Hello tout le monde ! Merci pour vos lectures, et vos reviews ! Ça me fait toujours plaisir de les lire ! Voici un nouveau chapitre un peu long que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire alors j'espère qu'il va vous plaire ! Bonne lecture ! :)
Chapitre 35 : Brasseuse de potages
Dans l'après-midi qui suivit, June était en train de découper des ingrédients en plein cours de potions pour réaliser du véritasérum, une recette particulièrement ardue, nécessitant une concentration et un savoir-faire aiguisé pour ne pas faire d'erreur et en maximiser la pureté. Cela faisait déjà plusieurs cours que le cours de potions était dédié à sa préparation, celle-ci nécessitant plus d'une dizaine d'heures de travail.
Pour une fois, elle n'avait trop rien trouvé à redire au manuel, les consignes étaient claires et précises, et, au grand plaisir de la jeune femme, presque sans erreur. Alors qu'elle broyait la peau de serpent séchée au soleil dans son mortier, June réfléchissait en même temps à une solution pour aider Harry à tenir une heure sous l'eau. Mais malgré ses nombreuses connaissances, elle ne connaissait pas non plus de recette ou de sortilège le permettant facilement. En réalité, elle en connaissait un mais si simple qu'elle était à peu près certaine qu'au moins un des champions aurait la même idée.
De plus, les quatre champions gagnaient des points sur l'originalité et l'efficacité de leur méthode, qui se devaient d'être différentes pour ne pas se retrouver avec une pénalité pour les deux champions qui auraient pris la même technique. June savait que Victor Krum allait jouer sur la métamorphose, il le lui avait montré entre deux baisers, le jour de la saint-Valentin, sa tête s'étant transformée subitement en requin, ce qui avait fait crier June de surprise.
Il avait été assez fier de son effet mais n'avait pas tardé à se prendre une grande claque en pleine joue de la part de la jeune femme.
A ce souvenir, June eut un petit sourire qui étira ses lèvres alors qu'elle ajoutait à présent délicatement le sang de dragon dans son chaudron. Un raclement de gorge la fit sortir de ses pensées et elle arrêta de verser le liquide d'un seul coup pour se retourner vers l'origine de cet hemmage.
Sans surprise, le professeur Rogue la fixait de son regard abyssal, les bras croisés sur la poitrine, et une moue mauvaise plaquée sur le visage.
-« Sans doute que Miss Revali aimerait nous partager la raison de sa soudaine hilarité ? » lança-t-il, doucereusement.
Tous les élèves cessèrent de travailler et redressèrent la tête pour comprendre ce qu'avait – encore - fait la jeune femme pour interrompre le silence ambiant des cachots. June ne répondit pas et se contenta d'hausser un sourcil en observant son professeur. Ne voyant aucune autre réaction, celui-ci pinça les lèvres et reprit la parole pour s'adresser à ses élèves déconcentrés.
-« Tous au travail ! Immédiatement ! »
Les élèves lui obéirent sans tarder en se demandant tout de même si leur professeur ne devenait pas fou à les interrompre puis à les remettre au travail en un laps de temps aussi court. Personne n'osa pourtant révéler le fond de sa pensée.
June se remit, elle aussi, à sa préparation. Elle sentait le regard de son professeur sur elle mais décida de l'ignorer. Au bout d'un moment, l'homme se remit à passer dans les rangs pour déstabiliser un peu ses « insupportables cornichons ». Cela ne rata pas. Une élève de gryffondor, une certaine Elisabeth Bones, rajouta un peu trop de poudre de peau de serpent dans sa mixture et le chaudron explosa. La jeune fille se fit asperger de potion causant l'apparition d'un certain nombre de cloques un peu partout sur ses bras et sur son visage.
-« Quelqu'un voudrait-il bien emmener notre chère miss Bones à l'infirmerie avant qu'elle ne se transforme en pustule géante ? Bien que cela ne changerait pas foncièrement avec son aspect cutané habituel. Vous, miss Cole par exemple ?» demanda-t-il avec un rictus.
