Mystère à Poudlard

Le Cercle des Ombres

Quelque part en Irlande…

Le cottage était situé près de la rivière qui traversait le petit village de Loughgall. C'était une petite maison possédant un étage et un jardin délimité par des murets en vieilles pierres. Les maisons à colombages étaient typiquement le style du village dont la place centrale était pourvu d'un vieux puits et d'une cour pavée où aimait se rassembler les habitants les jours de fêtes. Dans la petite maison, un jeune garçon de quinze ans aux cheveux noirs et à la peau pâle se tenait dans le salon, près de la véranda qui donnait sur le potager. Il était concentré sur sa tâche. Assis et légèrement penché vers l'avant, il rafistolait une robe sombre, tenue officielle des élèves de Poudlard. Un petit trou s'était déclaré en fin d'année dernière juste sous le blason qui représentait la maison Serdaigle. C'était une belle matinée de fin d'été de cette année 1854. Le soleil brillait perçant quelques minces nuages et ses rayons traversaient les vitres de la véranda pour offrir une ambiance agréable dans la maison.

- Tu as enfin pris le temps de t'occuper de cela ? dit une voix derrière le jeune garçon qui sursauta.

Par dessus son épaule, une femme avec la même couleur de cheveux, légèrement grisonnante par endroit se tenait vêtue d'une grande jupe à carreau et d'un haut ample bleu fonçé aux manches retroussées. Elle tenait dans sa main un panier rempli de fruits et légumes.

- Maman…souffla le garçon avec un sourire. Tu m'a fait peur. L'important c'est que ce soit fait avant la rentrée. dit-il en reprenant son travail.

- Tu t'y prends bien au moins ? Fait moi voir ça.

- C'est bon maman, je m'en occupe bien. dit-il avec un sourire.

- Bon, comme tu veux. Tu aideras ta sœur dans le jardin quand tu auras fini s'il te plaît ?

- Qu'est ce qu'il fait faire ?

- Déloger les gnomes sauteurs. rétorqua sa mère en se dirigeant vers la cuisine.

- Encore ? On l'a déjà fait l'année dernière.

- Ne t'en fais pas, il y en a moins cette fois-ci.

Le jeune garçon, satisfait de son travail, plia correctement sa robe de sorcier et la place dans la vieille malle en cuir dans laquelle il avait déjà rangé la plupart de ses affaires pour la rentrée. Près de la poignée on pouvait y distinguer une petite plaque en acier avec écrit dessus "Terrance Milow".

Cela faisait plusieurs jours que Terrance avait fait sa valise. Il avait pris grand soin de laver et plier ses vêtements convenablement, il avait récuré de fond en comble son chaudron et ses ustensiles de potion et vérifié plusieurs fois qu'il avait tous ses cahiers, son encrier et sa plume. Terrance avait hâte de retourner à Poudlard et cette fin d'été lui paraissait interminable.

Il était presque midi lorsqu'il se présenta dans le jardin où sa jeune sœur Silvia l'attendait assise sur un vieux tonneau en bois qui traînait près du potager. Elle avait dix ans, portait une salopette orange et des sabots verts. Son visage juvénile et innocent cachait un tempérament bien affirmé et volontaire.

- Tu n'as même pas commencé ? demanda Terrance en approchant.

- Maman a dit qu'on devait le faire ensemble. répondit-elle en descendant du tonneau.

- Bien, tu te souviens de comment on fait ?

Elle acquiesça et ensemble ils se mirent à la recherche des gnomes de jardin. C'était un travail assez amusant pour une enfant et Silvia prenait plaisir à tirer ces petits êtres de leurs terriers avant de les expulser par-dessus le muret en pierre vers la rivière. Mais rapidement, le jeu devenait plus amusant encore lorsqu'elle indiquait à son grand frère où se trouver les gnomes et que celui-ci les faisait léviter grâce à sa baguette pour les envoyer voler loin.

- Là ! Ici ! Il y en à deux là ! s'écriait-t-elle en courant d'un bout à l'autre du jardin.

- Wingardium leviosa ! Dit Terrance en levant sa baguette. Aussitôt un petit être pas plus haut qu'un pied de chèvre s'élève du sol avant d'être propulsé dans les airs et de retomber de l'autre côté du muret sous les rires de Silvia.

Après un moment, ils rentrèrent dans la maison, satisfaits de cette séance d'expédition punitive contre les gnomes de jardin.

- Alors ? Notre jardin est-il débarrassé des parasites ? demanda leur mère en claquant la porte derrière elle.

-Oui ! s'écria Silvia en lui sautant dans les bras.

- Très bien. A présent allons nous changer, il est l'heure de nous rendre au chemin de traverse.

Terrance monte dans sa chambre à l'étage. C'était une petite pièce ne comportant que le strict nécessaire comme mobilier à savoir un lit, un bureau couvert de morceaux de parchemins, un coffre et une armoire en bois. Aux murs on pouvait apercevoir une affiche des chauves-souris de Fichucastel, un autre du groupe de musique des "Wizards Weird's Brothers" et une peinture de classe animée où l'on reconnaissait, au dernier rang, le jeune Terrance avec quatre années de moins . Terrance a dévoilé son armoire et a commencé à se changer pour être convenablement habillé pour sortir en ville. Sur son bureau se trouvait un peu de bazard notamment quelques notes griffonnées à la haine, une liste de choses à ne pas oublier dans sa valise pour Poudlard et une lettre :

« Cher Terrance,

Ta dernière lettre m'a fait plaisir. Je vous remercie de prendre de mes nouvelles. Sache que tout va bien ici à Londres. Mon travail pour le ministère est toujours aussi intéressant même si je ne peux pas trop t'en dire comme tu le sais. Je peux néanmoins vous raconter quelques rumeurs affolantes qui nous parviennent ici et là. Figure-toi qu'un Dragon a été aperçu dans les Highlands la semaine dernière. Le ministère a envoyé quelques aurors pour tenter de le chasser vers le nord mais ils n'ont rien trouvé. Nous avons également appris que l'équipe des tornades de Tutshill allait passer au ministère avant que la saison ne commence pour un déjeuner avec le premier ministre, c'est une grande fan. J'essaierai de t'avoir un autographe !

Je dois aussi t'annoncer que Cynthia et moi avons adopté un jeune chiot au début de l'été. Il était un peu craintif au début mais à présent il se régale de nous faire des léchouilles et manger à sa faim, nous l'avons nommé Titus.

Comme l'été se termine, je te souhaite déjà une bonne rentrée à Poudlard, je sais que tu l'attends avec impatience. Continue de bien travailler, ne négligeant aucune matière et essaie de t'inscrire pour le quidditch, de ce que j'ai compris, l'équipe de serdaigle a besoin d'aide... J'ai appris que des braconniers rôdaient autour de la forêt interdite en ce moment, essaie de ne pas t'attirer d'ennuis.

Nous t'embrassons fort Cynthia et moi et espérons vous voir pour Noël avec ta soeur et ta mère.

Ton oncle, Claudius.

Terrance descendit et retrouva sa mère en train de boutonner le manteau de sa sœur. Puis elle se dirigea vers la cheminée :

- Sommes-nous prêts ?

Le chemin de Traverse

Le chemin de traverse était en pleine ébullition lorsque la famille Milow arrivait. Pour ce dernier week-end avant la rentrée, nombre de famille étaient venus acheter les derniers articles nécessaires pour leurs étudiants. Comme souvent la boutique d'Ollivander voyait un fichier d'attente se déployer devant sa porte, la boutique "Marge et Magie" ou encore "Broomstix" étaient aussi très prisées. Madame Milow sortie de sa poche une liste :

- Bien, Terrance il te faut cinq livres et plusieurs parchemins neufs. Nous allons aller chez

Fleury et Bott. Ensuite nous irons prendre un thé chez Annabelle quand dites-vous ?

- Et on pourra passer chez Bonbec ? Demanda Silvia toute excitée.

- Peut-être, nous verrons. Allez en route.

Fleury et Bott étaient saturés de monde, Terrance y croisa quelques visages familiers, des sorciers de tous âges portant des chapeaux melon et chapeaux pointus, des sorcières aux longues robes colorées, une elfe de maison qui faisait la queue pour son maître et deux nains aux visages identiques en train de feuilleter un livre imposant près de la vitrine. Il fallait une bonne demi-heure avant de pouvoir sortir avec les livres de sa nouvelle année. C'est alors qu'il croisa son ami Adam, un jeune garçon de son âge, légèrement plus grand que lui, plus costaud aussi. Il avait les cheveux courts, noirs et semblait bien encombrés par sa pile de livres qu'il portait à bout de bras. Tout comme Terrance, il était à Serdaigle et les deux garçons traînaient souvent ensemble depuis leur première année à Poudlard.

-Terrance ! lance le grand garçon.

- Adam ! lui répondit Terrance enjoué par la surprise de voir son ami.

- Bonjour Madame Milow. Salut Silvia. dit-il en inclinant légèrement la tête.

- Tu es venu faire des emplettes toi aussi ? » a-t-il demandé à Terrance.

- Oui, il me manquait mes livres pour l'année et quelques ustensiles pour les potions. J'ai croisé Marius et Daphné plus bas. Tu es prêt pour la rentrée toi ?

- Je pense oui, j'ai vraiment déteste.

- Moi aussi, bon allez, je ne vous embête pas plus. Ah au fait Terrance, je ne sais pas si tu es au courant mais… il nous manque toujours un poursuiveur dans l'équipe cette année et…disons que j'ai pensé à toi.

- De quoi ? s'exclama Terrance.

- Mais oui, j'en ai parlé à Jane et elle pense que c'est une bonne idée aussi. Tu serais très bien avec nous.

Adam faisait partie de l'équipe de quidditch de Serdaigle depuis sa troisième année, il était un bon batteur mais Terrance, bien qu'il aime beaucoup le quidditch, n'avait jamais osé tenter sa chance.

- Bon eh bien…j'imagine que je vais y réfléchir. dit finalement Terrance sans savoir s'il allait vraiment sauter le pas.

- Mais oui ! Ce sera génial de jouer ensemble. Bon, passe une bonne fin de journée et à lundi !

-A lundi Adam.

Terrance et sa famille remontèrent la rue pour se diriger vers le salon de thé d'Annabelle lorsque Terrance annonça à sa mère qu'il les rejoindrait là-bas après être passé à l'animalerie pour acheter quelques friandises pour son chat, Ramsès.

- D'accord mais ne tarde pas trop. lui dit-elle avant qu'ils ne se quittent.

Il remonta encore la longue rue parsemée de gens pressés ou flânant devant les vitrines des boutiques. L'ambiance du chemin de Traverse avant une rentrée était toujours très particulière et on avait vite fait d'être distrait par cette agitation. Terrance entre dans l'animalerie où le calme régnait. Il aimait bien l'atmosphère qui régnait dans cette boutique, il y avait toujours quelques animaux qui se baladaient librement, certains appréciant d'être caressés par de jeunes sorciers extasiés. Terrance achetait une boîte de friandises pour chat et s'apprêtait à quitter la boutique lorsqu'il tomba nez à nez avec Gwendoline. Tous deux sursautèrent avant de se reconnaître. Gwendoline était dans sa classe, dans la maison Poufsouffle. C'était une fille aux cheveux blonds platine et au nez légèrement en trompette. Elle était d'un naturel calme, extrêmement gentille et provoquait chez Terrance des phénomènes inexplicables comme les mains moites ou une accélération soudaine de son cœur.

- Gwen ! Comment vas-tu ? exigea-t-il.

- Bonjour Terrance. Je vais bien merci et toi ? As-tu reçu ma lettre de réponse ? Exigez-t-elle en posant la cage vide qu'elle tenait dans sa main.

- Oui, merci je l'ai bien reçu.

- C'était gentil de prendre de mes nouvelles pendant les vacances. dit-elle en remettant une de ses mèches en place.

- C'est normal, d'ailleurs comment va ta mère ?

- Ah…pas très bien. Son état ne s'améliore pas, elle n'a pas pu venir aujourd'hui pour mes achats de rentrée. Ce sont mes frères qui m'ont emmenés. souffla-t-elle en agitant la tête vers l'extérieur de la boutique.

- Je suis désolé Gwen.

- Merci Terrance. Et toi ? dit-elle avec un nouveau souffle comme pour que son esprit retire ces tristes pensées de sa tête. Tu es venu acheter des friandises ? dit-elle avec un sourire en regardant la boîte que Terrance avait dans les mains.

- Oh, oui c'est pour…Ramsès. répondez-il légèrement gêné.

- J'espère bien. gloussa-t-elle.

Il y a eu un petit moment de silence où personne ne fait rien dire. Terrance sentait parfois son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine, il avait si peu l'occasion d'échanger avec Gwendoline qu'il ne savait pas quoi lui dire pour qu'ils continuent de converser. Il se sentait bien en sa présence.

- Il semble que tu vas jouer pour l'équipe de Serdaigle cette année ? demanda-t-elle fréquemment.

- Oh je…il semble que tout le monde soit au courant sauf moi. dit Terrance avant qu'elle n'en rit. Mais oui, en effet je pense me proposer.

C'était faux bien sûr, Terrance n'avait même pas envisagé cela mais les mots étaient sortis de sa bouche sans son consentement.

- Eh bien je te souhaite bonne chance, ce n'est pas la meilleure période pour Serdaigle depuis quelques années.

- En effet, mais si nous en sommes au point de ne plus avoir assez de joueurs pour faire nos matchs ce sera encore plus lamentable.

Ils échangèrent un rire sympathique avant qu'un nouveau silence ne s'interpose entre eux.

- Bon, je vais y aller. On se voit lundi alors ? dit-elle.

- Oui, à lundi. Rétorqua Terrance avant de la voir quitter la boutique. Il reste un instant planté au milieu du magasin, regrettant de n'avoir pas pu maintenir la conversation puis se dirigera vers le comptoir.

Terrance rejoignit sa mère et sa sœur et elles burent un thé. Ensemble ils discutèrent de la rentrée qui s'approchait. Silvia, elle, était impatiente d'entrer à Poudlard l'année prochaine. Ce moment était tout ce que Terrance aimait, sa petite famille, un simple thé et quelques sourires et gestes tendres. Ils finirent par faire un tour chez Bonbec pour faire plaisir à Silvia et rentrèrent en passant par la cheminée du chaudron baveur pour retrouver leur petit cottage sous le soleil couchant du nord de l'Irlande.

Bienvenue pour une nouvelle année à Poudlard !

C'est par un matin brumeux et gris que la petite famille des Milow arrive à Londres par le réseau de cheminée. Une fois sorti du chaudron baveur côté Londres, le frère, la sœur et leur mère se dirigèrent jusqu'à la gare de King's cross. De nombreux voyageurs s'y retrouvent bien évidemment mais en ce jour si particulier, la gare accueillait des visiteurs légèrement différents qu'habituellement. Des gens portant des capes, quelques chapeaux pointus et des couleurs plutôt vives, certaines semblaient même avoir apporté leurs balais. Terrance suivait sa mère et sa sœur en tirant sa grosse valise jusqu'à ce qu'elles arrivent entre les voies 9 et 10.

- Prêts ? demanda leur mère.

Ensemble, ils fondent sur l'un des murs qui séparent les voies et arrivent immédiatement sur la voie 9 ¾ . Ici, c'était la cacophonie, il y avait énormément de monde car de nombreuses familles étaient lieux dire au revoir à leurs enfants en partance pour Poudlard. Plusieurs élèves entraient dans les wagons en portant difficilement leurs valises, quelques elfes vêtus en employés de gare donnaient un coup de main notamment aux plus jeunes et un épais nuage de vapeur commençait à sortir de la cheminée de la mythique locomotive rouge et noire du Poudlard express . Terrance et sa famille n'étaient pas en retard, il était à peine onze heure moins le quart mais madame Milow aimait être toujours en avance.

- Bien, tu as tout ce qu'il te faut ? Ta valise, ta robe et au-dessus ?

-Oui maman. rétorqua-t-il avec un sourire.

- Très bien, Silvia donne-lui Ramsès.

Silvia lui tendit la caisse dans laquelle le chat était enfermé pour le voyage. Comme d'habitude, Ramsès semblait parfaitement s'accommoder du bruit ambiant et dormir paisiblement.

- Et tiens, prends ceci mais n'achète rien de stupide avec hein ? dit sa mère en lui tendant quelques galions.

- Oh maman ce n'est pas la peine, j'ai pris mon porte-monnaie avec moi.

- Prends s'il te plaît. Lui dit-elle avec un sourire.

- Merci. Fini-il par accepter.

Madame Milow contempla son fils de bas en haut et soudain, avec une émotion qu'elle ne montrait pas souvent, elle semble faire un effort pour ne pas verser une arme. Elle se souvenait encore de la première fois qu'elle l'avait amenée sur ce quai. A cette époque-là, il ne la dépassait pas en taille. Le temps filait si vite. Elle passa sa main sur son bras avant que Terrance ne l'enlace chaleureusement.

- A bientôt maman. lui dit-il à l'oreille.

- Prend soin de toi. Et travaille bien.

Il se recula avant d'enlacer sa sœur dont les yeux étaient bien humides. Son frère la quittait pour plusieurs mois, c'était toujours un moment difficile mais elle se consolait en sachant que c'était la dernière fois qu'elle venait ici sans monter dans le train.

- Sois bien sage avec maman Silvia. murmura Terrance.

- Promis… souffle-t-elle.

Il l'embrassa sur le front, embrassa sa mère et se dirigea vers le train dont le premier sifflet retenu.

Une fois à l'intérieur, comme il n'avait vu ni Adam, ni Emily, il insinua qu'ils étaient déjà à bord et se mit en quête de trouver leur wagon. Il a trouvé Emily assise en face de Marius.

-Eh ! Terrance ! s'écria Emily en lui sautant dessus à l'instant où il entre dans le compartiment.

Emily Gatridge était son amie la plus proche depuis leur première année à Poudlard. Elle était légèrement plus petite que lui, des cheveux châtains, quelques tâches de rousseur, un menton bosselé et une petite cicatrice près de sa tempe droite. Ils avaient sympathisé dès leur entrée dans le Poudlard express en première année. Terrance fut déçu qu'elle soit à Gryffondor et lui à Serdaigle mais ils pouvaient tout de même passer la plupart de leurs journées ensemble. Marius lui était aussi un élève de la classe de Terrance, un Gryffondor grand et mince. Tous deux se connaissaient moins mais se fréquentaient souvent par le biais d'Emily.

- Comment vas-tu ? » a-t-il demandé à Terrance.

- Très bien, as-tu bien reçu ma réponse à ta dernière lettre ? demanda-t-elle les yeux grands ouverts.

- Oui oui, j'ai tout bien reçu et non, les magpies ne gagneront pas cette année ! Salut Marius, comment vas-tu ? dit Terrance vers Marius qui affiche un sourire.

- Je vais bien merci. Attends je vais t'aider.

Il lui prend sa valise et l'installa près de leurs. Enfin, ils s'installèrent au moment même où le train quittait la gare.

Les trois amis discutèrent un long moment, chacun raconta son été et si pour Terrance il avait plutôt été calme, ceux d'Emily et Marius furent mouvementés. Emily raconte son voyage avec ses parents en France et notamment à Paris. Elle montra quelques croquis qu'elle avait elle-même dessiné où on pouvait deviner plusieurs lieux iconiques de la capitale française comme la Tour Eiffel, Montmartre où encore les Champs-Elysées. Elle montre aussi une caricature animée qu'un artiste lui avait faite dans la Place cachée, l'équivalent du chemin de traverse français. Marius lui, avait passé l'essentiel de son été à Londres chez sa tante et ses cousins. Il raconte les soirées londoniennes, les expositions qu'il avait vu et sa rencontre avec Lans Hutchkinson, le politicien controversé qui avait la côte.

- Il n'est pas si terrible tu sais. dit-il en voyant la légère grimace de Terrance à l'évocation de son nom.

- D'après ce que j'en entends il a des idées très…radicales. dit Terrance.

- C'est vrai, mais beaucoup l'aime parce qu'il dit les choses et il ne se cache pas derrière le système. Enfin, c'est ce que dit mon père. place Marius en croquant dans une pomme qu'il avait sorti de son sac.

Le Poudlard express poursuivait sa route en traversant des paysages immenses, crépusculaires et habités. Comme le soleil se couchait, les lampes s'allumèrent. Parfois certains élèves se plaignaient de la longueur du voyage en train mais Terrance ne se permettrait jamais une telle chose. C'était de loin le spectacle le plus beau qu'il ait vu dans sa jeune vie. Alors qu'il restait moins de deux heures de route, Adam entre dans le compartiment accompagné d'une fille métisse aux cheveux bouclés.

- Ah ! Enfin on te trouve Terrance.

- Salut Adam, commente vas-tu ?

- Parfaitement bien, avec Jane on ratisse les wagons pour faire la promotion de l'équipe de quidditch de Serdaigle, on a appris que Matthew ne reprendrait pas son rôle dans l'équipe cette année et Bianca se remet d'un accident pendant l' été, elle ne pourra pas jouer avant le printemps.

- Mince, ça fait beaucoup de postes à pourvoir ça. Je ferai remarquer à Marius. Vous allez pouvoir jouer sans déclarer de forfait ?

- Ne t'inquiète pas pour nous Marius. Maintenant Terrance, je te laisse avec Jane, il faut que j'aille voir si notre gardien n'est pas en dépression ou s'il ne s'est pas fait mordre par un cataplan pendant l'été.

Et Adam sortit du compartiment en laissant Jane s'asseoir à côté de Terrance. Jane était une septième année de Serdaigle mais surtout c'était la capitaine de l'équipe de quidditch de sa maison depuis l'année passée. Terrance semblait un peu impressionnée, il était rare que les septième années traînent avec des élèves plus jeunes, une sorte de règle tacite qui fonctionnait pour presque toutes les catégories d'âges. Heureusement le quidditch permettait un minimum de mixité à ce niveau là et c'était précisément pour ce motif que Jane voulait parler à Terrance.

- Alors Terrance, Adam m'a dit que tu voulais devenir poursuiveur cette année ? dit-elle avec un sourire.

- Oh eh bien…disons que comme un poste s'était libéré et que…eh bien qu'Adam m'en a parlé j'ai pensé à postuler. Balbutia Terrance qui ne s'était pas encore décidé à postuler ou non véritable.

- Tu voles bien sur un balai ? demanda Jane sur un ton interrogatoire.

- Je me débrouille. Lance Terrance.

- Alors c'est déjà bien. Je compte sur toi pour participer aux sélections, elles auront sûrement lieu début octobre. Un plus tard. dit-elle avant de quitter le compartiment.

- Eh bien, vous êtes encore plus mal barré que je ne le pensais. dit Marius.

- C'est…c'est un peu inquiétant je dois bien l'admettre. dit Terrance en cherchant le regard rassurant d'Emily.

- Ne t'inquiète pas, ce genre de choix ça arrive souvent, la première année où j'ai joué, il manquait trois postes encore deux semaines avant le premier match. Tu ne m'avais pas dit que tu voulais entrer dans l'équipe de Serdaigle. dit Emily avec un ton approbateur.

- Mais je ne le savais pas il ya encore quelques jours, c'est Adam qui m'en a parlé sur le chemin de traverse.

- En tout cas ce serait génial si tu étais pris ! On pourrait jouer l'un contre l'autre ! dit Emily avec un grand sourire.

En effet, Emily était poursuiveuse dans l'équipe de Gryffondor depuis sa troisième année à Poudlard et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle était sacrément douée à ce jeu là. Elle avait fini l'année précédente meilleure marqueuse de l'école. Cette idée d'affronter Emily ne plaisait pas à Terrance mais, étant attachée à l'honneur de sa maison, il ne voulait pas que celle-ci soit la première de l'histoire à déclarer forfait dans le tournoi quitte à ce qu'il se ridiculiser sur le terrain.

Comme le train approchait des Highlands, chacun enfila sa robe de sorcier et le train approchait de la gare de Près-au-lard. En descendant, les élèves ont pu apercevoir la silhouette du château dans le pénombre et les centaines de lumières représentant les fenêtres éclairées du château ainsi que leurs reflets sur le lac. En voyant ce tableau, Terrance sourit, il était de retour.

Pendant que les premières années étaient dirigées vers les barques, les autres élèves montaient par petits groupes sur les carrioles qui les menaient vers le château. Une fois que tout le monde était arrivé dans la cour de l'entrée, chacun se regroupait entre amis et la cacophonie ambiante de ces centaines d'étudiants montait jusqu'aux plus hautes fenêtres annonçant à tous les fantômes, les elfes de maison et tableaux que la nouvelle année commençait. Terrance discutait avec Emily, Marius ainsi qu'Adam qui avait fini par les retrouver lorsque les grandes portes s'ouvrirent. Les élèves entrent directement vers la grande salle et chacun s'installe à sa table.

- Un plus tard ! lance Terrance à Emily et Marius qui rejoignent la table des Gryffondors.

Adam et lui s'installèrent côte à côte et furent contents de trouver face à eux Mary et Daniel, deux amis avec qui ils passaient beaucoup de temps pendant et hors des cours. Mary était une fille aux cheveux châtains clairs, assez grande qui faisait partie des meilleurs élèves de la classe et qui, d'ailleurs, arborait fièrement son badge de préfète. Quand à Daniel que tout le monde appelait Dan, il était brun, portrait souvent des lunettes carrées et fines aux montures en argent.

Là encore, ce fût une cacophonie intense pendant de longues minutes, les élèves discutaient tous les uns avec les autres, certains quittant leurs places pour aller voir d'autres élèves. Ce joyeux bazar dura jusqu'à ce que les professeurs n'entrent dans la pièce par une petite porte discrète et ne s'installent à leurs places respectives. Rapidement les élèves rejoignent leurs places et se turent au moment où le directeur s'avançait vers son élève. John Limebert était un homme dans la cinquantaine, plutôt mince, les cheveux tirés en arrière légèrement grisonnant par endroit et il portait de petites lunettes rondes. Toujours vêtu de façon très discrète et sobre, il avait une voix assez ennuyante, monotone et froide mais savait se faire respecter par son regard. Il exigea le silence et accueillit les premières années qui entraient dans la grande salle pour que commence la cérémonie de répartition. C'était toujours un moment sympathique pour Terrance, il aimait cette atmosphère autour de ce passage vers la scolarité à Poudlard. A chaque nouvel étudiant dont le choixpeau hurlait "Serdaigle" il applaudissait avec les autres comme pour lui souhaiter la bienvenue. Seuls les Serpentards ajoutaient à cela un signe discret de la main avec deux doigts posés sur l'écusson. Enfin, lorsque la dernière élève eu rejoint sa place, on rangea le choixpeau et le professeur Limebert repositionna son pupitre :

- Bien. A présent que la cérémonie de répartition est terminée, j'aimerai vous souhaiter à toutes et à tous la bienvenue à Poudlard. Cette nouvelle année s'annonce encore une fois majeure pour bon nombre d'entre-vous aussi j'espère que vous saurez être attentif, discipliné et que vous ferez preuve d'acharnement dans votre travail. J'aimerai également rappeler quelques règles importantes : Après 20h30, tous les élèves doivent être dans leurs salles communes, il est interdit de sortir de l'enceinte du château sans autorisation ou sans être accompagné par un professeur. L'utilisation de la magie dans l'enceinte de l'école est strictement réservée à la pratique et à l'exercice dans le cadre de vos cours. Les duels sont interdits hors des heures de cours appropriées. Par rapport à certains événements qui se sont déroulés l'an dernier, j'aimerais rappeler que les absences en cours pour cause de maladie ne peuvent être justifiées que par notre infirmière madame O'Neal. Bien évidemment, l'ensemble du règlement intérieur est affiché dans vos salles communes respectives et je ne peux que vous enjoindre à prendre connaissance si ce n'est pas déjà fait. A présent je vous souhaite un bon appétit. dit-il enfin pour la plus grande satisfaction des élèves.

A cet instant, les tables se garnirent de plats et de mets préparés à foison. Après un repas intense, les élèves régagnèrent leurs salles communes respectives. Le préfet en chef de cette année à Serdaigle était Linda Vinti et c'est elle qui expliqua les règles aux premières années tandis que Terrance et Adam s'installaient sur un canapé non loin de la cheminée. La salle commune de Serdaigle était magnifique et pour Terrance, c'était certainement l'un des lieux qu'il préférait dans Poudlard. Au plafond en coupole, un ciel étoilé représentait toutes les constellations. La pièce centrale formait un cercle dont la cheminée était le centre et tout autour des tables, bureaux, chaises et canapés permettait à chacun de se reposer. Un étage offrait un autre espace de travail donnant sur de grandes fenêtres qui dominaient Poudlard et une porte montait vers une terrasse où il faisait bon venir les soirs d'automne. Deux escaliers descendaient vers les dortoirs des filles et des garçons et chaque année avait son étage. Bien sûr l'escalier des filles était gardé par deux armures ensorcelées capables d'empêcher n'importe quel garçon de descendre de ce côté-ci.

- Que c'est bon de revenir. souffla Terrance en sentant la fatigue de cette journée intense se poser sur ses épaules.

Soudainement, Mary et Dan se présentèrent devant les garçons avec une grande feuille de papier qu'ils exhibèrent :

- Messieurs, je vous présente notre emploi du temps de ce trimestre. dit Mary avec fierté.

Adam et Terrance se redressèrent pour regarder attentivement :

- On commence directement par potion et sortilège ? dit Adam.

- Le mercredi on aura métamorphose toute l'après-midi ? s'exclama Terrance.

Cela ne le dérangeait pas, la métamorphose était la matière qu'il préférait de loin, c'était aussi l'une des plus compliquées d'où le défi intéressant.

Après quelques instants à discuter, les garçons descendirent dans leur dortoir où ils retrouvèrent leurs camarades habituels : Il y avait donc Adam, Terrance et Dan mais également Peter Cattermole, un jeune homme blond aux yeux verts assez antipathique, Herbert Accrington, qui avait la particularité de posséder un œil gris et l'autre marron et d'avoir une cicatrice peu avantageuse près de son oreille. Owen Caxton, rouquin à la peau pâle, était toujours très bien coiffé et se tenait toujours droit et calme comme peut l'être le plus flegmatique des britanniques. Torvus Tycross était aussi grand qu'Adam mais moins calme et tranquille. D'un naturel combatif, il ne résistait pas à relever les défis qu'on pouvait lui lancer. Et enfin il y avait Esteban Murillo, un hispanique au teint foncé et à l'accent très prononcé. Ses parents et lui étaient arrivés d'Espagne lorsqu'il avait cinq ans. C'était un jeune garçon toujours jovial et disponible pour les autres.

- Salut Esteban, alors ces vacances en Castille ? demanda Terrance en s'approchant du lit d'Esteban où celui-ci était assis en train de feuilleter un magazine sur le quidditch.

- Salut Terrance ! Bien je te remercie. répondez-il avec son accent espagnol. Et toi ?

- Plutôt bien mais je suis content de reprendre les cours.

- Je comprends, je t'avoue que je serai bien resté quelques jours de plus chez ma famille.

- Toute ta famille vit là-bas ? demanda Terrance.

- Oui, tout le monde sauf mes parents et moi.

- Ça doit te manquer beaucoup non ?

- Un peu. Mais, depuis le temps, nous avons appris à apprécier la vie ici en Grande-Bretagne, même si je pense que mes parents ne se feront jamais au froid. dit Esteban avec un sourire.

- Oui, même pour les gens d'ici c'est un peu brusque. En fait il n'y a que les écossais qui savent vivre dans un tel climat. dit Terrance en jetant un regard à Tyler qui se retourna immédiatement.

- Je t'entends Milow ! s'exclama-t-il.

Une fois que tout le monde fut couché, Terrance se cala dans son lit et posa ses yeux vers la fenêtre. Depuis sa position il pouvait admirer les collines et montagnes à l'horizon éclairé par la douce lumière de la lune.

A la tanière du loup

Ce matin-là, Terrance fut l'un des premiers de son dortoir à être prêt. Une fois lavé et habillé, il attendit dans la salle commune qu'Adam le rejoigne. Pendant ce temps il s'installa à une table et entreprit de lire un passage du livre de métamorphose sur lequel le professeur Higgs leur avait demandé de plancher la veille. Le moment de la journée était idéal, peu de gens étaient encore prêts, la salle était presque vide, la lumière du jour commençait à peine à éclairer le château. Terrance aimait beaucoup la métamorphose, il était l'un des plus doué de sa classe dans cette matière. Le professeur Higgs, un grand homme sec portant toujours des robes unicolores, appréciait son implication. Le passage du manuel qu'il devait lire parlait de la façon de métamorphoser un objet inanimé pour en faire un objet animé. C'était un exercice difficile par certains aspects et la concentration était la clé de la réussite comme souvent en magie. Cela ne faisait qu'une semaine que les élèves étaient rentrés mais ils avaient l'impression d'être déjà à bout. La cinquième année préparait les examens des BUSE et chaque professeur n'avait pas oublié de préciser ce fait dès leurs premières heures de cours.

Enfin, alors que les élèves sortaient de la salle commune par petits groupes, Adam s'est approché de Terrance. Ensemble ils attendent Mary puis Dan et descendent vers la grande salle pour le petit-déjeuner. Pendant celui-ci, Dan se plaignit qu'ils avaient déjà trop de devoirs et Adam approuva tout en engloutissant la même quantité de nourriture que Dan et Terrance réunit. Alors que neuf heures approchait, ils se dirigèrent vers la serre pour suivre leur cours de botanique. Monsieur Mbola était un homme étonnant. Grand, toujours très calme sans jamais être mou, il savait imposer son autorité sans élever le son de sa voix. Il venait d'Afrique centrale et avait un fort accent. Une large cicatrice près de la bouche qu'il, d'après les rumeurs, gardait d'une confrontation avec un dragon des eaux. Chacun s'installe dans la serre et apprécie la chaleur douce et agréable du lieu ainsi que sa grande luminosité qui changeait du reste du château. Terrance se place à côté d'Emily.

- Tu vas bien Terrance ? Dis moi, j'ai besoin de toi, à ton avis, le philtre de confusion peut-il être au programme des examens des BUSE ?

- Pourquoi tu me demandes ça ? s'étonna Terrance.

- Parce que je suis en train de faire la liste des potions que je ne maîtrise pas pour les travailler d'ici la fin d'année mais…la liste est un peu longue alors si je peux la réduire…

- Eh bien, les BUSE peuvent tomber sur n'importe quel sujet que nous avons vu depuis notre entrée à Poudlard donc…j'imagine que oui.

- Zut…

- D'un autre côté, c'est une potion du programme de troisième année, on peut penser que les BUSE nous testerons sur des choses plus…compliquées. dit Terrance en sortant ses affaires de botanique.

- C'est ce que je me disais aussi. dit joyeusement Emily en rayonnant une ligne sur une liste qu'elle avait écrite sur un bout de parchemin.

- Bonjour à tous. dit soudain le professeur Mbola en entrant dans la pièce. Il était vêtu comme à son habitude d'une chemise à manches longues sous un gilet ajusté en cachemire. Le gilet était vert sombre tout comme sa cravate. Il arborait un pantalon marron sans aucun plis et une paire de bottes parfaitement lustrées.

Tout en approchant de son bureau qui dominait les différentes tables et pots en terres il poursuivait son monologue :

- La semaine dernière nous avions vu les propriétés de la feuille de Bardane mélangée à des extraits de venin de tentacula vénéneuse. Quelqu'un peut-il me dire ce qu'il en a retenu ?

Plusieurs mains se levèrent mais le professeur Mbola resta fixé sur le visage d'Emily.

- Mademoiselle Gatridge ? Une réponse à apporter ?

- Oh euh…je…eh bien si je me souviens bien, les propriétés étaient essentiellement importantes pour l'Homme et les animaux.

- Veuillez préciser. dit le professeur Mbola en passant ses mains dans son dos.

- Mmmh…on s'en sert pour fabriquer des poisons…dit Emily avec hésitation.

- Vraiment ?

- Je…je crois. poursuivit Emily en plissant les yeux s'attendant à ce que monsieur Mbola ne la corrige.

- Mademoiselle Gatridge, vous ne pouvez pas vous contenter de croire en ce qui concerne ce genre de mélange. Si vous vous retrouvez dans la nature à devoir choisir vos ingrédients pour votre soupe, il serait malencontreux d'en mourir par ce que vous croyez sans savoir. dit-il d'un ton neutre. C'est d'autant plus dommage que vous avez raison. Comme nous l'avons vu la semaine dernière, toute préparation contenant du venin de tentacula vénéneuse devient un poison. Sauf si le venin a été décanté préalablement bien sûr. Faîtes-vous confiance miss Gatridge, il faudra l'être le jour de vos BUSE, autant commencer tout de suite. Bien, à présent ouvrez vos livres à la page dix-sept de votre manuel, aujourd'hui nous allons étudier ces tentacula vénéneuses de plus près et notamment leur venin qui, vous le verrez, peut avoir des utilités diverses et variées.

A la fin du cours, les élèves de la classe se pressent pour rejoindre le tour de défense contre les forces du mal et la classe de madame Vieillepin. C'était une femme aux longs cheveux blancs, stricte et portant souvent des ensemble aux couleurs sombres et des accessoires aux motifs étranges comme cette épaulette portant une tête de griffon. Tandis que la professeure finissait d'écrire à son bureau en enjoignant les élèves à se placer, Terrance rejoignit Emily à l'arrière de la classe. Les défenses contre les forces du mal n'étaient pas la matière préférée de Terrance. S'il aimait apprendre toutes ces sortes, il avait du mal à les appliquer aussi bien que d'autres camarades. En revanche, Emily adorait cette matière et notamment madame Vieillepin qu'elle trouvait "extraordinaire comme professeure".

- Bien, avez-vous terminé les devoirs que je vous avez donnés la semaine dernière ? demanda madame Vieillepin en se levant de son bureau.

Tous acquiescèrent.

- Bien, alors posez vos parchemins en coin de table et n'oubliez pas d'y inscrire vos noms.

Chacun s'exécutea et tandis qu'elle se retournait vers son tableau, tous les parchemins s'élevaient des tables et se rejoignirent sur son bureau pour former un parfait tas.

- Les sortilèges d'évitements sont très importants et peuvent bien souvent remplacer un protego voir être plus efficace s'ils sont bien utilisés. Elle se retourne et observe sa classe.

- Miss Merrygold, pouvez-vous me lancer avec force ce qui se trouve dans votre trousse ?

Pendant un instant, Daphné fit semblant de ne pas comprendre mais face au regard du professeur Vieillepin, elle baissa les yeux et sortit de sa trousse un vif d'or.

- Voulez-vous que le lance…sur vous professeur ? demanda Daphné.

- C'est ce que je vous ai demandé en effet. Et mettez-y de la force, pas comme lorsque vous jouez sur vos balais. lance la professeur sur une tonne de défis qui laissa courir un murmure dans la pièce.

Devant la pique lancée par sa professeur, Daphné prit son élan et jeta le vif d'or avec force en plein visage de la professeur qui, au dernier moment, bougea légèrement sa baguette faisant immédiatement couler le vif d'or contre une pile de livres non-loin d'elle sous la stupéfaction des élèves.

- Eh bien voilà. dit madame Vieillepin avec un sourire, si vous lancez comme cela pendant vos matchs, Serpentard sera beaucoup plus proche de la victoire. Peut-être pas au point de battre Gryffondor mais c'est un début.

Les élèves chuchotèrent entre eux de cette épreuve sur fond de rivalité Serpentard-Gryffondor avant que madame Vieillepin ne reprenne la main :

- Un présent ! Mettez-vous deux par deux, chaque duo se munit d'une balle en mousse dans cette eau. Mettez-vous de part et d'autre de la pièce et lancez-vous la balle. Je veux voir comment vous mettre en pratique la théorie.

A ces mots chacun s'exécute et Terrance se retrouva à lancer sa balle sur le visage d'Emily qui parvint à l'évier. Cependant, il fallait plusieurs lancer de suite et de balle dans la tête pour que Terrance puisse arriver à détourner la balle de son visage. Le cours se poursuit jusqu'à midi et les élèves se dirigent vers la grande salle pour le déjeuner. Terrance déjeuna en compagnie d'Adam, Mary et Owen qui raconta la lettre étrange qu'il avait reçu de son père :

- Pourquoi est-elle étrange ? demanda Adam.

- Il me demande de rester prudent lorsque je sors du château. Il dit que les environs sont infestés de braconniers.

- C'est vrai, mon oncle m'en a parlé aussi. approuve Terrance.

- Je trouve que le braconnage est vraiment quelque chose de barbare. notifier Mary avant de boire une gorgée dans son verre.

- Oh il y a bien pire que ça. Là, dehors, il y a des gens qui pratiquent des arts magiques bien plus sombres que le braconnage. dit Owen sur un ton neutre.

Lorsqu'il parlait, on avait toujours l'impression qu'Owen était comme déconnecté de la réalité.

La suite de la journée passe très vite. Terrance fit équipe avec Adam dans le cours de potion pour fabriquer une potion de vieillissement avec un succès relatif et enfin, il apprécie le cours de divination. La professeure Fabioli était une charmante jeune femme élancée et d'un calme communicatif. Elle avait l'art de transmettre à ses élèves sa sérénité et ses cours étaient à la fois intéressants sans être trop stressants ce qui, dans une année de BUSE pouvait s'avérer particulièrement utile aux cinquièmes années. Comme les cours étaient finis mais que la saison était encore clémente, Emily propose à Terrance et Adam de les rejoindre au Pré-au-lard pour prendre une bière-au-beurre. Terrance rejoignit Adam dans la cour de l'entrée une fois qu'il eut enfilé un manteau et tous deux partirent. C'était encore une belle journée, l'air restait frais mais le temps était bon et le ciel bleu. Sur le long chemin qui menait au village de sorciers, les deux garçons admirèrent les belles couleurs de cette fin d'été sur les arbres, l'éclat du lac noir réfléchissant les rayons du soleil et humèrent la senteur de la nature. Non-loin de l'entrée du village ils croisèrent Jane Edgecombe, la capitaine de l'équipe de quidditch des Serdaigle. Sa tignasse ondulée rebondissait à chacun de ses pas et elle portait deux balais avec elle en plus de son sac sur les épaules :

- Salut les garçons ! dit-elle avec enthousiasme.

- Salut Jane, ce sont des nouveaux balais ? demanda Adam qui avait tout de suite remarqué ce détail.

-Oui ! Le professeur Mbola a réussi à augmenter notre dotation cette année, nous allons pouvoir être mieux équipés pour nos matchs. Il me reste encore quatre paires de gants à aller chercher chez Balais Poudre.

-Ô Chouette ! Avec ça on met toutes nos chances de côté. dit Adam. Tu veux qu'on aille chercher le reste des affaires ?

- Oh ce serait super, je n'ai plus de place dans mon sac. Vous n'aurez qu'à les déposer dans le placard de la salle commune.

- Ce sera fait chef ! sourit Adam. Au fait pour les sélections ?

- Ah oui, elles devraient avoir lieues bientôt mais ne vous inquiétez pas, j'accrocherai l'information dans la salle commune. Merci à vous les gars !

- A bientôt ! lança Adam tandis que Jane leur tournait le dos.

Après quelques minutes de plus de marche, Adam et Terrance arrivèrent au Pré-au-lard. Le village médiéval est reconnaissable à ses maisons à colombages aux toits pointus et aux longues cheminées qui ouvraient les bras. Dans les rues, de nombreux autres élèves étaient venus profiter des derniers jours de beau temps ou finir leurs achats de rentrée. Ils trouvèrent Emily assise sur un banc en pierre près de la boutique d'Honeydukes en compagnie de Suzanne Floyd. Suzanne était dans leur classe, à Gryffondor, c'était une jeune fille portant une coupe au carré, maline et discrète, elle était toujours d'agréable compagnie.

- Ah vous êtes là ! Parfait, on pensait aller à la Tanière du loup. dit Émilie.

La tanière au loup était un établissement situé dans une ruelle derrière la boutique de potion. C'était un endroit calme, froid mais où la bière-au-beurre était sol était en pierre tout comme les murs du rez-de-chaussé mais l'étage était entièrement en bois noir, sûrement construit à postériori de sa base. Le plafond, haut laissez la charpente apparente. Ici et là, quelques fenêtres donnaient sur la ruelle. Ils s'installèrent à l'étage dans un coin tranquille. Que ce soit dans la salle ou à l'étage, il n'y avait pas beaucoup de monde mais Terrance reconnut néanmoins quelques visages familiers, des élèves pour la plupart.

- Alors Suzanne ? Comment trouves-tu ce début d'année ? lui exigea Terrance tandis qu'ils s'installaient avec leurs chopes.

- Compliqué c'est sûr, tout le monde m'avait dit que la cinquième année était la plus difficile mais je crois qu'on ne s'en rend pas compte jusqu'à ce que les premiers devoirs ne tombent.

- Je suis bien d'accord. Et il faut voir les devoirs qu'on nous donne ! Rien que pour lundi nous avons trois rouleaux de parchemins à rendre. » a ajouté Adam.

- J'en suis déjà épuisé. dit Emily en plaquant sa tête contre le mur derrière elle. En plus nous avons les sélections de quidditch ce dimanche. Au fait ! Es-tu pris Terrance ?

- Eh bien j'attends les sélections aussi. répond-il.

- Je croyais qu'il n'y aurait pas de sélection cette année parce que personne ne voulait jouer pour Serdaigle ? demanda Emily avec un brin de provocation dans la voix.

- Non madame, figure-toi que nous avons deux postes pour lesquels plusieurs joueurs potentiels peuvent être pris. Rétorqua Adam.

- Vraiment ? Incroyable ! Desquels ? demanda Emily.

- Il ya un poste de poursuiveur et le poste de gardien à pourvoir. répondit Adam en jetant un coup d'œil à Terrance. Mais ne t'inquiète pas Terrance, tu es de loin bien meilleur que les deux réunis.

- Voilà qui est rassurant. lance Emily avant de boire une longue gorge gorgée.

Ils poursuivirent leur fin d'après-midi au calme dans cette taverne en évoquant les cours, le quidditch et d'autres sujets mineurs. Après avoir terminé sa chope, Terrance se rend aux toilettes et en profita pour se rendre à Balais Poudre et récupérer les paires de gants en peau de dragon destinées à l'un de Serdaigle. En sortant de la boutique, comme le soleil se couchait, on n'y voyait plus grand choix et Terrance manqua la bonne ruelle pour rejoindre la tanière du loup et se retrouva rapidement dans un cul de sac. C'est alors qu'un fracas de fit entendre derrière lui. Immédiatement et par réflexe, Terrance se blottit contre un mur. L'origine de ce bruit venait d'une porte qui avait été ouverte avec force. Deux hommes apparaissaient et l'un d'eux semblait tenir l'autre par le col. Il le plaqua contre le mur d'en face d'un air menaçant. Terrance comprend alors qu'il assistait à une agression et se baissa derrière un tonneau.

- Tu es un homme ! Comment peux-tu me faire une chose pareille ! dit l'homme menaçant qui tenait fermement le haut de la veste de son compas. Il portait une tenue grise avec un chapeau haut de forme qui avait du vécu.

- Je…je t'assure…C'est la vérité. bredouilla l'homme plaqué contre le mur dont le visage était pris d'une grimace de peur. Il avait une barbe et des yeux verts qui luisaient dans l'obscurité.

- Ecoute moi bien attentivement Jarvis, je te donne une semaine de plus pour me dire où elle se cache. Sinon je serai obligé de te faire subir le même sort qu'aux autres. Et ne pense pas à t'enfuir, je te retrouverai avant que tu ne puisses quitter Pré-au-lard.

- Non…je…je ferai tout ce que je peux…je t'en supplie…Je ne sais pas où elle se trouve ! Je t'en prie !

- Cesse donc de geindre et de dire de telles sottises ! Je ne m'arrêterai pas tant qu'elle ne m'aura pas dit où il est. C'est toi qui aurait dû être tué à Poudlard cette année-là. Tu es bête et faible, tu fais honte à ta famille tout comme ta sœur qui se cache. Une semaine !

Après un bref instant, l'homme à la tenue grise lâcha Jarvis et quitta la ruelle rapidement disparaissant dans le brouillard qui se levait. Jarvis reste un moment contre le mur en représentant sa respiration et séchant les larmes qui coulaient sur son visage. Terrance ne savait pas ce qu'il devait faire. D'un côté il aurait bien porté son aide à cet homme qui semblait avoir été agressé mais d'autre part, il ne savait rien de l'embrouille qui opposait les deux hommes et risquait de devenir un témoin gênant s'il était remarqué. Enfin, Jarvis rentra chez lui en claquant la porte. Terrance demeura un instant accroupi derrière le tonneau avant de refaire la scène dans sa tête. Il avait la désagréable impression d'avoir déjà entendu la voix de l'agresseur quelque part. Mais il était loin, de dos et n'avait pas parlé fort, c'était sûrement le fruit de son imagination. Après s'être assuré que personne n'était dehors, Terrance quitta la ruelle et rejoignit ses amis. Seul Adam l'attendait devant la tanière au loup.

- Ah ! Enfin, je commençais à m'inquiéter, où étais-tu passé ?

- Où sont les filles ? demanda Terrance avec un air inquiet.

- Rentrées à Poudlard, pourquoi ? Est-ce que ça va ?

- Viens, rentrons, je t'expliquerai en chemin.

Le rival

Il était environ dix heures du matin lorsque Terrance quitta la salle commune de Serdaigle vêtu de ses habitudes de quidditch. Genouillères et coudières, pantalon matelassé, paire de chaussures de sport, un haut aux couleurs bleues et noires et une paire de gants en cuir. Accompagné d'Adam, les deux joueurs descendants pour rejoindre le terrain de quidditch. En traversant la cour de l'horloge, ils croisèrent Robert McDomay accompagné de quelques gryffondors. C'était un élève dans la classe de Terrance, de la maison Gryffondor. Robert n'était pas un ami de Terrance ni même d'Adam, c'était un jeune garçon prétentieux qui ne ratait jamais une occasion de rappeler qu'il appartenait à l'une des plus riches et vieilles familles d'Ecosse. Il portait toujours de belles chaussures en cuir, de belles montres et les dimanches, lorsque la robe de sorcier n'était pas obligatoire, il aimait se draper de manteaux de luxe et de gilets en soie. Depuis quelques années, il avait pris la fâcheuse habitude de se moquer des Serdaigles et des Poufsouffles dès qu'il le pouvait et ce sans limites. C'était son occupation préférée.

- Ah ! Les voilà, tels des héros grecs, il s'en vont chasser les cyclopes et les chimères ! lança-t-il avec ardeur sous les ricanements de ses compagnons.

