Les aventures d'une Amnésique.

Je bougeais, je bougeais, pourquoi? Pourquoi? N'étais-je pas censé dormir? Sentant une brève douleur au-dessus de ma tête, je levai la main, touchant la coupure sur mon front. Grimaçant un peu, j'essuyai le sang de mes doigts sur mon jean. Mes sourcils se froncèrent instinctivement, ce qui me fit glapir, le sang coulant sur mon visage. Le ciel était sombre, des braises d'étoiles brillaient dans le vide noir. "Qu'est-ce que tu attends, bordel?" Je sursautai en entendant la voix ferme de Toby, aspiré par ce qui se passait. Une dame était en dessous de moi, pleurnichant et reniflant, comment je ne l'avais pas entendue me dépassait.

"Ne fais pas ça, s'il te plaît..." Je m'éloignai en trébuchant, jetant un coup d'œil vers le rocher qui se trouvait sur le sol à côté d'elle. D'après ce que je vis, la pierre avait reçu quelques bons coups sur elle, d'où la large blessure qui saignait abondamment sur le haut de son crâne. Elle s'était arraché des mèches de cheveux, dont la plupart étaient enroulées autour de mes mains. Elle commença à gémir pendant que je bougeais, visiblement aussi effrayée que moi à ce moment précis.

"Tue-la!" Dit-il sèchement, me faisant légèrement sursauter et reculer d'un pas, où étais-je? Et plus important encore, comment étais-je arrivé là? En le regardant s'approcher, ses pas loin d'être méthodiques, je fixai ses mains déchirées et calleuses qui s'enroulaient autour du manche de sa hachette. "Alors je vais la tuer, putain!" Elle sanglota violemment, mais cela ne dura pas longtemps avant qu'il n'abatte sa hachette, un craquement retentissant. Curieusement, sa tête n'était pas coupée en deux, mais l'incision était toujours aussi nette...

Ai-je sérieusement noté cela avant toute autre chose?

Avec un cri de choc, je m'éloignai, allant couvrir ma main avec ma bouche, mais sentant les cheveux qui étaient enroulés autour de mes doigts courir le long de mes lèvres. Avec dégoût, je retirai les cheveux, et j'eux un haut-le-cœur en tombant à la renverse, décidant de m'asseoir pour le moment.

"T-Toby, comment as-tu pu?"

"Apprends à s-suivre les ordres." Sa voix était dure, son regard terne alors qu'il se retournait vers moi, la hachette à la main. "Si tu ne le fais pas, t-tu te feras tuer." Il s'approcha lentement, le nez froncé. "E-Elle t'aurait tué en un clin d'œil, pourquoi devrais-t-tu hésiter?" Mes yeux se piquèrent de larmes, il semblait que je n'obtiendrais aucune réponse. "M-Maintenant, lève-toi." Il me tendit la main, mais après avoir vu ce qu'il était capable de faire avec, je me contentai de me lever, ne voulant pas me tenir trop près.

"O-Où sommes-nous? Qu'est-ce qui s'est passé?" Il me jeta un regard confus, en se retournant légèrement.

"Nous sommes près de la cabane? Tu ne te souviens pas?" Ne voulant pas risquer de le contrarier, je me tus, il fallait que je joue le jeu pour vivre dans cette situation.

"Oh, o-oui!" m'exclamai-je légèrement, l'observant hocher la tête, satisfaite de cette réponse. Le soulagement m'envahit par vagues, moins j'éveillais de soupçons, mieux c'était.

"J-Je suppose que tu es juste bavard aujourd'hui, ce n'est p-pas grand-chose." La peur me prit aux tripes alors que je n'avais d'autre choix que de le suivre, jetant un coup d'œil vers la femme qui ne ressemblait plus à rien. Je ne pouvais pas la sauver. Serrant les poings, j'essayais de rester juste derrière lui, peut-être pourrais-je l'assommer et m'enfuir, mais pour aller où? Décidée à ne pas prendre une décision aussi irréfléchie, je misai sur l'option la plus sûre qui consistait à trouver au moins la ville la plus proche. Une cabane se dressait à environ deux cents mètres devant moi, elle était loin d'être petite, elle pouvait clairement abriter au moins trois personnes.

