26 Juillet : Papa 4

La présentation de sa fille s'était passée relativement bien. Boya avait bien appuyé sur son affection pour la petite. Il ne l'abandonnerait pas. A présent que l'Empereur s'était désintéressé d'eux, le couple et leur fille étaient libres de se mêler à la cour pendant que d'autres sujets étaient adressés. Boya comme QingMing gardaient leur quant-à-soi lorsqu'on s'approchait d'eux. Si la présence de Xiaomao avait calmé les ardeurs de certains, ce n'était pas le cas de tous. Plus d'un père voyait quand même d'un bon œil un mariage avec une de leurs cadettes. C'était même une bonne solution pour obtenir une ristourne sur la dot de leur fille. Après tout, Boya était déjà "usé". Il avait une fille bâtarde, il n'était pas "si" intéressant politiquement.

Quant au nordiste, il restait mariable pour son amitié avec Boya et son rang de tueur de Serpent. Pas plus. Une benjamine d'une famille noble inférieure serait suffisante pour lui. Xiaomao tira soudain sur la manche de son papa.

Boya s'accroupit immédiatement devant elle.

"- Oui ma puce ?"

"- Je pourrais quand même rester avec toi quand tu seras marié à une dame ?" Boya eut un petit sourire attendri. Il sentait les regards sur sa nuque et les oreilles de la cour grande ouverte.

"- Je ne compte pas épouser une dame, ma puce. J'appartiens à JingYun.

"- Mais..." Elle eut un regard pour QingMing. Pourtant, ils étaient mariés !

"- Il n'y a pas de mais, ma chérie. Un membre de JingYun ne peut pas épouser de dame."

"- Ho..."

La déception autour d'eux était aussi forte que le soulagement de la petite.

"- Et… Oncle QingMing?" Elle avait compris qu'il ne fallait pas l'appeler A-Die ici.

"- C'est la même chose pour moi, ma puce. Le Yin yang ne me permettra jamais d'épouser une dame."

La déception autour d'eux fut moins forte mais présente quand même.

"- Et moi ? Je devrais me marier quand je serais grande ?"

A nouveau les oreilles se tendirent. Plus d'un y pensait.

"- Uniquement si tu le veux, ma puce. Et tu choisiras ton mari toi-même. Si tu n'es pas une chasseresse. Peut-être même que tu pourrais rejoindre le Yin yang ?"

"- Et avoir des amis rien qu'à moi ?"

"- Pourquoi pas."

QingMing avait un tendre sourire pour ce qui était le cœur de sa famille. Son sourire se crispa lorsqu'il vit un quinquagénaire s'approcher. La petite fille se rua dans ses robes blanches pour se cacher de lui.

Boya intercepta le grand père de la petite.

"- Seigneur Wen, salutations. Que nous vaut le plaisir ?" Le sourire de Boya était tout aussi crispé. Comme sa fille était à l'abri dans les jupes de QingMing, il pouvait la défendre avec l'esprit tranquille. Quoi qu'il se passe, elle était en sécurité.

"- Vous ! Qu'est-ce que vous faites ici ? et avec cette... cette..."

"- Avec ma fille ?"

Le seigneur Wen serra les dents. Il était tenté de faire un scandale. Près de lui, sa fille était écarlate de honte. Être confronté ainsi au père de sa fille la troublait. Elle ne se rappelait pas vraiment les quelques minutes qu'ils avaient passé ensembles. Elle savait qu'ils avaient partagés une étreinte pour lui sauver la vie mais elle ne se souvenait que de quelques rêves fiévreux, de mains calleuses et d'une réelle douceur malgré la situation. Elle se souvenait aussi que quelque chose avait été arraché d'elle et lui avait permis de retrouver la raison. Lorsqu'elle était revenue totalement à elle, elle avait eut honte mais le chasseur était resté totalement professionnel. Il lui avait expliqué qu'elle était maintenant libre et que tout irait bien. Si ce n'était sa fille qu'elle détestait, l'expérience lui aurait juste laissé un souvenir doux amer. Là...

Du coin de l'œil, elle voyait la gamine qu'elle avait enfanté. Elle avait prit des centimètres et de l'épaisseur. Elle se cachait dans les robes blanches du prêtre du Yin Yang avec une angoisse réelle.

L'homme la protégeait mieux qu'elle ne l'avait jamais fait.

Pendant une seconde, elle en ressentit une certaine honte. La petite était sa fille mais elle avait toujours refusé de la considérer comme telle. Elle avait assez de problèmes comme ça sans en plus s'enchainer à une enfant qui n'était ni sa faute, ni sa responsabilité. Grand bien fasse à ceux qui voulaient d'elle et qu'on oublie qu'elle l'avait mise au monde. Elle savait que son père aurait préféré qu'elle meure plutôt que de les humilier

Boya haussa un sourcil

"- Alors Seigneur Wen? Puis-je quelque chose pour vous ?"

L'homme attrapa sa fille par le bras pour s'écarter rudement. Que pouvait-il dire ? Les rumeurs qui couraient maintenant sur Boya et sa fille avait largement soulagé l'honneur de la famille. Il avait même reçut des propositions de mariage pour elle. C'était des hommes assez vieux pour la plus part, mais avec des épouses qui n'avaient pas été capables de leur produire des rejetons. Malgré tout, sa fille avait prouvé être capable d'avoir un enfant et de survivre a sa naissance. Puisque le père n'était pas un amant mais un rituel, elle était encore mariable.

Boya ne le retint pas. Il reprit sa fille contre lui pour la rassurer. Il ne la laisserait pas partir.