- Robert, toujours sans occupation digne de ton rang ? lancement Adam avec sournoiserie en passant devant lui.

- Si mais je me suis dit que je devais absolument voir ces sélections de Serdaigle aujourd'hui, après tout vous êtes nos adversaires les plus coriaces cette année. Se moqua-t-il en les suivants accompagnés de ses amis gryffondor.

- Les pauvres, ils ont déjà bien morflé l'année dernière. dit l'un d'eux.

- Tu sais Terrance je trouve cela courageux que tu oses devenir joueur pour ce qui sera bientôt l'équipe la plus nulle de l'histoire de Poudlard, c'est admirable.

- Cela n'arrivera pas. dit Adam marchant de plus en plus vite et qui sentait la colère monter en lui.

- Non vraiment, onze années sans titre et cinq années consécutives sans la moindre victoire c'est presque un exploit. Il avait dans la voix une expression de dédain mêlée à de la supériorité qui rendait chacun de ses propos agaçant au possible.

Adam ne dit rien et pressa une fois de plus le pas. Terrance le sentait tendu, bien sûr que cette situation lui était douloureuse et Robert le savait bien. Adam n'était pas un garçon facile à énerver mais le sujet du quidditch était pour lui un point faible. Face à cela, Terrance a répondu :

- Tu sais ça n'est pas encore exceptionnel Robert. En fait, ça le sera si nous ne gagnons pas de titre après saisir des années consécutives, à ce moment-là nous battrons notre propre record datant de 1605-1620 où Serdaigle n'a remporté aucun titre. Et pour ce qui est du record de défaites consécutives, il est détenu par ta propre maison. Entre 1391 et 1397 Gryffondor n'a pas gagné un seul match soit six années consécutives. De ce fait, il nous reste encore cinq années pour remporter le titre et une année pour ne pas devenir aussi ridicule que des Gryffondors sur un balai.

Terrance s'arrête et se plante devant Robert.

- Je crois que c'est largement faisable.

Devant cet affront, Robert ne semble pas quoi répondre.

- Vraiment ? Ma parole Serdaigle est donc tombée si bas que ça ? dit-il.

- ça suffit ! Tu as le droit de douter de nous Robert mais pas de nous insulter. s'agaça Adam.

- Ma foi, il n'y a rien d'insultant à décrire une réalité. C'est un constat mon cher pas un jugement.

Cette fois-ci s'en fut trop pour Adam :

- Je crois en notre équipe. Cette année !

Quelques rires éclatèrent derrière Robert qui cachait son sourire.

- Je ne plaisante pas ! Et tu sais quoi, on va faire un pari ici et maintenant.

- Adam… tenta de raisonner Terrance sans succès.

- Voyez-vous ça ? dit Robert avec amusement.

- Oui. Je te parie que nous gagnerons au moins un match cette année.

- Je l'espère pour vous. lancement Robert visiblement déçu du pari.

- Et j'ajoute que nous gagnons contre vous.

A ces mots le silence se fit. Terrance lança un regard d'inquiétude à Adam puis les Gryffondors éclatèrent de rire avant que Robert, d'un geste de la main, ne les fasse taire. Il avait l'air très sérieux et fit un pas vers Adam en tendant sa main :

- Si vous nous battez cette année, je suis prêt à m'engager à t'offrir mes quatre places pour la finale de la coupe de quidditch annuelle. Ce sont des places en première classe, non-loin de la ministre elle-même.

Robert se vantait chaque année à l'approche de la finale de la coupe de quidditch professionnelle, d'être personnellement invité par le ministre de la magie.

- En revanche, si vous perdez…

Robert marqua un temps tout en fixant du regard Adam. Soudain son visage s'illumina :

- Tu devras, de jour, faire le tour du château sur un balais, complètement nu. Attention, je veux des témoins, beaucoup de témoins, de maisons différentes et pas juste tes amis.

A ces mots, Terrance a commencé à prendre à la manche d'Adam pour l'entraîner loin d'ici. Ce pari était fou et même dangereux, Adam se serait sévèrement punir pour cet affront devant tous les élèves sans parler de la honte qu'il jetait sur sa maison.

- J'accepte. dit Adam en serrant la main de Robert sous la consternation des gryffondors et de Terrance.

- Alors c'est entendu. Je vous souhaite…une bonne fin de journée. dit lentement Robert en faisant naître un sourire en coin.

Robert et ses amis repartirent vers le château en ricanant tandis qu'Adam et Terrance entrèrent sur le terrain de quidditch où attendaient déjà plusieurs joueurs dont la capitaine Jane. Le terrain de forme ovale s'offrait à eux dans cette journée plutôt ensoleillée. La pelouse légèrement jaunâtre était encadrée par un talus et une haute structure en bois composée de tours servant de gradins.

- Ah parfait ! Adam et Terrance sont arrivés. Bien, tout le monde en place ! Terrance viens pas ici, tu vas entrer en jeu dans la seconde manche. Adam, tu t'assoies à côté de moi pour juger. En place !

Terrance s'exécute sans discuter et se contente d'observer les autres pendant les quinze premières minutes. Jane, Adam et Ignatus Verpey, la septième année qui jouait attrapeur, étaient assis dans les gradins et faisaient tout une tâche d'observations sur les joueurs. La sélection se déroulait sous forme d'entraînement avec les candidats qui voulaient devenir joueurs. Un seul candidat avait postulé pour devenir gardien, il s'agissait de Timothy Jugson, une quatrième année aux cheveux bouclés. Il n'était pas mauvais mais son manque d'assurance lui faisait commettre des erreurs évitables. Pour le poste de poursuiveur, Terrance devrait concourir contre Léonard Burblok, une troisième année plutôt à l'aise sur son balai mais qui manquait clairement d'adresse avec ses mains. A la fin des quinze minutes, il n'avait réussi à marquer que trois buts à lui tout seul. Terrance se mit en place sur le bord du terrain et, au coup de sifflet, décolla sur son balai. Depuis sa hauteur, environ vingt mètres du sol, il voyait très clairement le terrain et les gradins qui l'entouraient. L'entraînement se composait d'un ensemble d'exercices de slalom, d'habileté et même d'esquive puisque Catherine Pickman, la seconde batteuse de l'équipe, envoyait régulièrement un cognard dans sa direction. Enfin, Terrance jouait un face à face avec le jeune gardien. Terrance marqua huit buts durant les quinze minutes, évita les cognards mais ne fut pas brillant au slalom. Néanmoins, cela suffisait pour devenir effectivement poursuiveur de Serdaigle.

- Félicitations à Timothy et à Terrance ! s'écria Jane lorsqu'ils furent tous rassemblés dans la salle commune de Serdaigle pour faire la présentation au reste de la maison.

Des dizaines d'élèves de tous âges les encerclaient mais l'excitation ne semblait gagner que Jane et quelques premières années qui ne savaient pas encore ce qu'étaient la torture d'assister aux matchs de leurs équipes depuis cinq années. Cependant, Owen, Dan, Esteban, Herbert, Peter, Torvus et Adam réservèrent à Terrance un accueil chaleureux dans le dortoir à son entrée. Tous applaudirent avant de se ruer sur lui avec leurs coussins dans une nuée de rires joyeux.

Le lendemain matin, après le cours d'astronomie, Terrance rejoint Emily dans la cour de l'entrée. Elle discutait avec Marius et Suzanne avant de l'applaudir joyeusement en le voyant arriver.

- Félicitations ! J'ai informé pour ta sélection Terrance. dit-elle accompagnée par ses deux compagnons.

- Merci. dit modestement Terrance.

- Tu es content ? il exige Suzanne.

- Oui plutôt, même si je viens de voir le planning des entraînements et…disons que ça réduit encore le peu de temps libre que j'avais. répond-il.

- Oui mais tu verras, ça permet de décompresser. lance Émilie.

- Oui mais toi tu es déjà bien décompressée. dit Terrance avec un regard de confirmation de Marius et Suzanne. D'ailleurs on devrait se diriger vers la salle, c'est bientôt l'heure.

- Pas pour nous. On vous laisse y aller. dit Marius.

Ils n'étaient pas moins d'une soixantaine d'élèves de la génération de Terrance répartis dans les quatre maisons, de ce fait il ne pouvait pas toujours avoir tous cours en même temps. Ainsi, Emily et Terrance rentrèrent dans le château et parcoururent les couloirs jusqu'à arriver devant la salle de sortilège. Peter était là :

- Le professeur Corton va avoir un peu de retard. dit-il.

-Parfait ! dit Emily en s'étirant.

Ils s'assirent contre le mur en pierre. Terrance sortit de son sac le manuel de sortilège pour réviser une dernière fois les sortilèges accio et repulso qu'il était censé maîtriser depuis l'année dernière et dont le professeur Corton les avait avertis d'un examen aujourd'hui. Emily, elle, a sorti son sac un magazine sur le quidditch et feuilleta un article sur les faucons de Falmouth. Peter empoigna son sac pour sortir lui aussi son manuel mais son sac lui échappa des mains et commença à léviter avant de monter vers le plafond. D'abord intrigué, Peter comprit que quelqu'un lui avait jeté une sorte de lévitation et se retourna pour apercevoir Robert, baguette en main, pointant vers le sac avec un grand sourire. A ses côtés, deux élèves autres appréciaient le spectacle.

- Alors Cattermole ? On laisse son sac s'envoler ? lance Robert.

- C'est très amusant Robert. Maintenant peux-tu me rendre mon sac s'il-te-plaît. dit Pierre.

- Mmm…fit semblant de réfléchir Robert. Je ne sais pas. Tiens, toi qui es Serdaigle, répond à mon énigme d'abord.

- Je n'ai pas le temps de jouer.

- Mais bien sûr que si, nous avons tout notre temps. Alors voilà l'énigme : Quelle est l'équipe de quidditch la plus ridicule de Poudlard cette année ? Celle qui a une cracmolle comme capitaine ou celle qui laisse Milow participer à la saison ?

Ses amis rient en chœur en fixant Peter et Terrance tour à tour.

- C'est ridiculiser Robert. dit Pierre.

- Peut-être mais ça n'est pas la réponse que j'attends. dit Robert en élévant encore plus haut le sac. De toute évidence il ne pourrait pas s'en sortir en entraînant la réponse. Cependant, Terrance décide de le prendre à son propre jeu :

- Je pense qu'il y a un piège dans ton énigme. Je pense que la réponse est : C'est l'équipe qui à comme supporter un garçon dont l'oncle est à Azkaban.

Il y eut un silence et aussitôt, tous les élèves présents devant la salle se tournèrent vers Robert dont le sourire en coin venait de disparaître. Tout le monde savait que l'oncle de Robert avait été enfermé à Azkaban en début d'année et que c'était un sujet délicat pour lui. Terrance a dit :

- Pourquoi est-il en prison déjà ? Ah oui c'est vrai… ce malade a agressé un auror.

- Cela suffit. dit Robert qui ne rigolait plus.

- Qui peut-être assez stupide pour s'en prendre à un auror ?

- J'ai dit assez.

- Cela ne peut-être qu'un McDomay pour faire ça.

- Tais-toi ! hurla soudainement Robert.

Au même instant, le sac tomba au sol et le professeur Cornton apparut dans le couloir. Sa démarche de vieil homme, sa barbe blanche et son chapeau pointu permettait de le reconnaître de loin. Il approche et ouvre la porte de la salle :

- Excusez-moi pour le léger retard les enfants, j'avais à faire avec le directeur. A présent, entrez.

Robert et ses amis passèrent devant Terrance, Peter et Emily qui s'étaient levées à son tour :

- On n'en restera pas là Milow. siffla-t-il entre ses dents serrées.

Une fois qu'ils furent rentrés, Emily exigea des explications sur cette scène. Non-pas qu'elle soit étonnée du comportement de Robert mais plutôt par celui de Terrance. Celui-ci lui raconte le défi absurde qu'il avait lancé à Adam.

- Mais quel idiot ce Adam ! soufflée Emily.

- Exactitude.

- Vous n'avez aucune chance de battre Gryffondor cette année.

- C'est gentil. dit Terrance.

- Non désolé mais, c'est la vérité. Vous n'avez pas gagné un seul match en cinq années et vos meilleurs joueurs sont partis. Il reste Jane bien sûr et Adam n'est pas un mauvais batteur mais sinon…

- Merci beaucoup Emily. dit Terrance en portant sur elle un regard insistant.

- Oh non…je veux dire que tu te débrouillera bien mais pas au point de mettre cent points contre nous !

- Mademoiselle Gatridge et monsieur Milow. S'il-vous-plaît, plutôt que de discuter pourrait-vous venir ici et nous faire la démonstration de vos prouesses en matière de sorte d'attraction et de répulsion. dit le professeur Cornton en l'interrompant dans ses explications.

Pris de fait, Emily et Terrance ne cherchèrent pas à s'expliquer et vinrent se positionner au centre de la pièce.

- Bien, voyons ce que vous avez retenu de l'année dernière. Mademoiselle Gatridge, vous allez vous munir de votre manuel qui se trouve sur votre table. Allez-y.

Emily se concentre un instant puis pointe sa baguette vers sa table et prononça "accio". Aussitôt son livre parvint dans sa main libre à bonne vitesse.

- Parfait, très bonne exécution. Monsieur Milow, faites donc quitter ce bocal vide sur mon bureau de son socle. Terrance se positionne face au bureau du professeur. Celui-ci était rempli de morceaux de parchemins, de livres et d'objets curieux dont ce fameux bocal vide. Il pointe sa baguette et s'écria "Repulso". Soudain le bocal partit s'écraser en mille morceaux contre le mur et l'essentiel des objets du bureau valsèrent au travers de la classe. Tandis que des parchemins retombaient au sol, Terrance s'attendait à recevoir une punition lorsqu'il vit Robert assister à sa table baguette en main. "Ce misérable à fait valser le bureau du professeur".

- Eh bien, ma foi, c'est ce qui s'appelle ne pas faire de détail. dit le professeur Cornton avant de lever sa baguette et, d'un geste souple, il remet tout en place y comprit le bocal en un seul morceau. Très bien, j'accorde cinq points à chacune de vos maisons pour cet exercice, maintenant filez à vos lieux et cessez de bavarder.

Emily et Terrance se rassurent et Robert lui jette un regard noir que Terrance soutient. Il n'était pas du genre à répondre à la provocation ni même à la chercher mais il avait une telle haine de Robert qu'il ne contrôlait plus ses émotions face à lui.

Ce soir-là, après avoir dîné, Terrance se trouvait dans un coin tranquille de la salle commune en train de rédiger un devoir sur la potion d'aiguise-méninges avec, sur ses genoux, son chat Ramsès ronronnant, lorsque Peter le retrouva.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui exigea-t-il.

- Je termine le devoir de potion. répondit Terrance.

- Je peux m'asseoir ?

- Bien sûr.

Peter s'assit à ses côtés et commença à sortir ses affaires. Alors qu'il installait sa plume et son encrier il entama la conversation :

- Merci d'avoir pris ma défense contre Robert tout à l'heure.

- C'était normal. Robert est… exécrable. répondit Terrance.

- Oui. J'ai appris qu'il s'en était pris à une deuxième année tout à l'heure. Un Poufsouffle qu'il a ridiculisé devant ses camarades pour lui avoir "manqué de respect". Comment peut-on être aussi méchant ?

- Je pense que les gens comme Robert sont comme ça dès leur naissance. Et puis, de ce que j'ai compris, son père est encore pire que lui sans parler de son oncle…

- C'est d'une tristesse. Enfin, j'espère qu'il ne nous importunera plus avant un moment.

- J'en doute, il a fait un pari stupide avec Adam et il ne le lâchera pas avant la fin de l'année.

- Oui, Emily m'en a parlé. Pourquoi Adam a-t-il accepté ce pari ? C'est si stupide ! Lance Pierre.

- Adam a perdu sa lucidité et maintenant si nous ne gagnons pas contre Gryffondor, il va passer un moment de vente en fin d'année.

Sur ces mots, les garçons se concentrèrent sur leurs devoirs et allèrent se coucher une heure plus tard.

Deux semaines plus tard, Terrance et Adam rentraient de leur entraînement de quidditch. Il pleuvait, ils étaient couverts de boue et trempés jusqu'aux os. Tandis qu'ils montaient les grands escaliers, ils croisaient le nombre d'élèves qui se dirigeaient vers la grande salle pour le repas du soir.

- Il est déjà si tard ? remarque Terrance.

- Je crois bien que c'est le plus long entraînement que j'ai connu.

- Tu as déjà dit cela la semaine dernière. fit remarquer Terrance lorsqu'ils empruntèrent le couloir.

Les entraînements étaient durs et intenses, Jane ne voulait rien laisser au hasard et elle avait fait de ce premier match contre Poufsouffle l'objectif majeur de leur saison : "Cela fait deux ans qu'ils ne gagnent que contre nous, ils sont plus faibles que l'an dernier et d'après ce que j'entends, il n'y a aucun réel favoris dans ce match. C'est notre chance de mettre fin à cette mauvaise série arrivèrent devant la porte de la salle commune de Serdaigle. gardée par l'aigle en argent qui énonçait les énigmes permettant d'entrer Cependant, comme plusieurs élèves sortaient, ils n'eurent pas à s'embêter de cette tâche.

- On se rejoint ici pour aller manger ? demanda Adam.

- Oh je crois que je ne vais pas descendre. Je n'ai pas très faim et il faut que je prépare l'examen de métamorphose pour demain.

- Oh ! L'examen, j'avais complètement oublié… se lamenta Adam qui se voyait déjà et passer le reste de sa soirée. De quoi s'agit-il déjà ?

- Animation d'un objet inanimé. C'est essentiellement de la pratique. Tu sais au moins ce que tu vas animer ?

- Non je n'ai même pas eu le temps d'y réfléchir à cause de tous ces entraînements de quidditch. Bon, j'imagine que je ne prendrai pas de désert. Je te retrouve ici tout à l'heure.

- Oui, fais ça. rétorqua Terrance avant de prendre une douche.

Il enfila des vêtements propres et s'installa dans la salle commune. Il était seul, le silence n'était interrompu que par les craquements du feu central et ses énonciations de sortilège. Terrance aimait beaucoup la métamorphose, c'était une matière où il avait toujours été bon. Il avait déjà une idée pour réussir cet examen : il plaça un morceau de parchemin sur la table, se concentra, pointa sa baguette. Il lui fallut plusieurs essais avant enfin de parvenir à un début de résultat mais après une dizaine d'essais et plus de quatre morceaux de parchemins réduits en miettes et éparpillés autour de lui, Terrance se sentait satisfait de son travail. Il s'apprêtait à poursuivre son entraînement lorsque quelqu'un s'approche de lui :

- Euh…Terrance Milow ?

Terrance se tourne et observe ce qui semblait être une première année, légèrement timide avec les bras tendus le long du corps.

- Oui ?

- Il y a une Gryffondor qui t'attend devant la salle commune, elle dit que c'est important.

Terrance rangea ses affaires, remercia la première année et quitta la salle commune pour rejoindre Emily qui attendait adossé contre un mur :

- Ah ! Tu es là, vite, nous devons aller aux cachots.

- De quoi ? Mais il va bientôt être l'heure de rentrer dans nos maisons et…

- Je sais mais il y a urgence Terrance. dit Emily en l'entraînant à pas forcé vers le grand escalier. Pourquoi n'étais-tu pas au repas ? J'ai perdu un temps fou à te chercher comme une idiote.

Emily semblait être pressée et agacée en même temps.

- Je n'avais…

- Peu importe. Le coupa-t-elle. Robert a réussi je ne sais comment à vous voler vos balais de match tout neuf et il compte les cacher dans les cachots.

-Quoi ? s'écria Terrance qui, à présent, suivait Emily dans sa marche forcée. Mais comment at-il pu mettre la main dessus ?

- Je ne sais pas. J'ai essayé d'en parler à Jane mais figure toi qu'elle n'était pas dans la grande salle elle non-plus. Tu n'es pas vu dans ta salle commune ?

- Non, répondit Terrance.

Ensemble ils dévalèrent le grand escalier en croisant tous les élèves qui quittaient la grande salle pour rentrer dans leurs dortoirs respectifs. Ils atteignirent les cachots et doublent le nombre de Serpentard qui les interrogèrent sur leur présence ici :

-Eh ! Vous deux ? Qu'est-ce que vous faites ici ? les interpella le préfet des Serpentards Rowan Colley. Rowan, un garçon maigrichon aux cheveux noirs mi-longs était lui aussi une cinquième année, c'était un garçon plutôt discret et sans histoire et tout le monde savait qu'il avait des ambitions élevées notamment en voulant intégrer un jour le magenmagot.

- Qu'est ce que ça peut te faire Rowan ! lance Emily en continuant d'avancer tandis qu'ils les suivraient.

- Il se trouve que je suis préfet Emily et si vous ne voulez pas avoir des ennuis je vous conseille de vous diriger vers les étages, c'est-à-dire vers vos salles communes respectives.

- Ce n'est pas encore tout à fait l'heure Rowan, nous ne sommes pas dans l'illégalité. rétorqua Emily en poursuivant son chemin.

- Vous le serez si vous ne faites pas demi-tour immédiatement ! Tonna Rowan dans le couloir.

- Occupe-toi de tes affaires ! lancement Emily alors qu'ils quittaient son champ de vision.

Face à cette offense et devant des Serpentards, Rowan fulmina et fit demi-tour rendant Terrance inquiet.

- Je crois qu'il est parti chercher un professeur…

- Je m'en fiche, nous lui expliquerons lorsqu'on aura surprise Robert. répondit Emily en lui prenant la manche.

Il continue en s'enfonçant dans les cachots. C'était un endroit où ils n'allaient presque jamais et il pouvait s'avérer complexe. Pour couvrir plus de surface, ils décidèrent de se séparer. Terrance allait et venait d'un couloir à un autre passant trois fois devant la porte de la salle commune des Serpentards. Après un moment, il retrouva Emily près d'un brasero en forme de serpent. Ils n'y avaient plus qu'eux dans les couloirs, tout était calme et vide.

- A présent nous sommes très mal si un professeur nous trouve hors de nos salles communes. fit Terrance remarquer qui n'était pas à l'aise avec les infractions à la différence d'Emily qui semblait s'y accoutumer plutôt bien.

- Il a dû les cacher dans un endroit discret et peu fréquenté. J'espère qu'ils ne sont pas dans la salle commune des Serpentards.

- Qu'est ce qu'il ferait dans la salle commune des Serpentards, c'est un Gryffondor. s'étonna Terrance.

- Oh ne t'inquiète pas de cela, il y passe de temps en temps, il traîne beaucoup avec Nancy Olney et personne n'ose rien lui dire parce qu'il est qui il est. Ce lourdaud de Rowan ferait mieux de l' embêter lui plutôt que nous. dit-elle en vérifiant que personne n'arrivait.

- Mais si il a caché les balais dans la salle commune des Serpentards, comment allons-nous les récupérer ?

- Il faudra que l'on se procure le mot de passe de leur salle commune j'imagine. Attends…j'entends des pas.

Elle n'avait pas fini sa phrase que deux ombres apparaissaient sur les murs du couloir qui leurs faisaient face.

- Je vous assure professeur, c'était de l'insolence. Cela ne m'étonne pas venant de Gatridge, elle ne supporte pas l'autorité. disait la voix de Rowan.

- Eh bien, nous allons voir cela.

- C'est le professeur Higgs ! Chuchota Émilie. Vite, par-là !

Les deux fautifs s'enfoncèrent encore dans les cachots et finirent par emprunter un couloir étroit qui ne débouchait que sur un autre couloir encore plus étroit gardé par une grille. L'endroit semblait désert et ce depuis un instant. Dans le couloir des caisses de bois, statues et vieilles tapisseries enroulées étaient posées nonchalamment sur le passage.

- Vite, ils approchent ! Lance Terrance.

Cependant, la grille bloquait leur passage, elle était fermée. Emily et Terrance échangèrent un regard inquiet lorsque derrière eux :

- Par ici, je crois avoir entendu un bruit.

Terrance essaie la baguette :

- Salut !

Aussitôt la grille pu s'ouvrir et ils continuèrent jusqu'à ce qu'Emily ne les pousse tous les deux contre une porte qu'ils enfoncèrent sous leur poids. Elle se précipita pour la référence et recula d'un pas. Juste après, des bruits de pas approchèrent et deux ombres passèrent sous la porte. Après quelques secondes, ils soufflèrent, le pire était passé, pour l'instant.

- Lumos. dit Terrance qui constata qu'ils étaient dans une sorte d'ancienne salle de classe. La pièce était pourtant assez petite, carrée et sans fenêtre. Quelques vieilles tables étaient entassées les unes sur les autres dans un coin de la pièce, un buffet présentait des bocaux et fioles vides et deux armoires imposantes contenaient encore quelques objets et livres poussiéreux qui n'avaient pas été touchés depuis longtemps. Un tableau noir était accroché au mur du fond sur lequel on pouvait difficilement lire quelques inscriptions et le plafond était couvert de toiles d'araignées.

- Bien, sortons et poursuivons. Il faut trouver Robert. dit Émilie.

A l'instant où ils sortent de la pièce, une autre porte adjacente à la leur s'ouvre à la volée et Emily, dans un véritable réflexe de joueuse de quidditch recule en fermant la porte. Elle fit face à Terrance en mettant son doigt sur sa bouche. Dans le couloir plusieurs voix gloussisaient :

- C'est parfait, personne n'aura l'idée de venir fouiner ici. C'était la voix de Robert qu'ils entendaient.

- Tu exagères un peu Robert, ils n'ont déjà aucune chance de gagner mais si en plus tu leur ajoute des handicaps… Terrance a reconnu la voix de Nancy Olney.

- C'est vrai, c'est vrai mais je ne peux m'empêcher d'imaginer les Serdaigles voler sur leurs vieux balais et se ridiculiser d'avantage et ça, ça n'a pas de prix.

- Ils vont les chercher pendant des heures. dit une autre voix. C'est quoi cet endroit d'ailleurs ?

- Les anciennes salles de retenues, à l'époque où le concierge pouvait punir plus… sévèrement les élèves. dit Nancy avec un rictus.

Tandis qu'ils écoutaient en supposant d'être le plus discret possible, Terrance commença à regarder autour de lui. Il posa ses yeux sur l'une des armoires où les vieux livres étaient posés. "Châtiments et mauvais sorts", "Traité sur l'utilisation des sortilèges impardonnables", "Magie noire, entre mythes et légendes", "Guide des malédictions et leurs conséquences". Tous ces livres semblaient se rapporter à des choses peu convenues, leurs places n'étaient certainement pas dans un endroit pareil. Cependant, Terrance était intrigué. Il n'était pas rare, avant cette cinquième année, qui ne lui laissait plus beaucoup de temps libre, qu'il passait du temps dans la bibliothèque simplement à chercher un livre ou deux qui éveillent sa curiosité. Il avait ainsi pu lire quelques ouvrages sur les dragons d'Asie, sur la légende des cinq grands mages de Guinée, il avait beaucoup appris sur la métamorphose en lisant un livre dont le seul titre l'avait intercepté nommé "changé d'état d "Esprit en changeant de peau". bruits de pas approches :

- Tiens tiens, Robert McDomay, Nancy Olney et Billlius Fletcher ! lançant la voix de Rowan.

- Bonsoir Rowan, professeur Higgs. dit Robert sans aucune gêne dans la voix.

- Monsieur McDomay, savez-vous qu'il est bientôt vingt-et-une heure ? Cela fait presque une heure que vous et vos amis devraient être dans vos maisons respectives. Puis-je savoir ce que vous faites ici ?

- Nous étions en train de rentrer justement. Voyez-vous nous étudions parfois ici pour nous entraîner et il se trouve que nous n'avons pas vu l'heure passer. C'est fou ce que le temps passe vite lorsque l'on s'amuse.

Le professeur Higgs n'était pas le plus sévère des professeurs, c'était un homme qui aimait certes l'ordre et le respect mais qui restait consciencieux de faire face à des étudiants qui avaient parfois besoin de sortir des sentiers battus. Cependant, même lui ne pouvait approuver ce genre de comportement.

- Tout cela est bien beau monsieur McDomay mais ça ne vous sauvera pas complètement. Je retire cinq points à Gryffondor et Serpentard et vous ordonne de rentrer immédiatement dans vos dortoirs. dit-il très calmement.

- Bien professeur.

- Bonsoir professeur. dire-ils avant de partir.

Quelques instants après, le professeur Higgs et Rowan quittèrent aussi le couloir laissant le silence eux reprendre sa place. Emily attendit encore un peu par précaution avant d'ouvrir la porte. Elle et Terrance entrèrent dans la pièce attenante qui était aussi grande que l'autre mais complètement vide à l'exception des sept balais qui trônaient dans un coin de la pièce et d'une statue en pierre recouverte en partie d'un drap blanc.

- Quelle dameuse ce Robert. lance Émilie.

Ils décidèrent de prendre les balais et de les cacher dans l'autre pièce, derrière l'une des armoires pour pouvoir revenir les chercher avec Jane et Adam le lendemain. Avant de sortir, Terrance jeta un dernier coup d'œil aux livres et se dit qu'il serait peut-être utile de revenir ici plus tard pour feuilleter ces vieux manuels. Emily et Terrance quittèrent le couloir et s'apprêtaient à remonter vers le grand escalier en cas d'accident, ils se retrouvèrent nez à nez avec le concierge, monsieur Carter. Lorsqu'ils se firent face, tous trois sursautèrent et monsieur Carter émit un cri de surprise aigu semblable au cri d'une fouine. Il tenait sa baguette en main qui émettait de la lumière et se redressa à la vue des élèves. Ses yeux mesquins, sa barbe taillée en pointe, ses sourcils stricts et son allure claudicante définissaient assez bien son caractère sournois et vil que les élèves lui détestaient.

- Non d'une licorne Gatridge ! Encore à vous ! Vous errez encore dans les couloirs après l'heure autorisée ? Vous n'avez donc tiré aucune leçon de votre seconde année !

- Non monsieur c'est… commença Terrance mais il fut coupé par Carter.

- Et vous…Milow. Cela ne vous ressemble pas mais voilà ce qui arrive lorsque l'on traîne avec des énergumènes comme miss Gatridge. A présent suivez-moi et surtout taisez-vous.

Monsieur Carter les entraîna jusqu'aux pieds de la tour des professeurs où il revient quelques minutes plus tard accompagné des professeurs Vielliepin et Mbola respectivement directrice et directeur des maisons Gryffondor et Serdaigle. Tous deux étaient encore en tenue de journée ce qui ne les empêcha pas d'aborder les deux jeunes élèves avec des regards sombres :

- Miss Gatridge, je croyais que ces choses-là étaient révolues ! Vous faites encore des sorties nocturnes ? Et à présent vous emmenez avec vous ce pauvre monsieur Milow !

- Professeur, avec tout le respect que je vous dois, laissez-nous au moins vous expliquer la situation. dit Terrance.

Elle incline légèrement la tête.

- Emily est venue me trouver parce qu'elle avait entendu dire que Robert McDomay avait volé les balais neufs de l'équipe de Serdaigle avec l'intention de les cacher. Nous avons fouillé les cachots et nous sommes tombés sur Robert. Nous avons découvert où il avait caché les balais et nous montions avertir Jane.

A ces mots, le professeur Mbola semble comprendre :

- Vraiment ? dit-il en regardant le professeur Vieillepin. Dans ce cas, vous allez me conduire à l'endroit où se trouvent les balais. Si effectivement ils ne sont pas à leur place habituelle, je serai indulgent. Vous pouvez remonter Blanche, je vais m'en occuper.

- Très bien, vous me raconterez tout cela demain. Bonne nuit. dit-elle avant de faire demi-tour.

- Pareillement pour vous monsieur Carter, merci de nous les avoir apportés.

- Je vous en prie professeur. répondit monsieur Carter avec un brin de déception dans la voix.

Emily et Terrance accompagnèrent le professeur Mbola jusque devant la pièce où ils avaient caché les balais ce qui corrobora leur version.

- Eh bien, j'obtiens des subventions pour changer les balais et on essaie de nous les voler. dit-il.

- Alors ? Vous allez punir Robert ? demanda Emily.

- Malheureusement, il faudra plus que vos témoignages pour prouver sa culpabilité.

- Eh bien, vous pourriez interroger le professeur Higgs et Rowan Colley, ils les ont surpris dans ce couloir après l'heure. dit Terrance.

- Ici même ?

- Oui, devant la porte de la pièce où nous avons trouvé les balais. dit Émilie.

Le professeur Mbola semble réfléchir un instant en regardant les sept balais posés dans le couloir.

- Miss Gatridge, comment avez-vous eu vent des agissements de Robert ?

- C'est Marius qui m'en a parlé. Apparemment il a entendu Robert en parler pendant son repas. C'est pour cela qu'ils sont partis plus tôt avec Billius Fletcher. Et Nancy Olney les a rejoint, c'est elle qui connait cet endroit.

- Intéressant. Il va donc falloir que je mène l'enquête pour étayer vos propositions. On ne peut laisser une telle chose se faire sans rien dire. En attendant je me retire à chacune de vos maisons dix points. Mademoiselle Gatridge, la prochaine fois qu'une telle a choisie se passe, consultez directement le préfet en chef où bien un professeur. A présent, rentrez dans vos dortoirs en vitesse.

- Oui professeur.

- Bien sûr professeur.

Lorsqu'il rentra dans son dortoir, seul Adam ne dormait pas.

- Ah enfin ! chuchota-t-il. J'allais chercher monsieur Mbola. Où étais-tu passé ?

- Oh je t'expliquerai tout ça demain mon vieux, là je dois dormir et réfléchir…

Le match de Quidditch

Terrance avait tout raconté à Adam pendant le petit-déjeuner dans la grande salle et ce-dernier n'avait pas pu s'empêcher d'adresser un regard noir à la table des Gryffondors.

- Ne t'en fait pas Adam, il aura son compte, le professeur Mbola est sur le coup. Lui dit Terrance.

- J'aimerais lui mettre mon poing dans la figure, même être mis en retenu pour un mois ça en vaudrait le coup. siffla-t-il avec rage avant de se retourner face à son assiette.

- Tu as réussi à t'exercer un peu hier soir ? Exigez Terrance.

- Pas suffisamment. Je n'arrive pas à maîtriser tout le processus d'animation, c'est si compliqué.

- Tu as pris quel objet ?

- Une pièce de monnaie. Je voulais qu'elle tourne sans s'arrêter mais le mieux que je puisse faire c'est l'envoyer un mètre au-dessus du sol.

- Tu aurais dû prendre un objet moins compliqué. Une pièce c'est lourd, c'est un alliage de métaux ce qui rend sa modification cellulaire plus difficile.

- Arrh… souffla Adam en se prenant la tête sans ses mains.

Après leur repas, ils montèrent jusqu'à la salle pour la trouver déserte mais ouverte. Terrance et Adam s'installèrent dans leur coin habituel et la salle se remplit à mesure que l'heure avançait. Elle était pleine lorsque le professeur Higgs entra dans la classe :

- Bonjour à tous ! lancé-t-il en s'avançant vers son bureau les mains occupées par des livres qu'il finit par poser sur un meuble.

-Bonjour ! reprennez la salle.

- Bien, j'espère que vous avez bien révisé, aujourd'hui je vais vous évaluer sur l'animation d'objets inanimés. Vous passerez chacun à mon bureau et ferez une démonstration. dit-il en s'asseyant à sa chaise.

La première élève à passer fût Suzanne qui utilisa son écharpe aux couleurs jaune et or. Elle lui fit prendre vie à la manière d'un serpent de manière très convaincante et l'écharpe finit par s'enrouler autour du porte-manteau sous les félicitations du professeur Higgs. Peut-être réussir aussi bien. Herbert Accrington fit voler un livre sur la manière d'un oiseau à travers la classe et Rowan Colley utilisa une chaussette et un bouchon en liège pour en faire une sorte de montgolfière miniature qui s'élève dans la classe. Pour les autres ce fût beaucoup plus compliqué. Adam fit fusionner sa pièce de monnaie à quelques centimètres de l'œil de monsieur Higgs et obtint la note de "Piètre" comme une bonne partie de la classe. Esteban Murillo et Mary Biggs s'en sortent avec un acceptable avant que Gwendoline n'avance vers le bureau. A cet instant, Terrance se sentit autant stressé que si c'était lui qui passait. Gwen remet une mèche de ses cheveux en place, ajusta sa broche dans ses cheveux, une magnifique broche en argent représentant un loup qu'elle tient de sa mère. Elle pose sur le bureau une montre et sort sa baguette. En un tour de poignet, la montre s'agite et se mit à livrer une danse à la fois fantastique et mignonne sous les yeux satisfaits du professeur Higgs.

- C'est très bien Miss Porish, ce sera un E.

Effort exceptionnel était une très bonne note mais pas autant que celle qu'obtint Terrance lors de son passage. Il soupçonna le professeur Higgs d'avoir fait exprès de le faire passer en dernier pour lui mettre un peu de pression mais Terrance, sûr de lui, ne se laissa pas dépasser. Il dépose un morceau de parchemin sur le bureau, sortit sa baguette et actionna son poignet d'un geste léger et fluide. Aussitôt, le parchemin se découpa lui-même en son centre pour former trois silhouettes de papillons qui quittèrent l'ensemble et s'envolèrent en tournoyant autour du professeur avant de finir leurs cours en sortant par l'une des fenêtres vers la lumière. Le professeur Higgs applaudit puis se tourne vers Terrance :

- Félicitation monsieur Milow. La matière choisie est astucieuse, légère et malléable et l'animation parfaite avec un brin de créativité. Je vous mets la note d'Optimal et j'offre dix points à Serdaigle pour cette bonne performance.

Terrance sourit et reprend sa place en répondant à un clin d'œil d'Adam. La suite du cours fut moins dynamique. Le professeur Higgs a commencé à expliquer les bases de la multiplication. Si Terrance appréciait ce cours, il n'en demeurait pas moins distrait par une toute autre pensée. Il venait se souvenir des livres qu'il avait trouvés dans les cachots et comptait bien trouver un moment dans la journée pour s'y rendre et en emprunter un ou deux. L'occasion se présente après le déjeuner où il quitte ses camarades avant le désert prétextant une envie pressante pour descendre dans les cachots. Il s'assure que personne ne le suit, ce qui fut facilité par le fait que la plupart des élèves étaient dans la grande salle puis, passa la grille persistante ouverte pour accéder au couloir et à la pièce. "Lumos" convient à une fois entré. Il examine d'un coup d'œil la salle plus attentivement. Il n'y avait rien de plus ou de moins que la veille à part peut-être cette souris qui partit se cacher sous un meuble. Il s'approche de l'armoire et passe son doigt sur les tranches de livres. Lequel allait-il prendre en premier ? "Magie noir, entre mythes et légendes", voilà un livre qui devrait le divertir les soirs avant de se coucher. Il le mit dans son sac et quitta la pièce puis retourna vers les cachots. C'est alors qu'il croisa Rowan Colley devant la porte de la salle commune des Serpentards en train de discuter avec un élève plus petit :

- …Est-ce que c'est bien compris ? dit-il sur une tonne autoritaire.

-Oui monsieur. lâcha l'élève visiblement ennuyé.

-Dossier Maintenant. Terrance ? dit Rowan surprise pendant que l'élève partait. D'où viens-tu comme ça ?

- Tu te fais appeler Monsieur par les élèves ? dit Terrance en ignorant complètement la question.

- Je suis préfet, j'estime que c'est la moindre des choses venant d'élèves plus jeunes. Dit Rowan en s'approchant. Qu'est ce que tu fais encore là Terrance, j'ai l'impression que toi et Emily êtes en train de trafiquer quelque chose.

Terrance sentait une odeur de menthe se dégageant de sa bouche.

- Je pense que…tu le sauras bientôt. Il est probable que le professeur Mbola veuille te parler d'ici quelques jours.

A ces mots, le visage plein d'assurance de Rowan passe à une expression plus mitigée emprunte d'un soupçon d'inquiétude. Terrance prend ce silence pour une approbation et répartition en laissant Rowan à ses interrogatoires. Le reste de la journée fut tout aussi dense que le premier cours et, une fois les classes terminées, tandis que la nuit tombait maintenant de plus en plus tôt, Terrance propose à Emily qu'ils aillent profiter des derniers rayons du soleil de cette fin d'automne dans le cours de métamorphose. Terrance appréciait ce lieu, entouré d'un grand cloître, pourvu d'une pelouse peu entretenue qui donnait l'impression d'être dans la campagne anglaise. Quelques bancs en pierre permettaient de s'asseoir et d'admirer le chêne centenaire dans un coin et la statue en bronze au centre. Cette statue, dressée sur un socle de marbre, était une sorte de dragon portant sur son dos le monde. Emily et lui s'installèrent sur un banc au soleil. Il n'y avait pas grand monde, le froid était néanmoins présent et il fallait bien une écharpe pour le supporter mais, une fois que le soleil se posait sur la peau, c'était parfaitement supportable. Emily sortit son magazine de quidditch et Terrance hésite à sortir son nouveau livre puis se ravisa en pensant qu'Emily n'approuverait pas même s'il était certain qu'elle ne le remarquerait pas. Il se contenta alors de sortir un parchemin vierge ainsi que son manuel de potion pour faire le devoir que le professeur Lambus leur avait demandé pour lundi. Ils demeurèrent ainsi un peu moins d'une heure, jusqu'à ce que le soleil n'éclaire plus la cour et que l'ombre du cloître n'obscurcisse le tout. Terrance se mit à ranger son parchemin, satisfait de son travail tandis qu'Emily était encore plongé dans sa lecture :

- Tu te rends compte, c'est la quatrième victoire de suite pour les faucons de Falmouth ! dit-elle enthousiaste. Et d'après les spécialistes, c'est notamment dû aux frères Denfer, tu sais les deux batteurs qu'ils ont recrutés la saison dernière ?

- Ceux qui ont envoyé vingt-deux adversaires à Ste Mangouste en une demi-saison ? Ce sont des brutes, ce n'est pas comme ça que j'aime le quidditch. a répondu Terrance en jetant un regard sur l'article. Deux batteurs sur leurs balais, se ressemblant comme deux gouttes d'eau étaient en train de se taper dans la main juste au-dessus de l'article.

- Ce sont des héros, ils ont vite remplacé Cullen et Bark qui n'avaient clairement pas le niveau. Avec un bon attrapeur pour gagner la ligue cette année.

- Qu'est ce qui ne va pas avec votre attrapeur ?

- Il est bien mais…il est trop dans la stratégie, la tactique. A un moment donné sur lui demande d'attraper un vif-d'or pas de réfléchir sur ses balais.

Terrance n'était pas de son avis. Pour lui, n'importe quel joueur devait avoir certes des qualités athlétiques mais surtout des qualités tactiques et le niveau professionnel était très exigeant. Pour lui, les faucons de Falmouth n'étaient qu'une bande de dégénérés sur des balais. Cependant il ne ferait plus l'erreur de les qualifier de troll devant Emily. Il avait regretté sa phrase après qu'elle se soit mise en rogne, c'était en deuxième année et Terrance sourit en y repensant.

- Tu es prêt pour ton match de demain ? lui demanda-t-elle fréquemment.

Terrance avait oublié, l'espace d'une heure, qu'il allait jouer demain. Toute la journée, il avait reçu des remarques ou des rappels de ses camarades. Owen par exemple avait misé dix matinilles sur la victoire de Serdaigle et Suzanne, elle, avait parié deux gallions pour une victoire de Poufsouffle. Même si les paris étaient interdits à Poudlard, il y avait toujours matière à contourner l'obstacle. Il se rendait compte à présent de la pression qui pouvait générer le Quidditch pour un joueur.

- On devrait rentrer, ce sera bientôt l'heure de manger. dit-il en éliminant le sujet.

Le brouillard s'était légèrement dissipé par rapport à la matinée. Il y avait tellement de brume que certains avaient émis l'hypothèse d'un rapport du match. Terrance avait pris son petit-déjeuner tôt pour ne pas être dérangé par les autres puis il était resté toute la matinée dans la salle commune, à l'étage, pour finir ses devoirs de potion, de divination et d'histoire de la magie. Mais la tranquillité le quitta au moment du déjeuner. Jane avait décidé que toute l'équipe mangerait en tenue, ensemble, de façon à engager une sorte d'élan de solidarité et de préparer au mieux le match. Les serpentards s'en étaient moqués, Robert et ses amis aussi et même certains serdaigles trouvèrent ça ridicules. De plus, Terrance avait mangé en face du jeune gardien, Timothy Jugson. Angoissé par le trac, il n'avait presque rien avalé et semblait être incapable de dire un mot. Dans la grande salle, comme à chaque match, les maisons dont l'équipe jouait en avant ses couleurs. Les Poufsouffles portaient pour beaucoup un pull jaune et noir, certains avaient leurs écharpes, des bonnets ou même des petits drapeaux aux couleurs de leur maison. A Serdaigle, l'habitude était moins voyante, on préférait simplement porter l'écharpe ainsi qu'un petit badge bleu avec un aigle d'or sur sa tenue. Heureusement il y avait un petit groupe d'élèves, surtout des septièmes années, qui aimait préparer des banderoles et faire du bruit dans les tribunes pour encourager leur équipe. Cela avait au moins le mérite d'animer la tribune des Serdaigles.

Une heure avant le début du match, alors que tous les élèves se préparaient à se rendre sur le terrain, les équipes se changeaient dans les vestiaires. Terrance s'assit à côté d'Adam et, dans un silence pesant, ils se changeèrent. L'ambiance était en effet plutôt calme et Terrance sentait une boule au ventre, le stress, la pression qui montait. Une fois en tenue, les joueurs et joueuses s'échauffèrent sur le terrain, les Serdaigles d'un côté, les Poufsouffles de l'autre puis, les deux équipes firent quelques tours de terrain, répétèrent des gammes et échauffèrent leurs gardiens. Lorsque les deux équipes rentrèrent au vestiaire, les premiers spectateurs prenaient leurs places. A mesure que les gradins se remplissaient, le bruit de l'agitation grandissait et le stress montait. Enfin, Jane entre dans le vestiaire et entreprend de faire un discours :

- Bien, nous y sommes. Notre premier match de l'année. Nous nous sommes beaucoup entraînés, nous avons un bon collectif et aujourd'hui je peux vous l'affirmer, nous sommes favoris. Poufsouffle n'est pas au mieux, ils se sont affaiblis depuis l'an passé et des quelques recrues que j'ai pu voir ce n'est pas terrible alors du nerf ! Aujourd'hui est le début d'une nouvelle ère pour Serdaigle ! Ensemble, nous gagnons !

Adam se leva et applaudit, non pour avoir été transcendé par le discours mais pour se donner du courage et il fut suivi par l'équipe. Terrance se sent mieux et prêt au combat. Tous se regroupèrent en cercle : Jane la capitaine, Adam et Terrance, le jeune Timothy, Ignatus Verpey l'attrapeur, Catherine Pickman était la deuxième batteuse, une fille pas très grande aux cheveux constamment attachée dans un file de cheval. Elle compensait sa taille par un terrible sens du jeu. Enfin Anthony Malone était le troisième poursuiveur. C'était une sixième année discrètement aux cheveux noirs toujours en bataille.

Les deux équipes se font face dans le tunnel d'entrée, plongé dans l'obscurité. Au dehors, le bruit était tonitruant comme à son habitude mais d'habitude Terrance le vivait depuis ces mêmes gradins et non dessous. Il sentit alors son cœur s'accélérer. Les cris, les hurlements parfois mêmes, tout était intense. Soudain Adam se rapproche de Terrance :

- Terrance, Timothy, venez. dit-il.

Il leur tendit une sorte de vieille étoffe. Au départ, Terrance ne vit pas grand-chose et puis il observe le morceau de tissu. C'était une sorte de très vieille bannière, comme on en trouve parfois dans certains endroits du château, suspendus. Elle devait avoir été bleue dans un ancien temps mais à cet instant la couleur tirait plutôt vers le brun. Un vague dessin grisâtre et en partie déchiré devait avoir été un aigle et le tissu sentait le vieux bois et la poussière.

- qu'est-ce que c'est ? demanda Terrance devant le regard attentiste d'Adam.

- C'est une tradition à Serdaigle, comme c'est la première fois que vous jouez pour Serdaigle, vous devez embrasser la bannière. C'est une tradition depuis le siècle dernier.

Cette dernière phrase refroidit quelque peu Terrance qui se demanda immédiatement si cette chose qui jadis avait été une bannière avait été nettoyée ou ne serait-ce que sortie au grand air pendant quelques heures depuis un siècle. Avec méfiance et dégoût, Timothy et Terrance embrassèrent la bannière et Adam semblait en être satisfait.

Enfin, le panneau de bois s'élève par le haut et dévoila lentement le terrain puis les tribunes tandis que le bruit redoublait d'intensité. Terrance observe un instant ce stade et se remémora la fois où il était allé voir jouer les chauves-souris de Fichucastel dans leur stade niché dans les collines. C'était bien plus impressionnant et il se demanda comment faire les joueurs pour supporter tant de pression. Tout à coup Terrance entendit un bruit étrange derrière lui et, lorsqu'il se retourna, vit Jane et Adam affaireé à aider le jeune Timothy qui venait de vomir dans le couloir. Alors que les Poufsouffles prenaient tous leur envol, les Serdaigles se regroupèrent pour aider leur gardien à se remettre, ce qui donna l'étrange impression, depuis les tribunes, que les Serdaigle ne voulaient pas jouer le match. Cependant, après une minute, ils s'élèvent à leur tour pour entrer sur le terrain sous les acclamations de leurs supporters. Terrance se positionna au centre du terrain et fit un tour sur lui-même pour observer les gradins. Ici, le bruit était le plus intense, il voyait les élèves crier et agiter leurs fanions et drapeaux. Une partie des gradins était réservée aux habitants de Pré-au-lard, le nombre d'entre-eux ne rataient jamais un match. Enfin, il y avait la tribune des professeurs, le directeur était là également ainsi que quelques invités que Terrance ne reconnut pas. Un homme entra sur le terrain suivi d'une imposante malle qui lévitait. C'était Agias Moldray, professeur de vol pour les premières années qui travaillait également pour le département des jeux magiques du ministère. Agias Moldray était un homme grand au crâne dégarnie portant un costume noir. Il lui manquait le bras droit qu'il avait perdu suite à un terrible accident de quidditch mettant ainsi fin à sa carrière d'attrapeur des Canons de Chudley une dizaine d'années auparavant. C'était lui qui avait appris à Terrance à voler en première année et le moins que l'on pouvait dire c'est que même avec un bras en moins, Terrance n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi habile sur un balai .

