« Zalinn, c'est quoi un tisse-lien ? »

La reine leva un instant le nez de la lame d'obsidienne qu'elle était en train de tailler. Ilinka attendit patiemment alors qu'elle se remettait à frapper sa pierre de coups habiles. Satisfaite par le tranchant qu'elle venait de créer, Zalinn brandit le morceau d'obsidienne.

« Tu vois. Si je prends juste cette lame, elle ne va me servir à rien, car je ne peux pas la tenir sans me couper. Si je prends juste ce manche... (Elle ramassa les morceaux de corne taillés à cet effet.) Il ne m'est pas plus utile. Mais si je les relie... (Attrapant la longue lanière de cuir goudronnée, elle se mit à fixer le manche à la lame.) J'ai un outil solide et utile. Un tisse-lien, c'est ça. C'est quelqu'un qui est capable de lier les siens. Il relie les esprits, mais aussi les cœurs. » expliqua-t-elle, s'effleurant la tempe puis la poitrine de la pointe d'obsidienne.

La reine reposa sa lame, observant la jeune femelle avec curiosité, la tête penchée.

« Pourquoi me demandes-tu ça ? »
Ilinka verdit un peu.

« Quelqu'un m'a dit que c'est ce que j'étais... » éluda-t-elle.
La reine la détailla encore de longs instants, mais ne tenta pas d'entrer dans son esprit.

« ...Mais j'ai pas l'impression que... je relie les gens... » bafouilla-t-elle sous le regard perçant.

Zalinn sourit.

« Relier, ce n'est pas juste rapprocher deux choses ou deux personnes, c'est les assembler jusqu'à ce qu'elles ne fassent plus qu'un. Jusqu'à ce que, de deux choses séparées et distinctes, on en forme une nouvelle, meilleure que la somme de ce qui la compose. »
D'un geste élégant, elle désigna le couteau fraîchement assemblé.

« Cet objet est bien plus précieux et important que ne le seront jamais les éléments qui le composent séparément. Et ces différents éléments ont eux-mêmes, chacun, pris de la valeur, car je les ai transformés, les passant de leur forme originelle à d'autres choses qui, séparément, ne servent à rien, mais ensemble deviennent cette dague. »
« Mais je ne fais pas ce genre de chose, moi ! »
La reine eut un geste vague.

« Avant de savoir fabriquer des lames qui puissent être utiles aux miens, j'ai dû apprendre à tailler l'obsidienne. »

« Je comprends pas ce que tu veux me dire ! » siffla-t-elle, frustrée.
« Ma fille, ce que j'essaie de t'enseigner, c'est que tu es trop jeune pour être capable de relier des âmes. Mais cela s'apprend, avec l'expérience. Et tout comme, avant de fabriquer des outils, il faut savoir travailler les choses qui les composent, avant de pouvoir créer ces ponts entre deux êtres, tu dois être capable de les créer entre toi et les autres. Et ça, tu le fais déjà très bien. Avant, tu n'étais pas ma fille, et j'ai fait de toi ma fille : j'ai crée ce lien, mais c'est toi qui a fait de Tikan et de Brel'om tes pères, et de mes enfants tes frères et sœurs. C'est toi qui as décidé de leur ouvrir ton cœur. C'est toi qui as fait que, de choses séparées, vous soyez devenus un. Je t'ai adoptée, mon clan et ma tribu t'ont adoptée. Mais tu m'as adoptée, et tu as adopté mon clan et ma tribu. »
Ilinka se sentit mal. Penaude et sale. La reine lui prêtait des qualités qu'elle n'avait pas. Qu'elle ne pouvait pas avoir, parce qu'elle était forcée de mentir et tromper depuis qu'elle avait posé le pied sur Iridia.
Prenant sa main gauche dans la sienne, Zalinn entrelaça leurs doigts, jusqu'à ce qu'elles soient paume contre paume.

« Ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous sommes wraiths, seuls, nous sommes perdus. »

Chacune des paroles de la reine résonnait en elle comme une vérité assourdissante, effaçant la honte qui l'étouffait. Elle était ici chez elle, comme elle l'avait été sur Terre.
« Merci, Zalinn. » murmura-t-elle, des larmes à nouveau plein les yeux.

La reine l'attira à elle, collant son front contre le sien.

« Merci à toi, Ilinka. »
Reniflant, la jeune femelle se mordilla la lèvre, luttant contre des émotions contraires. Un besoin viscéral d'être sincère, et la terrible impression de trahir ceux qui lui étaient le plus chers.

« Je t'aime, Zalinn. »
« Je t'aime, Ilinka. »

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« Dame Filet, merci d'être venue. » lança chaleureusement Rosanna, invitant la femme à s'asseoir de l'autre côté de la table ornée d'un élégant service à thé.

La femme sembla hésiter un instant sur la conduite à tenir, jetant un regard presque mauvais au serviteur qui lui tendit un siège, puis avec un soupir réprimé, elle s'assit, non sans avoir salué gracieusement l'artiste.

« Majesté, je suis à votre service. »

« Rorkalym a été dithyrambique à votre propos. » nota Rosanna.

Debout à côté d'elle, il ne put que verdir, serrant les lèvres. Dithyrambique n'était pas le bon terme. Il avait été optimiste, tout au plus.

D'un geste, Rosanna invoqua un serviteur qui s'empressa de servir le thé à Dame Filet. Ceci fait, l'artiste but délicatement, permettant à la responsable des serviteurs non marqués de faire de même. Cette dernière s'exécuta, non sans jeter quelques regards incertains dans sa direction à lui, ainsi que celle de l'officier wraith planté tel une statue de l'autre côté du siège de l'artiste.

Rory se retint de sourire. Ni lui, ni son congénère n'étaient plus invités à partager le thé que le serviteur qui l'avait servi. Ce dernier n'était destiné qu'à la reine de la ruche et à son invitée. Et c'était fait exprès.

Sa présence était logique, puisque c'était lui qui avait pris contact avec Dame Filet. Celle de l'officier ne l'était pas, en dehors d'un rôle de représentation. S'ils étaient là, debout un pas derrière le dossier de bois sculpté, c'était uniquement pour envoyer un message. Rosanna contrôlait la ruche et ses habitants sans aucune exception. Si elle désirait utiliser des wraiths là où de coutume on aurait requis des adorateurs, elle le pouvait.

Et elle ne s'en privait pas. Sa volonté était absolue et totale à bord, aussi humaine fut-elle.

Avec un petit soupir satisfait, la souveraine des lieux reposa sa tasse.

« Je sais que vous êtes très occupée et que vos multiples responsabilités demandent toute votre attention. Je vais donc tâcher de ne pas être trop longue. »
« Je suis à votre entière disposition, madame Gady. » souffla Filet, reposant maladroitement sa tasse qu'elle avait vidé presque d'un trait.

D'un geste discret, Rosanna la fit remplir par le serviteur.

« Et je vous en remercie. Je sais que vous avez à cœur que vos équipes soient toujours d'une efficacité et d'une rectitude absolue. Et je sais que cette ruche ne fonctionnerait pas moitié aussi bien sans vous et vos hommes. »
L'adoratrice s'inclina, flattée par l'avalanche de compliments.

« Vous avez à cœur l'amélioration des performances de vos subordonnés. J'ai à cœur l'éducation et la formation de mes sujets. Aidez-moi à faire d'une pierre deux coups. »

Un silence s'installa, jusqu'à ce que Filet, mal à l'aise, toussote.

« Que puis-je faire pour vous, Majesté ? »

« Je veux que les adorateurs soient éduqués. Qu'ils apprennent à lire, à écrire, et beaucoup d'autres choses. Mais les choses utiles à apprendre sur mon monde natal ne sont pas celles qu'il faut ici. Aidez-moi à définir ce qui doit être enseigné. Quels savoirs et compétences tout adorateur se devrait de posséder, quelle que soit sa fonction ou sa spécialisation. »

Filet se fit songeuse.

