Chapitre 11 : Jusqu'au bout de ses rêves

Le lendemain matin, June se leva d'excellente humeur. Elle qui, d'habitude, devait prendre un bon café pour pouvoir se montrer sociable, n'en eut pas besoin pour dire bonjour à ses camarades et leur souhaiter à tous une bonne journée. Ces derniers la regardèrent avec un léger étonnement mais ne lui demandèrent pas la raison de ce changement d'humeur aussi soudain que surprenant. June était June. Une sorcière énigmatique et mystérieuse qui avait sa façon d'être. Et tout le monde la respectait trop pour discuter ses comportements parfois étranges.

Celui qui avait un jour essayé de lui faire une blague s'était retrouvé la tête dans un chaudron sans avoir eu le temps de dire « potion ». Personne ne sut comment elle avait fait d'ailleurs car elle n'avait même pas sorti sa baguette. Le pauvre malheureux de Gryffondor, un certain Fred Weasley, avait eu des furoncles partout sur le visage pendant une semaine.

Quand on lui demanda ce qu'il lui avait fait, elle répondit qu'il avait fait exploser une bombe à bouse à ses pieds ce qui avait sali son bel uniforme.

Elle avait dû aller se changer rapidement au vu de l'odeur intenable qui se dégageait de ses vêtements et qui bien sûr ne disparaissait pas avec un evanesco.

Personne et même pas l'infirmière de l'école, Mme Pomfresh ne réussit à faire disparaitre les immondices qui avaient poussées sur le visage du rouquin. Ils essayèrent de raisonner la serpentard mais elle n'intervint que lorsque le jeune sorcier se fut excusé publiquement dans la grande salle, au moment du repas. Et cela plut beaucoup aux serpentards, et, il ne l'aurait jamais avoué à quiconque, à leur directeur de maison. Les gryffondors remis à leur place. Enfin !

Suite à cela les Gryffondors eurent une dent contre elle mais la craignaient tant qu'ils ne tentèrent rien contre elle. Les deux jumeaux Weasley en revanche ne lui en voulèrent pas du tout et bien qu'un an plus jeunes qu'elle, ils vinrent lui parler plusieurs fois après ça et n'essayèrent plus de lui jouer des tours. June les aida même à peaufiner des recettes ou élabora avec eux plusieurs idées assez farfelues. Personne ne devait se moquer d'elle, mais elle, en revanche, ne s'en privait pas.

June sourit en repensant à cette histoire, en prenant son petit déjeuner. Oui elle était de bonne humeur aujourd'hui. Elle allait enfin pouvoir donner suite à ses envies. Elle se convint d'attendre jusqu'au soir pour mettre à bien son projet, à savoir celui de se rendre une nouvelle fois au 5ème étage et de créer ses propres locaux dans la salle sur demande.

La journée se passa bien. Les cours étaient intéressants, et au grand plaisir de ses camarades de maison, la jeune femme fit gagner 25 points supplémentaires aux serpentards. Les professeurs de se lassaient pas de ses résultats spectaculaires et de ses réponses parfaitement justes. Hermione Granger ne voyait d'ailleurs pas d'un très bon œil ce changement car elle n'était plus vraiment considérée comme la sorcière la plus brillante de sa génération même si elle restait très performante.

June termina son repas tranquillement avant de descendre avec ses amis dans leurs dortoirs.

A la nuit tombée, comme elle avait pris l'habitude de le faire, elle sortit sur la pointe des pieds de son dortoir pour ne pas réveiller ses colocataires. Elle s'habilla rapidement dans la salle commune d'un pull noir et d'un legging de la même couleur. Une tenue discrète pour une mission discrète. Elle attendit un peu sur un fauteuil vert foncé et confortable puis lança un tempus.

1h30. Parfait, Rogue a sûrement terminé sa ronde à cette heure tardive. Allons-y.

Elle sortit prudemment de la salle commune et s'enfonça dans les couloirs sombres. Elle avait mémorisé le trajet et y arriva de ce fait assez rapidement.

Le mur était totalement nu, dépourvu de toute entrée.

Elle se mit bien en face de lui et ferma les yeux, non sans avoir vérifié avant qu'elle était bien seule en ces lieux.

Elle imagina une endroit où elle pourrait faire des potions, de la musique, des expériences en tout genre. Elle termina sa requête avec un souhait. Celui que cet endroit ne soit trouvé par quiconque excepté elle-même. Elle ne voulait pas que des élèves ou même des professeurs un peu trop curieux viennent dans son antre pour y mettre la pagaille.

Elle rouvrit alors les yeux et attendit. Rien n'était apparu devant elle.

Elle recommença plusieurs fois mais toujours rien.

