Bonne année à tous, et mes meilleurs vœux pour l'année à venir. Je mets en place l'évènement qui viendra bousculer la vie d'Harold et de sa famille. Il viendra bientôt.


Chapitre 9: La survie (première partie)

- Tu es sûre Gothi? Sera-t-il aussi rude que tu le prétends?

L'Ancienne effaça son message pour écrire de nouveaux symboles dans le sable.

- C'est bien cela, confirme Gueulfor. L'hiver sera rude mais pas aussi terrible que prévu. Il est vrai que l'on a connu des hivers plus cléments, en particulier le dernier. De plus, l'entrepôt et les cachettes n'ont jamais été autant remplis. À moins d'une attaque de dragons dévastatrice, on n'aura aucun mal à survivre.

- Survivre….. Nom de Thor, j'ai oublié que j'avais promis à Harold de passer quelques jours seul avec lui pour lui apprendre les gestes de survies sur une île.

- C'est un peu tôt pour lui apprendre ça Stoïck. Ce n'est encore qu'un gamin, il a à peine 6 ans.

- Dois-je te rappeler ce que j'ai vécu il y a 10 ans lors de la réunion des chefs? Ce maudit Drago Poing Sanglant, il a tué pratiquement tous les Chefs présents. Seuls les Dieux savent où il est à présent.

- Tu étais bien content d'apercevoir le drakkar d'Egil Vünson. Une chance que la tempête qu'il a affronté en chemin l'a ralenti. Sinon, je me demande encore comment tu serais rentré sur Beurk.

- Une chance, comme tu dis. Mais en attendant, j'ai dû survivre une fois l'attaque passée. J'aurais pu y rester, Gueulfor. Seulement, les conseils de survie, que mon père m'a donné, m'ont été d'une grande aide. Je veux, à mon tour, les transmettre à Harold. On ne sait pas ce que les dieux décideront: j'aurais pu mourir et ainsi de ne jamais connaître la joie d'être papa, mais j'ai survécu. C'est pour ça que je veux transmettre mes connaissances à Harold.

- Vu sous cet angle, c'est difficile de donner un contre-argument. Mais où vas-tu aller pour l'instruire?

- Sur la petite île au Nord de Beurk. Tu sais, celle où j'emmenais Valka admirer le coucher du Soleil.

- Au moins, je saurais où aller pour te joindre. Et à qui donneras-tu les pouvoirs pendant ton absence?

- Au conseil des Anciens et à Valka, ils sauront quoi faire. Je te laisse, je vais prévenir Harold et les Anciens. Nous partirons demain.

- Pas de soucis, soit juste prudent.

- Cette île n'est pas dangereuse, pas de raison de s'inquiéter.

- Tu pars avec Harold je te signale, avec lui, tout devient possible.

C'est sur ces dernières paroles que Stoïck partit vers sa maison. Il avait prévu d'enseigner ses techniques à Harold bien plus tard, mais des cauchemars à répétition l'ont fait changer d'avis. En effet, depuis plusieurs nuits, il rêve qu'Harold quitte Beurk en compagnie d'étranges individus et qu'il ne le reverra plus pendant longtemps. La dernière fois que ces rêves l'ont hanté, c'était avant la mort de son Père. En espérant que cette intuition soit infondée, il veut profiter de chaque moment avec Harold pour lui enseigner ce qu'il sait.

- Val, demande-t-il une fois le seuil de sa maison franchi, je cherche Harold. L'aurais-tu vu?

- La dernière fois, c'était avec Varek. Ils allaient au Grand Hall. Olaf Ingermann voulait lui montrer son travail dans les archives. Bien que personnellement, je ne le trouve pas intéressant.

- Je pense plutôt qu'Harold avait aussi envie de demander du papier et des crayons à Olaf. Et pour cela, il veut le caresser dans le sens du poil avant de faire sa demande. Merci Val.

Stoïck quitta donc sa maison et partit vers le Grand Hall. En y pénétrant, il constate que celui-ci est désert à l'exception d'un petit groupe de 4 Vikings. Olaf décrivait les peintures des Chefs de Beurk à Harold, Varek et Finna Jorgenson, qui est la petite sœur de Rustik. Stoïck interrompit la discussion.

- Olaf, puis-je te parler un moment? Et je voudrais m'entretenir avec Harold après.

- Bien sûr, attend un moment. Les enfants, dirigez-vous vers la grande table. Je vous rejoindrez après.

Ce n'est qu'une fois que les enfants soient partis que Stoïck pu parler.

- ltaf, demain je partirai avec Harold pendant quelques jours. Je lui ai promis de passer du temps avec lui.

- Tu n'as pas besoin de te justifier Stoïck, où vas-tu partir?

-Sur une petite île au Nord de Beurk, à une demi-journée de navigation. Je ne serais pas loin.

- D'accord. Harold, peux-tu venir? Ton père voudrait te parler.

