'être désagréable.
Paul me caresse le dos, les fesses, m'embrasse et je lui rends la pareille en m'agrippant, griffant et caressant ses épaules, son torse, sa nuque. Je vais plus vite, et la pièce est très vite empli de nos gémissements communs, sonores, rauques, gutturaux. Nos corps transpirent mais on a tellement soif et faim l'un de l'autre qu'on ne s'arrête pas. Au contraire! Paul enroule un bras autour de ma taille, et de sa main libre titille mon clitoris pour me faire jouir dans un grand cri. Je m'affale sur lui, et il me maintien de ses mains puissantes et continue de me pénétrer à grands coups de reins jusqu'à jouir à son tour. On se sourit l'un à l'autre, comblés, fous de l'autre. Est-il possible de tomber amoureuse après avoir rencontré quelqu'un une semaine auparavant? Ariel est bien tombée amoureuse du Prince Eric au premier regard. Je touche la bouche de Paul, caresse ses lèvres comme il le fait souvent avec les miennes.
L'instant reste gravé dans ma tête quand il me raccompagne jusqu'à ma porte. Il ne pleut pas, cette fois, et il prend tout de même le temps de m'embrasser longuement.
«Rêve bien de moi, ma chérie!»
«Et toi de moi!»
«Compte sur moi!»
Un dernier baiser, et il s'en va. Comme hier, je ne rentre chez moi qu'une fois qu'il se soit éloigné dans sa voiture.
«J'imagine que tu as dîné.» me dit mon père, attablé devant une pizza.
«Oui!» je réponds, en désignant la pizza. «Tu seras à la diète demain soir.»
Mais je souris et lui aussi.
«Bonne nuit, papa!»
Lundi 27 février 2012!
Avant de me coucher hier soir, j'ai demandé à Rose et Alice si elles étaient ok pour me retrouver au café à l'heure où Angela et moi y sommes. Et elles sont venues. Un grand gobelet de café chacune à la main, elle me regarde préparer mes desserts du jour tout en attendant que je leur parle des raisons qui m'ont poussée à les faire venir si tôt le matin. Même Angela, attend. J'enfourne deux tartes dans le four, une sur chaque plaque, minute le temps de cuisson avant de me tourner vers mes copines.
«J'ai couché avec Paul hier!»
«Quoi?» fait Rose, sa bouche pulpeuse couverte d'une rouge à lèvres carmin s'étirant dans un sourire.
«Non! Mais, attends, je croyais que tu ne couchais pas au premier rendez-vous?» dit Alice.
«C'est samedi, qu'on est sorti.»
Je leur raconte brièvement notre soirée et notre premier baiser torride, puis, ma rencontre avec lui au cimetière totalement par hasard, et sa proposition de le rejoindre chez lui après le brunch avec mon père.
«Et tu y es allée.» dit Angela.
«Oui!» je souffle en me remettant à pâtisser. «J'avais trop mangé, comme d'hab et il m'a apporté du thé, à ma demande, et il a fait une chose que seule Rose et toi me faite quand je mange trop.»
«Il t'a massé le ventre.» comprit Angela. «Awe, il est trop mignon!»
«Ouais, il m'a embrassé juste parce qu'il en mourrait d'envie et là, mon corps s'est embrasé d'un coup, et je me suis jeté sur lui.»
«En même temps vu le morceau…» dit Alice. «Il est doué?»
Trois paires d'yeux se posent sur moi avec l'attente d'une réponse. Je ne la leur donne qu'une fois que j'ai étalé la pâte dans un moule.
«Sacrément doué, mais je n'ai que ton frère en comparaison alors…» je réponds en regardant Alice. «Paul m'a fait tout ce que Edward ne m'a jamais fait.»
«C'est-à-dire?» veut savoir Rosalie.
Je me mords la lèvre parce que, même si on se dit tout entre copines, je ne leur ai jamais dit que Edward était d'un ennui mortel au lit, bien que je n'ai jamais simulé parce qu'il mettait toujours un point d'honneur à ce que je jouisse, mais il n'avait pas la moindre imagination.
