Holà les lecteurs ! J'espère que cette histoire vous plaît toujours autant !

On s'était laissé la dernière fois sur le décès de notre cher (ou pas) Karkaroff ! Voici la suite !


Chapitre 33 : Des histoires à raconter

-« Je viens juste de vous le dire, Karkaroff m'a pris par surprise après que je lui ai rendu sa baguette…

-Mais vous n'étiez pas obligé de le tuer Maugrey ! Vous êtes un vétéran de guerre par Merlin, un auror renommé ! Vous savez parfaitement vous défendre sans en arriver là ! » le coupa Rogue d'un ton sec.

-Mes enfants, calmez-vous, je... » Tenta Albus.

-« Je vous l'ai dit Rogue ! Il m'a attaqué par surprise ! Par SURPRISE ! Il me menaçait et il m'a lancé directement le sortilège de mort. Je n'ai pas eu le temps de faire autre chose qu'un bouclier ! Le sort a ricoché sur mon rempart et l'a tué. » tempêta l'auror, furieux.

-« Nous l'avons bien compris Alastor, asseyez-v… » Échoua une nouvelle fois le directeur.

-C'est ça oui ! Et moi je suis un hippogriffe ! » Railla le maître des potions.

-Vous êtes bien ce que vous voulez ! Moi je sais ce qu'il s'est passé, j'y étais, contrairement à vous et je vous DIS que c'est EXACTEMENT comme cela que se sont déroulés les faits ! » répliqua le borgne d'un ton catégorique.

Voilà le cirque qui se déroulait depuis environ dix minutes dans le bureau du directeur à la suite de la découverte du cadavre d'Igor Karkaroff. Les professeurs Rogue et Maugrey se tiraient dans les pattes, le directeur s'était adossé dans son grand fauteuil, un air las et fatigué sur le visage et les professeurs McGonagall et Flitwick passaient simplement leur regard sur l'un et l'autre des deux hommes debout dans le bureau. Quant-à June, elle était le dos appuyé près de la cheminée pour se réchauffer après leur « balade » à la tour d'astronomie et écoutait d'une voix distraite les professeurs en pleine réunion de crise. Tout le monde semblait l'avoir oubliée, elle et Neville.

-« SILENNNNNNCE ! » s'écria le vieux mage de sa voix amplifiée. « Je demande à tous de vous calmer depuis déjà plusieurs minutes. Alastor asseyez-vous sur cette chaise et Severus calmez-vous ! » Continua-t-il en les défiant de lui désobéir.

Maugrey soupira et s'assit sur le fauteuil le plus éloigné de son sombre collègue pendant que celui-ci se dirigeait vers la cheminée en bougonnant.

Une fois le calme revenu dans la pièce, Albus reprit la parole.

-« Bien, maintenant que nous pouvons nous entendre nous exprimer distinctement… Alastor, j'aimerais que vous nous répétiez une nouvelle fois ce qu'il s'est passé exactement, sans omettre le moindre détail. »

L'auror soupira théâtralement mais obéit à son supérieur.

-« Comme je vous l'ai dit il y a quelques minutes, je suis sorti de la salle de duel avec, dans une main la baguette de Karkaroff, et dans l'autre le bras de Mr Londubat qui peinait à tenir debout. J'ai croisé les professeurs McGonagall et Flitwick en allant à l'infirmerie, professeurs que j'ai d'ailleurs immédiatement mis au courant de l'affaire pour qu'ils aillent apporter de l'aide. Ceux-ci m'ont dit que vous n'étiez pas présent dans l'enceinte de Poudlard à ce moment-là, monsieur le directeur. J'ai donc poursuivi mon chemin jusqu'à l'infirmerie où j'ai laissé le jeune gryffondor. Une fois fait, je me suis ensuite mis à la recherche du bulgare. En fouillant un peu, j'ai pu retrouver l'homme qui marchait dans mon sens dans un couloir du 4ème étage. A ma vue il s'est affolé et, alors que je tentais de le calmer, il m'a donné un grand coup de poing dans le visage puis est parti dans le sens opposé. J'ai eu beau lui dire de m'attendre, rien n'y fit. Je l'ai donc suivi, le sommant de se calmer, mais rien à faire ! Il m'a mené jusqu'à la tour, là où j'ai fait un pas vers lui pour lui prouver ma bonne foi. Le reste vous le connaissez. »

Rogue faillit dire ce qu'il en pensait, « du reste », mais se tut d'un geste du mage blanc.

