Merci pour vos lectures, j'espère que l'histoire vous plaît toujours ! Voici un nouveau chapitre où on en apprend plus sur June et ses parents !
Bonne lecture !
Merci JusteMarianne pour ta review, elle m'a fait très plaisir ! J'espère que la suite te plaira !
Chapitre 25 : Révélations
L'automne à Poudlard défila à toute vitesse, une épidémie d'oreillongoule avait fait remplir l'infirmerie pendant une dizaine de jours, donnant à Madame Pomfresh un travail considérable et extrêmement fatigant.
Les cours, toujours aussi difficiles, plombaient le moral des élèves, impatients au plus haut point de partir en congés pour se reposer et retrouver leur famille.
Les deux dernières semaines avant les vacances de noël passèrent relativement vite. Pendant les intercours et les repas, un seul sujet trainait dans la bouche des étudiants. Celui du bal de Noël. C'était un évènement propre au Tournoi des Trois Sorciers qui rendait les jeunes gens vibrant d'excitation, allant même parfois à crise d'hystérie collective. Les jeunes garçons cherchaient à inviter une partenaire pour la soirée, chose la plus stressante qu'ils n'aient jamais été obligés de faire au cours de leur courte existence. La plupart tentaient de demander à la fille de leurs rêves lorsque celle-ci marchait seule dans les couloirs ou était assise en solitaire dans une classe. Ils avaient tous extrêmement peur d'essuyer un refus devant la basse-cour de ladite jeune femme, toujours prête à rire d'une tentative infructueuse.
June, assise sur un muret dans la cour Est du château, le dos appuyé sur une colonne, observait les élèves tout à leurs pitoyables demandes par-dessus la Gazette du sorcier, journal qu'elle avait pris l'habitude de lire depuis qu'elle était arrivée en Grande-Bretagne. Elle ricana quand le jeune Ronald Weasley se prit un coup de manuel sur la tête après s'être énervé du refus d'une jeune demoiselle de Serdaigle.
Elle se fit interrompre dans sa moquerie par un raclement de gorge. Elle détourna le regard du spectacle et aperçut le professeur Dumbledore, les doigts entrelacés devant son ventre, qui la regardait par-dessus ses lunettes en demi-lune de son regard acier et pétillant.
-« Ce n'est pas bien de se moquer de ces jeunes personnes June, c'est une étape particulièrement difficile pour nos élèves masculins. » Commença-t-il dans un sourire.
June sourit au vieil homme, amusée.
-« Bonjour monsieur le directeur.
-Bonjour June. Aurais-tu la gentillesse de me suivre jusqu'à mon bureau. J'ai à te parler. »
June fronça les sourcils mais acquiesça. Elle descendit de son muret d'un bond élégant et suivit le vieux mage, qui malgré son âge, marchait d'un pas vif.
Pendant le chemin il lui souhaita, avec un léger retard, son anniversaire en s'excusant auprès d'elle d'avoir été obligé de demander au maître des potions de fouiller son colis qu'elle avait reçu dans la Grande salle une dizaine de jours plus tôt. Il lui expliqua que chaque courrier entrant dans l'école de sorcellerie devait auparavant subir des sortilèges de vérification, ce qui n'avait vraisemblablement pas été le cas du paquet de la jeune femme.
Arrivés dans le bureau, toujours fermement gardé par la gargouille en pierres, ils montèrent pour s'y installer. June prit place sur un fauteuil et Albus Dumbledore s'assit à sa place habituelle, face à elle.
-« June, ne passons pas par quatre chemins. Si je t'ai fait venir dans ce bureau aujourd'hui c'est pour te parler de tes parents. » lâcha Dumbledore sans préambule.
June fut décontenancée mais ne le montra pas. Elle hocha la tête et attendit la suite.
-« Avant tout j'aimerais que tu me racontes ce que tu connais d'eux. De ce que je sais, ils sont morts quand tu n'étais qu'un enfant c'est bien cela ?
-Oui. J'avais quatre ans. » confirma June.
-« Connais-tu la manière dont ils sont morts ? »
June dévisagea son directeur. Après un pincement de lèvres elle lui répondit.
-« On m'a toujours dit qu'ils étaient morts dans un accident de voiture en Australie pendant un voyage au cœur des habitudes moldues ». Raconta June.
-« Mais ? » demanda le vieil homme.
-« Comment ça « mais » ? » fit June, perdue.
-« Mais tu ne crois pas à cette version des faits n'est-ce pas ? »
La jeune femme le regarda en plissant les paupières.
Cet homme est plus observateur que je ne le pensais.