«Mon premier cunni, par exemple!»
«Tu veux dire qu'en presque dix ans de relation, Edward ne t'a jamais léché le minou?» s'effare Rosalie.
«Non!»
Alice écarquille les yeux, et Angela me regarde bizarrement.
«Tu ne nous l'a jamais dit.»
«Non, comment avouer à mes copines que ma vie sexuelle était un véritable ennui?» je rétorque. «Je sortais avec un spécialiste de la position du missionnaire.» Je ricane. «Je suis sûre qu'il est plus aventurier avec l'autre pétasse.»
«Donc, Paul t'a fait ton premier cunni hier.» répète Rosalie, remise du choc. «Et, est-ce que toi…»
«Je lui ai proposé, mais il a refusé et a préféré s'occuper de moi.»
Je m'empale du bol contenant la compote que j'ai faite plus tôt et la verse dans le moule.
«Quand je lui ai demandé pourquoi il avait refusé, il m'a dit qu'on avait tout notre temps pour ça, vu que je n'avais encore jamais connu le sexe oral.» Je dispose ensuite des quartiers de pommes sur la compote. «Ce mec est trop parfait. On a mangé après et, je tiens à préciser qu'il a cuisiné et qu'il sait très bien cuisiner.»
«Ne le laisse surtout pas filer!» me prévient Rosalie.
«Aucun risque!» je la rassure. «Disons que, j'ai fait le premier pas pour notre second round et, on l'a fait sur le canapé. Moi le chevauchant!»
Alice, qui a posé sa tasse de café, tape dans les mains frénétiquement.
«Et j'ai adoré ça.»
«Je crois bien que tu as trouvé l'homme parfait.» me dit Rose. «Tu lui parles sans crainte, il te fait passer en priorité, il te fait à manger ce qui n'est pas négligeable, et il te pousse dans tes retranchements au lit. Oui, c'est un bon départ!»
«Vous vous revoyez quand?» demande Angela.
«Demain. Il essaiera de passer après sa garde avant que je ferme mais ce n'est pas sûr alors, il viendra prendre son petit-déjeuner ici demain matin.»
«Maintenant dis-moi, comment tu te sens depuis que tu le connais et depuis cette folle journée d'hier?»
Je me mords la lèvre. La tarte est prête à être mise à la cuisson.
«Je me sens, comme si j'étais à ma place!»
«Alors accroche-toi à lui de toutes tes forces!» me dit-elle. «Et n'oublie jamais que tu as trois amies à qui tu peux venir parler quand tu en as envie.»
Oui, j'ai de la chance de les avoir!
Vendredi 23 mars 2012!
Dans deux jours, cela fera un mois que Paul et moi sommes ensemble, et comment dire? Les choses se passent encore mieux que je ne l'avais imaginé. Et mes douze mois et des poussières d'abstinences sont de l'histoire ancienne. Envolés. Paul est un véritable dieu au lit, et il m'a donné un nombre incalculable d'orgasme dans pleins de positons différentes; avec sa bouche, sa langue, ses doigts, son engin énorme qui m'étire dès qu'il entre en moi. Bref, je suis totalement et éperdument amoureuse de lui. Mais je ne le lui ai pas encore dit!
J'ai aimé Edward au point d'accepter de me marier avec lui et de tirer un trait sur mon rêve d'ouvrir un café. Dieu merci, ça ne s'est pas fait. J'aurais fait une terrible erreur. Aujourd'hui, je suis très épanouie dans ma vie professionnelle et personnelle, grâce à mon pompier ultra sexy. Il passe au café chaque fois qu'il en à l'opportunité, même si c'est juste pour un bisou avant de partir travailler. Mais lui dire que je l'aime, alors que j'ignore où lui en est, je préfère ne pas prendre de risque.
«Prête à y aller?» me demande Angela.
«Oui, euh, ça t'ennuie d'attendre que Paul arrive?»
«Non, pas du tout!»
Paul a son week-end de repos, et il a décidé de passer la journée de demain au café.