- « Pourquoi voulait-il vous tuer au juste ? » dit alors une voix féminine.

Tous se retournèrent vers la jeune femme qu'ils avaient tous, effectivement, oubliés. Elle soutint les regards et haussa un sourcil. Maugrey se racla la gorge.

-« Eh bien miss, comme je l'ai déjà dit, je pense qu'il a eu simplement peur. Personne dans cette salle n'ignore que Igor était un ex-mangemort. Pour moi tout mangemort le reste indéfiniment. » répondit non sans lancer un regard appuyé à Rogue qui eut un rictus mauvais. « Il a voulu jouer le tout pour le tout. Il a tenté, il a perdu. Point final. »

La jeune femme leva encore plus haut son sourcil et eut une moue insatisfaite.

-« Vous veniez de lui rendre sa baguette professeur, et malgré cela il avait peur de vous ?

-Oui miss. J'ai, en effet, une aura qui a tendance à effrayer des mages noires. » Répondit en s'enorgueillant l'auror. « Ma réputation n'est plus à faire et tout le monde sait que j'ai fait taire, au cours de ma carrière, des mangemorts bien plus coriaces que lui. Peut-être a-t-il simplement voulu venger ses ex-collègues, je n'en sais rien mais tout s'est passé comme je le décris. »

La serpentard le dévisagea, pensive. Elle se garda de lui dire que dans la salle des duels, c'était plutôt lui qui avait l'air d'être effrayé par Karkaroff. Elle constatait dans le discours du vétéran, un certain nombre d'incohérences. L'homme fronça les sourcils et se détourna d'un air bourru. June tourna le visage et tomba dans les yeux onyx du maître des potions qui l'observait en plissant légèrement les yeux. Elle pinça les lèvres en lui lançant un regard entendu.

Oui, je suis d'accord avec vous monsieur pour une fois. Cette histoire est louche. Se dit-elle intérieurement.

Elle détourna les yeux quand le directeur l'interpella.

-« Miss Revali. J'aimerais que vous retourniez dans votre dortoir. Vous serez, avec Mr Londubat, exemptés de cours pour demain afin de vous remettre de vos émotions. Mais soyez certaine que vous et votre camarade serez bientôt convoquée dans mon bureau pour vous entretenir avec des chargés du Ministère, pour des raisons qui doivent vous paraître évidentes. »

Elle darda son regard dans celui, bleu acier du vieil homme puis hocha la tête avant de se retourner. Tous attendirent qu'elle sorte du bureau du directeur pour reprendre la discussion là où ils s'en étaient arrêtés.


Sur tout le chemin jusqu'à ses dortoirs, June réfléchit intensément à la situation. Non, décidément, il y avait quelque chose d'étrange à propos du professeur Maugrey. Elle pourrait en mettre sa main à couper. Il avait eu peur de Karkaroff dans l'après-midi comme si celui-ci connaissait quelque chose d'important à savoir.

Mais quoi donc ?

De plus, il était étonnant qu'il ait justement supprimé ce même homme le jour même, en haut de la plus haute tour du château, déserte à toute heure de la journée et à l'abris des regards et des témoins. Témoins que lui-même avait envoyé loin de là, à la rescousse d'une situation qui n'était plus du tout urgente, puisqu'il savait que June avait été privée de sa magie et était fermement surveillée par le professeur de potions.

