Chapitre 13 : Un accueil spectaculaire
Malgré les cours difficiles et les devoirs de plus en plus nombreux, il y avait une chose qui continuait tout de même à mettre de la joie dans le château et dans le cœur de ses occupants. En effet les deux écoles de sorcellerie devaient arriver le 30 octobre dans la soirée car la première épreuve du Tournoi des Trois Sorciers approchait à grands pas.
La fameux jour arriva vite. Dumbledore avait demandé à June via un parchemin de se rendre aux cuisines après le repas de midi pour expliquer aux elfes ce qu'ils pourraient préparer comme menu pour satisfaire les arrivants bulgares, ce qu'elle fit sans problème, bien que pas une très grande adepte de leur cuisine.
Les cours se terminèrent cette fois à 16h, pour laisser le temps aux élèves et aux professeurs de se préparer à accueillir les invités qui devraient rester plusieurs mois au château.
Quand la cloche tonna, tous les élèves sortirent et un brouhaha indescriptible se propagea dans les couloirs de l'école.
Les heures passèrent à toute vitesse et bientôt tous les occupants du château furent rassemblés devant les portes de l'immense bâtisse.
June se rendit tranquillement sur les lieux et fut pratiquement la dernière à arriver. Elle retrouva ses amis et se posta contre une colonne en pierre, puis croisa les bras.
-« Tu dois être excitée à l'idée de revoir tes camarades, non ? » Lui demanda Parsy Parkinson avec de grands yeux joyeux.
-« Mhm » lui répondit elle simplement à la grande déception de sa jeune interlocutrice.
Elle ne savait pas si le terme « excitée » était ce qu'il se rapprochait le mieux de son sentiment actuel. Elle était en effet contente de revoir certaines têtes qui lui avaient manquées depuis l'année dernière. Mais d'autres personnes viendraient ce soir. Des personnes qu'elle aurait aimé jamais n'avoir à revoir.
Tout d'un coup des exclamations se firent entendre et tout le monde regarda vers le ciel. Un immense carrosse aux tons bleu acier fit son apparition. Il était tiré par huit chevaux d'un blanc immaculé, qui auraient pu, de par leur élégance, passer pour des licornes. Le carrosse se posa au sol gracieusement. Dumbledore fendit alors la foule et s'approcha pour accueillir la directrice de Beauxbâtons, Madame Maxime, une femme gigantesque aux cheveux bruns, coupés assez courts et aux gestes un peu précieux. Elle dévisagea le directeur en face d'elle, qui paraissait vraiment minuscule à ses côtes, alors qu'elle était encore assise. De l'intérieur du carrosse, elle sortit une main dans un geste exagérément élégant et accepta le bras de Dumbledore pour sortir du grand fiacre.
La suivirent une floppée de jeunes femmes superbement vêtues de tailleurs à la française dans des tons bleu clair et qui avaient déposé sur leur tête blonde, un chapeau dans les mêmes coloris, seul accessoire qu'elles s'étaient autorisées pour leur costume et qui les mettait sacrément bien en valeur.
Elles étaient vraiment très belles et cela n'échappa pas à la gente masculine de Poudlard qui poussa des sifflements appréciateurs à leur descente du véhicule.
Mais le spectacle ne s'arrêta pas là. Quelques minutes après l'arrivées des demoiselles de Beauxbâtons, du bruit se fit entendre du côté du lac noir. Tout le monde tourna la tête à s'en décrocher les cervicales pour ne pas rater une miette de la scène.
L'eau du lac se mit à faire des remous, qui devinrent rapidement des vagues de plus en plus importantes qui venaient s'écraser sur les berges, éclaboussant au passage les malheureux qui s'en étaient approchés.
Soudain, un mat sortit de l'eau et fut rapidement suivi d'un pont puis d'une coque en bois. L'immense navire, dont sortaient des gerbes d'eau, fut bientôt totalement émergé et s'approcha de la rive. Une grande passerelle s'abattit dans un bruit sourd sur le rivage et sous les yeux ébahis des deux écoles, française et britannique, sortirent des jeunes hommes vêtus de fourrures noires et de costumes rouge sang.