Harold quitte les autres et se dirigea vers son père.

- Harold, je t'ai dit que je passerais du temps avec toi et c'est ce que je vais faire. Demain, nous partirons sur une petite île. Je t'y enseignerai des techniques pour survivre sur île.

- Es-tu certain que ça me sera utile plus tard? Je veux dire, on est sur Beurk. Qu'est-ce qui pourrait m'arriver de catastrophique?

- J'ai fait la même remarque que toi à mon père. Néanmoins, beaucoup de ses conseils m'ont été utiles: ceux-ci en font partie. Ne les néglige pas, on ne sait pas ce qui va nous arriver. Va préparer quelques affaires, on va y rester quelques jours.

- D'accord, compris.

- Merci Olaf. Désolé du dérangement.

Stoïck et Harold se dirigent vers leur maison. Tandis qu'Harold monta dans sa chambre, Stoïck met au courant Valka de sa décision.

- Es-tu sûr Stoïck? Il n'est pas encore prêt.

- On n'est jamais prêt à quoique soit, Val. La seule chose que l'on peut faire, c'est le préparer du mieux que l'on peut. Il retient beaucoup de choses, je ne m'inquiète pas. Et puis, je serai tout le temps avec lui.

- Je ne suis pas convaincu.

- Dois-je te rappeler ce qui m'est arrivé il y a 10 ans? C'est grâce aux conseils de mon père que je suis encore en vie. Et puis, ce ne sera que pour quelques jours sur l'île où je t'emmenais autrefois.

- C'est vrai! On ne peut pas faire plus calme. C'est rassurant.

La nuit passa très rapidement et le lendemain matin, dès l'aube, Harold et Stoïck montèrent dans une petite embarcation et mirent le cap vers l'île. La navigation se passa sans soucis jusqu'à ce qu'Harold s'exclame:

- Terre en vue! Terre en vue!

- C'est bien celle-là. Prépare-toi Harold, nous allons accoster.

Ils leur faillaient encore quelques minutes avant d'accoster sur une petite plage.

- Très bien, Harold, voici ta première leçon: quand on arrive sur une île, il fait toujours s'assurer que l'on a de quoi se rassasier, c'est-à-dire que l'on doit trouver une source d'eau potable ainsi que de la nourriture.

- Il faudra donc explorer l'île?

- C'est exact, mais avant il faut la jouer très malin. Nous avons une rivière, qui découle d'un lac, qui finit par se jeter dans l'océan, donc il faut faire…..

- Le tour de l'île pour trouver une rivière et ensuite remonter son cours jusqu'à la source.

- Exactement, mais avant de partir, fait toi un point de repère. Dans notre cas, nous avons un bateau, mais comment feras-tu si tu te retrouves échoué sur une île inconnue.

- Je prendrais une pierre et j'écrirai mon repère sur un arbre qui se distingue assez facilement, déclare Harold après un temps de réflexion.

- Exact, met ton idée à exécution.

Harold prit donc une pierre et chercha un arbre parmi ceux à proximité de la plage. Il aperçoit un arbre plus grand que les autres, avec des pierres à son pied. Il s'y dirige activement, et traca un «X» sur son tronc.

- Très bien, maintenant, nous allons longer la plage jusqu'à ce que l'on voie un filet d'eau.

Et c'est ainsi que Père et Fils s'élancent en quête d'eau, enfin surtout Harold. Parce que Stoïck connaissait très bien cette île. Il sait qu'il y a tous les éléments nécessaires pour survivre, et veut donc laisser à Harold le privilège de se débrouiller. Ils marchèrent pendant de longues minutes sur cette plage, accompagnés par le bruit des vagues et des oiseaux. Cela rappela de bons souvenirs à Stoïck, tous ces moments passés avec Valka quand ils étaient plus jeunes. C'est finalement Harold qui sort Stoïck de sa rêverie.

- Papa, regarde. De l'eau qui se jette dans l'océan, on a réussi à en trouver.

- C'est exact, maintenant, remontons cette rivière.

Le petit groupe s'enfonce dans cette végétation, tout en ne s'éloignant pas de la rivière. Bien que cette ile soit plus petite que Beurk, elle est quand même constituée, en grande partie, d'une forêt et de plages de sables fins. Des animaux ont réussi à s'acclimater sur cette île: Harold a réussi à apercevoir des lapins, des cochons sauvages, et autres oiseaux. Cette expédition promet d'être riche en émotion.

- Et voilà, nous sommes arrivés à sa source.

Devant les yeux ébahis d'Harold se tenait un immense lac, encore plus grand que celui de Beurk. Des poissons brisent la surface de l'eau, prouvant ainsi que celui-ci n'est pas désert.

- Maintenant que nous sommes arrivés au bout, il faut trouver de quoi nous abriter. Vois-tu un endroit où l'on pourrait passer la nuit?

