Avant de commencer la lecture de ce pavé, je tenais à vous remercier de suivre mon histoire ! N'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir de connaître votre avis (positif ou négatif d'ailleurs) ! Sur ce, bonne lecture, j'espère que le chapitre va vous plaire :)


Chapitre 31 : A la vie, à la mort

Sous les yeux admiratifs des élèves de Poudlard, ceux de Durmstrang s'avancèrent vers les bancs pour déposer leurs épais manteaux de fourrure.

Ils vinrent ensuite se placer autour de l'estrade avec les autres élèves.

Le professeur Maugrey se racla machinalement la gorge en croisant le regard de Karkaroff et eut un horrible tic lingual qui consista à sortir sa langue de sa bouche et à lécher furtivement sa lèvre inférieure, rappelant l'appendice bifide d'un serpent.

Se connaitraient-ils ? Se demanda June.

Ce qui paraissait étrange aux yeux de la jeune femme était que Karkaroff, ex-mangemort chevronné, aurait dû se sentir franchement mal-à-l'aise face à la personne de Maugrey, grand chasseur de mages noire. Mais dans le cas présent, c'était plutôt l'inverse qui se passait. Le directeur bulgare avait même un sourire ironique plaqué sur le visage. Elle eut à peine le temps de noter ce constat dans sa cervelle que l'auror se reprit. Il sortit rapidement de l'estrade et appela deux élèves de Poudlard au hasard pour qu'ils commencent le premier duel, avant de sortir sa flasque de sa poche et d'en avaler une grande gorgée.

Le professeur Rogue répéta les règles d'un duel en bonne et due forme puis laissa les deux élèves se saluer.

Au bout de quelques longues minutes de bataille, le Serdaigle envoya un expelliarmus parfaitement réalisé à son adversaire qui tomba à la renverse, envoyant sa baguette fendre l'air jusqu'à la main du vainqueur. Il se fit applaudir par ses camarades et les deux élèves laissèrent leur place à de nouveaux duellistes.

Quatre groupes d'élèves passèrent ainsi. L'assemblée, au départ concentrée et ravie d'assister enfin à de vrais combats, devint de plus en plus mutique et les yeux des élèves se firent de plus en plus lourds à mesure que les duels s'enchaînaient.

Il fallait dire que ce n'était pas bien passionnant. Les élèves ne pouvaient pas lancer de vrais sortilèges d'attaque et ils pratiquaient des sorts informulés ce qui rendait difficile la compréhension de ce que l'on pouvait voir sur l'estrade. De plus l'issue du combat était toujours la même, les étudiants de Poudlard se retrouvaient systématiquement par terre pendant que ceux de Durmstrang prouvaient, une nouvelle fois, leur force et leurs aptitudes.

Karkaroff étouffait de nombreux bâillements dans sa main d'un air suffisant et le professeur Maugrey trépignait d'impatience comme s'il attendait que quelque chose se produise d'enfin intéressant. Seul Rogue restait fidèle à lui-même, froid mais concentré. De nombreux élèves avaient même fini par s'assoir à même le sol pour reposer leurs jambes endolories d'êtres restées trop longtemps debout.

Un cinquième groupe passa sans que les choses ne soient différentes.

Le professeur Maugrey, appuyé alors contre un mur, remonta pour la sixième fois sur l'estrade et prit la parole.

-« Bien, nous allons appeler le groupe suivant. »

Il scanna de son œil magique l'assemblée d'élèves aux yeux mornes et ennuyés pour tomber sur un visage qui le fit sourire d'anticipation.

-« Miss Revali, venez-ici. »

La concernée leva les yeux vers son professeur et sous les murmures, les regards maintenant alertes de ses camarades, et les encouragements de ses amis, elle s'avança vers l'estrade. Le professeur Rogue l'intercepta avant qu'elle ne grimpe sur la plateforme.

-« Pas de magie sans baguette, Revali. » la prévint-il d'une voix tranchante.

Elle haussa un sourcil mais hocha simplement la tête. Elle monta souplement les marches avant de se diriger droit devant elle en regardant dans la direction de son professeur de DCFM. Celui-ci l'observa avec intérêt.

Igor Karkaroff, de son côté, se leva de son banc d'un seul mouvement et s'approcha de l'estrade, ne désirant pas perdre une miette de ce qui allait suivre.

L'auror se tourna alors vers le restant des élèves.