- Mesdames et messieurs, élèves et professeurs ! lancé-t-il une fois arrivé au centre du terrain. C'est un honneur que de donner le coup d'envoi du premier match de cette nouvelle saison, pourra-t-elle être spectaculaire et fantastique. Que le match…commence !

Soudain, la malle s'ouvre et trois objets s'envolèrent dans les airs. Très rapidement le vif d'or a disparu, le souafle s'envola haut et le cognard entreprit une trajectoire aléatoire. Le match était commencé et Terrance emboîta le pas de sa capitaine Jane. Très vite Serdaigle prend en main le souafle et les poursuiveurs se mirent en formation pour foncer vers les anneaux adverses. Terrance volait près de Jane et derrière lui, Anthony se tenait prêt pour une de leurs combinaisons. Lorsque Jane passa le souafle à Terrance, celui-ci dévia de sa trajectoire pour déstabiliser les adversaires qui arrivaient en face et passa immédiatement le souafle à Anthony pour qui le face à face avec le gardien était le dernier obstacle. Il se présente, lance le souafle et marque leurs premiers points.

Le stade se leva et les acclamations redoublèrent. Les situations défensives étaient véritablement le point faible de Serdaigle, l'action qui suivait le démontra. Les joueurs de Poufsouffle s'élancèrent en V sur la droite du terrain, Jane fut projeté contre un gradin et Terrance manqua de peu d'arracher le souafle des mains de Maud Perkins, la poursuiveuse aux cheveux roses mais il devait éviter le cognard qui avait habilement été lancé dans sa direction par les batteurs. Le pauvre Timothy ne met rien à faire face aux trois joueurs et Poufsouffle égalise sous les acclamations des supporters jaunes et noirs.

La partie démarrait fort et posa les bases d'un match à buts. Plusieurs fois les anneaux rétentent. Terrance marqua ses premiers points et Serdaigle s'en sortait plutôt bien. Le seul problème résidait dans leur défense, il était incapable d'endiguer les attaques adverses.

- On devrait essayer de faire bloc devant la zone de défense ! Terrance, Anthony ! Avec moi. hurla Jane pour se faire entendre au milieu du terrain.

Terrance obéit et se place entre elle et Anthony, prêt à recevoir l'attaque lorsque soudain, Jim Froley, l'un des batteurs de Poufsouffle envoya le cognard sur Anthony qui l'esquiva au dernier moment mais trébucha de son balai et ne se maintient dans les airs que par son bras droit accroché au manche. Suspendu dans le vide, Anthony ne pouvait plus bloquer son côté et les poursuiveurs adverses en profitèrent. Après ce point marqué, le tableau des scores affichait : Serdaigle 50 - 60 Poufsouffle.

Après une heure de jeu, Terrance a commencé à ressentir la fatigue. Ses bras devenaient lourds, il était tout transpirant et sa vision était un peu flou après de longues accélérations. Pour ne rien arranger, une fine pluie commença à tomber.

- Tiens, Terrance ! Lança Jane avant de lui lancer le souafle.

Terrance la tenue au vol avec aisance et fonça vers les anneaux. Il a réussit habilement à esquiver Lucie Bellingham dont les qualités de défenseurs n'étaient plus à prouver et se présenta devant Maud. Terrance n'eut que quelques secondes pour décider de la façon dont il pouvait la passer mais ne trouva pas d'angles favorables. Il chercha alors à faire la passe mais Jane était prise par Michael Born et Anthony se trouvait à l'autre bout du terrain. C'est alors qu'Adam, bien placé, qui avait anticipé la trajectoire du cognard le frappa de toutes ses forces avec sa batte. L'objet fendit la pluie et se dirigea droit vers Maud qui fit un magnifique double tonneau pour l'éviter et permettre à Terrance de continuer vers la gardienne. Yseult Beaufort était postée sur l'anneau central, Terrance s'avança le plus qu'il pouvait puis dirigera son tir sur l'anneau de droite. Le souafle frappa l'anneau mais rentra sous les hourras des Serdaigles.

Après presque une heure et demi de jeu, le score était toujours serré mais Poufsouffle menait encore de 100 points à 80. Ignatus Verpey et Ludovic Garland, les deux attrapeurs, n'avaient toujours pas mis la main sur le vif d'or bien que de temps en temps, l'un d'eux l'aperçoive et ne se lance à sa poursuite. Cependant, le match allait bientôt prendre une toute autre tournure. Les attaques de Serdaigle devinrent progressivement de moins en moins efficaces tandis que leur défense, elle, ne parvenait toujours pas à endiguer les attaques adverses. En moins de quinze minutes, le score était passé de 170 pour Poufsouffle à 90 pour Serdaigle. Terrance comprit qu'il n'y avait plus d'espoir d'être devant au score dans le jeu, mais, le quidditch avait cela de magnifique que tant qu'une équipe n'était pas menée de plus de cent-cinquante points, elle avait toujours la possibilité de remporter la partie. Il suffisait qu'Ignatius attrape le vif d'or et Serdaigle passerait devant.

Malheureusement, tous ses espoirs et ceux des supporters furent douchés lorsque Agias Moldray se mit debout dans les tribunes, porta sa baguette à sa gorge et dit :

- Ludovic Garand a attrapé le vif d'or ! Poufsouffle gagne !

La foule acclama alors le numéro 8 des Poufsouffles qui approchait de la tribune jaune et noir pour présenter le vif d'or qu'il avait dans la main droite ajouté ainsi cent-cinquante points pour son équipe et mettre fin au match. Le match se terminait donc sur le score final de 320 à 90 et Serdaigle, une nouvelle fois, avait perdu.

Dans le vestiaire des bleus et noirs, le moral était au plus bas. Adam était assis sans bouger, fixant un point les yeux dans le vide, Anthony retirait avec délicatesse les bandages qu'il avait sur les avants-bras en grimaçant et Timothy se cachait le visage, sûrement pour cacher ses larmes. Seule Jane avait un comportement positif, en bonne capitaine qu'elle était, elle traversa le vestiaire et avait un mot de réconfort pour chacun. Terrance prit sa douche, se changea et attendit Adam pour rentrer au château. La nuit tombait, le froid et la fine pluie étaient toujours présents et le stade était complètement vide. Le trajet jusqu'au château se fit dans le silence absolu, Adam semblait dévasté par la défaite. Mais leur malheur n'était visiblement pas terminé car dans la cour de l'entrée, posté près de la grande porte, Robert McDomay et ses apôtres attendaient les derniers joueurs.

- Ah ! Ils sont là ! Proclama-t-il avec une théâtralité exagérée qui amusait beaucoup ses amis. Les derniers héros de la journée. Bravo les garçons, bien joué. Encore une belle prestation de la part de Serdaigle !

Adam et Terrance décidèrent le l'ignorer et accélérateur le pas mais Robert persistait :

- J'espère que ce n'est pas ce que tu appelles une victoire Adam, sinon tu risques de perdre ton pari.

- Les paris sont interdits à Poudlard monsieur McDomay. lance une voix derrière eux.

Le professeur Mbola avança depuis le hall. Il portait son long manteau violet foncé, des chaussures bien lustrées noires et retirait ses gants en cuir pour les mettre dans une poche de son gilet marron. Derrière lui, la professeure Vieillepin suivait son pas.

- Ce sont des paris sans argent professeur, ne vous inquiétez pas. répondit Robert avec imprudence.

- Oh je ne m'inquiète pas monsieur McDomay, en revanche vous vous devriez. Je vais vous demander de nous suivre madame Vieillepin et moi.

Robert semble surpris et légèrement décontenancé.

- Et…où allons-nous ?

- Nous nous sommes constitués au bureau de monsieur Carter, nous avons des choses à éclaircir, ensemble. dit simplement le professeur Mbola.

Ainsi, sans rien en redire, Robert les suivit. Sentant peut-être le sourire de Terrance, il lui lance un regard et, peut-être comprit-il qu'il avait été piégé par ce-dernier. Cette histoire aura au moins eu le mérite d'apaiser quelque peu Terrance et Adam. Lorsqu'ils rentrèrent dans leur salle commune, personne ne leur adresse un regard et Adam ne prit pas la peine d'aller manger. Il préféra rester dans son lit et dormir pour oublier la défaite.

Dans les jours qui suivent, la défaite des Serdaigles sera bientôt éclipser des sujets de conversation par la rumeur concernant Robert McDomay. Ce dernier avait été accusé d'avoir dérobé et caché les balais de quidditch de Serdaigle la veille de la rencontre. Plusieurs témoignages avaient conduit à le faire avouer et ainsi à confirmer sa culpabilité. La professeure Vieillepin, en tant que directrice de la maison Gryffondor, infligea cinquante points en moins à sa maison et place Robert en retenue tous les soirs pour toute la durée du mois. Le professeur Mbola lui, l'obligeât à nettoyer à la main, les sept balais qui avaient servi après la rencontre.

Terrance fut satisfait qu'on ne lui parle plus de quidditch pendant un moment, le prochain match aurait lieu la semaine prochaine et opposerait Gryffondor à Serpentard. S'en était fini du ridicule des Serdaigles, à présent ce qui passionnait tout le monde était ce qui s'annonçait déjà comme le match pour le titre de la saison.

La semaine de cours qui suivit fut tout aussi intense que les précédentes. Les devoirs pleuvaient sur les cinquièmes années comme des pluies torrentielles, les examens s'enchaînent et Terrance passa bientôt plus de temps dans la bibliothèque que dans son lit. Ce soir-là, il y était justement. Installée à une table avec Adam, Emily et Mary. Chacun rédigeait ses devoirs en silence, même Emily semblait profondément plongée dans son manuel de potion. Terrance a travaillé sur le rouleau de parchemin qu'il devait rendre au professeur Denshaw sur les capacités magiques des Demi-guises. Pour cela il feuilletait trois livres malheureux qu'il avait trouvé dans la section "Faune et flore magique" mais il ne trouvait pas vraiment ce qu'il cherchait. Les Demi-guises, comme beaucoup de créatures magiques, semblaient être encore un mystère pour le monde des sorciers. C'est alors qu'en fouillant dans son sac à la recherche de bonbons qu'il avait achetés chez Honeydukes que Terrance retrouva le fameux livre "Mages noirs, entre mythes et légendes". Depuis le début de la semaine, il n'avait même pas eu le temps de l'ouvrir et en avait complètement oublié sa présence dans son sac. Comme il voulait absolument le lire et que sa fatigue le rendait improductif et que de toute façon il avait suffisamment écrit pour rendre quelque chose de correcte au professeur Denshaw, Terrance prit congé de ses amis et rentra à la salle commune. Celle-ci était, comme le reste du château, décoré à la mode d'Halloween qui arrivait ce même week-end. Sur le tableau en liège, une affiche indiquait que les professeurs avaient décidé, dans un élan de générosité, d'accorder le lundi 1 novembre, une matinée de repos à tous les élèves. "Voilà une chose qui ne nous fera pas de mal", dit Terrance. Il se trouve un coin tranquille près d'une fenêtre et s'y installa. Au dehors, la nuit était tombée et la lune éclairait le château de sa lumière blanche. Terrance pouvait observer les dizaines de fenêtres allumées, les cheminées fumantes et les quelques chouettes et hiboux qui volaient près de la volière. Rapidement, Ramsès s'approche et exigea quelques caresses avant de s'installer sur les genoux de son maître et de se mettre à ronronner tendrement.

Enfin il ouvrait le livre et commençait sa lecture. Pendant près d'une heure il demeura ainsi, calé contre la fenêtre à lire son bouquin et à inspirer à pleines narines les mythes et légendes des plus grands mages noirs. Il a trouvé notamment l'histoire de Grundogel le fourbe particulièrement sordide. Cet homme, qui avait perdu sa mère brûlée vive par des villageois, avait sévi en Ecosse au XIIIe siècle en brûlant des villages entiers dans le mais de la venger. Doué pour la métamorphose, il échappait à toute autorité qu'elle soit moldue ou sorcière. Il ne fut jamais trouvé et la légende prétend qu'il finit par s'immoler lui-même en voulant incendier une chapelle le soir de noël. Raymond Latouche était lui un puissant mage qui sévit dans le sud de la France ainsi qu'en Espagne. Il maîtrisait comme personne le sortilège Impero et braqua une demi-douzaine de banques sans alerter personne. Mais avec le temps et la solitude, il finit par commettre des crimes atroces, mutilant et torturant ses victimes pour le plaisir. Il fut tué près des Pyrénées par Livard Bones, un célèbre chasseur de mage noir. Mais le passage qui captiva véritablement Terrance fut celui consacré aux Inferis. Il avait déjà entendu parler de ces créatures mi-humaines mi-cadavres mais leur existence restait pour lui un mystère. pendant longtemps il avait pensé qu'il ne s'agissait que de vieilles histoires pour faire peur aux enfants mais s'était véritablement rendu compte de leur existence le jour où un article dans la gazette du sorcier parlait d'une intervention d'aurors près d'un village anglais pour chasser des inferis particulièrement agressifs. Cependant ni sa mère ni son oncle n'avait pu lui en dire d'avantage sur leur existence.

Ici le livre expliquait très clairement ce qu'ils étaient, des cadavres ramenés à la vie et obéissant jusqu'à une certaine mesure à celui les avait ramenés. Une seule manière de les tuer, à savoir le feu. Le livre n'était pas particulièrement localisé cependant sur le sujet et recensait plusieurs histoires de mages noirs s'attribuant le mérite de leurs créations ainsi que quelques utilisations des plus morbides. Créatures obéissantes et n'ayant besoin d'aucun entretien, elles avaient souvent servi les mages noirs à créer de véritables armées. Ugbrod le danois avait traversé la mer du nord jusqu'aux rivages d'Irlande avec une centaine d'Inferis sur son navire. Ahargrad Boukaïne avait pris le pouvoir de la cité des cents rois grâce à plus d'un millier d'inferis. Mais d'autres furent moins chanceux comme Taïki Matara. Illustre sorcier japonais ayant par plusieurs fois combattu les forces du mal et les plus grands mages noirs de son temps, Matara a eu un jour l'idée de se servir d'Inferis pour tenter de ramener à la vie ses amis depuis longtemps disparus. Mais l'expérience tourne mal, Matara ne parvint pas à garder le dessus sur ses créations et succombe par ces dernières.

Il n'y avait que peu d'information sur la méthode de création d'un Inferis, néanmoins, dans les dernières pages du chapitre, l'auteur se permet d'émettre une hypothèse :

"Le travail de recherche sur l'origine de la création de ces créatures demeure difficile car les sources écrites nous manquent. On peut raisonnablement penser que les premiers d'entre eux ont été créés durant l'antiquité entre la Grèce et l'Egypte même si la description de certains rites mayas et Aztèques de l'époque ressemble beaucoup à la création d'Inféris. La théorie la plus plausible pourrait être celle développée par Henri Malord voulant que les Inféris soient, au départ, une créature créée par les Egyptiens uniquement. . dans le but de garder les tombeaux des Pharaons dans les célèbres pyramides. Ce rituel, essentiellement transmis oralement, était pratiqué par un puissant prêtre-sorcier en utilisant des esclaves qui avaient participé à construire les galeries menant au tombeau de sorte que personne ne sache. jamais. aujourd'hui. Il faut également être capable soit d'ôter la vie, soit de se procurer des cadavres. Enfin, chacun s'accorde à dire que celui qui en fait l'invocation doit être fort de caractère et posséder des qualités de maîtrise pour garder le pouvoir sur les créatures.".

Le chapitre s'arrêtait là et Terrance resta un instant les yeux rivés vers la volière. Dans son esprit des tas d'idées fusaient à toute vitesse. Il repensait à ceux qui avaient créé ces créatures pour la première fois, le choc qu'ils avaient dû ressentir, cette impression d'être capable de ressusciter les morts, ce pouvoir et en même temps, l'atrocité du spectacle, les sacrifices consentis …

Soudain, Terrance fut extirpé de ses pensées par Adam et Mary qui ultérieurement vers lui. Il était déjà l'heure de manger. Il ferma rapidement son livre et le rangea. Au cours des jours suivants, Terrance poursuit sa lecture notamment le soir avant de s'endormir. Il était absolument captivé par certaines histoires. Avant la fin de la semaine, il finit le livre et, en se couchant, ne pense qu'à une seule choisie, aller en chercher un autre.

Le livre mystérieux

Le match commençait dans quelques minutes et toute l'école était aux abords du terrain de quidditch pour assister au match entre Gryffondor et Serpentard. C'était le moment idéal pour Terrance d'aller chercher un autre livre en toute quiétude. Descendant les escaliers qui menaient aux cachots, Terrance accéléra le pas, il avait tout de même bien envie de voir le match, après tout, c'était la rencontre de l'année pour les amateurs de quidditch. Depuis quelques années, le titre se jouait essentiellement entre ces deux équipes car Serpentard était la seule équipe à pouvoir rivaliser avec Gryffondor. De plus, au vu du niveau affiché par Serdaigle et Poufsouffle la semaine précédente, il ne faisait de doute pour personne que le vainqueur de ce match filerait tranquillement vers le titre cette année. Terrance passe devant l'entrée de la salle commune de Serpentard puis longea le long couloir. Tout était silencieux et désert. Il arrive finalement devant la grille puis s'engagea dans l'étroit couloir. Devant la porte de l'ancienne salle de retenue, il scruta à droite et à gauche, vérifiant ainsi qu'il n'était pas suivi. A l'intérieur, il alluma sa baguette et retrouva cette pièce dans le même état qu'il ne l'avait laissé. S'approchant des armoires, il rangea le livre qu'il venait de lire et pencha la tête pour pouvoir lire les titres des livres sur leurs tranches. Tous ne traîtés pas de magie noire, il y avait même des livres très banals comme "Le guide des plantes aquatiques de Grande-Bretagne" ou encore "Alchimie et sciences de la matière, niveau Troisième à Cinquième année". Ce livre remontait à une époque où l'alchimie était encore enseignée à Poudlard ce qui le rendit intéressant aux yeux de Terrance. Il a poursuivit sa recherche encore un moment et trouvé un petit livre nommé "Récits et voyages de Sidius Grove par Adalbert Grove". Terrance connaissait ce sorcier, le professeur Binns l'avait mentionné dans le cours sur les expéditions et lieux magiques". Terrance retira le livre de l'armoire et un bruit sourd se fit entendre. Derrière la rangée de livres, un imposant manuscrit venait de tomber. Terrance regardait de plus près. C'était étrange, il n'y avait pas d'autres livres rangés derrière. Il déposa le premier bouquin à un autre endroit et attrapa cet ouvrage qu'il posa sur une table. Avant qu'un épais et éphémère nuage de poussière n'explose sous le choc. Tout d'abord il était très lourd bien sûr et épais mais ensuite, il ne possédait pas de titre, simplement une reliure discrètement incrustée de petits symboles runiques. Cette reliure était très abîmée et par endroit toute craquelé dévoile le livre au hasard et tomba sur une double page contenant du texte écrit en vieilles lettres gothiques, deux schémas détaillés avec minutie ce qui semblait être une sorte de chauve-souris et,en bas à droite, trois petits dessins d'une main tenant une baguette et exécutant un mouvement rotatif. Les pages étaient épaisses, comme un parchemin. Terrance approchait son visage et plissa les yeux pour tenter de lire mais l'écriture était rendue difficile par le style calligraphie et le vocabulaire ainsi que les employés grammaires semblaient être d'un autre âge. Au vu de ceci et de l'état du livre, Terrance en conclu qu'il était devant un livre extrêmement ancien, en tout cas il n'avait jamais vu un livre aussi vieux. Pris d'une sorte de volonté d'en savoir plus, il décide d'embarquer celui-ci et de l'étudier à la lumière du jour. Cependant, l'objet était gros et en le mettant dans son sac, ce-dernier prenait une forme carrée et devenait très lourd pour ses frêles épaules. "Peu importe, personne ne me questionnera, tout le monde est au stade" se dit Terrance qui quitte ainsi la pièce. Il prend le chemin en sens inverse, qu'il a commencé à bien connaître à présent, en se posant plusieurs questions à propos de ce livre. Il était pris à la fois d'excitation à l'idée de savoir ce qu'était ce livre et, en même temps, ne se faisait pas d'illusion sur ses capacités à le découvrir car les textes seraient difficiles à déchiffrer.

Soudain, alors qu'il arrivait près d'un croisement de couloirs aux murs couverts de tapisseries, il tomba sur Monsieur Carter. Ce dernier était en train de fouiller dans un meuble en bois sur lequel était posée une statuette en cire représentant le buste d'un gobelin.

- Monsieur Carter ? dit Terrance surpris de trouver le concierge ici à mettre de l'ordre dans un vieux meuble dans un couloir des cachots.

Monsieur Carter, surpris lui aussi d'être interpellé sursauta et se cogna la tête contre le meuble avant d'en sortir et de se relever modestement, le visage rougit par le fait d'être resté baissé un instant.

- Qu'est ce que…Qu'est ce que c'est ? Monsieur Milow ? Qu'est ce que vous faîtes ici bon sang ? exigea-t-il sévèrement.

- Je…eh bien rien de spécial. dit-il.

- Rien de spécial ? Vous êtes encore en train de déambuler innocemment dans les cachots ? Un dimanche après-midi ? Alors que toute l'école assiste au match de Quidditch ? dit Monsieur Carter sur un ton soupçonneux tandis que son visage retrouvait sa couleur naturelle. Terrance se rend compte de son alibi suspect et cherche immédiatement à détailler son explication :

- Non, en fait je…je devais récupérer mon manuel de potion que j'ai prêté à un camarade. Je pensais le retrouver devant sa salle commune mais j'avais complètement oublié le match. dit-il avec un faux sourire qui le trahissait.

Monsieur Carter semble rester dubitatif puis porte ses yeux vers le sac gonflé épousant la forme rectangulaire.

- Qu'est ce que vous avez dans votre sac ? exigea-t-il.

- Des livres. Je vais les rendre à la bibliothèque.

Pendant un instant Terrance crût que le concierge allait lui demander de vider son sac aussi, il contre-attaqua :

- Et vous ? Qu'est ce que vous faisiez ?

-Commentaire cela ? Je…je ne faisais rien de plus que…que du rangement voilà tout ! Non d'une licorne je n'aime pas votre ton Monsieur Milow, on pourrait croire que vous m'accusez de quelque chose et je n'aime pas beaucoup ça. Maintenant filez.

Terrance ne se fit pas prier et fila aussi vite que possible avant que Monsieur Carter ne lui lance :

- Et monsieur Milow, éviter de vous balader ainsi dans les cachots, on pourrait croire que… vous mijotez quelque chose.

Terrance arrive dans les gradins en plein milieu d'une action pour Gryffondor et le stade hurlait.

- Ah ! Enfin ! Où étais-tu donc passé vieux ? demanda Adam en voyant arriver Terrance.

- Une affaire à régler, rien de passionnant. Qu'est ce que j'ai manqué ? exigea-t-il en élévant le ton pour couvrir les crises.

- Gryffondor mène 60 à 40 mais le gardien des Serpentards est dans un grand jour.

Soudain deux joueurs passèrent juste au-dessus de la tribune provoquant un bruit fuyant.

Terrance observe mieux le jeu et finit par trouver Emily. Elle aussi jouait poursuiveuse, c'était de loin le meilleur de son équipe et elle le prouva une fois de plus en esquivant le cognard tout en passant le souafle à son coéquipier. Le temps était gris mais il ne pleuvait pas et les spectateurs appréciaient le spectacle sans difficulté. Le match était intense c'était évident, les attaques fusaient d'un camp à l'autre, chaque équipe enchaînait les combinaisons et les points défilaient avec le temps.

- Là ! C'est le vif d'or ! hurla Adam en pointant le sol.

A une vingtaine de mètres sous eux, le petit objet doré décrivait des cercles jusqu'à ce que les deux attrapeurs ne foncent à toute allure sur lui. La course poursuite commença, c'était époustouflant de pouvoir sentir la vitesse à laquelle les joueurs filaient en tendant leurs bras devant eux, c'était presque de l'art. Margaret Vance était l'attrapeuse de Gryffondor, elle était fine aux cheveux blonds avec des yeux bleus d'une profondeur incroyable. Elle était si jolie qu'on lui donnerait le surnom de mignonne si elle ne se transformait pas lorsqu'elle enfilait sa tenue de quidditch. Onze matchs à son actif, neuf victoires, neuf fois où elle avait attrapé le vif d'or. C'est bien simple, dans les annales de l'école il fallait remonter à très loin pour trouver quelqu'un qui l'égal. Rapide, précise, hargneuse et extrêmement habile, elle était très douée. Des rumeurs disaient que Margaret avait déjà été approchée par certaines équipes professionnelles et même si Terrance n'en savait rien, il n'en serait pas surpris. A ses côtés, dans sa tenue verte émeraude, l'attrapeur William O'Brien était lui aussi en sixième année. Roux aux cheveux courts avec des tâches de rousseurs sur ses jouets, il faisait aussi partie du club des échecs sorciers de l'école, c'était un garçon aussi intelligent que compétiteur.

Terrance et la plupart des spectateurs observaient la course folle des deux attrapeurs traversant le terrain puis s'enrouler autour des anneaux. Pendant un instant tout le monde retint son souffle car William semblait tout proche d'attraper le vif d'or, mais le cognard, parfaitement envoyé par la batteuse Judith Goodson fit dévier William et les deux attrapeurs perdirent le vif d'or.

- Bien joué Judith ! Lance Marguerite.

Aussitôt, la faute porta son attention de l'autre côté du terrain où Emily venait de passer deux adversaires et se présentait face au gardien. Alors qu'elle allait lancer le souafle, elle l'envoya sur sa droite et Trevor Codish l'intercepta pour l'envoyer dans un anneau vide.

- Ce Codish manque de sens tactique mais c'est un bon joueur, il est très précis. Dit Adam en applaudissant.

Terrance fut heureux de voir qu'il avait retrouvé le goût au quidditch après la défaite de la semaine passée.

Le match se poursuivit ainsi jusqu'à ce que Serpentard passe devant notamment grâce à leur gardien qui était visiblement en état de grâce. Ethel Inglebee avait repoussé plus d'une dizaine de tirs à lui tout seul et permettait désormais à son équipe de mener 150 à 110. Bien sûr la grande majorité du stade était en faveur des Serpentards car tout le monde sauf que les Gryffondor voulaient les voir tomber après six années de titres consécutifs. Cependant ce n'est pas ce qui arrive puisque Margaret Vance a attrapé le vif d'or quelques secondes après que Serpentard avait marqué un nouveau mais. Dans un vacarme provenant uniquement de la tribune des Gryffondors, ces derniers remportaient le match par 260 à 160.

Après la rencontre, Terrance, accompagné d'Adam, Mary et Dan, remontait jusqu'au château lorsqu'il croisa un groupe de Poufsouffle dont Gwen faisait partie. Elle était absorbée par sa conversation avec une fille plus petite qu'elle, sûrement une troisième ou une quatrième année.

- Salut Gwen. dit Terrance en passant près d'elle.

- Ah Terrance, peux-tu nous aider s'il-te-plaît ?

Terrance lui fit face et scruta les visages de ce groupe qui semblait inquiet.

- Que se passe-t-il ?

- C'est Lucie, elle a encore disparu. dit Gwen.

- Qui est Lucie ? demanda Adam qui, comme les autres, s'était arrêté.

- C'est la troisième année ? Celle qui passe beaucoup de temps près des enclos du professeur Denshaw c'est bien ça ? demanda Terrance à Gwen.

- Oui c'est elle. Elle est gentille comme tout mais elle est fascinée par les animaux et passe beaucoup de temps à la lisière de la forêt interdite. Il n'est pas rare qu'elle y entre parfois pour…observer des animaux où en approcher certains. Mais depuis ce matin personne ne l'a vue et ses camarades commencent à s'inquiéter, la nuit va bientôt tomber.

Il était vrai que le ciel se couvrait d'ombre et que le vent glacial annonçait le début de l'hiver.

- Pourquoi ne pas éviter un professeur ? demanda alors Mary.

- Eh bien… commença Gwen gênée.

- La professeur Pratt l'a déjà averti plusieurs fois les années précédentes et, en fin d'année dernière, Lucie a été surprise dans la forêt. Elle a eu une retenue et si elle recommence elle risque d'avoir de gros problèmes. dit une jeune Poufsouffle aux lunettes rondes.

- Est-ce qu'il ne vaut mieux pas avoir des problèmes avec Madame Pratt qu'avec un loup-garou ou une bande de centaure ? dit Dan sur une tonne d'incompréhension.

- Non bien sûr mais peut-être qu'elle va très bien et qu'elle a juste oublié l'heure.

- Bien, nous allons vous aider, en étant plus nombreux sur couvrira plus d'espaces. Nous y allons maintenant mais pas avec vous. dit Terrance en pointant du doigt les trois jeunes filles. Vous, rentrez au château, postez-vous à l'entrée, on viendra vous voir dès notre retour.

- C'est compris. Merci beaucoup. dit l'une des filles.

Terrance se tourne vers ses amis :

- Je ne peux pas vous obliger à venir alors, c'est comme vous voulez.

- Je vais t'accompagner parce qu'avec ton sens de l'orientation, tu te perdras toi aussi. dit Adam avec un sourire.

- Euh nous…nous avons… commencé Dan avant d'être coupé par Mary :

- Nous allons venir aussi.

- C'est très gentil de votre part, vraiment. Lucie est une fille un peu spéciale mais elle est très gentille et je commence vraiment à m'inquiéter pour elle. Bien, allons-y, nous avons à peu près une heure devant nous.

C'est ainsi qu'ensemble, il partent vers la forêt interdite, à l'endroit où Lucie se rendait fréquemment. Ils contournèrent le château, passèrent près des Cromlechs et arrivèrent devant la vieille cabane abandonnée.

- Bien, c'est ici que Lucie vient souvent. Nous devrions nous séparer en deux groupes. dit Gwen.

Adam allait se placer près de Terrance mais, au dernier moment, Mary le pris par le bras :

- Nous trois nous allons partir par-là. dit-elle.

- Ah…lança Adam visiblement surpris de ne pas avoir le choix.

- Très bien, nous longerons le lac par ici. On essaye de se retrouver ici dans une heure grand maximum.

- Parfait, si jamais l'un d'entre-nous rencontre un danger où trouve Lucie, qu'il lance des éclairs de lumière dans le ciel. dit Mary avant de mener son groupe vers la forêt.

Terrance suivit Gwen près du lac et eux aussi s'enfoncèrent dans la forêt. L'endroit était silencieux, sombre et semblait vide. Les arbres aux troncs imposants étaient tous séparés d'une dizaine de mètres les uns des autres et leurs racines profondes, jonchées le sol, obligeant la verdure à se effrayer un passage tortueux entre elles. Comme la nuit tombait, la brume s'installait, on ne voyageait pas à vingt mètres. Ce n'était pas très prudent de faire cela et Terrance s'en rendait compte à présent. Le froid lui glaçait les mains et il jetait des regards avertis de part et d'autre. Soudain, un hurlement animal. Terrance et Gwen se stoppèrent un instant et échangèrent un regard, ils n'étaient pas plus rassurés l'un que l'autre. La marche était rendue difficile par les racines et l'obscurité, ils n'avançaient pas vite mais cela leur permettait d'être plus discret.

- C'est vraiment gentil de ta part de m'aider Terrance. La plupart des gens n'ont même pas pris le temps d'essayer de comprendre. dit Gwen.

- C'est normal, je suis certain que tu en feras autant si c'est moi qui était dans le besoin.

- Oh, je ne pense pas que ce soit nécessaire.

- De quoi ? dit Terrance, surprise de la réponse.

- Oh non, je veux dire que…que toi tu ne t'attire pas beaucoup d'ennuis et que, enfin tes amis non-plus. Vous êtes…je veux dire qu'il est peu probable que je sois en capacité de t'aider comme cela un jour. Balbutia Gwen.

- Est-ce que tu veux dire que je ne suis pas quelqu'un de très aventurier ? interrogea Terrance.

- Non, enfin un peu mais c'est une bonne chose. Tu n'essayes pas de, de faire ton intéressant comme certains je veux dire.

- Bon, eh bien je vais prendre ça pour un compliment.

- Oui, c'était pensé comme ça même si ça n'en avait pas l'air. dit Gwen avec un sourire.

Tout à coup un nouveau hurlement se fit entendre sur leur droite. Là encore cela rappelle plus à un animal qu'à autre chose mais toujours impossible à identifier. Le temps passait et il s'enfonçait toujours dans l'épaississement forêt à présent couvert de brume et faiblement éclairée par l'éclat de la demi-lune du soir. Ils allumèrent bientôt leurs baguettes pour guider leurs pas.

- Cette Lucie, pourquoi passe-t-elle autant de temps près de la forêt ? demanda Terrance en suivant les pas de Gwen.

- Lucie est…ce qu'on pourrait appeler une personne hors du commun. Elle a une véritable vocation pour les animaux. Elle adore les étudier, les dessiner, les nourrir et elle cherche souvent leur compagnie. L'un de ses ancêtres est Havelock Sweeting tu sais ? Celui qui protégeait les licornes. Mais c'est aussi une fille terriblement seule, elle ne s'est pas faite beaucoup d'amis ici. Les gens la trouvent…bizarre et elle de son côté n'est pas très douée pour les interactions sociales.

- Et, les trois filles qui la cherchent aussi ?

- Elles sont dans sa classe. Elles essayent de l'aider à s'intégrer mais Lucie n'est pas très à l'aise avec les autres.

Soudain un bruit attira leur attention, il s'approcha doucement d'un arbre, le contournèrent et trouvèrent la jeune Lucie assise contre l'arbre en train de pleurer.

- Lucie ! lance Gwen.

-Gwen ? Oh Gwen, je suis tellement désolée, tellement désolée…

- Ne t'inquiète pas, ne pleure plus. dit Gwen en la prenant dans ses bras. Que s'est-il passé ?

- Ils l'ont pris…Ils…ils ont pris Cassandre. sanglota-t-elle.

- Qui est Cassandre ? demanda Gwen.

- C'est une licorne, une magnifique licorne. Elle vit ici, près du lac. D'habitude elle vient me voir lorsque je reste un peu près de la berge mais là, elle ne venait pas alors, je me suis mise à la chercher. Et c'est là que je l'ai vu…attachée, prise par des braconniers.

- Où ça ? demanda Terrance.

- Vers là-bas. pointa-t-elle.

Terrance observe les alentours inquiets. Si des braconniers étaient dans les environs, le moindre bruit devenait une piste pour les trouver et trois étudiants ne feraient pas le poids face aux sorciers adultes. A cet instant, Terrance se rappelle les mots de son oncle et son avertissement de ne pas approcher de la forêt interdite, eh bien il était en plein dedans.

- Que va-t-on faire ? dit Lucie en regardant Gwen.

- Nous allons rentrer au château et…prévenir un professeur qu'il ya des braconniers dans la forêt.

- Mais…pour Cassandre ?

- Lucie, nous ne pouvons pas faire grand-chose pour ta licorne. Nous ne sommes que de simples élèves, ce serait trop dangereux de s'attaquer à des sorciers confirmés.

Lucie enfouit sa tête dans la robe de Gwen et pleura en silence. Gwen échangea un regard avec Terrance qui lui confirma que c'était la meilleure solution. De toute façon jamais il n'irait à la rencontre des braconniers.

C'est alors qu'un éclair rouge rapide fracassa le ciel et illumina furtivement les arbres. Il fut suivi de plusieurs bruits de détonations de sortilèges.

- Les autres ! s'écria Terrance en se précipitant vers l'origine des bruits. Il finit par s'arrêter et se retourner vers Gwen et Lucie. Il n'avait pas envie de les attirer vers le danger mais les laisser toute seules dans la forêt n'était pas non plus la bonne solution.

- Suivez-moi, en silence. dit-il.

Il ne leur fallut pas longtemps avant d'arriver face à ce qui semblait être un campement de braconniers. Tapis derrière des buissons, ils observent le camp. Un feu central, deux tentes et quelques tonneaux, sacs et cages dont certaines occupées par des animaux. Terrance a reconnu deux focifères, une cage remplie de fées des forêts et une licorne attachée à un arbre et entravée au niveau des pattes.

- C'est elle ! Chuchota Lucie.

C'est alors que deux hommes vêtus de cuir et de peaux s'approchèrent du camp. L'un d'eux semble en appeler un autre dans une tente :

-Rubert ! Hé Rubert ! Viens nous aider, on est tombé sur trois élèves de Poudlard.

Un homme grand et costaud à la moustache épaisse finie par sortir d'une des tentes :

- Comment ça des élèves de Poudlard ? demanda-t-il avec sa grosse voix.

- Ben, trois élèves, ils ont leurs robes de sorcier et des écharpes.

- Qu'est-ce-qu'ils font là ? demanda Rubert en s'approchant du feu pour se réchauffer.

- On les a désarmés et Carl les surveille. Apparemment ils recherchent une fille qui s'est perdue dans les pièces.

Il y a eu un silence. Rubert s'assit sur un tronc d'arbre couché près du feu et remet une bûche dans celui-ci avant de répondre :

- Ils ont vu ou étaient le camp ?

- Non, enfin… je crois pas.

- Mmm… Ramenez-les à Poudlard. Présentez-les à un professeur pour vous assurer qu'ils rentrent bien au château. Demain nous lèverons le camp, nous en avons assez pour quelque temps.

- Compris. dit l'un d'eux avant de repartir.

Il fallait agir vite et maintenant. Terrance sentait son cœur battre à tout rompre, il était convaincu qu'il fallait agir mais ne se sentait pas capable de passer à l'action et de se mettre lui ainsi que Gwen et Lucie en danger. C'est alors que Gwen lui pose une main sur l'épaule, il la regarde, elle pose son doigt sur sa bouche comme pour l'inciter à ne rien dire. Le camp était de nouveau plongé dans le silence à présent, simplement interrompu par les crépitements du feu. Rubert était assis dos à eux et observait le feu sans rien dire. Gwen se leva calmement, fit deux pas en avant sans faire de bruit et pointa sa baguette vers le dos de Rubert. Terrance sentit son cœur s'arrêter et la main de la jeune Lucie lui agripper le bras.

- Petrificus totalus ! dit Gwen en prenant bien soin d'articuler.

Aussitôt, un éclair grisâtre sortit de sa baguette et frappa le dos de ce Rubert qui tomba sur le côté, immobile.

- Vite, nous devons les intercepter avant qu'ils ne rentrent au château ! dit Gwen.

- Aidez-moi ! lance Lucie en se précipitant vers la licorne qui émet une série d'hennissements en le voyant arriver.

Elle détache la licorne et la caresse longuement :

- Oh Cassandre…j'ai tellement eu peur pour toi. dit-elle.

Terrance lance plusieurs alohomora sur les serrures des cages et libérera ainsi les animaux pris au piège.

- Allez, maintenant on y va. dit-il.

- Au revoir Cassandre, dossier !

Ils couraient dans la direction où étaient partis les braconniers et trouvèrent très vite leurs traces pour arriver devant un petit étang. Adam, Mary et Dan, étaient assis sur un rocher face à ce Carl qui montait la garde lorsque les deux autres arrivaient :

- Ah ! Enfin. Alors qu'est-ce qu'on fait d'eux ? demanda Carl.

- On les ramène à Poudlard.

-Quoi ? mais c'est loin, j'ai faim moi ! protesta Carl avant de se lever et de conduire les élèves.

- Comment va-t-on les neutraliser ? demanda Gwen. Ils sont trois.

- Nous allons les suivre jusqu'à la cabane abandonnée. Ensuite, nous les prendrons par surprise à revert. En attendant, pas un bruit. répondit Terrance.

Ainsi, ils se mirent à suivre les ravisseurs dans la forêt. Guidés par leurs baguettes éclairées, ils tentaient de faire le moins de bruit possible.

- Au fait, cette fille que vous cherchiez ? C'était vrai ou une excuse bidon ? demanda Carl aux trois élèves qui marchaient derrière lui.

- C'est vrai. Elle a disparu depuis la fin de la matinée. répondit Marie.

- Eh bien…si elle ne sort pas de la forêt avant cette nuit, c'est qu'elle n'en sortira jamais. Une élève n'a aucune chance toute seule ici.

Soudain, Terrance fit craquer une branche au sol.

- Attendez. dit l'un des braconniers. Tous se stoppèrent.

- Quoi ?

- J'ai entendu quelque chose.

- Bien sûr que tu as entendu quelque chose, il y a des bestioles partout ici. Allez, avançons et restons groupés, j'ai envie de rentrer avant que le repas soit froid.

Lorsqu'ils quittaient la forêt et passèrent devant la vieille cabane abandonnée, Terrance et Gwen se mirent en place et préparent leur baguette.

- Tu prends celui de gauche, moi celui de droite et on s'occupe du dernier, d'accord ?

Gwen hocha la tête. Ils pointèrent leurs baguettes et crièrent ensemble :

- Pétrificus totalus !

Aussitôt, les deux braconniers qui fermaient la marche s'effondrèrent et Carl se retourna avec une expression de surprise sur son visage. Il leva sa baguette mais avant qu'il n'ai pu articuler le moindre mot, Terrance lance un nouveau sortilège qui pétrifia Carl de la même manière que ses compagnons.

-Terrance ! Gwen! lancement Dan, soulagé de les voir en sains et sauf.

Lucie les rejoignit en courant. Mary récupéra leurs baguettes dans la poche de Carl :

- Comment nous avez-vous retrouvés ? demanda Adam.

- Nous sommes tombés sur leur campement lorsqu'ils sont venus faire leur rapport à leur chef. a répondu Gwen.

- Formidable, et vous avez retrouvé Lucie. dit Dan.

- Ces fichus trolls nous sont tombés dessus par surprise. On a peut-être évité le retour de l'école. dit Marie.

- Ce n'est pas encore sûr, nous avons largement dépassé l'heure, il va falloir être très discret en retournant au château. dit Terrance.

- Et que fait-on d'eux ? s'enquérit Adam.

- Que veux-tu faire d'eux, qu'ils moisissent ici, ils ne méritent que ça. dit Marie.

- Certes, mais on ne peut pas, ils seront mort de froid d'ici l'aube. Allez-y, je vous rejoins.

Tous quittèrent la lisière de la forêt et remontèrent vers le long pont en bois qui rejoignait la cour de l'horloge.

Terrance prend les baguettes des trois braconniers et les lances vers la forêt. Puis, il s'éloigna et lorsqu'il se sentit assez loin :

- Finie Enchantée !

Les trois corps reprirent leur liberté de mouvement et Terrance courut rejoindre les autres. Une fois qu'ils furent tous devant les grandes portes de la tour de l'horloge, ils se mirent au point sur un plan :

- Nous devrions faire des groupes de deux, si nous sommes pris nous ne le serons pas tous. Dan et moi passons par devant, Terrance et Adam partez quelques minutes après nous et Gwen et Lucie encore après. dit Marie.

Ils acquiescèrent et s'exécutèrent. Après que Mary et Dan furent partis, le groupe restant attendit un petit moment sous le cloître, dans le froid, à l'abri des salutations.

- C'était…à la fois excitant et affreusement terrifiant. dit Adam.

- Je suis vraiment désolé, dit Lucie, c'est à cause de moi.

- Ce n'est rien. C'est passé à présent. Le plus important c'est que Cassandre soit libre et que nous soyons tous rentrés sains et saufs. Mais tu dois faire plus attention à l'avenir Lucie, la forêt interdite ne l'est pas sans raison. dit Terrance.

Elle acquiesce.

- Merci d'être venu me chercher. chuchota-t-elle.

Après quelques minutes, Terrance et Adam se levèrent pour partir à leur tournée.

- Bon, eh bien, bonne chance à vous. J'espère qu'on se retrouvera tous demain matin dans la grande salle. dit Terrance.

Ils commencèrent à partir lorsque Gwen le retint par la main. Terrance se retourne, surprise puis fébrile. Elle le regardait dans les yeux, ses magnifiques yeux bruns aux reflets verts et souffla un léger « merci » entre ses lèvres qui enorgueillit Terrance. Il lui rend la pareille par un petit sourire puis s'éclipsa. Adam passait devant avec sa baguette illuminant les couloirs et, à chaque croisement, regardait attentivement que personne ne soit là. Ils traçaient leur chemin sans encombre jusqu'au couloir qui menait à la tour des Serdaigles. Là, Adam a éteint sa baguette et demande à Terrance de ne plus faire de bruit. Près du passage, le concierge, Monsieur Carter était en train de fouiller dans un vieux meuble, baguette à la main.

- Par l'enfer mais qu'est-ce que ce fou fait encore à cette heure-ci ? Chuchota Adam.

Monsieur Carter semblait absorbé par sa recherche et pouvait peut-être rester là un moment. Terrance a sorti sa baguette et la pointe vers le couloir opposé. Il lance alors un éclair rougeâtre qui se fracassa contre un mur dans un bruit d'éclat sourd. Aussitôt, Monsieur Carter se cogna contre le meuble en sursautant puis, d'un pas vif, se dirigea vers la provenance du bruit en question. Adam et Terrance en profitèrent pour passer furtivement. Ils montèrent les escaliers quatre à quatre pour enfin arriver face à l'imposant aigle d'argent qui gardait la salle commune : "On me tolère lorsque je suis présent, je puni si l'on ne me respecte pas et en cas d'absence c'est le chaos…que suis-je ?" interrogea l'aigle.

Terrance se demanda alors si l'aigle n'avait pas des yeux ailleurs et dit la réponse :

- Le règlement.

Ils entrèrent et trouvèrent la salle commune vide et silencieuse. Adam s'affala sur un canapé tandis que Terrance souffla longuement en se rapprochant du feu, les mains engourdies par le froid.

- Qu'est ce que c'était que ça ? Terrance est-ce qu'on vient de jouer notre peau pour une gamine qui parle aux animaux ?

- Elle ne parle pas aux animaux. répondit Terrance sur un ton glaçant en scrutant les flammes.

- Je n'en reviens pas qu'on ait dû s'en prendre à des braconniers. Bref, j'espère que les autres ne se sont pas fait attraper. Tu viens te coucher ?

- Je vais me réchauffer encore un peu, merci. répondit Terrance.

- Comme tu voudras, à demain alors.

- À demain.

L'horloge affichait minuit et quart, la salle entière semblait dormir et lorsque Terrance entendait la porte du dortoir se refermer, il s'assit dans un fauteuil. Il avait encore du mal à réaliser le danger qu'ils suivraient de courir. Terrance se refit le film de la soirée dans sa tête puis se rend compte qu'il était affamé. Heureusement, il restait quelques fruits de saison dans la panière à fruit de la salle commune qui était changée tous les matins par les elfes. Après un repas frugal, Terrance rejoignit son dortoir pour apercevoir dans le pénombre tous ses camarades dormant sereinement. Il se glisse dans son lit et s'endormit.

Le lendemain, Adam, Dan et Terrance pendant s'expliquent avec leurs camarades de chambre. Herbert se fit le plus insistant, Owen se lassa rapidement des questions, Esteban comprit qu'il y avait Gwen dans l'équation et fit un sourire à Terrance quant à Torvus, face au manque de réponse il s'emporta en fulminant qu'il était toujours loin des bons coups. Au petit-déjeuner, Adam, Terrance, Dan et Mary furent heureux de constater que Lucie et Gwen étaient bien là et n'avaient pas été attrapées. La journée commençait par un cours de botanique avec le professeur Mbola pour Terrance et Dan quand Adam devait se rendre en potion. Lorsqu'ils arrivent devant la serre de botanique, Emily sauta sur les épaules de Terrance avec un cri de joie.

- Où étais-tu passé hier soir ? Je pensais que nous parlerions du match !

- Emily, j'ai été occupée ailleurs malheureusement mais j'ai vu le match, qui ne l'a pas vu ?

- Alors tu as vu comment Gryffondor a remporté son septième titre consécutif !

- Ne t'emballe pas Emily, il reste les Poufsouffle et nous avant la fin de l'année. dit Dan.

Emily remet son sac sur son épaule et regarde Dan de bas en haut avec des yeux mesquins.

- Dan, je sais que pour vous Poufsouffle a constitué un défi mais c'est tout juste si nous ne pensons pas à jouer avec un joueur en moins pour rendre le match plus équilibré. Quant à vous, Elle se tourne vers Terrance, J'essaierai de convaincre les autres joueurs de ne pas vous ridiculiser.

Puis Emily se retourne et entre en classe avec les autres.

- C'est une fille géniale mais dès qu'elle parle de quidditch je ne peux plus la supporter. dit Dan.

Le cours fut intense, le professeur Mbola rendit les copies du devoir qu'il leur avait fait faire la semaine passée et les résultats n'étaient pas brillants. Terrance avait obtenu un "Acceptable" et Emily devait se contenter d'un "Piètre". Le reste de la classe n'était guère mieux.

- Au vu des notes que j'ai mises, je ne saurais que trop vous conseiller de bien réviser pour l'examen de la semaine prochaine.

Il y a eu une protestation vacante dans la classe à l'idée d'un nouvel examen ce qui ne plutôt pas au professeur Mbola.

- Silence. Je tolère que l'on puisse rater un examen mais je vous offre la chance de vous rattraper. Ou peut-être ne voulez-vous pas réussir votre BUS ? Vous êtes en cinquième année, c'est une année charnière et importante. A présent, ouvrez vos manuels à la page soixante-quinze, nous allons parler des plantes à poison.

Terrance poursuivait sa journée en assistant au cours de sortilège sans grand intérêt puisque le professeur Cornton passa une bonne partie du cours à expliquer comment il avait rencontré Porus Artevois, un éminent sorcier à qui il avait enseigné le sortilège bloque-jambe que selon lui "on apprend pas aux élèves de l'autre côté de l'atlantique". L'après-midi, Terrance retrouva Adam et ils passèrent un bon moment en cours de divination à discuter de tout sauf de divination. Enfin, le dernier cours de la journée étant l'astronomie, les garçons durent remonter dans leur dortoir pour s'équiper de leur matériel d'observation. En fouillant dans ses affaires, Terrance tomba de nouveau sur l'épais manuscrit qu'Adam scruta :

- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

- Hein ? oh ça c'est…un livre que…que j'ai emprunté. répondit Terrance en le déclaré sous un pull.

- ça ? un livre ? On dirait plutôt une pierre d'un des murs du château.

La remarque reste sans réponse.