« Vous faut-il la réponse immédiatement, Majesté ? »
« Non, bien sûr que non ! Ce n'est pas le genre de chose qui se fait comme ça. Prenez le temps d'y réfléchir, discutez en avec vos collègues, demandez à vos subordonnés. Il n'y a rien d'urgent. Rorkalym se chargera de collecter les données pour moi. »

« A vos ordres, Madame. » acquiesça-t-elle, semblant prête à se relever.

« Vous n'avez pas de questions ? Pas d'objections ? » s'enquit l'artiste avec un demi-sourire.

« Non, madame Gady. Votre volonté est parole, et je n'ai pas à la remettre en question. »

Le silence tomba, lourd. Filet fronça les sourcils, l'air de débattre avec elle-même.

« Et, pardonnez mon outrecuidance, mais même si je ne suis pas certaine de comprendre en quoi des... écoles pourraient améliorer la qualité de notre travail, si cela nous permet d'être de meilleurs serviteurs, alors il est de mon devoir de m'assurer que mes équipes en profitent. »

« Exact ! » s'enthousiasma Rosanna. « Je ne vous retiens pas plus longtemps, Dame Filet. Merci infiniment pour tout ce que vous faites pour cette ruche et ses habitants. »
« Merci à vous, Majesté. » salua-t-elle, s'inclinant profondément.

« Rorkalym, accompagne-la et ajoute-la au réseau dédié. »
« A vos ordres, Madame. » salua-t-il, emboîtant le pas à la femme.

La leçon de pouvoir avait été instructive. En jouant sur les attendus et les inattendus, Rosanna avait à la fois réaffirmé sa position au sommet de la hiérarchie et rassuré l'adoratrice, se plaçant en alliée plutôt qu'en despote.

Dévier du script prévu au bon moment pour obtenir l'effet désiré. Définitivement une méthode dont il tâcherait de s'inspirer. Après tout, la force et l'intimidation n'étaient absolument pas des méthodes applicables pour lui. S'il ne pouvait espérer obtenir ce qu'il voulait par la coercition, il lui faudrait recourir à la coopération – même avec des partis ne désirant pas collaborer à la base. Et pour cela, il allait lui falloir un arsenal de techniques. Celle-ci en était une, parmi d'autres.

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Zen'kan avait décidé que puisqu'il était le seul à voir du mal dans ce qu'il avait fait, alors il devait avoir tort. Il n'avait donc aucune raison de s'en vouloir ou de déprimer là-dessus.

Malheureusement, c'était plus facile à dire qu'à faire. Il avait beau se le répéter tout bas, il y avait toujours une sale petite voix – avec qui plus est l'abominable tendance de ressembler à celle d'Ilinka – qui lui murmurait qu'il n'était qu'un immonde assassin.
Mais chaque jour, il devenait un peu plus facile de la réduire au silence. L'enchaînement relativement soutenu des entraînements et des missions de garde en extérieur y participait grandement.

Fiheril'shi, une reine de second rang dont le territoire bordait tout un pan du secteur sur lequel veillait la ruche, poussée par le désespoir et la famine, multipliait les incursions en territoire ouman'shii, lançant de multiples attaques sur les mondes chaque jour plus populeux qu'il abritait.

Malgré les renforts envoyés, Bibkal'mar avait augmenté les expéditions. Préventives d'un côté, afin de convaincre les populations humaines visées que, malgré leur protection, l'aménagement de bunkers enterrés, hors de portée des Darts, était indispensable – au même titre que l'installation de postes de contrôle autour des Portes. Défensives de l'autre, dans des batailles tantôt terrestres, tantôt spatiales afin de défendre leur territoire.
Le commandant, qui de simple guerrier avait grimpé jusqu'au sommet de la hiérarchie, n'avait jamais perdu l'habitude du terrain, et s'il commandait, c'était en première ligne. Que ce soit depuis le pont de la ruche ou à la tête d'une charge, il était de tous les combats. Et, faisant partie de sa garde, Zen'kan en était aussi.