Harold explore les alentours du lac, tout en étant surveillé par son père.

- Par ici, il y a une grotte. Nous pourrions y passer les nuits.

- Doucement petit bonhomme, comment es-tu sûr qu'elle soit vide?

- Euh...

- Je m'en doutais. Nous allons trouver de quoi nous fabriquer une torche, il nous faut du petit bois, de la mousse, deux pierres saillantes et un morceau de bois.

- On pourrait commencer par les pierres, suggèra Harold.

- Pourquoi pas, allons près du lac.

Harold partit donc à la recherche des deux pierres, il finit par en trouver mais Stoïck déclara qu'elles ne sont pas adéquates. Cependant, il demanda à Harold d'en garder deux car elles serviront à fabriquer des lances. Harold ne se décourage pas et sa persévérance finit par payer. Il trouve deux pierres qui correspondent.

- Parfait, maintenant, il faut de la mousse pas trop humide et du petit bois pour allumer le feu.

Ramasser du bois fût assez simple pour Harold, cependant la mousse récoltée sur les arbres doit d'abord sécher au soleil.

- Parfait, pose la mousse sur ce rocher. La chaleur du soleil va faire son œuvre. Maintenant, on va fabriquer une lance; prend une des deux pierres que l'on a gardée. Maintenant, trouve un bâton ou un jeune arbre assez droit qui sera le manche.

Harold s'exécute et finit par en trouver un. Cependant, celui-ci n'est pas tout à fait propre.

- Maintenant, il faut le nettoyer: avec une autre pierre, nous allons enlever la mousse et une partie de son écorce. Comme ceci. Maintenant, nous allons creuser l'emplacement de la pierre dans l'une de ces extrémités. Une fois cette étape réalisée, tu y place la pierre et avec une corde, tu viens fixer la pierre. N'hésite pas à serrer la corde très fort.

- Comme dirais Old Wrinkly, serre aussi fort que tu es bête.

- Quoi? Qu'est-ce que tu viens de dire?

- C'est de l'humour, papa.

- Bref, autre technique: dans le cas où tu n'as pas de corde, taille une pointe dans l'extrémité du bâton. Une fois réalisée, chauffe la pointe au-dessus d'un feu doux jusqu'à ce qu'elle noircisse. Le bois sec est toujours plus robuste que du bois humide. D'ailleurs, en parlant de feu…..

Stoïck se lève et se dirige vers la mousse.

- Parfait, elle est sèche. Harold, ramène le petit bois et mélange-le avec la mousse.

Harold effectua le mélange et ramène les deux pierres.

- Maintenant, nous allons frotter les deux pierres. Le frottement va créer des étincelles et qui mettront le feu à la mousse. Il faut faire comme ceci.

Stoïck effectua des mouvements à répétition pour que la mousse s'enflamme. Dès que la fumée apparaît, Stoïck souffle pour attiser le feu. Finalement, celui-ci finit par prendre.

- Maintenant, nous allons allumer la torche. Il faut positionner le bâton comme ceci, et TADAAA. On a une torche; nous pouvons maintenant explorer la grotte.

Stoïck s'engagea dans la grotte, suivi de près par Harold. Après une inspection, celle-ci est vide.

- La nuit va bientôt tomber. Harold, trouve-nous du bois et de la mousse. N'hésite pas à ramener tout le bois qui tu trouveras, ce sera notre stock. Je m'occupe du repas.

Harold repartit à la recherche des ingrédients et fait des allers-retours entre les bois et la grotte. Lors de son dernier voyage, il constate que son Père est dans le lac, torse nu avec la lance dans sa main. Pour pouvoir le réchauffer quand il rentrera, Harold tenta d'allumer le feu. Malheureusement, il n'y parvient pas. Pire, en serrant trop fort les pierres dans ses mains, il finit par se couper à la paume. Stoïck finit par rentrer, et en voyant les mains ensanglantées d'Harold ainsi que les pierres, il comprit rapidement la situation.

- Tout n'est pas dans la force du geste Harold, mais dans la technique. Ce n'est pas grave; va te rincer les mains dans l'eau, je m'occupe de tout.

Harold sortit de la grotte, et à son retour, le feu est allumé et le poisson cuisait.

- Te voilà de retour Harold. Demain, je t'enseignerai comme attraper le poisson ainsi que le lapin. Quand on peut diversifier sa nourriture, il ne faut pas hésiter. Sache une chose: quand tu es seul face à la nature, il faut être soit le plus fort soit le plus ingénieux. Il faut avoir une de ces deux conditions pour survivre. Prend place devant le feu, et n'hésite pas à regarder ton poisson s'il est assez cuit.

Harold retourna de temps en temps son poisson, et quand il estime qu'il est prêt, le déguste de bon cœur. Le repas finit, Stoïck et Harold s'endormirent l'un à côté de l'autre pour se tenir chaud par une belle nuit étoilée.