Merci pour vos commentaires, cela me fait extrêmement plaisir. À ceux qui m'ont laissé un commentaire, je vous répondrai par message privé. N'hésitez pas à me faire remonter des fautes d'orthographes ou des incohérences. Petite précision: je publierais les chapitres le samedi. Bienvenue à Beurk.


Chapitre 1: La naissance

Sur l'île de Beurk, le village passait une nuit paisible. Enfin, pas tout le monde: un grand viking roux et barbu faisait les cent pas devant sa maison, l'air très anxieux. Le travail de sa femme a commencé depuis huit heures et le guérisseur n'est toujours pas sorti. Le chef de Beurk, Stoïck Haddock dit la Brute angoissait terriblement. On aurait dit un yack nouveau-né qui tient à peine sur ses pattes.

Il n'est pas le seul à être réveillé à cette heure avancée de la nuit (ou très matinale), plusieurs vikings discutaient entre eux. Heureusement pour eux que Stoïck n'entendait pas leurs paroles, il aurait été capable de les jeter par-dessus les falaises.

- Ce n'est pas bon signe, déclara Sven. La pauvre Valka a commencé son travail bien avant son terme. Le pauvre enfant sera né trop tôt, il n'aura aucune chance de survivre à cet hiver.

- Sans compter qu'il sera né le Jour Maudit, intervient Baquet. Si l'enfant survit, il sera marqué par ce jour. Jamais un enfant né pendant ce jour n'a survécu longtemps.

- Et si par pure faveur des Dieux l'enfant grandit, il sera beaucoup trop faible. Non, pour le bien de la tribu, il doit respecter la tradition et abandonner l'enfant en mer.

- Balivernes! déclare un autre homme blond. Vous oubliez qui est le père, cet enfant sera un battant comme son père.

Cet homme avait vu bien des combats. En plus de posséder un casque avec des cornes en formes de yack, il a des jolies moustaches blondes, longues et tressées. Un crochet remplace sa main gauche, et une jambe de bois est à la place de son pied droit. Preuves que ce guerrier avait beaucoup donné pour défendre ce qui lui est cher à Beurk.

- J'espère sincèrement pour vous que ce que vous dites est faux. Stoïck ne vous pardonnera jamais que vous ayez tenu de tels propos. Sans compter Valka, déjà qu'elle a un caractère bien trempé. Si vous rajoutez son instinct maternel, elle sera une vraie furie. Quoique, en réfléchissant, il vaudrait mieux avoir affaire à Stoïck: ce sera plus rapide et moins douloureux.

- Au pire, cet enfant ne sera qu'une bouche supplémentaire à nourrir. Il ne sera pas aussi puissant que le fils Jorgenson, c'est lui qui devrait être désigné comme héritier, intervient Edgar.

- Cette famille d'imbéciles? Le jour où cette famille sera dans la maison du chef, Ragnarök sera arrivé. Beurk ira tout droit dans l'arrière train d'un yack. Vous me dégouttez, j'espère pouvoir être le mentor du gamin. Et je me ferai une joie de vous rappeler vos «dires» de cette nuit dès qu'il sera chef.

L'amputé quitta le groupe et rejoint son ami qui faisait toujours les cent pas. Qui aurait cru que Stoïck la Brute serait aussi fébrile dans un moment aussi crucial? Pas son ami de toujours en tout cas: Stoïck a beau être une brute épaisse, il a un cœur d'or. Il ne laissera personne lui dicter ce qu'il doit faire avec son fils.

- Tu vas bien Stoïck? demanda Gueulfor.

- Non, ça ne va pas. Valka a commencé son travail bien en avance, et ce depuis hier soir. Et Gothi et Old Wrinkly refusent de me laisser entrer. Alors non, JE NE ME SENS PAS BIEN DU TOUT

- Maintenant que tu as évacué une partie de ton angoisse, laisse-moi te rappeler que tu reviens de l'île de Stritz. Tu as présenté tous tes vœux de bienfaisance à Haaken et Sigrid Hofferson pour la naissance de leur fille. Tu ne pouvais pas être présent quand ça a commencé.

- Mais j'aurais dû être là pour elle Gueulfor, tu peux comprendre ça?