-« La tenue traditionnelle de l'Institut Durmstrang » expliqua June à ses camarades en levant les yeux au ciel.
Ils ne peuvent pas s'empêcher d'en faire des caisses et d'épater la galerie se dit elle en son for intérieur.
Ils marchaient tous d'un pas quasiment militaire derrière leur directeur, le terrible Igor Karkaroff, un homme sombre, aux yeux cruels qui portait une longue barbe noire nouée à son extrémité par un fil d'argent, ainsi que des dents crochues et abimées.
A ses côtés, avançait un jeune homme du nom de Victor Krum qui fut reconnu par tous. Il fallait dire qu'il était une célébrité dans le monde sorcier. Il était superbe et athlétique, ses muscles saillants étaient clairement mis en valeur par le costume qui moulait à la perfection ses abdominaux. Les jeunes femmes spectatrices de cette scène gloussèrent en le voyant. Il leur offrit un magnifique sourire qui les firent rougir de plaisir.
Ils s'arrêtèrent devant Dumbledore qu'ils saluèrent respectueusement. Karkaroff se tourna ensuite vers le reste du corps professoral de Poudlard et resta une seconde de plus sur le professeur Rogue avant de finir par saluer Madame Maxime.
Pendant ce temps, Victor se mit à détailler la foule, qui le regardait avec admiration, comme s'il cherchait quelque chose. Quelque chose ou quelqu'un. Et il tomba enfin sur l'objet de sa quête. Il tomba dans un regard vairon, un regard qui l'avait troublé plus d'une fois pendant sa scolarité, un regard qu'il n'avait plus vu depuis trop longtemps maintenant. Un regard qui appartenait à une jeune femme aux cheveux noirs, mi-longs, au corps svelte et élancé. Il fit glisser son regard sur ses habits et vit les couleurs qu'elle portait.
Serpentard. Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Se demanda-t'il avec un sourire en coin.
Quand il remonta son regard vers son visage, il retomba une fois de plus dans les iris bicolores de la jeune femme.
June finit par détourner les yeux, avec un visage amusé et dévia son regard vers son directeur qui, lui aussi, l'avait repérée dans la foule et qui la regardait à présent. Elle haussa un sourcil et pinça les lèvres. Les yeux de Karkaroff se firent plus perçants. Le duel de regard n'échappa pas au professeur Rogue, et quand elle le remarqua, elle lui fit un sourire insolent avant de se retourner et de rentrer dans le château.
Ses amis la suivirent et bientôt toute l'école se rendit dans la grande salle. Les jeunes femmes françaises restées dehors, firent leur entrée dans la salle dans une danse synchronisée qui arracha aux spectateurs des applaudissements. Ensuite vint le tour des hommes de Durmstrang qui firent une entrée fracassante, tapant des cannes sur le sol et les faisant tournoyer au-dessus de leur tête. Ils agrémentaient tout cela de saltos et de pirouettes particulièrement habiles. Eux aussi se firent récompenser par des applaudissements frénétiques.
Leur directeur vint se placer à la gauche de Dumbledore, sa droite étant réservée à la directrice de Beauxbâtons, Madame Maxime.
Les élèves français et bulgares se répartir dans les quatre tables pour débuter le festin.
June ne fut pas surprise de voir se détacher du groupe et se diriger vers elle, le splendide jeune bulgare, Victor Krum. Il s'assit à ses côtés dans un mouvement souple sous le regard envieux de l'ensemble des femmes de l'école et la salua dans un anglais approximatif.
-« Bonjourrrrr June Rrrrevali. Tu as l'airrrr en forrme. La Grrande Brretagne te rrréussit !
-« Krum. » Répondit-elle en le saluant à son tour d'un mouvement de tête.