«Je m'installerais au comptoir pour manger, et ensuite, j'irais me détendre dans le coin bibliothèque et je bouquinerais.»
Voilà ce qu'il m'a dit hier. Le fait qu'il lise, ouh, j'en ai des frissons partout. Et quand il fait la cuisine pour moi? Je le récompense comme il se doit. Je crois bien avoir trouver l'homme parfait. Il a toutes les qualités que je recherche chez un homme, et je suis bien contente que ma vie ait pris un autre tournant que ce qui aurait dû être si j'avais épousé Edward et abandonné mes rêves.
Bon, la cuisine est propre, tous les appareils sont éteints, les pâtes pour les cookies que j'ai prévues demain sont au frigo depuis ce matin et seront prêtes à être cuite demain matin. J'ai fait les comptes de la journée, et la caisse est en lieu sûre dans le coffre qui se trouve dans le cellier. Je suis ouverte depuis plus d'un mois, et je n'ai pas connu le moindre problème. Angela et moi formons une équipe du tonnerre, mais nous avons bien besoin d'un coup de main, du moins pendant les heures de repas. A méditer!
La cloche au-dessus de la porte tinte.
«On est fermé!» je réponds.
Comme je suis dos à la porte, je ne vois pas qui entre, et Angela est aux toilettes.
«Je ne peux pas avoir un petit café?» me dit une voix que je n'ai plus entendu depuis des mois.
Je me retourne de l'ilot de la cuisine, où je vérifiais que j'avais tout bien rangé, et je fais face à l'intrus.
«Qu'est-ce que tu fais là?»
«Bonsoir, Bella!» me dit-il d'une voix mielleuse.
Elle me rendait toute molle, à l'époque où on sortait ensemble, et c'est sans doute à cause de ça que je n'ai jamais compris qu'il me baratinait et me prenait pour une conne, tout en m'amadouant pour que je comble le moindre de ses désirs, mais aujourd'hui, sa voix ne me fait plus rien. Et encore moins son regard et son sourire. Je m'avance jusqu'au comptoir, sans le moindre sourire au visage et je croise les bras.
«Tu as l'air en forme, Bella!»
«Non!» je claque.
«Quoi?»
«Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie, dans ce café que j'ai bâti, après tous ces mois. Après m'avoir trompé et trahi.» je crache sans crier. «Quand je t'ai dit que je ne voulais plus jamais te revoir, j'étais sincère.
«Bella, allons, chérie…»
«Ne m'appelle pas comme ça!» je l'arrête. «Tu as perdu ce droit dès le jour où tu as couché avec cette salope. Comment elle va, d'ailleurs?»
Il hausse les épaules.
« Je ne couche plus avec elle.»
«Pourquoi? Tu t'es dit qu'en arrêtant et en te rachetant une conduite je retomberais dans tes bras?»
Je vois une lueur dans son regard.
«Tu te fous de ma gueule?» C'est plus fort que moi, je ris. «Elle est bien bonne!»
«Non, je t'aime encore.» me dit-il. «J'ai compris mes erreurs, même si je pense toujours que tu pourrais faire mieux de ta vie en étant infirmière qu'en… cuisinant pour les autres.»
«Il n'y a rien de mal à cuisiner pour les autres!» je rétorque. «T'étais bien content quand on vivait ensemble et que je mettais mes talents culinaires à ton service.»
«Ce n'est pas ce que…» Il ferme les yeux et les rouvre, plus calme. «Ecoute Bella, je suis désolé, d'accord? J'ai merdé, sur toute la ligne, mais je t'aime. Tu veux bosser dans ce café? Ok, mais reviens avec moi!»
«Premièrement, je ne bosse pas dans ce café, il m'appartient!» je claque, du venin dans ma voix. «Deuxièmement, tu devrais aller consulter un psy parce que t'es carrément en plein délire si tu crois que je vais revenir avec toi. J'ai tiré un trait sur toi et sur les sentiments que j'ai eus pour toi. Flash info au cas où Alice et Emmett ne t'auraient pas fait passer le message: je suis en couple!»