Chaque bataille, chaque coup, chaque tir, relativisait la gravité de ses premiers meurtres. Tuer était un moyen parmi d'autres d'atteindre son objectif ultime : protéger son commandant.

Parfois, il avait le choix, mais pas toujours. La pitié n'était pas toujours possible. Car en face de lui, rarement ses adversaires en faisaient preuve. Jamais, pour ainsi dire. Si ses ennemis n'avaient d'autre but que de l'éliminer, quel mal y avait-il à leur rendre la pareille ? Ce n'était pas tuer ou être tué, mais plutôt, survivre ou disparaître.
Il faisait ce qu'il fallait pour survivre, et il n'était pas question de morale là-dedans.

« Le Nabot, debout ! Le commandant te demande. » siffla Kizu'kan, le tirant d'un sommeil sans rêve.

« J'arrive. » grogna-t-il, se redressant pour enfiler ses bottes.
Qu'est-ce que le commandant lui voulait encore ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Et pourquoi toujours si tôt en début de cycle ?
Bibkal'mar l'accueillit comme la dernière fois dans un nuage de fumée. Zen'kan se mit au garde-à-vous.
« Repos, guerrier. »

Il obéit.

« Vous vous êtes repris. C'est bien. Si la moitié de mes guerriers étaient aussi féroces et acharnés au combat que vous, nous serions invincibles. »

Ravalant un remerciement, Zen'kan attendit en silence.

« Il a été notifié dans votre dossier que vous avez reçu un tatouage. Montrez-le moi. »

Maladroitement, il s'exécuta, révélant son bras. Le commandant vint l'examiner de près, suivant le tracé d'une griffe sans jamais le toucher.

« Un tatouage de victoire avant un tatouage de rang, c'est... plutôt rare. Vous devez être fier. »
« Je le suis, mon commandant. »

Bibkal'mar eut un rictus amusé.

« Bien sûr que vous l'êtes. Tous les Giacometti le sont. »
Était-ce une critique ? Une insulte ? Autre chose ?

Le commandant se mit à lui tourner lentement autour, mettant ses nerfs à vif.
« Aussi rageant que ce soit, votre « mère » n'a de cesse de prouver à qui le désire que les atlantes ont définitivement des manières de faire... efficaces. Redoutablement efficaces. Quand vous n'étiez encore qu'une larve baveuse, les unités mixtes qu'elle a aidé à créer ont ridiculisé systématiquement mes guerriers. Mes meilleurs combattants, dont certains travaillent ensemble depuis des millénaires, se sont fait battre par des équipes composées d'humains et de
wraiths dont beaucoup n'étaient pas des guerriers, et qui ne se connaissaient même pas quelques mois auparavant ! Quelle humiliation... (Il souffla avec dépit un grand nuage de fumée âcre avant de poursuivre.) Ensuite, il y a votre « frère ». Même pas quatre décennies qu'il a éclos, et ça en fait bientôt deux qu'il commande un des plus puissants vaisseaux de notre flotte, sans jamais que son équipage n'ait tenté de se mutiner ! Cette grande tige mal coiffée est capable d'obtenir de son équipage des choses dont la plupart des commandants de moins de trois millénaires ne peuvent que rêver ! (Bibkal'mar disparut dans un nouveau nuage de fumée.) Et moi, je vous ai vous. Vous êtes impulsif, mentalement instable, et ridiculement petit – surtout pour un fils de Silla. » nota le commandant, souriant alors que le jeune guerrier ne parvenait pas à ravaler un grondement mauvais. « Feue Sa Majesté serait encore en vie, que vous auriez déjà été recyclé – ou auriez suivi le chemin de Markus et seriez devenu traqueur. »
« Comme Filymn ? » grinça Zen'kan.
Bibkal'mar eut l'air un instant perplexe, puis il opina.