Bien évidemment, la sorcière n'était pas le moins du monde affectée par la mort de son ancien directeur, loin de là. Mais elle aurait voulu lui donner elle-même le coup de grâce, à lui, qui faisait de la vie de ses étudiants un enfer à l'Institut, à lui, qui avait failli la violer contre un mur simplement pour la faire parler, à lui qui avait finalement commis l'irréparable en ensorcelant un enfant pour tenter de tuer son ancienne élève. Oui. Elle aurait aimé le tuer. Lentement. Mais cet auror de malheur s'en était chargé lui-même et pour une toute autre raison qu'un simple geste de défense, June en était certaine.

Elle arriva dans les dortoirs de Serpentard. La salle commune était pleine à craquer d'élèves verts et argents de toutes les promotions. Ils étaient en train de parler de vive voix, les élèves les plus vieux en train de raconter à leurs cadets de premier cycle ce qu'il s'était passé pendant le fameux cours.

Quand June fit son entrée, toutes les voix moururent petit à petit. Les yeux étaient braqués sur elle. Elle les regarda, sans ciller le moins du monde, dans une attitude si noble et si assurée, que ses camarades ne purent que voir la ressemblance de sa posture avec celle du Salazar Serpentard de pierre qui s'élevait derrière elle.

Angelica se rapprocha d'elle en lui faisant un petit sourire et la tira par le bras pour l'emmener loin de la salle commune.

Une fois arrivées dans la chambre de la préfète, laquelle était accessible par l'un des couloirs des cachots, June prit place sur le lit de son amie.

Angelica la fixa, attendant que la sorcière parle. Au bout de longues secondes de silence, la préfète de put se retenir davantage.

-« Bon June, vas-tu me raconter ce qu'il s'est passé ou pas ? »

Celle-ci ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompue par des coups portés à la porte.

La préfète alla à l'entrée de ses appartements et ouvrit sur Edgar, qui, une fois la porte ouverte, se précipita sur June.

-« Tu es une grande malade Revali ! C'était absolument dingue tout à l'heure ! On aurait vraiment dit que tu allais le tuer !

-Oh mais c'est parce que j'allais le faire mon cher ami. » Lui répondit June d'une voix calme.

Edgar la regarda en fronçant les sourcils. June les observa chacun à leur tour.

-« Attendez… Vous n'avez rien compris à ce qu'il s'est passé sur cette estrade ou quoi ? »

Ses deux amis se regardèrent, un peu perplexes. L'italienne soupira.

-« Bien. Alors je vais essayer de vous faire deviner. Tout à l'heure je me suis battue contre un étudiant. Savez-vous qui c'était ? » demanda-t-elle d'un ton presque professoral.

-« Un gryffondor ! » s'exclama Edgar.

-« De 4ème année ! » Renchérit la préfète.

-Mais encore ?

-Neville Londu…Quelque chose ? » proposa Angelica.

-« Effectivement. Connaissez-vous qui est ce garçon ?

-Un ami d'Harry-Potter ! » cracha Edgar

-« Oui, mais là n'est pas la question. Je veux parler de son caractère. » précisa la jeune femme.

-« Tu crois vraiment qu'on connaît la « personnalité » de tous les élèves ou quoi ? Plus jeunes que nous, et de Gryffondor qui plus est ? » railla Angelica avec un rictus.

-« Je ne vois même pas le rapport avec le cours de cet après-midi… » renchérit le jeune homme.

June lui sourit.

-« J'y viens. Neville Londubat, est un garçon gentil mais timide et très peu sûr de lui si vous voulez tout savoir, il…

-Génial ! Je vais me coucher moins bête ce soir, j'en suis fort-aise. » Ironisa Edgar.

June eut un rictus amusé mais continua son explication.

-« Laisse-moi finir s'il te plaît. Je disais donc que c'était un garçon qui a un cruel manque de confiance en lui. Potter me l'avait déjà expliqué. Vous n'avez pas trouvé ça surprenant, vous, qu'il veuille me défier sur une estrade de duel ?

-Bah avec ce stupide courage gryffondorien, on peut s'attendre à tout… » répondit bêtement la préfète.

-« Je vous parle de ME défier ! Moi, la fille de Durmstrang qui effraye les autres maisons ! Moi, une élève de 7ème année ! Et devant une grande partie de l'école ! » s'exclama June, en insistant.

