Chapitre 17 : Réveil difficile
Elle n'avait pas menti quand elle avait promis de lever le sortilège qui tuait son ancien directeur à petit feu. Mais elle aurait voulu le faire payer pour ce qu'il avait tenté de faire.
Oui, elle allait le réveiller de son inconscience. Mais elle ne lui rendrait pas sa guérison facile pour autant, ça non.
Elle décida de ne pas faire attendre Dumbledore et se dirigea donc directement vers l'infirmerie.
Quand elle arriva, elle tomba sur le professeur Rogue qui quittait justement la pièce. À sa tête, elle comprit que ses recherches d'un antidote ou d'un contre-sortilège n'avaient pas porté leur fruit.
Elle arriva à sa hauteur d'un pas assuré alors qu'il la regardait marcher vers lui. Il avait le corps droit et un visage impassible.
Elle s'arrêta devant lui et l'observa quelques secondes avant de prendre la parole.
-« Bonjour professeur. Avez-vous bien dormi ? » Demanda-t-elle dans une question rhétorique alors qu'elle attardait son regard sur les cernes qui creusaient la partie infraorbitaire de son visage.
-« Revali. » Salua-t'il. « Que faites-vous ici. Vous devriez être dans la Grande Salle à l'heure qu'il est. Vous allez être en retard pour les cours et j'aimerais ne pas avoir à entendre un énième reproche vous concernant. »
June eut un petit rictus amusé.
-« C'est extrêmement étrange. Le professeur Dumbledore vient justement de me dire que les professeurs ne tarissaient pas leurs d'éloges à mon égard. Qui vous a donc fait un reproche sur ma personne monsieur ?
-Le professeur Dumbledore est souvent bien trop gentil avec les élèves, c'est bien connu. Quant-à vous je vous conseillerais d'arrêter de faire l'arrogante ! Une fois de plus vous n'êtes rien Revali ! R.I.E.N. Retournez à la Grande Salle ! Maintenant. »
June resta plantée devant lui et croisa les bras dans une attitude bornée et insolente.
-« Eh bien me voilà fort embêtée. » dit-elle avec une petite moue.
-« Vos états d'âme ne m'intéressent pas Revali. » répliqua Rogue, acide.
-« Oui je comprends parfaitement, mais voyez-vous, nous faisons face à un problème de taille. » Continua-t-elle pas du tout ébranlée par l'attitude peu avenante de son professeur.
Le directeur des serpentards plissa les yeux. Elle jouait avec lui et il ne le supportait pas.
-« Accouchez Revali. » Répondit-il sèchement, perdant son calme.
-« Eh bien… professeur… si je suis ici, c'est sur la demande du directeur lui-même. » Lâcha la sorcière.
Il la regarda avec un air suspicieux.
-« Vous m'en direz tant. Et en quoi seriez-vous d'une quelconque aide à l'infirmerie Revali ? Je vous rappelle que c'est vous qui avez mis le directeur de Durmstrang dans cet état.
-Je viens justement lever le sortilège.
-Et qu'est ce qui me fait croire que vous n'en profiterez pas pour l'achever ? » demanda Rogue, méfiant.
-« Oh rien professeur. Cette idée m'a bien entendu effleuré l'esprit. Mais je viens bien annuler le maléfice. Après, si vous ne me croyez pas, vous pourrez toujours expliquer à votre supérieur au petit déjeuner pourquoi le directeur de Durmstrang est toujours dans le coma dans les prochains jours. » Répliqua June d'une voix doucereuse.
Petite saleté. Tu ne perds rien pour attendre !
-« Je vous ai déjà dit que votre insolence dépassait les bornes Revali. 50 points en moins pour serpentard. »
Pour toute réponse, la jeune femme haussa les épaules et le contourna avant d'avancer dans la pièce pour se planter devant le lit du malade.
Elle sentait le regard assassin de Rogue dans son dos mais l'ignora. Elle ferma un instant les yeux pour se concentrer sur la formule.
Le professeur de potions s'était déplacé sur la droite de la jeune fille et observait son visage. Elle était pleinement concentrée, ses yeux étaient clos et ses lèvres fines murmuraient une formule magique inaudible. Un tourbillon de fumée noire s'échappa alors du corps de l'homme inconscient qui commença à convulser de plus en plus violemment, tirant du lit, sur lequel il reposait, un bruit métallique.
L'infirmière, alertée par ce tapage inopiné, se précipita dans la salle et s'arrêta net devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Une jeune femme qu'elle ne reconnut pas immédiatement se tenait dos à elle et face à son patient. De lui émanaient des veloutes épaisses et sombres. Elle dégaina sa baguette pour intervenir mais le professeur Rogue, qu'elle n'avait pas encore eu le temps de remarquer, l'arrêta d'un geste ferme. Elle comprit alors que la jeune femme tentait de lever le sortilège. Elle abaissa sa baguette et patienta.
Les convulsions de Karkaroff s'amendèrent peu à peu puis tout son corps se détendit. Il baignait dans la sueur. Il papillonna du regard et posa ses yeux sur la jeune femme en face de lui.