-« Bien. Un volontaire pour se battre contre Miss Revali ici présente ? »

Il attendit quelques longues secondes sans qu'aucun n'élève ne dise un seul mot. Évidemment, personne ne désirait se frotter à la jeune femme, elle effrayait beaucoup trop les élèves les plus jeunes et, dans sa promotion, les élèves les plus doués étaient déjà passés, pour la plupart, dans les duels précédents.

June regarda la foule de son regard bicolore et perçant. Elle tomba alors sur Victor Krum qui lui fit un clin d'œil amusé. Lui, avait l'interdiction de se battre avec qui que ce soit, ayant besoin de conserver ses forces pour le Tournoi des Trois Sorciers.

Au bout de plusieurs longues secondes supplémentaires, un bras se leva dans l'assemblée. Tous les élèves se trouvant autour du propriétaire de ce membre supérieur, s'écartèrent alors pour révéler le malheureux qui allait probablement amèrement regretter cette décision.

C'était un élève de 4ème année de gryffondor, un certain Neville Londubat, si la mémoire de June était bonne. Elle haussa un sourcil, un peu surprise. Et ce n'était pas la seule. Neville n'était pas réputé pour son courage et son sang-froid. Le voir défier ainsi une serpentard de 7ème année sans la moindre peur ou la moindre hésitation dans ses expressions corporelles était plutôt surprenant, et c'était un doux euphémisme.

La sorcière se tourna vers les amis du gryffondor qui paraissaient totalement interloqués. Derrière elle, le professeur Rogue avait, lui aussi, froncé les sourcils.

June se mit alors à observer son jeune « adversaire » qui avançait, sûr de lui, vers l'estrade, mais les yeux baissés sur le sol.

Le professeur Maugrey se racla la gorge en fixant le garçon.

-« Bien… Hrrm… alors vous pouvez commencer à vous saluer jeunes gens. »

June fit un petit sourire à Neville, qui ne le lui rendit d'ailleurs absolument pas en retour. Son visage était froid et sérieux et ses yeux toujours rivés vers le bas. La sorcière, étant plus grande que lui, ne put absolument pas distinguer ses iris, dans l'angle où elle était. June fronça les sourcils, l'attitude du jeune homme la rendait perplexe. Elle finit par se retourner pour s'éloigner du centre de la plateforme, dos à son adversaire.

Elle croisa alors le regard du maître des potions, en bas de l'estrade, qui avait à peu près la même expression faciale qu'elle. Elle vit à son regard qu'il était soucieux. Son visage redevint soudain absolument neutre et il la fixa alors qu'elle avançait vers lui. Elle comprit qu'elle avait intérêt à ne pas lancer de sortilège trop violent ou d'utiliser sa magie intuitive pour ne pas blesser le jeune gryffondor. Toujours son regard braqué dans le sien, dans un air de défi, elle entendit le décompte du professeur de défense contre les forces du mal. Au troisième chiffre, elle se retourna et évita de justesse un sortilège de désarmement de son adversaire. Elle le lui retourna d'un rapide tournoiement de baguette mais le gryffondor para facilement son attaque.

Les élèves étaient ébahis devant l'habileté insoupçonnée de leur camarade.

La sorcière de serpentard, elle aussi, fut impressionnée. Elle ne s'attendait certainement pas à un tel niveau. Pourtant, selon les dires d'Harry Potter, Neville était un garçon certes très gentil mais assez gauche et qui n'excellait pas du tout dans les disciplines quelque peu physiques, se concentrant plutôt sur ses impressionnantes facilités en botanique.

Quand elle se fit frôler par un maléfice cuisant, la jeune femme sut qu'il y avait quelque chose d'étrange. Elle ne fit, à partir de ce moment là, que parer les sortilèges de son camarade, n'ayant pas le temps de riposter. Celui-ci lui envoyait moult attaques informulées ou non et avançait petit-à-petit vers elle. La sorcière fut alors forcée de reculer. Alors qu'elle s'approchait de plus en plus du bord de l'estrade, June se permit de lancer un rapide coup d'œil dans la direction de ses camarades. Tous étaient subjugués par le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.

Tu veux la guerre mon mignon ? Tu vas l'avoir.

June reporta son attention sur Neville. Une nouvelle fois, elle para un sortilège aux reflets violets de son camarade qui paraissait toujours d'un calme olympien alors qu'il enchaînait les gestes de sa baguette, envoyant toujours plus de sortilèges que June sut de plus en plus virulents.