Edgar plissa les yeux et June vit les rouages de son cerveau tourner à plein régime. Soudain il releva le menton et écarquilla les yeux.

-« NONNN ! DIS-MOI QUE CE N'EST PAS VRAI ! » s'écria-t-il, sous le choc.

La jeune femme aux yeux vairons le regarda avec un sourire entendu.

-« Quoi ? Qu'est-ce que j'ai manqué » demanda Angelica, perdue.

-« Il se passe Angelica, » répondit le sorcier en fixant toujours June, éberlué, « Que Londubat a été ensorcelé pour se battre contre notre amie.

-Pardon ? Mais pourquoi faire ? Et qui aurait… ATTENDS ! Tu es en train de nous dire que KARKAROFF a ensorcelé le Gryffondor pour se battre contre toi ?

-Exactement Angelica ! Et « pourquoi faire » me demandes-tu ? Pour se venger.

-Mais…mais se venger de quoi ? » balbutia-t-elle, confuse.

June passa alors la fin de l'après-midi à leur raconter toute l'affaire. Ses amis passèrent par plusieurs états. La colère fut la principale émotion qu'ils ressentirent, surtout à l'évocation de l'agression de son ancien directeur. Ils furent également passablement choqués d'apprendre en « avant-première » la mort du bulgare, des mains du professeur Maugrey.

-« Eh bien ! Tu parles d'une histoire ! » lâcha Edgar, soufflé, en passant sa main sur son visage.

Au repas du soir, le directeur confirma les dires de la jeune femme en annonçant aux élèves le décès d'Igor Karkaroff. Dire que cela eut de l'effet d'une bombe aurait été un euphémisme. Tous les élèves se mirent à crier d'incompréhension, ceux de Durmstrang les premiers et bientôt, l'ensemble des étudiants se tournèrent vers June, pensant que c'était elle qui était responsable de sa mort. La jeune femme se contenta de terminer son dessert en silence sans prêter attention à ses camarades.

Dumbledore vit le problème arriver et calma tout le monde en expliquant que la jeune femme, contrairement à ce qu'ils avaient pu voir dans l'après-midi, n'était en rien responsable de la mort du directeur bulgare. Il n'en dit pas plus et ne parla pas de l'étrange attitude de Neville Londubat. Il demanda simplement aux préfets de raccompagner les élèves dans leurs dortoirs.


Quelques heures plus tard, en pleine nuit, June se réveilla en sursaut. Elle avait oublié une chose. Une chose qui lui appartenait. Une chose qui avait été récupérée par le sombre professeur Rogue. Sa baguette. Elle laissa échapper un juron, persuadée qu'il ferait tout pour qu'elle ne la récupère qu'au prix d'efforts considérables.

Au même moment, dans les cachots de l'école, le potionniste faisait tourner entre ses longs doigts le fameux bout de bois. Un bout de bois particulièrement élégant il devait l'avouer. La baguette était noire et en bois d'ébène comme la sienne. Une sorte de fil argenté était élégamment torsadée sur la longueur. Elle devait mesurer une trentaine de centimètres environ. Il la soupesa alors et constata qu'elle n'était ni trop légère ni trop lourde. Parfaitement équilibrée. Le manche était fait en ivoire bleu nuit parsemé de fins sillons argentés donnant à l'ensemble un aspect presque royal. En plissant les yeux, l'homme put distinguer la présence, entre chaque tour de fil argenté, d'une rune gravée dans le bois. C'était une très belle baguette, et d'une grande rareté à n'en pas douter.

Évidemment, quoi d'autre pour une Miss-Je-Sais-Tout-Insupportable-Et-Arrogante ? se dit le sombre homme en levant les yeux aux ciel.

Le sombre professeur replaça la baguette dans sa poche en pinçant les lèvres.


Voilaaaa j'espère que ça vous a plu ! Comme d'habitude si vous avez apprécié n'hésitez pas à commenter ! C'est la seule manière pour nous, auteurs, d'avoir un retour sur notre travail !

La suite au prochain chapitre = ;)