-« Effectivement, je n'y crois pas. Ce ne sont pas eux qui sont morts dans cet accident, je l'ai vérifié cet été.
-Et j'imagine que cette révélation est en partie ce qui t'a mené à quitter ton ancienne école ? »
-On ne peut rien vous cacher monsieur. »
Dumbledore la regarda légèrement amusé.
-« Qu'est-ce qui t'a poussé à aller vérifier seulement l'été dernier que tes parents étaient bien morts dans cet accident ?
-Un rêve, monsieur.
-Un rêve ? » répéta le vieil homme, surpris.
-« Absolument monsieur. Un rêve que j'ai fait l'année dernière à l'Institut Durmstrang.
-Et qu'as-tu vu dans ce rêve June si ce n'est pas indiscret ?
La jeune femme hésita un instant avant de raconter ce dont elle avait rêvé.
-« J'ai rêvé qu'ils se faisaient tuer monsieur, dans des conditions effroyables.
-De manière sorcière ou bien moldue ? » demanda Dumbledore, soucieux.
-« C'est un peu flou mais je crois bien que c'était les deux. Ils avaient l'air d'avoir été torturés par étranglement et lacération. Ma mère a été violée je pense, au vu de ses habits totalement déchirés présents dans mon rêve. A la fin ils tombaient, touchés dans le dos par un éclat vert.
-Je vois » fit le vieux sorcier en se passant pensivement ses longs doigts fins et noueux sur ses lèvres fines. « As-tu fait une seule fois ce rêve ?
-Non plusieurs. Maintenant j'aimerais que vous me racontiez ce que vous savez monsieur.
-Bien sûr, je t'ai fait venir là pour ça. »
Dumbledore se racla la gorge, et prit le temps de choisir ses mots avant de se lancer.
-« Quand j'ai reçu la lettre de ton ancien directeur, le nom de Revali m'a tout de suite fait tiquer. Je pensais que j'avais peut-être connu l'un de tes ancêtres lors de ma longue carrière de professeur de métamorphoses ou bien avant, lorsque que j'étais élève. Mais mes souvenirs étaient très flous. Cependant, j'ai fait de petites recherches depuis que tu es arrivée, ce qui a été assez complexe car je n'ai trouvé que peu de choses et que la grande partie de ta famille est italienne. Malgré tout, je sais, pour avoir consulté les archives, que ton père est rentré à Poudlard en 1941 dans la maison Serpentard et ta mère en 1943 dans celle de Serdaigle. A l'époque je n'étais pas encore directeur de Poudlard mais seulement professeur de métamorphose. C'était mon prédécesseur, Armando Dippet qui dirigeait cette école à ce moment-là. »
June l'écoutait attentivement. Elle hocha la tête pour l'encourager à continuer.
-« Je savais bien que le nom de Revali ne me rappelait pas que celui d'un tabac italien de grande qualité. J'ai compris la raison il y a plusieurs semaines maintenant. Malgré tout, je ne me souviens pas d'avoir eu un garçon ou une fille de ce nom-là parmi mes élèves, pour la simple et bonne raison que quand ton père a été scolarisé dans cette école, ce n'était pas sous ce nom de famille qu'il s'était inscrit. »
La jeune femme écarquilla les yeux ? De ce qu'elle savait, son père avait toujours été très fier de son nom. Pourquoi le cacher aux yeux de l'école ?
-« Comment-ça ? Vous voulez dire qu'il a caché son nom en entrant à Poudlard ?
-Oui exactement. J'ai connu un garçon de sa promotion. Un garçon qui te ressemblait d'ailleurs sur beaucoup de points, notamment le regard. Un certain Pietro Mancini… » dit le vieil, le regard perdu dans ses pensées.
-C'est effectivement le prénom de mon père… Mais pourquoi avoir caché sa véritable identité ?
-C'est un mystère June.
-Et en quoi « Revali » peut-il vous dire quelque chose si vous ne l'avez jamais connu sous ce nom-là ?
-J'allais y venir. Il y a quelques années, bien avant l'entrée de ton père dans cette école, un jeune garçon a été scolarisé à Poudlard lui aussi. Il a développé rapidement une véritable obsession pour la magie noire et est devenu en sortant d'ici, l'un des plus grands mages noirs que le monde sorcier ait pu connaître. Sait-tu de qui je parle June ?
-De Voldemort j'imagine ?
-Exactement. » acquiesça Dumbledore.
-« Je ne vois pas le rapport avec mes parents si je peux me le permettre monsieur. »
Le vieil homme soupira avant de continuer.