-« Toujourrrs aussi loquace ma cherrrre » dit-il dans un sourire.
Il se tourna ensuite vers les autres serpentards et entama une discussion à leur grand bonheur à tous, surtout celui de Drago, un grand fan du joueur de Quidditch Bulgare.
Ils furent interrompus par Albus Dumbledore qui s'était levé et placé devant son pupitre, face à l'assemblée.
-« Bonsoir à tous. Nous avons le plaisir ce soir d'accueillir à Poudlard les écoles de Beauxbâtons et de Durmstrang qui resteront chez nous jusqu'à cet été, jusqu'à la dernière du Tournoi des trois sorciers. Je vous prie mes chers élèves de les accueillir avec bienveillance. »
Il fit une pause pour sourire aux directeurs et aux élèves avec un regard pétillant puis continua sur sa lancée.
-« Ce soir nous allons vous présenter la coupe de Feu, un objet d'une rareté absolue. »
Deux jeunes bulgares s'avancèrent vers l'assemblée et posèrent un objet, lourd et emballé dans un tissu, sur le sol. Dumbledore s'avança, et d'un coup de baguette, le tissu tomba sèchement au sol, découvrant une coupe en pierre couverte de runes anciennes sous les sifflements admiratifs du public. C'était un objet assez grand, d'une cinquantaine de centimètres, elle-même posée sur un grand socle de pierre.
-« La coupe que vous avez devant vos yeux permettra de choisir les participants au Tournoi des Trois Sorciers. Vous n'aurez qu'à déposer votre nom dans la coupe et celle-ci choisira parmi vous tous, trois candidats, un de chaque école. » Expliqua Dumbledore à son auditoire qui était pendu à ses lèvres. « Toutefois, nous avons unanimement décidé de restreindre la participation au tournoi aux élèves de 17 ans minimum pour votre sécurité. »
Des exclamations de colère se firent entendre par dizaines. Les élèves ayant moins de l'âge légal furent véritablement déçus de la nouvelle. Participer au Tournoi était un rêve pour les plus intrépides d'entre eux et la chute fut difficile.
Dumbledore annonça ensuite le diner.
-« Je vous souhaite à tous un excellent appétit ! »
Les élèves affamés, se ruèrent sur la nourriture et bientôt les conversations allèrent bon train autant chez les élèves que chez les professeurs. Madame Maxime eut l'air de s'entendre à la perfection avec Hagrid, le garde-chasse au grand amusement des élèves et de Dumbledore. Il fallait dire que les deux étaient étrangement bien assortis.
Karkaroff, lui, semblait en pleine conversation avec le taciturne professeur Rogue qui hochait parfois la tête, d'un air concentré.
June se demanda ce qu'ils pouvaient bien se raconter.
Victor, toujours assis à côté d'elle, et qui n'avait cessé de vanter ses exploits sportifs à l'ensemble de la tablée, ne rata pas le regard de June envers les deux hommes.
-« Ils se connaissent je crrrois. » lui dit-il à l'oreille.
-« Ah oui ? » lui répondit June, un peu surprise
-« Oui, à l'institut je les entendais parrrfois parrrler entrrre eux parrr voix de cheminette. » expliqua le jeune sorcier.
Hmm intéressant. Ainsi les deux hommes se connaissent. Ça ne devrait pas m'étonner, ils ont la même aura. Deux hommes dangereux. Pensa-t'elle.
Elle se demanda alors comment ils avaient bien pu se rencontrer. Surement à un évènement aussi passionnant que dangereux.
Ou alors ils sont amants. Se dit-elle.
June ricana à cette pensée et se dépêcha d'effacer l'image mentale des deux professeurs dans une position plus qu'explicite. Image qui resta malgré elle bien gravée dans son cerveau.
Une fois le repas avalé, Dumbledore mit fin à la soirée et somma aux élèves d'aller se coucher. Le reste de l'année allait être riche en surprises.