Cette remarque entraina plusieurs rires gras de la part des serpentards. L'élève éclata en sanglots avant que la préfète de gryffondor ne se lève et vienne la lever doucement pour l'amener voir madame Pomfresh. Une fois les deux élèves sorties, le professeur reprit sa ronde tranquillement comme si rien n'était. Il passa derrière Angelica qu'il félicita pour son stade de préparation qui était « prometteur ». Edgar gagna 10 points pour un « broyage de peau de serpent fort acceptable » alors qu'un élève de gryffondor en perdit 20 pour son mélange d'une « couleur douteuse ».
Arrivé derrière June, il resta en silence. La jeune femme ne l'avait même pas entendu, tant elle était concentrée et plongée dans son monde. Le potionniste était certain que si on faisait exploser une bombabouse dans la salle, elle serait probablement la dernière au courant.
Il regarda son manuel, qui, pour une fois, ne comportait que quelques ratures et modifications et pas une dizaine. Il eut un rictus en repensant au premier cours de l'année, à la fin duquel il lui avait demandé d'acheter un nouveau manuel, tant celui-ci avait été raturé en tous sens par la serpentard.
Il se pencha légèrement pour voir la potion, qui était, comme d'habitude, irréprochable à son grand désarroi. Il soupira et jeta un œil à la miss qui avait, à présent, un petit rictus amusé sur le visage. Il eut une subite envie de l'étrangler mais se retint, fort-heureusement.
-« Ne souriez pas ainsi, Revali, un jour, vous serez en échec. Et ce jour-là, croyez-moi, je serai aux premières loges. » lui murmura-t-il d'une voix si basse qu'elle se demanda si elle l'avait bien entendue.
Elle tourna lentement la tête vers la droite pour le regarder par-dessus son épaule.
-« Est-ce votre manière de me dire que pour l'instant mes potions sont toujours parfaites dans votre cours professeur ? » lui répondit-elle sur le même ton avec un sourire malicieux.
L'homme en noir se renfrogna et lui lança un regard assassin.
-« Loin de là miss, croyez-moi ! Même si vous n'avez pas – et je ne doute pas que cela arrive prochainement - fait exploser de chaudron dans cette classe, vos préparations sont à l'antipode de la perfection. Tout juste passables en réalité. Il est indubitablement certain que votre prochaine note se trouvera à mi-chemin entre le piètre et le désolant. » répliqua-t-il de sa voix doucereuse.
June perdit son sourire.
Il m'énerve, il m'énerve, il m'énerve !
-« Oh, eh bien je me permets de constater qu'avec une telle erreur de jugement, il est véritablement étonnant que vous ayez réussi à avoir le titre de maître des potions. Ne vous a-t-il pas été donné un peu à la légère, professeur… ? » Le provoqua-t-elle en levant le menton, une lueur de défi dans le regard.
Le potionniste serra les dents et les poings en même temps. Il expira l'air comme un buffle et la fixa avec une lueur assassine dans le regard. Elle le provoquait. Une fois de plus. Et de nouveau, une envie de lui faire ravaler sa fierté monta en lui. Il fit doucement le tour du bureau de la sorcière et se plaça face à elle. La sorcière, qui rebouchait à présent un flacon d'échantillon qui servirait à son évaluation, vit d'un coup deux grandes mains claquer sur son bureau de chaque côté de son chaudron, faisant sursauter la classe entière.
⁃« TOUT LE MONDE REND SA POTION IMMÉDIATEMENT ET SORT DE CETTE CLASSE ! » hurla-t-il à ses élèves.
Tout le monde se dépêcha de prendre un échantillon de sa potion et d'aller le déposer sur le bureau de leur professeur avant de prendre la sortie en courant.
June, qui avait amorcé un mouvement pour faire de même, se vit confisquer des mains et d'un coup sec, son flacon rempli à ras-bord, par l'homme en noir.
⁃« Tout le monde sauf vous, Revali, évidemment. » lui dit-il avec un sourire carnassier.
⁃« Évidemment. » ironisa-t-elle.
Elle vit d'un coup les poings de son professeur se crisper à s'en faire blanchir les phalanges. Il se mordit l'intérieur de la joue et baissa la tête dans une attitude excédée à l'extrême limite de sa capacité.
Il ne resta bientôt plus personne dans la salle. Plus personne sauf eux. Lui continuait à s'appuyer sur son bureau, les cheveux pendants de chaque côté de son visage. Il respirait à grande amplitude comme s'il avait du mal à maîtriser sa colère.