-« J'y viens. Comme tu le sais, Voldemort a recruté de nombreux adeptes dans sa montée au pouvoir. Il a commis des crimes atroces envers les moldus, les nés moldus mais aussi contre ses opposants peu importe soient leurs origines et leur « statut de sang ».
June hocha la tête, attendant la suite.
-« J'ai été, au cours de ma carrière, appelé un certain nombre de fois par le ministère pour reconnaître les victimes de ces massacres, en tant que directeur de Poudlard je connaissais effectivement beaucoup de monde, on comptait donc sur moi, au vue de mon statut, pour prévenir certaines familles.
-Et vous avez vu reconnu le corps mon père mort pendant l'un de ces massacres c'est cela ?
-Pas exactement. Parfois l'on me donnait seulement la liste avec les noms des personnes disparues depuis un événement dans ce genre-là. Je crois me souvenir avoir vu sur l'une de ces listes celui de ton père et de ta mère. Si je me rappelle bien, leurs deux corps ont été retrouvés dans leur maison de Chalcot's Road à Londres. Et d'après ce que m'avaient dit les aurors de l'époque, la scène de crime était particulièrement sanglante, comme ce que tu as vu dans ton rêve. Mais ils ne portaient absolument pas le nom que je leur connaissais à l'époque. Ils étaient morts sous le nom de Pietro et Claudia Revali et non Mancini. Je me souviens que cela m'avait paru étrange. Je me demandais alors si c'était bien d'eux dont il s'agissait mais en Grande-Bretagne ce genre de prénoms sont rares, et la probabilité pour qu'ils soient qui-plus-est mariés comme tes parents l'étaient rendaient l'hypothèse de doublons invraisemblable.
-Effectivement… donc vous voulez dire que mes parents ont été tués par Voldemort lui-même ?
-Oui. Par lui ou par ses fidèles.
-Mais moi, comment se fait-il que je ne sois pas morte avec eux. À cette époque-là je vivais moi aussi en Grande-Bretagne dans leur demeure.
-Un autre mystère à éclaircir June. Je ne savais pas à l'époque qu'ils avaient eu un enfant. Tu as dû être emmenée à l'abris à temps par quelqu'un. Mais pour que tu fasses ce rêve d'une façon aussi précise, je pense que tu as dû assister à la torture puis à la mort de tes parents.
-Pensez-vous que ce soit possible que mes parents se soient sentis en danger bien avant d'être attaqués et qu'ils aient demandé à mon elfe de me mettre hors d'atteinte s'il leur arrivait malheur avant que je sois tuée ?
-C'est l'hypothèse que je soutiens. Tes parents étaient des gens très intelligents June. Cela ne m'étonnerait pas qu'ils aient flairé leur mise à mort avant qu'elle ne soit perpétrée.
-Mais en quoi mes parents étaient-ils une cible pour Voldemort ? Je veux dire… ils étaient tous les deux des sangs purs, assez fermés d'esprit sur la question des moldus et nés moldus. Je suis surprise que Voldemort ne les ait pas plutôt ralliés à sa cause.
-Ton père était effectivement très intéressé lui aussi par la magie noire et le pouvoir. Mais c'était quelqu'un de bienveillant malgré tout. Sa rencontre avec ta mère a dû renforcer cette part de lui. Elle était extrêmement intelligente et n'aimait pas tant que ça faire couler le sang pour des motifs obscurs.
-Je vois… » répondit June en fronçant les sourcils. « Cependant cela ne m'explique pas pourquoi ils ont été tués Monsieur. Leurs convictions, bien que peu extrêmes, ne faisaient pas d'eux des saints et certainement pas des « opposants » à la cause de Voldemort…
-Je suis de ton avis June. Malheureusement je n'ai pas plus d'informations à ce sujet. » Soupira le vieux mage. « Je désirais seulement que tu sois au courant de ces faits. »
La jeune femme hocha la tête en observant le sorcier en face d'elle.
Je vais devoir avoir une sérieuse conversation avec Agatha moi…
-« Merci monsieur pour ces informations.
-De rien mon petit. Tu sais où tu vas partir pendant les vacances de Noël ? » Demanda Dumbledore pour changer de sujet.
-Non monsieur. Je pense rentrer un peu en Italie pour faire le point sur certaines choses et ensuite je pense rester à Poudlard le reste du temps si vous me l'accordez » répondit June.
-« Bien sûr je ne vois aucune raison de refuser. Poudlard est la seconde demeure de mes élèves, ils peuvent y rester si tel est leur souhait. » dit le vieil homme dans un sourire bienveillant.