La sorcière décida alors de riposter, cette fois avec un peu plus de sérieux. Elle lui envoya un double sortilège d'attaque qui fit un peu ciller le gryffondor. Elle vit la faille et s'empressa alors de s'y engouffrer, enchaînant des sortilèges sans retenir ses coups. Neville les parait tous plus ou moins facilement mais ne réussit pas à reprendre l'avantage.

Du coin de l'œil, June vit Maugrey se frotter les mains de contentement. D'un point de vue extérieur, il fallait avouer que ce duel était particulièrement prenant et atypique, loin des ennuyeux combats précédents, où les élèves ne faisaient que se rendre simplement les coups l'un après l'autre. L'assemblée était cette fois tout à fait alerte et les yeux se faisait impressionnés et curieux de voir l'issue du combat. Rogue, quant-à-lui, donnait l'impression de vouloir intervenir à tout moment s'il voyait le duel dégénérer.

La sorcière se baissa pour éviter un éclair rouge sang, technique beaucoup plus rapide que l'élaboration d'un bouclier et qui permettait en prime de riposter au même moment. La colère monta dans l'esprit de June. Le garçon n'avait-il pas comprit que ce genre de sortilèges dangereux étaient parfaitement interdits ? Alors qu'elle se posait la question de si elle lui renvoyait ou non un sortilège bien vicieux de son cru, elle vit dans le regard inexpressif du jeune garçon qu'il allait commettre l'irréparable. Sa bouche se tordit pour former des mots que June traduisit immédiatement. En une fraction de seconde, elle comprit que si elle ne bougeait pas de position immédiatement, elle allait y passer. Elle réagit au quart de tour et roula sur le côté, esquivant un faisceau vert. June se sentit soudain véritablement en danger. Les yeux bicolores de la sorcière se mirent à irradier de colère et la tension monta d'un cran, aveuglant complètement le reste de sa conscience. Ce n'était plus un combat entre deux simples élèves. C'était un combat entre deux sorciers qui iraient jusqu'à la blessure voire jusqu'à la mort.

Alors tout se passa comme si le temps avait été ralenti.

Le professeur Rogue sortit sa baguette et se dirigea vers les marches de l'estrade au pas de course. Maugrey, fit la même chose mais du côté opposé à son homologue.

La jeune femme allait renvoyer à Neville un maléfice particulièrement cuisant, qui le blesserait gravement, dans l'optique de le calmer une fois pour toute. Cependant, elle s'arrêta brusquement dans son mouvement. Elle eut d'un coup, sans qu'elle sache vraiment d'où il venait, un très mauvais pressentiment.

Tout en élaborant un sortilège de bouclier efficace pour parer le sortilège de douleur que lui lançait le gryffondor qui profitait de l'hésitation de la sorcière, June tourna le regard dans la direction de son ancien directeur. Elle tomba presque immédiatement sur son visage qui était particulièrement concentré sur le jeune homme. Igor Karkaroff fixait, en effet, Londubat sans le moindre clignement palpébral.

Elle reconcentra son attention sur son camarade et comprit alors ce qu'il se passait réellement.

Elle envoya soudainement d'un seul mouvement de baguette, deux maléfices, l'un de désarmement et l'autre d'étourdissement. Si le garçon réussit à parer le premier, il n'eut pas le temps d'esquiver le deuxième qui l'atteignit en pleine poitrine. Le gryffondor vacilla un peu avant de s'écrouler au sol, vaincu.

June s'approcha alors à grand pas et lança un sortilège de saucissonnage à Neville pour l'immobiliser sans trop le blesser.

Rogue arriva derrière elle et la désarma d'un coup de baguette. Maugrey fit la même chose en s'emparant de celle de Neville, toujours ligoté à terre.

Alors que l'auror allait jeter le contre-sortilège pour libérer le gryffondor de ses entraves, June intervint pour s'y opposer.

-« Non professeur ! Ne le délivrez surtout pas ! » s'écria-t-elle.

Maugrey s'interrompit dans son geste avant d'envoyer un regard surpris à la jeune femme. Il darda ensuite son regard dans celui de son collège, toujours derrière la sorcière, lequel paraissait particulièrement préoccupé par ce qu'il venait de voir. Son regard passait du gryffondor à June en essayant de comprendre leurs précédentes attitudes.