June, elle, l'observait sans broncher puis croisa les bras avant de reculer pour s'appuyer sur le bureau de derrière, un pied reposant sur le barreau d'un tabouret.
Il leva soudain sa tête vers elle. Et la fixa avec des yeux particulièrement noirs. June faillit baisser les yeux devant leur intensité mais résista.
⁃« Je ne sais plus quoi faire de vous Revali. » lâcha-t-il brusquement.
June ouvrit la bouche pour lui répondre mais se fit directement couper.
⁃« TAISEZ-VOUS ! » ordonna-t-il d'une voix qui partit légèrement dans les aigus, « Je suis vraiment, vraiment à deux doigts de vous virer de mes cours définitivement, alors… taisez-vous. » continua-t'il d'une voix presque suppliante.
June referma sa bouche et attendit encore que son professeur termine son laïus. Rogue prit une grande inspiration par le nez faisant resserrer ses ailes nasales.
⁃« Pour la première fois de ma carrière, je ne sais pas comme gérer une élève. Et c'est aussi la première fois qu'une étudiante me manque autant de respect. Je commence vraiment à avoir envie de laisser tomber. De vous laisser tomber. »
June se garda bien de lui dire qu'il soit là ou non, elle ne verrait pas la différence. Le professeur n'était pas un modèle de pédagogie et en toute honnêteté, la jeune femme n'avait rien appris de nouveau pendant l'année. Pourtant, au fond d'elle, elle savait que l'homme était un excellent brasseur de potions. Il était connu dans toute la Grande-Bretagne pour cela et son titre de Maître dans ce domaine allait bien au-delà des frontières britanniques. June le fixa en le jaugeant du regard. Regard que celui-ci lui rendit en exprimant toute la haine qu'il avait à son égard.
June se décida alors enfin à agir.
Elle décroisa les bras, prit une grande inspiration et contourna à son tour le bureau. L'homme, qui était toujours appuyé face au chaudron de la serpentard se retourna immédiatement vers elle pour lui faire face.
⁃« Vous voulez savoir ce que vous pouvez faire pour que j'arrête mes provocations ? » lui lança-t-elle d'une voix douce.
Il plissa les yeux sous la surprise, laquelle remplaça furtivement la colère. Elle avança d'un pas vers lui, en l'observant. Celui-ci haussa un sourcil et s'appuya sur le bureau, maintenant derrière lui, de ses deux mains.
⁃« Vous pourriez… » Débuta-t-elle.
Elle fit un autre pas en avant.
⁃« Commencer… »
Un nouveau pas en avant. Elle se trouvait alors relativement proche de l'homme, à une distance qui le tendit bien plus que ce qu'il aurait admis. Il serra une nouvelle fois ses phalanges autour du bord du meuble pour reprendre contenance et ne manqua pas de lui jeta un regard assassin.
Elle croisa alors une nouvelle fois ses bras sur sa poitrine. Ceux-ci frôlaient à peine le torse de son professeur, lequel pouvait à présent presque sentir le souffle de la serpentard sur sa peau. Il descendit son regard une fraction de seconde sur la bouche de la jeune femme quand elle l'ouvrit à nouveau.
-« Par me respecter. » Termina-t-elle, sèchement.
Il remonta immédiatement ses yeux dans les siens avant que la phrase de la jeune femme ne fasse sens dans son cerveau. Il se reprit en quelques secondes.
-« Vous vous moquez de moi, j'espère ? » lui demanda-t-il d'une voix doucereuse prometteuse de vengeance immédiate et douloureuse.
-« Non professeur. Ce que j'essaie de vous dire depuis le début de l'année, et que vous semblez avoir du mal à comprendre, c'est que je veux du respect. Je ne suis pas bête, je sais quand je rends un travail parfait. Vous voulez du respect de ma part ? Alors montrez que vous en avez pour moi ! C'est donnant-donnant.
-Donc c'est bien pire que ce que j'imaginais ! Vous vous croyez où Revali ? Vous me manquez de respect parce que miss-je-sais-tout « n'est pas assez complimentée par son professeur de potions ?! » l'imita-t-il d'une voix ridicule en faisant les guillemets à l'aide de ses doigts. Il continua ensuite d'une voix dure, « Si vous voulez des compliments en classe, ce n'est pas dans la mienne que vous les obtiendrez ! Allez voir professeur Flitwick pour cela !