- Non, car je ne me suis jamais marié. Mais surtout, tu étais obligé d'y aller pour renouveler ce traité avec nos alliés les plus anciens. Et puis, c'est ce gamin qui a eu la bonne idée de venir maintenant. Donc arrête de te reprocher quoique soit, sinon je jure que je te frappe avec mon crochet. Que Völund (dieu forgeron) me soit témoin.

- Tu as raison, Gueul. Je devrais me calmer.

- Pour changer de sujet, comment est la fille Hofferson?

- Par Thor, elle est aussi jolie que sa mère: blonde avec des yeux bleus. Elle a beau avoir 6 mois, elle se débrouille déjà avec une petite hache. Une vraie Valkyrie cette gamine, le caractère Hofferson quoi.

- Elle risque de suivre la voie d'une Shield-maiden (femme bouclier), je plains le pauvre bougre qui voudra la courtiser.

- C'est vrai, Haaken était très content d'avoir une fille. Je….

Stoïck n'a pas le temps de finir sa phrase que la porte de sa maison s'ouvrit. C'est Gothi, la guérisseuse du village qui était sur le seuil de la porte. D'un geste de la main, elle fit signe à Stoïck de rentrer. Stoïck s'exécuta et rentre dans sa maison. Une douce chaleur régnait à l'intérieur. Il va tout de suite vers sa chambre pour retrouver sa femme, mais croisa Old Wrinkly sur son chemin.

- Stoïck, déclare l'ancien âgé de 60 ans. Il faut d'abord que tu saches que ton enfant est né avec 1 mois d'avance. Il se pourrait qu'il ne survive pas.

- Ne dit pas ça. Quoique disent les gens, je sais qu'il survivra.

L'Ancien sourit puis s'écarte en déclarant: «Je savais que tu dirais ça, va retrouver ta famille».

Stoïck rentra dans la chambre et part retrouver Valka. Une femme mince aux longs cheveux auburn et aux yeux noirs se trouvait dans une position semi-allongée. Elle tenait dans ses bras un petit paquet enroulé dans des couvertures. Une petite tête dépassait de ce paquet, une tête avec des yeux vert Forêt, comme ceux de son père. Ce bébé regardait paisiblement sa mère, bercé par le mouvement des bras de Valka. Elle vit Stoïck arriver et le regarde tristement.

- Valka, que se passe-t-il? Pourquoi es tu triste?

- Il est né en avance Stoïck, il n'a même pas crié lors de sa naissance. Gothi pense que c'est parce que ses poumons ne sont pas encore formés qu'il n'a rien dit.

- Balivernes, rétorqua Stoïck.

Il voulait hurler mais il se retient.

- Notre fils est né en avance mais c'est un guerrier. Il veut montrer à tous qu'il sait se battre dès son plus jeune âge, il sera l'un des meilleurs.

- S'il survit jusque-là, déclara tristement Valka.

- Val. D'habitude, c'est une mère qui déclare ça. Ne désespère pas, notre fils montrera à tous qu'il sera le meilleur dirigeant que Beurk aura connu.

- Si tu le dis.

Un long moment passa jusqu'à ce que l'on frappe à la porte d'entrée.

- Si c'est pour des broutilles ou des plaintes, je jure sur Odin que j'étranglerai la personne. Je ne peux même pas profiter de ce moment.

Stoïck se leva du lit, et avança jusqu'à la porte d'entrée. Il l'ouvrit et découvre Gueulfor avec un berceau en bois.

- J'ai croisé Old Wrinkly qui m'a dit que le petit est né. Alors, je viens offrir en avance mon cadeau pour le premier enfant de mon ami.

- Tu brises la tradition Gueulfor. Ce n'est pas avant 3 jours que je ferais la présentation.

- Le gamin a déjà brisé la tradition en venant au monde en hiver et 1 mois avant le terme. Il risque d'apporter beaucoup de changements sur Beurk, et de casser beau nombre de traditions. Alors autant m'habituer de suite.

- Tu peux entrer mon ami, mais Val n'est pas d'humeur. Elle pense qu'il ne survivra pas.

- Ça fait déjà 10 ans que tu survis à sa cuisine. Le petit pourra bien survivre, ironise Gueulfor.

Les deux compères avancèrent dans la maison pour finalement arriver dans la chambre du chef.