Elle se sentit frustrée. Pourquoi cela ne marchait-il pas ? La procédure n'était pas difficile pourtant…

A moins qu'il faille faire quelque chose de plus. Luna ne m'a peut-être pas tout dit.

Elle était très déçue. Avant de partir elle mis une main sur le mur, à l'endroit exact où la porte était apparue la dernière fois. Mais sa main ne rencontra pas le mur en pierre froide. Non, en réalité il ne rencontra rien à mis-à-part le vide.

Elle fronça les sourcils et alluma sa baguette d'un lumos pour éclairer le mur qui n'était jusque là seulement exposé par la lumière blafarde de la lune qui traversait le vitrail au fond du couloir

Alors elle vit quelque chose qui lui fit d'avantage froncer les sourcils. Sa main avait disparu dans le mur. Elle avança alors et c'est tout son bras qui fut engloutit dans les pierres. Elle comprit alors que c'était le même procédé que dans la gare de King 'Cross pour accéder à la voie 9.

Elle avança alors complètement et sentit une brume furtive autour de son corps, comme si elle avait traversé un nuage. Elle fut rapidement de l'autre côté et ne put s'empêcher de sourire franchement à la vue qui s'imposait à ses yeux.

Elle était, en effet, arrivée dans une grande et somptueuse salle tapissée de pierres d'un gris sombre. Deux imposants chandeliers en cristal berçaient la pièce d'une lumière douce et chaleureuse. A gauche en entrant une large bibliothèque généreusement remplie était encastrée dans le mur et faisait face à un petit salon accueillant. Une belle cheminée où un feu crépitait déjà, réchauffait la pièce. En face, un sofa en cuir sombre et sur les côtés deux fauteuils assez luxueux aux tons vert et noir complétaient le lieu pour le rendre plus élégant encore.

Sur la droite deux bureaux étaient posés à même le sol. Le premier était un bureau classique. Dessus, une plume de corbeau reposait dans son encrier, déjà prête à l'emploi. Un peu plus loin, le deuxième bureau était en fait un atelier à potions. Un feu pouvait s'allumer pour leur concoction et June trouva plusieurs chaudrons ainsi qu'une belle quantité d'instruments en tout genre pour brasser, couper ou peler les ingrédients. Tout cela était bien rangé dans un tiroir incrusté dans le meuble.

Au fond de la salle il y avait également plusieurs choses. Une grande armoire remplie de flacons et de béchers gradués. June fit la découverte, à sa grande satisfaction, d'un grand nombre d'ingrédients dans le deuxième battant de l'armoire.

En face de l'entrée et au fond de la pièce, un espace avait été aménagé pour s'entrainer au combat. Des armes blanches étaient accrochées au mur et un mannequin d'entrainement semblait attendre le prochain round avec une lueur de défi dans le regard en acier.

Enfin, non loin du salon, dans l'angle gauche de la pièce, trônait avec grâce un magnifique piano à queue, noir laqué, semblant donner à la pièce ce dont il lui manquait pour être parfaite. June s'en approcha avec un sifflement admiratif. Jamais elle n'avait vu pareille merveille. Elle rabattit le couvercle et se mit à frôler de ses doigts agiles les touches de l'instrument. Il résonnait superbement bien dans la pièce. L'acoustique de l'endroit était vraiment parfaite. Le tapis et les nombreux tableaux qui garnissaient les lieux permettait à la musique de vibrer sans être assourdissante.

Elle se mit alors à jouer un morceau.

Par Merlin ! Que cela m'avait manqué !

Elle en joua un deuxième puis un troisième, et à la fin elle joua une grande partie de son répertoire musical au grand bonheur des sorciers et sorcières représentés sur les toiles de la pièces. Ils l'applaudirent avec force. June leur sourit sincèrement puis se tourna sur le tabouret moelleux pour observer la pièce avec satisfaction. Elle aperçut alors un violon et une magnifique guitare classique en bois précieux qu'elle n'avait pas vu de prime-abord en entrant dans la pièce car ils étaient cachés par l'un des fauteuils du petit salon.

C'est parfait. Cet endroit est véritablement magique !

Elle se leva du tabouret pour aller s'affaler sans grâce dans le merveilleux sofa en cuir. Elle soupira d'aise et pour l'occasion sortit un petit paquet de cigarettes, de la marque Revali, de sa poche. Elle alluma une cigarette et aspira la fumée avec délectation. C'était sa façon à elle de fêter les évènements joyeux qui arrivaient dans sa vie. Une manière de trinquer avec sa famille finalement.

Puis, une fois sa cigarette terminée, elle ajusta un coussin sous sa tête et ferma les yeux avant de s'endormir paisiblement dans ses nouveaux appartements.