La sorcière mit un genou au sol près du corps de son camarade et observa ses yeux de près. Des yeux blancs, tirants vers le gris. Des yeux inexpressifs donnant un regard voilé et vidé d'émotions. Cela confirma ce qu'elle pensait. La rage qui l'avait peu à peu quittée revint rapidement au galop. Elle se leva d'un bond et tourna totalement son corps vers la droite d'un mouvement vif. Les élèves hésitaient entre applaudir la remarquable – bien qu'inquiétante - performance de leurs deux camarades, ou prendre la fuite, effrayés par le regard rempli de colère de la jeune femme. Mais June ne les regardait pas eux. Elle fixait son ancien directeur. Celui-ci avait déjà fait volte-face pour quitter la salle discrètement pendant la confusion générale.

Privée de sa baguette, laquelle était toujours dans la poigne de l'homme en noir, elle tendit la main vers la porte de sortie et la verrouilla de l'intérieur, empêchant le bulgare de prendre la fuite. Celui-ci actionna la poignée plusieurs fois et tenta même un simple sortilège d'ouverture qui ne fonctionna, bien évidemment, pas.

Tous les regards convergèrent vers lui, ayant suivi la direction pointée par le geste de la serpentard.

Se sachant piégé, il se raidit, toujours dos à l'assemblée. June sauta directement en bas de l'estrade, sans prendre le temps d'emprunter les cinq marches et fendit la foule sans difficulté car les élèves s'écartaient d'elle par réflexe.

June eut alors dans son champ de vision Karkaroff, lequel se retourna vers elle en lui lançant un regard mauvais. Ils restèrent là, à se jauger comme deux fauves dans la savane, quand l'homme prit brusquement la fuite, pour se cacher dans la marée d'élèves. June le perdit de vue mais eut soudain une idée maligne.

Elle lança un accio botte droite de Igor Karkaroff qui fonctionna parfaitement car on entendit, au même instant, un juron suivi d'un bruit mat au milieu du troupeau d'élèves. Quelques instants plus tard, elle vit arriver vers elle la botte et, derrière elle le pied, la jambe et tout le corps du directeur de Durmstrang qui était tiré au sol sur le dos, attiré vers la sorcière. Il tentait de défaire sa chaussure d'un coup de baguette mais peine perdue, il était d'ores-et-déjà arrivé aux pieds de la jeune femme.

Elle lui fit un sourire carnassier et il comprit qu'il était dans de beaux draps. Il se plaça sur le ventre et commença à ramper pitoyablement le plus loin possible. La jeune femme le suivi d'un pas lent, ses chaussures claquants sur le sol. A ce moment-là, aucune personne dans la salle n'aurait voulu se retrouver à la place de l'homme. Brusquement, elle assena un violent coup de pied dans les flancs du sorcier qui se tordit de douleur avant de l'empoigner par les cheveux et de lui confisquer sa baguette qu'elle jeta au loin dans la salle.

Maintenant, elle avait un véritable regard meurtrier qui fit frémir de peur le bulgare mais également l'ensemble des élèves, figés sur place. Personne ne comprenait vraiment son attitude, pas même ses amis. Edgar et Angelica avaient la bouche grande ouverte, incapables de prononcer le moindre son, Drago Malfoy regardait à tour de rôle son amie et son directeur de maison, attendant que celui-ci fasse quelque chose, et Harry essayait de se mettre sur la pointe des pieds pour mieux voir ce qu'il se passait, caché par deux grandes perches de 7ème année.

Le professeur Rogue qui entretemps s'était approché du corps du Neville, avait compris ce qu'il s'était passé en voyant le regard vide de son élève. Il prononça un finite incantatem et se retourna ensuite vers la scène se déroulant dans la foule. Il décida d'intervenir rapidement, sachant pertinemment ce que ferait la jeune femme s'il ne les interrompait pas. D'un mouvement vif, il jeta un sortilège dans la marée d'étudiants qui les fit s'écarter brutalement et tomber au sol loin de l'endroit où se trouvait la serpentard, qui s'apprêtait à transformer son ancien directeur en pâtée pour chat bulgare.

Il bondit à son tour de la plateforme et s'approcha à grandes enjambées des deux sorciers. Il vit sur le visage de la jeune femme qu'elle était en train de réfléchir aux sortilèges les plus douloureux de son répertoire. Avant qu'elle ne puisse esquisser le moindre geste, Rogue l'avait rejointe et se plaça entre elle et son « ancien collègue de crime ».

June le fusilla du regard.