Xilonia Pratt était une femme qui pouvait paraître froide. Elle était élancée, très fine aux mains presque squelettiques et au visage émacié. Elle portrait toujours du noir, des bottes en cuir noires luisantes et trois pendentifs d'un style qu'on pourrait qualifier de gothique. Le professeur Pratt était également directeur de la maison Poufsouffle et gardait constamment une bague représentant une tête de blaireau. Terrance était plutôt captivé par l'astronomie. Il connaissait plusieurs constellations, avait appris à différencier les étoiles, appris leurs noms et leurs significations et était capable de calculer la trajectoire des étoiles en fonction de la saison. C'était une matière intéressante, elle s'exerçait surtout à la nuit tombée lorsqu'il fallait observer la voûte céleste. Ce soir-là, les élèves devaient, à l'aide de leurs télescopes et d'une carte, dessiner le système de Jupiter. Terrance parvient à esquisser quelque chose qui était au moins cohérent tandis que ce que rend Adam retenu plus de l'approximatif. En fin de cours, alors que le froid tiraillerait tous les élèves, les premiers flocons de neige tombèrent du ciel. Depuis la tour d'astronomie c'était un vrai spectacle magique. La vue donnée sur le lac noir, la forêt interdite et on pouvait même distinguer les lumières de Pré-au-lard, c'était magnifique.

Comme ils avaient fini plus tard qu'à la normale, ils dînèrent presque seuls dans la grande salle avant enfin, de remonter dans leur salle commune. Ils eurent alors la belle surprise de voir la salle commune de Serdaigle complètement décorée de guirlandes bleutés, de houx, de sapins richement parés et de quelques autres ajouts comme ce nid de fée placé en hauteur près de la statue de Rowena Serdaigle. La corbeille à fruits avait été remplacée par une grosse boîte de chocolats. Terrance perçue dans la salle une ambiance agréable et légère. l'ambiance de Noël était synonyme de vacances et d'ailleurs beaucoup de sujets de conversation dans la salle revenait à cela. Face à cet esprit, Terrance et Adam décidèrent de remettre à plus tard leur devoir de botanique et jouèrent aux échecs sorciers pendant près d'une heure avant de faire comme tout le monde et d'aller se coucher. Cependant, Terrance a voulu jeter un coup d'œil au manuscrit avant tout. Devant l'impossibilité d'émettre de la lumière dans le dortoir, il se faufila hors de la pièce et s'installa dans la salle commune, près du feu qui crépitait. Il découvre le lourd manuscrit puis se mit à lire, ou plutôt déchiffrer quelques pages. Ce n'était pas facile, entre l'écriture en gothique, la langue ancienne et la grammaire différente mais il réussit à comprendre le plus gros et ne fut pas déçu de sa trouvaille. Comme il le pensait, le livre contenait exclusivement des informations liées à la magie noire. Les pages ne semblaient pas être disposées dans un ordre particulièrement logique, en passant d'une malédiction à un sortilège puis à une autre malédiction avant de trouver comment changer un animal en démon. Terrance se perdit dans des préparations de potions aux effets affreux, des sortilèges de destruction, d'atomisation, de torture même parfois qui lui provoquait des hauts le coeur. Soudain, en tournant une page, quelque chose tombe du livre. Il ramassa ce qui semblait être un morceau de parchemin épais. Il s'agissait d'une toile, pliée en quatre. Lorsqu'il déplia ce qui semblait avoir été découpé d'un tableau, Terrance fut surprise. La toile, dont on voyait encore les marques de pli, représentait plusieurs personnages prenant la pose dans un intérieur richement meublé. C'est alors que Terrance écarquilla les yeux, ces personnages, jeunes, portaient tous des robes de Poudlard. Il s'agissait d'élèves ! Dix et Terrance en compta quatre à Serpentard, trois de Gryffondor, deux de Serdaigle et un seul à Poufsouffle. Les élèves adoptaient des positions diverses et bougeaient peu. Plusieurs d'entre eux étaient assis sur un long canapé brun, d'autres étaient placés debout derrière celui-ci, bras croisés, le long du corps ou tenant leurs robes comme des gilets. Et puis d'autres étaient sur les côtés, appuyés contre un meuble, assis sur une chaise ou accoudé contre ce qui semblait être un piano.

Les questions fusaient dans la tête de Terrance, qui étaient ces gens, de quelle époque datait la peinture et surtout que faisait-elle dans un vieux manuscrit de magie noire ?

Terrance entreprit de chercher d'autres indices sur la peinture mais c'était compliqué d'en savoir plus à partir d'une simple représentation. Les élèves semblaient plus vieux que lui, certains arboraient fièrement leurs baguettes et…soudain, la stupéfaction de Terrance redoubla d'intensité. Posé sur une sorte de petite table en bois sculptée, le manuscrit était présent. Il était là, devant eux, parfaitement représenté avec sa reliure utilisée sans titre aux runes incomplètes. Hypnotisé par cette découverte, Terrance n'avait pas remarqué Adam qui était apparu dans la pièce.

Une nuit dans la réserve

- Depuis tout ce temps tu lis des bouquins sur de la magie noire et tu trouves cela…distrayant ? s'étonna Adam tandis que lui et Terrance marchaient d'un pas sûr dans les couloirs du château inondé de la lumière froide et grisâtre de l'hiver.

Terrance lui avait parlé de la pièce, des livres interdits puis du manuscrit mystérieux avant de lui montrer la peinture. Ensemble ils avaient longuement discuté cette nuit-là sur ce qu'il fallait faire du livre et si Adam était pour le remettre à un professeur, Terrance lui, préférait attendre un peu et obtenir des réponses.

- Dis comme ça c'est sûr…Disons que ce genre de livre éveille ma curiosité. répondit Terrance lorsqu'ils passèrent devant la statue de la sorcière Borgne.

- Terrance, ont ne parle pas de livres sur… les règles du quidditch ou sur les recettes de cuisine les plus populaires de Grande-Bretagne, c'est de la magie noire c'est… c'est interdit. conclu-t-il en chuchotant.

- C'est son utilisation qui est interdite Adam. Je ne fais rien de mal, je lis tout simplement.

- Tu étudies de la magie noire, si un professeur l'apprend tu pourrais être renvoyé.

- C'est pour cela que j'ai besoin que tu sois discret et que tu arrête d'en parler pendant que nous marchons dans les couloirs. dit Terrance en accélérant le pas.

Ils arrivèrent dans le grand escalier et entamèrent leur ascension.

- Tout de même, ça ne t'intrigue pas de savoir ce qu'est ce livre, pourquoi il est ici et surtout ce que faisait des élèves de l'école avec ?

- Ce qui m'intrigue c'est que toi ça t'intrigue autant. lança Adam.

- Qu'est-ce qui vous intrigue ? dit une petite voix derrière eux.

Ils sursautèrent avant de découvrir Emily bientôt suivi de Suzanne.

- Oh, Emily, tu nous as fait peur. Qu'est ce que tu as là ? demanda Terrance en pointant son visage, elle avait une sorte de marque rougeâtre sur la joue.

- On a commencé les sortilèges de défense avec le professeur Vieillepin. Disons que j'ai eu du mal au début. sourit-elle. Alors ? c'est quoi qui vous intrigue ?

- Eh bien…des trucs de garçons. dit Terrance.

Emily n'y crût pas au début mais, face au silence qui en suivit, décision d'y croire.

- Ah. Je ne veux pas savoir dans ce cas. Vous allez où ?

-Histoire de la magie. Et vous ? dit Adam sans masquer son air blasé.

-Botanique. Je n'ai pas révisé pour l'examen et en plus je suis en duo avec Robert pour l'extraction du venin de tentacula vénéneuse.

Les filles quittèrent l'escalier qui s'était arrêté face à un couloir laissant Terrance et Adam continuer seuls vers la lumineuse salle de classe du professeur Binns.

Ils s'assirent l'un à côté de l'autre vers le fond de la classe, les grandes et hautes fenêtres faisaient entrer une grande lumière froide mais la cheminée de la salle offrait une température excellente. C'était toujours une torture que d'être aussi bien installé dans cette salle lumineuse et chaude tandis que le professeur Binns parlait sans discontinuer sur un ton monotone et carême. Progressivement, les élèves tombaient tous de fatigue, certains ronflaient même sans que jamais le professeur fantôme ne se rende compte qu'en réalité, personne n'écoutait ses cours. Même Terrance n'arrivait pas à rester concentré plus d'une dizaine de minutes. La plupart du temps, il effectuait ses propres recherches sur les thèmes étudiés à la bibliothèque et faisait en quelque sorte ses propres cours, ce qui lui suffisait à obtenir des notes correctes dans cette matière.

Le professeur Binns était un fantôme portant ses habitudes médiévaux et de petites lunettes rondes au bout de son nez. Il est apparut en traversant la porte et se posta immédiatement derrière son bureau :

" Bien, aujourd'hui chers cinquième années, nous allons terminer le cours sur les organisations de sorciers à travers l'Europe. Aujourd'hui nous parlerons de l'assemblée médiévale des sorciers d'Europe. Tout d'abord il faut préciser que Cette assemblée à été fondée en 1255 mais on pourrait remonter à 1202 car Boris Van De Kamp, célèbre sorcier-forgeron, a longtemps prétendu avoir eu l'idée du premier. La première assemblée se rassembla à Naples et comptait quatorze membres, tous des. Des hommes ayant déjà prouvé leurs valeurs mais, dès l'année suivante, deux femmes entrent dans l'assemblée, il s'agit d'Hélène Demas et Isandra Posovitch…".

Terrance a un regard autour de lui. De toute évidence personne n'écoutait. Esteban et Peter avaient sorti leurs cartes et faisaient une partie, Daphné Merrygold s'occupait de ses ongles et même Gwen, assise sur la droite, près des grandes fenêtres, commençait à discuter avec sa voisine. Terrance sortit donc la peinture et chercha à en savoir plus, cela l'omnubilait. Il observe tous ces élèves souriants aux traits fins. Il aurait bien voulu savoir ce qu'ils faisaient et pourquoi étaient-ils en possession de ce livre. Terrance tourna machinalement la toile et découvrit alors deux inscriptions écrites au crayon papier : "Cercle des ombres" et "1834". Voilà donc une partie des réponses qu'il cherchait. Terrance se sentit bête ne n'avoir même pas eu l'idée de regarder au dos.

- Le cercle des ombres…murmura-t-il.

- De quoi ? demanda Adam qui pensait que l'on s'adressait à lui.

- Regarde, c'est écrit derrière, le cercle des ombres en mille huit-cent-trente-quatre, c'était il ya exactement trente ans.

- Qu'est-ce que c'est "le cercle des ombres" ? Est-ce que c'est comme le club des échecs sorciers ou une truc du genre ?

- Je ne sais pas mais au moins nous avons une piste. dit Terrance satisfait.

- Une piste ? Tu mènes une enquête ?

- Adam, il y a un lien entre ce livre de magie noire et ce club dont faisaient partie des élèves de l'école. C'était il ya trente ans et…

Terrance s'arrête dans sa phrase.

-Quoi ? Qu'y-at-il ? demanda Adam en se redressant de sa chaise.

- Adam, l'altercation que j'au surpris dans la ruelle à Pré-au-lard, l'homme parlait d'un meurtre commis il ya trente ans !

- Pourquoi ce serait forcément lié ? s'interrogea Adam.

- Parce que les deux hommes étaient à Poudlard. Adam, je crois que nous avons des recherches à faire. Après le cours, en dossier à la bibliothèque.

- Oh ! Je dois encore finir le devoir de sortilège et celui de botanique… souffla Adam.

Adam ne fut pas au bout de ses peines car le professeur Binns leur demanda de rendre pour cinquante centimètres de parchemin sur l'assemblée médiévale des sorciers d'Europe à la fin du cours. Les garçons se rendent à la bibliothèque et se possèdent dans un coin tranquille. Assis à une table, entourée d'un mur et de deux immenses étagères de bibliothèques, ils étaient tranquilles pour étudier le manuscrit.

- C'est immonde. dit Adam en finissant de lire un passage sur la potion de gangrène immédiate.

- C'est de la magie noire, ce n'est pas un livre de cuisine. rétorqua Terrance en feuilletant un livre sur Poudlard. Je ne trouve rien au registre des clubs de l'école, il n'y a jamais eu de club appelé cercle des ombres.

Les garçons poursuivaient leurs recherches jusqu'au soir. Après le dîner, Terrance voulait continuer dans la salle commune mais Adam refusa, il devait finir ses devoirs et cette histoire ne semblait pas l'intéresser autant.

Terrance se coucha tard une nouvelle fois en lisant le manuscrit à la lumière de la pleine lune dans son lit. Certaines choses étaient épouvantables bien sûres mais d'autres étaient utiles à savoir comme les remèdes à des potions mortelles où des contre-sorts utiles.

Le lendemain, après la journée de cours, l'entraînement de quidditch se déroula dans une ambiance de travail rigoureux et Jane en fut satisfaite. Le gardien, Timothy Jugson semblait de plus en plus vaillant et les combinaisons entre poursuiveurs étaient mieux maîtrisées. Mais au sortir de l'entraînement, Terrance se rend compte qu'il était terriblement en retard sur ses devoirs. Entre le Quidditch et son enquête sur le cercle des ombres, Terrance avait accumulé du retard. Heureusement, Emily était dans le même cas, elle aussi n'avait pas accordé assez de temps à ses devoirs aussi décidés-ils de travailler ensemble à la bibliothèque. Ils s'installèrent près d'une fenêtre. Au dehors, la nuit noire était installée et la neige recouvrait absolument tout.

- Tiens, mon parchemin sur les plantes à venin. Éviter de copier mot pour mot. dit Terrance en lui tendant son travail.

- Merci. dit Emily en se saisissant du parchemin.

- Je vais chercher un livre ou deux pour le devoir d'Histoire de la magie.

Terrance savait où et ne tarda pas à chercher avec trois gros livres dont un littéralement nommé "Assemblées de sorciers au Moyen-âge". Cependant, lorsqu'il revint à la table, Terrance laissa échapper un cri de surprise en voyant Emily feuilleter le manuscrit qui était pourtant normalement rangé dans son sac.

- Qu'est-ce que tu fais ? exigea-t-il en posant les livres sur la table.

- Je cherchais le manuel d'Histoire dans ton sac et puis j'ai tiré celui-ci à la place. Comment peut-il se loger dans ton sac, c'est énorme ?

Terrance lui prit le livre et le fourra dans son sac.

- Un sortilège pour en faire un sac sans fond. Tu n'as pas à chercher dans mes aff…

- C'est de la magie noire ? C'est un livre interdit. Tu l'as volé ? Ici, dans la réserve ? demanda Emily visiblement peu scrupuleuse d'avoir fouillé dans les affaires de Terrance et bien plus intéressée par ce livre.

- Je…non ! Je l'ai…trouvé. Dans la pièce où nous nous sommes cachés le jour où nous avons surpris Robert en train de cacher les balais.

- Vraiment ? Et pourquoi tu lis ça ? Tu as peur de ne pas réussir tes BUSES et tu cherches un plan B ? Remarque, mage noir c'est plutôt sympa quand on y pense. dit-elle avec légèreté.

Terrance reste sans voix.

- C'est vrai, aucune responsabilité, tu peux te balader partout où tu le souhaites et puis tout est gratuit vu que tu peux tuer tout ceux qui ne t'obéissent pas.

- ça suffit.

Terrance s'assit, respira un coup puis s'expliqua :

- Oui je lis ce livre qui est rempli de savoirs sur la magie noire mais c'est pûrement pour étudier. Ensuite, il se trouve que j'ai trouvé quelque chose dans le livre. Terrance a sorti la toile de son sac. C'est une peinture qui représente le cercle des ombres. Avec Adam on pense qu'il s'agissait d'une sorte de club qui existait il y a trente ans. Et regarde, ils avaient le livre avec eux. Je pense qu'ils ont quelque chose à voir avec ce livre et surtout…je pense qu'ils ont quelque chose à voir avec cette histoire de meurtre d'il ya trente ans.

Emily semblait captivée, elle se rapprochait pour mieux voir la peinture :

- Tu crois que l'histoire de meurtre que tu as entendu est en rapport avec cette bande ?

- Oui, je le pense.

- Dans ce cas…il faut que nous trouvions celui qui est mort. dit-elle avec un regard malveillant.

Emily avait eu une idée pour savoir qui avait été tué à Poudlard trente années auparavant. La bibliothèque de l'école conservait chaque édition de la gazette du sorcier de toutes les années. Les archives remontaient très loin, aussi loin que le journal existait. Si un meurtre avait été commis à Poudlard, la gazette en aurait forcément fait un titre. Le problème résidait qu'on ne pouvait emprunter qu'une seule édition à la fois et les archives de l'année 1824 en comptaient des centaines. Emily propose donc d'aller tous les prendre dans les archives et de les consulter sur place. Les archives se trouvent dans la réserve, lieu formellement interdit aux élèves. C'était le vendredi soir, exactement une semaine avant les vacances de Noël. Emily et Terrance se retrouvèrent devant la statue de la sorcière Borgne exactement une heure après la fin du dîner. A cette heure-ci, aucun élève n'était autorisé à quitter sa salle commune, le château était calme, silencieux, presque vide en apparence. Terrance était tout excité et complètement terrorisé à l'idée de pouvoir être pris mais il voulait des réponses.

-Terrance ? chuchota une voix dans le pénombre.

- Ici.

- Ah, formidable. Bien, allons-y. Pas de bruit, pas de lumière et surtout pour éviter les fantômes. dit Emily en prenant les devants.

Ils s'enfoncèrent dans les entrailles obscures et froides du château tels deux explorateurs dans une bâtisse abandonnée. Durant le voyage jusqu'à la bibliothèque, ils ne rencontrent personne.

- Alohomora. lance Terrance sur la serrure.

La porte s'ouvre et les deux élèves entrent. La bibliothèque était un lieu grandiose. Le plafond était très haut pour laisser un étage depuis lequel on voyait très bien l'étage inférieur. La Lune n'éclairait pas beaucoup cette nuit-là de sorte que les grandes étagères formaient des ombres menaçantes et à peine visibles sur le chemin. Ils avancèrent à tâtons pour se diriger vers le fond de la bibliothèque. Une large porte en grille fermée par une cadenas menait à la réserve, Terrance s'apprêtait à utiliser une nouvelle fois le sortilège de déverrouillage mais, en arrivant devant les grilles, ces-dernières étaient ouvertes. Emily et Terrance échangèrent un regard inquiet puis s'engouffrèrent dans le passage. Immédiatement, des escaliers menaient en contre-bas.

- Lumos. chuchota Emily.

Ils descendaient jusqu'à arriver dans un grand couloir. Là, face à eux, des dizaines d'étagères, d'armoires et autres meubles plus ou moins grands formaient un dédale semblable à un labyrinthe.

- Nox. s'adapter à Emily avant de plaquer Terrance contre le mur. La. dit-elle.

Une source de lumière se déplaçait dans la pièce lointaine. Ils n'étaient pas seuls.

- Que fait-on ? demanda Terrance en parlant le plus bas possible.

- Sur avance et sur avis. dit Emily en représentant les devants.

Terrance suivit sans être rassuré, le mieux aurait sans doute été de reporter la visite nocturne de la réserve au lendemain. Cependant ils avancèrent, le plus discrètement possible, vérifiant à chaque coin de murs d'étagères s'il n'y avait personne dans l'autre couloir. C'est alors qu'ils commencèrent à entendre des bruits à mesure que la source de lumière se rapprochait. On aurait dit que quelqu'un parlait, c'était un homme. Terrance regardait les plaques de métal au-dessus des étagères de bois : "Alchimie", "Histoire de la magie", "Géographie et territoires magiques". Soudain, Emily se stoppa, la source de lumière se rapprochait accompagnée de bruits de pas, il arrivait dans leur direction. Ils rebroussèrent chemin bientôt suivis d'un halo de lumière, il se rapprochait. Emily attrapa Terrance par la manche et ils se cachèrent dans un recoin entre deux murs et un petit meuble en bois sur lequel reposait un livre ouvert sur une carte du monde. Ils se blottirent et retinrent même leur respiration, l'homme s'approchait, il était juste-là. Soudain, il s'arrêta et, l'espace d'une seconde, Terrance crut qu'ils étaient découverts.

La silhouette de l'homme posa la lanterne qu'il tenait en main à terre et commença à inspecter l'étagère située juste en face des deux fugitifs. Terrance ouvrait un œil, impossible de savoir de qui il s'agissait mais l'homme cherchait frénétiquement quelque chose.

- Il doit être là, il doit nécessairement être là… disait-il.

C'est alors qu'il porta la lanterne près de son visage pour mieux voir les livres qu'il trifouiller et Terrance reconnut le professeur Higgs. Ce dernier s'acharna une dernière fois avant d'abandonner sa recherche.

- Eh bien… il devrait être ici bon sang ! soufflé-t-il.

Terrance sentait son coeur battre à tout rompre, il transpirait des mains et, ayant peur de faire du bruit en déglutissant, avait la bouche pleine de salive. Emily, collée à lui, ne ratait pas une miette elle non plus de ce qu'elle voyait. Enfin, après un moment qui parut à Terrance une éternité, le professeur Higgs partit avec sa lanterne en main.

- Par la barbe de Merlin ! lacha Emily en s'extirpant de leur cachette.

- Chut, moins fort, il n'est peut-être pas loin.

Ils entendent alors le bruit des grilles se fermer. Le professeur avait quitté la réserve et quelques instants après, la porte de la bibliothèque claqua. Ils étaient de nouveaux seuls.

- Que faisait le professeur Higgs dans la réserve en pleine nuit ? demanda Terrance.

- Peut-être que lui aussi cherche des informations difficiles à trouver. répondit Émilie.

Ils poursuivirent leur chemin pour arriver dans un cul de sac. Ici, une dizaine de grandes étagères formaient un vaste carré au milieu duquel une table en bois sculpté trônait.

- Là ! pointe Emily.

En hauteur, une dizaine de caisses en bois étaient rangées avec l'inscription "Gazette du sorcier" suivie de l'année. Il y avait une bonne quarantaine de boîtes tout le tour des étagères remontant ainsi sur une quarantaine d'années.

- Ici, 1834. dit Terrance. Wingardium Leviosa ! lancement-t-il faisant ainsi descendre la caisse de bois choisie.

A l'intérieur, des dizaines et des dizaines de journaux serrés les uns contre les autres.

- Comment allons-nous trouver ce que nous cherchons là-dedans ? demanda Emily.

- On ne regarde que les titres. Prend la première moitié de l'année, je prends la seconde.

- D'accord.

Ils s'installèrent ainsi sur la grande table et commencèrent à chercher dans les journaux un titre indiquant la disparition d'un élève à Poudlard. Une heure passée ainsi, dans le silence et l'obscurité simplement dérangés par la lumière de leurs baguettes et le bruissement des pages que l'on tourne. Tout à coup, Emily trouva :

- Là, je l'ai trouvé ! En date du 22 avril 1824, commença-t-elle à lire.

L'article ne faisait pas la une, c'était même un petit titre en quatrième page. dans un coin du journal le titre "Disparition à Poudlard" avec une petite représentation de l'école à côté. Les gros titres de ce jour-là étaient la victoire de l'équipe de Quidditch d'Angleterre contre les danois en qualification à la coupe du monde et une interview de Lord Cobleton sur son travail d'ambassadeur en Chine.

- C'est tout de même étrange qu'une information aussi tragique que celle-ci ne fasse pas la une. s'interrogea Terrance avant qu'Emily ne commence à lire l'article :

" En cette date du 22 avril, l'école de Poudlard, par son directeur, annonce la disparition tragique du jeune James Bean, élève en sixième année. Sa dernière apparition fût à Pré-au-lard en fin de journée vers dix-huit -heure ce samedi. Ses camarades de classe ont signalé sa disparition dimanche dans la matinée. Ce jeune orphelin de dix-sept ans pourrait être tombé dans un ravin ou s'être perdu dans la forêt interdite, si vous l'apercevez, prévenez les. autorités compétentes.".

- Mmmh, on ne parle pas de meurtre. dit Terrance dubitatif.

- Il faut que l'on sache s'il l'ont un jour retrouvé.

- Je ne vois qu'une seule a choisi à faire… il faut que j'aille parler à l'homme que j'ai vu se faire agresser à Pré-au-lard.

Un Noël à Loughgall

En ce dimanche matin gris et froid, la neige avait doublé de volume sur les bords des chemins qui menaient au village sorcier. Terrance était seul car Adam avait fini ses devoirs dans la salle commune et n'approuvait pas beaucoup son idée de rendre visite à un homme suspect. Quant à Emily, elle s'entraînait avec son équipe de quidditch pour ce qui était le dernier entraînement avant les vacances. Pour ce qui était des autres, Terrance ne voulait, pour le moment, pas en parler à trop de personnes. Il entre dans le Pré-au-lard en même temps que le soleil se lève et apporte une chaleur douce agréable et diffuse. Les commerçants, heureux de ce retrouver de beau temps, sortent quelques plantes pour qu'elles profitent des rayons du soleil. Terrance passa devant les Deux balais ou madame Fomerta sortait elle des tables et des chaises pour permettre à quelques clients de boire leur bièraubeurre en plein air. Après avoir passé deux rues étroites, Terrance apparut près de la tanière du loup, et retrouva bien vite la petite ruelle en cul de sac où il avait assisté à l'agression. Cependant, ce n'était plus la ruelle calme et déserte de la dernière fois, une dizaines de personnes étaient entassées devant la porte même d'où étaient sortis les deux individus que Terrance avait surpris en pleine rixe. La porte justement était défoncée et bientôt deux personnes vêtues de longs manteaux noirs sortirent. L'une d'elles, Terrance la reconnue, c'était une femme au chignon portant des lunettes carrées et un foulard beige : Anamédis Clinton, l'une des aurors les plus connues du pays. Elle avait fait ses armes en arrêtant des trafiquants de baguettes magiques dans le sud de l'Angleterre et avait démantelé le réseau jusqu'à ses bas-fonds en plein Londres. Elle était aussi connue pour avoir attrapée Galisse Wlikenben, une mage noire galloise. Lorsqu'elle sortit, un petit homme portant une cape bleue et un chapeau haut de forme vert l'aborda en tenant en main un carnet et une plume :

- Madame Clinton, madame Clinton ! C'est pour la gazette, confirmez-vous le décès ?

Anamédis se place bien au centre du public, porte ses mains face à elle et les rejoignit. Dans un ton très calme et confirmé :

- Ecoutez, je peux aujourd'hui vous confirmer que monsieur Jarvis Acthon est décédé et qu'il a été assassiné cette nuit ici même chez lui. Notre enquête ne fait que commencer mais je peux vous assurer que nous ferons tout notre possible pour trouver le meurtrier le plus rapidement possible.

La réaction des gens présents autour fut de la surprise puis de l'inquiétude.

- Le tueur pourrait-il encore être dans le village ou à proximité ? Les gens doivent-ils s'attendre à des mesures spécifiques ? demanda le journaliste.

- Pas pour le moment. Nous pensons que le meurtre est lié soit à un cambriolage soit à une vengeance personnelle. Pour l'instant, les habitants de Pré-au-lard n'ont pas à s'inquiéter outre mesure. Ce sera mon dernier commentaire.

Sur ce, elle rentre dans la maison. Terrance se sentait mal, voilà que maintenant, l'homme qu'il allait voir pour avoir des réponses était mort, assassiné. Évitant de rester trop longtemps dans la ruelle, Terrance se dirigea vers le bourg puis décida d'entrer aux Deux balais et de s'asseoir à une table. Le lieu était plutôt calme, il était encore tôt et Terrance commanda une bièreraubeurre et un pain normand. Il sortit de sa poche de manteau un carnet qu'il avait pris pour noter tout ce qu'il pouvait sur cette enquête et s'empressa d'y écrire ce à quoi il venait d'assister. Une fois le ventre un peu plus rempli, il tente d'y voir plus claire :

"Bien, il y a trente ans, un club secret se forme à Poudlard. Les élèves se servent d'un livre de magie noire. Cette même année un élève disparaît, sûrement assassiné. Trente ans plus tard, deux hommes ayant probablement un lien avec ce club se retrouve et se disputent pour retrouver une personne. La sœur de Jarvis, peut-être qu'elle sait des choses. Mais trop de questions restent encore sans réponse à propos du cercle des ombres, du livre et de l'élève disparu. . Tout cela est encore trop flou".

Le dernier cours se conclut dans une allée diffuse. Le professeur Lambus les libéra et chacun quitta la salle aux lèvres : c'était les vacances. Le lendemain matin, Terrance et Emily rejoignent Adam, Mary et Dan dans un compartiment du Poudlard express et quittèrent le nord de l'Ecosse pour deux semaines. Ils arrivèrent en fin de journée à Londres et se dirent tous au revoir. Terrance apperçu vite sa mère et sa jeune soeur mais également son oncle et sa tante. Il les embrassa tous, heureux de les retrouver.

- Vous êtes tous venus pour moi ? exigea-t-il.

- Eh bien, nous venions admirer le train mais puisque tu es là, autant en profiter pour te ramener ! lance son oncle Claudius, amusé.

Ils se rendent sur le chemin de traverse puis attendent qu'il soit exactement Vingt-et-une heure pour attraper l'horloge d'une boutique qui servait de portoloin. Ils arrivèrent tout près de Loughgall et rentrèrent dans la petite chaumière en plein bourg. Le lieu était beau, les dizaines de lanternes et illuminations cernaient la petite place pavée entourant le vieux puits. Un grand sapin richement décoré et, comme le reste, légèrement couvert de neige, trônait là. La chaumière a également laissé suspendre à sa façade des guirlandes et petites lanternes en argile aux formes variées. L'intérieur aussi était décoré et tous s'installèrent dans le petit salon, près de la cheminée sur laquelle des épaisses et longues chaussettes en laine étaient suspendues. Noël était toujours un moment important et magique pour Terrance et il était particulièrement heureux d'avoir son oncle et sa tante qu'il ne voyait pas assez souvent à son goût. Même Ramsès semblait heureux d'être là, il se cala près de la cheminée et joua avec les grelots d'une chaussette suspendue. Au moment de passer à table, chacun s'assit autour de la longue table en bois et madame Milow partagea les plats.

- Alors Terrance, comment se passe cette cinquième année ? demanda Cynthia en faisant passer le plat de pomme de terre.

- Oh très bien je pense vu qu'il ne nous écrit pas ! lance la mère de Terrance avec un sourire en coin.

- C'est vrai ? tu n'écris pas à ta mère ? s'indigna faussement Claudius.

- J'ai écrit ! protesta Terrance.

- C'est faux, il n'a écrit qu'une seule fois et c'était en tout début d'année. dit Silvia en mâchant.

- C'est…cette cinquième année est très prenante. Excusez Terrance.

- Il semble qu'en plus tu es devenu poursuiveur dans l'équipe de Serdaigle. Alors, est-ce que le Quidditch vous plaît toujours autant ? demanda Claude.

- Oui, c'est vraiment chouette d'y jouer à l'école, pour ma maison. Mais on ne peut pas dire que ce soit une grande réussite pour le moment.

- Ah, c'est vrai, j'ai entendu que Serdaigle n'était toujours pas en veine cette année. dit Cynthia.

Cela désola Terrance d'apprendre que même dans les bureaux du ministère on connaît la triste mine de son équipe.

- Ne t'en fais pas, je suis persuadé que vous gagnez un match d'ici la fin de l'année. dit Cynthia.

- Je l'espère, sinon, nous serons probablement l'équipe la plus nulle de l'histoire de cette école ! répliqua Terrance en baissant les yeux vers son assiette.

- Ne t'en fait pas trop pour cela, reste plutôt concentré sur tes BUSE, je préfère. Bien, qui veut se réserver ? dit sa mère en se levant.

Le lendemain matin, une fois que tous furent prêts, ils allèrent se promener dans les chemins de la région. Terrance, émis dans son long manteau noir et son écharpe bleu portant l'aigle dorée, suivait sa tante qui lui parlait de son travail au sein du département des transports magiques. Ils suivaient un petit ruisseau gelé par un chemin légèrement déneigé par le passage d'autres promeneurs. Les arbres nus de la forêt se mêlaient à la blancheur du sol et donnaient le sentiment que le temps s'était arrêté.

- Alors, tu peux accéder à n'importe quel endroit grâce à ton accréditation ?

- Presque oui, j'ai accès à tous les portoloins, je peux les paramétrer moi-même par exemple. Mais il existe beaucoup de modes de transport. Mon travail c'est de faire en sorte que chaque sorcier puisse utiliser ces transports en toute sécurité.

- Ce doit être intéressant. Il y a des accidents parfois ?

- Oh oui malheureusement. Tiens, l'autre jour, une sorcière a voulu utiliser un portoloin non homologué et elle a atterri en plein milieu d'une salle à manger de moldus près de Liverpool.

Terrance rigola en imaginant cette pauvre famille de moldu en train de dîner lorsqu'une femme trimbalant un objet des plus inutiule apparaît sur leur table à manger.

- Et quel est ton travail le plus important ? exigea-t-il.

- la création et le contrôle de la distribution des portoloins, sans aucun doute. Ce sont des objets magiques très puissants et tout le monde ne peut pas les manipuler à sa guise. Chaque jour, dans mon service, nous recevons des dizaines de demandes de sorciers aux quatre pièces de la Grande-Bretagne pour en utiliser un.

- Et comment vous faîtes ? Lorsque vous recevez une demande par exemple ? demanda Terrance en esquivant une plaque de verglas sur le chemin. Derrière lui, sa jeune sœur, sa mère et son oncle s'arrêtaient pour cueillir du houx.

- la semaine dernière, une famille d'Ecosse nous a demandé de pouvoir se rendre dans le nord de la France pour le jour de Noël. Comme c'est un voyage vers l'étranger, nous avons dû demander plusieurs documents, faire une demande d'autorisation auprès des autorités françaises. Une fois les autorisations acquises, je suis allé chercher un de nos portoloins, nous avons une immense salle pleine de portoloins, certains datent de plusieurs siècles. J'ai pris un sac à plumes, je l'ai ensorcelé pour qu'il permette de voyager d'une ville près de la localité de la famille écossaise jusqu'à leur ville de destination en France. Dès demain, quelqu'un ira placer l'objet à l'abri des salutations et donnera l'emplacement exact à la famille ainsi que l'heure exacte d'activation du portoloin.

- ça à l'air d'être très organisé. remarque Terrance.

La petite famille rentre en fin début d'après-midi et se prépare pour le réveillon. La mère de Terrance avait préparé un dinde avec des pommes de terre ainsi qu'un gâteau au chocolat en dessert. Claudius apporte une bonne bouteille de vin et ils mangent dans une ambiance légère et conviviale. Vient enfin l'heure des cadeaux. Silvia reçut un nouveau pantalon et deux pulls violets et verts ainsi qu'une boîte de chocogrenouille, elle les aimait beaucoup et collectionnait les cartes.

- Flavius Belby ! s'écria-t-elle en en ouvrant une. L'image du sorcier demeura un instant avant de disparaître.

Ildya reçut une magnifique théière avec ses tasses assorties.

- Mais c'est magnifique ! dit-elle.

- C'est un service à thé norvégien, je l'ai trouvé près de Dublin dans un marché obscur et très…diversifié. avoua Claude.

- Tu étais en mission pour le ministère ? demanda Terrance.

- En effet, on m'y avait envoyé pour trouver un voleur de tableaux. Il utilisait une cape d'invisibilité faite à partir de poils de fourrure de Demi-guise mais nous avons finalement réussi à l'attraper en nous faisant passer pour des vendeurs de fourrure de Demi-guise.

Claudius et Cynthia ouvrent aussi leur cadeau. Deux belles paires de chaussons et deux paires de gants tricotés par Ildya. Terrance attire les deux cadeaux pour lui. Sa mère lui avait offert une nouvelle plume. Elle était superbe, verte avec une mine en argent.

- Waouh, merci beaucoup maman.

- Fait voir ? Elle est magnifique. Impossible de rater tes BUSE à présent. lance Cynthia en touchant le panache. Tiens, celui-ci est de notre part.

Terrance attrapa le deuxième paquet et l'ouverture. Il découvre alors avec joie une paire de gants de quidditch neuve.

- Oh ! Ce sont des vrais, comme les professionnelles ? s'exclama-t-il en touchant la texture en cuir.

- Donnée en personne par Oswald Singleton ! Lança Claudius.

Effectivement, il y avait dans le paquet une carte représentant l'écusson de l'équipe des Frelons de Wimbourne. par dessus le frelon noir sur fond jaune, une signature accompagnée d'un mot : "Pour un valeureux poursuiveur".

Terrance n'en croyait pas ses yeux, il les leva vers Claudius et Cynthia :

- C'est vraiment lui qui a écrit ?

Ils hochèrent la tête. Ses propres gants, des gants de professionnels et par n'importe qui. Oswald Singleton était poursuiveur dans l'équipe des frelons de Wimbourne depuis une dizaine d'années et il avait remporté deux fois le titre de meilleur joueur de la ligue.

- Comment les avez-vous eu ? demanda Terrance les yeux toujours écarquillés.

- Je lui ai rendu un service le mois dernier. C'est Cynthia. Son fils et sa femme ont eu un problème avec un portoloin. J'ai réussi à faire affréter une diligence de sombre pour qu'ils puissent venir le voir jouer à Dublin. Quelques jours après, il est venu me remercier au ministère et, comme je lui avait dit que mon neveu était nouvellement poursuiveur pour Serdaigle, il m'a donné ses gants et cette carte pour toi.

- Oh merci, merci, merci, merci ! dit Terrance en embrassant son oncle et sa tante.

- Et ce n'est pas tout. fit Claudius en lui tendant deux billets rectangulaires et assez épais aux couleurs flashy.

Terrance les prend. Deux places pour le match de bavboule entre l'Irlande et l'Argentine. Terrance n'était pas spécialement un fanatique des bavboules, mais tout ce qui touchait aux sports magiques l'intérêt et un match entre deux nations était toujours particulièrement appréciable.

- Chouette ! mais c'est dans deux jours ? Tu viendras avec moi Claudius ?

- Si tu veux oui. répondez-il en souriant.

Encore un Noël de plus de passé. Ils finissent la soirée en dégustant une bièreraubeurre devant quelques fêtes d'échecs sorciers entre Claudius et Cynthia. Terrance essayer bien d'affronter sa tante mais elle était décidément bien trop forte.

- Ta tante faisait partie du club des échecs sorciers à Poudlard, disait Claudius en nettoyant la vaisselle grâce à la magie pendant que Terrance l'essuyait avec un torchon. Elle est même passée maître en sixième année et n'a jamais été inquiétée après ça. J'essaye de la battre depuis un an, je progresse, mais pas suffisamment encore.

Être maître d'un club à Poudlard signifiait que l'on était considéré comme le meilleur et on ne perdait ce titre qu'en cas de.

- Mais toi tu étais dans le club des duellistes n'est-ce-pas ?

- Efficacité. A l'époque nous avions une arène dans le hall de la tour de l'horloge.

- Tu es devenu maître ?

- Pendant quelques mois oui, et puis j'ai été battu par Bertha Olney.

- Olney ? la mère de Nancy ?

- Euh…je crois que c'est sa tante en fait. C'était une sacrée duelliste, elle maîtrisait parfaitement le sortilège d'entravement. Elle est aurore aujourd'hui. Je crois qu'elle est affectée à l'enquête sur le meurtre de Jarvis Acthon.

A ces mots, Terrance sentit son cerveau s'activer et être dévoré par la curiosité :

- Ah oui, j'ai vu ça, c'était à Pré-au-lard. Tu es le connaissais ?

- Qui ça, Jarvis Acthon ? Absolument pas. Pourquoi ?

- Non non comme ça.

Ils finirent de ranger la vaisselle grâce à un simple coup de baguette de Claudius puis chacun allait se coucher. Dans son lit, Terrance tente de dissiper ses interrogations sur Jarvis Acthon, puis, ne parvenant pas à le faire, sortit le manuscrit et lut jusqu'à s'endormir.

-Terrance ? Tu es prêt, ton oncle t'attend ! lancement de la voix d'Ildya depuis la cuisine.

- Je descends ! répondu Terrance en terminant de lacer ses chaussures. Claudius et lui quittèrent la maison à pied pour rejoindre la remise, petit cabanon au fond du jardin. A l'intérieur, tout un bazar était entreposé dont les balais qu'ils empruntèrent puis s'envolèrent dans le ciel grisâtre et froid. La sensation de vol était l'une des choses les plus merveilleuses pour Terrance qui profitait de ce moment avec son oncle juste devant lui. Ils volèrent ensemble pendant une quinzaine de minutes avant d'arriver près d'un vieux moulin au milieu d'un champ.

- C'est ici. indiqua Claudius.

Ils piquèrent au sol et atterrirent sans encombre face au bâtiment qui paraissait abandonné. Ils cachent les balais puis entrent.

- Voyons voir, Cynthia m'a dit qu'il s'agissait de…ah le voici, viens.

Terrance et Claudius agrippèrent fermement une lampe à huile qui, à la différence du reste, était en très bon état et propre. Après quelques instants, le portoloin s'active. Terrance sentit sa tête tourner et tourner jusqu'à tomber pour s'écraser au sol. Lorsqu'il se releva, il n'était plus du tout dans un vieux moulin abandonné mais bien dans un grand hall de manoir. Le sol en damier reflétait les imposantes statues de pierre accrochées à la voûte en pierre. Des armures longeaient un couloir et de nombreux tableaux s'y découvrent également. Plusieurs personnes allaient et ultérieurement entre les couloirs et le grand escalier qui montait vers le deuxième étage. Tous étaient des sorciers, cela se voyait rien qu'à leurs dégaines. des chapeaux pointus, de longues robes aux couleurs ternes, des baguettes rangées dans de magnifiques fourreaux et parfois, une ou deux elfes de maison qui suivaient leurs maîtres. Certaines personnes étaient vêtues de tenues remarquables, en peau ou fourrure parfaitement ajustées, portaient des colliers et bijoux scintillants et dont les chaussures avaient aussi été lustrées convenablement. Terrance et Claudius faisaient partie de la catégorie majoritaire, des sorciers et sorcières vénus simplement et sans artifices. la petite faute s'accumule avec le temps. En attendant le début, on discutait, on admirait les tableaux, les blasons. Il y avait même un petit salon où l'on avait installé dans une cage des veaux de lunes que l'on pouvait nourrir.

- Ou sommes-nous Claudius ? demanda Terrance en observant les Veaux de Lune.

- C'est le château de Cornhall, la famille qui le possède s'est proposée d'accueillir le match et le ministère a accepté. Les matchs de bavboules n'attirent pas autant de monde qu'un match de quidditch et l'association nationale de bavboules se donne du mal pour le faire exister. C'est une bonne chose qu'un lieu comme celui-là accueille des matchs.

Claudius fut reconnu par un homme du ministère et passa un moment à discuter avec lui jusqu'à ce qu'une corne souffle depuis l'extérieur. la faute s'y déplaça. Dans les jardins du château, une sorte d'arène constituée de gradins en bois entourant une place en sable avait été placée. Terrance et son oncle s'installèrent à de bons endroits et l'arène fut rapidement pleine lorsque les équipes entrèrent sous les applaudissements nourris de la foule. Quatre anglais et quatre argentins se saluèrent puis se placèrent dans un coin de l'arène. Les argentins portaient des capes bleus ciel aux lisières dorées quant aux anglais, ils portaient des capes beiges aux lisières rouges et un lion rouge mordant une bavboule était brodé dessus. L'arbitre, vêtu tout en noir, traça lui-même un cercle au centre du terrain et entreprit le tirage au sort entre les capitaines pour connaître l'équipe qui commençerait.

- Regarde, le capitaine, Nils Gallagher, c'est l'un des tous meilleurs au monde. pointe Claude.

L'homme portait une belle barbe brune et sa carrure impressionnait, il se tenait droit et fier. En face de lui, une femme au teint métisse et aux cheveux blonds était concentrée sur ce que leur disait l'arbitre.

Enfin, après que les équipes se soient placées non loin du cercle, le match commençait. Chaque équipe place toutes ses bavboules au centre du cercle sauf une. La version classique comme on l'appelait, voulait que le mais fut de projeter ses propres bavboules hors du cercle. La première équipe à éjecter toutes ses bavboules gagnait une manche et la première équipe à remporter trois manches gagnait le match. L'Argentine, menée par son capitaine remporta la première manche haut la main. La deuxième fut beaucoup plus serrée et vit l'Angleterre éjecter sa dernière bille par un magnifique double coup de Gallagher. La troisième manche se terminait et devait décider de l'issue du match. L'argentin envoie sa bavboule bleu taper une autre mais cette-dernière frappa également une bavboule beige qui sort du cercle. La foule applaudit, Gallagher devait tirer, il ne restait qu'une seule bavboule beige dans le cercle. Il se positionne dans un silence de cathédrale, ajuste sa position et lance la bavboule avec un léger effet. Le coup fut parfait et l'Angleterre remporta le match.

- C'était sympa non ? demanda Claudius en applaudissant.

- Oui, j'ai bien aimé. répondit Terrance.

Il n'irait pas voir un match chaque semaine mais une fois de temps en temps cela changeait un peu du quidditch.

Ils commencèrent à quitter l'arène et s'apprêtaient à partir lorsqu'un homme de forte corpulence alpaga Claudius et qu'ils engagèrent une conversation sur les choses du ministère. C'est alors que l'attention de Terrance se porte sur deux hommes qui discutaient dans son dos. L'un d'eux venait de prononcer le nom de Jarvis. Sans se retourner et faisant mine de regarder la foule autour de lui, Terrance les écouta :

- Oui, ce pauvre garçon… il ne lui restait qu'une sœur.

- Vraiment ? J'ignorais qu'il avait une sœur.

- Mais si, Ulciera, de quelques années plus âgée. Elle ne vit plus en Angleterre depuis quelques années. J'ai entendu dire que les aurors la suspecte.

- Vraiment ? Pourquoi cela ?

- Eh bien, d'après ce que je sais, elle est le point commun de plusieurs disparitions mystérieuses. Un peu moins d'une dizaine de ses anciens camarades de classe ont disparu ces dernières années et à présent son propre frère.

- Vraiment ? Mais quel serait le motif ?

- Une ancienne querelle de classe peut-être. En tout cas ils cherchent cette femme mais il semble qu'elle soit introuvable. C'est pour le moment, la seule piste qu'ils ont.

Terrance allait se retourner lorsque Claudius le prit par les épaules :

- Allez, on rentre ?

De retour chez lui, Terrance remercia une fois de plus son oncle puis raconte sa journée à sa mère et sa tante.

- Tu as reçu du courrier Terrance. lança sa mère tandis que ce-dernier était en train de remonter dans sa chambre.

En effet, sur son bureau une lettre d'Emily. Il s'empressa de l'ouvrir :

" Cher Terrance,

J'espère que tes vacances se passent bien et que Noël s'est bien passé pour toi et ta famille. De mon côté je n'arrête pas de jouer au quidditch avec mes cousins sur le grand terrain de ma grand-mère. Tu adorerais cette maison, il y a une vieille bibliothèque remplie de livres étranges.

Il se trouve que j'ai appris des choses concernant le mystérieux livre que tu as trouvé. Je ne préfère pas t'en parler dans cette lettre, je te raconterai à la rentrée, mais c'est vraiment incroyable !

Au fait, j'ai appris que la mère de Gwen venait d'être admise à Ste Mangouste, tu devrais lui écrire.

A très bientôt,

"Émilie."

La lettre n'était pas longue, Emily n'avait jamais beaucoup d'inspiration. En tout cas, cette information a eu le mérite de rendre Terrance pressée de rentrer à Poudlard. Il se mit immédiatement à son bureau pour écrire une lettre à Gwen et prendre des nouvelles. Sa pauvre mère était presque tout ce qui lui restait avec ses trois frères et cette grande maison vide à Londres.

Dans les jours qui suivent, Terrance passe le plus clair de son temps à faire ses devoirs. Il dut préparer, avec des ingrédients à lui, une potion de vitalité. Fort heureusement pour lui, sa mère avait toujours été douée en potion et lui apporta l'aide nécessaire pour ne pas qu'il recommence une quatrième fois. Ensuite, Terrance travaillela le sortilège de stupéfixion que la professeure Vieillepin avait prévu de leur apprendre dès la rentrée. Il doit également travailler à la métamorphose pour tenter l'auto transformation, une discipline difficile et parfois périlleuse.

Au matin du premier lundi de la nouvelle année, Terrance, accompagné de sa famille, entrait sur le quai de la voie neuf-trois-quarts.

Le Duel

Terrance a trouvé vite le compartiment où Emily s'était installée avant d'être rejointe par Marius et Suzanne. De ce fait, ils ne purent pas parler du livre et Terrance écouta avec peu d'enthousiasme les vacances des Gryffondors. Marius était parti en France et Suzanne avait profité des vacances pour rattraper son retard dans ses révisions des BUSE. Comprenant qu'il ne trouverait pas un moment seul à seul avec Emily, Terrance quitta le compartiment pour celui occupé par Adam, Mary et Dan.

- Ah ! Te voilà enfin ! lance Dan en le voyant entrer.

- Je peux me joindre à vous ? exigea-t-il.

- Bien sûr, assieds-toi.

Terrance fut le seul à raconter ses vacances de façon détaillée, les autres l'avaient déjà fait entre eux avant qu'il n'arrive mais il eu le droit de savoir que Dan avait passé ses vacances avec ses cousins et cousines aux Cornouailles et que Mary avait pratiqué ce sport que les moldus raffolent qui était le ski.

- Et donc, les moldus mettent des sortes de longues et fines planches de bois à leurs pieds et glissent dessus sur la neige. Je dois bien admettre que c'est hilarant. s'amuse Mary.

Adam fouilla dans son sac pour en sortir un magazine de quidditch, le même auquel Emily était abonnée :

- Tu as vu ça ? L'Ecosse bat le Japon en terre nippone, une première depuis un siècle.

Terrance prit le magazine sur lequel figurait un dessin coloré de sept joueur aux couleurs de l'Ecosse sur un fond rouge et blanc symbolisant le drapeau du japon.

- 320 à 300 ? Ce n'est pas ce qu'on pourrait appeler une victoire éclatante. dit Terrance en feuilletant le magazine.

- C'est l'attrapeur qui a fait toute la différence, s'il avait le vif-d'or un peu plus tard, c'était sûrement la défaite assurée. dit Dan.