« Oui, après tout, si elle l'a épargné, c'est parce que comme vous, malgré sa taille ridicule, il est efficace. »

Ravalant les remarques mauvaises qui lui venaient, Zen'kan attendit. Il semblait peu probable que le commandant l'ait fait venir juste pour évoquer le « bon vieux temps ».

D'un geste sec qui le fit sursauter, ce dernier vida sa pipe dans le pot dédié.

« Fort heureusement pour les gens comme nous, notre imbécile dégénérée de génitrice a été éliminée, et il n'est plus indispensable d'être grand, musclé et beau pour commander. » nota-t-il, faisant un vague geste en direction de l'énorme cicatrice qui le balafrait. « Mais revenons à vous, Zen'kan Giacometti. J'ai un problème vous concernant : je ne sais pas quoi faire de vous. Indubitablement, vous êtes un Giacometti. Ridiculement trop compétent pour votre âge, comme votre « frère », et anormalement doué pour le combat malgré votre taille, comme votre « mère ». Sauf que moi, je suis censé vous former à protéger notre future reine. Je m'accommode sans peine des originaux et des excentriques, mais notre future souveraine n'a pas besoin de ça. Elle a besoin de gardes fiables, à qui elle peut confier sa vie sans même y penser, et qui la protégeront, quoiqu'il arrive. »
« Je mourrai pour Ilinka. » répondit-il sans hésiter.

C'était vrai. Il ne pensait même pas être capable d'y réfléchir si la situation venait à se présenter.

Bibkal'mar soupira.

« Même pas encore imprégné, et déjà si dévoué. Mais les paroles ne sont rien. Seuls les actes comptent. »

Fronçant les arcades sourcilières, Zen attendit. Qu'est-ce qu'il voulait dire ?
« Un imbécile essaierait de vous transformer en un parfait petit garde décérébré. Le genre qui reste debout toute la journée devant la porte de la salle du trône. Le genre qui laisse une prisonnière humaine approcher sa reine parce que cette dernière, dans sa vanité, veut se faire tirer le portrait. Mais vous êtes trop malin pour ça – ou trop stupide, je ne saurais dire. Les guerriers comme vous, je les connais. Des tarés, qui suivent plus leurs tripes que les ordres. Des bêtes sauvages qu'il faut pointer dans la bonne direction avant de les lâcher. »
Ça aurait pu être insultant, mais quelque chose dans le ton du commandant, lui disait que ça ne l'était pas.

« Zen'kan Giacometti, rien dans votre existence n'est normal. Je ne vais pas perdre mon temps à vous faire rentrer dans le moule. » asséna Bibkal'mar, ramassant une lourde cognée de métal posée contre son bureau – que Zen'kan n'avait pas remarquée avant cela.

Il la lui tendit.

« J'ai cru comprendre que vous avez appris à manier ce genre d'outil primitif sur Terre ? »
« Oui, mon commandant. » lâcha-t-il décontenancé.

« Abattez-moi ce mur. » siffla son aîné, désignant sa gauche.

« Je... je crois que j'ai mal compris, mon commandant. » bafouilla-t-il.

« Ce mur, là : je ne veux plus le voir. »

« Oh... OK... »

Un peu hésitant, Zen'kan s'approcha et, tirant de côté la table encombrée de toutes sortes d'artefacts, jeta un dernier regard dubitatif au commandant, qui l'ignora complètement, occupé à remplir sa pipe.

C'était indubitablement un test, mais de quoi ?
Levant la lourde cognée, il inspira à fond et frappa. La lame se planta dans la paroi vivante, qui sembla se serrer autour du métal froid.

Prenant appui fermement contre le mur, il l'en arracha et recommença, avant de jeter un œil au commandant, qui ralluma sa pipe et en tira quelques bouffées.

« Je serais vous, je m'y remettrais, sinon le mur aura fini de régénérer avant votre prochain coup. » nota-t-il.

Avec un grognement, Zen'kan se retourna. Un mur d'os, un grand pin... ce n'était pas si différent, finalement !