-« C'est ce que vous croyez Rogue ? Que je cherche des compliments de votre part ? » lui demanda-t-elle en ricanant.
-« N'est-ce pas ce que vous êtes en train de me dire ? Et c'est toujours PROFESSEUR Rogue, miss ! » S'écria-t-il, en perdant patience.
June ferma les yeux en soupirant. Quand elle les ouvrit, elle avait un air las sur le visage.
-« Je sais que vous êtes un homme intelligent professeur, mais parfois vous êtes sacrément obtus ! » répliqua-t-elle.
Alors qu'il allait exploser de colère sous son insulte, elle le coupa d'un geste de la main et d'un regard noir.
-« Ce que je veux dire par là, c'est que non ! Je ne veux pas de compliments de votre part. Je veux simplement que vous me respectiez. Réfléchissez bien professeur. Depuis le début, vous avez une dent contre moi, avouez-le ! Vous me surveillez partout où je vais, vous m'enlevez des points de façon injustifiée, vous notez mes devoirs comme si c'étaient des ramassis de débilités. Non, NON TAISEZ-VOUS ! » s'écria-t-elle quand il ouvrit la bouche pour répondre sur son dernier point. « Ce ne sont PAS des débilités, vous le savez pertinemment ! Vous avez simplement une dent contre moi, monsieur. Seulement, contrairement aux autres, je ne suis PAS le genre d'élève à me plier aux injustices d'un professeur tyrannique. Je sais ce que je vaux et je MERITE la reconnaissance de mon travail ! Tant que vous ne l'aurez pas compris, je continuerai à vous défier, professeur, virée ou non de votre putain de cours ! » Tempêta-t-elle, d'une seule traite.
Le sorcier la fixait d'un visage si neutre, que June se demanda un instant s'il l'avait seulement écoutée. Un instant seulement car celui d'après, il reprit la parole.
-« C'est bon ? Vous avez fini votre plaidoirie ? » demanda-t-il, ironique.
Sous cette façade sarcastique, une myriade de réflexions tournoyaient dans le cerveau du sorcier à en lui donner mal à la tête. Une part de lui était fier d'avoir enfin fait sortir la sorcière de ses gonds, car en dehors de la fois où il l'avait frappée et qu'elle lui avait fait goûter à la même violence, il ne l'avait jamais vu hors d'elle, et jamais au point d'en devenir même vulgaire. Et cela méritait toutes les félicitations du jury. Malheureusement, il n'y avait que lui et sa conscience pour noter ce fait appréciable.
La jeune femme pinça les lèvres et prit une longue inspiration.
-« Je vois. Vous refusez de voir la vérité en face. Pire, vous vous en moquez. Dans ce cas, je crois que nous nous sommes tout dit monsieur. » Répliqua-t-elle amèrement en lui refusant le titre de « professeur ».
Elle se détourna et contourna son bureau pour aller ranger ses affaires. L'homme ne la regardait pas, toujours le dos appuyé au bureau de la jeune femme.
Avant de quitter la salle, elle se stoppa, se rappelant d'un détail. Elle se retourna vers l'homme et tendit une main vers lui.
-« Rendez-moi mon flacon de véritasérum monsieur. »
Il était, en effet, hors de question de lui laisser son précieux « devoir » entre les mains. Le véritasérum nécessitait un travail acharné de son préparateur et était une potion particulièrement précieuse. De plus, elle tenait à son flacon qui provenait du laboratoire de son père.
L'homme se retourna vers elle et leva un sourcil.
-« Voyez-vous ça. Et pourquoi ferais-je cela ? » susurra-t-il, ravi d'avoir un pouvoir, même minime, sur cette insupportable élève.
-« Parce que c'est MON flacon, auquel je tiens particulièrement, rempli de MA potion que j'AI préparée pendant de longues heures durant. » lui répondit-elle en le mettant au défi de refuser.
Ne le voyant pas réagir à sa demande plutôt calme, elle avança une main rapide pour s'en emparer mais l'homme fut bien plus vif et esquiva sa manœuvre habilement. Il eut un rictus que June qualifia de « passablement insupportable ».