Ils discutèrent ainsi durant tout le voyage dans le Poudlard Express jusqu'à arriver à Poudlard. A peine eurent-ils le temps de réinvestir leurs dortoirs et de retrouver les têtes habituelles qu'il fallait manger puis se coucher. Le lendemain matin, les élèves étaient libres et se massèrent dans leurs salles communes pour découvrir leurs nouveaux emplois du temps. Après le déjeuner, Terrance et Adam se dirigèrent donc vers la serre de botanique pour assister au cours du professeur Mbola où ils apprirent à séparer la graine d'un boalb mature et à la mettre en pot sans perdre un doigt. Ensuite, le cours soporifique du professeur Binns conclut la journée et enfin, Terrance partit retrouver Emily dans la bibliothèque. Elle lui avait donné rendez-vous dans un coin tranquille, loin du vieux bibliothécaire, le renfrogné monsieur Cave. Terrance s'installe à une table, sort quelques affaires puis attendit. Comme Emily n'arrivait pas, il commençait à faire ses devoirs, ce serait toujours ça de pris sur la soirée. Il effectua le devoir de botanique, puis celui d'histoire de la magie, il eut même le temps de s'entraîner à essayer de se transformer en objet inanimé mais sans succès. La nuit était tombée, la bibliothèque commençait à se vider, il serait bientôt l'heure du dîner. Enfin, Emily arrive, légèrement essoufflée :

- Désolé, j'ai été retenu par une histoire dans la salle commune.

- Que se passe-t-il ?

- Rien, des…des histoires sans intérêt.

Elle pose ses affaires et s'installe en face de lui. Puis, elle vérifiera que personne ne les écoutait.

- Alors ? Qu'as-tu découvert ? demanda Terrance, impatient.

- Quelqu'un a choisi de dangereux Terrance, de très dangereux. Où est le manuscrit ?

- Ici, dans mon sac, pourquoi ?

- Nous allons nous en séparer. dit froidement Emily.

- De quoi ? NON ! protesta Terrance.

- Chut…moins fort.

- Emily, qu'as-tu découvert ? exigea Terrance avec calme.

Emily se rassit brièvement puis se pencha légèrement vers Terrance :

- Ce Noël, j'étais avec la grande majorité de ma famille du côté de mon père et nous étions comme souvent chez mon grand-père, tu sais celui qui a été chasseur de mage noir.

Terrance opina du chef, il connaissait ce grand-père-là, elle lui en avait souvent parlé. Un vieil homme aux multiples cicatrices qui avait pendant longtemps chassé les mages noirs en Grande-Bretagne.

- Eh bien j'ai tenté de discuter avec lui du meurtre de Jarvis Acthon mais il ne savait rien de bien intéressant, il a longuement parlé de ses nombreuses planques à Pré-au-lard, il a dit que ce n'était pas étonnant , qu'il y avait un bon paquet de gens dans ce village qui étaient louches et qui trafiquant des choses pas nettes. Bref, après un moment, il commence à partir dans des histoires répétitives, des traques dans des forêts profondes, dans des grottes et dans de vieilles bâtisses. Et puis, je lui pose la question des livres de magies noires.

- Et donc ? demanda Terrance, bouillonnant intérieurement.

- Il m'a dit qu'il existait tout un tas de livres sur la magie noire, que même on enseignait cette matière dans certaines écoles du monde et qu'on l'enseignait à Poudlard lorsqu'il était jeune. Et puis il m'a parlé… du livre des ombres.

Terrance sentit son cœur s'accélérer à l'évocation de ce nom. Le livre des ombres, le club des ombres.

- C'est une vieille histoire qu'il m'a dit. Plusieurs mages noirs à travers l'histoire ont prétendu avoir possédé un jour. D'après certaines c'est un mythe, une légende mais pour mon grand-père c'est un objet qui a vraiment existé, il en est certain.

- Et donc ? relança Terrance.

- Ce livre est très vieux et certains historiens situent sa création au début du XIIe siècle. D'après eux, il s'agirait d'une traduction d'un ensemble de hiéroglyphe retrouvé dans une chambre d'une pyramide d'Egypte par des sorciers. Des rites, des sortilèges oubliés et des arts obscurs liés à une magie ancienne et noire.

- fascinant…suffla Terrance. Mais comment est-il arrivé ici, à Poudlard ?

- ça c'est une excellente question. D'après mon grand-père ce livre aurait eu de nombreux propriétaires et bien souvent des mages noirs cherchant à posséder des pouvoirs puissants pour…eh bien le plus souvent pour faire le mal.

Terrance regardait par la grande fenêtre sur sa gauche. Dehors, au travers de la nuit noire, on pouvait apercevoir les cimes des montagnes des Highlands éclairées par la lumière de la Lune et quelques flocons voler ici et là. Dans sa tête, les informations défilaient à toute vitesse dans un ordre aléatoire mais qui s'organisaient parfaitement petit à petit.

- Le club des ombres serait alors une sorte de club occulte. Dit-il en pertinent la tête vers Emily. Des élèves tombent dessus on ne sait comment, ils y voient peut-être l'opportunité d'apprendre des choses que l'école interdite à récemment, ils forment une sorte de résistance jusqu'à ce que…

- Jusqu'à ce qu'un élève meurt Terrance. le coupa-t-elle. C'est pour cela que nous devons nous en débarrasser, qui sait ce que ce livre contient comme…choses affreuses.

Terrance ne l'avait pas écouté, il avait de nouveau porté son regard vers l'extérieur. Voyant son expression satisfaite, Emily comprit que quelque chose d'étrange se passait dans la tête de son ami.

-Terrance ? Tu as lu ce qu'il y avait dedans ?

- Hein ? Je…j'ai jeté un œil oui.

- Et qu'as-tu lu ? demanda-t-elle en craignant la réponse.

- Des choses. Des choses étonnantes. Des sortilèges que je ne réserverai même pas à mes pires ennemis, des malédictions qui pourraient anéantir des lignées entières, des potions si dangereuses que le simple fait de respirer leur émanation défigurerait son créateur. Oui, des choses affreuses Emily, mais ce livre ne me rend pas mauvais, c'est entre les mains de mauvaises personnes qu'il deviendrait dangereux. Je n'ai pas l'intention de m'en séparer et je compte bien découvrir ce qui est arrivé à James Bean, ici, à Poudlard.

La salle de métamorphose était lumineuse en ce jour de grand soleil, cela faisait du bien après les semaines de neige et de grisaille. Cependant, dans la classe, peu étaient ceux dont le visage rayonnait. Le professeur Higgs avait aménagé la pièce de sorte qu'un grand espace soit disponible entre les rangées de tables et le bureau derrière lequel il se trouvait. Dans son costume violet, il se leva et prend place au centre de la pièce :

- La transformation est une discipline difficile, qui demande force d'esprit, intelligence et concentration. L'exercice cependant, permet s'il est bien réalisé de devenir presque invisible aux yeux des autres. Comme ceci.

Soudain, le professeur Higgs a disparu d'un seul coup et une chaise se trouvait à sa place. Dans la salle, les élèves haussèrent les sourcils et restèrent bouche bée devant ce numéro. Après quelques instants, le professeur Higgs reproduit sa forme humaine.

- Il est tout à fait possible que le jour de vos examens de BUSE, il vous soit demandé de réaliser une transformation. De la même manière que pour vos ASPICS l'on pourrait vous demander de vous métamorphoser en un objet animé.

- Je vais rater mes BUSE c'est certain. se lamenta Adam.

- Bien, chacun d'entre-vous va s'essayer à la transformation.

Aucun élève ne parvint à relever le défi, pas même Terrance qui était doué en métamorphose. Mais le professeur Higgs ne leur en tint pas rigueur, ils avaient jusqu'à la fin de l'année pour s'exercer et maîtriser cet art.

Terrance et Adam quittèrent le cours épuisé de leur journée.

- Je n'y crois pas, cela fait à peine deux semaines que nous sommes revenus et je suis déjà fatigué. se plaindre Adam.

- La cinquième année est la pire, il faut se dire que nous avons fait plus de la moitié du chemin. tente du rassureur Terrance.

Ils bifurquèrent à un couloir pour rentrer à leur salle commune lorsque Terrance observa quelque chose dans la cour de l'Horloge. On aurait dit un amas d'élèves. La nuit tombait, on y voyait pas grand chose mais Terrance jura que c'était McDomay qui s'agitait au milieu de tous.

- Allons voir ça. dit il sentant quelque chose d'étrange.

Ils descendirent et trouvèrent en effet McDomay entouré de quelques élèves de sa bande et plus largement de Gryffondors. Tous formaient un arc de cercle entourant McDomay et deux jeunes élèves de Serdaigle. Ils avaient l'air effrayé.

-Eh ! Qu'est-ce-que c'est que ça ? demanda Terrance en approchant.

- Tiens tiens, les perdants de Serdaigle. Ce ne sont pas tes affaires Milow, laisse-nous tranquille.

- Tu martyrises des plus petits que toi Robert ? Tu n'as pas honte ?

- Ces deux-là ont jeté des boules puantes près de l'entrée de la salle commune de Gryffondor, ça fait un moment qu'on les cherche. Ils vont recevoir une punition à la hauteur de leur insolence, rien de méchant, juste histoire qu'ils retiennent la leçon. lancement McDomay visiblement soutenu par ses camarades.

- On ne le fera plus, on le promet. dit l'un des Serdaigle apparu.

- Tais-toi, espèce de sale sang mêlé. Ton moldu de père ne t'a pas appris les bonnes manières ? tonna Robert.

A ces mots, Terrance, comme un réflexe, sortit sa baguette avec un air de défis. La petite faute eut un mouvement de recul et puis les regards se posèrent sur Robert qui était resté très calme.

- Tu cherches à te battre Milow ? Tu es prêt à prendre une raclée pour deux merdeux ? Tout ça parce qu'ils sont de ta maison ?

- Je suis prêt à me battre à chaque fois que tu oseras lever la main sur plus faible que toi, Robert.

- T'es sûr de toi ? Marmonna Adam à Terrance.

Robert faisait partie du club des duellistes de Poudlard et c'était un bon duelliste, chacun le savait.

- Un duel ! lance Robert en dégainant sa baguette. l'arc de cercle s'agrandit pour laisser la place aux deux combattants. Les deux jeunes Serdaigles se glissèrent près d'Adam et le silence se fit. Terrance regardait Robert dans les yeux, chacun prit une position préférentielle. Pour Robert, s'était de profil, à la manière d'un escrimeur, avec sa main gauche dans le dos et l'autre fermement agrippée à sa baguette. Pour Terrance, s'était plutôt une position défensive, prête à faire face à l'attaque adverse.

- Lévicorps ! attaqua Robert.

- Protego ! se protégea Terrance.

- Bien, pas mal Milow, bon réflexe. Et maintenant en chaîne. Expelliarmus !

- Protego !

- Repulso !

Cette fois-ci, Terrance ne fut pas assez rapide. Le sort frappa sa poitrine et il se retrouva projeté cinq mètres en arrière avant de tomber lourdement au sol sous les acclamations de la foule.

- Ah ! Difficile d'enchaîner hein ? lance Robert tandis que Terrance se pertinent.

- Glacius !

- Protego ! fit Robert en arrêtant l'éclat blanc qui avait jaillit de la baguette de Terrance. C'est tout ? Stupéfix !

- Protego !

- Stupéfix !

- Protego !

Terrance se protégeait bien mais reculait trop, bientôt il arriverait contre un mur et ses réflexes défensifs étaient de plus en plus lents. C'est alors qu'il eu une idée : Robert enchaînait les sortes de stupéfixion sans assurer sa garde :

- Expelliarmus ! lancement Terrance au moment où Robert attaquait de nouveau. Le sortilège lui fut renvoyé en pleine figure et Robert fut propulsé de l'autre côté de la cour sous les bruits d'inquiétude de ses amis.

- Bien joué Terrance ! dit Adam.

Robert se relève avec une expression de colère. Son nez commençait à laisser couler un peu de sang, il avança et levant sa baguette :

- Stupéfix !

- Protego !

- Confringo !

Cette fois-ci, le jet de lumière du sortilège de Robert fut rouge et enflammé. Il vint se fracasser contre le bouclier de protection par Terrance qui n'en crût pas ses yeux. focaliser sur sa colère et le combat, Terrance rétorqua :

- Flipendo !

- Protego ! Bloqua Robert dont la bouche commençait à être imbibé du filet de sang qui coulait depuis son nez.

Le combat était bien plus serré que prévu et Terrance sentit qu'il faisait douter Robert. Ce dernier retour à la charge :

- Impedimenta !

Cette fois-ci Terrance se baissa puis se décala sur le côté avant de répondre :

- Glacius !

- Protego ! Tu es pathétique, t'es tu seulement déjà battu Milow ? Incarcerem !

Le sort frappa Terrance qui vit des cordes apparaissent autour de lui et l'entraver. Les liens serrés de plus en plus fort. Robert approcha :

- Alors ? Tu arrêtes de jouer aux apprentis duelliste Milow ? Qu'est-ce que je lui fais ? Dit Robert en se retournant vers les autres qui riaient de bon cœur.

Terrance ne pouvait plus bouger, impossible de faire tourner sa baguette.

- Ah oui, bonne idée, on va commencer par lui effacer les sourcils, ensuite, pour te donner une bonne leçon Milow, je montre te montrerai commenter lance correctement Glacius.

- Attends. dit Terrance.

- Tu te rends ? Dis moi que tu te rends Milow, supplie-moi.

Terrance murmura quelque chose mais personne n'entendit alors Robert s'approche.

- Pierrotum Locomotor. Souffla Terrance.

A cet instant, Robert ne comprit pas et puis, un bruit sourd se fit entendre qui semblait venir de l'intérieur de la tour de l'horloge. C'est alors que tous les amis de Robert reculèrent de plusieurs pas, les yeux écarquillés. Robert se déplaça pour voir ce qui faisait ce bruit. Soudain, face à lui, il vit apparaître quatre chevaliers de pierre, ceux-là même qui étaient encastrés dans les murs du château quelques instants auparavant. Ils avançaient en cadence et se dirigeaient vers Robert sous les yeux stupéfaits de tous sauf de Robert qui n'avait peut-être jamais eu aussi peur de sa vie. Comme il fut complètement ouvert, les liens qui tenaient Terrance se relâchèrent et il retrouva sa respiration ainsi que l'usage de sa baguette.

- Qu'est-ce que…Terrance qu'est-ce que c'est que ça ? Balbutia Robert.

- Des amis. lance Terrance en réajustant sa robe de sorcier.

Les quatre chevaliers se stoppèrent face à Robert et l'un d'eux l'attrapa par la robe pour le soulever de terre. Robert laissa tomber sa baguette au sol et commença à geindre :

- Hé ! Ho ! Au secours !

- Tu te rends à présent McDomay ? dit Terrance.

Il n'eût pas le temps de répondre que les professeurs Higgs et Mbola apparaissaient dans la cour.

Le regard qu'ils se lancent autour d'eux suffit à provoquer l'effroi dans la cour. Terrance sentit sa poitrine se fracasser en miettes en les apercevant.

Terrance et Robert suivirent le professeur Mbola jusqu'à la salle de défense contre les forces du mal où Robert fut reçu par la professeure Vieillepin tandis que Terrance accompagnait Monsieur Mbola jusqu'à la serre de botanique. L'endroit était désert et peu lumineux car au dehors, la nuit était tombait. Néanmoins il faisait bon et la présence de toutes ces plantes offrait une atmosphère paisible, presque irréelle. Le professeur Mbola ne se dirigea pas vers les serres mais révéla une porte discrète à côté et invita Terrance à pénétrer dans son bureau. Ce n'était pas une grande pièce mais parfaitement bien rangée. De forme ovale, une partie des murs étaient des vitres donnant sur un petit jardin près des anciens remparts du château. La pièce était prise par des étagères sur lesquelles des livres et des petites plantes en pots prenaient la poussière, une imposante armoire en ivoire et finement sculptée, quelques pots vides et le bureau, au centre de la pièce. Lui aussi était en ivoire blanc et sculpté de manière à offrir des ornements et dessins de bois magnifiques. Sur le devant, une tête d'éléphant et une tête de lion à gueule ouverte semblaient observer les visiteurs. Le professeur Mbola pose son manteau à un porte-manteau puis se dirigea derrière son bureau pour se faire un thé.

- Asseyez-vous Terrance. dit-il calmement.

Terrance obéit, il s'inquiète de la punition qu'il allait recevoir mais espérait pouvoir s'expliquer, les duels étaient interdits en dehors des cours appropriés et du club de duel. Terrance, pendant que le thé se faisait, posa ses yeux sur la pièce plus en détail. Elle était à l'image de Monsieur Mbola, organisée, classieuse et optimisée. Il remarque un coffre dans le coin de la pièce. Une véritable œuvre d'art là encore faite de bois tropical et de pièces de métal argenté orné de plaques d'argent impeccablement brillantes, un travail de gobelin sans aucun doute.

Enfin, le professeur se retourne, posa sa tasse sur son bureau et s'installe. Il portait sa longue robe violette avec en dessous un gilet vert sombre et un foulard beige à son cou. Son regard se pose enfin sur Terrance qui ne savait pas à quoi s'attendre alors il voulait commencer à s'expliquer :

- Monsieur je …

Mais le professeur Mbola lui fit signe de s'arrêter. Il ouvre un tiroir, le fouilla un instant puis en sortit un parchemin qu'il plaça devant lui avant de poser ses yeux de nouveau sur son élève.

- Cela ne fait que deux ans que je suis enseignant ici à Poudlard mais, je commence à me faire une bonne idée générale des élèves à qui j'enseigne. Comme vous pouvez vous en douter, il existe toutes sortes d'élèves. En fait, il y a autant de sortes d'élèves que d'élèves. Il ya celui qui est doué mais ne fait guère beaucoup d'efforts, celle qui est très douée et qui le sait, celui qui n'est là que pour faire acte de présence ou encore celui qui cherche à s'améliorer de jours en jours sans tarir d'efforts. Avez-vous une idée du genre d'élève que vous êtes monsieur Milow ?

Terrance se sentait pris au dépourvu, la voix de son professeur était calme et posée, il ne s'attendait pas à une conversation comme cela en entrant dans son bureau.

- Je…je pense être un élève plutôt…dans la moyenne. Hésita-t-il.

- Vous êtes un excellent élément monsieur Milow. dit le professeur. Des notes très bonnes dans presque toutes les matières, vous oscillez souvent entre "Efforts exceptionnels" et "Optimal" avec néanmoins quelques lacunes en potions et en défense contre les forces du mal. Pas une note en dessous de "Acceptable" depuis votre deuxième année et lorsque j'interroge mes collègues sur vous, tous me répondent que vous êtes l'un des meilleurs de votre classe. Rigoureux, discipliné, travailleur, appliqué et même altruiste. On peut vous reprocher parfois un peu de relâchement mais sans plus. Vous n'êtes pas un élève "dans la moyenne" Terrance, vous êtes un jeune sorcier talentueux et vous pouvez aspirer à de grandes choses et il est de mon devoir de vous le faire comprendre. Avez-vous une idée de ce que vous souhaitez faire après vos études ?

Terrance marqua un silence encore abasourdi par ce qu'il entendait et se demandait si Robert avait le droit au même discours dans le bureau de Madame Vieillepin.

- Je ne sais pas trop monsieur. Je sais que j'aime beaucoup la métamorphose et les sortilèges mais…

Le professeur Mbola opina du chef en signe de compréhension.

- C'est normal de ne pas encore avoir d'idée plus précise, vous n'êtes qu'en cinquième année, les choses se précisent en sixième année et surtout en septième. Cependant, aujourd'hui avec les qualités qui sont les vôtres, ne vous limitez pas. Poursuivez votre travail, concentrez-vous sur vos axes d'amélioration, soyez exigeant avec vous-même, poussez-vous à vous dépasser. Je peux vous garantir qu'avec ce genre d'attitude, vous irez loin de Terrance.

Terrance était un peu déboussolé. Il était rare que le professeur Mbola fasse autant de compliments, c'était un professeur juste et qui n'hésitait pas à dire les fautes et les qualités mais sans s'étendre. Après un léger temps, il reprend :

- C'est pour cela qu'avec de telles attentes et une année primordiale pour vous avec ces BUSE en fin d'année, je m'étonne de vous voir vous adonner à des activités illicites et loin, très loin des salles d'études ou de la bibliothèque ! dit-il en élévant la voix en signe de reproche.

Terrance allait parler mais une fois de plus il l'interrompit :

- J'imagine que Monsieur McDomay avait ses torts et que vous êtes intervenu pour rétablir une situation injuste, néanmoins, je ne peux prudencener ce genre d'attitude.

Il se pencha très légèrement sur son bureau :

- Ne gâchez pas tout Terrance. Restez concentré sur l'essentiel, Monsieur McDomay ne vaut pas la peine de rater vos BUSE ou même d'être renvoyé.

-Oui monsieur. répondit Terrance.

Le professeur se leva, les mains derrière le dos :

- Avec la professeure Vieillepin, nous nous sommes mis d'accord sur une punition égale pour vous deux. Chacun d'entre vous ferez perdre dix points à votre maison et vous serez en retenue tous les soirs pendant deux semaines. Vous viendrez ici chaque soir et comprenez le dimanche à dix-huit heures. C'est compris ?

- Oui monsieur. dit Terrance.

- Bien, maintenant filez.

Terrance se leva et au moment de quitter la pièce, le professeur Mbola lui lança :

- Hein, monsieur Milow ? Je vous ai à l'œil à présent.

Filets du diable et anneaux d'argent

Durant les jours qui suivent, Terrance fut incapable de dégager du temps au mystère du cercle des ombres. Les cours, les devoirs et les retenues lui prirent tout son temps, même le quidditch ne pouvait plus être casé ce qui agaça fortement Jane qui tenta de plaider sa cause auprès du professeur Mbola mais ce dernière demeura inflexible. Les heures de retenues étaient diverses et variées : nettoyage des toilettes sous la surveillance du concierge Monsieur Carter, archivage avec Monsieur Cave le bibliothécaire, nettoyage des conduits de cheminée de leurs salles communes respectives et même tutorat avec quelques élèves de premières années.

- Tutorat ? En quoi ça consiste ? demanda Emily tandis qu'ils étaient assis sur un banc, emmitouflés dans leurs écharpes dans la cour de métamorphose.

- Le professeur Mbola a mis en place ça en début d'année pour les premières années. Chaque samedi soir, ceux qui le veulent viennent dans la grande salle et il les aide dans diverses matières ou pour leurs devoirs. répondit Terrance ennuyé.

- Mais qui ça ?

- Des volontaires. Peter le fait souvent et Mary aussi.

- Vraiment ? Mais, tu les a aidé à faire quoi par exemple ?

- Pfff, des choses qu'on faisait en première année. Par exemple, j'ai aidé une élève à s'entraîner au sort wingardium leviosa. Un autre n'arrivait pas à lancer veraverto, des trucs comme ça. répondit Terrance.

- Mmm, je crois bien que je serai incapable de lancer Veraverto aujourd'hui. dit Emily amusée.

La cour était déserte, même si la neige avait disparu et laissait place à un sol humide et parfois boueux, Terrance avait besoin de prendre l'air entre deux cours.

- Et toi ? Tu as pu en savoir plus sur le livre ? exigea-t-il.

- Non, pas encore. J'ai cherché un peu dans la bibliothèque cette semaine mais je n'ai rien trouvé de concluant. Après tout, ce n'est peut-être qu'une légende ce livre.

- Peut-être.

Le lendemain, Terrance et Adam avaient décidé de se rendre au Pré-au-lard malgré la pluie. Sur le chemin de la sortie du château ils croisèrent Peter et Esteban qui les prévoyaient aussi de se rendre au village sorcier et ainsi ils s'y rendirent ensemble. Esteban achète quelques bonbons chez Honeydukes tandis qu'Adam se procure des friandises pour son hibou. Comme il l'accompagnait dans la boutique, Terrance en profita pour prendre lui aussi quelques friandises pour chat. Ensuite, ils firent une tournée sur la place du village pour regarder un musicien faire jouer ses instruments sur des airs joyeux. C'est à cet instant qu'ils se décidèrent à entrer aux deux balais pour se réchauffer.

- Alors ? Comment ressentir-vous le match de Dimanche prochain contre Serpentard ? demanda Peter après qu'ils soient servis en Bièraubeurre et installés près de la cheminée.

- Difficile à dire, le dernier entraînement s'est déroulé sans Terrance en retenu et sans Timothy qui était malade. Jane est inquiète, elle essaie de le cacher mais je le vois bien, je commence à la connaître. dit Adam.

- Le plus important c'est d'y croire et de ne jamais baisser les soutiens-gorge. dit Esteban avec son accent hispanique.

- Au fait, il parait que le professeur Higgs t'a félicité pour ton sortilège de métamorphose avec les chevaliers en pierre ? dit Peter enthousiaste.

- Qui dit ça ? demanda Terrance amusé.

- Euh, je crois que c'est Suzanne qui me l'a dit.

- Mais non, c'est simplement que lorsqu'il a parlé de la métamorphose d'objets inanimés en objets animés, j'ai eu l'impression qu'il m'avait fait un clin d'œil c'est tout.

-Emily elle, elle l'a bien vu. Souligna Adam.

- Emily aime bien raconter des histoires. réplique Terrance.

- Pourtant, elle semblait catégorique. Il semble que Robert à reçu une beuglante dans la salle commune de Gryffondor, de son père. C'est Peter.

- Ah oui ? Une cause du duel ? Exigez Adam.

- Oui, apparemment, son père lui a dit qu'il était un incapable et un empoté, ça n'a pas du lui plaire lui qui est toujours en train de se vanter d'être au dessus des autres.

Terrance accueillit la nouvelle sans sentiment de victoire. Robert n'était pas quelqu'un qu'il appréciait mais jamais il n'avait souhaité qu'il soit humilié de la sorte. L'après-midi passe avant que les garçons ne se décident à rentrer au château. Terrance les quitta dans la salle commune en pleine partie d'échecs sorciers pour rejoindre la serre de botanique et faire son ultime retenue. Il descendait les escaliers lorsqu'il croisa par hasard le concierge, Monsieur Carter, en train de discuter avec Monsieur Cave, le bibliothécaire, ils ne semblaient pas d'accord :

- Bon sang, puisque je vous dis que c'est lui qui m'a demandé ! disait M. Carter.

- Peu importe, si un professeur souhaite se rendre dans la réserve c'est à lui de s'y rendre. Vous n'êtes pas autorisé à y accéder. rétorqua Monsieur Cave.

- C'est simplement pour chercher un livre, il n'y en a pas pour longtemps. insiste Monsieur Carter.

- C'est non, seuls moi, les professeurs ainsi que le directeur ont accès à la réserve.

Terrance passa près d'eux et Monsieur Carter lui lança un regard noir comme s'il le soupçonnait d'être encore en train de traîner dans les couloirs. Il arrive enfin à la serre et fut surpris d'y retrouver Robert.

- Que fais-tu là ? exigea-t-il.

- Madame Vieillepin m'envoie ici pour la retenue. Toi aussi ? demanda Robert sur une tonne sec.

- On va sûrement devoir faire notre retenue ensemble. Je me lamente sur Terrance.

Le professeur Mbola sortit alors de son bureau :

- Ah ! Vous êtes ici. Bien, suivez-moi.

Ils traversèrent ensemble les serres, qui étaient remplies de pots de mandragores presque à maturité, jusqu'à un endroit habituellement jonché de pots vides, de caisses et de poussière, de toute évidence, le professeur Mbola avait fait du rangement. Ce rangement avait dévoilé l'accès à une porte en bois dont Terrance n'avait jamais soupçonné l'existence.

- J'ai découvert cet accès en faisant du nettoyage. Il se trouve que j'ai comme projet de m'en servir pour diverses activités de classe. Cependant, le couloir qui mène à la pièce semble dans un très mauvais état. Cela fait manifestation de très nombreuses années que personne n'y est allé. Votre ultime retenue consistera à nettoyer cet endroit pour qu'il soit capable d'accueillir une classe. Vous pouvez utiliser vos baguettes et tout ce qui pourra vous être utile dans la serre. Vous avez deux heures jusqu'à l'heure du dîner. Bon courage à vous.

Et le professeur Mbola les quitta ainsi. Terrance et Robert n'attendirent pas plus longtemps et passèrent la porte. "Lumos" dit Terrance en ouvrant la marche. Le couloir était sombre, humide et froid. Sur les murs en pierre, des plantes grimpantes en avaient recouvert une bonne partie. Au sol, des racines avaient craquelées la pierre et, par endroit, elles passaient par-dessus, se frayant un chemin comme si elles avaient pris possession du lieu. En voyant l'état du couloir, Terrance s'enquiéta de trouver la pièce dans le fond. Ils avancèrent pour passer sous une arcade qui dévoila la pièce, assez grande et sans fenêtre en apparence. Là aussi, plantes et racines occupaient l'espace.

- Il va falloir un moment pour tout nettoyer. dit Terrance.

Robert examine les plantes puis tomba sur un bureau recouvert de mousse.

- Cet endroit est inoccupé depuis des années, tout ça pour y entreposer je ne sais quelles affreuses plantes. lance Robert. Par quoi au début ?

- Déjà il faudrait savoir de quelles plantes il s'agit pour pouvoir s'en débarrasser. J'ai l'impression que ce sont des filets du diable. dit Terrance en approchant d'un amas près d'un mur. Plus il s'approchait de sa baguette allumée, plus les lianes de la plante semblaient se rétracter dans le mur ce qui confirma sa théorie.

- Diffindo ! Lancement de Robert contre un mur. Une liane fut coupée mais repoussa immédiatement.

- ça ne servira à rien Robert, c'est un filet du diable, je viens de le dire.

- Eh bien comme tu es plus malin, occupe-t-en en !

- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? rétorqua Terrance.

- Tout va bien chez moi ! Arrête de faire ton numéro avec moi Milow, ça ne marchera pas.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Tu sais très bien de quoi je parle. Terrance MIlow, le garçon si parfait, celui que tout le monde aime bien, qui est doué en tout, qui aide, qui partage, qui est concerné par tout ce qui arrive aux autres. Même lorsqu'il est pris en flagrant délit par un professeur pour s'être battu en duel, il est récompensé parce qu'il a expérimenté un sortilège de métamorphose ingénieux !

Terrance ne comprenait pas où voulait en venir Robert mais il ne l'avait jamais vu aussi agacé et à cran. On aurait dit que son armure épaisse habituelle, teintée de sarcasme et de supériorité, donnant l'impression que rien ni personne ne pouvait l'atteindre était en train de fondre.

- Tu m'en veux pour quelque chose de précis au moins ? Parce que je n'ai pas souvenir de t'avoir spécifiquement ciblé depuis que nous nous connaissons.

- Nous nous sommes affrontés en duel il ya traduit deux semaines.

- Tu étais en train de t'en prendre à des enfants, sans défense et apeurés !

- Voilà ! Voilà spécifiquement ton problème Terrance. Le chevalier blanc qui se porte au secours de deux orphelins. Ces deux élèves ont causé du tort à pas mal de monde en diffusant leurs boules puantes dans le couloir de la salle commune pendant des jours. Ils méritaient une bonne leçon. Je n'allais pas les tuer Terrance, je les aurais un peu effrayé, peut-être que j'aurais lancé un sortilège de crâne chauve et ils auraient été lamentables pendant quelques jours. Ce n'était pas être méchant pour être méchant Terrance, je n'ai pas pour habitude de courir après les troisièmes années comme un impuissant.

Le discours de Robert était sincère, il parlait fébrilement en faisant des gestes vifs.

- Toi tu ne vois que ce que tu veux et que ce qui t'arrange et ça t'arrangeai bien de me voir m'en prendre à deux troisième années. Comme ça tu as pu accourir et jouer les héros comme tu sais si bien le faire.

- Je ne suis pas d'accord avec toi. Je ne joue pas les héros.

- Bien sûr que si. C'est ta spécialité. dit Robert en observant la pièce de part et d'autre comme s'il était occupé à autre chose.

Terrance ne savait pas quoi répondre, il ne s'attendait pas à un tel discours de la part de Robert. Rien n'avait de sens et en même temps, il commençait à comprendre certaines choses. Robert avait grandi dans un contexte très différent du sien. Son père, sa famille, son histoire, tout lui mettait une pression sur les épaules qu'il était difficile d'encaisser pour un adolescent. La beuglante qu'il avait reçu de son père à cause, non pas d'une infraction au règlement mais de son incapacité à battre un autre en duel, démontrait bien le genre d'éducation qu'il avait du recevoir. celle de la force, de la domination et du châtiment. Il laissa un blanc puis répondit très calmement :

- Robert, je suis sincèrement désolé si mon comportement te gêne ou si tu penses que les gens sont bienveillants juste pour être des héros. C'est comme ça que j'ai été élevé. Je suis désolé que tu n'aies pas eu la même éducation, que tu penses que la force, la capacité à humilier ou la vengeance soient des choses normales. Mais les choses peuvent changer tu sais, tu pourrais te rendre compte que le monde ne se divise pas entre les gens faibles et les gens forts. Il n'y a pas de "héros". Ne passe pas tes échecs sur le dos des autres.

Robert resta sans réaction un moment, comme pour prendre en compte ce que Terrance venait de lui équilibrer au visage. Puis, il se contenta de tourner le dos et dit sur un ton très calme :

- Occupe-toi de la salle, je me charge du couloir.

Terrance s'occupe donc de la salle. Il a commencé par faire reculer les longues lianes du filet du diable jusque dans les trous du mur grâce à la lumière puis alluma les braseros de la salle de façon à diffuser une lumière constante supportant les plantes de revenir à la charge. À coups de réparo, il reboucha les pantalons et remet le sol en état. La pièce fut de nouveau propre et le filet du diable partit, plusieurs meubles apparurent dans les pièces de la pièce. Des tables en piteux état, des chaises, des bancs en bois, un tapis à moitié déchiré par les acariens, quelques étagères et armoires qui semblaient avoir servi de nid à divers insectes. Terrance vit passer deux souris le long du mur pourchassées par un lutin de Cornouailles. Il place les meubles dans un coin de la pièce et sera satisfait de son travail. Dans le couloir, il avait d'abord entendu Robert enchaîner les Diffindo avant de ne plus rien entendre. Il s'approche mais ne vit personne dans le couloir à part des lianes et des racines.

- Robert ?

Aucune réponse ne vint à lui.

- Lumos. dit-il en longeant le couloir.

Il eut alors un cri étouffé de stupeur en voyant Robert en train de se débattre avec le filet du diable qui le bloquait au niveau des jambes.

- Mais ? Qu'est-ce que tu fabriques ?

- Tu vois bien que je suis coincé, fais quelque chose. lui lance-t-il.

Terrance utilisait la même technique que dans la salle et en quelques minutes, le couloir était en état et Robert ramassa sa baguette au sol.

- De rien. dit Terrance.

Robert allait lui répondre lorsque la porte s'ouvrait et que le professeur Mbola apparaissait.

- Ah, mais c'est formidable. dit-il en découvrant les lieux totalement transformés. C'est un bon travail que vous avez fait là. Vous pouvez considérer que vos retenues sont terminées, jusqu'à la prochaine incartade mais qui n'arrivera plus je l'espère pour vous.

A ces mots, Robert n'attendit pas et quitta les lieux rapidement, l'air boudeur laissant le professeur Mbola seul avec Terrance.

- Tout s'est bien passé ? exigea-t-il.

- Oui, merci professeur.

Et Terrance part à son tournée.

Ce dimanche était humide et froid comme souvent en cette période de l'année. Un vent du nord soufflait, le ciel gris laissait passer assez de lumière pour admirer les magnifiques paysages depuis les tribunes du terrain de quidditch où les élèves, professeurs et habitants de Pré-au-lard prenaient doucement place. Terrance finissait de s'équiper dans le vestiaire en pensant à son rôle et à la victoire contre Serpentard. Bien sûr rien ne jouait en leur faveur, leurs derniers résultats, la supériorité de l'adversaire du jour et les derniers entraînements qui n'avaient pas permis de répéter parfaitement les nouvelles tactiques. Cependant Jane restait optimiste et fit un bref mais intense discours sur l'importance de rester solidaire et de jouer ensemble.

Lorsque les deux équipes entrent sur le terrain, le stade se souleva. Malgré le mauvais temps, beaucoup étaient venus assister au match au plus grand désespoir de Terrance qui, sans le dire à personne, n'était pas du tout optimiste sur leurs chances de victoires en ce jour. Et il y avait de quoi, l'équipe de Serpentard était l'une des plus complète depuis de nombreuses années et William O'Brien, l'attrapeur de sixième année en était la star, un véritable comme sur ses balais. D'ailleurs, les supporters verts et blancs ne s'y trompaient pas et scandaient son nom.

Le match commença et bien vite, les Serpentards prirent les devants au score. Serdaigle se défendit bien dans un premier temps mais manquait parfois de réalisme devant la gardienne. Jane était étincelante, elle marqua à elle seule six des septs buts de Serdaigle et permettait à son équipe de rester dans le match. Après trente minutes, Serpentard menait de cent-dix points à quatre-vingts. Terrance, à défaut de se distinguer offensivement, fut bon défenseur durant le match en bloquant plusieurs actions. Ses relances étaient propres et permettaient à Jane et Anthony de contre-attaquer vite et bien. Dix minutes plus tard, le score était de Cent-trente à cent-dix en faveur de Serpentard. Terrance croisa le regard agité d'Adam qui commençait à sentir le vent tourner en leur faveur, voilà peut-être le match référence de leur saison qui leur permettra enfin de mettre fin à la longue série de défaites en cours. La foule devait aussi sentir cet air de victoire car les élèves de Serpentard feurent moins de bruit dans les tribunes. Anthony marqua un superbe but en éliminant trois joueurs, Adam stoppa l'attaque des verts avec le cognard et Jane marqua le but de l'égalisation en saluant la faute bleue et noire qui exultait.

Néanmoins, le quidditch est un sport dramatique, peu importe si une équipe réalise son meilleur match depuis longtemps, tant que l'écart n'est pas assez conséquent, c'est l'attrapeur qui décide de son issue et ce jour-là, William O'Brien accorda la victoire aux Serpentards en attrapant le vif-d'or. De ce fait, malgré l'égalité avant son verdict, le match fut gagné par Serpentard.

Rien ne pouvait réconforter l'équipe des bleus et noirs dans le vestiaire ni pendant les heures qui suivaient. Tous étaient déçus de ne pas avoir gagné un match qu'ils étaient en train de renverser et bien sûr, même si personne n'en parlait, tout le monde pensait à Ignatus Verpey, "l'attrapeur qui n'attrapait jamais rien" comme l'avaient appelé les supporters de Serpentard à la fin du match pour se moquer.

En début de soirée, alors qu'il se dirigeait vers la grande salle pour le banquet du soir, Terrance aperçut Gwen près de l'entrée en train de terminer une discussion avec une autre Poufsouffle. Il s'approche au moment ou elle se sépare :

- Salut Gwen. dit-il.

- Salut Terrance. Je suis désolé, je viens d'apprendre pour votre.

- Oh… C'est comme ça. On dirait bien que je fais partie de la plus mauvaise équipe de quidditch de l'histoire de cette école. dit-il avec un faux sourire. Tu n'étais pas au stade ?

- Je…non je reviens juste de Ste Mangouste. J'ai obtenu une autorisation du professeure Pratt pour m'y rendre chaque dimanche.

- Oh ! Je ne savais pas qu'elle était encore là-bas.

- Oui, je suis désolé de ne pas avoir répondu à ta lettre, c'était vraiment très gentil de ta part et elle m'a fait plaisir à lire c'est juste que…j'ai été pris par la suite et…

Sa voix était fébrile, elle semblait sur le point de pleurer ce qui faisait beaucoup de peine à Terrance. Dans un élan instinctif il pose sa main sur son soutien-gorge :

- Je comprends, ne t'en veux pas pour ça. Le plus important c'est que tu peux aller la voir de temps en temps maintenant.

Elle le regarde avec des yeux humides et plein de tendresse puis passe un coup de manche de sa robe près de ses yeux.

- Et ta mère ? Comment va-t-elle ? Et ta sœur aussi ? dit-elle pour parler d'autre chose.

- Bien, très bien je te remercie. Ma sœur a hâte de rentrer l'année prochaine.

- J'imagine facilement ça. Lorsque mes frères partaient pour Poudlard s'était un vrai déchirement, jusqu'à ce que je puisse les accompagner. Tout cela me paraît si loin maintenant.

- Que font-ils à présent, tes frères ?

Terrance ne connaissait ses frères que par ce que lui avait raconté Gwen et il avait eu l'occasion de les croiser furtivement durant ses premières années à Poudlard. Dans ses souvenirs, les deux jumeaux étaient assez taciturnes et froids mais l'ainé était jovial et souriant.

- Eh bien Jonathan et Ralph ont réussi à trouver du travail dans un élevage de volatiles dans le sud du pays. Ils s'occupent beaucoup de diricos, de jobarbilles ou de focifères blessés ou victimes du braconnage. Ils ont l'air de s'y plaire mais ils aimeraient bien faire autre chose dans quelques années, peut-être depuis en Europe de l'Est pour travailler avec de vrais dragons.

- Génial !

- Oui, ça leur s'il vous plaît beaucoup. Ils sont très doux avec les animaux, ils ont toujours eu une vraie connexion avec eux. Et Léopold travaille toujours au ministère, au département de la justice magique.

Ils se dirigèrent vers la grande salle où la plupart des élèves s'installaient bruyamment. Comme chacun allait devoir se placer à sa table, Terrance tenta de bondir sur l'occasion pour inviter Gwen à boire un thé ensemble mais alors qu'il hésitait, une amie à Gwen l'incita à la rejoindre :

- Bon, on se voit plus tard ? dit-elle avec un sourire.

Terrance répondit avec un sourire poli avant qu'Adam, qui venait de se placer à ses côtés, ne pose son bras sur son épaule :

- Toi, tu vas la laisser filer et tu t'en mordras les doigts.

- Hein ? De quoi ? qu'est-ce-que tu racontes ? Arrêté de dire des stupidités et installons-nous, je meurs de faim.

Le Portrait d'Elise Blane

La fin du mois de février sonnait le début des épreuves anticipées de BUSE, il s'agissait de différentes options. Terrance entre dans la petite salle de classe d'étude des Runes qu'il connaît depuis sa troisième année. Cette classe se situe au détour d'un couloir en impasse dont cette salle était la seule que le couloir mérite. Trouver la classe était déjà la première évaluation de cette matière tant il n'était pas aisé de tomber dessus. Ni Emily ni Adam n'avaient pris cette option qu'ils considéraient comme trop ennuyante. Emily avait donc opté pour l'Histoire des arts magiques dispensée par le professeur Cornton et Adam pour la cartomancie dispensée par la professeure Fabioli. Ainsi, depuis sa troisième année, Terrance avait pris l'habitude de se placer à côté d'Herbert. Les deux garçons ne discutaient pas beaucoup mais pouvaient compter l'un sur l'autre dans leurs devoirs de Runes qui n'étaient pas toujours simples. La plupart du temps, cela consistait en la traduction de textes anciens qu'ils soient sur des pierres ou sur du papier. Herbert écrivait de sa main gauche, dans un style plutôt appliqué ce qui permettait à Terrance de pouvoir copier sur lui lorsqu'il était bloqué quelque part. Dans cette petite salle ronde éclairée par le dessus grâce à une grande vitre en coupole, il était facile de se faire remarquer en train de tricher. Ils n'étaient qu'une dizaine à suivre ces cours aussi travaillaient-ils souvent en groupe. La professeure Lopkins, une petite femme aux lunettes rondes et aux cheveux bruns aux pointes jaunes enseignait de manière légère et pragmatique, sentait lorsque les élèves commençaient à décrocher. Dans ces moments-là, elle octroyait une pause de cinq minutes minutes et en profitait pour faire jouer une harpe qui se situait dans le fond de la classe. Les cours d'étude des runes étaient des biens pour Terrance, il appréciait le travail en groupe. Ce jour-là, la professeure Lopkins s'adresse à eux en préparation des BUSE :

- Chers élèves, je sais que l'année est loin d'être terminée pour vous, cependant, nos cours d'études des runes touchent bientôt à leurs fins et vous aurez, d'ici deux semaines, à passer vos épreuves de BUSE anticipées pour vos options. Vous passerez ces examens dans la grande salle et en présence de membres du ministère. C'est eux qui décident de la teneur des épreuves cependant, je peux déjà vous dire, que vous aurez sûrement à traduire un texte d'une longueur évitant les deux rouleaux de parchemins.

Un murmure monté dans la salle, deux rouleaux de parchemins, c'était assez long.

- Ne vous inquiétez pas, reprend la professeure Lopkins, je suis certaine que chacun d'entre vous s'en sortira à merveille. Pour l'un de nos derniers entraînements, voici un texte que je vous demande de traduire. Vous avez jusqu'à la fin de l'heure.

Elle donna un léger coup de baguette et un tas de parchemins posés sur son bureau s'élèvent et se dispersent sur les tables des élèves.

Terrance et Herbert travaillèrent ensemble et avançaient plutôt bien. L'étude des runes est l'art de traduire mais aussi de comprendre le sens général des successions de runes. Une même rune peut avoir des traductions différentes en fonction de celle qui la précède et de celle qui la suit. En plus de cela, les runes pourraient différer d'une région de l'Europe à une autre. Ainsi, en France, la rune signifiant « pierre » était exactement la même que celle qui signifiait « eau » en Grande-Bretagne. Ici, les garçons identifièrent le texte comme provenant d'Europe de l'Est. Il parlait d'une sorte de potion permettant de ramener les morts à la vie. La professeure Lopkins les félicita sans pour autant leur donner raison :

- Ce n'est pas à proprement parler une potion. Regardez attentivement cette ligne. dit-elle en pointant de son doigt fin.

- Un…lac ? dit Herbert.

- Presque. Cela pourrait vouloir dire lac s'il n'y avait pas cette rune juste après. Voyez.

- Un puits ? C'est un risque pour Terrance.

- Tout à fait. La professeure se place près de son bureau pour que chacun l'entende. Le texte que nous étudions ici provient d'un livre écrit au XIIe siècle et compilant une série de runes retrouvées sur des sites magiques en Autriche-Hongrie. Ici, il s'agit de la première stipulation écrite connue faisant référence au légendaire puits de Lazarus. D'après le texte, quelles sont ses spécificités ? Oui, mademoiselle Merrygold ?

- Le texte nous dit que ce puits est capable de ramener des gens à la vie ?

- Absolument. Voyez, des lignes vingt à vingt-trois. Quoi d'autre ? Monsieur Colley ?

- Je crois que le texte parle, à la ligne trente-deux, d'une sorte de rituel en rapport avec la lumière de la lune. dit Rowan.

- Tout à fait. Ce rituel a été longtemps un débat chez les spécialistes car la traduction peut avoir plusieurs significations. La plus reconnue prône celle d'un rituel utilisant la lumière de la lune se reflétant sur le puits et permettant d'activer les propriétés magiques de l'eau et, d'après la légende, de ramener quelqu'un à la vie. Très bien, c'est du très bon travail.

- Madame ? demanda Suzanne.

- Oui ?

- Cette légende, est-elle vérifiée ?

La question brûlait toutes les lèvres aussi, un grand silence s'installa et tous les yeux furent rivés sur le professeur. sentant cette tension, elle explique :

- Cette légende n'a jamais été prouvée non. Il y a eu de nombreux écrits, des théories et, comme vous pouvez vous en doutez, énormément de recherches au cours des derniers siècles mais jamais personne n'a pu trouver ou prouver l'existence de ce puits. Certains sorciers ont affirmé l'avoir fabriqué eux-même mais…je peux vous assurer qu'ils n'ont jamais personne ramené du royaume des morts. Si ce genre de choses vous intéresse pour votre culture personnelle, je vous conseille un livre qui se trouve à la bibliothèque. Il se nomme Légendes et lieux mystiques de la magie. Tout un tas de légendes y sont expliquées, leurs origines, leurs évolutions et surtout la véracité ou non de leur existence. Bien, je vois que l'heure se termine, je vous libère. Bonne fin de journée.

Après ces derniers mots, tous les élèves se levèrent et quittèrent la salle pour se rendre dans la grande salle afin d'y déjeuner mais Terrance, lui, partit immédiatement à la bibliothèque pour chercher ce fameux livre. Si ce bouquin énumérait les légendes il y avait peut-être une chance pour qu'il parle du livre des ombres. Cependant, il eut la mauvaise surprise de s'apercevoir que le bibliothécaire, Monsieur Cave était parti manger et il n'allait pas s'amuser à chercher un livre qui pouvait très bien avoir déjà été emprunté. Il attendrait alors la fin de la journée. Le cours de défense contre les forces du mal passe très vite et Terrance réussit brillamment à maîtriser enfin le sortilège de stupéfixion. "Il était temps" se dit-il en sachant que c'était un sortilège souvent demandé lors des BUSE. En revanche, le cours d'Histoire de la magie fut un long et ennuyeux calvaire. Terrance hésite longuement à faire comme la plupart de ses camarades et s'endormir mais, se repentant à ce qu'il avait dit le professeure Mbola, il se concentra et fit un grand effort pour suivre le cours et noter tout ce qu'il fallait retenir de la guerre des baguettes en Hollande à la fin du XVIe siècle.

- Tu viens avec nous Terrance ? Avec Esteban, Peter et Dan vont assister à l'entraînement des Serpentards sur le terrain de quidditch. demanda Adam lorsqu'ils eurent quitté la salle de cours.

Terrance déclina l'invitation et chercha Emily qu'il trouva en train de discuter avec Mary près de l'entrée.

- Emilie ? Est-ce que tu peux venir avec moi pour…que nous faisions nos devoirs à la bibliothèque ? exigea-t-il.

- Oh, je n'ai pas très envie de faire mes devoirs maintenant Terrance et puis il ya …

Mais en voyant le regard de Terrance, Emily comprit vite fait qu'il ne s'agissait pas à proprement parler de devoirs.

- Oh ! Oui, c'est vrai…bien sûr je t'avais dit qu'on ferait ça ensemble ce soir. Désolé Mary, je dois y aller.

-Pas de problème. dit Mary en sentant bien que quelque chose se tramait.

Emily et Terrance s'installèrent à une table puis Terrance demanda le livre en question à Monsieur Cave. Ce-dernier n'eut pas de mal à le lui trouver : Légendes et lieux mystiques de la magie par Aldebert Frogg. Après quelques minutes à tourner les pages, Emily lance :

- Là ! Je l'ai trouvé !

"la légende du Livre des ombres", c'était le titre de la page.