- Bonjour Valka, comment va tu? demanda Gueulfor.

- Ça va, je te remercie. Quel est ce berceau?

- C'est mon cadeau de bienvenue pour le petit. Alors, où est-il?

- Il dort paisiblement pour le moment.

- Je repasserai plus tard alors, je te laisse le berceau. Tu pourras y mettre des peaux de yack, ou de la laine de mouton au fond du berceau pour qu'il soit confortablement installé.

- Merci pour ton attention Gueulfor, ça me touche beaucoup, annonça Valka.

- Mais de rien. Ça me fait plaisir. Mais comment allez-vous l'appeler?

- Je ne sais pas encore, déclare Stoïck.

- J'aime bien Harold, déclara Valka.

- Harold? Tu en es sûr Val?

- Plus que jamais Stoïck.

- Très bien. Gueulfor, laisse-moi te présenter Harold Horrib' Haddock Troisième du nom, Héritier de Beurk.

- Il va falloir que j'apprenne à faire la révérence alors, ricane Gueulfor.

- C'est très sérieux Gueulfor, arrête de ….

Un bruit de bâton fait tourner court la discussion. Gothi se tenait sur le seuil de la chambre, et veut attirer l'attention du groupe. Elle rentre dans la chambre, sort du sable et commençait à dessiner des étranges signes.

- Que dit-elle Gueulfor?

- Elle dit qu'elle a bu le destin d'Harold dans les étoiles? Boire un destin? Qu'est-ce que ça ….. Aïe.

Gothi assena un coup de bâton sur la tête de Gueulfor, et lui fit signe de relire les symboles.

-Lu, elle a lu le destin dans d'Harold dans les étoiles. Elle dit également qu'elle reste perplexe pour son avenir. Les Dieux n'ont pas laissé des visions très claires. Elle a vu Harold face à un dragon noir, des hommes autour de lui. Et puis Harold se trouvait au côté d'une femme blonde dans sa maison.

Valka, qui jusque-là écoutait la conversation avec intérêt, soupire de soulagement en entendant le message de Gothi. Puis comme elle était venue, Gothi repartit dans le calme et le silence. Dès qu'elle a disparu, Stoïck s'adressa à sa femme.

- Tu vois Valka? Notre Harold survivra et deviendra un Tueur de dragons, et un homme respecté de tous.

- Je suis quand même perplexe, déclara Valka. D'habitude, Gothi viens faire sa bénédiction seulement après la présentation à la tribu.

- C'est ce que je te disais Stoïck, intervient Gueulfor. Ce petit est à peine né qu'il bouscule déjà la tradition. On ne risque pas de s'ennuyer avec lui.

- Je suis quand même rassurée, notre fils survivra. Tu as entendu Bébé? demanda Valka en embrassant le front du petit Harold toujours endormi dans les bras de sa mère.

- Je ne pense pas qu'il t'entende Valka, déclare Gueulfor. Je vais vous laisser entre vous trois. Et comptez sur moi pour ne rien dire aux autres.

- Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi Gueulfor, mais tu es une vraie pipelette. Tu ne sais pas tenir un secret.

- Balivernes. Et je vais te le prouver dès maintenant, déclara Gueulfor en quittant la maison du chef.

- Je crois que tu l'as contrarié Stoïck, déclara Valka.

- S'il tient sa langue pendant les 3 prochains jours, je m'excuserai auprès de lui et lui offrirai de l'hydromel.

- Tu ne perds jamais une occasion de boire, pas vrai Stoïck.

- Pour ça, non. Mais je pense que nous avons d'autres priorités pour l'instant. Nous devons nous occuper de notre fils. Je vais attiser le feu, pour qu'il ne fasse pas trop froid dans la chambre.

Et c'est sur ces mots que Stoïck se leva, sortit de la maison pour aller dans la réserve de bois. Il prit quelques bûches, et attise le feu. Ce n'est que lorsqu'il rentra dans sa chambre qu'il constate que sa femme s'était endormie, fatiguée par le long travail qu'elle a effectué. Stoïck remonta les couvertures, embrassa sa femme endormie et s'endort à ses côtés, le sourire aux lèvres en pensant à tous les moments père/fils qu'il pourra partager avec Harold.