«Quoi?»
Son visage se ferme, et je vois ses poings se serrer. Il n'a jamais été du genre violent, mais il n'est pas partageur. Sauf bien sûr, que lui ne s'est pas gêné pour aller voir ailleurs pendant qu'il était avec moi.
«Sors d'ici, avant que j'appelle la police!» je le préviens. «Mon père sera ravi de te coffrer. Ça fera tache sur ton dossier de jeune interne.»
«Avec qui sors-tu?» demande-t-il, les dents serrées.
«Avec quelqu'un qui me traite comme je le mérite, et dont je suis très amoureuse. Maintenant, sors de mon café et n'y remet plus les pieds!»
«Avec qui?» grogne-t-il.
«Avec moi!»
J'étais tellement prise dans cette confrontation que je n'ai pas entendu la clochette tinter. Paul entre, suivi de Embry. Et Emmett. Oh oh! Il n'est pas content, mon ex-beau-frère. Edward se tourne, observe Paul avant de me regarder de nouveau.
«Un pompier? Sérieux?»
«Ouais, et il est chaud comme la braise. Lui au moins me touche tout le temps.» je rétorque. «Allez, casse-toi et ne m'adresse plus jamais la parole!»
«Bella…»
«Elle t'a dit de te barrer.» intervient Paul.
«Je te conseille de ne pas t'en mêler.» dit Edward. «Bella est à moi et…»
«Bella n'appartient à personne d'autre qu'à elle-même!» dit Paul.
«Et toi et moi…» dit Emmett en venant attraper son frère par le cou. «On va aller chez les parents et avoir une petite discussion en famille!»
Edward proteste mais Emmett est un gorille. Mon ex est enfin hors de ma vue. Mon actuel vient derrière le comptoir et m'enlace par derrière. Je vois Angela avec Embry.
«T'étais où?» je demande.
«J'ai prévenu les garçons et Emmett les a suivis quand il a su.» me dit-elle. «Et j'ai appelé ton père avec qui je suis restée en ligne. Et il m'a dit de te dire qu'il n'y a qu'un seul moyen pour que Edward ne s'approche plus de toi.»
J'ai été élevé par un flic, alors je n'ai aucun mal à comprendre. Pour être tranquille, je dois songer à obtenir une injonction d'éloignement. Mon père étant le Chef de la Police de Seattle, je pourrais l'obtenir les doigts dans le nez, mais depuis que j'ai rompu avec lui, c'est la première fois que je revois Edward, si je mets de côté la discussion qu'on a eu le soir où il est venu frapper à la porte de chez mon père, il y a des mois de cela.
«On peut y aller?» me demande Paul.
«Oui!»
J'éteins les lumières après avoir récupéré les sacs contenant les restes du jour qu'on s'est partagé avec Angela, je branche l'alarme et je ferme mon café à double-tour.
Arrivée chez Paul, je vais directement à la douche pendant que mon amoureux va ranger la nourriture dans le frigo. Il me rejoint sous la douche, et son corps se coule derrière moi.
«Merci, pour avoir pris ma défense.»
«Oh, tu t'en sortais très bien toute seule, d'après ce que j'ai vu.» Il m'embrasse sur la tempe. «Tu es forte, ma Bella, tu es très capable de te débrouiller toute seule face à ce connard. Mais si en arrivant, je l'avais vu te toucher alors je…»
«Je lui aurais déjà cassé le nez.» je réponds en me tournant dans ses bras.
«Ah oui?» dit-il, amusé.
«Mon père m'a appris à tirer, mais aussi à donner un coup de il m'a aussi conseillé de viser l'entrejambe à la première occasion.»
«Est-ce que je dois m'inquiéter pour mes bijoux de famille?» me demande-t-il.
«Pas tant que tu continues d'être correct avec moi.»