"Le livre noir connu aussi sous le nom de l'interdictum libri et plus comenément du livre des ombres est une légende qui a traversé les âges. Réputé pour être un condensé des pratiques les plus noires de la magie, ce livre a fait l' objet de nombreux fantasmes. La première mention d'un tel ouvrage se réfère à l'auteur Atras Keffson en 1345 dans son ouvrage retraçant ses pérégrinations à travers l'Europe entre 1340 et 1344. Ce sorcier scandinave parle de sa rencontre avec le mage noir. Malkamoff en Autriche et de ses pratiques de magie occulte grâce notamment à un imposant manuscrit plein de magie ancienne Malkamoff est retrouvé mort, assassiné quelques années plus tard dans une grotte près des Alpes, en lettre. de sang, le mage noir a écrit : "Ils le chercheront tous". C'est de là que part la légende du livre des ombres. article du journal de Hanovre en 1433 relatant la découverte d'une famille entière de moldu retrouvée morte chez elle, les corps disposés en pentagone. Le principal suspect, Tobias Levoto, considéré comme à moitié fou, déclare être en possession d'un livre qui lui parle et qui lui demande de commettre des meurtres. Tobias se pend dans sa cellule le lendemain de son arrestation et personne ne retrouve de livre dans ses affaires. En 1789, le livre aurait fait l'objet d'un trafic de reliques à Paris pendant les événements de la Grande révolution française. Le livre aurait été volé dans l'hôtel particulier d'un certain Jean De Lamarton connu pour être un grand collectionneur. Jean De Lamarton n'a jamais voulu divulguer ce que contenait le coffre qui lui avait été volé mais, quelques années après sa mort, son jeune frère assurera que le livre des ombres en faisait partie. C'est la dernière apparition supposée du livre et depuis, bien des auteurs et historiens ont tenté d'élaborer des théories sur le livre. Mais c'est à Henriette Delmarre, célèbre historienne franco-belge, que l'on doit la théorie la plus solide. Pour elle, qui se targue de l'avoir une journée tenue en main et étudiée, le livre serait une traduction d'une grande compilation de "tout ce que la magie noire fait de plus horrible". Elle est certaine qu'une seule personne n'a pas pu être en possession de tout ce savoir et c'est pourquoi elle a opté pour la compilation. Elle raconte également qu'il se pourrait bien que la plupart des écrits soient traduits de hiéroglyphes présents dans l'une des chambres funéraires des célèbres pyramides d'Egypte. Ramsès II aurait en effet été largement entouré de sorciers pratiquant une magie ancienne et sombre. Lors de son règne, il fait faire sa chambre funéraire ainsi que celle de ses sorciers-serviteurs qui seront enfouis avec est fort probable qu'une personne ait eu accès à cette chambre funéraire ainsi qu'aux écrits s'y trouvant. De cette traduction, le livre aurait pu être écrit et diffusé avant d'atterrir en Europe puis de passer de mains en mains. Aujourd'hui, personne ne sait où se trouverait ce livre qui, à ce jour, n'a jamais été qu'une légende.".

Emily et Terrance échangèrent un regard sans rien dire. Terrance renvoie au livre d'Aldebert Frogg et demeura silencieux. L'ouvrage en question était un objet d'une grande valeur et à l'histoire riche et mystérieuse. Il en était à présent sûr et certain, il était en possession du livre des ombres.

-Terrance ? Est-ce que, d'après ce que tu as lu du livre, tu penses que c'est lui ?

Terrance acquiesça sans rien dire. Soudain, une voix venant de derrière eux les fit sursauter.

- Alors vous voilà ?

Ils se retournèrent avec des yeux grands ouverts pour apercevoir Mary accompagnée de Dan et Adam.

- Qu'est ce que…Je croyais que vous étiez au terrain de quidditch ? demanda Terrance.

- Nous y étions effectivement, commença Mary, mais il se trouve que nous commencions à discuter de vous deux et de vos récents comportements.

- Nos comportements ? répéta Adam en faisant mine de ne pas savoir.

- Ils le savent. dit alors Adam. Versez le livre.

- Tu leur à dit ? dit Terrance en fronçant les sourcils.

- J'y était obligé, il m'ont harcelé de questions et de toute façon ils comptaient venir vous surprendre ici. s'explique Adam.

- Ce n'est pas Adam qui est à blâmer Terrance, cela fait un moment qu'on se pose des questions à ton sujet. poursuivit Marie.

- Des questions ?

- Oui. Depuis cette année, tu es différent Terrance. Tu passes beaucoup de temps seul dans la salle commune, à l'écart des autres, tu est tendu, tu vagabonde dans le château en pleine nuit, tu te bats dans les couloirs du château ! Jamais le Terrance que je connais depuis des années n'aurait osé sortir sa baguette contre un autre élève.

- C'est…ça ne veut rien dire. dit-il en cherchant ses mots.

- Mais surtout, surtout, tu ne passes presque plus de temps avec tes amis. Tu t'isoles, tu fais cavalier seul.

Mary s'approche et changea de ton pour être plus empathique.

- C'était évident pour nous que tu nous cachions quelque chose. J'ai d'abord cru que cela avait un rapport avec ta famille ou je ne sais quoi. Et puis Dan et Peter ont vu à plusieurs reprises avec un énorme livre dans la salle commune, quelque chose qui leur paraissait étrange. Tu le caches lorsqu'ils te verront ultérieurement. Alors tout à l'heure, lorsqu'Emily a fait passer les devoirs devant le quidditch, j'ai su que vous manigançait quelque chose et j'ai confronté Adam.

Terrance ne savait pas vraiment quoi dire, il resta silencieux, fixant un instant la table devant lui. Sa tête était vide de pensée. Il réalise soudain le temps qu'il avait passé depuis le début de l'année sur ce livre et ce qui l'entourait. Comment il avait du mal à suivre le rythme des devoirs à cause de cela, combien de retard il avait pris sur ses révisions pour les BUSE. C'était comme si soudain, il sortait la tête d'un épais brouillard et qu'il émergeait d'une autre réalité. Mary avait raison, cette histoire l'avait changée. Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il été si pris par ce livre et ce club des ombres ? Jamais il n'avait été distrait ainsi auparavant. Cette enquête le dévorait de l'intérieur et le changeait, c'était certain.

- Je…Tu comme raison Mary. Je n'avais pas fait attention au temps que j'y passe depuis le début de l'année.

La tournée se déroule en tête vers Adam.

- Je suis désolé, tu m'avais prévenu que c'était une mauvaise chose de me plonger la dedans. Et je vous demande pardon à vous, c'est vrai que je vous ai mis de côté. Je…Je ne sais pas pourquoi, je pense que j'ai trouvé dans ce livre quelque chose qui…

Il ne termine pas sa phrase par peur de ce qu'il pouvait dire. Pouvait-il seulement avouer que la magie noire le fascinait, que ce club des ombres était peut-être le genre de club dont il aurait été membre si on lui avait proposé ? A présent, Terrance se sentait ridicule.

Mary pose une main sur son épaule, elle affiche un sourire agréable. Terrance vit en elle l'amie qu'elle avait toujours été ; forte, intelligente et surtout protectrice des gens qu'elle aime.

- Et moi personne ne s'inquiétait ? demanda Emily.

- Toi tu es habitué aux retenues et aux escapades nocturnes. dit Dan.

Un moment de silence passé puis, Terrance leva les yeux vers ses amis.

- Que fait-on maintenant ? Je ne crois pas que j'arriverai à m'enlever ça de la tête.

- Qui t'a parlé de laisser tomber ? rétorqua Marie. Cinq cerveaux valent mieux que deux.

C'est ainsi que Terrance et Emily passèrent l'heure qui suivit à expliquer tout ce qu'ils avaient pu extraire de cette histoire. Adam n'approuvait toujours pas le côté magie noire mais restait tout de même intrigué par cette histoire de club clandestin. Mary et Dan, en revanche, semblaient se passionner pour cette histoire et partager l'enthousiasme de leurs camarades.

- C'est fascinant ! disait Dan à chaque information.

A la fin des explications, chacun y allât de sa théorie jusqu'à ce que Mary eut dit l'idée la plus inventive :

- Eh si nous demandions à quelqu'un qui vit dans le château depuis des années ?

- Qui ça ? demande Emily.

- Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avons-nous pas pensé plus tôt ? lance Terrance. Les fantômes !

- Si quelqu'un sait ce qu'il s'est passé il ya trente ans, ça ne peut-être que les fantômes. dit Marie.

- J'en connais un qui parle facilement. dit Émilie.

Ils étaient tous les cinq au cinquième étage en train de scruter les couloirs et détours qui bordaient la salle commune des Gryffondors. Emily sortit de celle-ci :

- Non, il n'est pas là.

- Les amis, il va être l'heure de se rendre dans la grande salle pour le dîner. Je ferai remarquer à Adam.

- Nous poursuivrons demain, Terrance c'est ainsi, nous vous aidons à démêler cette affaire mais vous devez nous promettre de faire passer l'école et les cours avant. dit Marie.

- Tu comme raison. Après tout, nous sommes là et Nick-quasi-sans-tête ne vas pas quitter le château. dit-il raisonnablement.

- C'est Sir Nicholas jeune homme ! lança alors la voix du fantôme de Gryffondor en traversant un mur.

Il se tenait face à eux, lévitant, portant cette tenue de la noblesse des temps anciens et cette perruque affreuse.

- Ah ! Sir Nicholas, nous vous cherchions justement. dit Émilie.

- Miss Gatridge, encore en train de faire perdre des points à votre maison ?

- Bien sûr que non monsieur. En fait, nous avons besoin de vous pour un devoir du professeur Binns. Il nous a dit que vous étiez peut-être le seul à pouvoir nous aider ici.

Emily savait s'y prendre avec Sir Nicholas car cette flatterie cachant un mensonge le convainquit de changer d'attitude vis-à-vis d'eux.

- Ah vraiment ? Eh bien dans ce cas. Dites moi tout. dit-il en s'abaissant presque à leur hauteur.

Terrance a sorti la peinture du cercle des ombres et la lui présenta :

- Ce sont des élèves qui ont étudié ici il y a très exactement trente ans. Les reconnaissances ?

Le fantôme s'approche pour regarder en détail, il plissa ses yeux transparents.

- Oh, vous savez je n'ai jamais eu une grande mémoire des visages et si cela date d'il ya trente ans…

- Reconnaissez-vous au moins ceux qui présagent la tenue de Gryffondor ?

- Mmmm…difficile à dire. Non…je ne reconnais personne. Ho, cette jeune fille ressemble beaucoup à ma tante. Cependant, celle-ci est morte il ya plusieurs siècles.

Terrance fut déçu, tout comme les autres d'ailleurs. Mais soudain, Nick pointe quelque chose sur la peinture.

- Les élèves ne me disent rien mais ce portrait là-bas, derrière l'épaule du jeune homme, je le reconnaissance. C'est le portrait d'Elise Blane, une très bonne amie à moi. Nous discutions souvent fut un temps, cela me désole que çe ne soit plus le cas, peut-être devrait-je aller la voir un de ces jours.

- Elise Blane vous dites ? Elle est apparentée à Balfour Blane ? demanda Dan.

- Bien évidemment c'est sa sœur ! Une sorcière d'exception, c'est bien dommage que l'histoire n'ait retenue que son frère, elle était pourtant aussi douée que lui.

- Pardon mais qui est Balfour Blane ? demanda Adam.

- Voyons jeune homme, Balfour ! Balfour enfin ! lancement théâtralement Sir Nicholas.

- Il a fondé la commission des sortilèges expérimentaux. C'était une carte chocogrenouille assez rare. dit Dan devant l'étonnement de ses compagnons.

- Tout à fait, il a longtemps travaillé pour le ministère de la magie. Un homme remarquable quoiqu'un peu imbu de sa personne si vous voulez mon avis. Je l'ai connu ici, j'étais déjà mort bien entendu. C'était un élève brillant et j'ai suivi son ascension jusqu'au plus hauts postes de l'Etat avec admiration.

- Et, le portrait de sa sœur, savez-vous où il se trouve aujourd'hui ? demanda Mary.

- Il fut un temps dans le grand escalier mais plus maintenant. Il me semble qu'il est quelque part dans les cachots, près de l'entrée de la salle commune de Serpentard.

- Parfait, merci beaucoup Sir Nicholas. dit Terrance en rangeant la peinture.

- Hein ? Déjà ? Bon eh bien, si vous avez encore besoin de moi, n'hésitez pas. lancement-t-il mais les élèves partaient déjà.

Dans les jours qui suivent, la bande chercha le portrait d'Elise Blane sans succès. Il n'y avait rien d'intéressant près de la salle commune de Serpentard ni dans les cachots de manière générale. C'était un coup dur pour Terrance sentant qu'il se rapprochait du but, Elise Blane était la clé de l'énigme du cercle des ombres, il fallait à tout prix mettre la main sur son portrait. Un soir, alors qu'il était encore en train de chercher dans les cachots le portrait de la sœur de Balfour Blane, Terrance croisa Rowan qui marchait d'un pas pressé, l'air concentré. Derrière lui, trois livres volaient en le suivant.

-Terrance ? Que fais-tu là ? exigea-t-il.

- Je…rien de spécial, je marche. dit-il sans convaincre.

- Bien sûr. Écoute je me fiche de ce que tu trafic ici tant que tu n'attire pas d'ennuis. Alors s'il vous plaît, ne fait rien de stupide.

- De la stupidité ?

- Oui, comme par exemple te battre en duel ou faire bouger de statues. dit Rowan avec un sourire froid.

Terrance laissa passer Rowan jusqu'à ce qu'il se décide à tenter sa chance :

- Je recherche un portrait. Une sorcière et on m'a dit qu'elle était dans les cachots.

Rowan s'arrête puis se tourne vers Terrance avec une expression interrogative.

- Qui ça ?

- Elise Blane. dit Terrance.

- Mmmm. Pourquoi la cherche-tu ?

Terrance ne pouvait pas lui dire la vérité. Cependant, il n'était pas nécessaire non plus de mentionner, simplement de bien choisir les informations.

- Je dois lui poser des questions, notamment sur ses liens avec Poudlard. C'est pour un projet personnel.

Rowan ne savait pas s'il devait le croire mais il ratait rarement l'occasion de rendre service surtout lorsqu'il pouvait en tirer profit.

- Je sais où est son portrait. Il n'est plus dans les cachots. dit-il.

- Et, tu pourrais me l'indiquer ?

- Je pourrais oui. mais qu'est ce que j'y gagne ?

- La bonne conscience d'aider un ami ? dit Terrance en sachant pertinemment que cela ne suffirait pas pour Rowan.

- Je te propose un marché. Je dois terminer certains devoirs mais j'ai aussi des responsabilités en tant que Préfet. Des responsabilités qui peuvent me prendre un certain temps. Si tu m'aides pour mon devoir d'astronomie je te dirai où est Elise Blane.

- Le devoir d'astronomie ? Celui que l'on doit rendre lundi ? demanda Terrance d'un ton affolé.

Rowan acquiesça, le devoir en question Terrance avait fait le sien et c'était un sacré morceau que la professeure Pratt leur avait donné à faire. Il avait passé deux bonnes heures dessus et chaque élève avait un exercice personnalisé, de ce fait il ne suffisait pas de reproduire son travail. Terrance hésite un instant mais devant l'inéluctabilité de cette solution, il fut obligé d'accepter.

- Très bien, alors rendez-vous ce soir dans la tour d'astronomie. dit Rowan avec un sourire satisfait.

Après le dîner, Terrance monta directement dans la tour d'astronomie après avoir prévenu Adam de ne pas l'attendre avant une heure tardive. S'il se faisait prendre il pourrait toujours prouver qu'il ne faisait que ses devoirs et espérer éviter une punition. La tour était vide, la nuit installée et Terrance s'approchait d'un télescope. Il n'y avait pas trop de nuage ce qui permettait de bien voir le ciel et les étoiles, une bonne chose. Il reste un moment à contempler les ombres oscillantes des contours des montagnes, la lune en demi-croissant et les lanternes de Pré-au-lard qui se reflétaient sur le lac noir. Comme Rowan n'arrivait pas, il commença à régler le télescope. Le devoir consistait à reproduire une constellation à partir de trois étoiles que la professeure avait donnée à chaque élève. Ce n'était pas tellement difficile que longtemps car il fallait, à l'aide d'un astrolab, calculer et mettre à l'échelle d'une feuille des étoiles par rapport au positionnement de la constellation. Terrance avait fait ce devoir quelques jours avant, grâce aux conseils de ses amis, il avait repris en main son année et même commencé ses révisions pour les BUSE. Terrance entendit du bruit dans l'escalier et vit apparaître Rowan portant son sac et son télescope.

- Ah ! Enfin. Tu n'en auras pas besoin, il ya ce qu'il faut ici. dit Terrance en pointant le télescope. Alors ? Quelles sont tes étoiles de base ?

- Tiens, les voix. répondit Rowan en lui donnant un morceau de parchemin.

Terrance comprit vite et se mit au travail sans rien demander de plus. Il couche le parchemin sur la table près du télescope puis place l'un des nombreux petits astrolabs à disposition. Comme c'était la nuit, il fallait se servir de la position de la lune pour effectuer les calculs adéquats. Il a commencé à faire effectuer à ses yeux des allers retours entre le télescope, l'astrolabe et le parchemin, en notant régulièrement les points. Pendant ce temps Rowan s'était assis à une autre table et avait commencé à écrire de son côté, certainement pour un autre devoir. Il se passa près d'une heure ainsi, jusqu'à ce que Rowan ne range ses affaires et ne s'approche de Terrance pour l'observateur travailler.

- Tu peux rentrer dans ta salle commune tu sais, je te donnerai ça demain à notre premier cours.

- Oui mais non, ça ira.

Rowan s'approcha de la rambarde et regarda en bas. Puis il dit :

- Quelles sont ces "recherches personnelles" que tu fais Terrance ? Qu'est-ce que tu dois demander de si important à Eline Blane ?

Terrance serra les dents, le voilà piégé, impossible de s'échapper de cet interrogatoire-ci.

- Ce n'est pas si important. dit-il, l'œil toujours rivé sur le bout du télescope en direction des étoiles.

- Moi je pense que ce doit être assez important pour que tu acceptes de faire ce devoir extrêmement long et pénible à ma place. Et à mentir en prétextant l'inverse.

Terrance se sent piégé. Heureusement, il savait quoi faire lorsqu'il était piégé. Il se dégagea de l'appareil spatial et, tout en prenant sa plume répondu :

- J'aime rendre service vois-tu, c'est…une vocation pour moi.

Son air était tout naturel sauf et Rowan en saisissait l'ironie.

- C'est ce qui énerve certaines personnes chez toi. Ta capacité à être "meilleur". Non-seulement en cours mais aussi en tant que personne.

- Qu'est-ce que c'est, une thérapie que tu me fais là ? demanda Terrance en rapportant les points que lui indiquait l'astrolabe.

- C'est ce qui l'agacé n'est-ce pas ? Robert lorsqu'il t'a provoqué en duel.

Cette fois-ci, Terrance a la tête vers Rowan. L'interrogatoire commençait à l'agacer.

- Robert est agacé par beaucoup de choses ces temps-ci. dit-il.

- Oui, c'est vrai. On a beaucoup parlé de la beuglante qu'il avait reçu de son père. Depuis il est plus discret et moins provocateur. Peut-être que c'était un mal pour un bien après tout.

- ça ne peut jamais être bien de se faire humilier de la sorte. dit Terrance en se concentrant sur le télescope.

- Et revoilà notre chevalier blanc ! Tu es extraordinaire Terrance, tu pourrais trouver des circonstances atténuantes à un troll des montagnes.

- Que veux-tu que je te dise, je suis comme je suis. dit Terrance en terminant de placer les derniers points sur le parchemin.

Puis, il se leva et tendit son travail à Rowan.

- Ta constellation est le chien Rowan.

- Mmm…intéressant. un animal loyal et fidèle. Robert à eu le bélier de ce que j'ai entendu, un animal à la tête dure, borné. Quel était le tien ?

Terrance a hésité à le lui dire, puis il a réfléchi et a commencé à se comprendre où voulait en venir Rowan. Il insinuait que la professeure Pratt avait donné des constellations qui correspondaient au caractère de chaque élève.

- Le chasseur. répondit-il.

- Ah… Le pisteur. Intéressant. dit Rowan en rangeant le parchemin dans son sac avant de le mettre sur ses épaules.

- Tu as entendu des choses Rowan ? Moi, ça me concerne ? demanda Terrance.

Rowan conserve son air mystérieux et taquin. Il se dirigea vers les escaliers :

- Pourquoi devrais-je ?

Terrance déambula dans les couloirs en faisant bien attention de rester le plus discret possible. Il croisa un fantôme près du grand escalier avant d'entendre le bruit près du couloir menant à la bibliothèque. Curieux, il avance à tâtons. Deux personnes discutaient entre-elles, il s'approchait en silence puis passa une tête au croisement du couloir. Le professeur Higgs discutait avec Monsieur Cave devant la bibliothèque fermée et le ton semblait monter entre les deux hommes :

- Monsieur Higgs, je suis fatigué de ce petit jeu. C'est la troisième fois que vous me demandez cela.

- J'ai besoin de me rendre dans la réserve pour effectuer mes recherches. lance le professeur Higgs.

- Faîtes cela le jour, comme tout le monde non d'un chien ! Je ne suis pas supposé ouvrir la réserve de nuit.

- Je vous ai déjà expliqué que je n'ai pas le temps le jour. C'est pour cela que je dois le faire de nuit bon sang !

- Je ne suis plus disposé à faire comme bon vous semble. Si vous insistez, je serai contraint d'en parler au directeur. dit Monsieur Cave.

Le professeur Higgs fit passer sur son visage une expression sévère que Terrance n'avait jamais vu en cinq années de cours avec lui, comme s'il était sur le point de frapper le bibliothécaire.

- Si jamais vous dites un mot au directeur de cela, ou même à qui que ce soit…je pourrais révéler certaines choses sur vous. Je pourrais parler de vos petites affaires dans l'allée des embrumes chaque premier dimanche de chaque mois. N'est-ce pas là-bas que vous passez vos soirées à parier sur des combats d'animaux magiques ?

- C…comment savez-vous…

- Oh je sais bien des choses Monsieur Cave, bien des choses sur beaucoup de gens et notamment sur les gens tels que vous.

Il laissa un moment de tension, Terrance fut tétanisé par cette scène, jamais il n'avait vu son professeur ainsi, lui qui était toujours aimable et décontracté. Il reprend :

- J'ai besoin de me rendre dans la réserve de temps à autre. Je fais des recherches, des recherches que j'aimerai garder secrètes alors si vous osez ne serait-ce que parler de ça à quelqu'un…J'annihilerez votre réputation et vous ferez renvoyer. C'est bien clair ?

- C'est…c'est très clair. rétorqua Monsieur Cave gêné.

- Bon chanté. Ce n'est pas trop tôt. Maintenant, donnez-moi ces clés.

Monsieur Cave lui donna un trousseau et quitta l'endroit le visage livide.

Terrance, voyant que le bibliothécaire venait dans sa direction, reparti dans l'autre sens. Arrivant sans encombre dans la salle commune, il fut surpris d'y retrouver Adam, Mary et Dan qui pensaient l'attendre près du feu.

- Alors ? dit Mary en se levant.

Terrance pose son sac.

- Je sais où elle est.

La tour des professeurs portait ce nom à cause d'une partie de la tour qui leur était complètement dédiée. Sur trois étages, se trouvent les chambres personnelles de certains professeurs, l'infirmerie et la salle de bain des préfets. Au dernier étage, juste au-dessus de l'infirmerie, un long couloir menait à la tour de l'horloge. Là, quelques cadres abritaient des peintures diverses et variées dont le portrait d'une femme à la peau pâle, au visage émacié et portant un foulard jaune dans les cheveux. Son expression ne dégageait pas grand-chose si ce n'était de l'ennui. Derrière elle, rien qu'un simple fond noir. En bas à droite, une signature "Elise Blane". Terrance, Emily, Mary, Dan et Adam s'approchent lentement. Ils étaient seuls, bien éclairés par la grande fenêtre au fond de ce couloir qui permettait de voir le mécanisme géant de l'horloge depuis l'extérieur.

- C'est un autoportrait ? exigea Terrance à la jeune femme.

Celle-ci ne semble pas comprendre que l'on s'adressait à elle avant de voir le visage des autres étudiants tournés vers elle.

- C'est à moi que vous vous adressez à jeune homme ? demanda-t-elle d'une voix douce.

- Vous êtes Élise Blane ? exigea-t-il.

- C'est bien moi. Elise Susie Blane, inventrice de la potion d'aveuglement, des sortilèges de mutage et de transfert.

- Je croyais que c'était Balfour, votre frère qui avait inventé le sortilège de transfert ? demanda Dan.

- C'est ce qu'il a prétendu en effet. Mais vous savez mon enfant, sans moi il n'aurait pas inventé le quart de la moitié de ses découvertes.

- Nous sommes en cinquième année et…nous avons des questions à vous poser. êtes-vous disposé à répondre ?

- Disposée ? Je n'ai pas grand choisi d'autre à faire de toute façon. Que puis-je pour vous ?

Terrance sortit de la poche intérieure de sa robe de sorcier la peinture pliée en quatre qu'il présenta au portrait.

- Que pouvez-vous nous dire sur ça ? exigea-t-il.

Elise Blane semble considérer la peinture de manière très furtive avant d'afficher une expression suspecte.

- Que savez-vous de ce sujet-là ? demanda-t-elle.

C'est Emily qui prend la parole cette fois-ci :

- Nous savons qu'il s'agit du cercle des ombres et qu'il a existé ici, à Poudlard, il y a trente ans. Et nous savons aussi qu'un élève a disparu cette même année. Nous avons besoin de réponses.

Elise Blane demeura silencieuse un instant. Elle semblait considérer le groupe d'élèves qui lui faisait face, comme si elles jaugeaient à savoir s'ils étaient assez dignes de recevoir de telles réponses. Mais après tout, ils avaient déjà amassé plusieurs indices, peut-être était-il judicieux de leur donner des réponses.

- Ils ont trouvé ce nom à partir du manuscrit. Dit-elle.

- Le livre des ombres. murmura Terrance.

- Oui…un livre rempli de magie noire. Affirma Elise avant de se redresser de nouveau. J'ai longtemps été placé dans le grand escalier. C'était plaisant mais apparemment quelqu'un n'a pas dû me trouver assez joviale pour y rester car j'ai été déplacé dans un couloir des cachots près de la salle commune des Serpentards. Et puis, on m'a finalement installé dans cette salle. Une salle petite, exigüe et sans beaucoup de lumière. Un professeur avait décidé d'en faire une sorte de salle des clubs. Pendant quelques années il y avait régulièrement des réunions, des cocktails, des mini-conférences même. C'était sympathique, il y avait un peu de vie. Et puis une année, il n'y a plus rien eu, la salle est conservée sans vie. Les meubles ont pris la poussière, les rats se sont installés à leur aise, c'était l'ennui total. Jusqu'au jour où ces jeunes gens y sont entrés. Ils avaient besoin d'un lieu calme et discret pour leurs…réunions secrètes. Ils se réunissaient à des jours différents, chaque semaine après l'heure du coucher du soleil. Ce livre…c'était leur bijoux. Chaque fois, ils lisaient des extraits, discutaient des sortilèges, des potions, de leurs applications, ils nourrissaient de vrais débats sur la magie noire. Progressivement, ils ont aménagé la salle à leur convenance. Les uns répartirent des drapeaux qu'ils mettaient au mur, d'autres des liqueurs qu'ils plaçaient dans les armoires. Pour Noël, ils avaient placé un sapin et chacun y accrocha une de ses chaussettes. C'était un bon esprit malgré la noirceur de ce qu'ils apprenaient.

- Est-ce qu'ils…s'exerçaient entre eux ? demanda Mary.

- Jamaïs. C'était purement théorique. Une fois ils ont tenté de concocter une potion du livre ensemble, mais d'après leurs expressions ils n'en furent pas satisfaits. Ils n'étaient que quatre au début, mais rapidement ils sont montés jusqu'à une dizaine de membres. Je me souviens du jour où ils ont fait faire cette peinture. Ils étaient si jeunes, si enthousiastes, si passionnés.

- Et que s'est-il passé ? Le jour où un élève a disparu ? demanda Terrance.

- Ce jour-là, la fille, celle qui est assise tout devant sur votre peinture, Ulciera, elle a réuni tout le monde. Il y avait eu un accident qui disait-elle. Un élève avait disparu et ils devaient vite faire disparaître toutes les preuves de l'existence de ce cercle des ombres. Ils ont fait brûler dans la cheminée tout ce qui pouvait l'être, livres, rouleaux de parchemins, même les liqueurs y sont passés. Et puis, juste avant de quitter la salle et de ne jamais y revenir, ils l'ont fait.

- Quoi donc ? Qu'ont-ils fait ? demanda Emily.

- Un serment inviolable. Ils se sont juré de ne plus jamais parler du cercle des ombres à qui que ce soit.

Cette dernière phrase glaça le sang de chacun. Un serment inviolable était une chose affreuse et radicale. Ils devaient vraiment avoir peur d'être découverts pour en arriver jusque-là se dit Terrance.

- Euh…qu'est-ce-que c'est un serment inviolable ? demanda alors Adam.

- Un serment que tu ne peux pas trahir, sinon tu meurs. lui répondit Terrance.

- Qu'est-il advenu du livre après cela ? demanda Dan.

- Ulciera a juré du cacher. Je crois bien que c'est la dernière personne à l'avoir eu entre les mains. dit Élise Blane.

Terrance se mit à réfléchir, les choses commencèrent à avoir un sens logique. Il fallait qu'il explique aux autres car une théorie amusante venait d'apparaître dans son esprit, cette théorie bientôt fut confirmée par les derniers morts d'Elise Blane :

- Faites attention aux enfants, vous n'êtes pas les seuls à chercher ce livre.

- Comment ? s'étonna Emily.

- Quelqu'un est venu me poser le même genre de question, en début d'année.

- Qui ça ? questionna Terrance les yeux écarquillés.

- Je ne sais pas, je n'ai pas vu son visage. C'était un homme, plutôt grand. Il voulait savoir si je savais où était le livre.

- Qu'avez-vous répondu ?

- Je n'ai rien dit de plus ou de moins qu'à vous. Comme je vous dit les enfants, faites attention. D'après ce que je peux imaginer, les gens qui seraient susceptibles de vouloir ce livre sont prêts à tout pour y parvenir, même les choses les plus horribles.

Rendez-vous à la tête de sanglier

La petite bande s'était installée dans la cour de l'horloge, près de la fontaine qui trônait au centre. Il faisait bon, les jours s'allongeaient et le ciel était un peu plus clément malgré l'humidité. Après avoir encaissé les révélations d'Elise Blane, il fallait essayer de comprendre et d'analyser la situation. Emily était plutôt excitée par cette histoire tout comme Mary et à la grande différence d'Adam qui sentait que les choses devenaient trop dangereuses.

- Arrête un peu Adam, quelqu'un d'autre est au courant pour le cercle des ombres et pour le livre, ça ne nous met pas plus en danger que n'importe quel autre élève de l'école. lancement Emily devant son manque d'enthousiasme.

- Excuse moi de trouver désinvolte que quelqu'un dans cette école soit à la recherche d'un livre de magie noire. Et qu'un homme relié à ce livre soit mort à Pré-au-lard cette année. As-tu entendu Elise Blane ? Ces gens-là sont capables de tout pour arriver à leurs fins. lui répondit Adam.

- Adam une raison. Nous devons redoubler de vigilance. Si quelqu'un sait que nous sommes en possession du livre, nous serons en danger. dit Dan.

- la question est de savoir qui à Poudlard pourrait être capable de tuer pour trouver ce livre ? Exigez Marie.

- Attendez, j'ai l'impression qu'on va un peu vite, qui nous dit que le meurtre de Jarvis Acthon est lié au livre ? fit remarquer Emily.

- Si, c'est lié. dit Terrance sur une tonne froide. L'homme qui a attiré Elise Blane à l'information qu'Ulciera Acthon est la dernière personne à avoir eu le livre entre les mains, elle avait promis de le cacher. C'est pour cela qu'il a menacé son frère, Jarvis.

Les élèves se regardèrent un instant.

- Il faut en parler à un professeur, dénoncer cela. dit Dan.

- Certainement pas, tant que nous n'avons pas la certitude de qui est cette personne nous ne pouvons pas nous risquer à en parler à qui que ce soit. Imaginez que nous divulguons tout au coupable, nous serons découverts comme des idiots. dit Terrance.

- Quand tu dis "avoir la certitude", c'est que tu as une idée de qui pourrait être le meurtrier ? demanda Mary.

- Je crois bien. dit Terrance avant de continuer devant l'attente de ses camarades. La nuit où Emily et moi nous sommes introduits dans la réserve nous avons croisé le professeur Higgs, te souviens-tu ?

Emily hocha la tête en signe de confirmation.

- Il était en train de chercher un livre, de manière nerveuse.

- C'est vrai. Tu crois qu'il cherchait le livre ?

- Si je devais ce livre et que le seul indice que j'avais soit le fait qu'il soit dans Poudlard, le premier lieu que je fouillerai serait forcément la réserve. Un livre de magie noire ne pourrai être que là. Et ce n'est pas tout, le professeur Higgs se rend souvent dans la réserve la nuit. J'ai surpris une conversation avec Monsieur Cave où il le menaçait clairement si celui-ci dénonçait ses recherches nocturnes à qui que ce soit.

- Il l'a menacé ? s'étonna Adam.

- Oui, et, clairement, c'est la première fois de ma vie que je découvre le professeur Higgs dans cet état. On aurait dit une autre personne, un homme froid et haineux. dit Terrance.

- J'ai du mal à voir le professeur Higgs tuer quelqu'un de sang froid. dit Émilie.

- On ne sait pas comment sont vraiment les gens tu sais. lui dit Mary.

- Alors que fait-on ? ça ne constitue ni une preuve ni un délit flagrant. dit Adam.

- Il faut que nous entrions en contact avec Ulciera Acthon, c'est notre seul moyen de dénoncer Monsieur Higgs.

- Mais commentaire ? Même le ministère ne parvient pas à mettre la main sur elle. dit Dan.

- Qu'est-ce que tu veux dire par-là ? demanda Terrance.

- C'était dans la gazette hier. Les aurors la cherchent, c'est la seule suspecte dans le meurtre de son frère. Et ça fait des semaines qu'ils ne la trouvent pas, d'où leur appel à témoin.

- Nous allons lui écrire. Nous allons expliquer la situation et faire en sorte qu'elle nous accorde sa confiance. dit Terrance.

- Prends ma chouette, elle est très douée pour retrouver les gens. dit Marie.

- Certes mais ça pourrait quand même prendre des semaines voire des mois sans adresse. objet Adam.

- Nous n'avons pas le choix, on doit essayer. dit Terrance.

C'est Terrance lui-même qui se chargea d'écrire la lettre. Il prend son temps pour choisir ses mots, rédiger proprement et prendre un ton empathique et convaincant. Mary la confia à sa chouette qui s'envola de la volière à la recherche de "Ulciera Acthon, fugitive britannique". A présent, le mystère du cercle des ombres prenait un tournant. Il ne s'agissait plus de percer un mystère d'étudiants mais de mettre la main sur un meurtrier et qui plus est, présent à Poudlard.

La chouette de Mary ne reviendrai pas de si tôt et peut-être avec la même lettre que Terrance avait écrite. Pendant ce temps, il fallait prétendre ne rien savoir, n'avoir rien découvert et suivre le cours le plus normalement possible. Chaque jour, au petit-déjeuner, Terrance et les autres regardaient avec attention le plafond de la grande salle où les hiboux et chouettes volaient pour déposer le courrier spécifique aux élèves. Mais le plus difficile était de suivre les cours du professeur Higgs le plus naturellement possible sans penser au fait qu'il était un meurtrier et un mentor. D'autant plus que le professeur Higgs était toujours avenant et souriant. Un jour, après un cours où Terrance avait brillamment réussi à transformer son chat en pupitre, le professeur Higgs l'interpella à la sortie du cour :

- Monsieur Milow ? Venez par ici s'il-vous-plaît dit-il avec sa voix mielleuse.

Comme Emily s'attarda près de l'entrée de la salle, le professeur lui lance :

- Merci mademoiselle Gatridge, je pense que Terrance saura retrouver la sortie. Dit-il avec un sourire bienveillant.

Tous les élèves avaient quitté la salle à présent, la porte qui donnait sur le couloir où des élèves passaient et repassaient était restée ouverte. Terrance se sent mal à l'aise, il sua des mains ayant peur que le professeur ne lui ordonne de vider son sac en sachant ce qu'il cachait. Mais c'était impossible, il ne pouvait pas savoir. Le professeur posa sa plume et tourna son regard vers Terrance :

- Encore une belle démonstration aujourd'hui monsieur Milow.

- Merci professeur. répondez Terrance tandis que Ramsès venait s'entrelacer dans ses jambes.

- Je suis très satisfait des progrès que vous avez réalisés cette année encore, la métamorphose n'aura peut-être bientôt plus de secret pour vous.

Le professeur Higgs se rapproche et s'assit à demi sur son bureau, le buste tourné vers Terrance.

- Dites-moi, quels sont vos projets pour l'année prochaine ?

Terrance semble perplexe, le professeur Higgs était sincère mais il lui était impossible de ne pas penser à Jarvis, mort de sa main.

- Je…je…eh bien je voudrais simplement poursuivre le plus de matière possible. répondit Terrance.

- Alors vous continuez ? C'est très bien. J'ai malheureusement connu des élèves doués qui ne purent pas poursuivre après leur cinquième année, des gens talentueux pourtant…C'est bien triste. dit-il en regardant le sol.

A cet instant, Terrance se demanda s'il ne faisait pas référence au cercle des ombres. Soudain, une silhouette apparuet dans l'encadrement de la porte, c'était le bibliothécaire.

- Oui ? Monsieur Cave ?

- Désolé de vous interrompre monsieur mais… il faudrait que vous me rendiez les clés. dit-il tout penaud.

- Les clés ? Quelles clés ? demanda le professeur Higgs.

Terrance se sentit mal, lui savait que le professeur faisait semblant de ne pas comprendre.

- Les clés que vous m'avez empruntées hier monsieur. dit le bibliothécaire.

Le professeur Higgs a marqué un temps en affichant un visage d'incompréhension totale.

- Je suis désolé monsieur Cave, vous devez faire erreur, je ne vous ai jamais emprunté de clé.

Il y a eu un instant de blanc, les deux hommes s'obsservèrent et pour Terrance, cet instant dura une éternité. Le bibliothécaire brisa enfin le silence :

- Je…euh…excusez-moi professeur. J'ai dû confondre.

Et puis il s'en allât. Le professeur Higgs posa son regard sur Terrance en levant les sourcils dans une expression enjouée :

- Je crois que notre bibliothécaire perd la tête ! Bien, je suis heureux que vous poursuiviez votre cursus scolaire Terrance. Continuez de réviser, restez appliqué et tout se passera pour le mieux. dit-il en le raccompagnant vers la sortie.

- Oui, merci. dit simplement Terrance.

Il allait rejoindre Emily qui l'attendait dans le couloir lorsqu'il posa sa main sur son épaule, leurs salutations se croisèrent.

- Monsieur Milow ? Yat-il quelque chose dont vous voudriez me parler ?

Son visage affichait un air sérieux, sobre et plein d'empathie. Comment Terrance devait-il le prendre ? était-ce un test ? S'avait-il finalement ? Terrance, le souffle court, les yeux empreint d'inquiétude se ressaisit :

- Non monsieur, il n'y a rien.

Les semaines passèrent au château et la chouette de Mary ne revenait toujours pas. Pendant ce temps, les BUSE approchaient et toutes les cinquièmes années étaient sur les dents. On pouvait sentir cette tension dans les salles de cours où dans la bibliothèque. Rowan paraissait toujours manquer de sommeil, on disait qu'il passait une partie de ses nuits dans sa salle commune à potasser ses cours. Robert McDomay et Nancy Olney s'étaient séparés ce qui avait occupé toutes les mères de Poudlard pendant quelques jours. Terrance était satisfait de ses révisions et se sentait moins stressé même s'il savait pertinemment que le stress serait à un moment ou à un autre. Cette bonne gestion de ses révisions lui était également permise par Jane, la capitaine de l'équipe de Serdaigle de quidditch. Elle avait annulé presque la moitié des entraînements et semblait retarder son jeu favori devant le manque de résultat. Terrance a reçu une lettre de son oncle et sa tante qui lui souhaitait bon courage pour ses examens, eux partaient pour l'Amérique pendant un mois entier. Il les enviait beaucoup et, parfois, il regardait par une fenêtre et s'imaginait depuis très loin.

Un jour, en fin de journée, Terrance faisait une partie d'échec sorciers avec Adam lorsque Mary et Dan revenaient de leur dernier cours de la journée :

- Vous êtes en train de jouer alors qu'on a des devoirs en pagaille pour la semaine prochaine ? lancement-t-elle avec humour.

- On est en avance. répondit Adam en s'étirant de tout son long.

- Et les révisions ?

- Un jour et imprenable ! dit-il avec un grand sourire.

- Et vous allez jouer toute la soirée ? demanda Mary.

- Aussi longtemps qu'il le faudra. dit Adam sur une tonne de défi.

- Échec. dit alors Terrance au moment ou sa tour blanche venait fracasser un fou noir.

Adam se redressa sur son siège et quitta son air décontracté pour comprendre la manœuvre de son adversaire. Terrance croisa le regard de Mary qui semblait accusateur.

-Quoi ? C'est la vérité, nous sommes à jour.

- Pour Mary on n'est jamais vraiment à jour. lancement Dan avant de comprendre qu'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas.

- Toi va faire ton devoir de potion au lieu de dire des bêtises.

- Oui chef ! lance-t-il avec un sourire.

- Toujours pas de…lettre ? demanda Terrance.

- Non, ni lettre ni chouette. Mais j'ai bon espoir, patience. répond-elle.

Terrance était patient mais il commençait à avoir peur. Le professeur Higgs l'avait peut-être déjà découvert et si ce n'était pas le cas il pourrait encore être dangereux envers d'autres personnes qui se mettraient en travers de son chemin.

Plus tard dans la fin d'après-midi, Terrance et Adam jouaient encore dans une salle commune de Serdaigle quasiment vide. La plupart des élèves profitaient du soleil au dehors qui allongeait les ombres et faisait de nouveau fleurir les arbres. Mary remontait de son dortoir avec son sac. Elle avait délaissé sa robe contre un pull épais de couleur bleu et gris et ses cheuveux châtains étaient enmêlés dans une queue de cheval bien serrée.

- Les garçons j'ai besoin d'aide. dit-elle en passant.

- Pas libre. rétorqua immédiatement Adam.

- Allez !

- Non je suis sérieux, je dois aller à Pré-au-lard acheter de nouveaux ingrédients pour les potions. dit Adam.

- Bon, vous n'avez pas besoin d'être deux pour faire ça ?

Terrance fixe discrètement Adam comme pour le fournisseur de répondre qui si, mais ce dernier semble être désolé par avance.

- Non, je peux le faire seul.

Mary, voyant la mine déconfite de Terrance lui tapa sur l'épaule :

- Hé ho ! Je te vois. Je ne te demande jamais rien, tu peux bien m'aider non ?

- C'est pour quoi ? exigea-t-il en se tournant vers elle.

- Pour le tutorat, je suis seule ce soir et je ne peux pas aider tous les élèves seules. Il faut quelqu'un d'autre avec moi.

Terrance semble réfléchir, il essaie de trouver une parade mais rien ne lui vint en tête aussi il se résigna à accepter de l'aider. Il prend son sac et accompagne Mary dans les couloirs du château.

- On ne va pas dans la grande salle ? demanda Terrance en voyant qu'elle l'emmenait vers les serres de botanique.

- Non, le professeur Mbola a aménagé une salle derrière une serre, c'est plus sympathique tu verras.

Mais Terrance savait, c'est lui même qui avait nettoyé la pièce des plantes envahissantes et des rats. Ils entrèrent dans la serre numéro une qui était pleine de lumière. Quelques arrosoirs enchantés se remplissaient d'eau et allaient arroser les énormes pots de mandragores qui arrivaient bientôt à maturité. Dans un coin, une tentacula vénéneuse prenait le soleil. Mary entra dans la première suivie de Terrance et ce-dernier n'en crût pas ses yeux. La pièce qu'il avait quittée quelques mois plus tôt n'avait rien à voir avec celle dans laquelle il pénétrait. Les murs du long couloir était à présent couverts de tableaux représentant des plantes diverses et variées, il y avait aussi de grands croquis encadrés présentant là encore des plantes et une petite table en bois soutenait un petit pot d'où une longue et fine plante à la fleur jaune et blanche sortait magistralement. la pièce ensuite, n'était plus reconnaissable. Deux tables larges et épaisses en bois entourées de bancs et de chaises trônaient au centre. La pièce était éclairée par des braseros en pierre mais surtout par une immense fenêtre en vitraux représentant un phénix en flamme. Devant la fenêtre, un comptoir épais en bois noir et quelques hauts tabourets pour s'y installer. Autour des tables près des murs, quelques buffets et étagères présentant des livres, des manuels scolaires pour la plupart ainsi que des plantes en pot aux couleurs variées. Enfin, de l'autre côté de la pièce, à l'opposé du grand vitrail, un grand tableau noir était collé au mur. Dessus, on avait marqué les horaires de ces heures de tutorat ainsi qu'une recette de potion Wingelwelm.

- Incroyable… souffla Terrance impressionné par l'endroit.

- Pas mal hein ? Je préfère ça à la grande salle, c'est plus cosy. Viens, on va s'installer.

Dans les minutes qui suivirent plusieurs premières et deuxièmes années de Serdaigle affluèrent et s'installèrent sur les tables. Ils étaient une dizaine en tout et Terrance observa Mary aller de chaise en chaise, expliquer, corriger et répondre aux questions. Terrance avait aussi un peu de travail, un élève avait besoin d'aide pour maîtriser le sortilège réparateur.

- Eh bien, tu dois faire ce geste avec ta baguette. N'oublie pas de bien prononcer ton sortilège, articulule et assure ta voix. Alors, essayez de réparer ça. Diffindo ! lance Terrance sur un grand vase bleu et blanc posé contre un mur qui se fracassa en plusieurs petits morceaux.

L'élève essaya et réussit à sa troisième incantation et le vase se reforma et reprit sa place initiale.

-Parfait. dit Terrance satisfait.

Cette heure fut plutôt agréable, beaucoup moins ennuyante qu'il ne l'aurait pensé. Après avoir aidé à préparer une potion de guérison des plaies puis expliqué la différence entre la guerre des gobelins et la grande révolte des gobelins, Terrance s'installa près de Mary sur les hauts tabourets. Ils regardaient les élèves se concentrer et écrire sur ces longs rouleaux de parchemins.

- Alors ? Ce n'est pas si terrible n'est-ce-pas ? demanda Mary.

- Non, mais je n'ai jamais dit le contraire. répondit Terrance.

- Alors pourquoi tu n'es jamais venu auparavant ? Ce genre de choix est important tu sais.

- C'est toi la préfète, pas moi. dit-il avec légèreté.

- Arrête, ça n'a rien à voir.

- Je pense que ça fait partie des responsabilités des préfets de faire ce genre de choses. D'ailleurs Owen n'est pas là ? demanda Terrance.

- Il vient souvent mais il est un peu en retard sur ses révisions pour les BUSE. Attends, serais-ce de la jalousie Terrance Milow ? Aurais-tu voulais être préfet ?

- Mais non, ça n'a rien à voir c'est juste que…ce n'est pas ça. dit-il sur une tonne catégorique qui laissait entrevoir une forme de nervosité.

Marie rigola de cela.

- J'ai appris que Gwen était très malheureuse en ce moment tu sais. dit-elle sur un ton beaucoup moins joyeux après un moment. Sa mère est toujours à Ste Mangouste et ses frères sont répartis. Je crois qu'elle se envoie un peu seule.

- Oui c'est…c'est triste ce qui lui arrive. ça avait été déjà très dur lorsqu'elle avait perdu son père.

- Une fille de Poufsouffle me disait qu'elle pleurait presque tous les soirs avant de s'endormir, je ne peux pas imaginer à quel point cela doit être horrible. Tu devrais passer un peu de temps avec elle. Elle t'aime bien tu sais.

Terrance sentit soudain son cœur bondir de sa poitrine. "Comment ça elle m'aime bien ?" se dit-il. Les pensées se bousculèrent dans son esprit avant qu'il ne se souvienne du sujet bien triste qu'ils évoquaient.

- Je ne sais pas Mary, j'aurais peur de ne pas arriver à la consoler. dit-il.

- Elle n'a pas besoin d'être consolée, elle a juste besoin de quelqu'un de confiance avec qui discuter et penser à autre chose.

Soudain le professeur Mbola est apparut au sortir du couloir. Vêtu de ce fin manteau ajusté bleu nuit et de ce petit gilet gris d'où une montre en argent à gousset était relié par une chaîne à sa poche. Au-dessus de lui, trois livres flottaient dans les airs et vinrent se poser délicatement sur une table.

-Tiens ? Monsieur Milow, je suis heureux d'enfin vous voir ici, je commençais à désespérer. C'est bien que vous soyez là et je vous en remercie.

- De rien professeur.

- Mlle Biggs. dit le professeur en inclinant la tête pour la saluer. Bien, est-ce que chacun a terminé ses devoirs pour la semaine prochaine ?

Tous les élèves hochèrent la tête.

- C'est parfait. Il va être l'heure, vous pouvez y aller.

Les élèves rangèrent alors leurs affaires et sortirent ensemble en saluant le professeur. Mary quittait la salle et Terrance la suivait lorsque le professeur Mbola l'intercepta.

- Monsieur Milow ? Voulez-vous rester un instant, je vous prie ?

- Oui professeur.

- J'ai remarqué qu'il n'y avait plus d'entraînement de l'équipe de quidditch ces derniers temps et miss Edgecombe ne parvint pas à me donner d'explications. dit-il en arrosant les plantes en pots situés sur le buffet.

- Euh…je crois que nous avons des difficultés pour faire coïncider nos emplois du temps.

- Mmm..râla le professeur sans être convaincue. Je pense que vous devriez discuter avec miss Edgecombe, j'ai peur qu'elle n'ait perdu foi en son équipe et un capitaine qui perd la foi n'est pas de bonne augure.

- Oui, je comprends.

- Il faut remporter ce dernier match monsieur Milow, c'est crucial. En cas de défaite cela ferait de cette équipe la pire de l'histoire entière de cette école et cela je ne le permet pas sous ma tutelle. C'est bien compris ?

- Je…oui professeur, nous ferons ce qu'il faut mais…c'est Gryffondor en face et…

- Et quoi donc ? le coupa le professeur en posant son arrosoir. Parce que c'est Gryffondor nous devons baisser les bras avant même d'avoir commencé le match ? Non, un match se joue sur le terrain ni avant et certainement pas après. Je compte sur vous, trouvez miss Edgecombe et faites en sorte qu'elle fasse reprendre les entraînements.

- Oui professeur.