Comme d'habitude, il fit preuve d'une confiance illimitée en faisant rebondir la hache sur son épaule. "B-Brian ne va pas aimer entendre que tu as hésité, alors je me prépare à être battu." Instantanément, je me redressai, avec un peu de chance, cela n'arriverait pas... Un moyen de savoir combien de temps s'était écoulé serait de regarder mes greffes, non? Il ouvrit la porte en la frappant contre la terrasse. Après être entrée derrière lui, je refermai rapidement la porte, en gardant mes bras fermement verrouillés le long du corps. "N-Nous sommes de retour. Attends ici." Et avec ça, je restai devant la porte, les yeux tournés dans tous les sens.

Lentement, j'avançai dans la cabane, évitant le chemin que Toby avait emprunté et cherchant plutôt quelque chose pour me nettoyer les mains. Devant moi, il y avait une porte fermée, peut-être que c'était ce que je cherchais.

Avec précaution, je poussai la poignée vers le bas, jetant un coup d'œil à l'intérieur de la pièce. Après quelques instants, je déterminai qu'il s'agissait d'une chambre à coucher, bien qu'elle soit essentiellement vide et stérile, à l'exception d'un lit simple et d'un ensemble d'armoires. Sachant qu'il n'y avait pas de robinet là-dedans, je fermai la porte et je continuai à marcher dans le couloir.

Beaucoup moins prudente, j'ouvris la suivante, les yeux piquant à cause de la fumée. Peu après, j'aperçus Tim, le masque à moitié levé, une cigarette entre les lèvres. Rapidement, je claquai la porte, me mordant la joue en atteignant la dernière porte.

En la poussant, je m'apprêtais à la fermer, mais elle était aussi simple que les autres, à part les vêtements qui jonchaient le sol, inutile de dire que c'était la chambre de Toby. Un soupir quitta mes lèvres tandis que mes mains tremblaient, l'évier devait être l'endroit où il était allé, génial! Rapidement, je commençai à revenir sur mes pas, espérant qu'il n'était pas encore revenu. Cependant, dès que je tournai le coin et que j'aperçus le gars agacé et tiquant, je m'étais trompée. "O-Où diable étais-tu?" Il me saisit par le col de mon t-shirt déchiré et ensanglanté, ses iris ternes se confondant avec les miens.

"J'ai juste... Euh..." Incapable de trouver un mensonge, je me contentai de me taire, regardant le sol.

"Huh. Je suppose que ta mémoire est vraiment m-mauvaise... Qu'est-ce qu'on a fait la semaine dernière?" Me demanda-t-il soudainement, mon cœur ralentit, il me croyait vraiment, du moins, pour l'instant.

"Je ne me souviens pas..." Admis-je, ne baissant pas ma garde face à l'homme, il m'avait déjà assommé auparavant, il était instable.

"On est allé tuer quelqu'un pour le Patron... Mais ce n'est pas la question!" Un sentiment malsain me prit aux tripes à cette idée, combien de vies avais-je prises maintenant, et pour quoi? Serrant les dents, je jouai le jeu, essayant vainement de paraître naturel. "Tu devrais aller te coucher, on devra p-probablement faire un rapport d'étape avec Slenderman, p-pour qu'on puisse savoir ce qui t'arrive à ce moment-l-là." Mon cœur sombra une fois de plus, mais j'acquiesçai, peut-être que je pourrais m'échapper...

"Uhm, où est-ce que je dors?" Il se moqua légèrement, sa main s'emparant de mon poignet alors qu'il lâchait mon t-shirt, ses ongles traçant la chair au-dessus de mes veines, ce qui me fit grimacer.