On s'embrasse, mais on ne fait que ça avant de se laver mutuellement. On n'est pas ensemble depuis assez longtemps pour faire l'amour sans capote. Mais Paul m'a déjà donné plusieurs orgasmes dans cette même douche. Je me sèche les cheveux, que j'attache ensuite en un chignon avant d'enfiler un pyjama composé d'un pantalon en soie rouge et d'un chemisier à manches courtes assorti. Paul a enfilé un jogging et un t-shirt. Mais lui et moi savons qu'on ne restera pas habillé très longtemps après avoir dîné. En parlant du dîner, il le fait réchauffer au four. Des spaghettis aux légumes était mon plat du jour, et mes clients ont adoré mais comme toujours, j'en ai fait trop. J'ai séparé le surplus entre Angela et moi, ainsi qu'avec la soupe populaire qui vient chercher leur part chaque soir vers dix-huit heures.
La table est déjà mise pour deux, et Paul a ouvert une bouteille de Chardonnay, mon vin préféré. Mon verre est déjà rempli. Mon homme lui, préfère la bière et une bouteille de sa marque préférée est sur la table. Je m'assois et bois une longue gorgée de vin, j'en ai bien besoin.
«Ça va, mon amour?»
«On peut dire ça comme ça.» Je bois une autre gorgée. «Et moi qui pensais que si je devais le revoir un jour, ce serait lors d'un séjour à l'hôpital.»
Paul dépose deux assiettes sur la table, et vient s'agenouiller près de moi.
«Tu vas laisser ce connard gâcher notre soirée?»
Jamais de la vie!
«Non!» Je pose mon verre, et me penche pour embrasser Paul. «Promis, j'arrête de penser à lui.»
Et je le chasse de mon esprit grâce à cet homme merveilleux qui est rentré dans ma vie complètement par hasard.
«Hum, c'est trop bon!» me dit-il après avoir entamé son assiette. «Je suis sûr que ce plat a eu du succès.»
«Oui, j'ai eu pas mal de commandes.»
Pour les desserts, j'ai séparé en quatre parts chaque tarte et gâteau – deux pour nous et deux pour Angie et Embry – et donné le reste à la soupe populaire. Paul aura de quoi grignoter demain. Ce soir, il choisit pour nous parmi ce que j'ai apporté et il pose son dévolu sur les parts de tarte fraise / banane / kiwi. Là encore, il se régale.
«Tu sais, les mecs à la caserne sont jaloux de moi.» me dit-il alors qu'on fait la vaisselle.
«Ah bon? Pourquoi?»
«Parce que je sors avec un véritable cordon bleu, et que je les fais rager en leur parlant des plats que tu me rapportes quand on est ensemble.»
Je lève les yeux au ciel. Un vrai gamin. Un tour à la salle de bain, je charge mon téléphone que je pose sur la table de nuit de gauche, que Paul m'a attribué, après avoir programmé mon réveil, et je…
«J'ai entendu, tu sais?» me dit Paul, derrière moi.
«Entendu quoi?»
Je l'entends se rapprocher. Ses mains glissent sur ma taille, sous le chemisier, et sa bouche se pose contre mon oreille.
«Je t'ai entendu dire à Edward que tu étais très amoureuse de moi.»
Merde! Putain, je fais quoi maintenant? Je l'ai dit, je ne peux pas le retirer et je…
«Je t'aime aussi!» me susurre-t-il.
Je suis sûre et certaine que mon cœur a cessé de battre. Je me tourne lentement, et, je finis par lever les yeux vers les siens. Il ne sourit pas, du moins pas comme s'il était amusé ou taquin. Non, c'est une minuscule ébauche de sourire qui étire ses lèvres.
«Je t'aime, Bella Swan!» il répète en prenant mon visage en coupe. «Alors, à moins que tu ne l'aies dit juste pour faire rager ton ex, t'es coincé avec moi!»
«Je… je le pensais. Je t'aime, Paul. Et ça me fait peur.»
«Je sais, mon amour, et c'est normal.» me dit-il. «Moi aussi, j'ai un peu la trouille, parce que je n'ai jamais aimé personne avant toi, Bella. Je ne me l'autorisais pas, mais avec toi, c'est différent.»