-« Rrrevali…. » Dit-il d'une voix rauque et faible en la reconnaissant. « Que… m'avez… vous… fait ? »
June contourna le lit par la gauche et se pencha légèrement sur le corps de son ancien directeur. Elle le fixa d'un regard sévère puis approcha doucement sa tête de son oreille, pour lui dire une chose qu'elle ne voulait pas partager avec les deux autres sorciers présents dans la salle.
-« Je vous ai lancé un sort de mon invention après votre petite performance d'hier soir. Je viens de le lever sous l'ordre de Dumbledore mais croyez-moi, votre convalescence va être si pénible que vous préfèrerez bientôt être mort. » Chuchota-elle d'une voix dangereuse.
Elle se redressa et après un regard froid elle sortit de la pièce non sans avoir préalablement salué de la tête ses professeurs.
Madame Pomfresh de précipita sur son patient et prit rapidement ses constantes vitales. Il allait mieux. Sa fièvre avait totalement disparu mais il restait très faible. Il tenta de se redresser mais ses muscles le tiraillèrent violemment, comme s'ils avaient été compressés dans un étau. Il posa son regard sur le potionniste qui n'avait pas bougé de position.
Celui-ci, après un dernier regard noir, tourna les talons pour aller prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle.
Quand il arriva à la table des professeurs par une porte dérobée, il attarda son regard sur les élèves bulgares, déjà en train de se sustenter. Ils n'avaient absolument pas l'air au courant de l'état de leur directeur.
Parfait. Cela doit rester secret.
Il tourna les yeux vers la table des serpentards et regarda son filleul. Le petit Drago Malfoy ne l'avait pas vu, trop occupé à écouter les paroles de June qui discutait avec ses amis comme si de rien n'était.
Il dévia ensuite son regard sur la table des gryffondors qui discutaient tous du prochain match de Quidditch et du Tournoi des Trois sorciers.
De nombreux étudiants avaient déjà déposé leur nom dans la coupe de Feu. Rogue se demanda alors quels seraient les trois champions.
Après avoir fait glisser son regard sur les quatre tables d'élèves, il se dit que le champion de Beauxbâtons serait surement Fleur Delacour, une jeune sorcière de toute beauté mais aussi d'une vive intelligence. Du côté bulgare, ce serait sans aucun doute le célèbre Victor Krum, favori de Igor Karkaroff. Le jeune homme était en train de discuter joyeusement avec la demoiselle aux yeux bicolores, laquelle lui répondait avec des émotions plus modérées.
Il lui restait à deviner quel serait le champion de Poudlard. Le directeur des serpentards n'en avait aucune idée. Plusieurs candidats étaient possibles. Mais Rogue savait qu'un élève avait particulièrement le profil idéal. Et cette élève n'était autre que la jeune femme aux yeux vairons. Il ne savait pas si elle avait déposé ou non son nom dans la coupe mais il pensait que oui, au vu de sa façon de vouloir toujours se mettre en avant.
Si elle pouvait se faire tuer au cours du tournoi, ce serait un soulagement pour tout le monde, et surtout pour moi. Se dit-il.
Il détestait en effet son arrogance et sa perpétuelle façon de lui tenir tête. Il avait cru la soumettre en début d'année et, avec un peu de fierté, après toutes ces retenues avec lui, elle avait enfin cessé de lui répondre à tout va. Mais Rogue comprenait à présent que ce n'était qu'une façade. Elle lui en avait apporté la preuve ce matin.
Il serra la mâchoire, contrarié, et touilla son porridge de sa cuillère d'un air absent. Le professeur Chourave s'assit à ses côtés.
-« Bonjour Severus, comment-vas-tu ? J'ai pour toi des mandragores toutes fraiches dans ma serre. Pomfresh m'a dit que tu allais en avoir besoin pour un patient. Elles t'attendent.
-Merci Pomona, mais je n'en aurais finalement pas l'utilité. Le problème est réglé.
-D'accord. » Répondit la femme aux formes généreuses avec une moue perplexe.
Le professeur Dumbledore fit son apparition dans la Grande salle à son tour et prit place à son fauteuil directorial, à gauche de Rogue. L'homme en noir leva les yeux vers lui et se pencha vers son mentor.
-« C'est fait. »
Le vieil homme hocha la tête d'un air entendu et poussa un petit soupir de soulagement. Il braqua son regard sur la jeune sorcière de serpentard qui se tourna vers lui au même moment. Albus lui fit un imperceptible signe de remerciement et la jeune femme haussa les épaules avant de se tourner vers ses amis.
Les cours de la journée passèrent sans encombre. Les professeurs étaient toujours autant ravis de la voir en cours, excepté le professeur Rogue qui l'ignorait totalement.
Elle termina la journée par un dernier entraînement de Quidditch avec l'équipe des verts et argents.
Ils rentrèrent au château couverts de boue et ils croisèrent sur le chemin l'équipe des Gryffondors qui avaient attendus leur tour pour s'entrainer. Les serpentards leur lancèrent un regard mauvais, excepté June, qui refusait de montrer quelconque animosité pour une raison aussi stupide que l'appartenance à une maison. Elle leur sourit et surtout à Harry qui la regarda avec un haussement de sourcil. Comprenant implicitement sa position sur la question des maisons, il lui rendit son sourire avant de pousser son équipe vers le terrain.