-« Écartez-vous immédiatement Rogue ! » cracha-t-elle blême de rage.

Elle tenta de le contourner mais celui-ci restait irrémédiablement en face d'elle.

-« Putain de bordel de merde ! Je vous jure que si vous ne me laissez pas régler le compte de ce minable, je vais m'occuper de vous avant ! Laissez-moi passer !

- Calmez-vous Revali. Vous n'allez rien faire du tout. Ni à lui, ni à moi. » répliqua le sombre professeur d'une voix calme.

-Ah ! On protège ses vieilles connaissances à ce que je constate ! Vous savez ce qu'il a fait, je le vois dans vos yeux. Il mérite ce que je vais lui faire. Je ne me répéterai pas professeur, dégagez de là ! » cria-t-elle d'une voix mauvaise et véhémente.

Elle le poussa vivement et réussit à le contourner. Mais celui-ci était rapide. Il enroula un bras ferme autour de son corps et la rapprocha de lui. Elle se débattit comme un diable, au comble de la fureur, ce qui avantagea son professeur, car elle ne pensa pas à faire usage de ses dons magiques.

Par précaution, ne désirant pas particulièrement se faire carboniser, il lui envoya un blocmagie temporaire. D'un mouvement de baguette, il ouvrit ensuite la porte et ordonna aux élèves de quitter immédiatement les lieux sans discuter. Ceux-ci étaient curieux et regrettèrent de ne pas pouvoir rester pour assister à la suite de la scène. Ils ne partirent donc pas assez vite au goût de leur professeur qui les menaça de leur retirer à tous 30 points s'ils ne « dégageaient pas de là rapidement ».

Tous lui obéirent alors sans tarder, et bientôt, il ne resta plus qu'une June, privée de sa magie - se débattant comme une furie pour échapper à son professeur et aller étrangler de ses mains son ancien directeur - l'auror qui regardait la scène d'un air médusé, Neville, toujours étourdi, et Karkaroff, qui avait rampé loin de là et qui réussit à s'échapper de la pièce en courant, abandonnant sa baguette, toujours au sol.

-« Alastor, emmenez Mr Londubat à l'infirmerie immédiatement et allez prévenir le directeur de ce qu'il vient de se passer ici. Ensuite retrouvez Igor Karkaroff. »

L'auror hocha la tête et redressa d'un seul mouvement le gryffondor, tremblant et perdu, qui suivit son professeur sans rechigner. Le professeur de DFCM s'empara sur le trajet de la baguette du directeur bulgare.

June, quant-à elle, se débattait toujours dans les bras du maître des potions qui commençait à peiner à la contenir.

Elle était enragée et désirait ardemment se venger mais Rogue ne pouvait pas permettre une chose pareille, même si c'était, de son point de vue, assez mérité.

Il se prit alors un furieux coup de coude dans l'abdomen qui faillit le faire crier de douleur. Profitant de la faille, June se retourna face à lui et le repoussa, si fort que l'homme fut à deux doigts de partir à la renverse. Il se reprit immédiatement et attrapa la jeune femme par le bras, la faisant pivoter et la plaqua alors fermement contre le mur, face contre la paroi et dos à lui, la partie droite de son visage écrasé contre la pierre froide.

Il ramena ses bras au-dessus d'elle et les bloqua de sa main droite, puis coinça le corps de la sorcière contre le mur à l'aide du sien. Sa main gauche tenait fermement sa baguette ébène, qu'il écrasa contre la jugulaire de la serpentard. Elle tentait encore de se débattre, mais, sans magie, elle ne pouvait rivaliser avec son professeur, bien plus grand et fort qu'elle.

-« Calmez-vous bordel ! Vous voyez bien que vous êtes impuissante ! »

Elle grogna comme un animal contre le mur et Rogue sut que ce n'était pas là, la meilleure façon de la calmer, connaissant la personnalité battante de la jeune femme.

Il pencha alors son visage au-dessus de l'épaule de la serpentard pour atteindre son oreille gauche.

-« Miss Revali, je comprends que vous soyiez en colère, mais il faut que vous réussissiez à vous calmer. » reprit-il d'une voix plus douce que June ne lui avait encore jamais entendu. « Je vous promets que nous allons nous occuper très sérieusement de Mr Karkaroff avec le professeur Dumbledore ». Continua-t-il sur sa lancée.

La jeune femme se calma alors un peu et ferma les yeux.