Le lendemain matin, au moment du petit-déjeuner, Terrance discute de Jane avec Adam. Il lui expliqua qu'elle n'était pas en grande forme depuis la défaite face à Serpentard et semblait ne plus vouloir porter la responsabilité de son équipe. Voilà une choisi fâcheuse se dit Terrance qui, au-delà de la défaite probable face à Gryffondor, avait surtout peur de recevoir une humiliation au niveau du score. C'est alors que les hiboux entrent dans la grande salle pour distribuer le courrier. Adam eut la bonne surprise de recevoir un peu d'argent de poche de la part de sa mère et Dan se targua d'avoir reçu en premier la gazette du sorcier dont le titre de la première page était "Les Canons de Chudley s'envolent vers le titre !".

- Ils ont encore gagné ? demanda Peter en regardant par dessus l'épaule de son voisin.

- On dirait bien, et d'une belle manière, Quatre Cent-trente à Deux cent points cette semaine. C'est leur huitième victoire consécutive ! lança Dan en dépliant le journal sur la page qui concernait le quidditch.

C'est alors qu'Adam tapota sur l'épaule de Terrance. Celui-ci se tourne et vit la tête inquiète de son ami. Adam pointa du doigt Mary situé à quelques places d'eux. Mary venait de recevoir une lettre et regardait Terrance en faisant un signe d'approbation avec la tête, Ulciera avait reçu la lettre et répondu.

Il pleuvait ce dimanche-là et Pré-au-lard semblait vide, tout le monde restait bien à l'abri dans sa maison ou aux Deux balais. Emily au quidditch et Adam refusant de venir car il était en retard sur ses révisions, c'est avec Dan et Mary que Terrance se dirigeait vers "la tête de sanglier", un pub connu pour être plutôt mal célèbre dans le village. C'était là qu'Ulciera leur avait donné rendez-vous dans sa lettre où elle disait peu de chose supplémentaire. Terrance ne savait pas à quoi s'attendre mais il était certain d'obtenir des réponses. Sur le chemin, les élèves purent admirer une démonstration d'une musicienne qui faisait jouer ses instruments à l'aide de sa baguette magique devant un petit attroupement. Honeydukes avait sorti des ballons sauteurs à disposition des enfants et la boutique "Pages et plumes" faisait un grand ménage de printemps en laissant les clients se servir dans les grandes caisses de bois posées dehors et contenant de vieux livres. C'est dans une petite rue à côté qu'une altercation semblait se finir entre le propriétaire de la boutique Potion Pippin et un homme portant un chapeau haut de forme utilisé.

- Je n'ai plus les ingrédients que vous demandez nom de nom ! disait Monsieur Pippin, le propriétaire aux cheveux blancs et portant un tablier de cuir marron.

- Alors quand serez-vous livrez ? C'est important ! demandait l'homme.

- Jamaïs ! Voilà, vous êtes content ? Je ne veux plus rien avoir à faire avec vos affaires.

- Bon sang, que me chantez-vous là ?

- Ho, ne me prenait pas pour un troll, je sais à quel genre de potion sert ces ingrédients et je ne veux pas avoir un rôle là-dedans ! Maintenant dehors !

Monsieur Pippin referma la porte laissant le pauvre homme sur le palier. Il se retourne et partit à de grandes enjambées en marmonnant dans sa barbe.

- Mais ? c'est le concierge ! s'étonna Dan en l'observateur.

- Vraiment ? Vous croyez qu'il fait quoi comme potion ? demanda Terrance dans un gloussement.

- Peut-être un philtre d'amour, en tout cas si j'étais lui c'est ce que je ferai. dit Mary avant qu'ils ne se mettent à rire.

L'établissement de la tête de sanglier était plutôt petit et sans grand intérêt. Une vieille bâtisse en pierre retapée qui tenait son nom de cette énorme tête de sanglier gigotante placée derrière le comptoir. Une fois à l'intérieur, les trois élèves cherchèrent une femme mais ils ne trouvèrent que deux gobelins discutant à voir basse à une table dans un coin et une vieille homme avachi sur le comptoir face à son verre. Ils s'installèrent à une table et commandèrent trois bièraubeurre qui leurs fut servis dans des chopes peu reluisantes.

- Je ne la vois pas. dit Marie.

- Elle va venir, j'en suis sûr. répondit Terrance.

- Et si c'était un piège Terrance, et si c'était elle qui avait tué son frère ? Après tout c'est bien ce que pensent les aurors. s'inquiéta Dan.

- Non, ce n'est pas elle. Ne t'inquiète pas je suis sûr qu'elle va venir et tout nous expliquer.

- Ah non ! Dan il y a une souris près de ton épaule ! lance Marie.

Dan sursauta en voyant le petit rongeur près de son visage et celui-ci fila à toute vitesse au sol avant de sortir du pub par un minuscule trou dans la porte.

- Par la barbe de Merlin quel est cet endroit ? dit Dan en chuchotant.

- C'est une fugitive, elle doit rester discrète, c'est le lieu parfait. répondit Terrance.

- Parfait pour se faire égorger. lancement Dan mais Terrance ne relève pas.

C'est alors que la porte s'ouvre et qu'une silhouette s'engouffra dans le pub. La personne portait une longue cape de voyage et une écharpe qui cachait son visage. Elle s'assit immédiatement à la table des étudiants avant de baisser sa capuche. Ulciera, Terrance l'a reconnu par ses traits, les mêmes traits que sur sa représentation en peinture trente ans plus tôt. C'était une femme qui approchait de la cinququantaine, les cheveux roux qui tendaient plus vers le gris clair, un nez pintu et un air malicieux.

- Bonjour les enfants. dit-elle comme si elle les connaît.

- B…bonjour. Balbutia Terrance surpris par la rapidité de sa présentation.

- C'est vous ? Ulciera ? demanda Mary.

- Ulciera Acthon, c'est bien moi. Félicitation à votre chouette, elle est très intelligente et très douée, peu ont réussi à venir à moi depuis quelques années.

Ulciera ne montrera pas particulièrement à l'idée que se faisait Terrance d'une personne en cheval. Elle était bien portante, le teint bon, calme voir même amusée de la situation.

- Cela fait longtemps que vous vivez caché ? demanda alors Terrance.

- Bientôt trois ans. Même si cela fait longtemps que j'ai quitté le pays. répond-elle.

- Donc, ce n'est pas à cause du fait que les autorités vous recherchent que vous vous cachez.

- Bien vu petit. Les choses sont étranges n'est-ce pas ?

Ulciera lui fit un clin d'œil, Terrance gambergeait dans sa tête, pouvait-il lui faire confiance ?

- Tu es en train de te demander si tu peux me faire confiance, n'est-ce pas petit ? dit-elle fréquemment. Non, je ne suis pas légilimence mais je connais les humains et vois dans tes yeux le doute. Alors voilà, on va faire un marché ; vous me dites ce que vous savez et je vous dis tout ce que je sais, ça vous va ?

Les trois élèves échangèrent un regard puis acquiescèrent. C'est Terrance qui lui raconte tout, l'altercation de Jarvis, le livre, la peinture, le portrait d'Elise Blane et sa révélation. Tout du long, Ulciera écouta attentivement sans ne laisser rien transparaître de ses émotions même lorsque Terrance évoqua son défunt frère. A la fin, elle reste silencieuse puis leva le doigt en l'air. Elle demeura un instant comme cela sans que ni Terrance ni les autres ne comprennent. C'est alors que le barman s'approche avec un verre de whisky pur feu qu'il pose devant elle avant de prendre les pièces qu'elle lui tendit. Il repartit, Ulciera bu d'un trait sec le contenu de son verre et le reposa avec un bruit net.

- Ah…celui qui a fait tout cela s'est donné bien du mal. dit-elle enfin.

- A vous, dites-nous tout. D'où vient ce livre, est-ce vous qui l'avez trouvé ?

- Non. Nous étions jeunes et nous étions frustrés car depuis quelques années, le ministère avait interdit l'étude de la magie noire à Poudlard. Ce n'était pas que nous souhaitions nous en servir mais vous pouvez comprendre qu'il est plus facile de savoir contre quoi on se bat lorsque l'on y est confronté. C'était mon cas, je voulais devenir aurore. D'autres voulaient suivre ces enseignements par curiosité et d'autres peuvent-être par tradition. C'est Georges qui a amené ce livre un jour.

- Georges ? questionna Terrance en dépliant la peinture qu'il posa sortit de sa poche.

- Celui-ci, avec les lunettes. Georges Favila. Sa famille avait une longue histoire avec la magie noire, une ancienne famille, très à cheval sur les valeurs traditionalistes. La mère de Georges était catastrophée que son fils ne pouvait pas apprendre l'art de la magie noire comme elle avant lui à Poudlard. C'est elle qui lui a confié le livre, de ce que j'ai compris il était dans leur bibliothèque depuis plusieurs années. Bien sûr la mère de Georges ne se doutait pas qu'il partagerait les savoirs contenus dans le livre avec d'autres et encore moins que nous irions jusqu'à former un club. C'est moi qui ai trouvé cette salle dans les cachots. C'était parfait, discret, fonctionnel. Nous nous réunissions presque chaque semaine à des jours différents mais toujours le soir ou la nuit. Nous apprenons ensemble des choses extraordinaires, des choses que les professeurs ne nous apprenaient pas, des choses interdites absolument… Nous appelions cela nos leçons. Nous avons fait de grandes choses vous savez, des choses dont je ne me serai jamais cru capable de faire en tant que sorcière.

- Jusqu'au jour où il ya eu un mort. dit soudainement Mary.

A ce moment-là, le visage enthousiaste d'Ulciera se transformera pour afficher une expression beaucoup plus sombre et triste.

- Oui, ce jour-là…Tout à changé.

- Que s'est-il passé ? demanda Terrance.

- L'amour mon garçon, c'est toujours l'amour, au final, qui nous dévore et nous tue.

Elle pointa sur la peinture le visage de deux garçons postés l'un à côté de l'autre portant tous deux des gilets vert au blason du serpent. Le premier était grand, les cheveux blonds et quelques tâches de rougeur sur le visage. Le deuxième, tout aussi grand et mince, avait le regard grave et une cicatrice sur le menton, des cheveux bruns coiffés en bataille et portait un pendentif en argent autour du cou.

- Laurence Willburg et Alexei Kristoffsersen. dit-elle. Ils étaient ensemble depuis deux années. Bien sûr à l'époque peu de personne le savait. Ils étaient si mignons ensemble, si tendre et affreusement amoureux l'un de l'autre. Laurence était très doué pour les sortilèges, le meilleur de nous tous, quant à Alexei il était plutôt botaniste dans l'âme. Quelque temps après que cette peinture ait été réalisée, Alexei a quitté Laurence après une dispute. Ils ne se parlaient plus et acceptaient à peine de se regarder en classe. Et puis, Alexei a commencé à fréquenter un autre garçon…

-Thomas Bean. dit Terrance qui comprenait le lien à présent.

Ulciera hocha la tête en signe d'approbation puis reprit :

- Je ne sais pas comment cela s'est passé mais Laurence est venue me trouver un jour, complètement affolé et en panique. Il l'a expliqué qu'il avait tenté de discuter avec Thomas, de l'intimider et que…les choses lui avaient échappées. Lorsque je suis arrivé près des cromlechs et que j'ai vu le corps inerte derrière un bosquet…

A présent, la voix d'Ulciera était faible, brisée. On pouvait facilement imaginer le traumatisme qu'elle et les autres avaient-dû subir, la culpabilité, la honte.

- Thomas était mort, il n'y avait plus rien à faire. Un filet de bave noir comme de l'encre coulait de sa bouche et…ses lèvres étaient violettes, c'était de la magie noire, j'ai tout de suite compris ce qu'avait fait Laurence.

- Qu'avez-vous fait du corps ? demanda Dan.

- Nous étions paniqués, apeurés, nous ne savions pas quoi faire et Laurence se voyait déjà finir ses jours à Azkaban, il voulait faire ses affaires et quitter le château. Je l'ai persuadé de se rendre au directeur, de lui expliquer ce qu'il s'était passé. Nous l'avons trouvé dans son bureau. Au départ il avait du mal à nous croire, il ne disait rien. Mais, lorsque nous l'avons amené devant le corps, lui aussi s'est senti mal. Il a fallu lui expliquer tout, le livre, le cercle des ombres, la jalousie de Laurence. Le directeur nous a demandé de l'attendre dans son bureau, de ne rien dire à personne. Nous sommes montés et nous avons attendu jusqu'à la nuit tombée. Le directeur est revenu. Il faut savoir, que le directeur de l'époque, monsieur Dawlish, espérait accéder enfin au magenmagot. Cela faisait plusieurs années que ses hautes connaissances du ministère poussaient pour sa nomination et il était sur le point de réussir. Alors, lorsque le cadavre de ce jeune élève s'est présenté à lui, il a tout de suite compris que si la presse parlait d'un élève mort sous sa direction, il lui serait impossible de prétendre au magenmagot.

- Il a caché le corps ? demanda Mary.

- Il a enterré Thomas dans la forêt interdite. Comme c'était un orphelin sans famille, personne ne viendrait s'enquérir de lui. Lorsqu'il est remonté dans son bureau, il nous a fait promettre de ne jamais plus en parler à qui que ce soit et de démanteler immédiatement le cercle des ombres. Dans les jours qui ont suivis, les professeurs et les amis de Thomas ont signalé sa disparition. Une enquête a été ouverte, des battues ont eu lieu autour de l'école et l'on n'a jamais retrouvé Thomas Bean, il a été considéré comme disparu. Le soir-même de la mort de Thomas, j'ai réuni le cercle des ombres, j'ai longuement expliqué ce qu'il s'était passé aux autres. Ce fût…un moment atroce notamment pour Alexei. Il voulait tuer Laurence, il se sont battus, nous avons dû les arrêter avant qu'il n'y ai un autre mort. A la suite de cela nous avons décidé de nous débarrasser de toutes les preuves dans la salle. Les livres, les tapisseries, les notes que nous avions, absolument tout à été jetés dans les flammes de la cheminée. Ne restait plus que le livre des ombres. Georges ne voulait pas le rapporter chez lui, pas après ce qu'il s'était passé. J'ai donc décidé de le cacher dans le château.

- Mais avant de vous quitter, vous avez fait un serment, un serment inviolable n'est-ce-pas ? demanda Terrance.

- C'est juste, murmura Ulciera dont la voix était à présent futile. Nous nous sommes juré de ne jamais parler de tout ceci, à personne.

Il y a eu un moment de silence, les élèves ne comprenaient pas.

- Mais…vous venez de tout nous raconter…dit Dan.

- C'est moi qui est prononcé le serment, je n'y était pas lié, c'est pour cela que j'ai eu plus de chance que les autres. dit-elle.

- Plus de chance que les autres ?

Ulciera marqua un temps d'arrêt, regardé autour d'elle comme si elle se méfiait de ce qu'elle allait dire.

- Je peine quatre années de cela, j'ai reçu des lettres, des lettres étranges. Voyez-vous, après l'école et après ce qu'il s'était passé, je n'étais plus tout à fait moi. J'étais perdu, rongée par la culpabilité, le désarroi. J'ai quitté le pays et je me suis installé en France. Je ne me plains pas de la vie que j'ai vécu même si elle était loin de mes rêves de jeunesse. Jarvis, mon petit frère qui était resté vivre en Angleterre, a commencé à m'envoyer des lettres étranges. un ancien camarade de classe était venu le voir pour avoir des informations sur moi, il voulait que je parle, c'était Georges.

- Que voulait-il ? demanda Terrance.

- Je ne l'ai jamais su. Jarvis ne voulait pas lui dire où je vivais. Georges est mort quelques jours après.

- Mort ? Assassiné ?

- Non, mort de cause naturelle. dit Ulciera. C'est là que j'ai commencé à comprendre. J'ai envoyé des lettres à tous les anciens membres du cercle, personne ne m'a répondu. Je me suis rendu chez eux, la plupart n'y habitaient plus car…ils étaient presque tous morts.

- Commentaire est-ce possible ? Croyez-vous que c'est à cause du serment ? dit Marie.

- Certains ont été assassinés. Partout en Europe des enquêtes étaient ouvertes mais jamais personne n'a retrouvé celui qui a fait ça. Je me suis caché, j'ai compris que quelqu'un traquait et tuait les anciens membres du cercle. Qui ? Pourquoi ? Commentaire ? Je n'en savais rien mais je ne voulais pas être la prochaine sur la liste. Jarvis était le seul à savoir où je vivais. Il m'a dit, l'année dernière, qu'un homme me cherchait et qu'il était menaçant.

- C'était lui, dit Terrance.

- Le meurtrier, oui. J'ai déplacé, je pensais Jarvis en sécurité tant qu'il ne savait pas où j'étais…j'avais tort. Après son décès…le fait que le ministère pense que j'ai quelque chose à voir avec son meurtre, je ne savais plus que faire. Jusqu'à ce que je reçoive votre lettre. Vous êtes mon seul espoir de me réhabiliter, de venger mon frère…ainsi que tous mes amis.

Terrance, Mary et Dan comprirent à cet instant que les enjeux avaient encore augmentés. Voici enfin les révélations, le puzzle était complet, le cercle des ombres, ses origines, sa malédiction, tout leur étaient connus. A présent, il fallait mettre fin à tout cela avant que quelqu'un d'autre ne soit tué.

- La personne qui vous cherche veut le livre, c'est cela qui l'intéresse. Vous dites que certains membres du cercle des ombres sont morts de cause naturelle et d'autres ont été assassinés. Cela veut dire que celui que nous recherchons a tenté d'obtenir des informations auprès de vos anciens camarades. dit Terrance.

- Oui, il a sûrement tué ceux qui ne voulaient pas parler, pour qu'ils ne le dénoncent pas et ceux qui ont parlé…sont morts car ils ont violé le serment inviolable…lança Mary.

- Par l'enfer…soufla Dan à qui cette dernière phrase glaça le sang.

- Il faut l'arrêter, à tout prix. Savez-vous qui reste encore en vie parmi le cercle ? demanda Terrance.

- Les seuls que je n'ai réussi ni à contacter, ni à retrouver sont Alexei, Laurence et Lova.

- L'amour ?

- Oui, c'est elle. dit-elle en pointant une jeune fille aux cheveux roses portant une tenue de Serdaigle. J'étais sur ses traces lorsque vous m'avez contacté. Je pense savoir où elle se cache.

- Si vous le savez, le tueur le sait peut-être aussi. dit Dan.

- Vous pensez qu'il est au château, que c'est un professeur ? demande Ulciera.

- Oui, nous sommes convaincues et nous avons un suspect. dit Terrance en échangeant un regard avec Mary.

- Très bien, dans ce cas retournez au château, restez discret et attendez mon message. Je vais organiser une petite rencontre, il est temps de mettre fin à toute cette histoire.

Le dernier de la famille

Dans les jours qui suivent l'entretien avec Ulciera Acthon, Terrance ne pu s'empêcher de repenser à cette histoire absolument tragique du meurtre de Thomas Bean, des deux amants brisés et de la couverture du réalisateur. Et dire que le professeur Higgs se baladait paisiblement dans le château, donné des cours aux élèves, tout cela en étant un tueur froid. Le printemps offrait des journées plus longues et plus chaudes, Terrance et ses amis délaissèrent les tables de la bibliothèque pour réviser dans les jardins du château. Ils étaient là, Terrance lisant son manuel de potion, assis à côté d'Emily sur un banc en pierre de la cour de l'entrée sous un magnifique soleil. Adam et Dan se font face en train de s'essayer au sortilège Flipendo.

- Vous êtes nul, tous les deux. dit alors Emily avec un air moqueur devant ses deux camarades qui n'arrivaient pas à lancer le tri correctement.

- Arrêté de faire semblant de savoir lancer le sort. dit Adam.

Emily, assise, profite du soleil avec ses petites lunettes de soleil rondes sur le nez, sortit sa baguette et la pointe vers Adam :

- Flipendo ! dit-elle.

Aussitôt, Adam se retrouva dans les airs, à un bon mètre du sol et fit un tour, se retrouvant la tête en bas avant de s'écraser contre le sol.

Tandis que Dan applaudissait et qu'Adam remettait sa robe de sorcier correctement, Terrance vis passer Jane dans la cour :

- Jeanne ? dit-il en approchant d'elle.

Jane marchait seule vers la grande porte en portant un lourd manuel entre ses mains.

- Terrance, comment vas-tu ?

- Bien, mais je m'étonne de ne pas recevoir de nouvelle convocation pour les entraînements de quidditch. Il ne reste que quelques semaines avant le dernier match.

Jane a eu un regard désabusé avant de répondre :

- Oh…C'est un peu difficile en ce moment de trouver des dates qui conviennent à tout le monde. Et puis, de toute façon, nous sommes certains de finir dernier alors…

Terrance a été totalement surpris par la réponse de Jane. Loin de son attitude triomphante et pleine d'espoir habituel, le capitaine de l'équipe de Serdaigle affichait une démission que Terrance ne lui connaissait pas.

- Mais…je ne comprends pas, nous ne pouvons pas abandonner aussi facilement.

- Terrance, j'admire ta résilience mais…cela fait deux années que je suis capitaine et quatre que je joue dans cette équipe. Sais-tu le nombre de matchs que j'ai perdu au total ? Allez ! Ce qui fait de moi l'une des joueuses les plus catastrophiques de notre école et bientôt j'appartiendrai à l'équipe la plus nulle faisant de moi la capitaine la plus nulle.

A présent Jane avait la voix qui tremblait et les yeux humides. Elle se stoppa, affiche un faux sourire et essuya le coin de ses yeux et, tout en gardant son calme elle reprit :

- Enfin, c'est comme ça, je m'y suis faite. Il faut que je te laisse.

Alors qu'elle commençait à tourner les serres, Terrance l'a saisie par le bras, malgré la tête de plus qu'elle faisait et son regard désapprobateur, il lui dit ce qu'il avait sur le cœur :

- Jane, tu n'as pas le droit. Je comprends que ce doit être difficile pour toi qui aime autant ce sport mais tu n'es pas une joueuse catastrophique. Le Quidditch est un sport d'équipe, tu n'as simplement pas eu de chance, c'est comme ça. Ensuite tu ne peux pas abandonner le match aussi facilement, tant qu'un match n'est pas joué il n'est pas perdu. Et enfin, tu es le capitaine de l'équipe ! Tu es notre capitaine et un capitaine ne doit jamais abandonner son équipage. C'est à toi de nous guider que ce soit dans la victoire comme dans la défaite, c'est ton rôle, ta responsabilité et tu ne peux pas te défausser. C'est ton fardeau Jane.

Jane reste un instant à le regarder dans les yeux sans rien dire. Terrance, relâcha son soutien-gorge. Il était assez content de ses mots. Cependant, Jane ne semble pas en tenir compte, elle ouvre la bouche comme pour dire quelque chose puis se ravisa et partit à grands pas.

Les jours passèrent et chacun pouvait sentir les examens approcher car les salles communes étaient souvent pleines de gens en train de réviser où de s'interroger les uns les autres. Les plateaux d'échecs sorciers restaient rangés, le club des bavboules avait mis en pause ses rassemblements et le club des duellistes n'affichait plus les joutes. Ce soir-là, Terrance avait eu l'autorisation, avec d'autres élèves, par le professeur Lambus de pouvoir avoir la salle de potion pour s'exercer, s'il y avait bien une matière que Terrance devait travailler, c'était bien les potions. L'année avait été mitigée, il avait oscillé entre "Piètre" et "Acceptable" mais avait tout de même fini par obtenir un "Effort Exceptionnel" pour la préparation de son philtre de paix, potion souvent demandée à l'examen pratique des BUSE . Adam, Peter et Esteban étaient à la même table, chacun préparant sa potion lorsque soudain, Emily arrivait au courant. Elle chuchota à l'oreille de Terrance qui ordonna immédiatement à Adam de ranger ses affaires.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandèrent Peter et Esteban mais ils n'eurent aucune réponse et regardèrent leurs deux acolytes quitter la pièce en suivant Emily.

- Montre-moi. ordonna Terrance à Emily lorsqu'ils furent dans le couloir.

Elle sortit de sa poche un petit morceau de parchemin avec écrit dessus "Emmenez le professeur dans la forêt interdite dès maintenant, dites-lui que le livre s'y trouve. Ulciera."

- Quoi maintenant ? s'exclama Adam qui avait lu le message par dessus l'épaule de Terrance.

- Il n'y a pas de temps à perdre, c'est maintenant ou jamais. dit-il.

- Mais, Terrance, on n'est même pas certain que ce soit lui ! Je ferai remarquer à Adam.

- De toute façon, s'il accepte de nous suivre à la simple évocation du livre des ombres, nous aurons notre suspect.

- Il faut faire vite, il fera bientôt nuit. dit Émilie.

Ils montèrent les escaliers le plus vite possible, arrivèrent dans la cour de métamorphose et ouvrirent la salle de classe du professeur Higgs, vide. Comment allaient-ils le trouver.

- La tour des professeurs ! lance Emily.

Ils couraient de nouveau croisant des élèves qui leur exigeaient de se calmer et même Rowan, assis sur un banc près de la bibliothèque qui leur ordonna de ne pas courir. Arrivé devant la tour des professeurs, Terrance vit le professeur Higgs en train de discuter avec le professeur Pratt.

- Adam, rend-toi dans la salle commune, trouve Mary et Dan et raconte-leur que nous emmenons le professeur Higgs dans la forêt interdite.

Adam s'exécuta et Terrance, accompagné d'Emily, s'approcha du professeur qui finissait sa conversation avec ses collègues.

- Professeur ?

- Monsieur Milow, Miss Gatridge. Il est tard, vous devriez commencer à regagner vos salles communes.

- Oui, nous…nous allions le faire monsieur mais..;euh, nous voudrions vous parler de quelque chose.

- Malheureusement cela devra attendre, les professeurs et moi-même ont une réunion importante dans cette salle. Revenez plus tard où…demain.

Et il les quitte en refermant la porte derrière lui.

- Hachez ! Comment va-t-on faire maintenant ? se questionna Emily.

Impossible d'amener le professeur Higgs dans la forêt, Emily et Terrance firent demi-tour et longèrent la bibliothèque. Les couloirs étaient à présent déserts, il était l'heure de rentrer dans les salles communes. Dehors, les derniers rayons du soleil allongeaient les ombres et apportaient la froideur de la nuit. C'est alors qu'une silhouette passa loin devant eux. Le professeur Higgs ! Il se dirigeait vers la bibliothèque. Terrance et Emily échangèrent un regard et accourent sur lui :

- Professeur !

Le professeur Higgs sursauta en les voyant arriver.

- Bon chanté ! maudits garnements, vous devriez êtres rentrés dans vos maisons ! lance-t-il d'une voix mauvaise, presque inhabituelle.

- Professeur, il faut vraiment que l'on vous parle…attendez, est-ce que votre réunion est déjà terminée ? demanda Emily.

- Je…ma réunion est…Ce ne sont pas vos affaires Gatridge. Maintenant disparaissez.

- Monsieur…commence Terrance.

- Je vous ai dit de disparaître Milow !

- C'est à propos du livre des ombres monsieur ! lancement enfin Terrance.

Aussitôt, le silence revient. Le professeur Higgs semble cligner des yeux.

- Qu'est-ce que vous racontez Milow ? dit-il d'une voix beaucoup moins menaçante.

- Monsieur, nous avons trouvé un livre, ici à Poudlard. Au début nous ne savions pas ce que c'était et puis nous avons fait des recherches. Nous pensons qu'il s'agit du célèbre livre des ombres. Nous avons besoin d'un professeur pour nous en débarrasser, c'est… un objet… qui nous met mal à l'aise. dit Terrance.

Il ne savait pas si ce allait mentir passer mais il était satisfait de son explication et au vu de la réaction du professeur, il ne s'était pas trompé de suspect. Le professeur Higgs rangea la clé de la bibliothèque qu'il avait dans les mains et marmonna :

- Oui..oui je comprends…c'est…c'est bien.

- Pardon monsieur ? demanda Emily.

- Hein ? Non, je disais qu'efficacement vous avez bien fait de venir me trouver. Je…dites-moi où il se trouve et je m'en chargerai. dit-il en pertinent la tête.

- Nous l'avons caché professeur. dit Terrance.

- Où ça ?

- Dans la forêt interdite.

Ils devinrent ultérieurement le pont en bois et descendirent vers la cabane abandonnée à la lisière de la forêt. A présent, le crépuscule fini et la nuit tombait petit à petit. Terrance et Emily prenaient les devants en vérifiant de tant à autre que le professeur les suivaient toujours.

- Tu crois que c'est lui ? demanda Emily.

- Tu as vu comment il a changé de comportement lorsque j'ai évoqué le livre ? C'est lui je te dis.

- Que dites-vous ? demanda aussitôt le professeur en les voyant faire des mess basses.

- Rien professeur nous…nous espérons seulement ne pas avoir de soucis à cause de cela.

- Ne vous inquiétez donc pas de cela, si vous me conduisez au livre je ne dirai pas un mot à personne.

Ils passèrent la cabane et entrèrent dans la forêt. A présent il fallait marcher plus lentement mais en faisant semblant de savoir où aller. Ils allumèrent leurs baguettes car l'on n'y voyait pas grand-chose maintenant que la nuit était tombée. Il faisait froid et bientôt des bruits d'animaux se faisaient entendre ici et là. Emily et Terrance marchaient en se tenant presque l'un à l'autre, regardant partout, au moindre bruit inquiétant. Ils marchèrent encore un peu plus personne ne se manifestait.

- Alors ? est-ce encore loin ? demandait le professeur.

- Nous y sommes presque. répondaient les élèves. Il fallait un endroit sûr où personne ne pourrait le trouver.

Ils avancèrent encore et encore jusqu'à arriver devant un petit étang calme qui réfléchissait la lumière de la lune. Tout près, se trouvait un amas circulaire de rochers sculptés, des menhirs et dolmen portant des marques étranges. Terrance avait déjà vu cela, dans le cours de divination et de runes aussi, c'était le signe des centaures.

- Emily, je crois que nous sommes sur le territoire des centaures. murmura-t-il.

Elle le regardait avec des yeux inquiets, les centaures n'étaient pas réputés pour leur bon accueil lorsque l'on s'introduisait sur leurs terres de cette manière. Au centre de ce cercle de menhirs, se trouvait une boule de lumière qui flottait à un mètre du sol. Terrance pensait alors qu'il s'agissait peut-être d'un signe d'Ulciera.

- C'est ici. dit-il au professeur qui les rejoignait.

Ils entrèrent dans le cercle de menhirs et, en approchant de la boule de lumière, celle-ci s'évapora instantanément. Le silence, le calme, la sérénité qui dégageait ce lieu rendait Terrance moins nerveux, il sentait que de la magie ancienne et puissante avait été pratiquée ici. C'est alors qu'une ombre est apparue derrière un menhir et la silhouette d'Ulciera se montra à la lumière de la lune. Le professeur eut un mouvement de recul en pointant sa baguette vers elle.

- Qu'est-ce que c'est ? De quoi s'agit-il ? dit-il inquiet.

Terrance et Emily s'écartèrent pour les laisser face à face et Ulciera pris la parole :

- Bonsoir monsieur. C'est un plaisir d'enfin vous rencontrer.

- Qui êtes-vous ? demanda le professeur visiblement nerveux. Terrance ne voyait pas très bien son visage mais il avait l'impression que celui-ci faisait des grimaces ou avait des spasmes étranges.

- Mais c'est moi, celle que vous cherchez depuis des mois et des mois.

Alors, le professeur Higgs respire bruyamment.

- Ulcère…souffla-t-il.

- En chaise et en os. Y paraît que vous m'cherchez alors…je suis là.

Mais le professeur ne répondit pas, sa main qui tenait sa baguette tremblante puis tomba au sol, son corps entier semblait être pris de spasmes. Terrance échangea un regard terrifié avec Emily. Le professeur étouffa un cri et s'écroula au sol.

- Que lui fais-tu ? cria Emily à Ulciera.

- Mais absolument rien ! rétorqua-t-elle en levant les mains.

Soudain, le professeur Higgs arrête ses tremblements, sa respiration se calme mais il demeura accroupi au sol, la tête basse. Terrance s'approche, à taton :

- Professeur ?

C'est alors qu'il remarque que l'homme qui était en face de lui, accroupi, n'était plus le professeur Higgs. Il avait un visage creux, une barbe taillée en pointe et des sourcils…ces sourcils si reconnaissables.

- Monsieur Carter ? s'étonna Terrance.

Le concierge de l'école Ramassa sa baguette et, lentement, se redressa. Emily resta bouche bée et Terrance recula. Ses pensées se mélangeaient dans sa tête.

- Mais…commentaire ? balbutia-t-il.

- Qui est-ce ? demanda alors Ulciera.

- C'est notre concierge. lui répondit Emily, toujours choquée de la situation.

- Mmm, je vois. Polynectar. dit Ulciera en fixant son adversaire.

- C'est cela. répondit Monsieur Carter.

Le polynectar était une potion extrêmement complexe à faire et longue à préparer. Elle permettait à celui qui l'a buvait avec quelques cheveux d'une personne, de prendre son apparence avec des effets dans le temps plus ou moins important en fonction de la concoction.

- C'est pour cela que vous vous disputez avec Monsieur Pippin à Pré-au-lard l'autre jour ! lancement Terrance qui faisait le rapprochement.

- Ce vieux grincheux, fourbe et vénal. Il ne voulait plus me vendre les ingrédients nécessaires sous prétexte que j'avais fini par vider ses réserves. dit Monsieur Carter.

- C'est pour cela que le professeur Higgs était en réunion et l'instant d'après devant la bibliothèque. Vous prenez son apparence, la nuit, pour fouiller la réserve n'est-ce-pas ? A la recherche du livre. dit Terrance qui comprenait tout à présent.

Monsieur Carter relève ses manches avant de répondre à une voix très posée et calme :

- Depuis cinq ans je suis concierge ici dans le seul et unique mais de trouver ce livre. Je savais qu'il était ici, dans le château. J'ai fouillé partout, les salles de classes, la bibliothèque, les meubles, les serres et même certaines chambres des professeurs. J'ai même réussi à pénétrer dans le bureau du directeur, caché sous une cape d'invisibilité qui m'a coûté les yeux de la tête. Le seul endroit qu'il restait, le seul endroit où pouvait être ce livre, c'était la réserve de la bibliothèque mais seuls les professeurs y ont accès. J'ai eu beau plaider ma cause auprès du bibliothécaire, il n'y avait aucun moyen d'y entrer. Aucun moyen à part de me faire passer moi-même pour un professeur.

- Et vous avez menacé Monsieur Cave de le dénoncer s'il ne vous laissait pas fouiller dans la réserve pendant la nuit ? dit Terrance.

Monsieur Carter fut surpris de l'entendre dire cela, il comprenait à présent combien il avait été négligent ces derniers mois, mais la fatigue des nuits entières à chercher ce livre et le manque de résultat l'avait complètement éreinter.

- Oui, j'ai appris qu'il parié sur des combats d'animaux illégaux. ça m'a permis de fouiller cette réserve dans éveiller les soupçons sur moi mais sur ceux du professeur Higgs.

- Mais vous n'avez rien trouvé pas vrai ? Ni dans la réserve ni ailleurs. dit alors Ulciera. Comment avez-vous su pour le livre ?

Monsieur Carter s'avança d'un pas et contempla Ulciera de bas en haut avec un léger sourire nerveux.

- Ce livre est le salut de ma famille. Jadis, la maison Carter était riche et puissante, une famille honorable de Grande-Bretagne. Et puis nous avons presque disparu dans les abîmes de l'histoire, une véritable tragédie. Nous étions, avec ma sœur, le dernier espoir pour refaire de cette famille une institution. Ma pauvre mère me répétait toujours que je devais devenir un grand homme, un grand sorcier. Elle avait même vu dans ses cartes l'avènement d'une nouvelle ère pour la famille grâce à un jeune homme aux grandes aspirations. Je me rêvais ministre, c'était ma destinée.

Mais malgré mes efforts je n'ai pas été à la hauteur en tant qu'élève. Trop chahuteur, trop turbulent disaient les professeurs. J'étais la cible des enfants des vieilles familles, les Malfoy, les McDomay, les Rockwood, tous me considéraient comme inférieurs alors que mon propre grand-père fut plus riche qu'eux et plus noble encore ! J'ai raté mes BUSE et avec elles mes espoirs et mes ambitions. Ma sœur, cette mégère, s'est mariée à un moldu faisant ainsi perdre son nom et son honneur en même temps. Il ne restait plus que moi, le dernier de la famille.

Tous l'écoutaient parler, Terrance n'en perdait pas une miette, jamais il n'aurait imaginé l'histoire qui se cachait derrière cet homme aussi antipathique et discret.

- J'ai vite compris qu'il ne me restait plus qu'un seul moyen de réaliser le rêve de ma défunte mère, voler. J'ai vécu à Paris puis à Amsterdam. J'ai fait partie de bandes de voleurs plus ou moins habiles, plus ou moins bien payés. Et puis, un jour, j'ai entendu cette folle rumeur sur le livre des ombres qui aurait été cachée à Poudlard il y a quelques années de cela. Pour beaucoup ce n'était qu'une histoire, personne ne croyait que ce livre aussi mythique pouvait être caché dans une vulgaire école de sorcellerie. Et pourtant, moi, j'en étais convaincue. J'ai senti que c'était la chance de ma vie, la chance de ma famille, vendre un tel objet me rapporterai assez pour racheter le manoir de mon grand-père et redonner à mon nom ses lettres de noblesse.

- Comment avez-vous trouvé les membres du cercle des ombres ? questionna Ulciera qui semblait de plus en plus tendue.

- ça c'est une bonne question. Voyez-vous mon enquête était longue et ne menait à rien. Ce livre était un véritable mystère, intraçable, introuvable et les gens qui l'avaient possédé encore moins ! Et puis j'ai trouvé un nom : Thomas Bean. jeune élève disparu de l'école dans des circonstances très mystérieuses. Ce pauvre orphelin dont personne ne s'était douté qu'il puisse manquer à quelqu'un et bien il avait manqué à quelqu'un. Une amie de l'orphelinat qui, une fois adulte, avait entrepris de le retrouver dans les Highlands oubliés de l'Ecosse, là où il avait disparu. Cette femme a passé plusieurs années à trouver des réponses jusqu'au jour où elle perdit la tête à force de traîner trop près de l'école et d'être sous l'influence des différents sortilèges de repousse moldu. La gazette du sorcier en avait fait un article amusant sur cette moldue devenue presque folle répétant sans cesser le nom de Thomas Bean. Je suis allé la voir, internée dans un asile moldu dans le nord de Londres. Elle m'a raconté des choses sans intérêt jusqu'à évoquer un homme qui était venu le visiter il ya peu. Sa seule visite qu'elle n'eut jamais eu avant moi. Un homme qui s'était excusé pour la mort de son ami Thomas et qui lui avait laissé, en compensation aimable, une chaîne en argent qu'il portait étant jeune.

- Oh mon dieu…Alexei…murmura Ulciera.

- Oui, ce chez Alexeï avait vu lui aussi cet article dans la gazette et le pauvre malheureux avait eu des remords. Je l'ai trouvé et je l'ai interrogé. Il n'a rien voulu me dire jusqu'à ce que je menace de tuer tous ceux à qui il tenait encore. Il m'a tout raconté, le livre, le cercle des ombres, l'accident et le mensonge honteux du réalisateur Dawlish. Et puis après cela, il est mort.

- Le serment inviolable avait été violé. dit Terrance.

- Oui. J'ai cherché les autres membres, un à un je les ai traqués et je les ai fait parler pour qu'ils me révèlent tout, le moindre indice d'où pourrait être le livre. Certains ont parlé et sont morts, d'autres ont refusé… et sont morts aussi, de ma main cette fois-ci.

- Espèce de monstre ! lancement Emily qui avait les yeux en larmes.

- Un monstre ? Moi ? J'ai tué des meurtriers, des gens qui ont couvert un assassina et qui ont rendu une femme folle. Ce n'est pas moi le monstre dans cette affaire.

Terrance a jeté un coup d'œil à Ulciera, elle avait quitté son air amusé qu'elle affichait au début, à présent elle semblait emplie de colère et d'amertume.

- Tous les témoignages m'ont menés à elle, Ulciera Acthon, celle qui avait juré de cacher le livre. dit-il en la fixant droit dans les yeux. Aussi, alors que je venais de me faire embaucher comme concierge à Poudlard après le malheureux décès accidentel et pour lequel je n'ai absolument rien à voir du précédent concierge, je poursuivais mes recherches dans le château. Et puis j'ai appris l'existence de Jarvis.

A son évocation, Ulciera serra les dents et le poings.

- Le petit frère qui vivait encore à Pré-au-lard. Je l'ai menacé, je l'ai impliqué mais il ne savait rien, Ulciera avait fait en sorte de ne pas être retrouvée, elle savait à ce moment-là. Quand je l'ai compris, je savais que c'était une question de temps avant qu'elle ne me retrouve. Tuer son frère était une façon de faire accélérer les choses et éviter son indiscrétion.

Voilà donc, l'histoire était dite, le mystère était résolu, le concierge de l'école était un assassin et un fou. Le temps s'était suspendu durant ce moment de vérité mais à présent, Ulciera et Monsieur Carter se regardaient comme des duellistes, baguette à la main, tout ceci ne se finirait pas bien et Terrance le comprit vite. Il recula de deux pas et se rapprocha d'Emily, tremblante de froid.

L'ultime leçon

Monsieur Carter était toujours face à eux, la baguette prête à tirer, le regard attentif au moindre mouvement.

- A présent, donnez-moi le livre les enfants, et je vous épargnerai. dit-il avec aplomb.

- Ils ne te donneront rien du tout !

Cette voix venait de derrière un arbre. Tous se tournèrent pour voir arriver une femme aux cheveux courts et blonds portant un long manteau blanc qui brillait à la lumière de la lune.

- Qui êtes-vous ? demanda Monsieur Carter en pointant sa baguette sur elle alors qu'elle se plaçait à côté d'Ulciera.

- Lova Barnes. Enchanté.

- Ah ! Regardez si ce n'est pas beau, les deux dernières sorcières encore en vie du cercle des ombres ! Voilà qui est parfait vraiment, merci les enfants, je vous dois une fière chandelle. C'est donc ici que prend fin le cercle, ici et maintenant ! Stupéfix ! hurla-t-il.

Un jet de lumière blanche fracassa le bouclier que venait d'invoquer Ulciera.

- Les enfants, partez ! Venez vite ! Lova, conduis-les !

- Je ne te laisse pas toute seule avec ce malade ! répond-elle.

Monsieur Carter lançait un nouveau sort, celle fois-ci une boule de feu fracassa un morceau du menhir qui se trouvait derrière elles. Les sorcières répliquèrent pendant que Terrance et Emily se mettaient à l'abri derrière un menhir. Les sortilèges provoquaient des éclats de lumières rouges, bleues et grises dans la nuit noire. Des bruits de projection de pierre et de cris éclatèrent. Terrance sentait son cœur battre jusqu'à presque sortir de sa poitrine. Il suivrait le combat par ce qu'il entendait.

- Bombarda !

- Protego !

- Stupéfix !

- Expelliarmus !

Parfois, le sorcier et les sorcières lançaient des sorts imprononcées mais lorsque Terrance voyait un éclat vert fracasser le ciel, il savait très bien de quel sortilège il agissait. Il le comprenait à présent, ce duel ne pourrait pas finir bien, il y aurait un ou plusieurs morts.

- Il faut les aider ! dit Émilie.

Mais Terrance était incapable de bouger, comme paralysé par la peur. C'est alors qu'Emily sort une tête et prépare sa baguette lorsque soudain, une flèche vint se loger juste au-dessus de sa tête.

- Les centaures ! hurla Terrance en voyant arriver au galop une dizaine de centaure pointant leurs arcs vers eux.

- Protego ! lance Emily pour bloquer les trois nouvelles flèches qui arrivent sur eux.

- Protego ! lancement de nouveau Emily.

Terrance lui, était toujours paralysé, incapable de se battre dans ce chaos.

Bientôt, les centaures firent un cercle autour des sorciers et sorcières et chacun devait se défendre contre eux. Monsieur Carter transplana et disparut, laissant aux deux sorcières le soin de régler le compte des centaures tout en protégeant les enfants.

- Venez près de nous ! crie Ulciera.

Terrance et Emily se positionnèrent derrière elles. Lova et Ucliera repoussèrent ardemment les nombreuses flèches qui se produisirent sur elles ou sur les enfants.

- Arrêtez s'il vous plaît ! Nous ne vous voulons aucun mal ! crie Émilie.

Mais rien n'y fit, les centaures, ulcérés de voir des sorciers sur leurs terres et encore plus de les voir saccager un haut lieu de leur magie semblaient vouloir les tuer.

- Tu penses à ce que je pense Lova ? dit Ulciera.

- Une dernière leçon ?

- Tu prends par la droite, je prends par la gauche !

Les deux sorcières bondirent et commencèrent à attaquer les centaures à coup de "petrificus totalus" et d'"expelliarmus". Emily se chargea d'invoquer les boucliers protecteurs pour leur éviter de se faire transpercer. Terrance a enfin trouvé le courage de lever sa baguette et de lancer des sortes d'évitement. Bientôt ce ne fut plus nécessaire, les centaures étaient trop occupés par les deux sorcières qui les faisaient reculer vers la forêt tandis que certaines centaures se retrouvaient pétrifiées au sol ou parfois encore debout.

- Que fait-on ? demanda Emily.

- On devrait rentrer au château. dit Terrance.

- Seuls ? Approches-nous d'elles et aidons-les !

Ainsi, Terrance et Emily rejoignent les deux sorcières dans leur combat contre les créatures hybrides et bientôt, les quelques centaures qui n'étaient pas encore neutralisés s'enfuirent.

- Priori Incantatem ! lance Ulciera pour libérer les derniers centaures immobiles qui partent au galop dans les profondeurs de la forêt. L'un d'entre-eux, voulait poursuivre l'attaque dans sa retraite en armant son arc mais Terrance le vit faire :

- Diffindo ! lance-le

L'arc se brisa laissant le centaure sans arme dans sa fuite. D'un coup, le silence et le calme revinrent, laissant les sorcières et Terrance reprendre leur souffle.

- Ils reviendront. dit Ulciera avant de se tourner vers Lova qui s'écroulait au sol.

- Lova !

La sorcière au long manteau blanc semblait blafarde et pour cause, une flèche était logée dans sa cuisse, elle était blessée et perdait du sang. Ulciera prit sa baguette et la pointa vers la blessure mais à peine avait-elle commencé à faire son travail de guérison qu'un jet de lumière blanchâtre, tout droit tiré depuis la forêt, vint l'atteindre en plein dos. Ulciera fut projeté avec force contre un rocher et tomba au sol, inconsciente.

Emily et Terrance se retournèrent, Thomas Carter était là, sortant de derrière un arbre la baguette à la main.

-Chien ! crie Emily pleine de courage.

Lova perdait connaissance, ils n'y avaient plus qu'eux.

Emily se place devant Terrance comme pour le protéger puis elle pointe sa baguette vers le concierge de l'école. Ce-dernier, le visage suintant, la démarche assurée, s'approchait tranquillement des deux élèves avec un sourire malsain.

- Donnez-moi le livre ! hurla-t-il.

- Jamaïs ! répliqua Emily avec l'affront d'une battante.

La main serrée sur sa baguette, légèrement tremblante, les yeux prêts, la posture parfaite. Thomas Carter lance un genre qu'Emily bloqua, puis un autre et encore un autre. Les attaques étaient de plus en plus rapides et Monsieur Carter avançait inexorablement vers eux. Au bout de la cinquième attaque bloquée, il se transplana pour atterrir derrière eux, à une quinzaine de mètres. Cette fois-ci, Terrance a eu le réflexe de levier sur sa baguette et a bloqué la nouvelle attaque. A présent, Terrance et Emily se tenaient côte à côte.

- Bande de gamins sans cervelle…suffla Thomas Carter.

Et il lance de nouvelles attaques, enchaînant les sortilèges attaquant tantôt Terrance tantôt Emily jusqu'au moment où la jeune Gryffondor ne fut pas assez rapide. Le trait de lumière rougeâtre la frappa en pleine poitrine et la propulsa plusieurs mètres derrière elle.

- Emilie ! Cria Terrance craignant pour la vie de son amie.

Emily, allongée sur le sol, ne bougeait plus, seule sa poitrine se soulevait de manière régulière.

- Allez, c'est fini Milow, range donc ta baguette où je la tue sous tes yeux. C'est le livre où sa mort à toi de choisir.

Terrance tourne la tête vers Thomas Carter avec un air furieux et grave, puis, il se place entre elle et lui, baguette levée. Thomas Carter arbora alors un grand sourire, comme pour se moquer de cet acte stupide. Il venait de mettre à terre des sorcières bien plus expérimentées que lui, que pensais-il ? Le battre ?

- Ne fais pas de chose stupide mon garçon. Tout ce que tu as à faire c'est me donner le livre. Donne-moi le livre et elle aura la vie sauvée.

Terrance, le souffle court, le front trempe de sueur, les bras tremblants des battements de son cœur et la vision légèrement floutée par la peur, se ressaisit. Il ferme les yeux, cala son souffle et se concentre. Tout était clair dans son esprit, il entrevoyait parfaitement ce qu'il devait faire. Tous ses sens étaient avertis, il pouvait presque voir les yeux fermés. Il sentit alors l'agitation de la main de son adversaire qui s'apprêtait à lancer un sort. Et puis, avec un geste précis, il pointe sa baguette vers le ciel. Il ouvrit alors les yeux et commença à prononcer des mots en murmure, des mots incompréhensibles qu'il répétait le regard fixé sur Thomas Carter qui ne comprenait pas ce qu'il se passait. Soudain, un vent se leva, comme un tourbillon qui prenait de la force se calant sur la baguette de Terrance. Et puis le tourbillon devint noir, comme un nuage de poussière qui prenait de plus en plus de vitesse, de plus en plus de force. Terrance continuait de murmurer, le regard féroce fixé sur sa cible avant de pointer sa baguette vers lui. Aussitôt, le nuage noir fondit sur Carter qui eu beau tenter de le bloquer, ne met l'empêche de l'envelopper. Le nuage noir était puissant, bruyant et bientôt, Thomas Carter accompagna ce bruit par un long râle de douleur. Autour de Terrance, les insectes et animaux partaient à toute vitesse sentant l'atrocité de cette magie venue d'un autre temps. Et les crises de Thomas Carter redoublèrent d'intensité. A présent sur ne le voyait plus du tout dans ce tourbillon noir, il était en train de se faire consommateur.

Derrière Terrance, Emily émergea de son inconscience et observe la scène avec affolement.