-« Merci monsieur. Je vais à présent retourner en cours si vous me le permettez. »
Le directeur avisa l'heure et hocha vivement la tête avant de griffonner un petit mot sur un bout de parchemin. Il tendit le papier à la serpentard.
-« Tiens, voilà pour justifier ton retard auprès de ton professeur. Bonne journée jeune fille.
-Merci à vous également. » dit June en attrapant le mot écrit de la main du directeur.
Sous les yeux du vieux sorcier, elle se leva et sortit de la pièce.
Elle se rendit en cours de Défense contre les Forces du Mal avec le professeur Maugrey.
Elle trouvait d'ailleurs ce professeur particulièrement étrange et se demandait comment un tel homme avait pu être engagé dans le corps professoral de l'école avec un tel comportement. Pas que ses méthodes d'enseignement choquent particulièrement la jeune femme, habituée à cela en Bulgarie, mais elle savait que ce n'était pas du tout dans les habitudes de Poudlard d'enseigner aux jeunes gens les sortilèges impardonnables ou encore le meilleur moyen de créer des inferis.
Elle arriva, sur ces réflexions, devant la classe de DCFM et toqua. La porte s'ouvrit brusquement devant elle et le professeur Maugrey lui fit le signe d'entrer dans la salle de classe en silence. Elle lui tendit le mot de Dumbledore qu'il attrapa d'un geste vif. Pendant qu'elle allait à sa place, à côté d'Edgar, elle entendit son professeur reprendre ses explications sur les dégâts mentaux et physiques du doloris subit un trop grand nombre de fois.
Edgar lui glissa ses notes sous le nez afin qu'elle prenne connaissance de ce qu'elle avait manqué. Elle hocha la tête pour le remercier et commença sa lecture.
Au bout d'une dizaine de minutes, elle rendit sa feuille à Edgar et se reconcentra sur les propos de l'auror.
Si les explications étaient très intéressantes, quelque chose faisait légèrement tiquer la serpentard, mais elle n'arrivait pas à trouver ce qui pouvait la troubler chez cet homme.
Mais soudain elle comprit. Sous ses attitudes professorales, June vit une sorte de fascination et d'excitation malsaine dans les yeux et dans les mimiques de son professeur. Il avait l'air presque euphorique en expliquant les effets secondaires des sortilèges de l'imperium et de l'endoloris à ses élèves.
Bien qu'elle ait déjà vu ce genre d'attitudes chez ses professeurs à Durmstrang, notamment chez Karkaroff, la jeune femme trouva cet enthousiasme plutôt suspect pour un auror. Surtout un auror de sa trempe.
Elle avait appris par ses camarades que Maugrey Fol'œil était un redoutable chasseur de mages noirs. D'après ce qu'on lui avait dit, il avait rempli, à lui tout seul, la moitié des cellules de la prison d'Azkaban.
A moins que sa trop grande exposition aux crimes et aux assassins l'ait complètement ravagé…
Le cours se termina assez rapidement, June étant arrivée à la moitié environ. Ils eurent comme devoir d'essayer le sortilège de douleur sur un animal au choix et de faire un compte-rendu détaillé des phénomènes physiques post sortilège.
Si beaucoup d'élèves trouvèrent ce devoir assez atroce, personne n'osa prendre la parole pour confronter leur professeur.
Ils sortirent de la salle, et bientôt ce fut un florilège de critiques en tout genre qui fusèrent dans les couloirs. Seuls certains élèves, notamment de serpentard trouvaient ce cours parfaitement approprié.
June savait que plusieurs camarades de sa maison avaient d'anciens mangemorts comme parents. Edgar, par exemple, baignait depuis tout petit dans cette culture violente et dangereuse. Mais il était un ami fidèle et June ne l'avait jamais vu avoir un comportement limite avec quiconque. Il savait, bien entendu, se faire respecter comme tout bon serpentard, mais il préférait utiliser les mots que la baguette ou les muscles pour se battre.
Bien entendu, il se moquait comme la plupart de ses amis, des Gryffondors et surtout de « l'Élu ». Mais depuis que le jeune garçon s'était battu avec verve et sang-froid contre le Magyar à pointes dans l'arène, les insultes et autres moqueries s'étaient relativement amendées.
Au repas du soir, le devoir de Maugrey à ses élèves de 7ème année avait fait le tour de l'école et June vit le professeur se faire légèrement rabrouer par Dumbledore. Au cours suivant, leur professeur annula le travail qu'il avait demandé aux élèves, non dans un certain mécontentement que tous purent ressentir.
Voilà c'est la fin de ce chapitre ! J'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez pas à me laisser vos impressions ! Ça fait toujours plaisir de les lire !