Je me hisse sur la pointe des pieds et je l'embrasse en refoulant mes larmes. Ce n'est pas le moment de pleurer alors que je tire sur son t-shirt pour le lui enlever. Pas le temps ni l'envie de déboutonner mon chemisier de nuit, alors je le retire comme si c'était un t-shirt lambda. Nus, et sans prendre la peine de nous glisser sous les draps, Paul nous allonge, met une capote et me pénètre. Il est tendre et passionné à la fois. Il me caresse les jambes, que j'enroule autour de lui comme une seconde peau et ses mains trouvent les miennes. Il entrelace nos doigts et les place au-dessus de la tête. Son visage dans mon cou après un baiser langoureux, nos gémissements, le claquement de son bassin contre le mien, sont les seuls bruits qui font échos dans la chambre.
Comme toujours, il attend que je jouisse la première puis, une fois frappée de mon orgasme, il se laisse aller et jouit à son tour. Le temps passe, on ne bouge pas. Seule notre respiration saccadée s'entend. Mes doigts se libèrent des siens et je glisse ceux de ma main droite dans ses courts cheveux noirs et je caresse sa nuque. Les minutes s'égrènent, et Paul sort sa tête de mon cou pour me regarder. Il a le regard aussi brillant que doit être le mien.
«Je… je veux t'avoir tout le temps avec moi.» me dit-il. «Je sais que nos emplois du temps sont différents, tu te lèves tôt chaque matin, moi en fonction de mes horaires de garde, mais, je veux qu'on... hum.»
Je le coupe d'un baiser.
«Moi aussi!» je souffle contre sa bouche. «Mais, faut y aller en douceur.»
«Tant que tu acceptes de vivre avec moi je me fiche du reste.»
«Alors ok!» Je pose un doigt sur ses lèvres. «Mais désormais, quand tu seras de repos les dimanches, tu devras venir bruncher avec mon père et moi.»
Il a toujours poliment refusé, arguant que ce devait rester un moment en famille, même s'il a rencontré papa quand celui-ci passait au café quand Paul y était, mais là, disons que ce serait plus officiel.
«Tu ne vas jamais me lâcher avec ça, hein?»
«Non!» je réponds en souriant. «Si j'emménage avec toi, il va falloir que tu acceptes l'idée que ta famille ce n'est plus seulement Jared.» Qu'il considère comme son frère. «Mais aussi mon père et moi.»
«Tes trois folles de copines aussi, j'imagine!»
Il parle de Rosalie, Alice et Angela. Je les aime comme mes sœurs.
«Oui mais, tu n'as pas à t'en faire, tu as leur approbation.» Je lui vole un baiser. «Et si on allait prendre une douche et que tu me faisais jouir avec ça?» je propose en posant mon index sur sa bouche.
Il ne rechigne pas contre l'idée!
…
Mardi 24 juin 2014!
Sortir, puis vivre avec Paul s'est révélé étonnement plus facile que ce que j'ai pu connaitre avec Edward. Une dynamique s'est installée très vite, et au bout de deux semaines, j'ai emménagé définitivement. Papa a accueilli Paul dans la famille chaleureusement, en le taquinant qu'il ferait l'affaire même s'il était un pompier. Paul s'est contenté de sourire et de hausser les épaules avant de dire:
«Personne n'est parfait. Elle a bien failli épouser un futur médecin.»
Papa a apprécié sa répartie, et leur relation aujourd'hui n'a fait que s'accroître, et papa a fini par considérer Paul comme un fils.
Après six mois de relation, pendant une soirée en tête-à-tête à la maison, Paul m'a demandé clairement si j'accepterais un jour de me marier après ce qui m'est arrivé. J'ai répondu que je devais y réfléchir, et de me reposer la question une fois le cap de nos un an passé. Il m'a fait sa demande le soir de notre anniversaire, sans chichi, à la maison après un dîner en amoureux, et j'ai dit oui. Mais on n'a pas mis les petits plats dans les grands. J'en ai assez donné avec l'autre.