-« Je vois. Dans ce cas, permettez-moi de vous dire Revali, que ce sont MES ingrédients, que vous avez préparé la potion avec MES ustensiles, et que vous l'avez réalisée dans MA classe. Ce flacon me remboursera, de plus, les frais de VOS utilisations bien trop importantes en ingrédients, ingrédients que vous n'arrêtez pas de jeter dans vos chaudrons à chaque cours sans aucune mesure. » Lui rappela-t-il méchamment en mimant la jeune femme.
June haussa un sourcil, n'appréciant ni l'imitation affreusement ridicule de sa personne ni les propos de son imitateur.
-« Vous voulez jouer à cela Rogue ? En êtes-vous bien certain ? » lui demanda-t-elle d'une voix calme et ô-combien prometteuse de dangers.
Le professeur croisa les bras en haussant d'avantage son sourcil.
-« Vous croyez me faire peur Revali ? Dois-je vous rappeler l'issue de notre dernier combat ? Vous voulez remettre ça peut-être ? Il me semble que vous avez adoré vous faire dépouiller de vos pouvoirs. » lui dit-il en susurrant presque dans un petit sourire mesquin.
La jeune femme ouvrit la bouche, sous le choc qu'il mentionne cet épisode en particulier. Le sourire de l'homme s'agrandit. En bonne serpentard, elle décida d'utiliser ledit évènement à son avantage. Elle avança une fois de plus vers lui.
-« Oh mais monsieur. » susurra-t-elle en s'approchant davantage. « Je crois bien que c'est vous qui aimeriez remettre cela en réalité. Avouez-le, vous avez aimé me plaquer de toutes vos forces contre ce mur, moi, pauvre élève privée de ses pouvoirs, complètement à votre merci pour la première fois depuis que je suis arrivée à Poudlard… Cela a dû pas mal vous exciter, pas vrai ? » ricana-t-elle avec un visage entendu.
Ce fut au tour de l'homme en noir d'afficher une mine choquée. Il était, en effet, outré des sous-entendus de la sorcière, offusqué qu'elle utilise cette partie-là de l'évènement qu'il préférait terrer au fond de sa cervelle pour ne plus jamais y penser. Il déglutit quand elle s'approcha plus près de lui encore.
-« Vous prenez vos désirs pour des réalités Revali. » lui répondit-il d'une voix qu'il garda la plus neutre possible. « Et je vous rappelle que c'est vous qui frissonniez, pas moi ! »
Au lieu de s'offusquer de sa réplique, les yeux bicolores restèrent braqués sur lui, lui donnant l'impression d'être passé au peigne fin. Il ne put s'empêcher de se tendre imperceptiblement, une fois de plus, sous l'intensité de son regard.
-« Dois-je vous rappeler l'insistance de votre regard sur moi à ce moment-là ou bien encore votre trouble juste après, monsieur ? » demanda-t-elle dans un murmure.
Le sorcier, pourtant doué d'une gigantesque répartie à toute épreuve, ne trouva rien à dire, perturbé par les yeux, la proximité et les sous-entendus dangereux de la jeune femme. Elle fit un dernier pas et se retrouva si proche de lui, qu'il hésita à lui envoyer un repulso immédiatement.
Son hésitation et son trouble suffirent à la sorcière pour lui retirer son flacon des mains d'un geste sec. Elle fit volte-face et se dirigea rapidement vers la sortie de la pièce.
Rogue sortit de sa torpeur et reprit l'usage de ses cordes vocales.
-« Où allez-vous comme ça ? Je ne crois pas vous avoir autorisé à sortir. »
June s'arrêta net.
-« Je pars d'ici, monsieur. Je n'ai plus rien à y faire. » Répondit-elle d'une voix sèche.
-Si vous vous en allez, miss, pas la peine de remettre les pieds dans cette classe ! » La prévint-il durement.
Elle tourna la tête vers lui et le regarda par-dessus son épaule.
-« Je n'y comptais pas. » Lui répondit elle en le fixant de son regard droit et solide comme l'acier.
Elle se détourna et sortit enfin de la pièce de son éternelle démarche assurée.
Voilaaa j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire ! A la prochaine ;)