"S-Salon, H-Hoodie est encore en train de faire son r-rapport, il est comme obsédé par les détails, alors ne le dérange p-pas et il ne devrait pas se donner la peine de te p-parler." Réprimant un gémissement, je le laissai simplement m'entraîner dans le couloir et, comme on pouvait s'y attendre, il me fit entrer dans la pièce où il était allé plus tôt. Un homme avec un sweat à capuche orange était assis sur le fauteuil en face du canapé, écrivant quelque chose sur une feuille de papier, il devait s'agir de Hoodie. La crosse d'un pistolet qui dépassait de sa hanche indiquait clairement qu'il en portait un, et vu la situation dans laquelle je me trouvais, je ne serais pas surprise qu'il sache s'en servir. Lorsque j'entrai, il leva les yeux de son journal, laissant apparaître le masque en coton qu'il portait. Un sourire renfrogné rouge était cousu dans le tissu, ce qui faisait de lui l'un des hommes les moins intimidants que j'avais vus jusqu'à présent, même si son silence était un peu déconcertant. "E-Euh, ouais, désolé." Il s'excusa docilement avant de se tordre sous son regard et de s'éclipser de la pièce. Hésitante, je m'allongeai sur le canapé en face de Hoodie, un peu trop nerveuse pour lui demander où se trouvait le robinet. Le sang collait à mes mains comme de la colle, mais l'enlever était loin d'être satisfaisant. De ma place sur le canapé, je pouvais apercevoir son écriture, elle était soignée et rebondissante, une sorte d'abstraction pour un meurtrier, ce qui la rendait d'autant plus remarquable. Il dût remarquer à quel point je le regardais, ce qui le poussa à bouger son autre bras pour me cacher le papier. Un rictus se dessina sur mes lèvres, qu'étais-je censée faire maintenant?

"Eum..."

"Le robinet est dans la cuisine." Intervint-il d'un ton froid et posé, en désignant la porte derrière moi. Je me redressai et je le regardai en clignant des yeux, hésitant sur plusieurs mots en me redressant.

"C-Comment?" Je trébuchai sur mes mots, l'écoutant tandis qu'un gloussement légèrement amusé s'échappait de ses lèvres.

"J'ai deviné que tu voulais te laver les mains." Déclara-t-il simplement, en reposant le crayon sur la table, apparemment distrait par ma présence. "Tu ne me sembles pas être du genre à apprécier être couverte de sang." Il parla de manière neutre, s'arrêtant quelques instants. "Il y a aussi du matériel médical, tu peux désinfecter ta propre blessure, n'est-ce pas?" J'acquiesçai immédiatement, peut-être n'était-il pas aussi intimidant que je l'avais cru.

"Oui, merci," marmonnai-je en me levant de ma place sur le canapé et en me dirigeant vers la porte. Une fois à l'intérieur, je fermai la porte derrière moi et fouille dans les placards, à la recherche d'un savon ou d'un liquide anti-bactérien. Prenant du liquide vaisselle, j'en versai une grande flaque dans mes mains et je commençai à les frotter vigoureusement. Malgré mes meilleures tentatives et ce qui devait représenter environ cinq minutes de nettoyage, le sang ne partait pas.

Oh Seigneur, pourquoi ça ne part pas?

Le liquide rubis recouvrait mes mains, plus brillant encore, comme pour souligner le chemin que j'avais parcouru. Quelle que soit la quantité de produit que je lavais, il revenait, perlant à la surface de mes mains. Le robinet était taché de sang et de savon, créant un affreux mélange de cuivre et de bulles qui flottaient dans l'air. Même si je lavais le sang de mes mains, il en revenait de plus en plus, comme un affreux tatouage. En coupant l'eau, j'ignorai les picotements dans mes mains, car j'avais été souillée, détruite.

Et le sang sur mes mains servait à la fois de rappel et d'avertissement, que je ne serais plus jamais comme avant, que l'ancienne (T/P) était morte, et que ce qui l'avait remplacée n'était rien d'autre que la destruction incarnée.

C'est ainsi que commençai le bouleversement de mon esprit et du sien.

TRADUCTION: Hometown -Masky X Reader- de TheOtherSideOfParadise
ORIGINAL: story/12349915/Hometown-Masky-X-Reader-/2