Paul et moi nous sommes mariés dans une cérémonie simple, et surtout civile. On s'est mis d'accord là-dessus. Nos proches seulement. Il n'a plus ses parents, mais j'ai fait la connaissance de ceux de Jared et ils se sont tenus aux côtés de Paul tout au long de la cérémonie. Jared a été son témoin, Rosalie ma demoiselle d'honneur, et Angela s'est amusé à jouer les photographes. Je me suis moi-même occupé du buffet ainsi que du gâteau le jour même, et nous nous sommes tous réunis au café que j'avais fermé pour l'occasion et ne réunir que notre entourage présent au mariage.
Nous nous sommes mariés le vingt-et-un juin 2013, et la vie réserve bien des surprises car aujourd'hui, pour notre anniversaire de mariage, notre plus beau cadeau nous a été donné. J'ai perdu les eaux à cinq heures du matin, et après douze longues heures et douloureuses de travail, après des contractions plus fortes les unes que les autres et des nombreux noms d'oiseaux balancés non seulement à Paul mais aussi à l'équipe médicale – auprès de qui je me suis excusé depuis – notre petit Aiden Charlie Lahote est né.
C'était il y a trois jours, et comme tout s'est bien passé, on nous laisse rentrer à la maison. Aiden est sagement endormi dans le siège-auto dans lequel Paul vient de le placer, et je ferme ma valise de maternité. Un sac à dos sur l'épaule, je prends la valise de l'autre main et Paul prend notre fils. Carlisle nous retrouve à la sortie de l'ascenseur, et nous sourit.
«Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à m'appeler, peu importe l'heure.»
«C'est promis.» je dis en souriant.«Merci pour tout, Carlisle!»
Sa femme et lui sont restés proche de moi, et ont même assisté à mon mariage. Ils n'y étaient pas obligés, mais je les ai invités pour les remercier de m'avoir aidé et soutenu quand j'ai ouvert mon café, et d'avoir gardé Edward à distance. J'ai fini par demander une injonction d'éloignement car il s'est pointé à trois reprises au café, arguant que la comédie avait cessée et que je lui appartenais. La troisième fois, j'ai failli lui mettre mon poing dans la figure mais mon père est arrivé – merci Angela – et il lui a demandé calmement de sortir. Une heure plus tard, il lui apportait en mains propres, et dans le bureau de son père, la mesure d'éloignement. Je le vois justement, alors que Paul et moi sortons de l'hôpital et que lui entre, sans doute pour ses heures de gardes. Il est surpris, et son regard se porte sur mon fils, puis sur moi.
Je ne le calcule pas et je suis mon mari hors de l'hôpital, qui nous ramène, tous les trois, à la maison. Nous avons déménagé dans une maison non loin de chez mon père, et dont nous sommes propriétaires. Quatre chambres, deux salles de bains, une grande cuisine, un salon, une salle à manger, une buanderie, et par-dessus tout, un jardin. Aiden se réveille dès que la faim le tenaille, et je m'empresse de lui donner le sein à chaque fois. A une heure du matin, alors que je viens de le remettre dans son berceau qui se trouve au pied de notre grand lit, je vais m'y écrouler. Paul m'enlace tendrement et m'embrasse tout aussi tendrement.
«On remet ça quand?» me taquine-t-il dans un murmure.
Pas avant quelques années, mais je souris et m'endors, profitant que notre fils dorme pour faire pareil!
FIN !
J'espère que ça vous a plu. Voici ce qui m'a été proposé, avec le choix du couple Pella :
Contexte : Séparation / Divorce / Rencontre
Mots : Constitution - Parcmètre
Phrases : - Au point où on entendrait une mouche péter. / - Voudrais le beurre, l'argent du beurre et la crémière qui va avec.
Pour les contextes, j'avais demandé sur ma page de m'en propose 3, et je suis donc parti sur la séparation, puis la rencontre. J'espère l'avoir bien réussi.
A bientôt ! Un autre O.S défi du même genre arrive bientôt, mais sur l'univers de Harry Potter !
Bises à vous !
Aurélie !