Après s'être douchée et changée, elle passa une heure à la bibliothèque avec ses amis pour avancer ses devoirs qui étaient de plus en plus nombreux et longs à préparer. Elle s'arracha les cheveux sur la divination, seule matière dont elle ne comprenait pas l'existence. Angelica avait ri devant la mauvaise humeur de son amie et elles avaient commencé une longue prémonition sur la vie future d'un certain nombre de leurs camarades. Bras-dessus bras-dessous elles allèrent manger avec le reste de leur maison.
June décida après le repas, qu'il était temps de finir la dernière étape de son antidote universel qu'elle avait nommé « La grande Défaucheuse ». Elle se mit donc en route en direction de ses quartiers personnels pour mettre à bien son projet.
Quand elle aurait fini elle pourrait enfin récupérer le fameux diadème auquel elle pensait chaque jour depuis qu'elle l'avait trouvé dans la salle des objets perdus.
Arrivée au 5ème étage et perdue dans ses réflexions, elle allait rentrer dans la salle quand elle sentit tout-à-coup une présence derrière elle.
Merde. J'espère que ce n'est pas celui à qui je pense.
Elle se retourna lentement.
Victor Krum était là, adossé au mur opposé, les bras croisés, dans une attitude absolument victorieuse.
-« Bonsoirrr June » dit-il d'une voix douce.
June sentit son cœur accélérer.
-« Bonsoir Victor. Que fais-tu là ? Tu me suivais ? » demanda-t-elle.
Il s'approcha doucement d'elle pour n'arriver qu'à quelques pas de la jeune femme.
-« Je ne sais pas. Tu aimerrrais que ce soit le cas ? » répondit-il dans un sourire charmeur.
-« Je ne sais pas, peut-être bien. » répliqua-t-elle sur le même ton soyeux.
Le jeune homme s'approcha encore plus d'elle jusqu'à ce que la poitrine de la jeune femme effleure son torse. Elle posa une main sur son épaule et remonta vers le cou du sorcier avant de l'attirer vers elle. Il effleura ses lèvres doucement d'abord puis avec beaucoup plus d'ardeur. Il avança encore un peu pour pousser doucement la jeune femme vers le mur. Mais au lieu d'arriver à la coincer gentiment contre son corps, la jeune femme continua de reculer. Il ouvrit les yeux, sa bouche toujours collée à la sienne. Ils étaient en train de s'enfoncer dans le mur et débouchèrent l'instant d'après dans le salon de June.
Il se décolla alors de la jeune femme et observa les environs. Il la regarda à nouveau et lui sourit.
-« Tu n'as pas changé June. Toujourrrs à fairrre tes petites experrriences en solo. Surr quoi trrravaille-tu en ce moment ?
-C'est un secret Victor. Veux-tu quelque chose à boire ? J'ai réussi à acheter une bouteille de vin des elfes à Pré-au-lard, sous le nez de McGonagall. » proposa June d'un air fier.
Le jeune homme rit sincèrement et accepta la proposition. Il s'assit sur le sofa et observa la jeune sorcière devant lui. Quand elle lui tendit son verre, il attrapa la boisson dans une main et le bras de June dans l'autre. Il ne lâcha pas son regard ni sa prise et porta le verre à sa bouche pour en boire une gorgée. Il passa sa langue sur ses lèvres d'un air gourmand.
June déglutit à cette vision et s'approcha doucement du jeune homme.
Il attrapa ses hanches violemment et la tira sur lui. Elle s'assit à califourchon sur ses cuisses et posa le verre tenu par Victor sur la table basse d'un coup sec avant de l'embrasser une fois de plus. Il fit passer ses mains sur ses cuisses pendant qu'elle détachait la cravate du sorcier. Puis elle commença à déboutonner sa propre chemise sous les yeux brûlants de Victor qui peinait à rester simplement regarder.
-« Ça m'avait terrrriblement manqué » avoua-t-il d'une voix rauque qui fit frissonner June.
N'en pouvant plus à la vue du soutien-gorge et de la peau nue de la jeune femme, il l'allongea dans le sofa et se positionna entre ses jambes. Il l'embrassa fiévreusement puis descendit dans son cou et commença à se frotter doucement à elle alors qu'elle lui mordillait la lèvre inférieure.
-« Tu me fuyais avoue-le, je n'ai pas rrréussi à te voirrr seul à seul depuis que je suis arrrivé il y a dix jourrrs. » dit Victor d'un ton légèrement accusateur.
-« J'ai été bien occupée, mais je suis sûre que ça a fait monter ton désir de me chercher partout je me trompe ? » Répondit-elle d'une voix doucereuse.
Il la déshabilla du regard et ses pupilles flambèrent.
Il acquiesça doucement et releva sa jupe. Elle déboutonna le pantalon du jeune bulgare pour glisser sa main à l'intérieur.