-« J'aurais pu tuer ce gosse professeur. Le tuer alors qu'il n'y était pour rien. » lâcha-t-elle d'une voix rauque.

-« Vous auriez-été en position de légitime défense miss. Mr Londubat vous a lancé plusieurs sortilèges impardonnables au cours de votre combat. Même s'il était ensorcelé, cela ne change pas le fait que vous étiez en danger.

-Oui mais à l'arrivée j'aurais tout de même tué un innocent qui était simplement sous impérium et qui n'avait aucune idée de ce qu'il faisait. Vous auriez dû me laisser tuer Karkaroff, professeur. » dit-elle avec hargne.

-« Vous savez bien que cela vous aurait porté préjudice pour le coup. Rien ne prouvait que ce fût lui qui en était responsable.

-Doutez-vous de ma clairvoyance monsieur ? Bien évidemment que c'est lui le responsable. Il fixait Neville des yeux sans cligner et a fuit quand il a vu que son plan était finalement un échec. » Répliqua-t-elle, acide.

-Je ne doute pas de ce que vous avez vu Revali, je dis juste qu'il n'est jamais bon de se faire aveugler par la rage. Si Karkaroff a réellement fait ce dont vous l'accusez, il sera envoyé à Azkaban très prochainement, croyez-moi. » Continua-t-il de sa voix grave mais calme.

-« C'est bon, j'ai compris. » soupira June de mauvaise grâce. « Maintenant rendez-moi mes pouvoirs s'il vous plaît professeur.

-Non. Du moins pas avant que vous ne soyez complètement calmée.

-Je suis très calme, merci bien. Rendez-les-moi immédiatement. » grogna-elle de sa voix étouffée dans le mur.

-Et vous espérez me convaincre avec ce ton, miss ? » répliqua-t-il en ricanant.

June finit par céder, impuissante. Elle lâcha un soupir théâtral tout en roulant des yeux, puis se força à laisser sa colère s'évanouir lentement, comme si elle sortait littéralement d'une transe. Elle tenta de diminuer l'inconfort qu'elle ressentait sur la partie droite de son visage, plaqué contre le mur, en le déviant légèrement vers la gauche pour équilibrer les points de pression.

Son léger mouvement dégagea d'elle un parfum qui arriva droit dans le nez du potionniste, le visage toujours proche de l'oreille de la jeune femme. En potionniste émérite, il chercha par réflexe à reconnaitre les composantes de cette légère effluve. Il prit une profonde inspiration et discerna un savant mélange de pomme, de tabac, de lavande et quelque chose d'autre que son nez fin ne sut pourtant identifier.

Constatant qu'elle se calmait peu à peu, il diminua la pression qu'il exerçait sur ses bras et fixa la partie gauche de son visage à présent neutre, le reste étant caché, plaqué contre la pierre.

-« Allez-vous rester sage à présent si je vous lâche miss ? »

June frissonna imperceptiblement à la question de son professeur. Était-ce la sensation de son souffle chaud contre son oreille ? Leur proximité ? Le mot « sage » dans sa bouche ? Ou bien son précédent éclat de rage qui quittait son corps, couvert de sueur ? June ne le sut pas, mais elle frémit.

Elle hocha la tête lentement. Le professeur avait dardé son regard sur la peau nue des bras de la jeune femme, couverte de chair de poule. La sorcière sentit d'un coup un regard onyx balayer son visage, démarrant au niveau de son œil gauche, descendre le long de son nez fin, arriver sur ses lèvres puis redescendre encore pour s'attarder dans son cou, le tout rythmé de mouvements respiratoires amples et profonds.

Au bout de secondes qui parurent interminables à la jeune femme, il s'écarta d'elle dans un raclement de gorge.

Elle se tourna alors vers lui, la marque de la pierre encore présente sur son arcade et se prolongeant vers sa joue droite. Le visage de son professeur était absolument neutre et impénétrable.

Ils se fixèrent en silence et June haussa un sourcil, un peu troublée.

Rogue ouvrit la bouche pour prendre la parole mais fut interrompu par des bruits de pas provenant du couloir. Ils tournèrent tous les deux la tête vers l'entrée de la pièce, attendant d'identifier la personne qui approchait.


Voilà ! Petit (gros) rapprochement entre nos deux protagonistes préférés ! J'espère que ça ne vous a pas trop laissé sur la faim. N'hésitez pas à me donner vos impressions !

À la prochaine petits lecteurs ;)