-Terrance ! Arrêtez-vous ! cria-t-elle.

Terrance quitta Thomas Carter des yeux et regarda Emily. Celle-ci eut un mouvement de peu en voyant ses yeux ayant pris une teinte jaunâtre et un regard froid, presque sadique. Et le cri de Thomas Carter reprend de plus belle.

- Terrance arrête cela…je t'en prie. le fournisseur Emily.

Mais Terrance ne semble pas en mesure de pouvoir s'arrêter. Il contempla sa création avec fascination, le cœur bondissant d'avoir créé cela, c'était beau, c'était authentique, cela sortait de son cœur, de profond en lui il le sentait.

Tout à coup un éclair de lumière blanc vint frapper le tourbillon qui diminue en intensité. Emily se retourna et vit arriver au courant Adam, Mary et Dan dont les salutations indiquaient la peur.

Mary s'accroupit près d'Emily et la porta pour l'éloigner du tumulte provoquait par le tourbillon noir. Adam et Dan approchèrent de Terrance en continuant de lancer des sortes vers le nuage mais sans parvenir à l'arrêter.

- Il faut arrêter à présent Terrance ! cria Adam pour se faire entendre. Il avait une main sur sa baguette pointue sur le nuage. Sa robe d'écolier, prise par le vent et la puissance du tourbillon, volait derrière lui.

- Terrance, il n'y a que toi qui peut l'arrêter !

Mais Terrance, le regard fasciné, ne réagissait pas et contemplait son œuvre.

- Terrance ne fais pas cela, pense à ta famille Terrance, pense à eux. pense à tes amis, pense à nous !

Aussitôt, Terrance tourna son regard derrière lui et vit Emily, Adam, Mary et Dan le regarder avec des yeux terrifiés. Son regard alors changea, il éprouva un sentiment différent, un sentiment qui lui déplaisait et qui rendait soudain son œuvre horrible. En un instant, ses yeux reprennent leurs teintes naturelles et le tourbillon cessa immédiatement.

Dans la forêt noire, le silence revient. Thomas Carter, débarrassé de ce monstre nuageux, tomba à genoux, les vêtements en partie déchirés, le souffle court. Il portait des marques de brûlures intenses à certains endroits comme si on avait fouetté avec un fouet brûlant. Des plaies profondes, des marques rouges. Alors de profil, il tourna son visage entier vers les autres et un cri d'épouvante sortit de la bouche de Mary en apercevant l'autre moitié de son visage, débarrassé de sa peau, raclée presque jusqu'à l'os. Thomas Carter tomba contre le sol de tout son poids.

Le silence était revenu dans la forêt où les enfants se découvrent. Chacun essayait de réagir de façon à contenir toute angoisse mais la situation était compliquée. Lova et Ulciera étaient toujours allongées au sol, inconscientes et Thomas Carter semblait être mort. Dan fini par s'approcher du corps allongé sur le ventre.

- Il respire ! lance-t-il.

- Éloigne-toi de lui ! dit Emily qui recouvrait ses esprits en se pertinent, aidée par Mary.

- Oh ! Par le barbe de Merlin Terrance ! Qu'est-ce que tu as fait à notre concierge ? exulta Dan en voyant la partie du visage du concierge complètement écorchée.

- Ce…ce n'était pas le professeur Higgs, balbutia Terrance en reprenant son souffle. C'était…c'était lui, depuis le début c'était lui. Il…il a essayé de nous tuer.

- Le concierge ? Mais pourquoi ? demanda Mary.

- Il recherchait le livre depuis des années. Il a traqué et tué presque tous les membres du cercle des ombres pour obtenir des informations. Et puis il s'est fait embaucher comme concierge pour chercher le livre dans le château. explique Emily.

- ça alors…Mais…que faisons-nous maintenant ? Est-ce qu'il va mourir ? s'inquiéta Adam. Et qui est cette femme ?

- C'est Lova Barnes, la dernière survivante du cercle avec Ulciera. dit Terrance en s'approchant de la sorcière dont la jambe était figée, inonde de sang. Elle avait le teint blafard et respirait à peine.

- Elle va mourir…se lamenta Terrance dont le visage était comprimé par la peur et l'angoisse.

C'est alors que Terrance pointait sa baguette sur la blessure, elle tremblait affreusement, Terrance semblait incapable de se concentrer, il était manifestement en état de choc. Dan posa sa main sur la baguette, s'agenouilla à côté de lui :

- Je vais le faire Terrance. Férula ! dit-il.

Aussitôt, la flèche plantée dans la cuisse se brisa et quitta le corps de Lova. Puis, des bandages épais vinrent se fixer sur la plaie, imbibant une grande partie du sang présent.

- Il lui faut des soins, urgemment, elle ne passera pas la nuit sinon. dit Adam.

Au même moment, Ulciera se réveillait difficilement, en passant une main sur sa tête ensanglantée.

- Ulciera ! dit Terrance en l'aidant à se redresser.

La sorcière était mal en point elle aussi et Dan réitéra le sortilège de soin qui lui permet d'apaiser la douleur.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-elle.

- Nous avons neutralisé Thomas Carter mais il est dans un état de vente et Lova a besoin de soin ou elle mourra. dit Terrance.

Ulciera s'approche du concierge pour vérifier son état et constater qu'efficacement, le pauvre homme était mal. Il agonisait en silence. Elle s'enquirit ensuite de son amie Lova.

- Vous devez rejoindre le château, vous devez rentrer. dit-elle.

- Pas question que l'on vous laisse ici comme cela ! Objecta Emily, encore faible.

- Très bien, emmenez-nous à la lisière de la forêt, je me débrouillerai ensuite.

Ils aidèrent Ulciera à marcher et firent léviter Lova et Thomas Carter jusqu'à la lisière de la forêt. Il faisait frais et on entendait un long et puissant cri de loup dans la forêt.

- Bien merci aux enfants. ça ira comme cela. dit Ulciera en s'asseyant sur une pierre près des deux corps allongés de Lova et Thomas Carter.

- Qu'allez-vous faire à présent ? demanda Mary.

- Je vais faire soigner Lova, elle s'en sortira, c'est une sorcière solide.

- Et pour le concierge de l'école ? Comment va-t-on expliquer cela au directeur ? s'inquiéta Adam.

- Vous n'expliquerez rien du tout. Vous ne direz jamais, à personne ce qu'il s'est passé cette nuit dans la forêt interdite. Si on vous demande, vous étiez dans vos dortoirs et vous dormiez paisiblement en pensant à vos examens. répondit calmement Ulciera.

Puis, la sorcière se leva, s'approcha du corps de Thomas Carter et pointa sa baguette vers lui.

- Et lui non-plus ne dira rien, car il ne se souviendra plus de rien. Ni du livre, ni d'où vient sa défiguration, ni même son propre nom.

- Non, vous ne pouvez pas faire cela, c'est barbare ! s'exclama Adam.

- Nous n'avons pas le choix jeune homme. C'est nous ou lui. Il a tué tous mes amis, des gens bien, des gens innocents. répondit Ulciera.

- Pas si innocent que cela ! Je ferai remarquer à Adam.

- Pas coupable en tout cas.

- Cet homme au droit à un procès ! Devant un tribunal, il doit être jugé pour ses crimes, pour les familles des victimes qu'il a tuées ! s'emporta Adam. Personne ne va donc rien dire à cela ? dit-il en regardant ses camarades, la tête basse.

- Si jugement il doit y avoir, alors vous devrez dire la vérité, toute la vérité. Vous serez renvoyés de Poudlard, Terrance sera enfermé à Azkaban pour avoir utilisé de la magie noire sur lui. C'est cela que vous voulez ? dit Ulciera.

Il y a eu un silence, Thomas Carter gigota et expira quelques râles de douleur.

- Adam…il n'y a pas d'autre choix. dit Terrance.

Alors, lentement et méticuleusement, Ulciera fera pivoter sa baguette :

- Oubliette. murmura-t-elle.

Ils laissèrent son corps là, près de la cabane abandonnée puis Ulciera emmena Lova vers Pré-au-lard. Tous se séparèrent. Adam n'eut pas le cœur à dire au revoir à Ulciera, ni Dan d'ailleurs. Emily et Mary la remercièrent et lui souhaitèrent bonne chance puis partirent rejoindre les garçons près du pont en bois. Terrance fut le dernier à la quitter.

- Merci. dit-il à voix basse, visiblement encore choqué.

- Non, merci à toi. Tu m'as sans aucun doute sauvé la vie ainsi qu'à Lova et à ton amie. Tu as mis hors d'état de nuire à un individu dangereux.

- C'est malheureux que…que j'en sois arrivé là.

- N'aie pas honte de toi-même Terrance. Ce soir, la magie noire t'a sauvée, vois-le plutôt comme cela. Mais n'oublie jamais que la magie noire reste extrêmement dangereuse, elle peut autant se servir de toi que tu te seras d'elle.

Terrance approuve puis tourne les talons avant de se retourner.

- Qu'allez-vous faire maintenant ? exigea-t-il.

Ulciera prendra une profonde inspiration en regardant les montagnes avant de répondre :

- Je ne sais pas, je vais rentrer chez moi et me faire oublier pendant un temps. peut-être emmener Lova avec moi. Prend soin de toi Terrance.

- Vous aussi.

Terrance partit rejoindre les autres et, juste avant, Ulciera lui lancera un dernier conseil :

- Hé Terrance ! Débarrasse-toi de ce livre maudit. Il a fait assez de mal comme cela.

Tous rentrèrent ensuite au château le plus discrètement possible mais il leur fut impossible de dormir. Alors, Terrance, Adam, Dan et Mary se retrouvèrent dans la salle commune, près de la cheminée et, sans échanger un seul mot, restèrent là jusqu'au matin.

Dans les jours qui suiventrent, l'école s'émeut de la rumeur tragique confirmée par la gazette du sorcier dans un article intitulé "L'étrange destin de Thomas Carter, le concierge amnésique de Poudlard". Terrance a lu l'article un matin, dans la grande salle en buvant son jus de citrouille.

" Il y a quelques jours, l'école de Poudlard avait lancé un avis de recherche suite à la disparition du concierge du château, Monsieur Thomas Carter. Celui-ci a été retrouvé errant près du village de Pré-au-lard. Amaigris, portant des loques et étant en partie défiguré, le pauvre homme ne savait plus qui il était ni ce qui avait bien pu lui arriver. Malgré les bons soins prodigués par les soignants de Ste Mangouste, Thomas Carter n'a rien pu se souvenir et ce qui lui est arrivé reste un mystère. Incapable de reprendre son travail à l'école, ni même aucun autre, le directeur de Poudlard, Monsieur Limebert a ouvert le poste aux candidatures.".

Adam, assis à l'autre bout de la longue table des Serdaigle, met un certain temps avant de réparer à Terrance. Dan et Mary restèrent près de lui, espérant qu'il réussirait à calmer ce tremblement de la main qui lui resta quelque temps et Emily passa une journée à l'infirmerie prétextant une chute de balai pendant un entraînement pour justifier ses blessures. On entendit plus jamais parler d'Ulciera Acthon ni de Lova Barnes mais, une semaine plus tard, Mary reçut une lettre qu'elle dévoila aux autres :

" Chère Marie,

Ta tante Lova et moi-même sommes rentré chez nous comme je t'en avais parlé. Nous allons bien, ta tante s'est rapidement remise de son accident et je prends soin d'elle chaque jour. Nous étions si tristes d'apprendre la perte de nos amis que nous avons décidé de nous rendre sur leurs tombes et de leur rendre à tous un dernier hommage. Merci encore à toi et tes amis de nous avoir sauvés, cela restera à jamais dans nos cœurs. Prenez tous bien soin de vous.

Ta tante U.

PS : J'espère que ton ami s'est débarrassé de ce manuel défectueux.".

- Tu ne t'en ai toujours pas débarrassé ? s'étonna Emily face à Terrance tandis qu'ils finissaient la préparation de leur potion dans la salle de classe du professeur Limbus.

- Je vais le faire mais pas maintenant. Pour l'instant je le laisse à sa place. répond-il.

- Si j'étais toi je ne tarderai pas à le brûler, plus il restera dans tes affaires plus tu ressasseras ce qu'il s'est passé. dit Mary juste à côté.

- Je ne comprends même pas comment tu n'as pas pu le jeter le soir où nous sommes rentrés ! dit Adam installé en face de lui.

- Je vais le faire ! Je vous assure.

Après la journée de cours, ils rentrèrent dans leurs salle communes et eurent la surprise de constater que le programme des examens de BUSE était affiché. L'année prenait fin, enfin.

Une autre année se termine

Au petit déjeuner ce matin-là, il y avait de l'enthousiasme dans la grande salle. C'était le dernier match de Quidditch de l'année qui opposerait Gryffondor et Serdaigle. Le dimanche précédent, Serpentard avait passé une véritable correction à Poufsouffle en gagnant par trois cent-trente points d'avance. Mais il fallait s'attacher à la table des Gryffondors pour comprendre l'ampleur de l'effervescence. Tous les élèves de toutes années portaient des vêtements rouges, des écharpes et presque tous agitaient de minuscules drapeaux rouges et or. Une grande banderole était déployée au-dessus de la longue table affichant "En route vers le sacré". Il suffisait d'une victoire à Gryffondor pour remporter le titre, une fois de plus. Terrance et Adam mangeaient à leur table en jetant des regards fourbe à leurs adversaires qui riaient, chantaient et clamaient haut et fort leur joie d'être de nouveau champion. Emily ne dérogeait pas à cela et entonnait les chants de la victoire avec force.

- Regarde-les, dit Adam les dents serrées. On dirait qu'ils ont déjà gagné, c'est insultant.

- Tu n'as toujours pas eu de nouvelle de Jane ? demanda Terrance.

- Non et personne ne l'a vu de la matinée…j'espère qu'elle ne nous lâchera pas. répondit Adam.

C'est alors que Robert McDomay passa près d'eux accompagné de deux camarades.

- J'espère que tu ne prendras pas froid Adam. Je veux dire, après avoir volé nu comme un ver par ce temps frais. Ce serait dommage à quelques jours des examens de fin d'année…

Ses amis crachèrent un rire mauvais. Adam ne remarque pas et observe Robert et les siens rejoindre la table des Gryffondors en hurlant des encouragements.

- Je hais ce type. dit Adam, frustré.

En début d'après-midi, le temps était bon, les nuages s'étaient dispersés et le soleil rayonnait sur la pelouse verte et parfaitement tondue du terrain de quidditch. Les tribunes étaient complètement garnies et les Gryffondors faisaient un bruit terrifiant dans leurs tribunes encouragées par le professeur Vieillepin qui venait de faire éclater quelques feux d'artifices rouges au-dessus d'eux. Dans leurs vestiaires, les Serdaigles étaient, eux, moins à la fête. Il ne restait que quelques minutes avant l'entrée sur la pelouse et ni Jane ni Ignatus Verpey n'étaient présents. Personne ne parlait, Adam n'avait même pas pris la peine de mettre ses gants sentant que le match n'aurait pas lieu.

- Nous ne déclarons pas forfait ! s'indigna Anthony qui faisait les cents pas dans le vestiaire.

- Il nous manque deux joueurs dont notre capitaine. lancé Adam.

- Je n'en reviens pas que Jane nous abandonne ! dit Catherine les bras croisés sur son banc.

Soudain la porte s'ouvre à la volée et Jane apparaît avec le jeune Léonard Burblok, celui que Terrance avait surclassé en début d'année durant les sélections.

- Ah ! Enfin ! dit Anthony. Que fait-il ici ? Où est Ignatus ?

- Ignatus a déclaré forfait pour aujourd'hui. dit Jane sur un ton confiant et enthousiaste.

- Commentaire ? s'étonnèrent Adam et Catherine en même temps.

- Mais, sans attrapeur nous ne pouvons pas jouer ! réagit Anthony.

- C'est moi qui serait attrapeuse et Léonard prendra ma place. Maintenant tous en tenue !

Chacun termina de se changer tandis que dehors on soufflait la corne qui annonçait l'entrée des équipes sur le terrain. Déjà la victoire semblait illusoire mais sans un attrapeur de métier et avec un débutant dans l'équipe, personne ne pouvait s'attendre à gagner. Terrance se demanda comment Ignatus pouvait se regarder dans un miroir, abandonner ses coéquipiers le jour même du dernier match de la saison…

Jane rassemble tous ses joueurs et ses joueuses au centre du vestiaire. Terrance fut heureux de la voir retrouver son enthousiasme et sa joie du jeu. Elle avait effectivement les yeux pétillants d'excitation et faisait des gestes vifs.

- Allez, venez, rapprochez-vous de moi. dit-elle.

On frappa à la porte du vestiaire.

- C'est l'heure, on vous attend sur le terrain ! lance une voix.

- A votre arrivée ! dit Jane. Bien, écoutez-moi. Rien n'est en notre faveur aujourd'hui, personne ne nous donne gagnant et je ne parle même pas de nos adversaires qui nous sont clairement supérieurs. Je ne vais pas vous dire que nous allons gagner, je ne vais pas vous dire que nous allons déjouer les pronostics aujourd'hui d'accord ? Mais nous sommes une équipe, nous sommes soudés et nous sommes ensemble. Nous formons l'équipage d'un navire qui est en train de couler c'est vrai, mais c'est souvent dans ce genre de situation que l'on trouve des vrais héros. Je ne vous parle pas ici des braves marins qui coulent navires sur navires et qui sont craintifs par les pirates des eaux salées non…je vous parle ici d'une bande de boucaniers courageux et fiable qui lutte contre la mer pour maintenir le navire à flot . C'est un combat difficile, long et épuisant mais noble. Noble car c'est le vieux et intemporel combat de l'humanité que celui de lutter pour sa survie. Aujourd'hui notre survie sera notre honneur. Nous ne perdrons pas notre honneur sur ce stade. Marquons, battons-nous, déchaînons notre jeu sur l'adversaire et sauvons notre honneur ! Montrons à tous ceux qui sont en tribune que nous ne sommes pas morts ! Remettons à flot notre navire ! Vous êtes mon équipage et j'ai confiance en vous ! ALORS ! QUI SERA AVEC MOI DANS CETTE TEMPÊTE ?

A ces mots forts et joliment dit, tous crièrent. Ils se tapèrent tous sur l'épaule et échangèrent des regards confiants, ils allaient vers la défaite en souriant, confiant de ne pas mourir sans se battre. Juste avant de quitter le vestiaire, Adam fit embrasser la vieille bannière de Serdaigle à Léonard puis, ils entraient sur le terrain. Chacun se positionna, les Gryffondors étaient déjà en place et les attendaient. Terrance se trouvait juste en face d'Emily, qui, dans sa tenue rouge et or, lui fit un signe auquel il ne répondit-pas. Enfin le match était lancé !

Bien évidemment, après seulement huit minutes de jeu, Gryffondor menait déjà par trente points d'avance mais les bleus et blancs se défendaient bien et notamment le gardien Tim qui arrêta quatre tirs adverses. Le public hurlait et les Gryffondors agitaient leurs drapeaux à chaque attaque de leur équipe. Adam parvint à envoyer le cognard sur Trévor Codish qui échappa le souafle. Terrance le rattrapa en vol et fondit sur les anneaux adverses avant qu'Emily et Rudolph Parker ne s'interposent devant lui. Passant Rudolph, Terrance ne pouvait plus se défaire d'Emily alors il envoya le souafle sur sa droite où le jeune Léonard se trouvait démarqué. Léonard, avec vivacité et précision envoya le souafle traverser un anneau et marqua un point pour Serdaigle. C'était incroyable, en quelques manœuvres et trois actions plus tard, Serdaigle revenait à égalité de point.

Le public fut aussi surpris de ce match aussi serré et commença à prendre fait et cause pour Serdaigle.

Terrance marqua un point puis envoya le souafle dans les mains d'Anthony Malone qui marqua son septième mais du match. Les Gryffondors passèrent à l'offensive, marquèrent puis restèrent un moment sans parvenir à marquer. Au bout d'une heure de jeu, la partition était de Cent-dix partout et le public applaudissait bruyamment. Même les spectateurs extérieurs, venus de Pré-au-lard, regardèrent apprécier ce spectacle. Emily passe devant Terrance puis élimina Léonard avant de se prendre un cognard en pleine jambe par Catherine. Le public poussa un cri de surprise en voyant Emily tomber en titubant avant de se reprendre juste avant le sol. Progressivement, le match est devenu beaucoup plus physique, les contacts entre poursuiveurs notamment devenaient violents. Terrance, après avoir reçu plusieurs coups de coude, envoya valser Trévor Codish qui faillit se prendre un poteau de bois en pleine tête. Mais le moment le plus limite vint lorsque Catherine Pickman reçut le souafle en pleine figure et s'écroula au sol. Rapidement prise en charge par madame O'Neal, l'infirmière, elle ne met cependant pas reprendre le match.

Agacé par ce fait de jeu, le public commença à siffler les Gryffondors à chaque fois qu'ils étaient en possession du souafle ce qui ne les empêcha pas de prendre quelques points d'avance. Pendant ce temps, Jane s'en sortait très bien face à Margaret Vance, la célèbre attrapeuse de Gryffondor. Comme cette dernière avait une meilleure vue qu'elle pour ce qui était de repérer le vif d'or, elle la suivait constamment peu importe où elle allaitait ce qui avait le don d'énerver Margaret. Ainsi, comme Jane était très bonne en vol, elle pouvait essayer d'attraper la petite balle dorée. Le duel était grossier mais parfois, Margaret, plus expérimentée à ce poste, réussissait à prendre quelques longueurs d'avance même si jusqu'à présent ce n'était pas suffisant.

Alors que le match entrait dans sa deuxième heure de jeu, Anthony et Terrance entamèrent une phase de jeu travaillée plus tôt dans l'année qui n'avait jusque-là jamais fonctionné lorsque Léonard fut assailli par Rudolph Parker qui l'accusait de le prendre trop souvent au marquage. Le duel dans les airs pris des airs de bagarre et obligeât Monsieur Moldray à suspendre les deux joueurs pour une durée limitée dans le match. Cela agaça certes les joueurs mais eu le mérite d'enchanter le public qui redoubla d'encouragements juste avant que Terrance ne marque un nouveau mais. Les deux équipes étaient à présent de nouveau à égalité lorsque soudain, les deux attrapeuses passèrent en traversant le terrain à toute vitesse, le bras tendu vers la minuscule balle ailée. Margaret était légèrement plus proche d'attraper le vif d'or mais, au dernier moment, Jane parvint à revenir à sa hauteur. Le moment était capital, tout le stade retenait son souffle et même les joueurs avaient les yeux rivaux sur ce duel. Les deux joueuses fonçaient droit vers les bases d'une tribune à une vitesse folle et le vif d'or ne semblait pas prêt à changer de trajectoire.

- Mais elle va se tuer ! hurla Adam.

C'est alors que dans un ultime moment de courage, Jane allongea son bras droit tout en poussant de son pied gauche sur les balais de Margaret pour saisir le vif d'or. L'instant d'après, elle parvenait, dans un fantastique mouvement de ce sport, à redresser son balais pour ne pas foncer dans le mur de bois. malgré un léger frottement elle revient vers le terrain. Sa comparse eu moins de dextérité et, malgré un bon mouvement, se cogna fortement l'épaule contre le mur.

Jane remonta le terrain sous les acclamations de la foule et Monsieur Moldray annonçant la victoire de Serdaigle par trois cent-dix à cent-soixante. Terrance, fou de joie, alla immédiatement à la rencontre d'Adam qui n'y croyait pas.

- Sur un gagné ! Adam sur un gagné ! hurla-t-il.

Ils se prirent dans leurs bras tandis que les tribunes explosèrent de joie, sauf bien évidemment la tribune des Gryffondors où les élèves semblaient complètement groggy.

Tous les joueurs se posèrent au sol et bientôt des dizaines d'élèves vinrent les rejoindre. Terrance approcha de Jane et l'enlaça.

- Bravo ! Tu as réussi ! cria-t-il avant d'être soulevé par des élèves de Serdaigle, Serpentard et Poufsouffle.

Tous les joueurs furent levés en héros, ils furent ultérieurement de battre les Gryffondors, ce qui n'avait plus été fait depuis plusieurs années. On chanta, on plèvre, les musiciens de la chorale firent jouer de leurs instruments et pendant ce temps, Agias Moldray éleva une petite estrade et apporta la coupe de quidditch. Chaque année, une nouvelle était créée spécialement pour l'événement et on y gravait dessus le nom de l'équipe vainqueur qui pouvait l'exposer dans sa salle commune.

Il fallut un long moment avant qu'un semblant de calme ne revienne sur le terrain où, à présent, tous les élèves étaient présents ainsi que les professeurs et le directeur. Tous attendaient que les vainqueurs ne montent sur l'estrade pour recevoir la récompense. C'est Agias Moldray qui l'annonça lui-même, apposant sa baguette sur ses cordes vocales :

- Bien, je vais à présent remettre le trophée récompensant la meilleure équipe de quidditch de l'année ! Cette année, deux équipes ont remporté le même nombre de victoires à savoir Gryffondor et Serpentard ! Cependant, une équipe à obtenu un ratio de points marqués et concédé meilleur que l'autre. Mesdames et messieurs ! Les vainqueurs de la saison sont…Les Serpentards !

A ces, les Serpentards exultèrent de joie et les joueurs de l'équipe vinrent recevoir le trophée sur l'estrade. La suite de la journée fut principalement occupée par des chants émanant des Serpentards à la gloire des Serdaigles dans une allégresse globalement bon enfant.

Terrance et Adam furent célébrés jusque dans la salle commune de Serdaigle où l'équipe fut accueillie en héros. Ils restaient certes les derniers du classement de l'année, mais cette victoire les avait sauvés du déshonneur. Ils passèrent toute la soirée dans la salle commune pour fêter l'événement, le professeur Mbola avait fait apporter des paniers de fruits, des plateaux de tartines aux légumes et des gâteaux sucrés directement dans la salle commune. Terrance finit enfin par toucher le sol et rejoignit sa capitaine sur la terrasse.

- Alors capitaine ? Heureuse ? exigea-t-il.

Jane lui sauta dans les bras, elle avait le sourire jusqu'aux oreilles et quelques larmes dans le coin des yeux.

- Merci Terrance. dit-elle avant de lui faire face.

-Merci de quoi ?

- De m'avoir remotivée et de m'avoir fait comprendre que…un capitaine n'abandonne jamais son navire et surtout pas lorsqu'il coule. dit-elle avec un sourire.

Ils se regardèrent, éblouis chacun par leurs joies respectives et ce sentiment du devoir accompli.

- Et un capitaine doit être présent pour recevoir les honneurs ! lance la voix d'Anthony derrière eux. Le professeur Mbola nous attend en bas.

Ils descendirent et l'équipe se posta près de la statue d'Helena Serdaigle, face à tous les Serdaigle et le professeur Mbola s'avança :

- Mes chers élèves, c'est un grand jour pour notre maison et je suis si fier d'en être le directeur. Nous sommes là ce soir pour féliciter notre équipe, nos valeureux joueurs et joueuses qui ont déjoué tous les pronostics et permis à notre maison de garder sa dignité. A vous, nous disons bravo !

Et tous applaudirent en ajoutant quelques cris et quelques sifflets. C'était une belle soirée qui s'annonçait sous la bienveillance du professeur Mbola.

- Félicitations Mademoiselle Edgecombe. dit-il en s'approchant de la capitaine en train de discuter avec des camarades en locataire une coupe de jus de citrouille à la main.

- Merci professeur. répond-elle humblement.

- Remarquable votre trajectoire au moment d'attraper le vif d'or.

- Merci professeur, j'en suis plutôt fière en effet. dit-elle avec un sourire presque naïf.

- Et vous Monsieur Malone, un très beau score, la moitié des mais marqués rien que pour vous, c'est prodigieux bravo.

- Merci professeur. répondit humblement Anthony avec un grand sourire de satisfaction.

Ils restèrent un instant ainsi avant que le professeur ne relance :

- Alors ? Mes cinquième et septième années sont-ils prêts pour les examens qui arrivent ?

- Oh vous savez, on n'est jamais vraiment prêt. dit Peter qui se trouvait là lui aussi.

- Ne vous inquiétez pas professeur, je suis sûr qu'après avoir assisté à cette magnifique victoire, tous les Serdaigles croient en leurs chances. dit Jane.

- Je veux bien le croire Miss Edgecombe mais, la chance n'a malheureusement rien à voir là-dedans.

Terrance et Adam passèrent près d'eux en tenant quelques gâteaux et le professeur les alpaga :

- Et vous messieurs Milow et Fleecktweed ? Prêt pour les examens ?

- Ah oui ! lancement Adam avec un air assuré.

- Et toi ?

- Ma foi, dit Terrance avec légèreté, j'espère être égale à moi-même.

- Vous le serez, j'en suis convaincu.

-Professeur ? Est-ce vous qui avez rédigé les questions des examens ? demanda alors Peter.

- Non, c'est toujours le ministère qui se charge de l'élaboration des sujets mais vous n'aurez pas de surprise, ce seront des notions vues en cours.

Comme Peter relançait le professeur sur une question portant sur les BUSE, Adam et Terrance en profitèrent pour partir discrètement et rejoindre Dan et Mary près de l'escalier qui menait aux dortoirs. Ces deux-là étaient installés dans les marches avec des gâteaux, des chopes de bièraubeurre et quelques raisins frais.

- Ah ! enfin les desserts ! s'exclama Dan dans le brouhaha général.

Terrance s'installe et observe un instant la salle commune qui prenait des airs de pub londonien. Quelques élèves, notamment les plus jeunes, étaient partis se coucher mais il demeurait encore pas mal de monde. Estebal et Owen discutaient dans un coin, Terrance aperçu également Torvus et Herbert en train de faire une partie de bavboule avec deux autres filles de sixièmes années. Partout on discutait, on jouait et parfois même on s'embrassait comme ce couple de troisième année positionné à l'étage et qu'on pouvait voir main dans la main. C'était une belle soirée pour Serdaigle, cela faisait longtemps que Terrance n'avait pas ressenti une telle vie dans cette pièce habituellement très studieuse.

Chacun mangeait en silence, bercé par le bruit constant de la salle émanant de toute partie et par les dizaines de bougies allumées.

Après un instant, Adam envoie l'instant idéal pour demander pardon.

- Je suis désolé d'avoir été un peu éloigné ces derniers temps avec vous. dit-il. Cette histoire avec Ulciera et avec Monsieur Carter m'a…un peu chamboulée.

- Tu n'as pas à t'excuser Adam, ça a été difficile pour tout le monde après ce que nous avons vécu. Chacun à digéré à sa manière. Et puis si quelqu'un doit faire des excuses c'est bien moi. dit Terrance. C'est moi qui nous ait entraîné dans cette histoire sordide et dangereuse.

- Ne dis pas cela Terrance. Sans toi nous n'aurions jamais nous n'aurions pu tirer la vérité sur cette histoire et sur Monsieur Carter. C'était un meurtrier Terrance et il aurait certainement fini par s'en prendre à Lova et Ulciera. dit Marie.

- Certes mais…si je n'avais pas utilisé de magie noire, si ce livre ne m'avait pas…transformé…

- Ne ressasse pas tout ça Terrance, ce n'est pas bon. Ce qui est fait est fait. A présent nous devons tous tourner la page. dit Dan.

C'était vrai, il devait tourner la page et passer à autre chose et jamais plus ne reparler de cette nuit-là, de ce livre-là. La soirée se termine, tous les élèves finissent par se coucher et, le lendemain, les épreuves de BUSE commencent.

Emily n'avait pas passé une bonne soirée la veille, la salle commune de Gryffondor était restée vide et calme. On y avait retiré les banderoles et drapeaux jusqu'au petit meuble de bois que deux garçons de quatrième année avaient placé au centre avec un écrit dessus "Au titre !". Emily elle-même avait difficilement trouvé le sommeil et s'était beaucoup rejouée le match dans sa tête sûre, repassant les actions, les buts et bien ce moment où Jane avait attrapé le vif d'or. Margaret Vance était restée longtemps dans les toilettes, prétextant qu'elle était malade mais en réalité elle avait fondue en larme. Pauvres Gryffondors, tous inconsolables après avoir perdu le titre qui leur tendait les bras contre l'équipe la plus désastreuse de l'école depuis des années. Et adieu le record de titres consécutifs remportés. Au matin, à l'heure du petit-déjeuner, plusieurs Serpentards et même quelques Serdaigles étaient venus chambrés les Gryffondors sur leur défaite de la veille. Trévor Codish avait même fini par en venir aux mains avec un élève de Serpentard ce qui leur avait valorisé à tous les deux une heure de retenue et une remontrance de la part du professeur Limbus. Terrance, lui, arborait comme la plupart des élèves un air sobre. Mélange entre l'excitation de cette dernière semaine de cours et les épreuves des examens finaux. A huit heures quarante-cinq, les élèves commencèrent à vider la grande salle pour se rendre dans leurs salles d'examens. Les BUSE étaient divisés entre des parties théoriques et des parties pratiques en fonction des matières. Pour les cinquièmes années, tout se passait dans la grande salle qui était différemment disposée pour l'occasion.

La matinée entière fut consacrée à l'examen théorique de potion consistant en un long questionnaire puis à rédaction d'une préparation de potion. Terrance y passe les quatre heures autorisées dans un état d'esprit embrumé. Les potions étaient l'épreuve qu'il redoutait le plus. Heureusement pour lui, la rédaction de la potion était celle du philtre de paix. Au sortir de cette matinée, Terrance se sentit mieux et aborda l'après-midi plus confiant. Cette fois-ci l'épreuve pratique demandait aux élèves de préparer une potion d'aiguise-méninges. Placé à côté de Mary, Terrance comparaît régulièrement l'état de son chaudron au sien sans parvenir à savoir s'il faisait mieux qu'elle ou pire. A la fin de l'épreuve, il fut là aussi satisfait de son travail. Le dernier examen de la journée fut une longue dissertation d'astronomie sur les techniques de reconnaissance des étoiles et planètes. Le soir, la salle commune était en ébullition, chacun tentait de se situer entre ceux qui avaient complètement raté et ceux qui pensaient avoir parfaitement réussi leurs examens. Si Adam et Mary étaient confiants pour les potions, c'était moins le cas pour l'astronomie. Le lendemain, les cinquièmes années durant plancheront sur un sujet d'histoire de la magie plutôt compliqué : "Expliquez en quoi les guerres nordiques du XIVe siècle eurent des conséquences sur les grandes institutions européennes". Terrance parvint à gribouiller un texte à peu près cohérent à la différence d'Adam qui était inconsolable après ces deux heures passées dans la grande salle.

- Allez, ce n'est pas si grave, tu ne comptais pas devenir professeur d'histoire de la magie de toute façon ? tentait de le consoler Terrance.

En fin de matinée, les cinquièmes années eurent droit à un questionnaire sur les différentes espèces de créatures magiques vivantes sur le continent asiatique. Un examen de soins aux créatures magiques loin d'être évident et qui semble en dérouter plus d'un dans la salle. Au déjeuner, Emily avoua qu'elle avait fait l'impasse sur cette matière et qu'elle avait rendu une copie presque blanche. En début d'après-midi, les élèves attendaient devant la grande salle en discutant. Le prochain examen était l'examen de défense contre les forces du mal, une matière qui était toujours l'objet de questionnement sur ceux qu'on leur demandait de faire. Lorsque les portes de la grande salle s'ouvrent, les élèves observent plusieurs membres du ministère, les observateurs, installés à plusieurs endroits de la pièce. A côté de chacun d'eux, un mannequin de bois représentant un corps humain enveloppé d'une cape et portant une fausse baguette à la main.

Chaque observateur appelait un élève suivant la liste alphabétique de la classe et chacun exigeait la même chose : effectuer une sorte de défense, être capable de faire léviter le mannequin au moins dix secondes dans les airs et lancer deux sortilèges d'attaque.

Terrance fut appelé vers le milieu de la liste et se présenta face à une grande femme assez forte de corps aux cheveux sombres.

- Bien, commençons par le sortilège de défense, que choisis-tu ? demanda-t-elle d'une voix douce.

- Protégo. Répondit immédiatement à Terrance qui avait eu le temps de réfléchir.

Il se positionne et lance "Protego !" sur une tonne ferme. Le bouclier apparaît et la femme griffonna sur un parchemin qui flottait dans les airs au niveau de son épaule.

- Bien, maintenant je vais te demander de faire léviter ce mannequin plus de dix secondes dans les airs. Vas-y.

Terrance a pointé sa baguette et choisit le sortilège levicorpus. Avec dextérité, il parvint parfaitement à faire lever le mannequin de bois au-dessus du sol le temps nécessaire et le reposa parfaitement au sol. Là encore, l'observatrice griffonna sur son parchemin avant de passer au dernier test.

- A présent je vais te demander de lancer deux sortilèges d'attaques sur le mannequin. Quels sortilèges choisis-tu ?

- Expelliarmus et stupéfix. répondit Terrance.

Il effectua les deux sortilèges convenablement. Son sort Expelliarmus fut néanmoins un peu mou selon lui.

- C'est très bien, avant de terminer, je vais te poser une question. L'observatrice semble fouiller dans une liste puis poser sa question. Quel sortilège est le plus adéquat pour contrer un épouvantard ?

Terrance chercha un instant dans sa mémoire, il avait le souvenir d'en avoir entendu parler durant sa troisième année. Il chercha un instant puis répondit :

- Ridiculus ?

- C'est exact. Tout est bon, tu peux quitter la salle.

Au moment où Terrance quittait la salle satisfait de lui, un bruit énorme se fit entendre. Tous se tournèrent vers la grande vitre brisée par laquelle un mannequin venait de passer avec une grande force, puis tous tournèrent leurs salutations vers celui qui était responsable de cela à savoir Robert McDomay.

- Eh bien ça c'est une sacrée stupéfiction mon garçon ! s'exclama l'observateur face à lui.

Content de lui, Robert commença à parler de ses nombreux exploits en tant que membre du club de duel mais Terrance n'eut pas envie d'écouter et s'en alla.

Dans les jours qui suivirent, Les cinquièmes années passèrent l'épreuve de divination, qui consistait à être capable de lire correctement dans le marc de café. L'épreuve de botanique où chaque élève devait identifier une série de plantes qui avaient été installées dans la grande salle. Terrance parvint à citer le filet du diable, la fleur de namandier, un champifleur et une racine de Frôde en sueur. Cependant, Terrance buta sur la dernière plante présentée comme beaucoup de ses camarades. Il s'agissait d'une branchiflore et seuls Gwen, Mary et Rowan se vantèrent de l'avoir trouvé. La partie théorique fut plus facile, Terrance explique les différences entre la culture de mandragore dans un habitat chaud et sec et dans un habitat froid et humide.

L'épreuve de sortilège ressemble beaucoup à la défense contre les forces du mal. Un ou une observatrice leur demanda, individuellement, de lancer les sortilèges ; Repulso, Wingardium leviosa, Finite incantatem, Réparo et un sortilège au choix. Terrance réfléchit un instant à ce qu'il pourrait faire. Certains n'avaient rien fait de plus qu'un Lumos ou un Accio devant les mines déçu des observateurs. Il fallait quelque chose d'impressionnant, d'audacieux. Terrance, après un moment de réflexion, leva sa baguette vers une sculpture en pierre qui soutenait une grande coupelle enflammée dans la salle. Il y avait quatre en tout, une représentant un aigle, une un blaireau, une autre un griffon et la dernière un serpent. Il visa la plus proche, le blaireau et prononça 'Locomotor". Aussitôt, le blaireau semble s'animer. Il quitta sa place et descendit pour faire un tour complet sur lui-même avant de courir à travers la salle. Plusieurs élèves riaient de cette idée saugrenue puis le blaireau reprit sa place et s'immobilisa de nouveau Content de sa prestation, Terrance quitta l'examen heureux.

Enfin, le vendredi après-midi, après une matinée entière passée à plancher sur l'examen théorique de métamorphose, l'examen pratique eut lieu encore une fois dans la grande salle. Cette fois-ci, les élèves passèrent un à un devant un jury composé de cinq observateurs qui exigeaient des choses différentes aux élèves. C'était un exercice beaucoup plus stressant car tout le monde observait l'élève qui se présentait. Emily manqua complètement la métamorphose d'un pigeon en théière, Adam réussit de justesse à transformer une vulgaire broche en fleur et tout le monde fut émerveillé lorsque Mary fit disparaître le bureau du jury par un simple Evanesco. Tout le monde l'applaudit alors qu'elle retournait dans le fond de la salle.

Alors que plus de la moitié des élèves étaient passés, Terrance aperçut, au fond de la salle, les professeurs Higgs et Mbola qui discutaient silencieusement en regardant défiler les élèves. Il se sentait sous pression, la métamorphose était censée être la matière qu'il maîtrisait le plus.

- Milow Terrance. dit une femme au chapeau pointu.

Terrance s'avance et salue les observateurs.

Un observateur place délicatement un grand chaudron devant Terrance et dit :

- Pouvez-vous métamorphoser ce chaudron en un animal ?

Terrance se concentre, il ferme les yeux un instant puis pointe sa baguette. C'est alors que, sans prononcer un seul mot, le chaudron tournoya et se transforme en un chien aussi noir que l'objet qui le précedait l'instant d'avant.

Des murmures de surprise s'élevèrent dans la salle, c'était la première fois que Terrance faisait un sortilège imprononcé.

- C'est parfait. nota une observatrice. Et…pouvez-vous le re-transformer en chaudron ?

Terrance s'exécute et le chaudron réapparut.

- C'est très bien. A présent, pouvez-vous faire en sorte que ce chaudron ne soit plus noir mais…disons bleu. dit une observatrice.

Autour de lui c'était le silence complet, même les professeurs Higgs et Mbola avaient cessé de discuter pour l'observateur. Terrance connaissait ce sortilège, ils l'avaient appris en début d'année dernière.

- Colovarias ! lance-le.

Aussitôt, le chaudron prend une teinte bleue.

- En rouge ? demanda un autre observateur.

Terrance opéra et marqua le chaudron de rouge.

- Bien, une dernière chose pour moi. dit un observateur, j'aimerais que ce chaudron puisse se déplacer facilement.

Terrance pense immédiatement à un sortilège de transfert. Il pointe sa baguette et pense fort à de petites roulettes en bois à la place des pieds en fonte. Lorsqu'il rouvrit les yeux, les roulettes apparaissaient.

- Merci jeune homme. conclut une observatrice avant que ses camarades ne l'applaudissent.

La fin de la journée marque un grand soulagement pour tous les élèves. Les cinquième et septième années étaient les dernières à finir respectivement leurs BUSE et leurs ASPIC. Ils se retrouvèrent dans leurs salles communes respectives pour y attendre les résultats avec angoisse et excitation. Terrance se sentait enfin plus léger et décontracté. Mary et Dan aussi, seul Adam paraissaient encore stressés. Chacun parlait de ses épreuves. Esteban pensait avoir bien réussi la métamorphose et Peter était réaliste sur sa pierre prestation en défense contre les forces du mal. Tout à coup, le professeur Mbola entre dans la salle commune avec des parchemins en main. Le silence s'établit. Il se positionna dans un coin et appelle un à un les élèves. D'abord les cinquièmes années puis les septièmes. Un à un, les élèves viennent chercher leurs feuilles de résultat précisant leurs notes si importantes pour la suite de leur cursus scolaire et professionnel.

-Terrance Milow !

Terrance alla son bout de parchemin et chercher, content, le clin d'œil de son professeur. Il se rapprochait d'Adam, Dan et Mary qui décortiquaient, en silence, leurs notes les yeux pleins d'excitations. Mary avait obtenu cinq Optimal, Dan en avait quatre tout comme Adam qui avait néanmoins échoué en soins aux créatures magiques avec un "Piètre".

- Et toi ? demanda Mary vers Terrance, impatiente.

Terrance lis ses notes :

" Milow Terrance

Potions - Efforts Exceptionnels

Botanique - Efforts Exceptionnels

Métamorphose - Optimal

Défense contre les forces du mal - Optimal

Divination - Optimal

Soins aux créatures magiques - Acceptable

Astronomie - Optimal

Histoire de la magie - Optimal

Sortilèges - Optimal

Etude des runes - Optimal"

- Tu as obtenu sept O ? s'indigna Mary à la fois choquée et impressionnée.

- Tu as obtenu tes dix BUSE ? C'est génial ! lance Dan.

Terrance et Mary furent ainsi les seuls Serdaigles à avoir obtenu toutes leurs BUSE et furent allègrement félicités pour cela. Adam fut déçu ne pas avoir validé les soins aux créatures magiques et l'histoire de la magie et Torvus grommela de mauvaise fois en constatant que malgré ses six BUSE validées, il n'avait obtenu aucun "Optimal".

Lorsque tous les élèves se rejoignent dans les jardins et cours du château en fin de journée pour célébrer leur fin d'années, Terrance a été largement félicité par Emily ou encore Gwen. Cette dernière était parvenue à obtenir neuf BUSE, seule la divination avait été un désastre. Emily quant à elle, se contenta joyeusement de ses cinq BUSE acquises. Les cinquièmes années échangèrent avec euphorie leurs notes dans la cour de l'entrée dans un vacarme assourdissant. Certaines filles pleuraient de joie ou parfois de déception. Certains garçons semblaient relativiser et d'autres s'en contre-fichaient. C'est alors qu'Adam se dirigea vers Robert McDomay, le cœur léger et avec un air supérieur. Robert était assis sur un muret entouré de deux de ses amis dévisageant les autres avec mépris.

- Alors Robert ? Ces résultats ? exigea-t-il.

- ça ne te regarde pas ! le foudroya Robert qui ne semblait pas satisfait de lui.

- J'imagine oui. Dis-moi, il devrait me les donner à présent.

- Quoi donc ?

- Eh bien, les places ! Les places pour la finale de la coupe de Quidditch que tu avais mis en jeu en début d'année pour notre pari. Tu te souviens ? Quand je t'ai dit que nous gagnons contre vous.

A ces mots, Robert semble ne plus être maître de lui-même et fut prêt à sortir sa baguette mais ses deux acolytes l'en empéchèrent. Terrance et Dan approchèrent d'Adam, le soutenant dans sa requête. Face à cela, Robert n'avait plus d'autre choix que d'avouer sa défaite et de donner ses places.

- Merci mon cher ! Et si tu veux faire d'autres paris, n'hésite pas. dit Adam avant de lui tourner le dos.

Le lendemain, tous les élèves passèrent la majeure partie de la journée à vagabonder dans les couloirs, les jardins et les salles de classes désertes. Une nouvelle année prenait fin, les professeurs avaient effacé les tableaux noirs, les piles de livres étaient rangées dans les bibliothèques et bientôt la poussière et l'odeur de renfermé reprendraient leur place dans le château. Terrance passe une bonne partie de la journée avec Emily, Adam et Suzanne. Chacun racontait ses projets pour les vacances avec impatience. Ce soir-là, le dernier repas eu lieu dans la grande salle et, ceux qui ne reviendront pas l'année prochaine, les septièmes années, eurent droit à une ovation. Le directeur Limebert fit un discours de cour pour féliciter les élèves de leurs réussites, les encouragea à poursuivre leurs efforts et eut une pensée pour le concierge Monsieur Carter en convalescence.

Ce soir-là, tandis que dans la salle commune de Serdaigle une petite fête était improvisée par les septièmes années, Terrance avait quitté ses camarades discrètement avec son sac sur le dos. Il se glisse dans les couloirs sombres et vides du château et entre dans la bibliothèque silencieuse et tout aussi vide. Sans bruit, il entre dans la réserve et s'enfonça dans le dédale des étagères et le labyrinthe que constitue cette partie de la bibliothèque. Terrance a trouvé un coin poussiéreux et mal entretenu où visiblement personne ne venait souvent. Puis il sort le livre de son sac. En regardant une dernière fois, il repensa à tout ce qu'il avait appris grâce à lui mais aussi à ce qu'il avait fait subir à Thomas Carter. Il ne pouvait pas détruire ce livre, ce serait une insulte à l'histoire et au savoir mais il ne pouvait pas non plus le conserver, c'était bien trop dangereux. Il repensa à sa dernière lecture qui remontait à la nuit dernière, un texte long et compliqué sur une forme de magie très rare qui, selon le livre, permettait de survivre à la mort. Terrance n'avait pas tout compris mais l'objet en question se nommait "un horcruxe".

Il cache le livre derrière de nombreux livres dans une armoire quelconque puis s'en alla.

Le lendemain matin, tous les élèves faisaient leurs valises. Il fallait enfin ranger ces manuels, ces chaudrons, remettre les animaux en cage, pincer les vêtements ce qui, pour certaines était une première de l'année. Terrance jeta un dernier regard à la salle commune puis descendit prendre son petit-déjeuner. Après le repas, tous quittèrent le château pour la gare dans une ambiance joyeuse et mélancolique à la fois. L'air frais, le soleil, la chaleur et la végétation verdoyante annoncent l'été et les vacances. Sur le chemin de la gare, Jane, les yeux humides de quitter ce château pour toujours, remercia Terrance et Adam pour leurs efforts puis offrit sa paire de gant à Adam :

- Tiens, ils te seront plus utiles à toi qu'à moi maintenant. dit-elle avec un grand sourire.

- Merci ! dit Adam en contemplant les magnifiques gants en cuir de dragon.

- Et il y a un autre choix pour toi Adam. Le professeur Mbola voulait que je te l'annonce avant de partir. C'est toi qui sera capitaine de l'équipe de quidditch à partir de l'année prochaine !

- Par la barbe de Merlin ! s'exclama Adam dont le visage venait de s'illuminer. Vraiment ?

- Tout à fait ! Fais du mieux que tu peux et surtout, surtout…garde Terrance près de toi, il te sera utile lorsque tu perdras la foi. dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

- Que fais-tu l'année prochaine ? demanda Terrance.

- Je vais tenter d'entrer au ministère, j'ai hâte ! Oh, il faut que je rejoigne mes amis, merci à vous deux encore et profite bien de vos dernières années à Poudlard, ça passe vraiment trop vite.

Elle les quitta au moment où le train se mettait à quai. Il était là, avec sa locomotive rouge et son épaisse vapeur qui sortait de la cheminée.

Terrance dit au revoir à Emily qui lui fit promettre de lui écrire durant l'été puis il s'installa dans un compartiment avec Adam, Dan et Mary. Alors qu'il finissait de ranger leurs robes de sorciers, le train se mit en marche. Par la fenêtre, le château se mouvait et s'éloignait bientôt caché par les hauts arbres de la forêt. Pour Terrance l'année était finie mais une autre commencerait bientôt, toujours accompagnée de ses amis et c'était bien le plus important pour lui.